14 décembre 2012

Fringe [5x 06, 5x 07 & 5x 08]

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Through The Looking Glass And What Walter Found There // Five-Twenty-Ten // The Human Kind 

2 470 000 tlsp. // 2 700 000 tlsp. // 2 710 000 tlsp.

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   C'est beau, mais c'est triste, et c'est chiant. Et c'est ainsi que je résumerai avec une pointe de déception ces trois épisodes de Fringe, qui nous rapprochent un peu plus de la fin et qui nous préparent paradoxalement très bien à son absence. Cette dernière saison n'est décidément pas à la hauteur. Les scénaristes misent tout sur l'émotion, sans doute parce qu'ils savent qu'ils ont toujours excellé en la matière, mais oublient de nous embarquer dans une aventure palpitante, étonnante ou singulière. Quoique sur ce dernier point, Through The Looking Glass... était très intéressant, à mi-chemin entre Inception et Matrix. Mais le concept aurait mérité d'être exploité plus à fond, et il s'en est encore dégagé de l'ennui, à mon grand désarroi. Nos héros se sont montrés très passifs, tout particulièrement Olivia. Il n'y a vraiment que Walter qui nous a fait du grand Walter, que ce soit dans ses vieux enregistrements ou au présent. Pendant quelques instants, le Walter instable, inquiétant, mauvais, a refait surface. Et c'était flippant. Et John Noble était grand. L'atmopshère très film d'horreur, les décors soignés, la réalisation impeccable sont autant d'éléments qui font que cet épisode était remarquable, mais a-t-il fait avancer quoi que ce soit au final ? Je n'ai pas tellement l'impression. Les clins d'oeil au passé, comme celui renvoyant au petit Observer de la saison 1 si touchant et si fascinant ou le retour du virus du tout premier épisode, sont des bonus appréciables. Mais ça s'arrête là. 

   Il y a deux enjeux maintenant dans la série, et pas des moindres : venger la mort d'Etta et sauver le monde. Cela aurait dû être suffisant pourtant pour faire monter la pression. Or, il n'y a pas vraiment de sentiment d'urgence dans tout ce qui se déroule sous nos yeux. La transformation de Peter est en tout cas un point d'intrigue intéressant, qui me passionnerait peut-être encore davantage si je trouvais Joshua Jackson plus convaincant. Il n'est pas mauvais, attention, mais il n'est pas incroyable non plus. Et là, il atteint ses limites. Son "imitation" des Observers n'est pas très réussie, mais c'est bien essayé. Au niveau des effets-spéciaux pour nous faire entrer dans la tête d'un petit bonhomme chauve, je suis encore impressionné par ce qu'ils réussissent à faire avec un "petit" budget. Pas un centime n'est perdu. C'est de l'art ! Dans Five-Twenty-Ten, l'accent est surtout mis sur Nina Sharp, jusqu'ici la grande absente de cette saison. Elle méritait bien son épisode à elle, son dernier sans doute. Chacune de ses scènes m'a beaucoup touché, que ce soit lorsqu'elle revoit Olivia ou lorsqu'elle est confrontée à l'ancien Walter. On sent tout le poids du passé, des douleurs accumulées, des erreurs commises... Pour une fois, la relation entre Nina et Bell est évoquée avec plus de clareté grâce à une photo d'elle plus jeune, qu'il a gardée dans son coffre fort comme s'il s'agissait de l'un de ses plus grands trésors. Et c'est sans doute le cas. Le peu de coeur qui lui restait, il l'a offert à elle. C'était touchant et inattendu. J'ai aussi beaucoup aimé la fin de l'épisode sur la chanson de David Bowie "Man Who Sold The World". C'est la deuxième fois qu'on nous fait le coup cette saison, et ça a encore marché. Tant pis si ça ne ressemble pas vraiment à Fringe d'avoir recours à la musique pour sublimer les émotions. Ce n'est pas comme si elle en avait vraiment besoin de toute manière... 

   Dans The Human Kind, Olivia reprend enfin du poil de la bête et redevient la femme d'action que l'on a tant admiré dans les quatres saisons précédentes. Sa mission est de récupérer un aimant qui l'attend depuis 20 ans dans une ferme reculée. Elle se retrouve alors confrontée à une medium incarnée par l'excellente et trop rare Jill Scott qui sait qui elle est, quelle est sa souffrance, ce qui donne lieu à quelques dialogues savoureux, tendres et émouvants, qui n'apportent aucun élément nouveau en soi mais qui aident peut-être Olivia à trouver les mots justes lorsqu'elle se retrouve face à un Peter toujours en pleine transformation, sur le point de perdre sa faculté de ressentir, de se souvenir et tout simplement d'aimer, ce qui fait qu'il est humain. Sa force en somme, face aux robotiques Observers. Mais ce petit détour s'est quand même révélé décevant. Un climat de suspicion et de dangerosité a été installé un peu pour rien. Ce n'est qu'ensuite que ça se complique vraiment pour Olivia. Elle se fait capturer et nous sort alors l'artillerie lourde pour s'en sorti, comme au bon vieux temps. La "balle qui a sauvé le monde" et qui renvoit directement à Etta est encore une fois celle qui lui permet de s'en sortir indemne. Mais sans son super stratagème digne de Macgyver, elle serait entre les mains de Windmark. Pendant ce temps-là, le jeu du chat et de la souris entre Peter et son ennemi juré ne m'a pas particulièrement passionné. Ce n'était pas non plus hyper tendu. Les petites expériences de Walter manquaient de piquant, mais elles avaient de l'intérêt pour nous expliquer comment fonctionne le cerveau des Observers. Never too late. Et la fin, comme d'habitude, était superbe. Le "I Love You" d'Olivia m'a donné des frissons et ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Tout compte fait, Peter ne se transformera visiblement pas en petit homme chauve. Le sauvetage de la Terre ne peut donc plus que passer par le plan de Walter, qui tarde à montrer son efficacité...

