The Mason Twins [Pilot Script]
THE MASON TWINS
Comédie (Single-camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Casey Wilson (Happy Endings) & June Diane Raphaël (Meilleures Ennemies). Co-produit par Stacy Traub (Glee, Ce que j'aime chez toi). Pour NBC & ABC Studios. 36 pages.
Deux jumelles se retrouvent après avoir été séparées durant 15 ans. Lorsque la vie de citadine parfaite de l'une s'écroule, l'autre la recueille chez elle, dans la petite ville où elles ont grandi et qu'elle n'a jamais osé quitter. Elles ont toutes les deux passé la trentaine, mais elles n'ont pas franchement mûri. Il est en temps qu'elles s'entraident, pour le meilleur et pour le pire...
Avec Erinn Hayes (Children's Hospital, Guys With Kids, Worst Week), June Diane Raphaël (New Girl), Todd Grinnell (Desperate Housewives), Windell Middlebrooks (Body Of Proof, Scrubs), Bret Ernst...
Cette saison, plusieurs studios internes aux chaînes ont réussi à vendre l'un de leurs projets à un autre network, et c'est particulièrement vrai pour ABC Studios qui en a placé plusieurs chez NBC et CBS. Une stratégie financière pas forcément payante pour nous téléspectateurs car ce sont souvent les scripts qui ont le moins convaincu la chaîne mère qui atterrissent chez la concurrence. L'argument, c'est de dire qu'ils ne correspondent pas à ce qu'elles recherchent pour leurs propres grilles mais qu'elles ont du potentiel pour les autres. C'est sûrement vrai, en partie. Mais dans le cas de The Mason Twins, production ABC Studios qui se retrouve chez NBC, c'est faux. ABC aurait très bien pu la diffuser sur son antenne ! Elle sonne plus comme une comédie qui aurait été proposée il y a quelques années, du type Samantha Who?, mais elle n'aurait pas juré non plus. Non, la vérité c'est que ce pilote est moyen en l'état.
Le concept de départ, plutôt sympathique, très girly, aurait pu déboucher sur quelque chose de cool. Et les deux actrices principales, deux stars de la comédie en herbe, devraient pouvoir en faire quelque chose de regardable. Il se pourrait même que si commande en série il y a, The Mason Twins devienne vraiment agréable à suivre. Il y a du potentiel. Mais tout ce que ce pilote propose, c'est une présentation des héroïnes un peu trop appuyée sur des clichés éculés, une mise en place lourde -on sait très bien que Lizzie va rester vivre avec sa soeur Pender au final, sinon il n'y a pas de série- et un univers pas assez marqué, surtout que les personnages secondaires ne sont pas loin d'être inexistants. Le personnage de Lizzie a clairement été écrit pour Casey Wilson par Casey Wilson, mais pour des raisons que j'ignore, elle a préféré jouer dans le pilote de son compagnon, Marry Me, à peu près d'égale qualité (j'en parle ICI). Du coup, je ne sais pas si Erinn Hayes parviendra à faire ce que Casey Wilson est capable de faire avec un personnage très proche de celui qu'elle interprétait dans Happy Endings, mimiques comprises. En tout cas, c'est du Casey Wilson pur jus, avec tout ce que cela comporte de délires et de cabotinage. Pender est une héroïne un peu plus intéressante mais pas si atypique : c'est la fausse blonde idiote mais touchante qui se révèle ne pas être si idiote que ça mais toujours aussi touchante ! Et à la fin du pilote, elle a retrouvé sa couleur d'origine et un morceau de son cerveau d'origine aussi. Certaines de ses réflexions m'ont bien fait marrer. Plus que celles de Lizzie, un peu trop sérieuse et casseusse d'ambiance parfois. La complicité des actrices pourrait rendre tout ça meilleur. Le seul personnage secondaire un tant soit peu intéressant est l'ancien meilleur ami (gay) de Lizzie, désormais handicapé, qui lui en veut de l'avoir abandonné mais qui est prêt à lui pardonner tant il s'ennuie dans cette ville. Touchant, là aussi. C'est vrai qu'au bout du compte, malgré l'absence de subtilité dans les rapports des uns avec les autres, il en ressort quelque chose d'attendrissant qui laisse supposer que l'on pourrait aisément s'attacher à eux sur la longueur.
