Fringe [5x 09 & 5x 10]
Black Blotter // Anomaly XB-6783746
3 120 000 tlsp. // 3 020 000 tlsp.
Au risque de me répéter inlassablement, comme le fait d'ailleurs la série trop souvent, cette dernière saison de Fringe n'est pas satisfaisante du point de vue de l'action, mais elle l'est totalement du point de vue l'émotion. Ces deux nouveaux épisodes, qui nous rapprochent de l'assaut final, ne dérogent pas à la règle et nous offrent peu d'avancées au niveau du plan de Walter, mais encore des moments poignants. Je ressors désormais de mes visionnages de Fringe triste. Il y a quelque chose de profondément désespéré en elle qui est communicatif. C'est une ambiance, des couleurs froides, des regards désabusés... une grande mélancolie s'en dégage. En la matière, la scène de l'épisode Black Blotter au cours de laquelle Walter se repasse le film de son bad self était superbe, parfaitement réalisée et habitée par un John Noble au sommet de son art. Le retour du petit Observer de la saison 1 m'a aussi beaucoup touché, car j'ai toujours gardé un souvenir ému de ce personnage et de cet épisode, Inner Child. Je ne m'attendais pas à ce que l'enfant, nommé Michael désormais, prenne une place prépondérante dans les derniers instants de la série, mais l'idée me plait. Je regrette simplement de ne plus retrouver la même intensité dans l'émotion qu'il me procure. Je le trouve un peu trop... vide aujourd'hui. Peut-être parce que les scénaristes se sont reposés sur leurs acquis le concernant. Par exemple, son départ en laissant ses "parents" derrière lui n'était pas émouvant car on manquait d'informations sur leur relation. Qu'a-t-il changé dans leur vie ? Cela aurait mérité un focus plus important.
Mais il fallait garder du temps pour rendre cet épisode spécial, puisqu'il s'agissait de la bizarrerie délirante annuelle des auteurs. A nouveau, Walter était en proie à des hallucinations après avoir ingéré une substance dont lui seul connait l'existence, et il voyait une fée partout, ainsi que son ancienne assistante, Carla. C'était amusant, mais pas si différent des précédentes tentatives de ce type. Certains passages étaient un peu trop forcés à mon goût, pour le simple plaisir de faire dans l'absurde. On notera quand même qu'à idées visuelles équivalentes, Fringe se débrouille à peu près 10 000 fois mieux que Once Upon A Time... autre série tournée à Vancouver, avec un budget sans doute équivalent aujourd'hui. Enfin je dis ça... Peu importe. Sinon, on va sans doute me dire que je délire, mais j'ai vu dans cet épisode plusieurs hommages à Lost. La petite randonnée dans les bois avaient des airs de la série culte. Il était question d'une île, que Walter voyait magique. Mais on avait aussi une transmission radio, en boucle depuis des années... Bref, encore un épisode très sympathique, très touchant, mais qui fait du surplace.
L'épisode suivant, le dernier avant le triptique final, ne parvient pas à faire monter la pression comme il le faudrait. Il n'est pas banal, certes, mais il perd trop de temps à nous montrer Windmark, cet Observer qui devrait logiquement nous effrayer, mais qui nous laisse curieusement de marbre. C'est tout le problème de ces ennemis de toute façon : ils ne sont que sur un seul registre, qui n'en est lui-même pas vraiment un. Ils sont ennuyeux et ils ne font pas peur. Si le problème de cette saison ne devait se résumer qu'à une seule chose, ce serait à ça, bien avant un certain manque d'ambition et une utilisation des personnages hasardeuse. Encore une fois, Olivia et Peter ne servent que d'accessoires scénaristiques. Je ne parle même pas d'Astrid, dont le rôle ne se résume plus qu'à se faire désigner par Walter par un autre prénom que le sien. Un gimmick qui n'est plus vraiment drôle 5 ans plus tard, et qui n'honore pas franchement le personnage. Il n'y a que Walter finalement qui parvient, dans tous les épisodes, à être utile, brillant, inquiétant parfois... On sent que les auteurs aiment par dessus tout écrire pour lui, John Noble les inspire énormément. Et nous, on l'aime tellement ! De toute façon, cet épisode était celui de Michael, même s'il n'a encore pas fait preuve d'une grande vivacité, et surtout de Nina ! Lors de sa précédente apparition un peu plus tôt dans la saison, je pensais qu'on lui faisait nos adieux. C'est finalement dans cet épisode qu'ils ont lieu et d'une façon bien plus satisfaisante. Dire que j'ai été bouleversé ne serait pas assez fort. Nina n'a jamais été un personnage central, et j'ai souvent regretté qu'elle soit si peu utilisée, mais, au moins, cela lui a permis de toujours garder la même aura. Sa mort était à la hauteur du personnage : classe. Tout son speech face à Windmark, comparant les Observers à de vulgaires animaux, était grandiose. Blair Brown a parfaitement retranscris ce mélange complexe et paradoxal de résignation et de détermination chez Nina, prête à donner sa vie pour aider la Division Fringe et, peut-être, sauver le monde. Sa connexion avec Michael était aussi un moment très fort. C'est d'ailleurs avec elle, et seulement avec elle, qu'il a fait preuve d'humanité. Ma foi, c'était très beau. Quant à la révélation finale sur September, elle était inattendue et intéressante. Mais de là à relancer l'intérêt pour la phase finale, je ne suis pas sûr...
