12 septembre 2012

Last Resort [Pilot]

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Captain (Pilot) // Diffusé le 27 septembre

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What ?

Après avoir refusé d'obéir à un ordre de tir de missiles nucléaires jugé suspicieux, l'équipage d'un sous-marin américain fuit jusqu'à un point reculé de la planète. Apatrides et traqués, les marins décident de fonder eux-mêmes leur patrie sur une petite île déjà peuplée ! Le plus petit pays du monde à posséder l'arme nucléaire...

Who's Who ?

Drama créé par Shawn Ryan (The Shield, The Unit, Chicago Code) & Karl Gajdusek (Dead Like Me). Réalisé par Martin Campbell (Le Masque de Zorro, Casino Royale, Green Lantern). Avec Scott Speedman (Felicity), Daniel Lissing (Crownies), Andre Braugher (Men of a Certain Age), Robert Patrick (X-Files), Autumn Reeser (Newport Beach, No Ordinary Family), Daisy Betts (Persons Unknown), Dichen Lachman (Dollhouse), Jessy Schram (Falling Skies, Once Upon A Time), Camille de Pazzis (La Vie devant nous, Pigalle, la nuit)...

What's More ?

La série est tournée à Hawaii, comme actuellement Hawaii Five-O et précemment Lost, The River, Off The Map... 

So What ?

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    Pour des raisons que j'ignore, étant donné que je déteste tout ce qui se rapporte de près ou de loin à l'armée et à la guerre dans la fiction -et oserais-je ajouter "comme dans la vie" en bonne Miss France que je suis ?- Last Resort m'a tapé dans l'oeil depuis l'annonce du projet l'année dernière. Shawn Ryan, pourtant, ne fait pas partie de ma short-list de scénaristes et producteurs que je suivrais jusqu'au bout du monde puisque ses séries ne m'ont jamais tellement intéressé. Je ne remets toutefois pas en cause ni leur qualité ni son talent. La théorie que j'avais pour expliquer cette soudaine attirance et qui s'est vérifiée en regardant avec attention ce pilote, c'est que l'univers au coeur duquel Last Resort propose de nous plonger est vaste et inexploré, donc naturellement intrigant. Dès la lecture du pitch, on sent que l'on a affaire à quelque chose de tout à fait singulier, qui n'appartient à aucun genre en particulier. Ce n'est pas exactement la première fois qu'une série se déroule dans un sous-marin cela dit, certains se souviendront peut-être de Seaquest, police des mers dans les années 90 ou encore de Voyage au fond des mers trois décennies plus tôt, et je vous épargne les quelques mini-séries comme The Deep qui s'y sont aventurées. Mais Last Resort n'a rien à voir avec tout ça : elle s'annonce bien plus riche et ambitieuse.

   Les premières minutes, décisives dans un pilote puisque le téléspectateur est susceptible de partir aussi vite qu'il est arrivé, m'ont laissé une impression mitigée : je n'ai pas compris la moitié de ce que les personnages racontaient dans leur jargon militaire impénétrable, et je ne parle même pas de cette froideur mécanique légendaire qui me donne envie de fuir dans la seconde. Mais, après tout, les termes médicaux qui foisonnaient dans Urgences ne me dérangeaient pas. Je suppose que c'est une question d'habitude. Il y a aussi des codes à apprivoiser. Bref, cette immersion dans l'inconnue, quelque peu claustrophobique puisqu'il faut attendre un bon moment avant de sortir du sous-marin, est totale et excitante. Les événements se déroulent à une vitesse folle, ce qui laisse assez peu de temps et pour s'ennuyer et pour se questionner sur la crédibilité de l'escalade tragique qui est en train de s'opérer sous nos yeux. L'action nous porte de la première à la dernière minute du pilote avec une efficacité redoutable. La réalisation, énergique mais classique, parvient à retranscrire le sentiment d'urgence et de détresse des héros avec fluidité. Comprendre leurs décisions n'est pas une tâche aisée tant on ne sait encore rien d'eux. Leurs motivations elles-mêmes sont encore floues. Mais ce qui transpire du tandem principal, plutôt convaincant d'ailleurs grâce à Andre Braugher et Scott Speedman, largement au-dessus du lot, ce n'est pas seulement de la solidarité, pas seulement de l'amitié, c'est un sens de l'honneur exemplaire, une forme de patriotisme plus complexe que ce que l'on a l'habitude de voir dans les films et séries qui mettent en scène des militaires, puisqu'ils se retrouvent à se retourner contre leur propre pays alors qu'il vient de les trahir. Leur rêve américain s'écroule. Il leur faut tout à coup penser au-delà de leur petit confort, au-delà de leur famille, pour suivre leur instinct en croyant encore aux notions de liberté et de justice. Last Resort touche là à des thématiques fortes qui la rangent définitivement du côté du divertissement intelligent. Il faudra toutefois veiller à ce qu'elle ne devienne pas une propagande grandeur nature telle The Unit en son temps. Il n'y a rien de pire que ça.

