Hostages [Pilot Script]
HOSTAGES
Drama // 42 minutes
Ecrit par Jeffrey Nachmanoff (Le jour d'après). Produit par Jerry Bruckheimer (Les Experts). Adapté de la série isaëlienne Bnei Aruba. Pour Warner Bros. Television & CBS. 58 pages.
Ellen Sanders, une chirurgienne brillante qui exerce dans un hôpital de Washington D.C., est chargée d'opérer le Président des Etats-Unis. Mais ce qui aurait dû être un honneur se transforme en un enfer : elle se retrouve au coeur d'une conspiration politique. Son mari et ses trois enfants sont pris en otage et leurs ravisseurs lui promettent de les exécuter si elle ne suit pas leurs instructions. Commence alors une course contre la montre pour les sauver...
Avec Toni Collette (Muriel, United States Of Tara), Dylan McDermott (The Practice, American Horror Story), Tate Donovan (Newport Beach, Damages), Billy Brown (Dexter, The Following), Rhys Coiro (Entourage), Quinn Shephard, James Naughton (Gossip Girl)...
Mais que se passe-t-il chez CBS ? Se seraient-ils enfin achetés des couilles ? Ont-ils compris qu'ils ne pourraient pas décliner indéfiniment leurs franchises ? Euh... Ils préparent quand même un spin-off de NCIS: Los Angeles et un reboot du Flic de Beverly Hills, ne l'oublions pas. Mais à côté de ça, ils ont Hostages. Un projet qui aurait pu être développé pour NBC ou ABC, mais qui aurait certainement eu sa place sur la FOX plus que sur n'importe quelle autre chaîne. Je ne voudrais pas me lancer dans des comparaisons qui n'auraient pas grand sens, mais il y a un peu de 24, de Prison Break, de The Following et de... pardon de le dire... The Mob Doctor dans cette histoire ! J'ajouterai même de Vanished, mais qui s'en souvient encore ? On est typiquement dans la série high-concept au pilote hyper rythmé et accrocheur, qui prend le risque de s'effrondrer au bout de quelques épisodes. Il est effectivement difficile d'imaginer une saison complète en partant de ce point de départ. Je ne parle même pas de plusieurs saisons. J'espère que CBS aura la bonne idée de suivre le modèle de The Following : une saison plus courte que la normale -même en cas de succès- et une diffusion en continu. D'ailleurs, je suis prêt à parier que si le show est selectionné, il faudra attendre la mi-saison pour le voir ! La seule case qui me semble convenir à l'heure actuelle, c'est celle du jeudi 22h après Person Of Interest. Mais on n'en est pas là. Ce qu'il faut retenir avant tout, c'est que c'est une série hyper feuilletonnante, sans cas du jour, très éloignée de tout ce dont la chaîne nous a habitué depuis des années.
La chose qui m'inquiète le plus, c'est d'être déçu par la prestation de Toni Collette. Je l'adore, je la placerai même volontiers dans le Top 10 de mes actrices préférées. Mais la voir jouer une mère de famille moderne et surtout classique après avoir incarné la troublante Tara aux milles et une personnalités, c'est presque comme un retour en arrière. Mais je comprends en même temps ce qui l'a séduite dans Hostages. Cela reste un rôle fort de femme. Ellen a toujours été accaparée par son boulot, au point de délaisser son mari et ses enfants, et la situation extrême dans laquelle elle est tout à coup plongée la force à réaliser à quel point elle s'est éloignée de sa famille, à quel point son absence a laissé des traces chez chacun de ses membres et, bien sûr, à quel point elle les aime. Jusqu'où est-elle prête à aller pour les sauver ? C'est la question que pose ce pilote et on imagine bien qu'elle ne reculera devant rien, ne serait-ce que pour réparer ses erreurs passées. Tout ça est donc très banal au fond dans la fiction, mais l'actrice a toutes les capacités requises pour élever son personnage dans des sphères émotionnelles qui ne pourront que nous toucher et apporter à ce show essentiellement tourné vers le suspense et l'action une dimension plus universelle. Le reste de la famille tombe dans un schéma relativement classique : la fille un peu paumée, qui se demande si elle ne serait pas enceinte; le fils rebelle, dealer d'herbes; le mari émasculé, qui en veut terriblement à sa femme mais qui l'aime toujours... Et puis il y a les preneurs d'otage, dont l'identité est gardée secrète un petit moment pour certains d'entre eux en tout cas. Ils ont l'air de fonctionner un peu de la même manière que les disciples du tueur en série de The Following. Ils exécutent les ordres, convaincus du bien-fondé de l'entreprise. C'est assez fascinant. On sent qu'il y a des choses à dire sur chacun d'entre eux. Qu'est-ce qui les a amenés là ? Beaucoup de mystère donc, d'autant qu'une fois le pilote fini, on ne sait toujours pas dans quel but ils font tout ça et pour qui. Les opposants politiques du Président ? Cela paraîtrait presque trop évident et trop simple... Les caméras de surveillance partout -à la maison, à l'hôpital, à l'école, dans les rues du quartier- m'ont fait penser à Homeland. Il y a là aussi un sens aïgu de la paranoïa, mais les ressemblances avec la série de Showtime s'arrêtent là. On sent quand même une appétence de plus en plus flagrante des chaînes pour ce type de projets et c'est tant mieux ! Un peu d'ambition ne fait vraiment pas de mal.
Hostages possède un script solide et efficace et une distribution alléchante. En gros, il ne lui manque plus qu'un feu vert de la part de CBS pour atterrir sur nos écrans, comme elle le mérite.
American Horror Story [2x 12 & 2x 13]
Continuum // Madness Ends (Season Finale)
2 300 000 tlsp. // 2 290 000 tlsp.
"If You Look In The Face Of Evil, Evil's Going To Look Right Back At You" C'est assurément LA phrase que l'on retiendra de cette deuxième saison d'American Horror Story absolument formidable. Elle aura mis en lumière, entre deux délires scénaristiques, les parcours de deux femmes abusées par la vie, dont l'une aura fini par totalement sombrer malgré des éclairs miraculeux de lucidité et dont l'autre sera sortie plus forte mais plus ambitieuse et impitoyable que jamais. Je n'irai pas jusqu'à dire que tous les autres personnages étaient accessoires, mais disons que si l'on devait résumer la saison, ce serait à Sister Jude et à Lana Winters que reviendrait, logiquement, toute la gloire. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce sont précisement les deux personnages sur lesquels s'achève le dernier épisode et si tout y est raconté du point de vue de la journaliste, qui revient au cours d'une interview pour un magazine de télévision sur son parcours depuis sa sortie de Briarcliff, de son combat pour dénoncer les conditions de vie inhumaines dans les asiles psychiatriques jusqu'à sa grossesse indésirée, ses mensonges, son mea culpa et sa libération, en tuant son fils. Celui qu'elle n'a jamais aimé, qu'elle n'aurait jamais pu aimer de toute façon, et dont la disparation l'éloigne définitivement des démons de son passé, de Bloody Face, de l'enfer. C'est une manière tout à fait adaptée de conclure le chapitre Asylum. Ces deux derniers épisodes étaient bons, ils m'ont touché, mais ils n'étaient pas remarquables, ni inouabliables. C'est là leur seul crime. Ah oui, avec celui de ne pas avoir expliqué ce que les petits bonhommes verts venaient faire là-dedans !
