Delirium [Pilot Script]
DELIRIUM
Drama // 42 minutes
Ecrit par Karyn Usher (Prison Break, Bones, Touch). Adapté de la trilogie littéraire de Lauren Oliver. Pour Chernin Entertainment, & 20th Century FOX Television. 60 pages.
Dans un présent alternatif où les bombes ont détruit les Etats-Unis, désormais divisés entre des villes protégées par des barrières et des étendues sauvages peuplées par des rebelles, l'Amour est illégal, considéré comme une maladie, et doit être éradiqué grâce à une procédure spéciale. Une jeune fille, Lena Holoway, fait alors l’impensable : elle tombe amoureuse ! Pourtant, dans 95 jours, lorsqu'elle aura 18 ans, ce sera à son tour de se faire opérer...
Avec Emma Roberts (Allie Singer, Scream 4), Daren Kagasoff (Secret Life Of The American Teenager), Billy Campbell (The Killing, Les 4400, Once & Again), Michael Michele (Urgences), Gregg Sulkin (Les sorciers de Waverly Place, Pretty Little Liars), Jeanine Mason (So You Think You Can Dance), Corey Reynolds...
La scénariste Karyn Usher aura-t-elle plus de chance avec Delirium qu'avec son précédent pilote, Rogue, déjà pour la FOX la saison dernière, avec Julian McMahon, Angela Bassett et Ricky Shroder ? Je lui souhaite, mais ce nouveau projet, certes beaucoup plus original, me questionne beaucoup. D'abord, pourquoi ne pas avoir adapté cette trilogie pour le cinéma plutôt que pour la télévision ? J'ai eu le sentiment, tout au long de la lecture de ce script, qu'il n'y avait pas là matière à faire trois, quatre, cinq saisons. Deux tout au plus. Et encore, si elles ne comptent que 13 épisodes chacune. Et ça m'embête toujours un peu ces concepts ambitieux qui ne peuvent pas tenir sur la longueur. L'idéal aurait sûrement été trois ou quatre films de deux heures, à la Hunger Games puisque l'on s'inscrit dans cette tendance de la dystopie. Je n'ai pas lu l'oeuvre originale, j'ignore donc où l'on veut nous amener précisément, mais j'ai envie de me plonger dedans maintenant, preuve que ce premier épisode n'est pas vain. Il intrigue, à défaut de passionner. Il pose efficacement les bases de cet autre présent, ce monde sans amour véritable, mais il nous laisse en même temps peu de doute sur l'issue : la morale de l'histoire sera bien évidemment que l'amour est plus fort que la loi, plus fort que tout, et que sans amour, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Et c'est vrai. Mais n'en sommes-nous déjà pas tous persuadés ?
L'autre gros point d'interrogation qui me tracasse : à qui s'adresse Delirium au juste ? A un jeune public, c'est certain. Mais jeune à quel point ? Jeune comme celui de Glee ? Jeune comme celui de Pretty Little Liars ? J'ai eu parfois le sentiment que la CW aurait été un endroit bien plus adapté pour accueillir un tel projet. La question du budget se serait évidemment posée. De toute façon, c'est la FOX qui en a acheté les droits d'adaptation donc elle l'a logiquement proposé à sa chaîne premium. On en revient toujours à la même chose : cela aurait dû être une série de films, pas une série tout court. Les personnages principaux ont moins de 20 ans, ils ont tout ce qu'il faut pour devenir attachants. L'héroïne est exemplaire; le premier rôle masculin est mystérieux -mais juste comme il faut- et ténébreux évidemment; la meilleure amie est... exemplaire elle-aussi, mais sans doute un peu rabat-joie; et le deuxième rôle masculin principal est étrange, inquiétant, on se demande même s'il n'est pas un peu pervers. Du côté des adultes, on a la gentille tante, qui va à mon avis trépasser par la suite; et deux figures importantes du Gouvernement qui apportent un peu plus de sérieux et de crédibilité à l'histoire, un sentiment de paranoïa aussi et pourquoi pas les premières pierres d'une conspiration politique.