   Il se passe tellement de choses au cours de ces 42 minutes que le focus sur chacun des personnages principaux est inévitablement léger. Ils n'ont pour le moment aucune épaisseur particulière en dehors de ceux suscités, mais ils existent et la plupart d'entre eux possède du potentiel. Ils forment en plus un groupe relativement soudé, avec ce qu'il faut de failles et de traitres. La scène de « La Bamba » est un moment très sympathique d'ailleurs, un peu plus léger donc bienvenu. La seule représentante féminine de l'équipage qui soit vraiment mise en avant va avoir la lourde responsabilité de ne pas être qu'un intérêt amoureux. Plusieurs passages en dehors du sous-marin viennent apporter une touche de mystère et plus d'envergure encore à l'histoire. Je pense surtout à ce qui se passe à Washington, en compagnie de la ravissante Autumn Reeser. Sur l'île, notamment avec la française Sophie, il n'y a pour l'instant pas grand-chose à se mettre sous la dent, d'autant que les premiers pas de Camille de Pazzis dans une production américaine laissent à désirer. Le moment où elle se met à pleurer frôle le ridicule. Dans le même genre, les flashbacks de Sam sur ses derniers instants avec sa femme semblent avoir été ajoutés pour remplir le quota « ménagères » de la série. On s'en serait bien passé.

   Les quelques défauts de ce premier épisode de Last Resort n'ont pas réussi à entamer mon enthousiasme et à me gâcher le plaisir, ce qui tend à prouver l'efficacité de l'ensemble. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce à quoi la série aurait pu ressembler si elle s'était retrouvée sur une chaîne câblée type Showtime, avec moins de contraintes grand public, peut-être des moyens encore plus conséquents et des saisons réduites à 13 épisodes, mais ce que l'on nous offre là est déjà de haute volée. Il se peut que Last Resort soit la meilleure nouvelle série de network de la saison ! Elle a réussi sa première mission. Bien d'autres l'attendent encore...

What Chance ?

 La stratégie d'ABC qui consiste à proposer Last Resort avant Grey's Anatomy reste bien mystérieuse mais, à n'en pas douter, des études marketing ont été réalisées avant de prendre cette décision. Elle doit donc répondre à une logique. Reste à déterminer laquelle. La seule piste que j'ai : la contre-programmation. Face à X-Factor, les comédies de CBS et NBC et Vampire Diaries, un drama musclé est une alternative intéressante. Une case à 22h aurait cependant été plus adaptée, à mon avis. Au bout du compte, il est extrêmement difficile de prédire les futures scores de la série. Mais là où beaucoup voit un flop se profiler, j'avoue être légèrement plus optimiste...

How ? 


21 mars 2009

La Vie est à Nous [Episodes 3 à 12]