Pourtant, dans Madness Ends, ce que j'ai préféré, c'est la mise en scène de la spirale vertueuse dans laquelle Jude se glisse lorsque Kit la récupère à Briarcliff et la ramène chez lui. Sans l'intervention des enfants divins, elle n'aurait sans doute jamais trouvé la paix. Mais qu'avaient ces gamins de si spécial ? Peut-être rien. Ou peut-être simplement l'amour que quelqu'un comme Johnny n'a jamais eu, celui d'une mère, de deux même, et d'un père. Leur innocence l'a guérie, elle qui n'en avait plus le moindre soupçon après son calvaire. J'ai trouvé ça superbe, et j'en ai même pleuré. Au fond, peu importe que les aliens soient venus tout compliquer. C'est la symbolique qui compte. C'est le moment de redire que Jessica Lange est une très grande actrice. A mon sens, elle a même été encore meilleure en saison 2 qu'en saison 1 car elle a pu déployer une palette encore plus large d'émotions, dont la folie évidemment, mais des tas d'autres aussi. Elle a été grandiose. Sarah Paulson nous a elle aussi gâté. Sa prestation en sosie de Catherine Deneuve dans le final était particulièrement poignante. Et Joseph Fiennes a très bien joué le mort dans la baignoire. Très très bien même. Sa meilleure composition depuis bien longtemps ! On parle moins d'Evan Peters en général, parce qu'il n'est pas nommé dans les cérémonies de récompense et qu'il est plus jeune, mais il mérite aussi que la qualité de son jeu soit soulignée. Il a encore été fordmidable cette année et dans un registre très différent. Et puisqu'on en est à faire des compliments à la distribution, permettez-moi de féliciter Frances Conroy, fascinante en ange de la mort, mais aussi en terrible et vulgaire compagne de cellule de Jude. J'aurais aimé entrer plus dans les détails des intrigues, mais je me rends compte qu'ils m'importent finalement assez peu. Les scénaristes ont réussi à rejoindre progressivement le passé et le présent avec brio. J'ai trouvé les procédés narratifs très maîtrisés et pertinents, que ce soit dans Continuum ou Madness Ends. La réalisation, comme toujours, était à tomber. Et "Dominique" nous a dignement raccompagné vers la sortie.
// Bilan // American Horror Story ne déçoit pas avec sa saison 2. C'est même tout le contraire : plus consistante, moins fouillie et toujours aussi bien interprétée, elle n'a rien à envier à sa prédécesseuse, qui était pourtant bonne aussi. L'hôpital psychiatrique est un lieu qui méritait d'être exploré à la télévsion et il l'a été ici "Ryan Murphy Style", avec tout ce que cela suppose de qualités comme de défauts. Bref, ce serait une folie de passer à côté, ne serait-ce que pour l'expérience.
American Horror Story [2x 10 & 2x 11]
The Name Game // Spilt Milk
2 210 000 tlsp. // 2 510 000 tlsp.
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Après une période un peu creuse où les intrigues des différents protagonistes tournaient en rond, soulignant le problème habituel du huis clos quand il doit durer sur la longueur -les allers-retours sont obligatoires mais lassants- Asylum se lance dans sa dernière ligne droite avec panache et facétie, en offrant presque deux mini-season finale dans l'esprit ! Dans The Name Game, les auteurs se débarrassent de deux figures importantes de la saison et de l'institution d'une très belle manière, surprenante et significative. Alors que Monsignor Timothy n'est pas mort malgré sa crucifiction, il cherche la rédemption en essayant de sauver l'âme de Sister Mary Eunice, en vain. Elle lui inflige alors des sévices perverses, pouvant s'apparenter à un viol même si l'homme y prend un plaisir coupable; et c'est probablement le pire traitement qu'elle pouvait lui réserver vu ses convictions et la promesse qu'il a faite à Dieu. Il doit alors se résoudre à l'unique solution qui pourra libérer la jeune femme : la tuer. Elle sera morte mais enfin libre. Sa chute était superbe, de même que le baiser que l'ange de la mort lui a déposé sur les lèvres. Elle aurait pu définitivement disparaitre de la sorte, mais c'était sans compter Arden, éperdument amoureux d'elle, qui a choisi de partir avec elle, de brûler avec elle. Ma foi, pour un Nazi de son espèce, c'est un départ on ne peut plus approprié. On ne peut pas faire romantisme plus macabre. On regrettera simplement que ce montre ait pu choisir sa mort. Le suicide est presque un cadeau que la vie lui fait. Pour Timothy, peut-on réellement parler de rédemption désormais ? Je ne le crois pas. Il a malgré tout commis un terrible pêché...
Pendant ce temps, la venue de Thredson à Briarcliff ressemblait à un retour en arrière. J'ai beau apprécier le personnage, pour toute l'horreur qu'il dégage, j'avais le sentiment qu'il était arrivé au bout de ce qu'il pouvait faire et dire. Par conséquent, ses scènes avec Lana et Kit était un peu ennuyeuses. Spilt Milk m'a donné raison. Cet épisode magnifiquement réalisé -et je pèse mes mots- l'a achevé comme il se devait : des mains de Lana. Elle a tiré, il a explosé. Le face à face était intense. Mais le bébé qu'elle porte en elle est toujours là, bien vivant, et il lui rappelera à jamais l'enfer qu'elle a vécu, quoiqu'elle fasse. Le fait qu'elle renonce à s'en débarrasser, à une période où l'avortement était secret, encore plus mal jugé qu'aujourd'hui, m'a quelque peu déçu et c'était en même temps logique puisque l'on sait que ce fils a grandi et est devenu le nouveau Bloody Face. Mais je ne sais pas. Je m'attendais à un twist qui n'est pas venu. Et puis honnêtement, sa décsion est très mal justifiée. Les flashs qui lui viennent en tête aurait tout aussi bien pu la motiver à poursuivre l'intervention afin de ne plus avoir de lien avec le meurtrier. "No More Death". Mouais. La fin de l'épisode est troublante : on nous laisse sur l'image d'une Lana en souffrance mais aimante. Cet enfant, malgré lui, va-t-il la rendre folle ? J'ai le sentiment qu'elle ne trouvera plus jamais la paix. Une petite partie de moi a encore l'impression qu'à force de montages parallèles et autres stratagèmes de réalisation, on nous pousse à croire que Lana est bien la mère de Johnny alors qu'en fait pas du tout...
