Mon Oncle Charlie [9x 01]
Nice To Meet You, Walden Schmidt (Season Premiere) // 28 740 000 tlsp.
Il existe des événements incontournables dans la vie d'un sériphile et, qu'on le veuille ou non, quoi que l'on pense de Mon Oncle Charlie, ce Season Premiere de la sitcom numéro un aux Etats-Unis en était un. Après les innombrables frasques de Charlie Sheen, qu'il est inutile de répéter ici, son renvoi qui a fait grand bruit et le choix d'Ashton Kutcher pour le remplacer, la curiosité, plus que l'attente, était énorme. Comme 28 millions d'américains, dont une quinzaine qui représentent le noyau dur des fans, et un certain nombre de petits français, j'ai donc visionné ce fameux épisode. Dois-je vous préciser que je déteste cette série ? C'est le degré zéro de l'humour pour moi. Non seulement les blagues sont faciles et prévisibles, mais, en plus, elles sont systématiquement vulgaires et je m'étonne d'ailleurs encore de son succès incroyable auprès d'un public pourtant réputé prude. En même temps, c'est aussi le pays où les films de Judd Apatow font un carton. Paradoxe quand tu nous tiens !
Cela dit, j'ai choisi de ne pas noter l'épisode pour la simple et bonne raison que je ne me sens pas légitime à critiquer un épisode qui joue, en grande partie, sur la nostalgie et qui s'adresse donc, avant tout, plus aux fans qu'aux téléspectateurs occasionnels. Il faut savoir que mes connaissances en Mon Oncle Charlie se limitent au générique (que j'ai toujours trouvé ridicule mais original et horriblement entêtant) et à deux épisodes visionnés dans l'avion, parce que je n'avais pas vraiment le choix (enfin si, mais je n'aime pas non plus The Big Bang Theory, bien que ce soit plus supportable, et il faut bien les occuper les 12 heures de trajet...). J'ai quand même compris, par exemple, que la scène de l'enterrement mettait en scène toutes les anciennes conquêtes du héros. Une bonne idée, sans doute, mais pas super bien exploitée. Si l'on ajoute à cela le fait que seule la mère de Charlie soit peinée -et encore- par la mort de son fils, cette ouverture ne possédait strictement aucune émotion. C'est un choix, que je n'apprécie guère même s'il est forcément singulier, qui prend surtout la forme d'un réglement de compte entre Chuck Lorre -le créateur et producteur de la sitcom- et Charlie Sheen. Le personnage est mort comme une merde, explosé par le métro de Paris. Oui, carrément ! L'épisode est coupé en deux parties distinctes, la première étant consacrée à l'ancien héros, et la deuxième au nouveau.
L'introduction de Walden Schmidt se fait de façon symbolique. Alan, effrayé par son apparition derrière la fenêtre, jette les cendres de Charlie au beau milieu du salon. Puis suivent des scènes pas du tout inspirées qui ne parviennent même pas à faire sourire -ou alors très timidement- pour justifier le fait que le personnage de Kutcher achète déjà la maison de Malibu (il est riche, il vient de se faire larguer...). Le poster promo de la saison (voir ci-dessous) et la venue de l'acteur dans le talk-show d'Ellen De Generes à poil trouvent une justification dans l'épisode puisqu'apparemment, Walden est quelque peu exhibitionniste. Les producteurs auraient eu tort de se priver de profiter du corps de Monsieur Demi Moore. C'est peut-être l'occasion d'attirer un public plus féminin que d'habitude et puis, franchement, on n'aurait pas aimé voir Charlie Sheen faire de même à l'époque de son règne ! J'ai l'impression que cela va devenir un gimmick mais je ne serai pas là pour en attester. Un petit mot quand même sur le "petit" Jake, dont l'interpréte, Angus T. Jones, est quand même payé 350 000 dollars pour littéralement lâcher un pet (lequel n'est même pas le fruit de ses efforts - du moins je l'espère) et ce sera son seul fait d'arme de l'épisode. Je le croyais attaché à Charlie, mais il n'a pas du tout l'air peiné ma foi. Le seul truc qui m'a vraiment fait plaisir en fait, c'est l'apparition surprise et fidèle aux personnages de Dharma & Greg (autre série culte de Chuck Lorre), qui viennent visiter la maison. Quant au "To Be Continued" de fin, il est un peu honteux : cet épisode se suffit amplement à lui-même. Mais je comprends que CBS essaye d'en profiter un maximum...
