09 septembre 2012

Breaking Bad [5x 07 & 5x 08]

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Say My Name // Gliding Over All (Mid-Season Finale)

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   Depuis la révélation du final de la saison 4 et la mort de Fring, les auteurs de Breaking Bad ont pris soin de rendre Walter White encore plus pourri par l'orgueil et l'ivresse du pouvoir et de l'argent à chaque nouvel épisode. Un petit exploit qui, la plupart du temps, a été payant : on ne regarde plus la série parce qu'on a pitié du héros ou parce que son combat nous attendrit au fond -puisque le but qu'il s'était fixé a été atteint et largement dépassé depuis longtemps, comme le fait admirablement remarquer Skyler à son mari face à une montagne de billets verts que le terme "impressionnante" ne suffirait pas à décrire- mais bien parce que son évolution de petit professeur de chimie à la vie monotone à Pape de la drogue au Nouveau Mexique est aussi fascinante que tragique, autant pour lui que pour son entourage, victime à différents niveaux de dommages collatéraux. On peut donc désormais qualifier Walt de psychopathe. Les deux derniers épisodes de cette première partie de saison 5 regorgent de moments forts, mais le 7ème, essentiellement consacré à Mike, m'a certainement plus marqué que le 8ème, un peu long à démarrer mais construit avec brio, comme toujours.

   La vitesse avec laquelle la saison 5 a avancé lors des 5 premiers épisodes, jusqu'à la mort de l'enfant en somme, était presque déroutante pour du Breaking Bad. J'avais peur de ne pas reconnaître la série que j'avais tant aimé mais, après une saison 4 parfois ennuyeuse, ce changement de rythme a finalement été bienvenu. Les auteurs n'ont pas perdu une minute et c'est exactement ce que l'on attendait en sachant que la fin approchait à grands pas. Ainsi, l'association Jesse/Walt/Mike n'a pas tenu bien longtemps et Walt a atteint à la fin de l'épisode 7 l'apogée de sa carrière de dealer. Seul à mener sa barque et riche. L'élimination de Mike s'est faite dans la douleur. On sentait tout le long de l'épisode Say My Name que le personnage que l'on a appris à aimer au fil du temps -alors qu'il était quand même une ordure lui aussi- allait trépasser. Mais est-ce que Walt oserait aller jusqu'à le tuer ? Tout portait à croire que oui, il en était arrivé à ce stade où il en était tout à fait capable. Mais il pouvait aussi le laisser partir, le regarder s'éloigner sans se retourner, sans tirer. Les scénaristes ont fait de leur mieux pour préserver le suspense sur son sort jusqu'au bout. L'agonie de Mike n'en était que plus intense. On est évidemment triste de perdre ce personnage auquel on tenait beaucoup mais on ne peut pas reprocher à Breaking Bad de profiter pleinement de l'annonce de son arrêt prochain pour tirer profit de toutes les cartes qu'il lui reste à jouer ! Bien au contraire... Concernant cet épisode, je ne peux m'empêcher de souligner encore une fois la beauté des paysages utilisés, qui contraste toujours avec la mélancolie et la violence qui émane des intrigues et des personnages. 

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    Si les confrontations entre Walt et Mike ont été remarquables, celles avec Jesse, qui auraient pu être redondantes après tout ce temps, l'ont été encore plus en ajoutant une tonalité nostalgique inattendue alors que le duo se séparait, du moins essayait. Cela ressemblait à des adieux mais on sait pertinemment que leurs routes se recroiseront forcément d'ici à la fin de la série, et sûrement avant. Avant ce passage, fort émouvant, il ne faut pas oublier que Walt a tenté une dernière fois de rallier son ex-protégé à sa cause en lui faisant remarquer combien sa vie risquait de devenir ennuyeuse et inintéressante tant il n'avait plus rien ni personne auquel se raccrocher. C'était évidemment minable de sa part mais pas tout à fait faux non plus... On peut regretter que Jesse ait été un peu mis de coté en ce début de saison, comme il l'a été une partie de la saison 4 d'ailleurs, mais il ne peut plus lutter face à Walt, et surtout Heisenberg. Il est sans doute préférable de laisser le personnage en retrait plutôt que de chercher constamment un moyen de le faire revenir sur le devant de la scène, quitte à ce que ça n'est plus de logique. Je me demande tout de même quel rôle il jouera dans les huit derniers épisodes et à quelle sauce il sera mangé...

   La même question se pose pour Skyler. Je pense que s'il y a bien une chose à laquelle on ne s'attendait pas dans le final, c'est bien à une "réconciliation" avec Walt. Je ne sais pas comment les auteurs se sont débrouillés pour rendre ce revirement de situation crédible mais il l'est, et il m'a touché. Lors d'une de mes précédentes reviews, je vous avais fait part d'une intuition, celle que Walt allait peut-être la tuer, ainsi que ses enfants éventuellement, dans un moment de rage et de folie extrême. Je crois que c'est encore possible et je suis très attaché à cette idée. Je le vois comme un aboutissement -horrible on est bien d'accord- dans l'évolution du héros. Le point de non-retour ultime. Ce serait grandiose ! Ce serait en plus tout à fait dans l'esprit de ce final où l'ironie est poussée à son paroxysme : c'est lorsque Walt décide de tout arrêter qu'Hank découvre enfin la vérité sur son beau-frère ! Cela me semblerait logique, en terme d'écriture du moins, qu'il perde tout et qu'il se retrouve totalement seul -avec son cancer ?- dans la dernière ligne droite. Et en même temps, qu'est-ce qui l'empêcherait alors de ne pas tout simplement se suicider ? Beaucoup de questions qui rejoignent aussi la scène d'ouverture de la saison, un flashforward où Walt a des cheveux, une arme énorme et de faux papiers d'identité, le tout dans son coffre. Il forme un "52" (son âge) avec des tranches de bacon dans son assiette, comme sa femme avait l'habitude de le faire. Une façon de lui rendre hommage ? Parce qu'elle est loin ? Ou parce qu'elle est morte ? Parce qu'il l'a tuée ? Je ne suis pas tellement fan du procédé du flashforward en général mais là, il est terriblement efficace bien qu'absolument pas nécessaire. De même que je ne suis pas fan du flashback qu'on nous impose en pleine scène pour nous rappeler une réplique oubliée, pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Mais là encore, bizarrement, ça passe. Je parle bien entendu du moment où Hank, tel Einstein dans ses toilettes, se dit dans sa tête "Bon sang mais c'est bien sûr !". Je ne sais pas si la situation est ridicule, tirée par les cheveux ou brillante, mais c'est ainsi que devait se terminer cette première partie de saison. C'est la conclusion parfaite. 