Delirium possède de nombreux atouts qui jouent en sa faveur. En surface, elle est originale, ambitieuse et intrigante. Mais quand on gratte un peu, on se rend compte qu'elle est surtout l'histoire d'une histoire d'amour, et le récit d'une fuite, qui devrait se transformer en cavale. Aussi feuilletonnante soit-elle, pendant combien de temps peut-elle nous tenir en haleine ? Quelques heures tout au plus, je le crains. Et je ne demande qu'à ce que l'on me prouve le contraire...
The Killing (US) [Saison 2]
Saison 2 // 1 570 000 tlsp.
Jusqu'au bout, la version américaine de The Killing aura été incomprise et maltraitée par la presse américaine, ainsi que par les sériephiles ultra-connectés que nous sommes devenus. Je suis à peu près sûr que sans Twitter et l'animosité que cet outil formidable peut parfois propager à une vitesse hallucinante et dans le monde entier, la polémique n'aurait pas duré et la saison 2 n'aurait pas été condamnée avant même d'avoir commencé. Je pense aussi que les journalistes ont un gros problème avec Veena Sud, la créatrice et productrice de la série. Elle s'en est pris vraiment plein la tronche depuis un an et cet acharnement me semble plus qu'exagéré. Alors peut-être que c'est une femme détestable et qu'elle ne mérite que ça, hein. Mais son travail, lui, ne vaut pas une telle déferlante de haine à mon humble avis. On est quand même arrivé à un point où dans les interviews de plein de producteurs, les journalistes leur posent une question comprenant l'expression "The Killing effect" au sujet de leurs fins de saisons. C'est proprement hallucinant ! Le grand crime de la série aura donc été d'achever sa première saison sur un cliffhanger alors qu'on nous avait soi-disant promis une résolution à son terme, ce qui est totalement faux ! Un pur fantasme qui est devenu une réalité à force d'être répété partout. Et quand bien même, je ne vois pas depuis quand une saison doit absolument se terminer sur une résolution. La machine médiatique peut être redoutable quand elle est en marche... Mais en prenant un peu de hauteur sur cette incroyable injustice -qui a dû être violente pour toute l'équipe, des scénaristes aux acteurs, lesquels sont en plus excellents- que vaut vraiment cette saison 2 ?
Pour vous prouver ma bonne foi, je vais vous avouer franchement que j'ai eu très peur en cours de saison de basculer du coté des haineux. Le doute n'a duré que trois épisodes, tout au plus, mais je me suis vraiment demandé si on ne nous prenait pas pour des buses à un moment donné. Il y a eu un ventre mou où l'enquête n'avançait plus du tout, où plus aucune piste sérieuse n'était envisagée et où on se disait que huit épisodes auraient été bien suffisants pour boucler l'affaire une bonne fois pour toutes. Mais, comme je l'avais dit dans mon bilan de la saison 1, tout l'intérêt de la série repose sur deux choses essentielles : ses personnages, tous intéressants et intrigants à leur façon, et son sens du réalisme. C'est ce qui l'a sauvée même quand elle était au creux de la vague. Clairement, cette enquête aurait pu être résolue par les Experts en 42 minutes. Ils auraient trouvé un poil de cul de Rosie Larsen dans les dents de son voisin et on aurait tous pu aller nous coucher sereins, satisfaits par le travail efficacement accompli par ces super-héros des temps modernes. The Killing ne mange pas de ce poil là : Linden et Holder ne sont pas des génies, loin de là, ils font régulièrement des erreurs, ils font parfois fausse route malgré leurs intimes convictions, ils sont têtus et bornés -surtout Linden- mais ils la vivent leur investigation, nuit et jour. Obsessionnellement. Au point même où Sarah en devient presque folle. C'est d'ailleurs "amusant" de faire le parallèle entre son parcours et celui de Carrie (Claire Danes) dans Homeland, même si l'une sombre totalement alors que l'autre peut compter sur son co-équipier pour la faire garder les pieds sur Terre. Ce qui m'a le plus lassé et irrité, en fin de compte, c'est le surlignage au feutre jaune fluo de l'aspect "mauvaise mère" de Linden, toujours obligée de trimballer son fils d'un motel à un autre, incapable de lui promettre la sécurité et le confort dont il a besoin. C'était déjà bien assez présent en saison 1 pour ne pas insister à nouveau dessus en saison 2. En plus, l'occasion d'approfondir un peu plus la vie personnelle de Holder a été manquée, de ce fait. Le season finale nous promettait pourtant davantage de ce coté-là. Mais ce qu'on a gagné dans cette deuxième salve, c'est une réelle complicité et dynamique de duo. Je tiens en tout cas une dernière fois à redire toute mon admiration pour Mireille Enos -et ses pulls désormais célèbres- et pour Joel Kinnaman -que le cinéma cherche déjà à nous voler- parce que leurs performances, au diapason, ont été remarquables de bout en bout.