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   Chers amis, j'ai entendu vos demandes. Vous êtes extrêmement nombreux à atterir sur le blog chaque samedi soir après la diffusion d'un nouvel épisode de La Vie est à Nous. Je me disais que je ne pouvais pas vous laisser sans nouvelles ! J'ai donc regardé la série semaine après semaine et mon avis a légérement changé. Légérement. Comme je m'y attendais, et c'est tant mieux, on s'attache aux personnages petit à petit et c'est ça qui m'a fait revenir à chaque fois, pas l'envie de connaître la suite car il n'y a aucun suspense. Il y a quand même un gros problème concernant les personnages, c'est qu'ils changent au fil de la diffusion. Et c'est clairement contre-productif. Ainsi, Julien (Christophe Degli-Esposti) a quitté la série après une poignée d'épisodes. Réentendra-t-on parler de lui ? Mystère. Idem pour Alex (Guillaume Delorme), qui est clairement le personnage le plus attachant, le plus intéressant et, je crois, le préféré du public. Il y a une justice ! N'empêche qu'il a disparu de la série il y a quelques épisodes, sans laisser de nouvelles, et c'est vraiment dommage. J'espère qu'il reviendra. Dans un autre style, Judith (Marie Mouté) n'apparaît que tous les trois ou quatre épisodes -et encore je suis généreux- alors qu'elle fait partie du casting régulier de la série. On touche là un des grands problèmes des séries françaises. Le tournage de La Vie est à Nous s'est déroulé sur 2 ans environ (pour 24 épisodes !) avec des pauses, des reprises... Et les acteurs n'étaient pas toujours disponibles, ils avaient d'autres projets, ce qui explique ces départs soudains et puis certainement quelques retours bientôt. Camille de Pazzis, qui incarne Marion, qu'on pourrait définir comme l'héroïne quand même, a elle aussi quitter la série au cours du 18ème épisode. L'envie de passer à autre chose en et de ne pas rester enfermer dans son rôle. Eh bien je ne comprends pas ce genre de comportement. Elle ne doit pas se prendre pour de la merde. Puis c'est pas comme si elle avait mille et une choses fantastiques à coté quoi ! Pourquoi ça ne dérange pas les acteurs américains de jouer pendant 4 saisons dans la même série ? Pourquoi ça dérange une petite comédienne française de jouer le même rôle pendant 18 épisodes consécutifs ? On se le demande. C'est sûr que si les acteurs n'y mettent pas du leur non plus, on n'aura jamais de bonnes séries françaises !

la_vie_est_a_nous_image_diaporama_portrait   Concernant les intrigues en elles-même, je regrette toujours que la série ait perdu la fraîcheur de La Vie Devant Nous, mais il y a du mieux. Les histoires autour de l'agence où travaillent Marion et Kelly sont dignes de Sous le Soleil, avec une méchante patronne, puis un méchant patron, des rivalités, des coups bas, beaucoup de clichés en somme. Ca ne refléte absolument pas la réalité ! Ne serait-ce que le boss qui laisse les clés de l'agence aux deux stagiaires. N'importe quoi. Le seul avantage, c'est que cela donne pas mal de temps d'antenne à Charlie Nune (Charlie) et je dois dire qu'elle est vraiment bonne. Elle réussit à être naturelle malgré des dialogues pas toujours inspirés et elle est toute fraîche, toute drôle. J'aime beaucoup quoi. Et vous aussi je pense puisque vous êtres nombreux à arriver sur le blog en ayant tapé "Charlie Nune" dans Google ! Bref, c'est la révélation de la série. J'aurais aimé en dire autant de Nicolas Berger-Vachon mais je ne suis pas encore totalement convaincu. Son jeu me dérange. Il n'est pas toujours juste. Son personnage prend de l'intérêt, à travers la mort de son père par exemple. Sa relation avec Garance me plaît. Elle aussi est plutôt fraîche, assez décomplexée et Juliette Dol est naturelle dans son jeu. Il faut aussi reconnaître que Garance et Kelly permettent d'aborder un thème encore assez tabou à la télévision française : l'homosexualité féminine. On ne voit pas grand chose mais c'est déjà bien d'en parler. Le coming-out de Kelly était pas mal traité d'ailleurs. Quant au petit nouveau (il va rester combien de temps lui ?), Théo, je ne l'aime pas beaucoup. Dès le départ, on sent qu'il est louche. Puis je me souviens encore de Marion dire "C'est bon, il est écrivain, il ne doit pas avoir de problèmes d'argent !". Dans quel monde vit-elle ? De manière générale, quoiqu'en disent les producteurs, la série n'est absolument pas réaliste. Vivre dans une maison comme celle-là, à Paris, c'est juste impossible quand on a 25 ans, même en colocation. Puis dans l'ensemble, tout semble bien trop facile pour eux.


