31 juillet 2012

GCB [Saison 1]

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Saison 1 // 5 860 000 tlsp.

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   Depuis 10 ans, Darren Star, le créateur de Beverly Hills, Melrose Place et Sex & The City -autant dire qu'on lui doit beaucoup de nos premiers émois sériephiliques- a beaucoup de mal à renouer avec le succès. Peu de gens se souviennent de Cashmere Mafia ou Miss Match -si toutefois ils ont eu connaissance de leur existence un jour- encore moins de télespectateurs savent qu'il a créé en 2009 une telenovela -c'est dire son désespoir- et bien peu d'entre nous se souviendrons de GCB, pourtant sa tentative la plus réussie de ces dernières années. Et je trouve cette déchéance particulièrement triste. Il faut dire qu'ABC n'a jamais donné l'impression d'y croire et n'a pas vraiment joué le jeu. Plusieurs épisodes ont été proposés après des rediffusions, par exemple. Tout ça me semblait particulèrement honteux de leur part après avoir vu le pilote et avant de terminer la 1ère et donc unique saison. Maintenant, je les comprends un tout petit peu mieux mais je ne leur pardonnerai pas pour autant : GCB n'avait pas d'avenir sur le long terme, en tout cas en l'état.

   Pour des raisons que j'ignore, et qui viennent peut-être de la chaîne elle-même -on n'est pas à l'abri d'une contradiction- au fil de ses 10 épisodes, la série s'est refusée à développer des intrigues importantes et soapesques, ce qu'on attendait tout naturellement d'elle. Elle s'est contentée de faire du Desperate Housewives en plus osé et plus vulgaire -et c'est là sa plus grande qualité- mais en moins efficace aussi. Chaque épisode tournait autour d'une fête, ou d'un événement quelconque se déroulant dans ce quartier huppé de Dallas, et permettant aux héroïnes de cabotiner au milieu de décors flamboyants et kitschs. Carlene et ses amis vont à la chasse, organisent une soirée costumée, font un concours de tee-shirts mouillés, préparent un barbecue géant... tous les clichés de la vie en banlieue y passent, souvent pour notre plus grand plaisir coupable. Les scénaristes, les costumiers et les décorateurs ne se refusent rien et poussent le délire aussi loin qu'ils le peuvent, jusqu'à ce que cela devienne épuisant voire indigeste. Les passages plus sérieux semblent factices et manquent de profondeur faute de temps. L'émotion est donc effleurée parfois mais rien de plus. Les enjeux sont assez peu nombreux, les coups de putes sont amusants, inventifs et nombreux mais ils sont toujours vite oubliés pour passer aux suivants. Les personnages ont une capacité à oublier d'un épisode à l'autre assez déconcertante. C'est un peu gênant. Et puis il y a un problème avec la moitié des personnages, qui était visible dès le pilote mais pas plus inquiétant que ça. Au lieu de se résorber naturellement, il s'est accentué. 

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   Mon principal souci vient de Sharon et de son couple plus généralement. Elle était déjà lourdingue sans son mari, son accent hyper prononcé devenu rapidement très irritant n'arrangeant rien, mais elle était juste insupportable en sa présence, lui-même étant du genre pathétique. Son délire de télé-achat, pour prendre un exemle parmi tant d'autres, était vraiment raté. On ne pourra pas dire que les auteurs n'ont pas essayé. Je me demande quand même quelle est la part de responsabilité de Jennifer Aspen, son interprète, dans cette affaire. J'ai l'impression qu'avec une autre actrice, le personnage aurait pu être plus drôle et ses intrigues moyennes pardonnables. Dans le cas d'Heather, c'est beaucoup plus simple : elle n'avait aucune personnalité. Elle se contentait d'aller dans le sens du vent, de manière générale, un coup du coté d'Amanda, un coup dans l'autre camp, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ses quelques intrigues amoureuses se sont toutes soldées par des échecs cuisants, n'étant ni amusantes, ni touchantes... En fait, Heather était "trop normale" pour s'intégrer facilement au  groupe. Le personnage n'aurait pas existé, la série aurait été la même. On ne peut pas dire ça des autres. Pour le coup, je ne pense pas que Marisol Nichols y soit pour quelque chose. Elle a fait ce qu'elle a pu avec le peu qu'on lui a donné. C'est sûr qu'à sa place, Eva Longoria ou Sofia Vergara -puisqu'il s'agissait aussi clairement de remplir un quota latino- auraient peut-être su transcender le matériau d'origine... Et puis au bout du compte, le problème de ces deux personnages vient aussi du fait qu'ils paraissent fades comparés aux autres, en particulier face à Carlene et Cricket. 