A nouveau, le deuil des Larsen a été traité de manière très sobre mais différemment : Mitch a fui ses responsabilités, abandonnant mari et enfants pendant de longs jours. On aurait pu la détester pour ça mais comment lui en vouloir ? C'était sa manière à elle de dompter son chagrin, loin du regard des siens. Elle est revenue un peu plus forte. J'aurais aimé que ses errances nous soient montrées davantage, cela dit. Sa rencontre avec un sosie de sa fille n'était pas des plus subtiles, mais la prestation de Michelle Forbes a su balayer toutes les faiblesses. Stan, quant à lui, nous a entraîné dans des règlements de compte familiaux pas toujours passionnants et trop obscurs, mais lorsqu'il était avec ses enfants ou avec Terry, il se dégageait une intensité dramatique incomparable. L'une des toutes dernières scènes, lorsque les Larsen découvrent tous ensemble la vidéo réalisée par Rosie sur sa vie, ses rêves et ses espoirs, son amour pour eux, est l'une des plus émouvantes que j'ai vu cette année toutes séries confondues. Devant un moment de télévision comme celui-là, je ne regrette pas une seule seconde d'avoir passé 26 heures de ma vie à moi devant The Killing. D'autant que la résolution du meurtre m'a amplement satisfait. Je n'avais pas vraiment fait de pronostics en amont mais je n'aurais certainement pas parié sur ce coupable-là. Sur le moment et encore aujourd'hui en y réfléchissant, je ne vois rien qui pourrait être incohérent dans toute cette histoire. Les auteurs se sont très bien débrouillés. L'aveu de Terry était déchirant. La mise en image du flashback retraçant cet instant fatidique où tout a basculé -surtout le corps de Rosie dans le coffre de la voiture- était brillamment réalisée, de même que l'introduction du final nous montrant les dernières minutes de Rosie dans la demeure familiale. On ne l'avait finalement jamais vue aussi... vivante. Et elle rayonnait. Katie Findlay, son interprète, a de l'avenir.
C'est lors de l'exploration du casino et de l'introduction de la réserve indienne à l'épisode 7 que la saison et surtout l'enquête ont vraiment commencé à décoller. L'aspect addictif de The Killing est alors revenu à 100% pour ne plus nous quitter jusqu'à la fin. Donc au moins la moitié de la saison aura été archi prenante ! Pas si mal pour une série qui n'était plus censée que nous décevoir ! Certes, les indiens ont été présentés comme de véritables ordures, ce qui m'a légèrement gêné dans le fond, mais c'était une excellente idée que de s'intéresser à cette communauté, si rare en fiction. J'ai tout de suite pensé à Big Love et Juniper Creek, et j'ai eu un gros pincement au coeur. Me manque... La grosse faiblesse de la saison 1 était sans nul doute l'association, parfois peu naturelle, de la sphère politique à l'affaire. Cette fois, elle a su trouver sa place de manière admirable. Les déboires de Darren Richmond à l'hôpital étaient un peu ennuyeux mais, lorsqu'il a repris sa campagne, d'abord sans grande conviction puis finalement avec vigueur, c'était brillant. Gwen et Jamie ont su trouver la place qu'ils méritaient depuis le début dans le récit, même si je ne suis pas totalement fan de la transformation de Jamie en psychopathe, un peu trop soapienne sur les bords, mais pas si soudaine puisque les épisodes précédents avaient su installer un climat de méfiance à son égard. On sentait que quelque chose clochait mais moi, ce que je pensais, c'est qu'il était carrément tombé amoureux de Richmond. Ce qui est de toute façon sous-jacent. Ses actes ne pouvaient être que motivés par l'admiration et l'amour, ou en tout cas une certaine forme d'amour, dévastatrice et dangereuse. Je n'ai pas détaillé le cas Gwen mais je me suis découvert une affection pour ce personnage qui m'avait laissé indifférent à la base. Tous les protagonistes ont donc gagné en profondeur. La série n'en est ressortie que plus riche et forte.