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// Bilan // Ce début de saison 5 a certes quelques défauts, comme par exemple celui de reposer avant tout sur Walt et quelques nouveaux personnages aux dépens des secondaires historiques, ou celui d'abuser des scènes musicales clipées (même si elles sont toujours efficaces, on s'en lasse; mention spéciale à celle où les prisonniers sont butés un à un qui était malgré tout géniale), mais Breaking Bad maintient un niveau d'excellence, tant sur le fond que sur la forme, rarement égalé par n'importe quelle autre série. Comme on pouvait s'y attendre, l'épisode 8 nous plonge dans une profonde détresse à l'idée de devoir attendre près d'un an, dix mois pour être précis, avant de voir la suite et la fin de cet incroyable destin.


13 août 2012

Breaking Bad [5x 02, 5x 03 & 5x 04]

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Madrigal // Hazard Pay // Fifty-One

2 290 000 tlsp. // 2 200 000 tslp. // 2 290 000 tlsp.

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   Madrigal. Après un Season Premiere de qualité mais peu surprenant, Breaking Bad passe à la vitesse supérieure avec un second épisode absolument brillant, en majeure partie centré sur Mike, ce bon vieux Mike, un personnage arrivé en cours de route mais qui s'est parfaitement intégré à la série, au point de devenir presque aussi attachant qu'un Jesse ou qu'un Hank. Tout l'objet de l'épisode est de savoir s'il va accepter, oui ou non, de rejoindre le business d'Heisenberg. On se doute fortement de la réponse, mais cela n'empêche pas de suivre avec grand intérêt ce qui va le motiver à prendre sa décision. Et là, le parallèle avec Walt est on ne peut plus intéressant : lui aussi a besoin d'argent, lui aussi est prêt à tout pour protéger sa famille -ce que l'on nous dévoile de manière furtive, avec pudeur- mais la différence, c'est que lui ne s'en sert pas comme d'une excuse pour justifier sa soif de pouvoir. Mike est un meurtrier, Mike n'est pas quelqu'un de bien, mais Mike n'est pas et ne sera jamais Walt. Mike est plutôt génial, en fait. Du coup, on adore Mike. Et on adore encore plus sa confrontation avec Hank, assez jouissive.

   Après la mort de Fring, il fallait s'attendre à ce que de nouveaux joueurs entrent en scène et les scénaristes ont trouvé un excellent moyen d'en introduire. Nom de code : Madrigal. Activité : société allemande à qui la franchise de restaurants "Los Pollos Hermanos" appartient. Deux visages en faisant partie nous sont présentés : d'abord Mr Schuler, un exécutif, qui, dans l'énorme teaser, mange du poulet goulûment en testant des sauces avant de se suicider avec un défibrilateur dans les toilettes -du grand Breaking Bad- puis une certaine Lydia, dont on ne connait pas bien la position au sein de la compagnie mais qui a fourni à Fring un ingrédient crucial pour la préparation de la meth. En clair : Walt va avoir besoin d'elle et c'est Mike qui va faire la connexion. Je suis déjà fan de cette femme, assez proche de Fring d'ailleurs dans l'esprit : froide, méticuleuse et profondément mauvaise. On sent toutefois qu'il est facile de la destabiliser. Elle aussi a une famille... Walt et Jesse sont un peu plus en retrait dans cet épisode mais leur recherche commune de LA cigarette dans l'appartement du plus jeune était très fun. Quand on commence à comprendre la dernière manipulation en date de Walt, c'est le moment que Jesse choisit pour littéralement s'effrondrer. Un grand moment. Walt n'en a que faire... Walt a tout prévu. Walt est une putain d'ordure !

   Hazard Pay. Je serai plus bref sur cet épisode, qui m'a néanmoins bien emballé lui aussi. En fait, je suis absolument fou amoureux de cette idée de couverture pour les activités de Walt et Jesse : une société spécialisée dans la fumigation qui recouvre les maisons d'une toile colorée. J'adore parce que, quand même, il fallait y penser et ça reste dans l'esprit de la série, mais aussi parce que c'est propice à offrir de superbes images -le réalisateur s'est donc fait plaisir- et enfin parce que c'est -je suppose en tout cas- une référence au meilleur épisode toutes saisons confondues de X-Files : Prometheus Post-Moderne (saison 5, épisode 5), écrit et réalisé par Chris Carter. Je rappelle au passage pour ceux qui l'igorent peut-être que Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad, a fait ses armes sur la série culte. Ceci explique cela. Au-delà de ça, les auteurs ne perdent pas de temps pour mettre en place la réorganisation de la petite entreprise de Walter White, explictant les postes et les missions de chacun. Mike est extrêmement important pour son bon fonctionnement, son speech aux employés de l'entreprise de fumigation étant d'ailleurs assez éloquent. Jesse Plemmons (Friday Night Lights, Battleship) incarne l'un d'entre eux : je suppose qu'il aura son importance par la suite. On nous montre déjà qu'il n'est pas bête du tout et pourrait être d'une grande utilité en cas de besoin. Et du besoin, il y en aura forcément ! En parallèle, Jesse quitte Andrea, ce qui est indéniablement un pas en avant vers sa rédemption. C'était la bonne décision à prendre. Il pourra toujours la retrouver le moment venu, à condition que ce moment existe un jour. Et puis sinon, ça ne va vraiment pas fort pour Skyler....