Et si c'était l'enfant de Kit et Grace ? C'est une théorie que j'ai déjà émise dans ma review précédente et dont je ne parviens pas à me débarrasser. J'ai sans doute tout faux, mais je n'arrive pas à comprendre où les scénaristes veulent en venir avec le couple. Je n'arrive plus vraiment à les trouver mignons d'ailleurs. Leur quasi-bonheur ne sied vraiment pas à l'endroit, ni à la série. On sait qu'il est toujours de courte durée, et le retour d'Alma pourrait bien en être la preuve, mais il y a quelque chose qui me dérange. Peu-être que je compare inconsciemment cette relation à celle qu'Evan Peters a porté à l'écran dans la première saison avec Taissa Farmiga. Bizarrement, elle semblait plus réelle. Bizarrement parce qu'il jouait un fantôme. Et qu'elle l'est devenue aussi. Ici, Kit est bien vivant, jusqu'à preuve du contraire. Mais Grace ? Où en est-elle ? C'est l'un des questions auxquelles les derniers épisodes vont devoir répondre et c'est clairement sur celle-là que les auteurs n'ont pas intérêt à se rater. Malheureusement, après avoir introduit des aliens, je vois mal comment ils pourraient réussir à nous satisfaire... C'est peut-être le délire de trop, qui n'aurait eu son charme que s'il s'était avéré imaginaire ! Un peu comme, dans un tout autre style, la fameuse scène chantée, dansée et parfaitement exécutée par Jessica Lange sur le morceau The Name Game, qui a donné son titre à l'épisode. Vous voyez, c'est un peu comme si Les Revenants s'étaient mis à délirer sur La Danse d'Hélène ! Blague à part, c'était un super moment, qui restera forcément l'un des plus marquants de la saison (mais parmi beaucoup d'autres). Ryan Murphy n'a pas pu s'en empêcher !
Spilt Milk, c'est tout de même le départ définitif de Lana de Briarcliff -au cours d'une superbe séquence sur le thème de Candyman- mais le sentiment d'accomplissement n'est pas total. Ni les médias ni la police n'ont l'air de réellement vouloir s'intéresser à l"institution et ses prisonniers. L'histoire de Lana fascine, et à travers elle celle de Bloody Face, mais personne ne semble vouloir l'aider pour autant. Et c'est à mon avis une des raisons qui fera qu'elle ne s'en sortira jamais : elle n'aura jamais été entendue. Et elle n'aura jamais réussi à sauver Jude. Comme on pouvait s'y attendre, l'axe final de la saison sera centré sur ce personnage, le seul auquel on tient qui est encore enfermé là-bas, dans les pires conditions qui soient d'ailleurs et aux yeux du monde, elle est morte, elle n'existe plus. Je suis très curieux de voir comment va se dénouer cette intrigue. Quel rôle va jouer le Monsignor, qui a finalement gagné en importance maintenant que tous les autres ont disparu, et qui n'a pas l'air de vouloir retourner dans le droit chemin. Je suis toujours peu convaincu par la prestation de Joseph Fiennes, mais il va falloir faire avec...
// Bilan // La saison 2 d'American Horror Story est toujours aussi fascinante, même dans la dernière ligne droite alors que plusieurs intrigues se clôturent et que quelques personnages disparaissent. L'heure du jugement dernier approche... Et Pepper est aussi excitée que nous à cette idée !
American Horror Story [1x 12]
Afterbirth (Season Finale) // 3 220 000 tlsp.
Voyez-vous, après avoir écrit ma review des deux épisodes précédents, je m'en voulais un peu de ne pas avoir attendu le final pour déclarer mon amour pour American Horror Story. Tout compte fait, ce n'était pas une bêtise car ce n'est pas après cet Afterbirth que j'aurais pu dresser les mêmes éloges, même si je ne retire pas un mot de ce que j'ai dis. Je l'ai pensé sur le moment et je le pense toujours. C'est juste que Birth, avec une demi-heure supplémentaire sans doute, aurait été un final bien plus satisfaisant et marquant. Finalement, aucune nouvelle réponse ne nous a été donnée. Nous savions déjà tout. Du moins tout ce que les auteurs voulaient que l'on sache. Le reste... ma foi, le reste n'a pas beaucoup d'importance. Pourquoi vouloir à tout prix expliquer des choses inexplicables ? La "Murder House" n'a plus de secrets pour nous. Les protagonistes, morts ou vivants, non plus.
La pendaison de Ben est le dernier rebondissement que la saison nous offre. Le dernier, mais pas le plus surprenant. On se doutait qu'il allait mourir, rejoindre les siens, les femmes de sa vie (cette satanée Hayden compris) et faire la paix avec elles et surtout avec lui-même. On imaginait simplement qu'il mettrait fin à ses jours -ce qu'il était effectivement sur le point de faire- pas qu'il serait assassiné. Le dénouement ne m'a pas déçu, il a juste oublié de me surprendre et c'est un peu dommage dans une série qui est parvenue, tout au long de sa première saison, à instaurer un vrai suspense et créer régulièrement la surprise. Et puis les scénaristes sont allés un peu vite en besogne, bâclant la scène de retrouvailles entre Ben, Vivien et Violet. Je l'espèrais plus bouleversante. De la même manière, le dialogue entre Ben et Tate ne m'a pas autant touché que je l'aurais souhaité, même si j'ai ressenti une peine infinie pour le "jeune" homme, un monstre, certes, mais auquel on s'est abominablement attaché. Je me trompe peut-être mais je crois que tout ça est de la faute de Dylan McDermott. Ses performances ont toujours été de moins bonne qualité que celles de ses co-stars et c'était particulièrement flagrant et dérangeant ici. Connie Britton, Taissa Farmiga, Evan Peters et Frances Conroy ont énormément donné. Il n'a pas fait preuve de la même générosité. Il a du talent pourtant... En revanche, ce n'est pas de sa faute si le moment où il comprend qu'il est maintenant seul, que sa femme et sa fille ne reviendront pas, manque de puissance et d'intensité. Il n'a juste pas arrangé la chose. Au bout du compte, le "happy-end" pour les Harmon m'a plu. Il leur a fallu mourir pour l'atteindre. C'est une idée séduisante.