// Bilan // Que ce soit pour sa première ou sa deuxième saison, The Killing US mérite toutes les louanges du monde. Elle possèdait un casting parfait, qui a su rendre attachants des personnages qui n'auraient pas dû l'être. Elle a eu l'audace et la capacité de bousculer le genre de la série policière avec un concept simple mais efficace, entraînant une certaine forme d'addiction. Merci aux Danois bien sûr, on ne les oublie pas. Ils sont pour beaucoup dans la réussite de la série, mais les Américains peuvent aussi se vanter d'avoir su l'adapter avec respect. Pourquoi je parle au passé ? Parce que la polémique a tué The Killing et qu'une saison 3 est très peu probable. Cette perspective est loin de m'horrifier cela dit : je trouve la fin de la saison 2 parfaite. Je ne suis pas sûr q'u'il y ait quoi que ce soit à ajouter, même si Linden et Holder, pour sûr, vont me manquer. Quoiqu'il arrive, je garderai en mémoire une douce mélancolie, pleine de gouttes de pluie, à l'égard de la série dans les années à venir. Car plus qu'une enquête, des personnages ou des rebondissements, The Killing c'était une atmosphère unique.
The Killing [Saison 1]
Saison 1 // 2 12o ooo tlsp. en moyenne
What's Wrong With You People? Je n'ai pas l'habitude de conspuer mes lecteurs, mais sachez que si vous n'avez pas aimé le final de la saison 1 de The Killing US, ou carrément l'entiéreté de la série, alors vous n'êtes pas totalement digne de parcourir les pages du blog librement. En tous cas, pas avant que vous ayez lu cet article qui vous expliquera, en quelques points, que vous avez tort et que j'ai raison.
Je dois d'abord dire en préambule que je n'ai absolument pas compris, et je suis totalement sincère, toutes ces indignations autour du final, soi disant très décevant. Au point que le directeur des programmes d'AMC a dû se fendre d'un communiqué pour contenir les plus rageux ! C'est super rare d'en arriver là. Que l'opinion soit partagée, je l'aurais éventuellement compris. Mais qu'elle soit à ce point négative, je ne me l'explique pas. Ou alors c'est un simple effet de groupe. Deux voix se lévent et tout le monde suit, exagérant volontiers l'avis initial plus nuancé. Quand je pense que Christa Miller (Ellie dans Cougar Town) a carrément twitté "Worst Hour Of Television Ever. Never Watching Again" et tout un tas d'autres phrases ridicules sur le sujet. Faut arrêter quoi ! J'ai presque envie de faire un parallèle avec le final de Lost d'ailleurs. Même type de réaction, encore que là, je pouvais davantage comprendre la déception même si je ne la partageais pas du tout. Quel est finalement le vrai problème des téléspectateurs déçus ? Ils ont le sentiment d'avoir été trahis : la saison 1 se termine sans que l'on sache qui a tué Rosie Larsen. Oh mon Dieu comme c'est terrible. Je sais que de moins en moins de séries ont l'audace de terminer leurs saisons sur des cliffhangers mais l'époque où cela était quasi-systématique n'est pas si loin. Il ne faudrait pas l'oublier. Et puis nous a-t-on déjà fait la promesse d'une résolution dans le final ? Non. On l'a simplement déduit parce que c'était le cas, apparemment, dans la série originale danoise. Personne ne nous a menti ou trahi. On s'est tous, au pire, monté la tête tous seuls.