// Bilan // La Vie est à Nous pourrait être mille fois meilleure ! Il y a une bonne base, des personnages intéressants voire attachants, mais la plupart des intrigues ne suivent pas. Elles sont caricaturales et souvent dignes de Sous Le Soleil. Un traitement plus réaliste, plus proche de la vraie vie des jeunes, n'aurait pas fait de mal. Ou alors il aurait fallu assumer le coté idéaliste à fond et faire rêver. Plus de moments de comédie ne serait pas de refus non plus. Plus de folie peut-être... Il reste encore 12 épisodes avant la fin de la saison 1. Y'en aura-t-il une deuxième ? C'est assez mal parti au vu des audiences vraiment pas bonnes (12% de parts de marché les deux samedi passés).

10 janvier 2009

La vie est à nous [Interview]

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J'ai eu la chance d'interviewer pour le site Allociné Séries quelques acteurs de La Vie est à nous, ainsi que le producteur et le scénariste...

AlloCiné Séries : Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que "La vie est à nous" serait diffusée dans la case historique de "Sous le soleil" ?
Nicolas Berger Vachon (alias Nicolas) : Avec beaucoup d'humour ! Non... (rires) On l'a su il y a deux mois à peu près donc ça n'a pas joué sur l'écriture de la série. En termes de longévité, on espère avoir le même succès évidemment !

Peut-on faire un rapprochement entre les deux séries ?
Thomas Seraphine (alias Mathieu) : On a eu plus de liberté je crois. Les conditions de tournage ne sont pas les même. On a eu plus de temps pour tourner nos épisodes. Puis nous, les acteurs de la série, nous nous sommes vraiment impliqués. On n'a pas simplement récité nos textes appris par coeur. On y a mis un peu de nous.

La série s'inscrit-elle dans le renouveau de la fiction française dont on parle beaucoup en ce moment ?
Marc Chayette (producteur) : Oui, déjà ce n'est pas une série policière ! Le ton est résolument moderne, les thèmes traités et le langage des personnages est très actuel.

Avez-vous parfois improvisé au niveau des dialogues ?
Thomas Seraphine : Ils ont été tellement bien écrits par Stéphane Keller que l'on a pas eu à modifier nos textes ! Il nous est arrivé de changer deux-trois choses mais de là à parler d'improvisation, non.

Comment avez-vous choisi vos personnages, vous avez dû suivre un cahier des charges particulier imposé par la chaîne ?
Stéphane Keller (scénariste) : Non. Au début, il y a eu toute une période de tâtonnement où l'on ne savait pas très bien encore s'il s'agissait de la suite de La Vie devant nous ou d'une toute autre série. Ayant beaucoup travaillé sur la première série, dans ma tête, au début, il s'agissait des même personnages. Par la suite, quand on a changé leurs prénoms, j'ai pu passer à autre chose et ne plus penser aux premiers personnages mais bien aux nouveaux. Ceux-là sont plus matûres, leur psychologie est différente malgré des similitudes.

Pourquoi pas la suite de "La vie devant nous" justement ?
Marc Chayette : Il y avait un décalage d'âge donc on ne pouvait pas faire exactement une suite. C'est une suite sans en être une. C'est un spin-off, une série dérivée en quelques sortes. Puis il y a de nouveaux comédiens qui ont rejoint la première équipe et d'autres qui sont partis.

Comment définiriez-vous cette nouvelle série ?
Thomas Seraphine : Ce n'est pas une série manichéenne. Il n'y a pas les bons d'un coté, les méchants de l'autre. Tous les personnages font des erreurs à un moment donné. C'est à la fois grave et léger. C'est proche de la vie, la vraie. Les histoires ne sont pas trop extravagantes. Puis c'est moderne. On évoque les rencontres sur internet à travers mon personnage par exemple. La série est fine, bien ficelée.
Stéphane Keller : Les personnages sont vrais sans être caricaturaux. Puis sur 24 épisodes, ils ont le temps d'évoluer, de grandir. Ils deviennent de plus en plus riches intérieurement et de plus en plus attachants. De plus en plus soudés aussi malgré les disputes et les divergences d'opinion. Ils ne se polissent pas, ils prennent des aspérités.

