08 décembre 2012

The Newsroom [Saison 1]

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Saison 1 // 1 950 000 tlsp. en moyenne

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   Je pourrais passer des heures à vous dire combien je trouve The Newsroom brillante, combien la télévision avait besoin d'elle et combien je me languis de découvrir la deuxième saison dans quelques longs mois. Il n'y a rien de pire pour moi que d'écrire sur une série qui me laisse bouche bée à tous les épisodes. J'ai énormément de mal à voir ses défauts, ou d'admettre que ce que certains considérent comme des défauts en sont vraiment. Je déteste écrire sur ce que j'aime éperdument. J'ai par exemple toujours eu beaucoup de mal à coucher sur le papier toutes les sentations que Big Love m'a procuré. Et j'ai même été incapable d'écrire ma review de l'ultime épisode. Je sais que certains d'entre vous m'en veulent encore pour ça d'ailleurs et attendent... Je préfère vous le dire franchement : vous risquez de patienter longtemps. Je vais toutefois tenter de vous expliquer pourquoi The Newsroom est une grande série et pourquoi, si vous ne l'avez pas déjà fait, il est urgent que vous vous plongiez dedans. 

   D'abord parce qu'elle sent bon les années 90. Pas celles un peu miteuses des sitcoms bas de gamme, mais celles de The West Wing, de Urgences... du NBC de la grande époque qui savait allier divertissement et exigence. Le générique à l'ancienne rend d'ailleurs nostalgique. Aaron Sorkin a beau avoir acquis une notoriété mondiale ces dernières années grâce à The Social Network notamment, il "appartient" à la télévision. Il est l'un des plus grands créateurs et scénaristes de son histoire. Il a marqué son temps par son talent et son idéalisme, qui transpire de chacune de ses oeuvres. Il partage d'ailleurs cela avec un autre grand : David E. Kelley. Avec The Newsroom, il prend soin d'appliquer ses bonnes vieilles recettes à un univers qu'il n'avait pas encore exploré jusqu'ici, du moins pas de manière aussi frontale -même si Sports Night ou Studio 60 n'en étaient pas si loin- mais qui, clairement, le passionne à bien des égards. La chaîne d'information ACN est confrontée aux même problèmatiques que toutes les autres chaînes d'information dans tous les pays : comment faire de l'audience sans virer dans le sensationnalisme, surtout quand ses principaux concurrents n'hésitent pas à mettre les deux pieds dedans ? Comment vraiment informer les téléspectateurs sur des sujets qui ne sont pas glamours, voire prise de tête ? Sloan Sabbith (Olivia Munn) est la réponse parfaite : elle connait l'économie sur le bout des doigts et elle est resplendissante. On ne peut que l'écouter -et la regarder- avec attention. Mais je m'égare... L'équipe de News Night, menée par un charismatique Will McAvoy convaincu qu'il peut changer les choses, s'efforce donc soir après soir de traiter l'actualité avec intelligence et pertinence, quitte à bousculer les téléspectateurs et les invités. Toutes les rédactions aspirent sans doute à atteindre un tel degré de professionnalisme et d'éthique. Bien évidemment, c'est utopique. Bien évidemment, ça n'existe pas dans la réalité. Mais cela interpelle, cela fait réfléchir. The Newsroom nous bouscule nous aussi et nous oblige à regarder avec un oeil plus critique le flot d'informations qui nous parvient chaque jour que ce soit à la radio, à la télévision, dans les journaux ou sur internet. Je pense cependant qu'il y a un certain décalage entre ce qu'un public français ou plus globalement européen peut ressentir face à la série et ce qu'en pense le public américain. Je n'irai pas jusqu'à dire que l'on est chez nous plus exigents. Il suffit de regarder TF1. Mais peut-être que ce débat, on l'a depuis bien plus longtemps et que l'on est davantage en terrain connu, alors que paradoxalement, les chaînes d'information telles que LCI ou BFMTV ont moins d'impact chez nous que CNN ou FOX News n'en ont là bas... Le fait que l'actualité traitée dans The Newsroom ne soit pas inventée mais tirée de la réalité avec quelques mois de recul est un plus indéniable. J'ai redécouvert des faits qui ne m'avaient pas particulièrement interpellés à l'époque. J'en ai vu d'autres sous un angle différent. Cette série apporte énormément, rien que de ce point de vue là. Le traitement de la capture de Ben Laden était un moment très très fort.