The Mason Twins est une comédie girlie un peu trop gentillette et facile, qui ne me paraît pas vraiment convenir aux standarts de NBC. Quoiqu'après tout, About A Boy s'en sort plutôt bien sur le même créneau. Elle était toutefois d'emblée un peu plus convaincante... Je ne mise pas beaucoup dessus en somme !
Marry Me [Pilot Script]
MARRY ME
Comédie (single-camera) // 22 minutes
Ecrit par David Caspe (Happy Endings). Réalisé par Seth Gordon (The Goldbergs). Pour NBC, Sony Pictures Television & FanFare Productions. 36 pages.
Ensemble depuis six ans, Annie et Jake ne vivent toujours pas ensemble. Elle attend désespérément qu’il la demande en mariage. Le jour où il se lance enfin, rien ne se passe comme prévu. Et si ces ratés successifs étaient le signe qu’ils ne sont pas faits pour être en couple ? Le cap des 7 ans s’annonce difficile, mais ils sont prêts à mettre toute la bonne volonté du monde pour le passer, en commençant par se fiancer…
Avec Casey Wilson (Happy Endings), Ken Marino (Party Down, Veronice Mars, Dawson)... (casting en cours)
Cette saison, l’une des grosses tendances côté comédies, c’est le retour des couples ! On se demande d’ailleurs un peu d’où ça vient. Aucune comédie récente n’a particulièrement brillé dans ce domaine. Ma théorie, c’est qu’après les comédies familiales en tous genres -The Goldbergs, Trophy Wife et Mom sont trois belles réussites récentes dans le domaine-, après la vague des comédies de potes pour la plupart ratées il y a quelques années (Mixed Signals, Perfect Couples, Friends with benefits, 100 Questions, et autres oubliées) et après les comédies de bureau au succès plus critique que public (The Office, Parks And Rec, Brooklyn 99, The Crazy Ones) les scénaristes n’ont plus eu d’autres choix que de se tourner, à nouveau, vers la comédie romantique. Le modèle du genre est et restera Dingue de toi, partie depuis bien longtemps déjà. Il sera donc intéressant de voir combien de ces projets se démarqueront le plus sur le papier et combien transformeront l’essai. Marry Me a un avantage considérable : elle est écrite par le créateur de Happy Endings, une comédie de potes qui fonctionnait à merveille grâce à l’alchimie de la distribution et les trois paires de personnages : les hilarants Jane et Brad; les attachants Dave et Alex; et les drôlissimes BFF Penny & Max. Ce qui en a fait un digne héritier de Friends, toutes proportions gardées bien entendu.