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// Bilan // Je la voulais autrement cette dernière saison de Fringe. Plus intense. Grandiose. Elle parvient surtout à être bouleversante. J'aimerais pouvoir dire que ça me suffit, mais ce n'est pas le cas. Elle n'est pas que ça et ne peut pas nous quitter comme ça.


20 février 2012

Fringe [4x 10, 4x 11 & 4x 12]

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Forced Perspective // Making Angels // Welcome To Westfield

3 330 000 tlsp. // 3 200 000 tlsp. // 3 050 000 tlsp.

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   Forced Perspective. Le retour tonitruant de David Robert Jones à l'épisode précédent est déjà oublié dans ce nouveau chapitre de Fringe, le spin-off, pas la série-mère. Vous savez, celle où on se fiche pas mal du sort des personnages parce que ce ne sont pas ceux que l'on a aimé et/ou appris à aimer au cours des trois premières saisons. On doit donc à nouveau s'investir dans un épisode indépendant, plutôt de bonne facture à vrai dire, même assez touchant, dès le départ et encore plus à la fin. Le destin tragique de cette jeune fille m'a ému mais j'ai été moins fan du parallèle que les auteurs ont tenté de tracer entre elle et Olivia. C'était pertinent, ce n'est pas ça le problème. C'est juste que ça n'apportait rien de nouveau, encore et toujours un discours sous-jacent redondant. Enfin si, on a quand même découvert que cette Olivia était destinée à mourir. Mais comme je le disais au début de ce paragraphe, on peut difficilement s'en inquièter. Notons tout de même qu'on essaye de rendre la dynamique de groupe plus proche de celle que l'on a toujours connu puisque Walter commence à accepter Peter, non sans mal. John Noble retranscrit parfaitement et sans surprise son combat intérieur.

   Making Angels. Ils l'ont fait ! Merci mon Dieu : Astrid a eu son épisode ! Enfin son épisode, c'est vite dit. Disons qu'elle a eu sa première intrigue rien qu'à elle en 4 ans. La première et aussi la dernière, sans doute. Cet aspect-là de Making Angels était vraiment réussi, grâce à la performance de Jasika Nicole, excellente dans les deux versions de son personnage; puis grâce aux dialogues, extrêmement émouvants; et grâce enfin au jeu de miroir, habituel dans Fringe mais ici particulièrement pertinent et enthousiasmant, avec un joli twist à la fin. J'ai presque eu envie de pleurer. Une belle façon de nous rappeler qu'Astrid, malgré sa discrétion, est indispensable à la série. C'est d'ailleurs elle qui dénoue l'affaire de la semaine, qui implique malheureusement à nouveau une histoire de visions du futur. Le héros de cette intrigue n'est absolument pas attachant, ce qui rend son histoire et ses motivations tout à fait inintéressantes. Le fait que les Observers soient impliqués permet quand même d'y voir un semblant d'intérêt mais ça se révèle assez superficiel finalement, d'autant qu'on les a presque démystifiés avec cet objet bleuté qui leur permet de voir l'avenir. Et puis je n'ai pas bien compris où les scénaristes voulaient en venir. Il me paraissait logique qu'en conclusion, le monsieur devienne un Observateur lui aussi. Au lieu de ça, il se sacrifie et on s'en tape très sincèrement. La partie fun de l'épisode était assuré par FauxLivia, très en forme, en plein plan drague avec Walter. C'était presque dégoûtant par moment mais ça m'a fait rire. Cela dit, Anna Torv en a fait peut-être un peu trop pour le coup.

   Welcome To Westfield. Budget : pulvérisé. Pour cet épisode au point de départ très X-Filien, la production ne s'est pas moquée de nous et a mis le paquet ! L'excellente réalisation n'a fait que souligner ce bel effort. La petite ville dont on n'arrive pas à sortir et qui est en proie à des phénomènes paranormaux, c'est un grand classique, déjà utilisé dans Fringe d'ailleurs mais ça marche souvent et ça n'a pas raté cette fois encore. L'enquête était prenante mais toutefois très énervante : pourquoi n'ont-ils pas pensé plus tôt à une fusion des deux mondes alors que c'était l'évidence même ? A force de tourner autour du pot en ignorant des indices flagrants, la crédibilité de la division Fringe en a pris un coup. En plus, pour l'occasion, Walter était de retour sur le terrain, comme au bon vieux de temps. Lui au moins aurait dû comprendre plus tôt ! Mais en fermant les yeux là-dessus du mieux que j'ai pu, je dois dire que je me suis régalé ! Cela faisait même longtemps que Fringe ne m'avait pas autant emballé. Il faut dire que la partie mythologique était importante et ça fait du bien de pouvoir théoriser un peu. David Robert Jones revient ainsi au coeur de l'histoire, bien qu'absent physiquement. Quel était son but ? Fusionner cet univers alternatif à celui que nous avons toujours connu ? Ou alors fusionner celui-ci au monde "rouge" afin de donner le "bleu" ? Bref, on est peut-être sur le point de retrouver ceux qui nous manquent depuis trop longtemps. Olivia est la première touchée. Espérons que ce ne soit qu'un début, et non une simple éclaircie avant un retour à la "normale" (de la saison 4)... 

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// Bilan // Trois épisodes de Fringe où la qualité monte crescendo, à mesure que la mythologie reprend le dessus sur le procédural. Coïncidence ? Je ne crois pas.