Je fais partie de la minorité qui a adoré ce final, comme vous l'aurez sans doute compris. J'ai trouvé l'épisode très prenant et je refuse que l'on dise que c'était le moins passionnant de la saison parce que c'est simplement faux et je suis tout à fait objectif. Oui oui. Y'a-t-il vraiment eu des épisodes remplis de rebondissements tous les quarts d'heure les semaines précédentes ? Non. Etait-elle jugée mauvaise pour autant ? Non. Il faut donc rester cohérent ! Le rythme de The Killing US est de toute façon l'une de ses plus grandes forces. Les portraits des personnages ont été fouillés en profondeur, surtout celui des parents dont le deuil a été montré comme rarement à la télévision. Michelle Forbes a été plus que formidable du début à la fin. "This life... has been better that I could've hoped for (...) Every Piece of this place hurts me." J'ai souvent cru qu'elle allait mettre fin à ses jours d'un moment à l'autre. Sa détresse était palpable, au moins autant que celle de son mari. Mais peut-être que sa réaction était plus habituelle dans la fiction, moins surprenante. La dimension politique est celle qui a le plus peiné à me convaincre et j'avais toujours hâte que ces scènes-là se terminent pour pouvoir passer "aux choses sérieuses". C'était trop déconnecté de l'enquète, malgré les tentatives constantes de rapprocher les deux intrigues. Au moins, les deux derniers épisodes justifiaient enfin ce lien de façon plus probante. Je suppose que la saison 2 serait beaucoup plus passionnante de ce point de vue-là, surtout si l'on considère que la personne qui a corrompu Holder fait partie de ce monde. Le rival de Richmond serait-il le meurtrier ? Mais au final, ce que j'ai le plus aimé suivre semaine après semaine, ce n'est pas l'enquête en elle-même mais la manière dont elle a été menée par Sarah Linden. Outre la prestation impeccable de Mireille Enos, pour qui je milite d'ores et déjà aux prochains Emmy Awards, ce personnage est infiniment intéressant. On peut d'ailleurs rapprocher ses méthodes et son attitude à celle de Lily Rush de Cold Case, l'autre série de Veena Sud, aux commandes de The Killing. Au passage, l'épisode où Sarah part à la recherche de son fils disparu, et qui était 100% sans Rosie Larsen, était une franche réussite. Peut-être même le meilleur de la saison... Le comportement d'Holder a toujours été suspect mais les scénaristes ont réussi à effacer nos soupçons petit à petit, en le rendant même sympathique, pour mieux le détruire au final. J'ai trouvé ça brillant ! Cela pose évidemment quelques questions sur certaines parties de l'enquête où son attitude peut paraître illogique a posteriori mais, après tout, nous ne savons pas s'il est dans le coup depuis le début. Il a peut-être commencé son travail honnêtement, avant de virer de bord... Certains ont trouvé qu'il était un peu facile, au bout de 13 jours, de se décider à retracer les parcours de Richmond et de Rosie la nuit du meurtre mais pas moi : les enquêtes qui se résolvent en deux temps trois mouvements comme dans la totalité des séries policières dont on (CBS) nous abreuve à longueur d'année, ça c'est irréaliste. L'enquête de The Killing est plus proche de la réalité à n'en pas douter et les flics ne pensent pas toujours à tout, même si c'est leur métier. Dois-je citer toutes ces affaires non-résolues qui ne le seront jamais parce que les enquêteurs n'ont pas fait leur boulot correctement à l'époque ?