J'ignore si Ashton Kutcher apportera une dynamique différente dans Two and a half men et parviendra vraiment à la renouveler étant donné que son personnage a l'air finalement assez proche de Charlie, mais l'humour, lui, n'évoluera clairement pas. Rien d'étonnant à cela : pourquoi changer une formule qui marche (quand il suffit de prononcer le mot "pénis" pour rendre la salle hilare) ? Cette sitcom restera définitivement un grand mystère pour moi. Elle est médiocre, à mon sens, et le restera. Je me demande combien de téléspectateurs ont apprécié sur les 28 millions...
The Beautiful Life [Pilot]
Pilot // 1 5oo ooo tlsp.
Ces deux dernières semaines auront été rudes. Suivre autant de séries de la CW en même temps, ça rend malade. Après The Vampire Diaries et Melrose Place, il me fallait me pencher sur le cas The Beautiful Life : TBL. Eh bien ce fut moins douloureux que prévu. Aurait-ce même été agréable ?
Not So Beautiful
Avant toute chose, j'aimerai évoquer deux secondes le titre de la série. Pourquoi ce TBL au bout ? Pour faire brancher ? Parce que les dirigeants de la chaîne se sont dits que l'on ne parlerait plus que de "TBL" dans quelques temps ? C'est assez ridicule ma foi. Mais passons, ce n'est qu'un détail. La seconde chose dont j'aimerai vous parler, c'est le pitch de la série. A l'heure où les scénaristes américains se creusent la tête pour trouver des concepts originaux, Ashton Kutcher, le créateur et producteur de la série, ne se complique pas la vie : la vie personnelle et professionnelle de mannequins débutants à New York. On ne peut pas faire plus concis et moins consistant que ça. Les meilleures idées sont souvent les plus simples remarque. Mais quand même... Et puis c'est sans compter que c'est en fait un remake de Models, Inc. non assumé. Models, Inc. étant un spin-off de Melrose Place qui est lui-même un spin-off de 90210 : la boucle est bouclée ! D'ailleurs, The Beautiful Life devrait avoir une destinée semblable, donc très courte. Bref, en surface, la série ne semble pas très originale et bien creuse. Dans un sens, elle l'est. Mais elle est efficace aussi, et c'est là que ça devient plus difficile d'en dire du mal...
C'est très simple : quand je regarde une série de la CW, j'essaye de me mettre dans la peau d'une jeune fille en fleur d'environ 14 ans. C'est ce que j'ai fais et la jeune fille en fleur qui dort en moi a été satisfaite. Elle a eu ce qu'elle voulait : du rêve, avec de belles robes et de beaux gens, et un peu de fond, histoire de rendre les personnages attachants. Elle a même trouvé que la série avait l'allure de sa chouchoute Gossip Girl bien souvent. L'atmosphère est la même, à peu de choses près. Un New York que l'on tente de rendre chaleureux, des musiques à la mode pour donner du rythme, des romances mielleuses sans envergure, des brushings impeccables et du luxe en veux-tu en voilà ! Mais là je m'égare, car elle ne voit pas les choses comme ça. Tout ça pour dire que la série offre exactement ce que l'on attend d'elle, quitte à ne pas surprendre une seconde et avoir des airs de déjà-vu. Les deux personnages principaux sont bien trop gentils à mon goût, des Serena et Dan bis. Manque de chance, il ne semble pas y avoir d'équivalents au duo Chuck/Blair. Il y en a bien deux ou trois qui sont prêts à quelques vacheries pour réussir mais rien de bien méchant. Oh remarque, Chuck et Blair ne sont pas si terribles que ça... Concernant les acteurs, j'aurai bien du mal à en dire du mal. Pas de future Meryl Streep ou de futur Robert De Niro, c'est sûr, mais des prestations correctes dans des rôles qui ne demandent de toute façon pas d'être passé par l'Actor's Studio.