Là où Happy Endings commençait par un classique plantage à l'autel suffisamment bien amené pour ne pas sentir totalement le réchauffé, Marry Me fait quelques pas en arrière et débute par l’habituelle demande en mariage. Sauf qu’elle est totalement inhabituelle dans le sens où elle est complètement ratée, catastrophique même ! Pourquoi ? Parce que l’héroïne, Annie, est une hystérique. Vous voyez Penny ? En comparaison, elle passerait presque pour une fille pas très bavarde et plutôt saine d’esprit ! Je suis désolé de le dire mais Annie m’a gonflé. Dès le pilote. C’est un exploit. Et il se trouve qu’elle va être interprétée par… Casey Wilson ! Celle qui incarnait Penny donc. Et il n’y a pas de hasard là-dedans : Casey Wilson est la femme de David Caspe, le créateur. Bref, je ne sais pas s’il y a une part autobiographique dans Marry Me, mais j’espère vraiment pour eux que non. Ce serait très effrayant. J’adore Casey Wilson, mais elle est toujours à deux doigts d’en faire trop. Et ici, je ne vois pas comment elle pourrait ne pas dépasser les limites. On peut éventuellement miser sur sa douceur pour arrondir les angles. Ce qui est également très embêtant, c’est que Jake, le numéro 2 du couple, n’est pas un partenaire à sa hauteur (et soit dit en passant, je suis tout sauf fan de Ken Marino). Il est un peu mou, super victime, il évoluera peut-être dans le bon sens mais en l’état le personnage ne tient pas totalement la route. Tout le pilote consiste à refaire la demande en mariage, histoire de la réussir et n’en garder qu’un merveilleux souvenir, mais à chaque fois l’entreprise échoue car Annie fait n’importe quoi. C’est amusant la première fois, un peu la deuxième, moins la troisième. Je me suis senti plus embarrassé pour eux qu’autre chose au bout du compte. Et ce n’est pas un sentiment que j’apprécie devant une comédie. L’embarras, on ne sait jamais quoi en faire.
On ne peut pas vraiment dire que la série se rattrape sur les personnages secondaires. La meilleure amie d’Annie, Dennah, est le prototype de la fille « libre » qui refuse l’idée même de l’engagement ; et le meilleur ami de Jake, Gil, est un jeune divorcé qui ne veut plus entendre parler d’engagement non plus. Même si l’auteur ne souligne pas avec un gros trait que ces deux-là vont finir ensemble un jour ou l’autre, on comprend bien que c’est l’objectif. La bonne idée un peu originale c’est qu’Annie a deux papas gays, qui s’appellent tous les deux Kevin. Les petites vannes qu’ils se balancent sont piquantes. C’est peut-être finalement ce que la série a de mieux à nous offrir. Je ne peux pas dire que les répliques ne m’ont pas plu dans l’ensemble puisque c’est du Happy Endings tout craché, donc j’ai adoré 90% du temps. Mais il est certain que sur le papier, sans les mimiques, la complicité et les mots prononcés n’importe comment, on rit moins.
Marry Me me donne vraiment l’impression d’un copier-coller de Happy Endings recentré sur seulement deux personnages. Un peu comme si Penny sortait avec Dave. Si la série peut nous consoler de l’absence de la petite bande de Chicago alors je ne dis pas non, encore faut-il que la magie soit de nouveau au rendez-vous. A première vue, ce n’est pas gagné. Et sur le longueur, je ne vois pas bien ce qu’elle pourra nous offrir de neuf, semaine après semaine…
NEXT : A TO Z, ELLEN MORE OR LESS, DAMAGED GOODS, FITH WHEEL, GOOD SESSIONS, FRESH OFF THE BOAT, LIFESAVER, OLD SOUL, ONE BIG HAPPY, LOVE IS RELATIVE, MISSION CONTROL, SELFIE, SOBER COMPANION, THE MASON TWINS, THE MISTAKE, THE MONEY PIT, THE PRO, TOOKEN, TWO TO GO, CABOT COLLEGE, UNTITLED BRIAN GALLIVAN PROJECT, COSMOPOLITAN, CUZ-BROS, MY THOUGHTS EXACTLY...
Happy Endings [Saison 2]
Saison 2 // 6 180 000 tlsp.
J'ai toujours un peu de mal à écrire mes critiques de comédies et c'est précisément pour cette raison, au cas où vous vous poseriez la question, que je n'ai plus rien dit sur Modern Family, par exemple, depuis belle lurette, et que l'analyse qui suit sera relativement courte. J'apprécie vraiment la série et je suis toujours content de voir un épisode mais elle ne me manque pas particulièrement quand elle est en pause, ou que je prends du retard sur la diffusion. Les personnages n'évoluant que très peu voire pas du tout dans certains cas, il n'y a pas tellement de nouveaux commentaires à faire d'une saison à l'autre. Souvent, les épisodes se suivent et se ressemblent, mais certains sont plus marquants que d'autres. C'est un peu la même chose avec Happy Endings, que j'ai dévoré en marathon tout récemment.