   L'atout numéro un du show, c'est évidemment Kirstin Chenoweth et ça, on le savait avant même que la série ne commence. Là où Glee, par exemple, ne lui avait pas donné beaucoup d'espace pour s'exprimer -hormis en chantant- GCB lui laisse toute la place. Honnêtement, absolument aucune autre actrice n'aurait pu incarner ce rôle mieux qu'elle. C'est comme s'il avait été écrit pour elle, et c'est un peu le cas de toute façon (même si la série est adaptée d'un bouquin à la base). Elle en fait des caisses et des caisses mais ça marche à tous les coups. Elle donne du rythme aux épisodes, elle possède les répliques les plus osées, elle est une caricature de caricature... elle donne tout, elle s'éclate et ça se ressent totalement. On peut dire sans aucun doute que GCB n'aurait vraiment pas eu la même saveur sans elle. Carlene est évidemment le personnage le plus irrévérencieux car le plus hypocrite de tous, et elle a de la concurrence. C'est la plus spirituelle mais c'est aussi celle qui pèche le plus. La plupart du temps d'ailleurs, elle s'en rend compte et s'en flagelle mais cela ne l'empêche jamais de recommencer. GCB détourne à chaque épisode un verset de la bible avec brio -mais ça n'aurait certainement pas pu durer sur plusieurs saisons, malgré la richesse de l'oeuvre mythique, sans tourner rapidement en rond et lasser- et ne cherche jamais à s'en excuser. Je ne pense pas qu'elle soit si offensante que cela au final, en partie parce qu'elle n'est jamais cruelle, de la même manière que Suburgatory avec laquelle elle partage de nombreux points communs. Il y a de la bienveillance derrière tout ce faste, ce maquillage et ces provocations verbales, presque de la tendresse même. En particulier vis à vis d'Amanda, la repentie. Elle n'est pas aussi drôle que ses consoeurs, c'est certain, mais elle est attachante. Son histoire avec le frère de Carlene est d'ailleurs très mignonne, sans jamais gnangnan. Leslie Bibb et Eric Winter forment un bien beau couple. La relation d'Amanda avec ses enfants n'est pas du tout exploitée et c'est un euphémisme, mais celle qu'elle partage avec sa mère, plus si conflictuelle que par le passé, est intéressante. Je regrette simplement que Gigi passe trop souvent au second plan. Je la voyais plus haute-en-couleurs. Annie Potts méritait mieux mais elle était néanmoins excellente dès que l'occasion se présentait. Je terminerai sur ma chouchoute, Cricket, et son cher mari. GCB n'a rien inventé, c'est clair, mais leur histoire "d'amour" à eux, qui se révèle être plus une histoire d'amitié qu'autre chose, est très atypique et très touchante. Je ne me souviens d'aucun équivalent à la télévision. Il est gay, elle le sait mais ils restent mariés, pour les enfants en partie, pour le regard des autres aussi, surtout au Texas, mais surtout parce qu'ils se plaisent dans ce confort, dans ce lien si spécial qui les unit. Ils se sont longtemps épanouis ainsi, même s'ils commencent doucement à inspirer à autre chose. Vraiment, ils mériteraient presque un spin-off ! J'espère qu'une nouvelle série/comédie reprendra ce point de départ dans le futur (même si ça peut faire penser à Will & Grace du coup). Cricket m'a permis de confirmer tout le bien que je pensais de son actrice, Miriam Shor. J'espère la revoir très vite... Je n'ai pas évoqué le mari de Carlene, mais dans le genre belle ordure, il était très fort et il avait beaucoup de potentiel. C'est peut-être par lui que les aspects les plus soapesques de la série auraient pu émerger si elle avait duré. Le cliffhanger de fin de saison, surprenant mais très maigre, ne donnait vraiment pas envie de voir la suite...

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// Bilan // GCB avait très bien commencé et a fait preuve de beaucoup d'imagination tout au long de ses 10 épisodes, mettant ses héroïnes dans des positions dingues et parfois hilarantes. Mais elle s'est révélée aussi très répétitive et peu ambitieuse. Elle aurait pu davantage s'épanouir dans un format comédie single-camera de 22 minutes à vrai dire. Tant pis... L'essai n'a pas été concluant mais il valait la peine d'être tenté. Ah... "Amanda, Amanda, Amanda". C'est la phrase culte qui restera !