   Fifty-One. ... et c'est tout l'objet de ce quatrième épisode, qui marque aussi le milieu de cette cinquième saison. Oui, déjà ! J'ai toujours été un fervent défenseur du personnage de Skyler pendant que bon nombre d'entre vous lui crachiez franchement à la gueule, la jugeant hyper "casse-couilles" et psycho-rigide. Ce qui n'était pas faux en soi, mais un peu réducteur, surtout vu sa situation. Mais ça, c'était avant. C'était à une époque où Walt pouvait encore été considéré comme un héros et qu'on l'aimait beaucoup malgré ses agissements plus que douteux. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée. On adore le détester et on prend pitié pour Skyler, qui n'a vraiment pas mérité tout ça. On est à la limite de la violence domestique, Walt est à deux doigts de lui en mettre une. Et, à vrai dire, son attitude insinueuse est encore plus ravageuse. Le mal n'est pas -encore- physique, il est intérieur et il la ronge. Il ne s'agit plus seulement de culpabilité vis à vis de Ted. C'est toute sa vie qu'elle remet en question. A-t-elle envie de mourir ? Non. A-t-elle envie que Walt meurt ? Oui ! Et elle le dit très clairement. Elle espère que son cancer va revenir et l'emporter. En attendant, elle est seule au monde. Elle ne peut parler à personne, même pas à sa soeur qui ne comprendrait pas et qui a de toute façon la langue bien trop pendue, comme elle nous le prouve à nouveau (j'adore de plus en plus Marie au passage, elle est un excellent élément comique). Anna Gunn délivre une performance incroyable, sa meilleure en date. Je souhaite vivement qu'elle soit récompensée pour ça dans les futures cérémonies. Ce ne serait que justice. La scène de la piscine était extraordinairement brillante. La réalisation y est aussi pour beaucoup. Elle était d'ailleurs au top dès le teaser, avec Walt et Walt Jr. qui prennent du bon temps au volant de bolides. Le drame familial, le jour des 51 ans de Walt, était au coeur de ce Fifty-One, et c'est clairement ce qu'il avait de mieux à offrir, mais le trio Jesse/Lydia/Mike n'était pas en reste. J'aime de plus en plus cette femme. J'espère qu'elle ne va pas mourir tout de suite...

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// Bilan // La saison 5 de Breaking Bad est peut-être courte mais elle est aussi intense, très intense. Deux de ces trois épisodes étaient vraiment exceptionnels, et l'autre était très bon. Autant dire qu'à mi-chemin, le bilan est plus que positif ! Il est inespéré.

21 juillet 2012

Breaking Bad [5x 01]

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Live Free Or Die (Season Premiere) // 2 900 000 tlsp.

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   "We're done when I say we're done !" Et Vince Gilligan, le mastermind de Breaking Bad, a décidé, d'un commun accord avec AMC, qu'il ne restait plus que 16 épisodes à lui et son équipe pour conclure cette oeuvre incroyable, d'une grande richesse. Les huits premiers épisodes sont proposés cet été, et les huits derniers à l'été 2013. Pour sûr, ce système très frustrant se traduira soit par une déception constante, avec cette impression que l'étau se resserre mais que rien n'avance vraiment alors que chaque minute compte; soit par un changement de rythme flagrant où l'on aura du mal à reconnaitre la série que l'on a tant aimé, qui ne s'est jamais privée de se perdre en conjectures et en longueurs pour nous déstabiliser, pour faire monter la pression subrepticement et bien entendu pour apporter toute la profondeur nécessaire aux personnages. Je sais, je suis un peu pessimiste. Mais après la déception toute relative qu'était la saison 4, je ne me sens pas vraiment confiant et, malheureusement, ce Season Premiere ne m'a pas vraiment rassuré. Pourtant, il était tout à fait classique, dans l'esprit des précédents.

   Tout a commencé par un flashforward faisant écho à la scène d'ouverture de la série et mettant en lumière, à nouveau, combien Walter White a changé, combien Heisenberg et lui ne font définitivement plus qu'un. Cela se joue dans l'attitude et le jeu de Bryan Cranston, toujours impeccable, mais aussi dans les détails comme ce bon gros petit déjeuner bien gras, aux tranches de bacon imposantes, qui n'a rien à voir avec le veggie bacon qu'il avait commandé le jour de ses 50 ans, le jour où... tout a commencé. La suite ne nous étonne pas vraiment, sans doute parce que l'on s'attend forcément à quelque chose de ce genre : il retrouve ce personnage, Lawson, croisé une fois auparavant, incarné par Jim Beaver; ils s'échangent une enveloppe pleine de gros sous et Walt sort du Denny's, part en direction de sa voiture, ouvre son coffre et dévoile une panoplie digne d'un criminel de grande envergure, avec armes et faux papiers d'identité. On ne sait pas très bien à quel moment du futur la scène se déroule mais notre anti-héros a des cheveux, plutôt longs, donc six bons mois, au moins, ont dû passer depuis les événements du présent... Je n'ai pas trouvé cette introduction mauvaise, vraiment pas, mais elle ne m'a pas surpris et j'avais envie de l'être. Evidemment, elle donne envie de savoir ce qui s'est passé pour qu'il en arrive là mais, de toute façon, à ce stade, personne ne peut abandonner la série, si ?

   Si l'épisode est si "classique", ce n'est pas seulement en raison de l'entrée en matière, c'est aussi et surtout parce que, comme toutes les précédentes ouvertures de saison, il s'agit pour Walt et Jesse de réparer à court terme les dernières erreurs comises. Ici, si la mort de Fring est une victoire sans pareil pour eux, elle s'accompagne évidemment de quelques imprévus. J'ai un peu de mal à comprendre comment Gus a pu laisser traîner des vidéos aussi incriminantes sur l'ordinateur de son activité professionnelle de façade, mais admettons : le statagème pour littéralement détruire tout ce qui pourrait relier nos protagonistes principaux à cet homme est malin, presque invraisemblable -et Mike est là pour le rappeler- mais tout à fait dans l'esprit de la série et de Walt. On oublie trop souvent qu'il est chimiste. Les auteurs ne pouvaient pas trouver une meilleure idée ! La mise en scène au moment du passage à l'acte était brillante. Tout comme celle où Hank explore l'ancien labo de la fine équipe, totalement saccagé. On aurait cru à un astronaute marchant sur une nouvelle planète. Et je suis à peu près sûr que c'était bien l'effet recherché. Ma déception vient justement de la trop grande discrétion de Hank, qui passe vraiment trop souvent au second plan depuis quelques temps. Marie n'est pas apparue du tout d'ailleurs, mais c'est un peu moins dérangeant.