Après une première saison courte mais prometteuse et un sauvetage in extremis, Happy Endings est revenue avec une deuxième salve d'épisodes tout aussi convaincante, si ce n'est plus. On sent toutefois qu'une vraie réflexion a été menée au sujet des personnages et de l'importance qui leur était accordée en terme de temps d'antenne. Clairement, Penny et Max avaient tendance à voler la vedette aux autres, un peu à la manière d'un Jack et d'une Karen dans Will & Grace, un degré de folie en moins. De la même façon que Cougar Town et de plus en plus de comédies modernes, Happy Endings repose presque essentiellement sur l'alchimie entre les membres principaux de son casting, et sur leur talent respectif aussi bien évidemment. S'ils n'étaient pas à ce point au diapason, alors qu'en plus le rythme des répliques est soutenu, la plupart des blagues tomberaient à l'eau et la série serait déjà morte depuis longtemps, comme tant d'autres du genre. Elle a depuis le départ ce truc en plus que les autres n'avaient pas et elle a su le faire fructifier en saison 2.
Bizarrement, ce ne sont plus Max et Penny qui me font le plus rire. Les rôles se sont inversés. Je n'étais pas fan du couple Jane/Brad à la base, surtout à cause de monsieur, mais j'ai trouvé leurs intrigues cette année beaucoup plus réussies bien que redondantes, avec la gentille réconciliation à chaque fin d'épisode qui devient lourdingue. Le jeu de Damon Wayans Jr. est toujours aussi atypique, et je suis sûr que s'il était resté dans New Girl, il aurait vraiment apporté quelque chose et l'aurait rendue meilleure, tout comme il a donné beaucoup de sa personne dans Happy Endings et ça a payé au final. Les mimiques d'Eliza Coupe sont toujours aussi irrésistibles et, malgré les points communs de son personnage avec la Monica de Friends, elle arrive largement à exister sans donner l'impression qu'on la connait déjà par coeur et qu'elle ne saura jamais nous surprendre. Mais la vraie surprise, c'est... Alex ! Plutôt transparente en saison 1, elle s'est révélée en saison 2, sa stupidité devenant un ressort comique tout ce qu'il y a de plus classique mais néanmoins terriblement efficace. Elle en est même devenue attachante, la petite ! Finalement, Elisha Cuthbert se débrouille bien en comédie et ça, c'est une grande nouvelle ! Parce que coté drama, c'est vraiment pas ça... Entre les très amusants et inspirés Jane, Brad et Alex et le duo Max/Penny de la mort qui tue mais qui gonfle un peu quand il y a surenchère et hystérie, on retrouve ce bon vieux Dave, le "Ted Mosby" de Happy Endings, maladroit, bonne poire et drôle uniquement par intermittence. On aime son obsession pour les t-shirts en col en V, on adore ses super sandwichs personnalisés, mais on aime un peu moins ses aventures amoureuses rocambolesques et cette tentative de le caser avec Penny, assez peu séduisante.