Et puis il y a tout le reste de l'épisode. Afin de faire comprendre très clairement aux téléspectateurs qui en doutaient encore que la saison 2 se concentrerait sur un nouveau mystère et une autre "story", les auteurs ont voulu montrer en accéléré -mais pas assez tant c'est laborieux- l'arrivée de nouveaux habitants, les Ramos. Juste pour voir ce que ça aurait pu donner. Les Harmon mettent ainsi tout en oeuvre pour les faire fuir dès leur première nuit dans la demeure. Et ils réussissent ! Et c'est plutôt fun pour nous. Ces pauvres gens seront sans doute traumatisés à vie. Après ça, inutile de poursuivre la série dans le même décor : les Harmon sont éternellement condamnés à protéger ceux qui tentent de s'installer dans la "Murder House" où seul la souffrance et la solitude subsistent. Tout est dit. Ou presque. Il reste quand même le cas de Constance à régler et ce n'est pas une mince affaire ! Il s'agit quand même de l'un des personnages les plus fascinants créé ces dernières années à la télévision. Je ne vais pas me lancer à nouveau dans une tirade interminable sur le talent inouï de Jessica Lange, vous savez tous ce qu'il en est. Elle l'a prouvé encore une fois à chacune de ses apparitions mais encore plus particulièrement lors de son monologue chez la coiffeuse, qui se déroule trois ans après les événements. Elle pense avoir enfin pu accomplir ses deux rêves : devenir et une star et une bonne mère ! Une star parce qu'elle élève l'antéchrist, ni plus ni moins; une bonne mère parce que celui-là, elle ne le laissera pas mourir. Dans la dernière séquence, ce n'est finalement pas Michael qui effraie mais bien elle. Quelle femme !
Que doit-on attendre de la saison 2 désormais ? Ryan Murphy a déclaré que la plupart des acteurs principaux ne reviendraient pas, si ce n'est, très éventuellement, sous forme d'apparition ou de caméo mais dans des rôles différents. C'est ce à quoi je m'attendais et ça me satisfait pleinement ! Il était hors de question de rester dans le manoir auprès des Harmon. Je n'en vois vraiment pas l'intérêt et ceux qui se plaignent de cette décision aujourd'hui auraient été les premiers à se plaindre d'une saison 2 qui n'aurait rien eu à dire, qui aurait tourné en rond. C'est bien mieux ainsi, même si, évidemment, rien n'assure que la nouvelle intrigue sera aussi bonne. Je me demande quand même s'il y aura un lien, même infime, entre les deux saisons. Parmi les options qui me paraissent envisageables, je pense instinctivement à Billie Dean Howard. J'ai eu le sentiment lors de sa dernière apparition dans Birth qu'elle avait encore des choses à dire et raconter. Et puis il y a cette soeur de Vivien qui est évoquée très souvent mais qui n'est jamais apparue. On pourrait très bien imaginer une saison centrée sur elle et sa famille, là-bas à Boston. Autre zone d'ombre qu'il pourrait être intéressant d'explorer : le quatrième enfant de Constance, dont on a à peine entendu parler et qui n'est pas apparu. C'est l'idée qui me plait le plus car ça laisserait une porte ouverte pour un retour de la vieille dame. Bref, nous verrons bien mais Ryan Murphy assure qu'un indice sur le prochain mystère est caché dans l'un des trois derniers épisodes...
// Bilan // Le premier cycle d'American Horror Story s'achève malheureusement sur une fausse note, mais qui ne gâche pas pour autant tout ce qui a été construit précédemment, admirablement. Cette série, aussi imparfaite soit-elle, est une curiosité portée par une excellente distribution qui méritait d'exister et qui, probablement, marquera les esprits.
American Horror Story [1x 10 & 1x 11]
Smoldering Children // Birth
2 540 000 tlsp. // 2 590 000 tlsp.
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American Horror Story a été nommée cette semaine aux Golden Globes dans la prestigieuse catégorie du "Best Drama" de 2011 aux cotés de Homeland, Boardwalk Empire, Boss et Game Of Thrones (mais pas The Good Wife et Breaking Bad... étrange). Sur le moment, j'ai trouvé que les votants avaient été drôlement indulgents envers la série, qui est excellente par bien des aspects mais bancale aussi par tant d'autres. Et puis j'ai vu ces deux nouveaux épisodes, les derniers avant le grand final, et là j'ai compris. En réalité, la série de Ryan Murphy et Brad Falchuck possède absolument TOUTES les qualités requises pour prétendre à recevoir un tel prix (même si elle ne le gagnera probablement pas) : elle est originale dans sa thématique et atypique dans sa construction et elle apporte indéniablement quelque chose qui manquait au paysage télévisuel américain, lorgnant en plus du coté du cinéma à travers de nombreux hommages et références; elle est tout aussi amusante qu'addictive, ne rejetant pas l'aspect divertissant qu'une telle oeuvre est censée développer; elle offre à ses acteurs fantastiques des partitions complexes et subtiles, on est d'ailleurs vraiment pas étonné que Jessica Lange fasse partie des nommées dans la catégorie du "Meilleur Second Rôle Féminin dans un Drama" tant elle est magnétique et impressionnante; et elle repousse certaines limites du câble basique en "osant", comme l'avait fait Nip/Tuck en son temps (le sexe est montré sous son aspect le plus répugnant et déstructeur, à travers le viol de l'héroïne notamment; le traumatisme américain du mass-murderer adolscent est plus qu'explicité à travers le personnage de Tate...). Bref, American Horror Story est une oeuvre différente (provocante, perturbante, inquiétante) et profonde, comme le laissait présager avant le pilote avant que les pistes ne soient brouillées, et elle méritait bien une reconnaissance des professionnels de la profession.
Maintenant que j'ai (re)déclaré ma flamme à la série, laissez-moi vous parler plus en détails de ces deux épisodes de grande qualité. Le premier, Smoldering Children, a bénéficié d'un recentrage sur quelques personnages plutôt que de présenter à nouveau un récit éparpillé et schizophrénique. L'histoire de Larry nous a ainsi été contée avec plus de précisions. Il était nécessaire d'éclaircir les choses car il a tellement menti qu'on ne savait plus au final ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas dans ce qu'il avait raconté à Ben. Ses brèves retrouvailles avec sa femme et ses enfants étaient très émouvantes même si l'on peut dire à ce stade que Denis O'Hare est peut-être le seul acteur de la distribution à ne pas avoir eu la chance de voir son talent exploité à fond. Cette scène-là, sans doute, était sa meilleure, même si toutes celles qu'il a partagé avec Jessica Lange étaient bonnes aussi (mais surtout grâce à elle). Les auteurs n'avaient visiblement pas tant de choses à dire que ça sur Larry, si ce n'est qu'il aura été toute sa vie un homme faible. Ils sont en revanche insatiables au sujet de Constance et on les comprend : s'il ne fallait retenir qu'un seul personnage, ce serait elle. Sans aucun doute. Le reste de l'épisode est surtout consacré à Violet afin de nous amener doucement vers LA révélation : elle est morte il y a quelques épisodes de sa tentative de suicide. Tate n'a pas pu la sauver et elle erre en fantôme depuis. Je ne l'avais pas vu venir, je suis donc resté choqué. On peut dire que les scénaristes auront profité à fond de toutes les possibilités que la trame de départ leur offrait.