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    Mais une série d'Aaron Sorkin, c'est avant tout des personnages. Si les héros de The Newsroom ne nous intéressaient pas, le show ne fonctionnerait pas. On a besoin d'être impliqué émotionnellement pour ressentir cette frénésie qui traverse constamment les bureaux de la rédaction. Evidemment, Will est LE maillon fort. Il est celui qui nous fait le plus vibrer qu'il soit à l'antenne ou hors-antenne. Il est drôle, pour ne rien gâcher. Et soupe au lait. Et angoissé. Et en quête d'amour et de reconnaissance. Il est extrêmement attachant. J'ai tout particulièrement apprécié ses séances de psychothérapie auprès d'un David Krumholtz qui gagnerait vraiment à rester du coté du drama plutôt que se fourvoir dans des comédies moyennes voire médiocres. MacKenzie McHale est également une héroïne profondément attachante, parfois AllyMcBealienne. Elle est névrosée, tout le temps à la limite de l'hystérie (et ça ne fait que s'aggraver au fil des épisodes) et cela pourrait devenir franchement agaçant à la longue. Mais pour le moment, elle est juste parfaite. Emily Mortimer est impressionnante. Le duo fonctionne à merveille, dans leurs moments de vérité comme lors de leurs nombreuses disputes où l'on ne sait jamais quand s'arrête la limite entre le professionnel et le personnel. Le troisième personnage principal qui brille à chacune de ses interventions et qui force le respect, c'est Charlie Skinner, le boss de Will et MacKenzie. Il est toujours là pour les soutenir, quoiqu'il arrive. Sam Waterston a trouvé un rôle encore plus fort que celui qu'il a tenu pendant des années dans Law & Order. Les intrigues autour des dirigeants du grand groupe auquel appartient ACN, personnifiées par Jane Fonda et Chris Messina, figurent parmi les plus réussies. Ce sont eux les obstacles les plus dangereux à la liberté d'expression. Et ils viennent pourtant de l'intérieur...

   Au-delà du triumvirat, on a une rimbambelle de personnages secondaires, dont plein de reporters dont les visages nous deviennent peu à peu familiers mais qui doivent malheureusement pour le moment se contenter d'être des accessoires. Plusieurs têtes sortent quand même du lot, en particulier celle de Maggie Jordan, jouée par Alison Pill. Avec ses airs de personnage typiquement Shonda Rhimsien, elle m'a tout de suite plu. Mais en parlant d'elle, je suis obligé d'aborder le sujet qui fâche. The Newsroom a été beaucoup critiquée pour plusieurs raisons mais plus particulièrement pour sa tendance à virer dans le soap, notamment autour du triangle amoureux Jim/Maggie/Don (devenu rectangle en cours de route) qui aurait soi disant pris trop de place. Ce n'est pas mon sentiment. J'ai toujours trouvé que c'était une bouffée d'air frais bienvenue entre deux scènes très sérieuses. Jim et Maggie, à travers leur sens inné de la maladresse et de la dissimulation, m'ont souvent fait rire. Ils m'ont touché. Oui, ils prennent toujours les mauvaises décisions. Ils se cherchent et ne se trouvent jamais vraiment. Ce n'est pas d'une grande originalité, on a déjà vu ça des milliers de fois, mais c'est efficace jusqu'ici. Cela ne pourra juste pas durer indéfiniment. Mais oh, on n'en est qu'à la première saison ! Point trop d'impatience et un peu d'indulgence. Une autre critique qui a été faite à Sorkin : les personnages féminins seraient traités avec mysogonie. Elles passeraient toutes pour des folles alors que les hommes seraient plus posés. Moi, ça ne m'a pas frappé pendant le visionnage des dix épisodes. Maintenant que l'on pointe cela du doigt, je me pose des questions. Mais Sorkin a déjà créé par le passé des personnages féminins qui étaient très forts et qui n'avaient pas besoin d'hommes pour exister. C'est d'ailleurs ici le cas de Sloan, qui permet de rééquilibrer la balance. Alors je crois que c'est un faux procès... Le petit génie Neal (Dev Patel) est un peu plus en retrait, mais il sert de ressort comique et il est efficace. J'espère qu'en saison 2, sa personnalité sera exploitée avec moins de superficialité. Mais cela vaut de toute façon aussi pour Jim, pour Maggie, pour Don, pour Sloan. Ils ont besoin d'être approfondis, quitte à ce que Will et McKenzie passe un peu plus souvent au second plan. 