10 juillet 2011

[Saison 2011/2012 - Dramas] 2- Good Christian Belles

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What ?

 Amanda Vaughn, une femme récemment divorcée et mère de deux enfants, décide de retourner dans son Dallas natal dans un quartier huppé, entourée de ses anciennes ennemies botoxées bien décidées à détruire sa réputation. Il y a Sharon, l'ancienne reine de beauté devenue mangeuse compulsive; Darlene Cockburn, la chef de bande qui va à l'église chaque Dimanche, qui connaît par coeur les versets de la Bible mais qui n'hésite jamais à outrepasser certains commandements pour arriver à ses fins, et son mari, un métrosexuel aux allures de cowboy; ou encore Gigi, sa propre mère, envahissante et insupportable...

Who ?

 Créee par Darren Star (Beverly Hills, Melrose Place, Grosse Pointe, Sex & The City, Cashmere Mafia). Avec Leslie Bibb (Popular, Preuve à l'appui), Kristin Chenoweth (A la Maison Blanche, Pushing Daisies, Glee), Miriam Shor (Swingtown, Damages), Jennifer Aspen (Rodney), Annie Potts (Any Day Now, Designing Women, Men In Trees), Marisol Nichols (The Gates), David James Eliott (JAG), Mark Deklin...

Where ?

 ABC.

When ?

 Dans une case inconnue (à la place de Pan Am après Desperate Housewives le dimanche) à partir de la mi-saison.

Why ?

 Parce que Darren Star n'a créé que des bonnes séries, même celles qui n'ont pas marché (je vise plus Grosse Pointe que Cashmere Mafia certes) et ce n'est pas un gros républicain conservateur (on se moquera ici allégrement de la religion). Parce que les premières images me donnent la nette impression que ça ne peut pas être mauvais. Un peu décevant au pire mais sympa quoi qu'il arrive. Les dialogues m'ont tout l'air d'être très efficaces. Parce que Kristin Chenoweth est merveilleuse, délicieuse et hilarante ! Parce que Miriam Shor est assez géniale dans son genre aussi. Parce que j'aime bien Leslie Bibb depuis Popular... Bref parce que le casting est très réussi. Parce que Desperate Housewives a LARGEMENT fait son temps et que cette nouveauté semble prête à prendre la relève, et en plus trash ce serait génial mais ne rêvons pas trop. Parce que ça faisait longtemps qu'une série ne s'était pas déroulée à Dallas. Ca nous changera ! 

Why Not ?

 Parce que se servir de la série comme d'un bouche trou en mi-saison m'est incompréhensible (un avis partagé avec beaucoup de commentateurs américains). C'est prendre le risque de faire de ce qui ressemblait à un hit potentiel un éventuel flop. Parce qu'aussi bon soit le casting, il n'est pas aussi populaire que celui de Desperate Housewives à ses débuts. Pas d'équivalents à Teri Hatcher, Marcia Cross ou Nicollette Sheridan. Parce qu'il semblerait que la série ne joue quasiment que la carte de la comédie alors qu'un mélange dramédique m'aurait paru plus judicieux (comme le faisait très efficacement Desperate au départ). Parce que les hommes sont très peu nombreux dans le casting régulier, on se profile donc vers un défilé de beaux gosses qui peut vite se révéler agaçant. Parce que ça suffit, j'arrête de me creuser la tête pour trouver des raisons négatives bateaux : je suis confiant à 90% !

How ?

What Abou You ?

27 juin 2010

Scoundrels [Pilot]

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And Jill Came Tumbling After (Pilot) // 5 23o ooo tlsp.

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What About ?

Il y a deux règles que les West ont toujours tenu à respecter : ne jamais cambrioler une maison, du moins quand ses habitants sont à l'intérieur, et ne jamais utiliser la violence, sauf en dernier recours. Lorsque Wolf, le patriarche, est envoyé en prison pour 5 ans, sa femme, Cheryl, réalise qu'elle va désormais devoir mener une vie de mère célibataire avec des enfants qui ont grandement besoin de revoir leurs priorités. La vie de petits criminels, c'est fini. Enfin c'est ce qu'elle souhaite...

Who's Who ?