Le second épisode, Birth, nous plonge, comme son nom l'indique, au coeur de l'accouchement douloureux de Vivien jusqu'à son agonie. Je ne m'attendais pas du tout à une noirceur aussi extrême. L'un des deux jumeaux se fait littéralement dévorer par l'autre, celui qui est le fruit du viol, l'antéchrist donc. Et ce dernier détruit même son hôte, sa mère. Vivien rejoint ainsi Violet dans le monde des morts condamnés à rôder indéfiniment entre les murs de la demeure maudite. La dernière scène, qui réunit la mère et la fille, est absolument bouleversante. A ce moment-là, la série a atteint l'excellence, la perfection. Je crois qu'il faut souligner à quel point le pari était pourtant difficile à relever : on parle quand même d'une bande de fantômes qui assistent à la naissance d'un démon. Combien de films d'épouvante peuvent se targuer d'avoir une telle profondeur et de dégager une telle émotion ? Charles Montgomery qui aide Vivien à enfanter, les morts qui s'affairent tout autour pour récupérer le bébé (Chad, Nora, Hayden...)... la boucle semble doucement se boucler avec pertinence et maestria !
Mais que va-t-il bien pouvoir se passer dans le final de 90 minutes (avec les pubs) ? Il ne reste plus que deux vivants : Ben, qui se retrouve totalement seul, plus perturbé que jamais; et Constance, qui a réussi à survivre au fil des années et des drames. C'est elle qui a "volé" le bébé des Harmon. Je ne vois pas le patriarche sortir vivant de sa confrontation avec la vieille dame. Il y a de fortes chances que la saison se termine par ses retrouvailles dans l'au-delà avec sa femme et sa fille. Et encore, je ne suis vraiment pas sûr de ça. Mais tout le reste est en tous cas totalement imprévisible et, là encore, peu de séries peuvent se vanter de nous laisser à ce point dans le noir quant au dénouement... A mon avis, beaucoup de réponses vont être données à travers Billie Dean (jouée par Sarah Paulson), la médium, dont le lien avec Tate n'a pas été explicité d'une part alors qu'il est clairement sous-entendu qu'il s'est passé quelque chose entre ces deux-là mais nécessairement d'ordre amoureux ou sexuel; et qui semble savoir encore beaucoup de choses d'autre part, notamment quand elle évoque cette "force" de la maison, bien plus puissante que n'importe lequel des individus qui l'habitent. Il nous manque une pièce du puzzle. Rien qu'une. Et c'est celle-là qui va tout expliquer. Au-delà du final, on peut aussi émettre beaucoup de doutes quant à la suite de la série. Le décor va-t-il changer en saison 2 ? Ce serait préférable puisque tout semble avoir été dit sur le manoir et ses habitants passés et présents. Peut-être qu'une dernière révélation nous aménera vers une toute autre histoire et donc un tout autre décor. L'option Ben meurt et une nouvelle famille emmènage ne m'excite pas du tout et je suppose que c'est pareil pour tout le monde...
// Bilan // Je crois que le bon gros pavé que je viens d'écrire -dont un premier paragraphe sous forme de déclaration d'amour- suffit à prouver que American Horror Story déchaîne les passions comme peu d'autres séries aujourd'hui. Elle a tout d'une grande.
American Horror Story [1x 08 & 1x 09]
Rubber Man // Spooky Little Girl
2 810 000 tlsp. // 2 850 000 tlsp.
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Ces deux nouveaux volets d'American Horror Story se concentrent, chacun leur tour, sur Vivien puis Ben, alors que Hayden tire les ficelles d'une machination toujours plus perverse. La jeune femme a un avantage sur tous les autres fantômes qui hantent le manoir : les vivants la croient encore en vie. Elle peut donc torturer psychologiquement Vivien en toute quiétude et elle atteint d'ailleurs son but puisque la future mère se retrouve internée. Ben et la police la croient folle. Je n'aime pas beaucoup le personnage de Hayden mais c'est grâce à elle que l'on apprend tout un tas de choses sur ce qui se trame dans la maison. Je ne peux nier son utilité. Visiblement, Kate Mara inspire beaucoup les auteurs qui la casent un peu partout. Elle se retrouve même à coucher avec le petit ami de Constance au cours d'une intrigue secondaire qui pourrait paraître superflue. Et qui l'est bel et bien, je crois, mais elle permet au moins d'illustrer l'idée que tout se répéte à l'infini ici. Les couples se déchirent jusqu'à la mort. Dans le même temps, on en apprend un peu plus sur les jumeaux des Harmon : ils n'ont pas le même père et l'un d'eux est, ni plus ni moins, le fils du Diable, en quelque sorte. C'est par sa naissance, en tous cas, que l'humanité est censée disparaître. Probablement une réfèrence, comme souvent, à tout un tas d'oeuvres horrifiques et plus particulièrement à The Omen qui date de 1976. Et c'est ainsi que l'identité du fameux Rubber Man/Homme en latex, nous est révélé...
Il s'agit donc de Tate, le mass-murderer, fils de Constance et petit ami de Violet. J'aurais aimé être surpris. J'aurais aimé que tout soit remis en question à travers cette révélation. J'aurais voulu être secoué. Or, je n'ai rien ressenti de tout ça. C'était l'option qui paraissait la plus logique depuis le départ -surtout lorsque l'on croyait encore que Tate était vivant- et c'est celle qui a été choisie. Il faut donc l'accepter mais je ne peux pas m'empêcher d'être déçu. L'histoire de la désormais célèbre combinaison nous est donc racontée à travers quelques flashbacks, eux aussi sans surprises. Ce n'est, en gros, qu'une mise en image de ce que nous savions déjà. Les motivations de Tate sont explicitées mais restent peu recevables. On comprend en tous cas que des gens comme Chad et Patrick, qui sont morts dans la demeure, n'ont pas véritablement de raisons de tourmenter les Harmon. Ils étaient des esprits purs, malgré certaines de leurs perversions. Ce n'est pas le cas de la plupart des autres, qui ont encore des problèmes à régler et des pulsions à assouvir jusqu'à épuisement. Tate continue de tuer parce que c'est tout ce qu'il sait faire. Aimer Violet pourrait changer la donne mais sa véritable nature revient toujours. Charles continue de découper des corps -avec une intéressante incorporation de l'histoire vraie du Dahlia Noir qui a défrayé la chronique dans les années 50 à Hollywood- Moira ne peut s'empêcher de séduire et détruire, Nora pleure éternellement la perte de son enfant... Le rôle de Larry dans tout ça reste flou. Il apparait peu mais il est toujours là, tapi dans l'ombre. Au bout du compte, Ben est le dernier de nos personnages principaux à ne pas savoir la vérité sur la maison et ses nombreux habitants. Peut-être que cela fait de lui le seul espoir aussi ? Car Violet semble définitivement être passée du coté obscur de la force par amour.