// Bilan // Pour cette dernière saison, Fringe n'est plus une série de science-fiction avec du coeur, mais un drama avec des touches de science-fiction. Ce que l'on aimait auparavant, c'était sa capacité à équilibrer les deux. Pourquoi avoir fait ce choix ? Peut-être parce que les personnages comptent bien plus que le voyage, et que ce qui restera de la série dans quelques années, quand on s'en souviendra avec émotion, ce sera Walter, Olivia et Peter. Pas les Observers, pas David Robert Jones, pas le Cortexiphan... pas en premier lieu en tout cas. Alors je me prépare à un final bouleversant, mais qui ne sera pas nécessairement à couper le souffle. C'est dans les larmes que toute cette histoire s'achèvera.
Fringe [5x 06, 5x 07 & 5x 08]
Through The Looking Glass And What Walter Found There // Five-Twenty-Ten // The Human Kind
2 470 000 tlsp. // 2 700 000 tlsp. // 2 710 000 tlsp.
C'est beau, mais c'est triste, et c'est chiant. Et c'est ainsi que je résumerai avec une pointe de déception ces trois épisodes de Fringe, qui nous rapprochent un peu plus de la fin et qui nous préparent paradoxalement très bien à son absence. Cette dernière saison n'est décidément pas à la hauteur. Les scénaristes misent tout sur l'émotion, sans doute parce qu'ils savent qu'ils ont toujours excellé en la matière, mais oublient de nous embarquer dans une aventure palpitante, étonnante ou singulière. Quoique sur ce dernier point, Through The Looking Glass... était très intéressant, à mi-chemin entre Inception et Matrix. Mais le concept aurait mérité d'être exploité plus à fond, et il s'en est encore dégagé de l'ennui, à mon grand désarroi. Nos héros se sont montrés très passifs, tout particulièrement Olivia. Il n'y a vraiment que Walter qui nous a fait du grand Walter, que ce soit dans ses vieux enregistrements ou au présent. Pendant quelques instants, le Walter instable, inquiétant, mauvais, a refait surface. Et c'était flippant. Et John Noble était grand. L'atmopshère très film d'horreur, les décors soignés, la réalisation impeccable sont autant d'éléments qui font que cet épisode était remarquable, mais a-t-il fait avancer quoi que ce soit au final ? Je n'ai pas tellement l'impression. Les clins d'oeil au passé, comme celui renvoyant au petit Observer de la saison 1 si touchant et si fascinant ou le retour du virus du tout premier épisode, sont des bonus appréciables. Mais ça s'arrête là.
Il y a deux enjeux maintenant dans la série, et pas des moindres : venger la mort d'Etta et sauver le monde. Cela aurait dû être suffisant pourtant pour faire monter la pression. Or, il n'y a pas vraiment de sentiment d'urgence dans tout ce qui se déroule sous nos yeux. La transformation de Peter est en tout cas un point d'intrigue intéressant, qui me passionnerait peut-être encore davantage si je trouvais Joshua Jackson plus convaincant. Il n'est pas mauvais, attention, mais il n'est pas incroyable non plus. Et là, il atteint ses limites. Son "imitation" des Observers n'est pas très réussie, mais c'est bien essayé. Au niveau des effets-spéciaux pour nous faire entrer dans la tête d'un petit bonhomme chauve, je suis encore impressionné par ce qu'ils réussissent à faire avec un "petit" budget. Pas un centime n'est perdu. C'est de l'art ! Dans Five-Twenty-Ten, l'accent est surtout mis sur Nina Sharp, jusqu'ici la grande absente de cette saison. Elle méritait bien son épisode à elle, son dernier sans doute. Chacune de ses scènes m'a beaucoup touché, que ce soit lorsqu'elle revoit Olivia ou lorsqu'elle est confrontée à l'ancien Walter. On sent tout le poids du passé, des douleurs accumulées, des erreurs commises... Pour une fois, la relation entre Nina et Bell est évoquée avec plus de clareté grâce à une photo d'elle plus jeune, qu'il a gardée dans son coffre fort comme s'il s'agissait de l'un de ses plus grands trésors. Et c'est sans doute le cas. Le peu de coeur qui lui restait, il l'a offert à elle. C'était touchant et inattendu. J'ai aussi beaucoup aimé la fin de l'épisode sur la chanson de David Bowie "Man Who Sold The World". C'est la deuxième fois qu'on nous fait le coup cette saison, et ça a encore marché. Tant pis si ça ne ressemble pas vraiment à Fringe d'avoir recours à la musique pour sublimer les émotions. Ce n'est pas comme si elle en avait vraiment besoin de toute manière...
Dans The Human Kind, Olivia reprend enfin du poil de la bête et redevient la femme d'action que l'on a tant admiré dans les quatres saisons précédentes. Sa mission est de récupérer un aimant qui l'attend depuis 20 ans dans une ferme reculée. Elle se retrouve alors confrontée à une medium incarnée par l'excellente et trop rare Jill Scott qui sait qui elle est, quelle est sa souffrance, ce qui donne lieu à quelques dialogues savoureux, tendres et émouvants, qui n'apportent aucun élément nouveau en soi mais qui aident peut-être Olivia à trouver les mots justes lorsqu'elle se retrouve face à un Peter toujours en pleine transformation, sur le point de perdre sa faculté de ressentir, de se souvenir et tout simplement d'aimer, ce qui fait qu'il est humain. Sa force en somme, face aux robotiques Observers. Mais ce petit détour s'est quand même révélé décevant. Un climat de suspicion et de dangerosité a été installé un peu pour rien. Ce n'est qu'ensuite que ça se complique vraiment pour Olivia. Elle se fait capturer et nous sort alors l'artillerie lourde pour s'en sorti, comme au bon vieux temps. La "balle qui a sauvé le monde" et qui renvoit directement à Etta est encore une fois celle qui lui permet de s'en sortir indemne. Mais sans son super stratagème digne de Macgyver, elle serait entre les mains de Windmark. Pendant ce temps-là, le jeu du chat et de la souris entre Peter et son ennemi juré ne m'a pas particulièrement passionné. Ce n'était pas non plus hyper tendu. Les petites expériences de Walter manquaient de piquant, mais elles avaient de l'intérêt pour nous expliquer comment fonctionne le cerveau des Observers. Never too late. Et la fin, comme d'habitude, était superbe. Le "I Love You" d'Olivia m'a donné des frissons et ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Tout compte fait, Peter ne se transformera visiblement pas en petit homme chauve. Le sauvetage de la Terre ne peut donc plus que passer par le plan de Walter, qui tarde à montrer son efficacité...