Happy Endings n'avait pas besoin d'invités prestigieux pour plaire mais elle s'est quand même octroyée les services de Megan Mullally dans le rôle de la mère de Penny - je l'adore mais à force de faire le tour de toutes les comédies existantes, ses apparitions perdent de leur saveur- ainsi que de Brian Austin Green dans le final, voué à revenir pour notre plus grand plaisir en saison 3; puis Colin Hanks aussi, dans l'improbable rôle... de son propre rôle; ou encore James Wolk, transformé en Grant, le parfait petit ami de Max que l'on aurait presque aimé voir intégrer la distribution définitivement tant il était devenu attachant en l'espace de seulement deux petits épisodes. Il a pourtant fallu s'en séparer et c'était presque aussi douloureux pour nous que pour Max et ses amis ! C'est davantage à travers différents contextes que la série a réussi à créer l'événement : je pense aux épisodes dédiés à Halloween (ces costumes... mon Dieu !), à Nöel ou encore à la St Valentin, qui étaient particulièrement bien écrits. De temps en temps, Happy Endings tente de lorgner vers des structures originales "à la How I Met Your Mother" mais en général avec moins de succès que sa grande soeur. Sinon, on retiendra l'épisode où Brad ressort déboussolé de chez son dentiste et se met à comparer ses compagnons aux héros de Friends, un clin d'oeil très appréciable. D'ailleurs, la série joue plus que jamais la carte des réfèrences à la culture populaire, et quand on n'est pas américain, on est parfois un peu largué malheureusement (je n'ose imaginer la tronche de la future VF). Le quiproquo entre Jane et Brad autour des etrennes de leur femme de ménage était particulièrement croustillant et cruel. La fête d'anniversaire catastrophe de Penny était assez géniale aussi. Bref, je ne me souviens pas de tout mais je peux dire qu'ils m'ont fait beaucoup rire les héros de Happy Endings.
// Bilan // Ce serait une grossière erreur que de sous-estimer Happy Endings : si vous ne la regardez pas encore, il serait temps de lui laisser une chance. Vous pourriez en tomber amoureux ! On n'a rien fait de mieux en "comédies d'amies" depuis Friends et les premières saisons d'How I Met Your Mother.
Happy Endings [1x 04 > 1x 12]
Saison 1 // 4 330 000 tlsp.
Si mes comptes sont exactes, nous avons eu cette année pas moins de cinq tentatives de sitcoms "de potes" : Mad Love sur CBS, classique mais correcte; Traffic Light sur la FOX, moyenne mais avec un certain potentiel jamais exploité; Perfect Couples sur NBC, la Modern Family du couple franchement ratée; Friends With Benefits sur NBC toujours, mais elle est jugée tellement mauvaise par sa propre chaîne qu'elle n'a pas encore été lancée (ce sera pour le mois d'Août); et enfin Happy Endings sur ABC, la plus prometteuse sur le papier qui a réussi l'exploit de ne pas décevoir, bien au contraire ! Et c'est aussi la seule qui a obtenu, par miracle avouons-le, une saison 2. La preuve que même dans le monde impitoyable des séries, il y a (parfois) une justice. Pour être très honnête, j'ai hésité à faire une review de cette première saison pour la simple et bonne raison que mon ressenti est équivalent à celui que j'avais publié au sujet des deux premiers épisodes (A lire ou à relire ICI). Mais elle le mérite bien alors...
Happy Endings est ce qu'on appelle dans le jargon un "grower". On commence à la regarder en se disant que c'est sympa mais qu'il n'y a pas non plus de quoi crier au génie et puis au fur et à mesure que l'on s'attache aux personnages, l'envie de les retrouver se fait de plus en plus pressante. Avec une saison de seulement 12 épisodes (enfin un 13ème jugé médiocre sera programmé à la fin du mois d'Août au milieu de rediffusions), c'est un petit exploit d'avoir réussi à rendre cette petite bande si incontournable. Certains héros bénéficient toutefois de plus d'attentions que d'autres. On sent rapidement qui sont les chouchous des scnénaristes. Peut-être est-ce pour cela que ce sont aussi les miens ? Adam Pally alias Max, le gay qui ressemble à un hétéro, est la plus sympathique trouvaille de ce casting solide. Il n'a jamais besoin d'en faire des tonnes, contrairement à certains de ses comparses, pour nous faire rire. Ses répliques pleines de sacarsme se suffisent à elles-même. Un des épisodes qui m'a le plus marqué est celui de son coming-out auprès de ses parents. C'était une façon fort réussie de traiter du sujet, avec une pointe de nazisme en prime. Car oui, c'est une spécificité de la série : elle adore faire preuve de "gentil" racisme et d'évoquer l'actualité avec humour. Il a d'ailleurs fallu couper une scène faisant réfèrence à Ben Laden dans un épisode diffusé peu de temps après sa mort. L'autre catégorie d'humour qui fait mouche dans Happy Endings, c'est l'hystérie. Penny en est la meilleure représentante même si elle se calme petit à petit de façon à ne pas devenir agaçante. Sa quête du "right guy" est classique mais elle réussit à y apporter une touche personnelle bienvenue. Casey Wilson est juste excellente. Pas étonnant : elle vient de l'école Saturday Night Live. Dans le genre hystérique, son ami Derrick, le gay overzetop, m'a fait littéralement mourir de rire lors de ses deux apparitions. J'espère qu'il reviendra de temps en temps. Si Max et Penny sont mes personnages préférés, c'est aussi parce qu'ils sont très drôles ensemble.