// Bilan // American Horror Story est incapable de nous laisser une minute de répit, ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse à l'heure actuelle. On ne peut décemment pas s'ennuyer en la regardant mais elle n'est jamais proprice à la réflexion voire à l'introspection, ce qu'une oeuvre de cette ampleur est censée pourtant procurer au-delà du divertissement basique.
American Horror Story [1x 04 & 1x 05]
Halloween (Part. 1 & 2) // 2 850 000 tlsp.
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Et si American Horror Story n'était qu'une complexe histoire de fantômes ? Halloween était en tous cas l'occasion parfaite pour que ceux-ci sortent de leurs placards et effraient encore un peu plus les Harmon, désormais habitués aux apparitions et aux tentatives de meurtres. Ne dit-on pas que l'on s'habitue à tout ? Les premiers à faire leur creep show ont été Chad (Zachary Quinto) et Patrick (Teddy Sears), le couple gay qui a précédé nos héros dans la demeure, au cours d'une scène inaugurale plus faible que les précédentes mais qui faisait directement écho aux problèmes de Ben et Vivien : c'est l'adultère qui les a déchirés eux aussi. Et c'est le Rubber Man qui les a massacrés. J'ai l'intuition -sans doute fausse- que c'est ce dernier le seul véritable être humain vivant dans cette maison en dehors de Ben, Vivien et Violet. Il n'est en tous cas "pas comme les autres". Son identité est d'ailleurs peut-être la dernière chose qui nous sera révélée...
Le rapport de Ryan Murphy avec les trisomiques est toujours aussi fascinant : après avoir tué la soeur de Sue dans Glee, c'est au tour d'Addie, la fille de Constance, d'y passer. Sa mort était certainement une des plus belles scènes de ce début de série, autant d'un point de vue esthétique (avec ce masque, qui rappelle les meilleures heures de Nip/Tuck) que d'un point de vue émotionnel. On notera que Constance cherche à tous prix à ramener le corps meurtri sur l'herbe du jardin des Harmon. Pour que son esprit puisse rester hanter les lieux ? L'adieu à la morgue était sans doute encore plus beau et bouleversant. Jessica Lange, mon Dieu... Jessica Lange. Frances Conroy, une fois de plus, n'est pas en reste lorsque Moira débranche sa mère, loin très loin de la "Murder House". Est-ce que cette vieille femme a elle aussi un rapport avec elle ? Y a-t-elle vécu ? Nous ne connaissons probablement pas encore tous les anciens résidents, en particulier ceux des années 40/50...
Le retour de Hayden ne m'a pas beaucoup plu et c'est pour cela que j'ai préféré le passer sous silence jusqu'ici. Je crois que vais continuer à le faire, mais non sans mentionner le fait que, grâce à elle, nous savons maintenant avec certitude que Ben est une ordure de la pire espèce qui a menti encore et encore à sa femme en la trompant allégrement encore après lui avoir affirmé que tout était terminé. Après réflexion, je pense que Larry Harvey est le produit du subconscient de Ben. Il n'existe pas. Il n'a jamais tué toute sa famille. En revanche, Ben y a souvent pensé sans jamais passer à l'acte. Et s'il finissait par en arriver là ? Il ne semble en tous cas pas prêt de s'en sortir. Il sort même de ce double épisode plus blessé que jamais. On sous-entend au détour d'une scène un peu ridicule -lorsqu'il fond en larmes pendant la consultation de Tate- qu'il a vécu une enfance difficile, violente ? Il me rappelle de plus en plus Christian Troy de Nip/Tuck sans le narcissicisme poussé à l'extrême.
Tate est, à ce jour, le personnage que je préfère dans la série. Je ne pensais pas qu'il était un fantôme lui aussi mais tout porte à croire que c'est le cas. S'est-il suicidé ? En tous cas, les envies de mass-murder qu'il confessait dans le pilote n'étaient apparemment pas que des fantasmes. Il est passé à l'acte et ses victimes (la Jenna d'Awkward, Alessandra Toressani de Caprica...) ont profité d'Halloween pour venir le hanter. Sauf que Violet était là. Elle a tout vu, tout entendu. Sera-t-elle plus maligne ses parents ? C'est tout ce qu'on lui souhaite ! Chaque réplique de Tate avait un poids incroyable, je trouve. Ce garçon fait froid dans le dos mais il est inspiré de tous ces ados qui ont vraiment existé et qui ont tué leurs "camarades" par dizaine (la tuerie de Columbine notamment) parce qu'ils souffraient de leur transparence. C'est un sujet très sensible aux Etats-Unis mais qui est pourtant peu exploité en télévision. Merci à American Horror Story de le faire, à sa manière. A noter enfin la révélation que je n'avais pas du tout vu venir : Tate est un des enfants de Constance. N'a-t-elle enfanté que des "monstres" (pardon pour Addie) ? Ce ne serait pas étonnant et c'est ce qui risque bien d'arriver à Vivien aussi. Pas très crédible d'ailleurs ce départ précipité de l'hôpital pendant une échographie alors que, clairement, le docteur a fait comprendre que quelque chose clochait avec ce bébé...
// Bilan // Les semaines passent et American Horror Story ne perd pas en intensité. Elle se permet même de donner des réponses, bien que celles-ci engendrent irrémédiablement de nouvelles questions. Si les tourments des héros ne parviennent pas à émouvoir ou passionner autant qu'il le faudrait, ceux des personnages satellites, ensentiellement des fantômes, sont bien plus fouillés, fascinants et bouleversants. Les adjectifs finissent par me manquer pour définir ce que la série me fait ressentir. Mais ce n'est pas de la peur en tous cas. De la souffrance ?
American Horror Story [1x 02 & 1x 03]
Home Invasion // Murder House
2 460 000 tlsp. // 2 580 000 tlsp.
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Que vous fassiez partie de ceux qui ont aimé le pilote d'American Horror Story (On en parle ICI) ou de ceux qui ont détesté (on en parle LÀ), vous n'êtes pas restés impassibles et indifférents face à cet objet téléphagique et je crois que le deuxième épisode, avec un peu de bonne foi, pourrait réconcilier tout le monde. Certains tiques de réalisation du premier épisode disparaissent tandis que d'autres se font plus discrets. La forme semble passer au second plan afin de laisser une place plus ample à l'histoire qui, ça se confirme, est bien plus complexe qu'on aurait pu l'imaginer. Alors que Ben Harmon est en déplacement professionnel à Boston officiellement -officieusement il est en compagnie de son ancienne étudiante et maîtresse qui lui annonce qu'elle est enceinte de lui- Vivien et Violet sont livrées à elles-mêmes dans la "Murder House", comme elle est surnommée. Sur fond de haine de la fille pour sa mère, essentiellement basée sur une incompréhension qui sera finalement levée puis digérée, un nouveau drame traumatisant et sanglant va survenir.