Au final, il y a énormément d'éléments, au-delà des cliffhangers, qui donnent envie de revenir et celui qui me motive le plus parmi eux, c'est clairement de comprendre enfin qui est vraiment Rosie Larsen. Car au bout de 13 jours d'enquête, le plus grand mystère réside là. Et la réponse sur l'identité de son meurtrier sans doute avec... Je suis persuadé que 90% des gens qui ont detesté ce final (pour de mauvaises raisons donc) seront de retour pour le premier épisode de la saison 2, au moins. Si en plus il est accrocheur, on sera tous repartis pour un tour et avec une réponse au bout du tunnel, cette fois c'est promis. Autant dire que ce Season Finale a parfaitement rempli sa mission, sans compter tous ces gens qui se sont intéressés à The Killing grâce à la polémique engendrée. Ce n'était certainement pas prémédité, mais c'est rudement bien joué !
The Killing [1x 01 & 1x 02]
Pilot // The Cage
2 8oo ooo tlsp.
What About ?
Trois histoires distinctes mènent au même meurtre. Les détectives chargés de l'enquête, souvent en désaccord, accumulent les pistes et les suspects. Les répercussions sur leurs vies personnelles et celles des politiciens de Seattle liés à l'affaire sont nombreuses, parfois dramatiques. Alors qu'ils croient tous avoir enterré les erreurs de leur passé et enfouient leurs secrets, tout remonte à la surface...
Who's Who ?
Créée par Veena Sud (Cold Case). Adaptée de la série danoise Forbrydelsen. Avec Mireille Enos (Big Love), Joel Kinnaman, Billy Campbell (Once & Again, Les 4400), Michelle Forbes (True Blood), Brent Saxton (Life), Eric Ladin...
So What ?
"Who Killed Rosie Larsen ?". Je ne sais pas ce qui a pris à AMC de choisir cette "catch phrase" similaire au célèbre "Who Killed Laura Palmer ?" de Twin Peaks pour vendre The Killing car les points communs entre cette dernière et l'oeuvre de David Lynch sont quasi inexistants. Certes, il est question du meurtre d'une jeune fille et l'action se situe dans la même région des Etats-Unis, ici à Seattle, non loin de la frontière canadienne, mais ça s'arrête là. Bref, il ne faut surtout pas les comparer. La petite nouvelle aurait l'air bien pâle à coté de son aînée culte, alors qu'elle est pourtant excellente à sa manière.
Ce qui frappe d'abord, c'est la simplicité avec laquelle cette histoire sordide est racontée. Et c'est, je crois, cet extrême réalisme qui la rend encore plus horrible et curieusement fascinante. Tous les personnages semblent exister et j'ai été sincèrement impressionné par les prestations des acteurs, en particulier celle des parents de Rosie, dont une Michelle Forbes sans maquillage, à mille lieues de sa composition pour True Blood, dont les larmes et les cris déchirants m'ont fait frissonner. Les enquêteurs, eux, sont loin des stéréotypes que l'on nous sert depuis tant d'années dans tous les cop-shows à la mode. L'inspectrice Sarah Linden, plus ou moins présentée comme l'héroïne, est d'un naturel désarmant. C'est vrai qu'elle n'est pas très souriante mais ça ne l'empêche pas d'inspirer la sympathie. Elle est réelle parce qu'elle n'est pas infaillible. Le peu que l'on entrevoit de sa vie de femme laisse supposer qu'elle n'est pas une super-maman et une super-épouse. En gros: elle est comme vous et moi et elle ne triche pas. Son collègue, censé reprendre son poste, a des méthodes bien différentes et il est franchement flippant. Le duo a beaucoup de potentiel tant il semble à la fois opposé et complètementaire. Pour le moment, c'est le politicien incarné par Billy Campbell qui m'a le moins séduit. Mais pas parce qu'il n'était pas bon. Simplement parce que son quotidien tranche un peu trop avec celui des autres. Il faudra sans doute un temps d'adaption et attendre surtout que son histoire croise celle du meurtre de manière plus évidente. Il y a clairement des zones d'ombre qui pourraient devenir passionnantes à explorer... L'atmosphère continuellement pluvieuse de la série contribue à son aspect dépressif. Mais c'était prendre un véritable risque que de miser là-dessus. Ca aurait tout aussi bien pu être repoussant. Les musiques, elles aussi, ne sont pas des plus joyeuses. Mais elles soulignent efficacement les nombreuses émotions que nous fait traverser le pilote.