   Parmi les scènes marquantes de Live Free Or Die, je retiendrais Mike en robe de chambre en train de nourrir des poules. C'était amusant et ça correspondait bien au personnage : très parternel. Un sentiment que l'on a pu retrouver quelques secondes plus tard, lorsqu'il lance ce "Ah, Jesse..." qui en dit long sur ce qu'il pense du jeune homme, du style : "je t'adore mais tu es décidemment indécrottable, tu feras les mêmes conneries à l'infini". Et il a raison. Tous les passages où Walt tient à montrer sa supériorité et l'emprise qu'il a désormais sur les gens étaient fascinants : Saul s'est presque fait pipi dessus et notre pauvre Skyler s'est mise à réaliser jusqu'où il était capable d'aller, jusqu'où elle s'est elle-même laissée embarquer. Elle réalise le poids de ses actes en en découvrant les conséquences, notamment sur Ted. Anna Gunn était parfaite à ce moment-là. Parfaite. Je ne sais pas si une grande saison l'attend, j'ai comme un doute vu la situation dans laquelle elle se trouve -effrayée, choquée, immobile- mais ce dont on est certain maintenant c'est que son mariage n'y survivra pas. Il y avait comme des lueurs d'espoir la saison passée, il n'y en a plus. La spirale infernale est plus que jamais enclenchée. On se demande même si Walt ne serait pas prêt à la tuer, s'il le fallait. Oui, il en est arrivé là. Et ce serait d'une telle ironie que ça ne m'étonnerait guère : il a commencé par vouloir sauver sa famille, puis il l'a détruit peu à peu. Pourquoi ne pas la supprimer carrément maintenant ? C'est la suite logique !

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// Bilan // Même si à la fin du visionnage de ce Season Premiere, j'ai ressenti une pointe de déception, triste de n'avoir pas été surpris ou happé comme je l'aurais souhaité par l'action, Breaking Bad revient en force et annonce une conclusion magistrale, à la hauteur de sa réputation.

24 octobre 2011

Breaking Bad [4x 11, 4x 12 & 4x 13]

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Crawl Space // End Times // Face Off (Season Finale)

1 550 000 tlsp. // 1 730 000 tlsp. // 1 900 000 tlsp.

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    "La lente et violente métamorphose d'un homme ordinaire, désespéré et frappé par la maladie, en criminel de grande envergure, prêt à tout pour protéger son secret et étendre son pouvoir". Voilà comment l'on pourrait résumer Breaking Bad au terme de ses quatre premières saisons, incroyablement riches en émotion, en tension et en virtuosité. Le final est l'aboutissement simple d'une machination extrêmement complexe, brillamment menée par Vince Gilligan et son équipe de scénaristes. Je fais partie de ceux qui, comme Jesse, se sont faits berner par Walt. Je ne le pensais pas capable de toucher à un enfant pour arriver à ses fins. Je me rassure en me disant que tous les risques qu'il a pris étaient calculés et qu'il n'a jamais été question de tuer le jeune Brock. Comment réagira Jesse lorsqu'il apprendra que l'homme qu'il a admiré, détesté aussi mais toujours protégé a laissé mourir l'une de ses petites-amies et failli tuer le fils d'une autre ? Ce jour-là, il n'hésitera certainement plus à appuyer sur la détente. A moins qu'on l'assassine le premier.

   Gus n'avait pas hésité à tuer un gosse en saison 3 pour parvenir à ses fins. Walter prouve aujourd'hui qu'il est capable d'en faire (presque) autant. Il a donc atteint son objectif et peut prendre la place du maître. Lorsque l'on comprend ça, on comprend aussi que Gus n'a plus aucune raison d'exister. Sa mort dans le final ne faisait aucun doute depuis bien longtemps, mais personne n'avait imaginé que la dernière image que l'on aurait de lui serait celle d'un Terminator qui s'effondre définitivement. Un sentiment de malaise et une impression de ridicule m'ont traversé l'esprit à ce moment-là mais, avec du recul, je me dis qu'il ne pouvait pas juste exploser en mille morceaux. Il lui fallait une mort à sa hauteur et celle-là m'a semblé suffisamment marquante pour être valable. Dans le même ordre d'idée, les scénaristes ont bien fait de tuer Ted de façon aussi peu digne. Il était grotesque sur la fin et méritait de mourir bêtement. Avec lui devrait s'effacer une intrigue quelque peu embarrassante sur le long terme. Skyler méritait mieux cette saison, et je m'attendais vraiment à mieux.

   J'avais également fondé beaucoup d'espoir en Hank et j'ai été souvent déçu mais la saison 6 -la dernière- devrait lui offrir enfin le rôle qu'il a tant mérité. Il se pourrait bien que le plus grand ennemi de Walt dans les derniers souffles de la série soit Hank. A moins que son plus grand ennemi soit lui-même. Son égo démesuré pourrait le mener à sa perte. Je m'atttends tout de même à ce qu'il y ait quelqu'un encore au-dessus de Gus, parce que ça marche toujours comme ça et Walt ne peut pas s'en tirer aussi facilement. Et puis on ne sait toujours pas qui est Gus au Chili, si ce n'est quelqu'un d'important. Il a beau être mort, on devrait encore entendre parler de lui un bon moment. Sa disparition va en plus forcément prouver la théorie de Hank et cela devrait lui permettre de mener son enquête pour trouver Heisenberg avec toutes les chances de son coté et de plus grands moyens à l'avenir. Au péril de sa vie ? Arrivera un moment où Walt n'aura pas d'autres choix que de l'éliminer... Evidemment, Saul aura un rôle important à jouer car il est au courant d'absolument tout; et, dans une moindre mesure, Mike, totalement absent des derniers épisodes, devrait venir s'ajouter aux alliés de Walt et Jesse et je m'en réjouis !