Le groupe dans son ensemble fonctionne comme celui de Cougar Town : ils sont tout le temps fourrés les uns chez les autres, ils donnent l'impression de ne quasiment jamais travailler, ils boivent un peu beaucoup (mais pas tellement du vin) et ils pétent régulièrement des plombs en partant des délires absurdes mais tout à fait tordants. Dave, qui est un peu le héros à la base, me plaît bien aussi. Zachary Knighton est vraiment plus dans son élément en comédie qu'en drama. Vers la fin de la saison, lorsque les auteurs reviennent un peu plus sur le mariage raté et ses conséquences pour l'ancien couple, il se passe vraiment quelque chose de touchant. Cela dit, on aurait pu le ressentir dès le départ si ABC n'avait pas fait modifier l'ordre des épisodes. Les numéros 2 et 3 passent en effet en 10 et 11ème position et ils ne sont pas mauvais du tout. La véritable raison du déplacement est que la chaîne voulait que les épisodes suivants le pilote soient les moins feuilletonnants possibles pour accrocher le public le plus large possible. Ca n'a pas marché, mais c'est bien tenté. Parmi les personnages les moins amusants, Alex (Elisha Cuthbert) figure en pôle position. C'est celle qui est la moins définie depuis le départ. On ne sait pas vraiment qui elle est, ce qu'elle veut et elle est toujours un peu détachée des autres, pas aussi présente (surtout au départ à cause des circonstances de l'annulation de son mariage). Mais elle ne m'est pas désagréable et dans le final, toute seule dans son couloir de l'hôtel, elle m'a même ému. Enfin, le couple formé par Jane et Brad a connu de très bons moments mais je suis moins conquis. Disons que Brad se fait quand même pas mal écraser par Jane, beaucoup plus drôle. Lui, c'est le loser de la blague et on se lasse vite de ses bides à répétition. Mais je n'ai pas de repcoches à faire à l'acteur, Damon Wayans Jr. Je le trouve bon et beaucoup plus fréquentable que son père, qui apparaît d'ailleurs dans un épisode. Un des plus ratés de la saison à mon sens ! Leur intrigue commune n'arrivait pas à être drôle et l'émotion forcée sur la fin n'était pas plus convaincante.
Happy Endings est avec Raising Hope la meilleure nouvelle comédie de l'année. Elle est évidemment moins colorée, osée et surprenante mais une comparaison entre les deux ne serait de toute façon pas pertinente. Je suis ravi de pouvoir retrouver la petite bande pour une 2ème saison, qui, à moins d'un miracle, sera aussi la dernière. Sa trajectoire me fait un peu penser à celle de Better Off Ted. Deux sitcoms sosu-estimées qui valent vraiment le coup d'oeil et qui donnent indéniablement le sourire.
Happy Endings [Pilot & 1x 02]
Pilot // The Quicksand Girlfriend
7 3oo ooo tlsp. // 5 7oo ooo tlsp.
What About ?
Comment un groupe d'amis peut-il résister à la séparation de deux d'entre eux le jour de leur mariage au pied de l'autel ? Alex et Dave avaient tout du couple parfait, et pourtant...
Who's Who ?