The Killing, dont le mérite doit avant tout revenir aux créateurs originaux de la série danoise, possède autant de facettes que de personnages. Tragique, mystérieuse, fascinante, émouvante et déprimante, elle est une expérience télévisuelle à elle toute seule, lenteur comprise. Elle n'est pas révolutionnaire en apparence, mais, dans le fond, je crois qu'elle l'est un peu...
Melrose Place [1x 14]
Stoner Canyon // 1 13o ooo tlsp.
Avec le départ de Ashlee Simpson et de Colin Egglesfield du casting, on annonçait un Melrose 4.0, si l'on peut dire, et honnêtement, je ne vois pas beaucoup de différences d'avec la précédente version. Comme un vent de Grey's Anatomy s'est abattu sur le personnage de Lauren lors de ses scènes à l'hôpital. Dans la série originale, on ne s'occupait pas une seule seconde des patients. Là, un tout petit peu plus mais rien de bien gênant. L'arrivée de Nick Zano dans la série est assez réussie je trouve. Il est d'emblée plus intéressant que Auggie. Il est amusant, il a du répondant et il est directement relié d'un coté à Lauren parce que lui aussi bosse à l'hôpital et de l'autre à Riley parce que la toute fraîche célibataire lui met le grappin dessus dès son arrivée à la résidence. Oui, il habite à Melrose évidemment. Je ne sais pas bien ce que le personnage peut donner sur la longueur, il est plus dans l'esprit de 90210 que de Melrose Place mais bon. C'était une dernière tentative pour faire remonter l'audience et de toutes évidences, c'est raté. Pauvres scénaristes et pauvres producteurs qui se sont donnés du mal en vain depuis le lancement de la série... Ca fait un peu mal au coeur quand même. Même si c'est con...
Au niveau des intrigues, il y a toujours du tri à faire mais je n'ai pas grand chose à jeter cette semaine. La rencontre de Jonah et de l'acteur célèbre n'était pas passionnante mais valait le coup pour les petites piques et les sales regards que se sont lancés Riley et Ella. Riley gagne en mordant tandis que Ella en perd un peu. J'ai d'ailleurs trouvé assez bonne comme idée de relier Riley à Ben, le nouveau mec d'Amanda. C'est très Melrosien pour le coup. Beaucoup plus en tous cas que Amanda prise de vertiges et de nausées. Non mais franchement. Jusqu'ici, le personnage n'avait pas été trahi mais là... Amanda Woodward est une déesse, Amanda Woodward ne fait pas caca, Amanda Woodward a toujours le dernier mot et Amanda Woodward n'est jamais atteinte par la maladie ! C'est pourtant clair ! Le seul plaisir dans tout ça, c'est de la voir intéragir avec Michael. Michael revient d'ailleurs sacrément dans la course et tant mieux. Il est d'abord le dernier client de Lauren. Je pensais qu'ils sortiraient cette carte plus tôt mais ils ont bien fait de la garder. Elle sort au moment parfait ! Content d'ailleurs de revoir Kelly Carlson dans ce rôle qui lui va si bien. Dans le même temps, Michael apprend que son fils n'est pas son fils mais le fils de son fils ! Vous me suivez ? J'ai adoré. La lettre qui sort de nulle part, la voix-off ridicule, le verre brisé... Génial !
// Bilan // L'épisode commence mal et se rattrape bien ensuite. Hormis Jonah qui plombe un peu tout avec ses rêves de cinéma plus lourds encore que ceux de Dawson, l'intéraction entre les personnages atteint un stade supérieur très prometteur. Malheureusement, il ne reste que quatre épisodes...
Melrose Place [1x 13]
Oriole // 1 16o ooo tlsp.