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// Bilan // La saison 4 de Breaking Bad, plus encore que la précédente, n'aura cessé de souffler le chaud et le froid, entre de longues scènes interminables pas toujours indispensables et d'incroyables passages d'une intensité rare qui vous nouent le ventre et vous ruinent les ongles des mains. La première partie était laborieuse, souvent ennuyeuse, tandis que la seconde était bien plus forte et passionnante, atteingnant son paroxysme avec l'épisode flashback sur Gus, le suivant et le parfait Salud. Le final, bien que brillant, n'a pas atteint ce niveau de perfection, peut-être parce qu'il n'a pas véritablement su nous prendre par surprise. Les scénaristes ont désormais toutes les cartes en main pour faire de la sixième et dernière saison un chef d'oeuvre. Après être tombé extrêmement bas, Walt est fin prêt à monter au plus haut, avant de retomber, probablement, encore plus bas.

25 septembre 2011

Breaking Bad [4x 09 & 4x 10]

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Bug // Salud

1 890 000 tlsp. // 1 800 000 tlsp.

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    C'est sur une goutte de sang que s'ouvre l'épisode Bug, sous la forme d'un bref flashforward à mon sens bien inutile, comme dans 90% des cas (la bagarre n'aurait pas été moins intense si elle avait été surprenante, au contraire même). Mais cela a le mérite de rappeler les premières saisons, lorsque ce système était quasi-systématiquement utilisé par les scénaristes de Breaking Bad. On pouvait très bien imaginer qu'il s'agissait non pas de l'annonce d'un combat pour Walt mais du retour en force de son cancer. Jusqu'au bout, je m'étais fait à cette idée pour m'éviter d'être déçu. Il n'était finalement pas du tout question de sa maladie (ce que l'on pourrait d'ailleurs déploré dans d'autres circonstances mais on a trop attendu que la saison décolle pour se plaindre !). Bien qu'il soit au centre de l'attention dans les premières secondes de l'épisode, Walt se fait à nouveau voler la vedette par Hank ! Il est toujours obsédé -à juste titre- par Gus, il est même sur la piste de l'entrepôt désormais. Mais il est tout seul à y croire, et Walt tente comme il peut de lui mettre des bâtons dans les roues. Etonnamment, lorsque son beau-frère lui demande de se calmer, il ne bronche pas et s'exécute. Il semble en fait évident que les auteurs attendent d'être plus proches de la fin de la saison pour le faire entrer en scène. Une question de timing. Ils auraient pu trouver meilleure excuse, mais notre attente sera certainement récompensée. Pendant ce temps-là, Gus teste la confiance de Jesse en l'invitant chez lui, comme il l'avait fait avec Walt la saison dernière. La scène est longue et intense. De l'art... Puis de son coté, la vie de Skyler qui redevenait presque paisible est bouleversée par le retour de Ted. Il n'est jamais loin celui-là. Ce personnage n'a rien de particulièrement enthousiasmant mais les réactions qu'il provoque chez Skyler sont toujours intéressantes. Ici, elle assure surtout le quota comédie de l'épisode et cela lui va très bien. Les scénaristes devraient se servir d'elle à cet effet plus souvent...

   Dans Salud, ce n'est pas que la tension est montée d'un cran : elle a carrément explosé ! Pas dans les scènes avec Skyler et Ted, prenantes, certes, mais les plus faibles de l'épisode quand même. Bonne idée toutefois de se servir de Saul. Pas non plus dans celle entre Walt et son fils, qui est magnifiquement interprétée, qui m'a fait frissonner et qui explique beaucoup, mine de rien, sur ce qui a poussé notre héros à agir comme il le fait depuis le premier épisode. Non, c'est bien entendu à Jesse, Gus et Mike qu'il faut faire confiance en la matière. Si le plan de l'empoisonnement s'avère au bout du compte assez prévisible, la mise en scène suffit à faire douter et à faire trembler en même temps que les protagonistes. On a beau savoir comment les choses risquent de tourner, rien ne dit qu'ils vont tous sortir vivants de ce stratagème ô combien risqué. J'ai bien cru que Gus allait y rester, et en même temps, j'ai beaucoup de mal maintenant à imaginer la série sans lui. Alors j'ai pensé à Mike, qui n'est pas indispensable même si je l'aime beaucoup. Mais je pense qu'il y a encore des choses à dire sur lui, peut-être moins sur Gus dont on connaît un peu le passé maintenant. A mon avis, Gus et/ou Hank mourront en fin de saison. Des fois je me dis que Marie ferait un bon dommage collatéral mais aucun élément ne semble être mis en place actuellement pour en arriver à cette conclusion. Et puis j'imagine davantage Marie veuve... 

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// Bilan // Que de satisfactions au cours de ces deux épisodes : un Hank brillant, un Gus impressionnant par son sang froid, sa maîtrise et son obstination, un Walt au bord de la dépression mais bavard, un Walt Jr. qui n'aura jamais eu meilleure scène (quoique la fois où son père l'a copieusement insulté...), une Skyler inventive et plus borderline que jamais, un Jesse de plus en plus charismatique et doué... et du suspense, de la tension, de l'émotion... Tout y est. Breaking Bad a son plus haut niveau retrouve ainsi toutes ses lettres de noblesse. 


12 septembre 2011

Breaking Bad [4x 07 & 4x 08]

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Problem Dog // Hermanos

1 911 000 tlsp. // 1 980 000 tlsp.

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    Problem Dog est un bon épisode de Breaking Bad. Du genre de ceux qui nous prenaient aux tripes en saison 2 et en début de saison 3. La tension est enfin palpable et Gus revient au centre de toutes les attentions, après l'avoir quitté depuis le Season Premiere. Hermanos n'est peut-être pas aussi réussi mais il a tout de même sa place dans la catégorie du meilleur de cette saison 4. Là encore, on le doit en majeure partie à Gus. Je ne vois pas le personnage finir l'année vivant. Mais les scénaristes ne jouent pas vraiment là dessus. La vraie question est de savoir qui va avoir sa peau ? Walter ? Jesse ? Ou pourquoi pas Mike ? Il pourrait tout aussi bien croupir en prison et là, ce serait sans aucun doute grâce à Hank. Dieu merci le bonhomme est vraiment de retour ! Si Gus a été le moteur de ces deux épisodes, Hank était... l'essence !