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// Bilan // The Newsroom est une série d'une richesse et d'une intelligence incroyables, qui reste néanmoins accessible. Elle est à la fois un soap, avec ses histoires de coeur alambiquées, et un thriller où une information -la manière dont elle est obtenue, la façon dont elle est traitée, puis celle dont elle est reçue- peut vous faire vibrer d'un bout à l'autre de l'épisode et vous émouvoir. A ce titre, les épisodes 4 et 5, I'll Try To Fix You et Amen, sont deux chef d'oeuvres, deux des meilleures heures de télévision de la saison et au-delà même. Une très grande série est née cette année sur HBO.


03 septembre 2012

The Mindy Project [Pilot]

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Pilot // Diffusé le 25 septembre

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What About ?

 Mindy Lahiri, une femme médecin trentenaire, gaffeuse, impatiente et désespérément romantique, estime que le moment est venu pour elle de prendre de bonnes résolutions afin que la chance puisse enfin lui sourire en amour et dans tous les autres domaines. Elle a l'intention d'être plus ponctuelle et moins dépensière, de lire plus de livres et de perdre du poids ! En devenant parfaite, elle espère tout naturellement rencontrer enfin son homme parfait...

Who's Who ?

 Comédie single-camera créée et produite par Mindy Kaling (The Office)Avec Mindy KalingChris Messina (Damages, Six Feet Under), Anna Camp (True Blood, The Good Wife, La Couleur des Sentiments), Ed Weeks, Stephen Toblowsky, Bill HaderZoë JarmanDana DeLorenzo... Avec les participations de Ed Helms (The Office) et Richard Schiff.

What's More ?

La série a d'abord été développée pour NBC, qui n'en a pas voulu. On verra en fin de saison si la chaîne mal en point a fait (encore) une erreur ou non...

Après avoir annoncé lors des upfronts que le titre de la série était It's Messy, la Fox s'est ravisée quelques heures plus tard et l'a renommée The Mindy Project.

So What ?

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    Avant l'annonce de ce projet il y a quelques mois, Mindy Kaling était pour moi une illustre inconnue, n'ayant jamais mis un pied dans The Office (ce dont je ne suis pas nécessairement fier mais ce n'est pas le sujet). Apparemment scénariste de talent et actrice "scene stealer", elle m'intriguait donc forcément. Et puis après l'arrivée triomphante cette année à la télévision d'une autre femme aux talents multiples et au physique ingrat, j'ai nommé l'excellente Whitney Cummings Lena Dunham, j'espérais avoir affaire à une contemporaine capable d'autant d'humour et de dérision. Il est bien évidemment inutile de comparer The Mindy Project à Girls, même si l'on peut trouver quelques similitudes dans le propos en cherchant bien. La comédie de la Fox s'adresse à un public plus large et Mindy Kaling l'assume parfaitement, tout en se permettant quelques écarts bienvenus. Plutôt que de citer à titre d'exemple une réplique un peu limite -car il y en a quelques-unes et elles sont bonnes- je préfère évoquer cette scène où l'héroïne de la série se retrouve nez à nez au fond d'une piscine avec une Barbie qui parle. C'est étrange mais pas ridicule et ça définit bien ce pilote !

   Cette Mindy est tout à charmante, amusante et le fait qu'elle soit bien en chair et pas particulièrement jolie, sans parler de sa couleur de peau habituellement réservée aux seconds voire troisièmes rôles voire même figurants, ne la rend que plus rafraîchissante et crédible. Non parce que Zooey Deschanel qui jouait à la fille pas super mignonne dans le pilote de New Girl, c'était justement pas crédible. Là au moins, on sait que Mindy Kaling ne se transformera pas en canon de beauté en cours de route. C'est impossible -Extreme Makeover n'existe plus- et c'est rassurant car dans la vie, ça n'arrive jamais. Et la vie, souvent, c'est pas comme au cinéma ou à la télé. Et c'est ce qu'est en train de comprendre notre héroïne alors qu'elle a été élevée aux comédies romantiques et qu'elle s'est prise tour à tour pour Meg Ryan, Julia Roberts, Sandra Bullock ou Katherine Heigl. Elle est bien évidemment toujours à la recherche de son Hugh Grant mais, pour l'heure, il s'agit surtout de nous montrer ses échecs amoureux successifs et c'est plutôt une partie de plaisir pour nous. Le mariage de son ex qu'elle perturbe bien comme il faut, c'est fun. Son date avec un personnage joué par l'un des anciens partenaires de Kaling dans The Office, c'est fun aussi. Surtout le passage juste avant, dans le taxi, où elle nous délivre un monologue percutant que même les bandes-annonces n'ont pas réussi à dénaturer.