// Bilan // Je la voulais autrement cette dernière saison de Fringe. Plus intense. Grandiose. Elle parvient surtout à être bouleversante. J'aimerais pouvoir dire que ça me suffit, mais ce n'est pas le cas. Elle n'est pas que ça et ne peut pas nous quitter comme ça.
Fringe [4x 18 & 4x 19]
The Consultant // Letters Of Transit
2 840 000 tlsp. // 3 080 000 tlsp.
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The Consultant. Le petit être sensible que je suis a été très touché par cet épisode, porté avant tout par ses acteurs. Ce ne sont peut-être que des "petits moments" mais, mis bout à bout, ils forment une ligne constante d'émotion qui soutient à merveille les délires mythologiques de Fringe. Je pense ainsi à Walter qui s'exclame avec un sourire gigantesque "There's My Son! And His Girlfriend!". Je pense à la complicité de Peter et Olivia qui se lit sur leurs visages dans la scène qui suit alors que l'enquête commence et que à quoi ils doivent faire face ne prête pas franchement à sourire. Ils sont encore dans leur bulle. Il leur faut encore un instant pour en sortir. Je pense aussi à Astrid, très heureuse de revoir son alter, et qui lui offre un cadeau qui la ravit. Et puis bien sûr, il y a la peine de FauxLivia d'avoir perdu son partenaire. Et celle de FauxBroyles, forcé à se rendre afin de protéger son fils. Cela faisait un moment que cette histoire n'avait pas été revisitée. Elle explique parfaitement le double jeu du personnage, qui n'est donc pas un shapeshifter, et elle refléte à merveille, bien que trop facilement, le combat passé et quelque part toujours présent de Walter à l'égard de son fils. Tout cela m'a ému. Et puis j'ai beaucoup ri aussi grâce aux réfléxions de Walter. Mais est-ce bien encore utile de le préciser ?
D'un point de vue structurel, cet épisode nous offre enfin l'occasion de suivre une enquête réellement menée entre les deux univers. On se dit que c'est un peu dommage de ne pas en avoir saisi l'opportunité plus tôt. Ca nous aurait évité des cas tristement redondants et ennuyeux. Excellente idée donc que ces personnes qui subissent les chocs et les blessures de leurs alters egos de l'univers d'en face. Bien évidemment, les auteurs ont tendance à rapidement faire passer l'investigation au second plan pour se concentrer sur les personnages mais ce n'est pas bien grave dans le fond. Pas cette fois en tout cas. Au final, la même question se pose que depuis plusieurs épisodes : quel est le véritable but de David Robert Jones ? S'il cherche à détruire les deux univers alors on peut parler de suicide ! Que va-t-il se passer pour lui ? Il sait déjà qu'un troisième univers peut l'accueillir ? Ou s'agit-il d'une fusion ? A quoi lui servirait son armée d'hybrides de toute façon sans un monde qui lui appartiendrait ?
Letters Of Transit. Chaque saison, Fringe, pour sa 19ème ou 20ème pièce, pousse le délire encore un peu plus loin qu'à l'accoutumée. La saison précédente, les personnages se retrouvaient transformés en cartoon. Celle encore d'avant, ils chantaient (sort of). Mais cela n'avait pas de véritable conséquence sur la suite des événements. C'était une parenthèse. Cette fois, c'est un voyage dans le futur qui nous attendait, mais pas n'importe quel futur : un futur où les Observers ont arrêté d'observer pour prendre le pouvoir ! S'agit-il du "vrai" futur ? D'un futur alternatif ? Il y a peu de chance pour qu'il se réalise. On ne nous le montrerait pas sinon ! Mais c'est un twist intéressant qui aura semble-t-il des conséquences. On imagine mal qu'il faille ne prendre ça que "pour le fun". Une petite partie de moi a envie de croire que c'est à cela que la saison 5 de Fringe pourrait ressembler si elle venait à être commandée (chose qui, selon les dernières rumeurs et contre toutes attentes, devrait bel et bien arriver). Imaginez une saison 5 -plus courte de préférence- où toute la bande est réunie pour littéralement sauver le monde ? Ca me plairait beaucoup. Et me voilà à espérer une saison 5 maintenant alors que je m'étais très bien fait à l'idée que la série puisse nous quitter cette année ! Ces scénaristes sont fous ! Ils sont incroyables !