   Et puisque j'en suis dans les métaphores automobiles, avez-vous remarqué le placement de produit avec la nouvelle voiture de Walt Jr., sur laquelle les dialogues insistent bien lourdement (notamment en énumérant ses nombreuses caractéristiques et qualités) ? Non ? Alors peut-être avez-vous été plus sensibles au jeu vidéo de Jesse lors de l'ouverture de l'épisode sept, qui existe vraiment et qui va sortir dans les prochaines semaines aux Etats-Unis ? Non ? Toujours pas ? Eh bien moi non plus. Mais je l'ai lu. Alors même si l'on peut trouver le procédé déplorable, il faut reconnaître que cela a été parfaitement intégré au récit, cela a même apporté de belles scènes visuellement parlant (et c'est d'autant plus appréciable que cette saison, la réalisation des épisodes est bien moins inspirée mais la barre était haute...). Et puis, surtout, c'est en partie grace à cela que la série aura une saison 5. Si AMC s'y retrouve financièrement en fonctionnant comme cela, tant mieux pour eux ! Tout le monde est gagnant, que demande le peuple ?

   Hank joue clairement avec le feu, mais il l'ignore encore, ou en tous cas il ne s'en rend pas compte. Ce qui lui est arrivé avec les Cousins aurait pourtant dû le calmer. Mais c'est comme ça qu'on l'aime alors... Quel intérêt aurait-il s'il ne prenait pas de risques ? Ses démonstrations dans ces deux épisodes pour mettre en évidence la culpabilité de Gus pour le meurtre de Gale étaient fascinantes. C'est bon de le retrouver, ainsi que tout le danger qui va avec ! Il n'a jamais été aussi près de la vérité. Face à cela, Walter ne peut rien faire. Comme dans précisément tous les autres domaines actuellement. Au passage, j'ai bien apprécié sa scène à l'hôpital. Histoire de nous rappeler qu'il est atteint d'un cancer, même s'il le vit normalement au quotidien. D'ailleurs, quand il dit être toujours en rémission, j'ai comme une envie de ne pas le soupçonner d'avoir menti... Les scénaristes ont eu l'excellente idée d'explorer le passé de Gus, ce qui renforce sa légende et le place dans une position un peu plus forte que celle de la force tranquille, sans pitié. Très habilement, on le connecte à un personnage du passé que l'on avait un peu oublié il faut bien le dire : Hector. Ainsi, Gus serait quelqu'un d'important au Chili mais on ne sait pas encore précisément pourquoi. Une histoire de famille, sans doute... Jesse est plus en retrait dans le second épisode mais dans le premier, il était à deux doigts de trahir Walt. Ce n'est pas rien... Pendant combien de temps tiendra-t-il encore le coup ? Les quelques apparitions de Saul sont sans grand intérêt. Il serait temps de faire quelque chose de lui, ou de s'en débarrasser.

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// Bilan // Il semblerait que la seconde partie de la saison 4 de Breaking Bad soit bien plus intense que la première. De toutes parts, le niveau augmente considérablement même si l'on n'est pas encore au plus fort de ce que la série peut nous offrir (on le sait parce qu'elle l'a déjà fait). 

10 août 2011

Breaking Bad [4x 03 & 4x 04]

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Open House // Bullet Points 

1 710 000 tlsp. // 1 830 000 tlsp.

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   Ce que je regrette le plus jusqu'ici dans cette saison 4 de Breaking Bad, c'est l'absence quasi-systématique des (très) courts-métrages de pré-générique. On a eu par le passé de très belles pièces, plus ou moins indépendantes, qui nous permettaient tout de suite de rentrer dans l'ambiance ô combien tendue et unique de la série. Il y a enfin eu une séquence de cette trempe au début de l'épisode 4, mettant en scène Mike dans un camion qui finit criblé de balles. Est-ce un indice sur ce qui pourrait permettre à Walter et Jesse de se sortir de l'emprise de Gus, puisqu'il est apparemment victime de menaces extérieuses ? C'était en tous cas incroyablement bien réalisé, l'occasion de se souvenir que Breaking Bad est la série la plus visuellement bluffante du moment. Dans le pire du pire des cas, il lui restera au moins ça.

   Ces deux nouveaux épisodes m'ont un peu rassuré sur la qualité de la série. Je ne retrouve toujours pas l'intensité de la saison 2 et de la première partie de la saison 3 mais j'ai ressenti une véritable amélioriation par rapport à l'épisode 2. Open House était davantage centré sur les deux seules femmes de la série, une idée bienvenue alors que l'on commençait à se demander ce qu'il allait bien pouvoir advenir de Marie. On n'obtient pas franchement de réponse à cette question mais il était très agréable de la suivre à travers ses visites de maison, une idée somme toute originale pour tromper l'ennui, tout en exerçant ses talents de menteuse et de voleuse. Betsy Brandt n'a pas souvent l'occasion de briller, au contraire de ses camarades de jeu. Elle l'a eu ! Je suppose que ça n'ira pas bien plus loin cela étant dit. L'ambiance au sein du foyer des Schrader est en bonne voie d'acalmie, maintenant que Marie a trouvé un peu de soutien auprès du collègue de Hank, lequel se révéle d'ailleurs doublement utile puisqu'il aide le malade à se remettre en selle. Les scénaristes n'y sont pas allés de main morte étant donné qu'il lui amène directement les papiers trouvés dans l'appartement de Gale lors du meurtre. Et on les en remercie ! Il devenait urgent de passer à la vitesse supérieure. Je dois dire que, quand même, je suis étonné que Hank ne fasse pas le rapprochement entre Walter et toute cette affaire. Le simple fait que la chimie ait une grande importance dans tout ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Mais cela reste cohérent : les indices les plus évidents sont ceux que l'on voit le moins. Vivement que Hank sorte de son lit maintenant !