Bon et Mischa alors ? C'est le grand retour de l'ex-star de Newport Beach et j'ai vraiment eu l'impression de retrouver Marissa quelques années plus tard en fait. Si elle n'était pas morte évidemment. C'est le même genre de fille à problèmes qui ne peut qu'attendrir mais qui agace aussi. Le seul intérêt, et il est bien maigre, c'est de se dire que le rôle de Sonja est très proche de ce que vit actuellement Mischa dans sa vie privée. Ca confère une certaine authenticité à la chose, bien que ce soit un peu malsain. Son addiction aux médicaments a été trop brièvement présentée, comme s'il ne fallait pas trop en montrer pour ne pas choquer ou cesser de faire rêver les téléspectateurs, et son retour après 6 mois d'absence ne peut que faire penser au pilote de Gossip Girl lorsque Serena revient après un an de mise au vert. L'avantage ici, c'est que l'on ne créé par un pseudo-mystère autour de cette absence, on l'explique rapidement. Finalement, Sonja, c'est un peu la Loana de la CW.
So What ?
The Beautiful Life : TBL tente le pari d'associer le clinquant de Gossip Girl au réalisme, toutes proportions gardées, d'un Newport Beach. Cela signifie que l'on n'échappe pas à la frivolité et à la superficialité inhérente au genre, mais il y a quand même un peu de fond auquel se raccrocher. Ashton Kutcher a déclaré s'être inspiré de sa propre expérience en tant que mannequin pour écrire la série. Il doit bien y avoir un fond de vérité dans tout ça alors...
Ciné Mix [Juin 2oo9]
Coup De Coeur
GOOD MORNING ENGLAND
Carl, un ado timide mais rebelle, va faire l'apprentissage de la vie chez son parrain, le patron d'une radio anglaise pirate qui émet depuis un bateau au beau milieu de la mer du Nord. Tandis que les animateurs et DJs de la radio star s'amusent au rythme de la musique 24h/24, les autorités anglaises font tout pour la faire interdire... // Encore un feel-good movie et celui-ci est particulièrement réussi ! Parce qu'en plus de nous faire énormément rire avec des personnages tous plus extravagants et attachants les uns que les autres, il nous fait découvrir un pan intéressant et méconnu de l'histoire du Royaume-Uni. La partie "historique" est aussi drôle que le reste d'ailleurs puisque l'on joue sur l'absurdité de l'austérité du ministère. La dernière partie du film est particulièrement excellente, tant le scénariste est allé au bout de son délire et le réalisateur, Richard Curtis, s'est surpassé. Evidemment, la musique est omniprésente et elle nous fait un bien fou ! L'occasion de découvrir ou redécouvrir des morceaux cultes du rock'n'roll des années 60. Un hymne à l'insouciance et à la liberté !
Les Autres Films
ANTICHRIST
Un couple en deuil se retire dans un chalet isolé dans les bois, "Eden", pour guérir leurs coeurs et sauver leur mariage. Mais la nature reprend ses droits et les choses vont de mal en pis... (AlloCiné) // On a entendu beaucoup de choses sur ce film mais j'ai le sentiment que la polémique a trop souvent fait oublier l'incroyable maîtrise du réalisateur Lars Von Trier, qui en a fait une grande peinture vivante et troublante. Je comprends que certaines scènes aient pu choquer, même si je ne l'ai pas été personnellement, mais Antichrist vaut mieux que ça. La douleur va crescendo et se mue en folie profonde et destructrice, admirablement jouée par Charlotte Gainsbourg, qui signe ici certainement la prestation la plus réussie de sa carrière. Mais il ne faut pas oublier celle de Willem Dafoe, qui est elle-aussi admirable. On a parlé de misogynie, d'un message qui se résumerait à "Toutes les femmes sont des sorcières" mais je ne l'ai pas ressenti comme cela. Cette femme-là, sans doute, a tout d'une sorcière, et elle finira comme celles de moyen-âge, brûlée, mais ne sont-ce pas ses lectures et sa thèse qui l'aurait rendue folle ? Le film n'aura-t-il pas pour sujet la puissance des mots ? Son découpage en chapitres n'est pas un hasard. A ce propos, si l'on ne devait garder qu'une seule scène du film, ce serait le prologue, parfaitement sublime. Un film qui dérange donc mais d'une richesse incroyable.