Quelquepart, ils refusent tous de grandir, non ?
Stéphane Keller : C'est le propos de départ. Ils savent tous qu'il leur faut sauter le pas. Ils ne sont pas dupes. "Est-ce qu'on se met en couple ? Est-ce qu'on fait un enfant ? Profitons de nos derniers instants d'insouciance !" Voilà un peu leur état d'esprit. Ils sont tous dans une période de transition dans leurs vies. Ce moment un peu magique que l'on a tous vécu.
Marc Chayette : Il y a une vraie difficulté pour la nouvelle génération à entrer dans la vie active. Le chômage, trouver un logement... C'était la demande de la chaîne de traiter de ces sujets, d'être au plus proche des réalités. C'est aussi pour ça que l'on s'est démarqué de la première série. A l'époque, il s'agissait de jeunes lycéens du 16ème qui vivaient dans un cocon. Là on est dans un éclatement social. Ils doivent se débrouiller tous seuls. Ils n'ont plus papa maman derrière eux. La série est donc parfois légère mais toujours ancrée dans une réalité sociale.
Charlie Nune : C'est pas facile d'avoir 30 ans aujourd'hui. Tous les personnages réagissent différement face à cette réalité qui les opressent. Certains sautent le pas, d'autres refusent. Certains retournent même en arrière.

Y'a-t-il une scène qui vous a particulièrement marqué ?
Charlie Nune : Oui, le coming-out de Kelly par exemple. C'est une scène formidable, énorme en comédie et en émotion. Mais il y en a beaucoup d'autres. Certains épisodes sont mémorables.

Propos recueillis le 11 Décembre 2008 pour le site AlloCiné Séries

03 janvier 2009

La vie est à nous [1x o1/1x o2]

Majeurs et vaccinés // Nouveau Départ

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   Cela faisait 12 ans que TF1 diffusait chaque samedi aux alentours de 18h son fameux Sous Le Soleil et son générique composé par Pascal Obispo -qui ne s'en est jamais vanté- mais à partir du 3 Janvier prochain, c'est la révolution ! Lassés par les aventures de Caroline Drancourt, successivement chanteuse, avocate, cavalière et morte, ou de Jessica Lory, sucessivement serveuse, patronne de bar, aminatrice radio, maire de St Tropez, danseuse et j'en passe ? Bienvenue à La Vie est à nous, suite enfin euh spin-off enfin euh série dérivée, dirons-nous, de La Vie devant nous. Le pitch (celui du dossier de presse) est le suivant : C'est l'histoire de copains de lycée qui se sont perdus de vue et que la vie a réunis lors d'un mariage. Pourquoi alors ne pas reconstituer le groupe, renouer les amitiés, s'abandonner à l'amour et affronter ensemble les difficultés ? Entre petits drames du quotidien et comédie, entre rires et larmes : les angoisses, les espoirs, les enthousiasmes d'une bande d'amis au seuil de l'âge adulte. Pour Marion, Nico, Kelly, Alex, Matthieu et les autres, les années d'insouciance sont bien loin. Car à l'approche de la trentaine vient le temps des choix. Une nouvelle étape commence alors pour eux dans laquelle l'amitié devient une raison de vivre, une force pour affronter ensemble les épreuves de la vie.

   J'ai pu voir les deux premiers épisodes de la série et je ne suis vraiment pas emballé par le résultat. Pourquoi ?

1/ Parce que ce n'est pas une suite de La Vie devant nous, quoi qu'on en dise. Le patron de la fiction de TF1, André Bérard, a bien insisté sur le fait que ce n'était pas une suite mais un spin-off. Le souci, c'est qu'il doit ignorer le sens du mot spin-off. Ce n'en est pas du tout un. J'aimais beaucoup La vie devant nous même si les tous premiers épisodes n'étaient pas bons et les derniers, un peu moins réussis. Il y avait une très bonne dynamique, des comédiens globalement convaincants, des dialogues réalistes et parfois percutants, une excellente bande-son et des histoires pas toujours inspirées mais souvent plaisantes. C'était une série françaises pour ados comme on en avait jamais eu. TF1 a décidé de la diffuser pendant l'été 2002 à 19h et le succès n'a pas été au rendez-vous. Les diffusions se sont vite arrêtées et la série a trouvé une seconde jeunesse à partir de 2003 sur TF6, chaîne du câble qui la rediffuse en boucle depuis lors. TF1 s'est enfin décidé à rediffuser la série sur son antenne et les audiences ont été bonnes, d'où l'idée de cette "suite". Le problème, c'est que les personnages ont changé de noms et ne sont plus vraiment les même. Ce ne sont pas les même personnages quoi. Certains ont disparu, d'autres sont arrivés. On ne retrouve pas la même dynamique ni le même réalisme. Encore une fois, je n'ai visionné que les deux premiers épisodes, les choses s'arrangent peut-être -et je l'espère- par la suite ...