   Je sais que beaucoup de fans de la série détestent Skyler, alors que je l'ai pour ma part toujours défendu, mais je pense que son nouveau rôle peut changer la donne. Elle a pris le pouvoir ! Alors oui, elle est chiante avec le soin qu'elle accorde au moindre des détails de son histoire, mais mince : elle a parfaitement raison ! Et c'est précisément là-dessus que Walter pèche depuis quelques temps. Ils se completent donc rudement bien. La scène du dîner chez Hank était assez exceptionnelle je dois dire. La voir jouer l'actrice de la sorte... Telle soeur telle soeur ! Marie et Skyler sont vraiment de brillantes manipulatrices ! Walter a beaucoup plus de mal à mentir à ses proches, paradoxalement. Je pense que c'est surtout le regard de son fils qui le trouble, plus encore que celui de Hank ou de Marie. Bullet Points est de toute façon un épisode qui marque un vrai tournant dans le récit, et plus particulièrement pour lui car il perd totalement le contrôle. Contrôle qu'il n'a entièrement possédé en même temps. Face à Gus, il ne peut pas lutter. Face à sa femme, il ne peut que s'acraser. Et même face à Jesse, il est impuissant. Les scénaristes prennent également un virage concernant ce dernier même s'il va falloir attendre le prochain épisode pour savoir vraiment de quoi il retourne. Je commençais franchement à en avoir assez de le voir trainer comme une loque dans sa maison, entouré de personnages encore plus paumés que lui, avec une exagération qui faisait peine à voir. Le monde des drogués, ce n'est pas celui des Bisounours, on est bien d'accord, mais la façon dont il était dépeint ici ne me semblait pas réaliste du tout.  

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// Bilan // La tension monte d'un cran avec deux épisodes plus réussis que les précédents, plus dans l'esprit de ce que la série nous a offert depuis le début. Il ne se passe pas nécessairement des tas de choses mais les menaces autour de Walt, Jesse et même Skyler se multiplient et ne résument plus à Gus. La saison 4 démarre officiellement maintenant !

Posté par LullabyBoy à 12:26 - - Permalien [#]
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28 juillet 2011

Breaking Bad [4x 01 & 4x 02]

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Box Cutter (Season Premiere) // Thirty-Eight Snub

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    "Well, get back to work !". Vince Gilligan et les auteurs de Breaking Bad ont suivi à la lettre l'ordre de Gus après avoir pu se reposer une année entière et ils n'ont pas perdu la main pour jouer sur nos nerfs. Le temps qui s'est écoulé leur a permis, j'espère, de réfléchir longuement à la saison 4 et de rattraper les quelques faiblesses de la précédente, excellente bien sûr mais pas du niveau de la 2ème, qui était en tous points exceptionnelle. La saison 3 avait démarré très fort puis le soufflet était un peu retombé, à mesure que Hank s'affaiblissait d'ailleurs. Ce Season Premiere ne m'a pas autant scotché que je l'aurais souhaité. Un tel temps d'attente était difficile à (ré)compenser. Malheureusement, le second épisode ne m'a pas franchement rassuré. Pendant quelques instants, je me suis sérieusement posé la question suivante : et si tout avait été dit sur Walter White et Jesse Pinkman ?

   A vrai dire, à l'heure actuelle, c'est surtout Jesse qui m'inquiète. Il a commencé très très bas lorsqu'on l'a rencontré au début de la série, puis il a trouvé le moyen d'aller encore plus bas, au troisième dessous, avant de remonter un peu la pente mais pas suffisamment pour parler d'espoir. Plutôt que de l'amener peu à peu vers une rédemption et peut-être même une délivrance, les auteurs, à travers le cliffhanger de la fin de la saison précédente, ont choisi de le replonger dans sa culpabilité et sa solitude. L'impression de déjà vu est inévitable, malgré le talent immense d'Aaron Paul. On le connaît trop bien maintenant, Jesse. On sait que son grand sourire et ses blagues mal venues au terme du premier épisode ne sont qu'une facade. Il est sans aucun doute celui qui a été le plus choqué par le geste ô combien précis et fatal de Gus. Il n'est pas prêt de s'en remettre. Le personnage est condamné à ne pas évoluer. Il va certainement poursuivre sa lente agonie jusqu'à ce qu'il ne respire plus. J'étais toutefois ravi de retrouver Skinny Pete et Badger. Ils ont égayé à leur manière la tristesse ambiante.

   Je m'inquiète moins pour Walt dans le sens où son chemin est tracé depuis longtemps maintenant et on le sait : il prend chaque saison de plus en plus confiance en lui. Sa montée en puissance est impressionnante. Mais, là encore, le geste de Gus, qui représentait quand même un grand moment de télévision, a changé la donne pour au moins quelques épisodes. Il n'y a plus que la peur qui motive Walt. Il veut la mort de Gus. Il veut le prendre de court et le tuer avant que lui ne le tue. Jesse a pourtant raison : Walt n'est pas facilement remplaçable et pas seulement parce qu'il est compliqué de trouver un chimiste qui accepte ce genre de tâche, avant tout parce qu'il est le meilleur. Gus n'est donc pas prêt de passer à l'acte, si toutefois il a vraiment envisagé de zigouiller notre héros. En tous cas, pour Walt, le message est clair : s'il veut le tuer, il va falloir qu'il se débrouille tout seul. Ce n'est pas Mike qui va l'aider. 

   Giancarlo Esposito a sans aucun douté signé sa prestation la plus impressionnante de la série à ce jour en exécutant Victor, son bras droit. C'est "amusant" de voir à quel point les scénaristes ont réussi à nous manipuler alors que c'était l'option la plus évidente et la plus logique. C'est là que la lenteur légendaire de Breaking Bad porte le plus ses fruits : pendant que Gus se changeait méthodiquement, sans prononcer un mot, et que Walter, Jesse, Mike et Victor le suivaient du regard tantôt apeurés tantôt confiants, nous téléspectateurs avions largement le temps de réfléchir à toutes les éventualités sur ce qu'allait faire Gus. Et tout à coup, tuer Victor n'était plus qu'une option crédible parmi tant d'autres. Chapeau les artistes !

   Skyler débute sa saison mollement lorsqu'elle cherche à savoir où peut bien se trouver Walt, mais elle permet de réintroduire dans l'équation Saul, lequel a définitivement pété un plomb. La situation devient plus prometteuse lorsqu'elle décide de prendre le taureau par les cornes en démarchant elle-même le propriétaire de la laverie auto(matique) qu'elle souhaite racheter avec Walt. On a toutes les bonnes raisons de penser que l'ancien couple s'apprête à nous offrir le meilleur grâce à cette association professionnelle inattendue, d'autant que leur amour peut ressurgir à tous moments. Je n'ai jamais caché que leur relation était ce qui me passionnait le plus dans la série après le duo Walt/Jesse évidemment. J'en attends donc beaucoup, et beaucoup plus que de Hank et Marie qui sont dans une impasse et qui risquent fort de faire du surplace. Hank était vraiment plus intéressant quand il n'était pas alité. Même si la crédibilité de la série en prendrait un coup, j'aimerais vraiment qu'il se remette vite pour que l'on passe à autre chose. Après tout, il y a une enquête sur le meurtre de Gale qui va commencer. C'est pas vraiment son rayon a priori mais avec ce qui lui est arrivé, Hank redeviendra peut-être un "simple flic". 