   Ce qui l'est un peu moins, c'est la partie "vie de bureau" avec ses deux collègues tout à fait repoussants. Il y a Jeremy, l'anglais imbu de sa personne avec qui elle couche occasionnellement mais qui ne lui apporte rien de plus, et Danny, l'américain imbu de sa personne lui aussi -puisque tous les médecins le sont apparemment- avec qui elle couchera forcément un jour même si, pour le moment, leur relation est basée sur la compétition et l'humiliation. Dans les deux cas, je ne vois rien de bien prometteur et je ne trouve pas les interprètes à la hauteur. On sait que Chris Messina a beaucoup de talent mais la comédie n'est clairement pas son terrain de jeu de prédilection. J'ai le sentiment de toute façon que l'auteur a passé tellement de temps à peaufiner son personnage à elle qu'elle en a oublié d'en faire autant pour ses acolytes. Même sanction pour sa meilleure amie jouée par Anna Camp, que j'aime beaucoup au demeurant : on la voit très peu et elle n'occasionne aucun rire, aucun sourire même, car elle n'existe pas vraiment. Dans les épisodes suivants, on s'attend à ce que son allure de femme au foyer parfaite soit troquée contre une vraie personnalité et pourquoi pas une bonne dose d'excentricité. Cela me semble primordial... 

   The Mindy Project, comme son héroïne, est un work-in-progress. La marge de progression est importante. En l'état, c'est une comédie sympathique et rythmée mais je suis sûr que Mindy Kaling peut mieux faire !

What Chance ?

 Tout porte à croire qu'étant donné la compatibilité avec New Girl, The Mindy Project fera des scores équivalents. Oui mais sur la fin de la saison 1, les audiences de New Girl devenaient embarrassantes. Des futures performances de New Girl dépendra donc celles de la série. Mais il n'y a pas trop de soucis à se faire, a priori...

How ?


09 décembre 2011

Damages [Saison 4]

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Saison 4 // Audience inconnue

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   Je terminais ma critique du dernier épisode de la saison 3 de Damages publiée le 4 Mai 2010 sur ces quelques mots : "(...) une belle saison 3, terminant comme il se doit ce petit chef d'oeuvre (...) (je ne vais pas avoir l'air con si elle est sauvée in extremis !)". Je peux le dire maintenant : j'ai eu l'air con car, si FX a bien choisi d'annuler la série, DirecTV, elle, a choisi de la sauver pour deux saisons supplémentaires. Je persiste et signe : la saison 3 était de très bonne facture et la dernière scène concluait parfaitement la trilogie. La saison 4 partait donc avec deux handicaps : celui de ne pas être nécessaire et celui de devoir faire face à une restriction budgétaire. Dans les deux cas, l'équipe s'est très bien débrouillée pour effacer nos craintes et nos doutes. 