Ce qui était le plus risqué dans cet épisode au fond, c'était d'en confier les rênes à deux nouveaux personnages, seulement accompagnés d'un Walter très affaibli et à la mémoire encore plus défaillante que quand on avait fait sa connaissance la toute première fois (ce qui a empêché l'épisode de véritablement démarrer dans les 15 premières minutes). C'était un plaisir de retrouver Henry Ian Cusick alias le Desmond de Lost dans ce rôle qui lui allait parfaitement. Georgina Haig s'est également super bien débrouillée. Une super découverte. D'ailleurs, le fait qu'elle ne soit dans aucun projet de la saison prochaine me fait dire que les producteurs se la sont réservés en cas de renouvellement... Ce n'est pas de sa faute à elle mais j'ai tout de suite deviné qu'elle était la fille de Peter et d'Olivia. Et rien à voir avec son prénom Henrietta, version féminine de Henry, le prénom du supposé fils de Peter selon September. Je n'y ai pensé qu'après. Je sais pas, ça se sentait. Ce n'était pas du tout finement amené. Pas grave : l'émotion était présente quand même au moment de la révélation à la toute fin de l'épisode. Sinon, la Nina Sharp aux cheveux blancs était d'une classe folle ! Et le générique spécial : super ! (ils se cassent le cul quand même, c'est très appréciable). Et euh... what the fuck ?! Bell est ENCORE vivant ? Il ne mourra donc jamais...
// Bilan // Deux épisodes de Fringe de haute volée : le premier parvenant avec brio à casser la routine et utiliser la configuration de la saison au mieux; le second en réinventant une fois de plus la série mais de manière bien plus convaincante que la dernière fois, au point de vouloir qu'elle continue encore... et ce sera le cas puisque la FOX vient d'annoncer la commande d'une ultime saison de 13 épisodes !
Fringe [4x 13 & 4x 14]
A Better Human Being // The End Of All Things
3 000 000 tlsp. // 3 080 000 tlsp.
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A Better Human Being. C'est fou comme les scénaristes de Fringe manquent d'idée désormais quand il s'agit de proposer un case of the week un peu original et prenant. Certains, bien que classiques, avaient quand même réussi à me convaincre d'une manière ou d'une autre, soit par leur déroulement surprenant, soit par le parallèle tracé avec certains membres de l'équipe et l'émotion qui pouvait en découler. Mais celui de cet épisode n'avait absolument rien quel que soit le niveau de lecture. L'idée était basique (un schizophréne qui entend les voix de meurtriers... mouais). L'enquête était sans surprise et franchement ennuyeuse. J'attendais le moment où il allait se passer un truc un peu choquant, un peu fou. Ce moment n'est jamais arrivé. Une seule scène avec Astrid a trouvé grâce à mes yeux. La conclusion a en plus été totalement bâclée, passée au second voire troisième plan. Et ça devient une très mauvaise habitude de la série... Tout l'intérêt de cet épisode qui, je le précise, n'était pas mauvais, reposait entièrement sur les épaules de Peter et Olivia. Les voir "retomber amoureux" d'une certaine manière était très émouvant. Voir Olivia se souvenir pas à pas, surtout. Anna Torv était à nouveau parfaite. Mine de rien, on commence à s'habituer à ce monde alternatif, à s'y sentir comme chez nous. Il faut dire qu'il est tout simplement de moins en moins différent de celui que l'on connait. On doit toutefois faire face à un Walter particulièrement énervé, mais c'est un changement -forcément provisoire- qui n'est pas désagréable, au contraire même. Il en va de même pour cette Nina-là, plus inquiétante que jamais, plus intéressante aussi... Est-ce Nina-nate ? Un shapeshifter ?
The End Of All Things. Les titres des épisodes de Fringe rendent parfois encore plus impatient que les cliffhangers ! Dans ce cas précis, l'enlèvement conjugué d'Olivia et de Nina suffisait à faire monter la pression d'un cran supplémentaire mais un mystérieux The End Of All Things ne pouvait qu'entourer cet épisode d'une aura particulière. On peut facilement le faire entrer dans le top 3 des meilleures pièces de cette saison 4 -qui n'en regorge malheureusement pas autant qu'on le voudrait- même si je suis très reservé sur une partie centrale : la révélation sur les Observers. On attendait de connaître leur véritable idendité depuis tellement longtemps... On savait finalement presque tout. Ils viennent d'un futur très lointain mais sont humains, bien humains et voyagent à travers le temps pour témoigner des événements importants que notre monde a connu, de sa naissance jusqu'à... jusqu'à quoi au juste ? Mais s'il n'y avait que la réponse qui était décevante... Il y a aussi la mise en scène ! Les effets n'étaient pas très à mon goût et je n'ai pas trouvé Joshua Jackson et l'interpréte de September justes. Il n'y a que le passage avec le petit Henry qui m'a touché. Je me suis d'ailleurs demandé pendant un moment si September n'était pas tout simplement Henry... Je pense que c'est une théorie pas totalement stupide, mais y'a-t-il vraiment une théorie à bâtir sur sa véritale identité ? Probablement pas. On sait maintenant tout ce qu'il faut savoir sur lui, et sur eux. Au-delà de ce passage décevant, l'aspect très Saw de l'enlèvement -grâce au génialissime David Robert Jones- et le clin d'oeil très appuyé à l'excellent épisode de la saison 1 (le meilleur ?) Ability étaient jouissifs. La torture de Nina notamment. Pour le coup, la mise en scène était là vraiment parfaite. La prise de décision finale de Peter avait de quoi bouleverser. On ressent forcément beaucoup d'empathie pour cette Olivia que l'on a appris à aimer mais ce n'est pas la nôtre, ce n'est pas la sienne non plus. Il faut la retrouver, il faut retourner à la maison !