Un groupe de cinglés, dont une patiente de Ben, souhaite reproduire l'un des nombreux meurtres qui a tâché les murs de la demeure, lequel nous a été exposé avec brio en ouverture de l'épisode. Nos deux héroïnes se retrouvent ainsi victimes des pervers qui les brutalisent, les déguisent, les attachent et comptent bien les tuer. La tension est palpable et n'a rien à voir avec celle du pilote dans le sens où elle ne se concentre que sur une peur, essentielle : celle de mourir. Pas de fantômes, de monstres ou de violeurs en combi latex. Moi qui suis très effrayé par l'idée même du cambriolage -pour l'avoir vécu mais de manière soft- je me suis vraiment senti angoissé face à leur détresse. La peur ne les a cependant pas empêchées de rester forte et de se battre jusqu'au bout. C'est finalement l'inquiétant petit ami de Violet qui les délivrera du Mal, mais aussi le gâteau empoisonné de leur bienveillante voisine, de plus en plus flippante. Jessica Lange signe une perfomance à nouveau incroyable, qu'elle se comporte en cougar vénéneuse ou en bourreau (elle enferme tout de même sa fille trisomique dans une salle remplie de miroirs qui la rendent folle). J'ai trouvé cet épisode plus "sobre", si tant est que la série puisse l'être, plus classique aussi mais diablement efficace sans perdre en fascination.
Le troisième épisode laisse momentanément tomber l'horreur pour user davantage d'humour -avec l'agent immobilière notamment- et approfondir certains personnages en dévoilant des morceaux de leur tragique passé. Il s'ouvre ainsi sur l'assassinat du mari infidèle de Constance, lequel l'a trompée avec Moira, la gouvernante perverse. Celle que voit Ben est donc bien la version jeune de la vieille femme rousse. Ce n'est pas simplement une vue de son esprit, un fantasme. On constate d'ailleurs que les autres hommes semblent la voir comme lui la voit (le détective par exemple). Moira est bel et bien morte ce jour-là, tuée d'une balle dans la tête par Constance (qui explique son oeil de verre au passage), mais ni son corps ni son âme ne sont capables de quitter les lieux. Elle donne l'impression d'être prisonnière mais l'on ignore véritablement de qui, de quoi... De Constance ?
L'ex de Ben débarque à Los Angeles mais ne fera pas long feu, tuée par Larry Harvey. Je suis moins fan des absences du héros, de ses réveils dans le jardin et de la compagnie de cet homme totalement ravagé, toujours là "au bon moment". Alors qu'en revanche, je trouve toujours Vivien absolument passionnante à suivre dans le moindre de ses faits et gestes. Peut-être parce que Connie Britton est bien meilleure que Dylan McDermott ? Peut-être parce qu'elle est la "sainte" de l'histoire jusqu'ici. N'a-t-elle pas elle aussi des choses à se reprocher, des démons qui la hantent autre que le traumatisme de sa fausse couche ? Le bébé qui grandit en elle la fait déjà souffrir et littéralement saigner. Va-t-elle enfanter le Diable ? Cet épisode explicite également l'histoire du manoir, de la date de sa construction (1922) à ses premiers propriétaires (un scientifique fou, sa femme dévouée mais tout aussi folle...), avec une valse de guest-stars à la clé parmi lesquelles Eric Close (FBI: Portés Disparus) et Matt Ross (Big Love). La prestation de Frances Conroy dans cet épisode était particulièrement impressionnante et son duo avec Jessica Lange est extraordinaire.
// Bilan // Avec ses épisodes 2 et 3, American Horror Story calme le jeu, abandonne la fureur des premiers instants, accrocheurs ou répulsifs selon les téléspectateurs, pour raconter une véritable histoire, mystérieuse, complexe et passionnante, aux protagonistes tous plus fascinants les uns que les autres, sans mettre de coté pour autant son ambiance si singulière. Quelques premières réponses nous parviennent mais nous en font poser des milliers d'autres. L'addiction est en marche !
American Horror Story [Contre Critique - Pilot]
American Horror Story est typiquement le genre de série que l'on adore ou que l'on déteste. J'ai adoré (la preuve ICI) mais UglyFrenchBoy, lui, a détesté. A son tour d'exprimer sa version des (mé)faits...
- “You think I'm crazy?”
- “No. I think you're creative.”
Cette simple réplique résume à elle seule l’état d’esprit de Ryan Murphy et Brad Falchuk en proposant le grand n’importe quoi qu’est le pilote d’American Horror Story, sous couvert d’une prétendue créativité artistique. Son seul mérite est celui de diviser son public, au point d’assister à un clivage. Une (agaçante) tendance s’élève cependant, celle de justifier les qualités de la série en condamnant ceux qui ne « peuvent pas aimer », comme si le fait de ne pas adhérer à ce fourre-tout visuel faisait des détracteurs des êtres « pudiques » et « cartésiens ». Je dirais, au contraire, et uniquement pour contrebalancer, qu’il s’agit d’une différence d’exigence.
Le problème n'est pas tant que certaines scènes soient dérangeantes ou angoissantes. Après tout, c'est ce que l'on attendait du projet et ce que l’on a peu eu dans ce format à ce jour. Ce qui est contestable, en revanche, c'est sa mise en scène, l’exercice de style que représente ce pilote, sans compter une trame narrative bancale. Sous prétexte de s’affranchir d’un quelconque format, ce qui, soit prête à sourire venant des deux papas de Glee, soit traduit une grande frustration chez Ryan Murphy, on nous propose une œuvre dénuée de sens. Il n’en faut pas plus pour certains pour crier au génie. Reste à comprendre où est le génie. American Horror Story semble ne rien dénoncer, fait dans la surenchère (fétichisme, masturbation, adultère, automutilation et fausse couche), feint de jouer sur des références au genre qui se résument à une succession de clichés et effraie en réalité uniquement par le sadisme des scénaristes vis-à-vis des personnages. En ressortiront-ils indemnes ? Probablement pas, mais la série ne prendra sans doute pas la peine de s’intéresser à ses héros, seulement à leurs névroses.