   La saison 4 de Damages n'est pas la saison de trop. Le changement de chaîne n'a pour ainsi dire rien changé. Certes, il n'y avait "plus" que 10 épisodes mais ils étaient plus long d'une dizaine de minutes et l'affaire High Star a été pensée pour tenir la route dans ce laps de temps. Les scénaristes ne sont pas tombés dans le piège de la saison 2 et ont rendu tout de suite l'affaire claire, en en présentant efficacement les enjeux dans les trois premiers épisodes. La différence, en revanche, par rapport aux autres saisons, c'est que les protagonistes principaux étaient peu nombreux et qu'il n'y en avait quasiment pas de secondaires. Une question de budget sans aucun doute. Ce qui aurait pu être considéré comme une faiblesse a été transformé en force : on a ainsi pu apprendre à connaître chacun d'entre eux plus en profondeur, sans jamais s'éparpiller. Chris Sanchez était le good guy de l'histoire, celui pour qui Ellen avait des sentiments et qu'il fallait absolument sauver. Chris Messina a été parfait dans le rôle et l'on suppose qu'il sera toujours là en saison 5... Howard T. Erickson, interprété par l'excellent John Goodman -qui est définitivement meilleur dans les rôles dramatiques-, était le plus complexe du trio : son patriotisme, ses croyances et ses fêlures le rendaient presque... attachant. Mais sa véritable nature a repris le dessus dans les derniers épisodes. Ce n'est probablement pas le plus fascinant des bad guys que Damages ait connu mais il s'est bien défendu ! Il était peut-être un trop mou... En revanche, Jerry Boorman entre facilement dans le top 3 des meilleurs salauds de la série ! J'ai toujours eu un faible pour Dylan Baker, qui sait jouer les méchants à la perfection et qui l'a prouvé ici à nouveau et avec plein de nuances (ce que certains de ses précédents rôles ne lui avaient pas vraiment permis, celui de The Good Wife mis à part). C'est lui le vrai bad guy de la saison, même s'il avait bien entendu de "bonnes" raisons de faire ce qu'il a fait. C'est lui qui a offert les meilleurs rebondissements et les plus grandes surprises et c'est aussi lui qui a procuré les scènes les plus intenses. Et il n'avait pas nécessairement besoin d'être confronté à Patty ou Ellen pour cela. Le plus décevant finalement dans toute l'affaire High Star, ce sont les flashforwards. Redondants. Cheaps. Et tous ces allers-retours si faciles entre New York et le Moyen-Orient...

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   Un des grands thèmes qui s'est dégagé de cette saison 4 est celui de la filiation. A la fois à travers l'intrigue fil rouge dans sa dernière ligne droite, lorsque l'on a appris qui était vraiment pour Boorman le petit garçon qu'il retenait prisonnier -une révélation qui a d'ailleurs un peu trop traînée tant elle devenait évidente- mais aussi et surtout grâce à Patty à travers sa relation avec Ellen, sorte de fille spirituelle qui l'a trahie, sa petite fille et évidemment son fils, qui l'a trahie lui aussi, plus d'une fois même. La question qui se pose pour Patty est très simple : que va-t-il rester de l'empire qu'elle a construit après sa mort ? Qui va prendre sa suite ? Elle aurait voulu que ce soit son fils à la base mais cela fait bien longtemps qu'elle a compris que ça n'arriverait jamais. Puis elle a tout misé sur Tom, mais il est mort "au combat". Et elle refuse que ce soit Ellen, et cela ne devrait pas changer en saison 5 puisque ce qui s'annonce est l'ultime affrontement entre les deux femmes. Comment pourrait-il se dénouer sur un happy ending pour l'une et pour l'autre ? Il y aura une gagnante et une perdante, voire deux perdantes à la limite. Mais deux gagnantes ? J'en doute. Les intrigues sur la vie privée de Patty n'ont pas toujours été intégrées à l'ensemble avec pertinence mais ce sont celles qui m'intéressent le plus de manière générale. Alors... Quant à Ellen, elle a tout simplement mis sa vie personnelle entre parenthèses pour se concentrer sur Chris Sanchez et High Star. Son nouveau petit ami -à la tête carré- est à peine apparu au cours de la saison, mais sa dernière scène avec elle était d'une grande justesse : il l'a mise face à ses contractions et elle en avait grandement besoin. Au final, les rôles qui s'étaient inversés entre Patty et Ellen à la fin de la saison 3 ont repris leur ordre initial, sauf que maintenant Ellen est plus forte. Elle n'arrivera jamais à la cheville de son maître, à moins que...

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// Bilan // Si cette saison 4 de Damages n'était pas nécessaire, elle est tout de même parvenue à prolonger le plaisir sans trahir l'esprit de la série, quitte même à ne rien apporter d'innovant que ce soit dans la construction des intrigues ou dans l'évolution des héroïnes. L'intensité et le suspense n'étaient pas systématiquement au rendez-vous de chaque épisode mais l'affaire High Star a connu quelques moments forts, elle tenait debout, elle avait même un sens en dénonçant un système absolument honteux et qui constitue un sujet véritablement sensible aux Etats-Unis. Bref, je suis heureux que cette saison 4 ait pu voir le jour et j'ai la sensation qu'elle servait en quelque sorte d'introduction à la 5ème, sur laquelle je mise beaucoup en espérant qu'elle soit vraiment la dernière, cette fois.