Comédie créée par David Caspe. Avec Zachary Knighton (FlashForward), Elisha Cuthbert (24), Eliza Coupe (Scrubs), Damon Wayans Jr. (Ma Famille d'abord), Adam Pally, Casey Wilson...
So What ?
Chaque année, je m'insurge lorsque de nombreux internautes critiquent les pilotes de comédies commandés par les chaînes, râlant que les pitchs ne sont pas originaux. Bah oui, ça m'énerve, parce que quand on regarde bien, les sitcoms les plus drôles et les plus connues à travers le monde n'avaient pas forcément des pitchs originaux non plus. Le meilleur exemple, c'est quand même Friends ! "Six amis célibataires cherchent l'amour à New York en se serrant les coudes". Wouahou. Certains rétorqueront que Friends était la première à le faire. Faux ! Cheers, 10 ans plus tôt, c'était exactement la même chose. Et plus tard, How I Met Your Mother a également prouvé qu'on pouvait partir d'une base classique pour offrir du neuf. Tout ça pour dire que pour qu'une sitcom soit réussie, il ne lui faut pas nécessairement une idée de départ originale mais des personnages bien écrits et drôles et surtout, que le directeur du casting fasse du bon boulot ! Reste ensuite l'inconnue déterminante : y'aura-t-il une alchimie de groupe ?
Le pitch d'Happy Endings est relativement commun, malgré le prétexte du mariage raté qui n'aura plus de conséquences d'ici à la fin de la première saison, mais la sitcom réussit, à mon sens, là où ses consoeurs Perfect Couples et Traffic Light ont échoué cette saison : provoquer... l'hilarité ? Non, je n'ai pas ri comme un fou jusqu'à l'étouffement devant les premiers épisodes mais j'ai beaucoup souri, un peu ri, et je suis surtout resté admiratif devant les dialogues qui n'étaient pas faciles. Les blagues ne se sentaient pas venir à des kilomètres à la ronde, globalement, et c'est déjà une grande réussite en soi. Et puis il y a ces individualités amusantes qui forment un groupe cohérent et attachant. Mon petit coup de coeur va à Penny, de loin celle qui m'a fait le plus rire. Elle est un peu la caricature de la célibataire loseuse pas très jolie mais qui ne se laisse pas abattre (longtemps). Le duo qu'elle forme avec Max, le "gay" de la bande fonctionne à merveille, surtout quand elle cherche à le remplacer, en vain. Max justement, est tout sauf une caricature. Il est l'inverse de la caricature de l'homosexuel habituel dans les comédies. A vrai dire, sans ses remarques sur les hommes, il pourrait très bien passer pour un hétéro. Il est limite pas crédible en homo mais c'est ce qui fait toute son orginalité. Fallait y penser ! En plus, dans les grandes "comédies d'amis" jusqu'ici, il n'y avait pas d'homo (Will & Grace exceptée évidemment). Sans doute parce que ça réduisait les possibilités de romances entre les personnages. Dave, qui est un peu le héros, dans le pilote en tous cas, me plait bien. Je suis ravi de découvrir Zachary Knighton dans un autre registre après FlashForward, et je crois que la comédie lui sied mieux. On le sent plus dans son élément. Brad est le dumbass du groupe, pas le personnage que je préfère d'office mais qui peut être amusant à l'occasion. Les deux blondes ? Pas encore réussi à cerner leurs personnalités respectives mais Alex, je ne l'aime pas beaucoup. Elle n'a pas le rôle le plus facile il faut dire puisque c'est elle qui a abandonné Dave...
Je comprends pourquoi ABC a choisi de renouveler Happy Endings pour une saison 2 alors que ses scores d'audience ne sont pas fameux. Elle a du potentiel et elle mérite bien une deuxième chance, qu'elle aura certainement beaucoup de mal à saisir, certes. De toutes les nouvelles comédies lancées cette année, elle est à mon sens la meilleure après Raising Hope, dans un style très différent. On se demande pourquoi elle a débuté en dernier d'ailleurs...