Entre autres qualités, Scoundrels réussit à nous accrocher grâce à son casting. Cela dit, pour ma part en tous cas, il n'y a que Virginia Madsen que j'ai vraiment pris du plaisir à retrouver. Les autres... Disons qu'on connaît leurs visages mais que leurs rôles précédents n'étaient pas inoubliables. Et leurs rôles dans cette série ne le seront sans doute pas non plus ! Virginia Madsen, donc. Un sex-symbol des années 80, qui a surtout tourné dans des films pour ados à l'époque, mais dont on retiendra les participations au Dune de Lynch, à Candyman, et plus récémment au joli film Sideways, qui lui a permis d'obtenir l'Oscar du meilleur second rôle féminin en 2004. Elle n'a jamais boudé la télévision puisqu'elle est apparue dans le superbe final de Dawson, mais aussi dans Frasier, Boomtown, Monk... On retrouve également au casting David James Elliott, ancien héros de JAG, Carlos Bernard, le Tony Almeida de 24, Patrick Flueger, un des 4400 (qui joue ici deux rôles à la fois, les deux fils de la famille étant jumeaux), Leven Rambin, l'idiote de fille de McSteamy dans Grey's Anatomy, et Vanessa Marano, vu l'an passé dans la saison 4 de Dexter.

So What ?

Cet été, ABC a décidé de miser sur l'inédit le Dimanche soir en proposant deux nouveautés : Scoundrels et The Gates (la critique arrive bientôt). Une initiative qu'on ne peut que saluer, d'autant qu'il ne s'agit pas de séries au rabais, comme les grands networks en proposent chaque année. Les moyens sont là et, franchement, j'aurais très bien vu Scoundrels dans la grille de rentrée de la chaîne. Elle a limite plus de potentiel que ce qui nous attend ! Mais on en reparlera en temps en en heure. Il faut savoir que Scoundrels est adaptée de la série néo-zélandaise Outrageous Fortune et qu'il ne s'agit pas de la première tentative puisqu'un premier pilote avait été tourné en 2009, Good Behavior, avec Catherine O'Hara et Gary Cole. Le casting était plus alléchant (il y avait aussi Mae Withman, Jeffrey Tambor, Treat Williams) et la série semblait plus noire avec un point de départ plus grave (la mort accidentelle d'un ami des West). En plus, ça se passait à Las Vegas. Ca nous aurait changé de la belle Californie. Bref, Scoundrels est beaucoup plus sage et beaucoup plus tournée vers la comédie. C'est sans doute là qu'elle déçoit.

    On ne peut pas dire que le pilote ne soit pas rythmé : on suit la journée de Cheryl, de sa partie de jambes en l'air avec son mari qui se transforme en arrestation matinale à son craquage nerveux dans sa voiture après avoir constaté l'étendu des dégâts, suite à des années de laisser-aller. On ne peut pas dire non plus que l'on s'ennuie. Les répliques ne sont pas toujours bonnes mais les enfants West ont un certain sens de la répartie et de la malice qui les rend amusants, à défauts d'être attachants. Le ton est résolument tourné vers la comédie mais on regrette que les scénaristes n'aillent pas plus loin dans le délire. Le résultat est un peu tiède. Je pense au personnage du mari qui est complètement raté. Peut-être est-ce dû au changement de dernière minute quant à l'acteur qui l'interpréte puisque Neal McDonough, l'albinos de la saison 4 de Desperate Housewives, a finalement choisi de ne pas faire parti de l'aventure à cause de la scène de sexe d'ouverture qui va, soit-disant, à l'encontre de ses principes. No Comment. Je ne le porte pas dans mon coeur mais il aurait été meilleur que David James Elliott, c'est certain. Rien à dire sur la prestation de Virginia Madsen, elle est parfaite. Les enfants ne sont pas mauvais, et moins bêtes qu'ils n'en ont l'air. Mais n'est-ce pas justement le problème ? Ils auraient été plus drôles s'ils avaient été stupides !

Ce pilote, correct mais qui ne provoque la petite étincelle qui donne envie de voir la suite, a un gros défaut : il présente des personnages et une situation qui sont censés changer dès le second épisode. Alors, ce qui a plu est-il voué à disparaître ? Si les West rentrent dans le rang, où sera l'originalité de cette famille ? Scoundrels risque de n'être qu'une comédie sympathique mais un peu molle que l'on oubliera vite. La première version était bien plus prometteuse...