2/ Parce que les voix-off, c'est bien quand on sait les maîtriser ... Les producteurs ont dû se dire que c'était à la mode alors ils ont collé des voix-off aux débuts et fins d'épisodes. Ce n'est pas toujours le même personnage qui commente. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs. Mais ce qu'ils disent est absolument inspide et sonne faux. Les leçons de Mary-Alice Young ou les dyathribes de Meredith Grey ne sont pas toujours inspirées mais elles apportent quelque chose. Ici, celles de Nico, Alex ou Kelly ne valent rien.

3/ Parce que de bons acteurs. Et de mauvais aussi. Mon sentiment est très partagé concernant les acteurs. Certains se débrouillent bien et sont crédibles dans leurs rôles. Je pense à Guillaume Delorme notamment, qui a un peu plus de bouteille que les autres, ou encore à Marie Mouté, que l'on voit malheureusement très peu dans les deux premiers épisodes (alors qu'elle est censée être un des personnages principaux). Une des nouvelles, Charlie Nune, se débrouille même très bien. On la sent naturelle. Puis elle est très jolie. A contrario, Camille de Pazzis est ma bête noire. Déjà dans La Vie devant nous, je ne la trouvais pas bonne. 6 ans plus tard, elle ne s'est pas amélioriée. Le fait que je n'aime pas son personnage, qu'il s'appelle Inès ou Marion, joue peut-être. On nous la présente comme l'héroïne mais c'est certainement celle qui est la moins attachante. Puis on nous vante sans arrête qu'elle est magnifique alors que franchement, elle n'est pas si extraordinaire que ça. Question de goût je suppose. Nicolas Berger-Vachon n'est pas si mauvais mais ses dialogues sonnent régulièrement faux. Un peu gênant donc. Thomas Séraphine joue bien les mecs un peu coincés. On espère que Mathieu va se lâcher car pour avoir rencontré l'acteur quelques instants, il a l'air vraiment plus dans le délire. Dans une série comme celle-ci de toute façon, il vaut mieux que les acteurs soient proches de leurs personnages.

4/ Parce que les Stereophonics, c'était vachement mieux !!! Le générique de La vie devant nous était le titre More life in a tramp vest des Stereophonics. La série m'avait d'ailleurs permis de découvrir ce groupe que j'aime beaucoup aujourd'hui. Le générique de La vie est à nous est une production française tout ce qu'il y a de plus cheap. "Toutes ces annéééées n'ont rien changééééé" sera-t-il le nouveau "Souuuus le soleiiiiiilllll" ? Probable. Pas forcément enthousiasmant en 2009. Mais si la série marche, TF1 est sûr de vendre tout plein de singles ! Heureusement, la bande-son des épisodes est plutôt bonne avec de jolies découvertes indé.

Alors, on regarde ou on regarde pas ?

   On regarde ! A priori, La vie est à nous ne sera pas la série du siècle et elle ne renouvellera pas le genre de la série française. On est à mille lieux de Clara Sheller, de son brio et de son esthétisme, par exemple. Mais il y a une base intéressante qui ne demande qu'à être exploitée correctement. Plus de réalisme dans les scénarii et plus de diversité dans le casting seraient les bienvenues. Le premier épisode ressemble à s'y méprendre à celui de Sous le soleil (la mariée qui quitte son mariage en courant ...) mais sans le soleil. On est en droit d'espérer mieux 12 ans après ! Mais les personnages peuvent devenir rapidement attachants, d'autant que certains acteurs et certaines actrices sont craquants. Ca aide toujours. Guillaume Delorme en émoustillera plus d'un(e). D'ailleurs, il nous offre une vision resplendissante de son anatomie dans le second épisode. Je me demande si TF1 va laisser passer ça à 18h ??!! 24 épisodes ont été commandés, les deux derniers sont en tournage actuellement (il aura fallu deux ans pour tout tourner !!!). De quoi tenir jusqu'à l'été donc ...


Teaser

Teaser Alex (Guillaume Delorme)