// Bilan // Deux épisodes mythologiques très forts. Le premier a été gâché par la partie procédurière ennuyeuse au possible. Le second, s'il n'a pas été gâché, a été en tout cas légèrement abîmé par une scène importante, attendue depuis longtemps, qui n'a pas été à la hauteur des espérances. Pourtant, malgré ces défauts, ils s'inscrivent aisément dans ce que la saison 4 de Fringe a eu de meilleur à nous offrir jusqu'à maintenant. Un nouveau grand arc s'ouvre et nous amènera jusqu'à la fin de la saison et peut-être de la série... Le "We have to go back" de Lost se transforme ici en "I have to go home", le nouveau leitmotiv de Peter. Et on est tous derrière lui !
Fringe [4x 08 & 4x 09]
Back To Where You've Never Been // Enemy Of My Enemy
2 870 000 tlsp. // 3 190 000 tlsp.
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Je n'ai plus aucune excitation à l'idée de regarder un nouvel épisode de Fringe. C'est dramatique. Enfin, je n'avais plus aucune excitation pour être précis, car ces deux nouveaux épisodes, et surtout le second, relancent un peu la machine, aussi imparfaite soit-elle devenue. En laissant tomber, au moins pour cette fois, les intrigues loners redondantes, on a forcément tout à y gagner. A ce stade de la série et en sachant qu'elle n'en a plus pour très longtemps à vivre, autant entrer dans le vif du sujet semaine après semaine plutôt que se perdre en digressions, même si elles sont souvent efficaces. Pour la première fois cette saison, l'émotion a pu prendre une large place dans le récit en grande partie grâce aux interventions d'Elizabeth que ce soit dans le premier épisode avec son "fils" Peter ou dans le second avec son "mari" Walter. Orla Brady était excellente, à la hauteur de John Noble (ce qui n'est pas chose aisée, on en conviendra tous). On découvre d'ailleurs avec beaucoup d'intérêt un nouveau Walter dans le monde alternatif, beaucoup plus touchant et sympathique. La réunion des deux univers a permis quelques notes d'humour bienvenues, notamment lorsque les deux Lincoln se retrouvent face à face. Cela participe aussi à la confusion ambiante. Il faut parfois bien s'accrocher pour suivre cette histoire qui est devenue très complexe, d'autant que les auteurs ne cherchent jamais vraiment à nous tenir par la main. Ils ne nous ménagent pas. Ils nous accordent une belle confiance, méritée.
Après avoir découvert avec surprise que Nina Sharp dans cet autre univers n'était pas celle que l'on croyait, on apprend avec peut-être encore plus de stupeur que Broyles est un agent double ! Si dans deux épisodes on découvre qu'Astrid est elle aussi une manipulatrice, on pourra dire que tout part en vrille ! Mais en attendant, David Robert Jones, un des personnages cultes de la série, sans doute le plus grand et "beau" méchant de la mythologie Fringienne, fait son grand retour, plus flippant que jamais. Ce qui se passe pour nous téléspectateurs, c'est que nous savons de quoi il est capable. On partage cela avec Peter, le seul personnage à être au courant de ses agissements passés. Une grande tension entoure chacune des apparitions du personnage et le fait qu'il collabore avec Nina est extrêmement surprenant car on l'imagine mal être à la botte de cette femme. Quel est leur arrangement au juste ? Nina serait-elle encore plus puissante que lui ? Au milieu de tout ça, la romance passe au second plan mais ce n'est pas vraiment un problème. On ne regarde pas vraiment Fringe pour ça, à la base, après tout...
// Bilan // La saison 4 de Fringe regagne peu à peu en intérêt. Je n'ai pas encore retrouvé la série que j'ai tant aimé à ce stade mais elle n'est plus très loin. Je m'inquiète quand même un peu : Peter n'a pas l'air d'être prêt à retourner dans le monde initial tout de suite. Et s'il faut attendre pour cela la fin de la saison, donc sûrement la fin de la série, c'est un peu moche...
Fringe [4x 07]
Wallflower // 2 880 000 tlsp.
Cette saison de Fringe, sachant qu'elle risque très fortement d'être la dernière, n'est-elle pas en train de se transformer en temps perdu ? Le fait d'avoir "rebooté" la série pouvait paraître alléchant au début mais, 7 épisodes plus tard, il semble clair que c'était une mauvaise idée. On a dû mal à reconnaître nos personnages. Notre connexion avec eux, établie pendant trois ans, n'existe plus vraiment. Il reste Peter, c'est vrai, qui est notre seule "constante" mais est-ce suffisant pour se sentir encore concerné par toute cette histoire complexe ? Je n'ai ressenti qu'une légère excitation en découvrant le cliffhanger. Pourquoi ? Parce qu"Olivia n'est plus tout à fait la nôtre et parce que cette Nina ne m'inspire rien que ce soit de façon négative ou positive. C'est un personnage qui a toujours été mystérieux et j'ai l'impression qu'il le restera jusqu'au bout, sans avoir dévoilé le quart de ce qu'il avait dans le ventre. Cela dit, la scène où elle parle à Olivia de son "choix" était tout à fait émouvante. Le talent de Blair Brown n'a jamais été exploité à son potentiel maximum. Peut-être qu'il le sera enfin dans les prochains épisodes. Son double jeu a au moins le mérite de lui redonner un semblant d'intérêt. Reste à voir ce que les scénaristes ont prévu pour elle. Si elle n'est qu'une intermédiaire, une fois de plus, ce serait du gâchis...