Trois mois sans Melrose Place, rendez-vous compte ! C'est parfaitement tenable à vrai dire, tant la série indiffère de manière générale, mais j'étais quand même bien content de retrouver le couple Bisounours, les deux décadents, la magnifique Ella et bien-sûr, la Reine Amanda. Le plaisir a donc cotoyé de près la déception dans cet épisode de retour dont j'attendais beaucoup plus. On savait depuis un long moment que c'est dans cet épisode que Violet et Auggie allaient quitter la série. Je m'attendais logiquement à quelque chose de plus explosif. Là, ils sont restés dans leur coin tout le temps hormis de brèves rencontres avec Riley, et ils sont partis dans l'indifférence la plus totale comme des bikers qui foncent dans le désert. La chevauchée fantastique. Auggie a toujours été inintéressant, je ne le regretterais donc pas même si c'était le seul personnage vraiment détruit et destructeur. En revanche, voir partir Violet est une vraie déception tant elle avait le potentiel d'une mini-Kimberly (sachant of course que Ashlee Simpson n'a pas le talent de Marcia Cross, elle n'a d'ailleurs aucun talent tout court). J'aime en tous cas assez l'idée de ce couple pathétique qui part vers de nouvelles aventures. A une autre époque, on aurait même pu imaginer un spin-off sur eux... Par contre, ils sont partis trop tôt pour qu'Amanda ne puisse les manipuler et ça c'est vraiment dommage. Je la voyais déjà exercer un bon gros chantage, tout ça. Tant pis ! Pas un mot sur Michael, qui a quand même perdu sa femme à l'épisode précédent. Je ne voulais pas le voir se tordre de douleur mais au contraire, voir qu'il reprennait déjà le poil de la bête en sautant je ne sais qui. Encore dommage.
Franchement, l'enquête sur la mort de Sydney n'était pas hyper-passionnante mais alors le tableau d'Amanda, ça n'a strictement aucun potentiel. C'est encore une fois trop gentil, pas assez scandaleux. On sait très bien que c'est David qui l'a en plus, ou qui l'a eu et je ne vois pas bien où cela peut nous mener. En attendant, Amanda fait toujours des merveilles en duo avec Ella, ou même avec son nouveau mec interprété par Billy Campbell (Once & Again, Les 4400). Je trouve qu'il colle très bien à l'image que je me fais des hommes de Melrose, pas les minets que l'on nous a collé. On le sent bien pervers et prêt à sauter sur Ella dès que l'occasion se présentera. Amanda va se faire avoir évidemment, comme toujours, comme avec toutes les ordures avec qui elle est sortie. Elle veut se marier en plus ! Elle n'a pas changé. Toujours aussi impitoyable en affaire et médiocre en amour. J'adore. Pendant ce temps-là, nous avons enfin assisté à la destruction tant attendue du couple Bisounours. Ca a mis un peu de temps et j'aurais préféré que Jonah crache le morceau tout de suite mais il fallait bien faire monter la tension. J'ai complètement marché, j'étais pris dans cette histoire. J'ose à peine avouer que j'ai trouvé la fin relativement émouvante. Ils avaient beau être idiots tous les deux, Jonah et Riley, ils représentaient quelque chose. J'espère maintenant que Riley deviendra très méchante et que Jonah s'endurcira un peu. Un peu dommage que Ella le quitte sur le champ d'ailleurs. J'aurais voulu profiter de leur couple un peu... Je termine par Lauren et David, toujours aussi attachants, mais qui n'ont malheureusement pas bénéficiés de scènes très intéressantes. David casse la gueule de l'agresseur de Lauren. Mouais. Puis Lauren sort de l'hôpital quelques heures après son overdose et saute sur David. Parfaitement improbable mais so Melrose !
// Bilan // Je n'ai pas pris autant de plaisir à suivre cet épisode que les trois ou quatre précédents, manque de rebondissements et de situations perverses oblige, mais Melrose Place 2009 reste un bon divertissement sans prise de tête pour nostalgiques désespérés.