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// Bilan // A de maintes reprises lors des trois premières saisons, il y avait de quoi crier au génie en regardant Breaking Bad. So far, disons qu'une transition s'effectue et que les scénaristes ont décidé de prendre leur temps, comme d'habitude. Sauf qu'il faut parfois aussi savoir accélérer le mouvement pour ne pas ennuyer le fan qui attend beaucoup et qui a été habitué à bien mieux...

Posté par LullabyBoy à 12:22 - - Permalien [#]
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04 août 2010

[DNES Awards 2009/2010] Meilleur Second Rôle Masculin dans un Drama

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   Le point commun entre tous ces acteurs ? Ils ne sont pas très beaux ! De là à dire que les second rôles sont réservés aux moches, il n'y a qu'un pas ! Ils ont en tous cas un putain de charisme et l'ont prouvé dans leurs séries respectives. Si vous vous demandez pourquoi un Terry O'Quinn n'est nommé qu'en second rôle, disons qu'il y a une logique à cela et qu'il n'y a pas de la place pour tout le monde dans chaque catégorie, notamment dans celle du "Meilleur Acteur de Drama"...

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Dans la catégorie "Meilleur Second Rôle Masculin dans un Drama" de la saison 2009/2010, les nommés sont : Alan Cumming (The Good Wife), Zeljko Ivanek (Big Love), John Lithgow (Dexter), Dean Norris (Breaking Bad), Terry O'Quinn (Lost) et Martin Short (Damages). 

Ils ont failli être nommés mais j'ai dû trancher : Tate Donovan (Damages), Michael Emerson (Lost), Josh Charles (The Good Wife), Chris Noth (The Good Wife), Giancarlo Esposito (Breaking Bad), Ron Perlman (Sons Of Anarchy)...

Ils ne méritaient pas de figurer parmi les nommés, mais alors vraiment pas : Josh Holloway (Lost), Joel Gretsch (V)...

26 juillet 2010

Breaking Bad [3x 13]

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Full Measure (Season Finale) // 1 56o ooo tlsp.

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   Ca me crève le coeur de ne mettre que trois étoiles au final de Breaking Bad, qui reste l'une des meilleures séries actuelles, mais je me dois d'être honnête et fidèle à mon ressenti : comme pour l'épisode précédent, j'ai été déçu. J'en profite pour ne pas remercier ceux qui m'ont assuré que le cliffanger était énorme ! Il est fort et intéressant mais il n'est pas surprenant et il ne vaut pas celui de l'année dernière qui résultait d'un schéma construit tout le long de la saison avec génie. Celui-ci est plus brut, plus direct et souffre aussi de la comparaison avec le cliffhanger précédent qui était limite plus réussi car plus surprenant. Ce qui s'est passé là était inévitable. Les rôles se sont inversés. Jesse n'est plus le bad guy. Sa stupidité l'a souvent amené à faire de mauvais choix, en particulier cette saison, mais au final, c'est à Walt qu'il faut en vouloir. Et puis si l'on remonte dans le temps, si Walt n'avait pas laissé mourir Jane de toute façon, la suite aurait été complètement différente et certainement pas à son avantage. L'évolution des deux personnages est le gros point fort de cet épisode et de cette saison, et l'image finale d'Aaron Paul en larmes, tirant malgré lui, est puissante. C'est indéniable. Tout comme de nombreuses scènes de cet épisode, notamment celles qui incluaient Mike. Cette fin de saison l'a fait monter en puissance et j'espère qu'il sera important en saison 4. En plus, il est un peu responsable de tout ce qui se passe suite à son conseil à Walt d'adopter la Full Measure et non les Half Measures... Gus est très présent aussi, il en impose toujours autant mais il a prouvé qu'il n'était pas infaillible non plus. Il n'aurait pas dû sous-estimer Walt, surtout après ce qu'il a été capable de faire à l'épisode précédent !

    Si ce final doit souffrir de quelque chose, c'est bien de l'absence totale de Hank et de Marie. Enfin surtout de Hank. Il a été tellement important dans la première partie de la saison et tellement inutile dans la deuxième. C'est vraiment dommage. Les scénaristes sont vraiment passés à coté de quelque chose. Ils se rattraperont sans doute plus tard mais je ne peux m'empêcher d'être déçu. Je ne m'étais pas imaginé de scénarios précis, juste qu'il aurait son importance dans le final. De même, après la "montée en grades" de Skyler, je pensais qu'elle aurait à voir avec le cliffhanger de fin de saison. Même pas. Elle n'apparaît quasiment pas. La scène d'ouverture de l'épisode est pas mal mais on se demande bien ce qu'elle vient faire là. Elle aurait plus eu sa place en début de saison, lorsque Walt n'était même pas autorisé à entrer chez lui. J'ai comme l'impression que les scénaristes ne savaient pas trop quoi mettre et se sont rabattus sur la première idée venue. Sinon, ce qu'il faut retenir de l'épisode outre sa fin, c'est bien la scène façon western du début, avec le face à face Walt/Gus en présence de Mike. Ca c'était flippant et intense.

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// Bilan // Le succès critique de Breaking Bad n'est pas monté à la tête de ses auteurs. Cette saison maîtrisée et sans surrenchère particulière en est la preuve. Ils auraient pu en faire des tonnes, ils ont privilégié la cohérence et l'évolution des personnages. Si la première partie de la saison a été particulièrement réussie, étonnante et éprouvante, la deuxième a été plus calme, plus prévisible et moins choquante. La tension a baissé d'un cran. Elle reprendra de plus belle en saison 4, c'est certain. Mais pour l'heure, une petite déception me traverse. La série n'en reste pas moins surlecultante. Vivement l'été 2011 ! Dieu que c'est loin...