L'enquête du jour était très réussie dans l'ensemble. Oh, classique, avec encore un thème déjà traité dans la série plus d'une fois, mais il ne faut plus rien attendre de ce coté-là, je le crains. Il faut croire que la Fringe Division n'a pas l'ampleur des X-Files. J'ai d'ailleurs trouvé que le cas de "l'homme invisible" sonnait très X-Filien. Ils ont sans doute fait quelque chose dans ce genre. C'est sûr même. Comme d'habitude, Fringe s'en est très bien sortie pour se distinguer, ajoutant une dimension mythologique en remettant en scène les agissements douteux de Massive Dynamics. Peter était absent de l'investigation mais l'agent Lincoln Lee l'a remplacé dignement ! Et dans le coeur d'Olivia aussi, puisqu'il y prend une place de plus en plus grande. Difficile de s'attacher à leur potentiel couple quand on a connu le duo Olivia/Peter. Mais je les aime bien quand même ensemble...
// Bilan // Alors que l'on ignore si le nouveau monde dans lequel Olivia et les autres vivent est celui dans lequel ils évolueront jusqu'au bout de la saison et, peut-être, de la série, il n'est pas aisé de se sentir concerné par tout ce qui arrive... Fringe quitte l'antenne quelques semaines sur un cliffhanger qui n'était pas celui prévu par les scénaristes -la FOX ayant décidé de reporter le 8ème épisode à Janvier- mais, faute de mieux, il parvient quand même à piquer notre curiosité !
Fringe [3x 16]
Os // 3 8oo ooo tlsp.
Ai-je aimé cet épisode ? Non. Etait-il mauvais ? Non. Il était simplement plus classique que jamais, avec une mécanique trop bien rodée et trop peu de surprises en cours de route. L’affaire de la semaine – des voleurs qui défient la loi de la gravité – m’a franchement ennuyé pour toutes ces raisons. L’investigation scientifique parallèle de Walter n’a fait qu’alourdir le propos, là où il l’allège habituellement. Ca manquait d’humour. Et puis j’en ai un peu marre que tout se rapporte toujours, le concernant, à la perte de Peter et les conséquences que cela a eu sur lui et surtout sur l’univers dans son ensemble. Je sais bien que c’est au centre même de l’histoire de la série aujourd’hui mais il y a peut-être des manières plus subtiles de l’évoquer. On peut aussi de temps en temps parler d’autre chose, non ? Une parenthèse ne ferait pas de mal à ce stade, alors que le final approche à grand pas. Une pause avant la dernière ligne droite… Heureusement, la toute première scène de l’épisode était super fun, en présence de Jorge Garcia s’il vous plait. Un clin d’œil qui fait plaisir.
L’élément le plus intéressant de l’enquête réside dans les deux dynamiques Peter/Olivia et Walter/Nina. La première ne me perturbe plus. Je la trouve même super mignonne et on n’a jamais vu notre Olivia aussi rayonnante. Je crois qu’il faut en profiter, ça ne durera pas pour toutes les raisons que l’on imagine... La seconde est plus étonnante, car sous-jacente depuis le début de la série mais rarement exploitée. Le moment est peut-être venu. Il n’y a pas que du profond respect et de l’admiration entre eux. Il y a au moins une amitié très forte. Et de l’amour ? La nouvelle obsession de Walter, qui veut réveiller l’esprit de William Bell, me laisse quelque peu circonspect. Encore plus le cliffhanger lorsqu’Anna Torv se lance dans une imitation de Leonard Nimoy, assez réussie mais ridicule dans l’intention. Les scénaristes ne sont j’espère pas en train de sauter le requin…
// Bilan // Je crois qu’on est tombé sur un « os ». Banal, ennuyeux parfois, cet épisode de Fringe aurait été correct en saison 1. En saison 3, il est plus difficile à digérer. La série a pris une trop grande ampleur pour se contenter de si peu.
Fringe [3x 14 & 3x 15]
6B // Subject 13
4 o2o ooo tlsp. // 4 o2o ooo tlsp.
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6B. Je n'avais pas oublié combien un épisode stand-alone de Fringe pouvait être fort, mais, ces derniers temps, rien n'était fait pour me le rappeler. J'ai reproché aux épisodes précédents des enquêtes peu passionnantes et baclées afin de laisser plus de place aux bouleversements amoureux et aux sentiments paradoxaux d'Olivia et de Peter. Cet épisode-ci a réussi à combiner les deux avec brio, et avec poésie. Car le fait paranormal du jour est né, comme souvent, d'un amour si fort qu'il a tout dévasté sur son passage. Il a créé une faille interdimensionnelle, qui nous ramène à la mythologie de la série. C'est évidemment très beau, surtout lorsque la vieille dame, incarnée par l'excellente Phyllis Somerville (Marlene dans The Big C), retrouve le temps d'un instant son mari, enfin celui de l'autre monde, et lui parle, avant de le laisser partir pour de bon. Le plus intéressant dans tout ça, c'est certainement la réflexion que mène Walter, puisqu'il se rend compte que le seul moyen à l'heure actuelle d'empêcher la création de ces failles est l'ambre. Et c'est précisément la solution qu'a choisie Walternate, face à un événement équivalent. Est-il alors aussi mauvais que l'est supposément Walternate? Toutes ces questions nous conduisent nous, téléspectateurs, à revoir notre jugement initial sur cet autre monde, pour lequel il ne faudrait peut-être pas avoir de la haine mais de l'empathie. Ces autres "nous" ne tentent-ils tout simplement pas de survivre, plongés dans une situation catastrophique ? On peut évidemment étendre cette réflexion au monde dans lequel nous vivons, à ces pays éloignés du nôtre, à ces gens que nous ne comprenons pas forcément mais qui ne vivent pas ce que nous vivons, qui n'ont pas notre chance... Cet épisode n'oubliera évidemment pas de confronter Olivia à Peter, lequel réclame un dialogue tandis que l'autre fuit. Le baiser, on l'a eu. La suite logique aussi, mais tout en sobriété et en non-dit. Une main qui se tend, un escalier que l'on monte et une caméra qui s'éteint.