SUNSHINE CLEANING
De star du lycée avec qui tous les garçons voulaient coucher, Rose est devenue une trentenaire mère célibataire complétement paumée. Pour pouvoir payer une école privée à son fils, elle monte avec sa soeur une entreprise originale en pleine expansion : le nettoyage de scènes de crime ! // Sunshine Cleaning a un petit air de Little Miss Sunshine, le "sunshine" du titre sans doute, la production indépendante et la présence au casting d'Alan Arkin. Cette chronique douce-amère passe du rire aux larmes avec beaucoup d'agilité et de simplicité. Le pittoresque du sujet est un beau déclencheur d'émotion mais de sourires aussi. Les deux actrices principales, Amy Adams et Emily Blunt, sont plutôt convaincantes, avec une petite préfèrence pour la deuxième, sans doute parce que son rôle me semble plus intéressant. Finalement, ce film parle de la mort, de toutes les morts (la mort physique, la mort de l'adolescence, la mort des idéaux...), sur un ton résolument léger, sans cynisme et sans complaisance.
CONFESSIONS D'UNE ACCRO AU SHOPPING
Becky Blomwood est ce que l'on appelle une "shopaholic". Elle achète encore et encore des tonnes de fringues non plus par envie mais par un besoin viscéral qu'elle se doit d'assouvir à tous prix. Elle accumule les dettes, n'étant pas franchement riche, et à un recouvreur des impôts à ses trousses. Elle rêve de travailler dans un magazine de mode branché mais se retrouve dans un magazine... financier ! // Ce film représente pour moi le néant absolu. On pourrait parler de simple divertissement pas prise de tête si le personnage n'était justement pas prise de tête ! Je ne remet pas en cause la prestation d'Isla Fisher, qui fait ce qu'elle peut, mais plutôt celle des scénaristes qui ont trop souvent choisi de céder à l'hystérie. Lorsque le film se termine, c'est un sentiment de soulagement qui prédomine. Comme on pouvait s'y attendre, il enchaîne les clichés avec une facilité déconcertante, et si le but était de dénoncer la superficialité, c'est raté. Ce film est une supercherie superficielle ! L'histoire d'amour qui parcourt le récit est la cerise sur un gâteau déjà bien trop sucré. Cependant, je ne vais pas mentir et dire que tout est à jeter : il y a quand même quelques scènes amusantes. Là où Le Diable s'habille en Prada avait bien réussi, Confessions d'une accro au shopping échoue totalement. A échanger ou rembourser !
Avant-Première
TOY BOY
Nikki est un séducteur né, qui mène la belle vie en se faisant entretenir par de riches femmes à Hollywood. Mais le jour où il rencontre son équivalent féminin, Heather, dont il tombe amoureux, il perd sa belle assurance... // Parce qu'à défaut de partir en vacances à Los Angeles, vous pourrez quand même goûter au soleil de la cité des anges, à ses villas high-tech, ses piscines rafraîchissantes et ses fêtes orgiaques, et ce en compagnie d'un Ashton Kutcher en grande forme, qui donne vraiment de sa personne. Son personnage de dandy dragueur aux bretelles bien tendues amuse, énerve parfois, mais charme toujours au bout du compte. Anne Heche, bien trop rare au cinéma, n'a jamais été aussi belle, et lui donne la réplique avec panache. Sous ses faux airs de comédie potache, Toy Boy vaut bien mieux que ce que l'on pourrait croire ! (Extrait du guide des films de l'été sur AlloCiné).
Séance de rattrapage
HOME
Une petite famille s'épanouie depuis de nombreuses années dans une maison isolée à la campagne, bordée par le bitume d'une autoroute abandonnée. Leur vie bascule le jour où les travaux reprennent en vue de l'ouverture tardive de l'autoroute... // Home, qui n'a rien à voir avec le documentaire de Yann Arthus-Bertrand, est injustement passé inaperçu lors de sa sortie en salles l'année dernière, et ce malgré la présence au casting d'Isabelle Huppert. C'est bien dommage car c'est un véritable petit bijou, un OVNI captivant et presque surréaliste, qu souffre simplement de quelques longueurs. C'est d'autant plus impressionnant qu'il s'agit d'un premier film, celui de Ursula Meier, dont on entendra certainement parler dans les années qui viennent. La preuve qu'il est encore possible de sortir des sentiers battus, de poser sa caméra au beau milieu de nulle part et de raconter avec poésie une histoire simple et touchante.