Ben Harmon (Dylan McDermott) craint de céder à ses pulsions (la masturbation suivie par ses pleurs peut être une bonne idée sur le papier mais s’avère totalement ridicule à l’écran), et la maison en joue en transformant, à ses yeux uniquement, la housekeeper (d’ailleurs qui rémunère cette bonne vieille femme incarnée par Frances Conroy ?) en fantasme de la soubrette, ô combien répandu. Il en est de même pour sa femme, Vivien Harmon (Connie Britton) qui, au final, voit son mari à la place de la combinaison en latex qui la pénètre. S’agit-il du jeune Tate ou d’un fantôme ? Difficile d’obtenir du concret face à une scène de viol dérangeante (uniquement pour sa représentation). La demeure explore donc les peurs les plus intimes de chacun et la caméra les retranscrit de façon peu subtile. De même qu’en grandissant dans un tel environnement, Violet (Taissa Farmiga) va inévitablement s’engouffrer dans une folie que l’on peut attendre d’une adolescente dont la scarification n’a pour but que d’attirer l’attention sur elle (« Si tu veux te tuer, coupe verticalement. Si tu veux te tuer, ferme aussi la porte »). Voilà une galerie de personnages unidimensionnels peu réjouissante et prétexte à de l’exhibitionnisme de bas étage comme les chaînes du câble ont eu trop tendance à proposer il y a quelques années. Du côté des secondaires, on peut apprécier Jessica Lange, qui en fait tout de même trop, pour mieux se désoler de voir Denis O’Hare réduit à une effrayante apparence. Après sa participation dans True Blood ou encore son rôle de médecin dans L’Échange, l’acteur a prouvé que son charisme et son seul jeu suffisaient à le rendre effrayant et crédible en psychopathe. Un artifice de plus dans un pilote qui n’en manque pourtant pas. Ses traces de brûlures justifient ici une tendance à la pyromanie qui semble habiter les patriarches, comme si tous les cas précédents ne suffisaient pas…
Si l’on fait abstraction du questionnement légitime sur la santé mentale des créateurs, c’est surtout sur le talent de réalisateur de Murphy et de ses équipes techniques que l’on peut s’interroger. Les changements brusques de focales, totalement désuets, appuyaient l’effroi dans les films d’Hitchcock, ils soulignent simplement une utilisation hasardeuse ici. Quant aux effets maîtrisés, généralement déconseillés aux épileptiques, ils ont été maintes fois utilisés dans le cinéma d’épouvante ces dernières années, tels les flashs dans la cave pour servir un montage stroboscopique. Pour couronner tous les poncifs du genre, American Horror Story ne se prive pas de plans sur des membres du corps humain conservés dans du formol. Reste un tout totalement disparate, une tentative désespérée d’instaurer une ambiance glauque puisque le scénario ne suffit visiblement pas... On échappe heureusement au sanguinaire, mais au profit du glauque et de l’exhibitionnisme, le tout dans un exercice de style proche du brouillon. Les choix esthétiques, intrigants dans les trailers, se révèlent n'être que des cache-misère. Un beau gâchis au vu du casting.
Et vous, de quel coté vous rangez-vous ?
American Horror Story [Pilot]
Pilot // 3 200 000 tlsp.
What About ?
La famille Harmon, composée d'un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s'installe dans un manoir... hanté, après l'adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs...
Who's Who ?
Créée par Ryan Murphy (Popular, Nip/Tuck, Glee) et Brad Falchuck (Glee, Nip/Tuck). Avec Dylan McDermott (The Practice, Big Shots, Dark Blue), Connie Britton (Friday Night Lights), Jessica Lange (King Kong, Frances, Tootsie), Denis O'Hare (True Blood, The Good Wife), Frances Conroy (Six Feet Under), Alexandra Breckenridge (Dirt), Evan Peters (Kick-Ass), Taissa Farmiga...
So What ?
Le sucre acidulé ne dégouline plus de la bouche de Ryan Murphy, le créateur de Glee. Quelle est donc cette substance sombre et rance mais familière qui suinte de son esprit malade ? American Horror Story vous pénétre par tous les pores, vous met tout les sens en éveil, vous fascine et ne vous lâche plus. La question n'est finalement pas de savoir s'il s'agit d'une bonne série, car c'est indéniablement le cas -elle est originale, dérangeante, marquante et bouleversante à sa manière, ce que la quasi-totalité des dramas d'aujourd'hui ne sont pas- mais plutôt pendant combien de temps et jusqu'à quel degré êtes-vous capable de résister à son ambiance foutraque et angoissante, coincé entre son manoir glauque et ses héros cafardeux, parfois sinistres. Il y a les téléspectateurs qui aiment se faire bousculer, pousser dans leurs retranchements, qui acceptent de faire sonder leur noirceur et leur part de perversion -je fais partie de ceux-là- et qui apprécieront donc la série à sa juste valeur, uniquement pour ce qu'elle est, jusque dans ses maladresses, et puis les autres, plus fragiles, plus cartésiens, plus prudes, qui ne verront dans cette tentative qu'un vain besoin d'effrayer et de choquer.
A moins d'être terrorisé à la vue de la moindre goutte de sang, du premier squelette venu ou du trisomique du coin, il ne me semble pas que l'on puisse être horrifié une seule seconde par cette Story qui suggère bien plus qu'elle ne montre. Décrite comme un thriller psychosexuel, une définition qui lui sied effectivement bien, la série privilégie toujours l'ambiance, quitte à user d'effets de style peu convaincants. Le style vieux film avec la bande qui saute, par exemple, n'est pas une grande réussite. La réalisation de Ryan Murphy est proche de celle de Nip/Tuck lors de ses heures les plus glorieuses (j'ai pensé inévitablement au Découpeur en voyant arriver cette silhouette toute de latex vêtue) et un excellent travail a été fait au niveau de la bande-son tant dans les morceaux choisis que dans les compositions originales. Les sons étranges et sourds, mettalliques, se confondent aux chuchottements et aux gémissements qui bruissent de toutes parts dans la maison des fantasmes et des phobies.
La distribution est absolument impeccable, du plus petit au plus grand rôle. Dylan McDermott, après des années de perdition, retrouve enfin un personnage d'envergure, dont les consultations, proches de celles de Troy et McNamara, risquent de nous réserver parmi les scènes les plus profondes et introspectives de la série. Le patient du premier épisode, dangereux et amené à rester dans les parages, est ahurissant. Sa vision de la vie, qui consiste à la réduire à la mort, témoigne d'une réalité d'aujourd'hui qui rappelle la tuerie de Colombine, entre autres. Passera-t-il à l'acte ? C'est d'ailleurs dingue comme les passages se déroulant au lycée sont à l'opposé, au moins dans la forme, de Glee. On est dans un tout autre monde, alors que les problèmes rencontrés par ce garçon ou par la fille du héros, sont les mêmes que ceux de la chorale de McKinley. De toute façon, tous les personnages d'American Horror Story, sans exception, de la voisine psychotique (exceptionnelle Jessica Lange) à la gouvernante provocante (étonnantes Frances Conroy et Alexandra Breckenridge) en passant par le serial-killer brûlé vif (toujours parfait Denis O'Hare), sont d'une force incroyable. Vivien Harmon, la mère de famille, obtient probablement la palme du personnage le plus habité grâce à la performance sans fausse note de Connie Britton. La scène de dispute est un des moments les plus intenses à la télévision cette année.
American Horror Story, comme Nip/Tuck en son temps, repousse les limites de ce qu'il est possible de faire à la télévision américaine en osant le malsain, en déjouant le Malin. Ultra-référencée, elle est une poupée vaudou désarticulée qu'il faudra apprendre à apprivoiser avec le temps, pour qui se sent d'attaque.
How ?