Subject 13. Il y a un an, nous découvrions à l'aide de l'excellent épisode 16 de la saison 2, simplement nommé Peter, les circonstances de l'énlèvement du petit garçon, arraché de son monde par un père ravagé par la douleur. Un an plus tard, les scénaristes de Fringe nous offrent la possibilité de découvrir ce qui s'est passé six mois après, alors que Peter s'est remis de sa maladie. Il n'est pas heureux pour autant. Déraciné, il a conscience de ne pas être à sa place. Il veut quitter ce monde, mourir. Il fugue, se jette à l'eau, glacée, mais sa mère, qui n'a plus la force de se battre, est là pour le sauver in extremis. J'ai trouvé les acteurs extrêmement justes dans cet épisode, en particulier Orla Brady alias Mme Bishop, le petit garçon qui joue Peter et surtout la petite fille qui joue Olivia. Le rythme avait beau être lent, leurs prestations étaient suffisamment fascinantes pour nous accrocher. Et je ne parle même pas de John Noble, excellentissime comme à son habitude. Et puis l'alternance entre notre monde et Over There a été très bien gérée. Ce retour dans le passé n'était pas gratuit, puisqu'il nous a appris plusieurs choses importantes. D'abord que Peter et Olivia s'étaient déjà rencontrés lorsqu'ils étaient enfants. Ce n'est pas si surprenant mais les voir ensemble m'a véritablement ému. Peter est un peu le repère d'Olivia, et inversement. Le concept d'âme-soeurs n'a probablement jamais eu autant de signification que dans Fringe. La scène au milieu des tulipes blanches était magnifique. Nous avons également eu confirmation que c'est la souffrance vécue par la jeune Olivia et infligée par son beau-père qui l'a rendue si spéciale, au-delà des expériences qui ont été effectuées sur elle. Elle nous a aussi montré que ses pouvoirs pouvaient être encore plus grands qu'on ne l'imaginait. C'est habile de faire revenir ce beau-père dans l'histoire. Je suppose que ce n'est pas anodin et qu'il réapparaîtra dans le présent avant la fin de la saison. On n'a plus entendu parler de lui depuis la saison 1... Et puis, cet épisode nous a aussi appris quelque chose d'essentiel : Walternate était doué de compassion bien avant que son fils ne lui soit retiré. Il n'a jamais été un monstre. Le dilemme entre se servir d'Olivia pour ses grandes inventions et la protéger était très significatif. C'est après qu'il est devenu mauvais, en particulier quand il a découvert le principe de la faille interdimensionnelle. Le parallèle entre les deux mères de Peter est intéressant aussi : l'une se bat, l'autre baisse les bras (choisir l'alcool était une solution de facilité, je le regrette). Bref, c'est ainsi que la bataille entre les deux mondes est née. Nous avons désormais, il me semble, toutes les clés en main pour la comprendre. Qu'elle commence vraiment, maintenant !
// Bilan // Une fois de plus, Fringe m'a laissé sans voix, presque tremblant, face à l'envergure qu'elle a désormais prise, face à sa profondeur. Quelle grande série !
Fringe [3x 12 & 3x 13]
Concentrate And Ask Again // Immortality
3 7oo ooo tlsp. // 4 1oo ooo tlsp.
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Lorsque Fringe se mue en soap-opera, c’est toutes mes croyances qui sont bouleversées. Cette série fantastique, dans tous les sens du terme, serait-elle encore plus riche que prévu ? Je déplorais, lors des épisodes se déroulant dans le Monde Parallèle, que la plupart des personnages manquaient d’épaisseur, à l’exception de FauxLivia et de Broyles sur le tard. Le tir est rectifié grâce à l’épisode Immortality qui nous prend par surprise en ayant lieu Over There, alors que l’on croyait s’en être éloigné pour quelques temps, et qui invente une nouvelle dynamique au sein de la Fringe Division tandis que Broyle est porté disparu (mais mort à notre connaissance). Ainsi, l’agent Lee assure l’intérim et se la joue plutôt cool, ce qui apporte un peu d’humour à une série qui en manque parfois dès que l’on s’éloigne des facéties de Walter. Sa complicité avec FauxLivia est parfaitement exploitée. Charlie est également dans les parages, et on le retrouve avec plaisir, mais, à l’exception d’une scène avec une scientifique charmante et farfelue, il se contente d’enquêter. Efficacement, certes. On attend toujours un peu plus de lui, d’autant qu’avant sa mort dans notre Monde, les scénaristes commençaient à explorer son intimité. Mais c’est celle de FauxLivia qui est plus que jamais mise en avant.
Alors que l’on scrute le moindre changement dans l’attitude de la jeune femme depuis son retour parmi les siens, c’est une révélation étonnante qui vient tout emporter : elle est enceinte ! Et pas de son petit-ami, Frank, qui bénéficie lui aussi pour l’occasion d’un portrait approfondi, mais de… Peter. Forcément. L’idée est excellente et se marie parfaitement avec l’ensemble des éléments développés depuis le début de la saison. Et pout ne rien gâcher, Walternate montre à cette occasion un peu d’humanité. L’idée d’avoir un petit-fils le réjouit et le motive plus que jamais à faire revenir Peter près de lui, près de son futur enfant et près d’une FauxLivia sans doute tombée amoureuse lors de son escapade Over Here. Olivia aussi est raide dingue de Peter et le lui fait clairement savoir dans l’épisode Concentrate et Ask Again. Elle n’obtient pas la réponse attendue mais la tendresse que Peter a pour elle se lit dans ses yeux et les mots ne sont pas nécessaires. Cela dit, il est évident aussi qu’il n’a pas oublié FauxLivia. L’heure est donc à la remise en question pour notre héroïne, il va lui falloir clairement se battre pour ne pas le perdre, et ça ne se jouera pas qu’au niveau des sentiments.
Au beau milieu de toutes ces préoccupations d’ordre sentimental, les scénaristes bâclent un peu les enquêtes, à la fois trop classiques et simplifiées à l’extrême pour ne pas prendre trop de temps d’antenne. Celle du premier épisode a un lien fort avec la mythologie de Fringe puisqu’il y est question de Cortexiphan. Mais on n’apprend absolument rien de nouveau à cette occasion et l’ambition fait défaut. Le but avoué est de faire prendre conscience à Olivia de ses erreurs passées en comparant son histoire à celle de ce sujet qui a été exposé au même traitement et aux mêmes souffrances qu’elle pendant son enfance. L’affaire du second épisode est surtout dégueulasse, mais pas particulièrement passionnante. Et encore, il faut avoir une dent contre les insectes. Ce qui n’est pas vraiment mon cas.
// Bilan // Les enquêtes, faibles comme rarement, sont rattrapées par les relations entre les personnages principaux, toujours plus complexes et plus profondes. Fringe poursuit son évolution générale en oubliant par moment sa formule de base, qui a pourtant participé à son succès.
Fringe [3x 11]
Reciprocity // 4 6oo ooo tlsp.
La Doomsday Machine. Pardon mais je trouve que ce nom est un peu ridicule tant il est grandiloquent. Mais peu importe, nous avons fait sa rencontre et il faut avouer qu'elle est impressionnante. J'avais quand même la désagréable sensation par moment de me retrouver dans Stargate SG1 mais sans la porte des étoiles. C'est assez perturbant étant donné que je déteste cette franchise (interminable). Il y a un peu de ça, mais beaucoup de Fringe surtout et c'est l'essentiel. Les scénaristes ont réussi, une fois de plus, à partir sur une base simple et classique pour nous amener petit à petit vers quelque chose de plus surprenant et de plus profond. Les changements survenus dans le comportement de Peter m'ont laissé perplexe, dans le bon sens je précise. Je ne suis pas sûr d'avoir compris ce qu'il cherchait à faire. Mais il a l'air déterminé et il a plus que jamais un rôle à jouer. La machine ne répond pour le moment qu'à sa présence. La scène d'ouverture avec le nez qui saigne et l'électromagnétisme m'a évidemment évoqué les dernières saisons de Lost. Les enjeux ne sont toutefois pas la même et ils sont surtout plus clairs : c'est la destruction du monde qui est à venir. Peter sera-t-il, à la toute fin, le grand sauveur de l'humanité ? Si oui, qui aurait imaginé au début de la série que l'on partirait un jour dans de tels délires ? Si Peter est en train de basculer dans le coté obscur de la force, en témoigne son regard presque effrayant en fin d'épisode, Olivia gagne en sérénité en comprenant que FauxOlivia lui ressemble finalement beaucoup et que tout ce qui a pu se passer avec Peter est compréhensible, logique et pardonnable. Si lui n'était pas préoccupé par d'autres considérations, peut-être que l'on aurait pu avoir plus qu'un sourire complice... Un baiser... Je m'étonne moi-même à l'espèrer... Je me désespère.
Plus que dans n'importe quel autre épisode, j'ai beaucoup aimé les scènes qu'Astrid a partagé avec les uns et les autres, que ce soit avec Olivia, et les sages conseils qu'elle lui a donné, avec Walter, et ce mélange habituel d'émotion et de comédie, ou avec Broyles, et ce geste qui prouve qu'il lui fait confiance. Je commence à croire à nouveau en une Astrid utile, capable de grandes choses. J'aimerais pouvoir en penser autant de Nina Sharp mais elle perd au fil des épisodes de son mystère et de son charisme. A force de la cantonner à un rôle si peu fourni, ce n'est pas très étonnant. Elle sert toujours d'intermédiaire scénaristique entre William Bell et Walter Bishop (je remarque pour la première fois qu'ils ont les mêmes initiales). Une place qui est visiblement condamnée à ne pas évoluer. Du coté de Walter, on assure le quota de comédie avec son incarnation du chimpanzé et on avance dans la mythologie en émettant l'hypothèse qu'il pourrait retrouver tous les morceaux perdus de son cerveau et briller ainsi encore un peu plus. Mais si cela signifie que l'on perdra aussi sa maladresse, je crois que je n'en veux pas. Maintenant, j'imagine que pour un équilibre des forces, face à Walternate, ce serait la meilleure chose qui puisse arriver...
// Bilan // J'ai l'impression que cet épisode relance la machine (sans jeu de mots) et va permettre à la série de garder l'intensité de la première partie de la saison 3 alors que la pression était retombée depuis deux épisodes. On ne peut que s'en réjouïr.