Line Of Sight [Pilot Script]
LINE OF SIGHT
Drama // 52 minutes
Pilote "Ceiling and visibility unlimited" écrit par Blake Masters (Brotherhood, Rubicon, 2 Guns). Réalisé par Jonathan Demme (Le silence des agneaux, Philadelphia, Enlightened). Pour FOX Television Studios & AMC Studios. 63 pages.
Lewis Bernt, membre du Conseil national de la sécurité des transports, est victime d'un accident d'avion pour le moins suspect. Il survit miraculeusement à ce drame, ainsi que deux de ses amis, tandis qu'un troisième passager est mort et le corps d'un autre a totalement disparu. Aucun ne se souvient du vol, comme si le choc avait tout effacé de leur mémoire. Dès lors, Lewis met tout en oeuvre pour déterminer les causes du crash mais se voit confronté à des phénomènes étranges. La paranoïa s'installe peu à peu. Que s'est-il vraiment passé ce jour-là ?
Avec David Morrissey (The Walking Dead, Meadowlands, Dérapage), Sarah Clarke (24, Nikita, Twilight) Oscar Metwally (Fringe, Munich), Darren Pettie (Ringer, Mad Men), Lisa Gay Hamilton (The Practice, Men of a certain age), Olafur Darri Olafsson (La vie rêvée de Walter Mitty), Kai Lennox (The Unusuals), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome)...
"What happened to me?" Cette question, les héros de Line Of Sight se la posent à juste titre de manière récurrente au cours du pilote. A plusieurs reprises ils agissent comme guidés par une force invisible, qui peut tout aussi bien les paralyser. Depuis le crash, leurs mains les démangent, ils entendent des murmures non identifiés, la vue des framboises les obsèdent... et des gens étranges, qui semble possédés, viennent leur dire des choses tout aussi étranges avant de disparaître en fumée. Il est question de date maudite, de théorie du complot, de morts pas vraiment morts, de vivants un peu morts de l'intérieur... Bref, AMC se lance dans une drôle d'aventure avec ce projet qui, s'il est commandé, fera office d'OVNI sur la chaîne. En même temps, The Walking Dead en était un. Et on voit où elle en est aujourd'hui ! Sauf que là où Line Of Sight en est un, c'est surtout parce qu'elle aurait très bien pu naître sur n'importe quel network. Il n'y a, semble-t-il, aucune valeur ajoutée. TWD n'est pas bonne, mais elle a son style et son originalité, indéniablement. Line Of Sight, c'est de la science-fiction qui n'a pas l'air de vouloir s'assumer, en tout cas pas tout de suite. Pour ne pas trop effrayer. Alors elle y va tout doucement. Et ça, ça me fait penser à The Event il y a quelques années sur NBC, qui avait des qualités, qui était loin d'être honteuse avec un beau casting en plus, mais qui a trop tardé à dévoiler ce qu'elle était vraiment et a perdu bien des téléspectateurs en cours de route, certains se sentant un peu trahis. Là aussi, je sens bien qu'il va être question d'extra-terrestes à un moment donné. Mais au bout de combien de temps ?
La première partie du pilote commence de manière assez banale. Un mari se rend compte que sa femme le trompe. Il est rongé par la culpabilité et les doutes. Il ne parvient pas à la confronter. Il retrouve ses potes et là, paf, pas de chance : accident d'avion. C'est marrant parce que son métier c'est justement d'enquêter sur les accidents d'avion. Parce que oui, c'est un job à plein temps apparemment. Soit. Ensuite il y a la partie hôpital, pas très intéressante, où j'aurais aimé que l'émotion prenne le dessus histoire de rendre ces personnages que l'on vient à peine de rencontrer un peu plus attachants. Mais le scénariste préfère se concentrer sur les étrangetés. C'est dommage. Et tout le reste du pilote consiste à installer pas subtilement du tout et de manière très répétitive une ambiance mystérieuse et paranoïaque, mais pas spécialement inquiétante. On va dire que ça, ce sera avant tout le boulot du réal (qui n'est pas un mauvais) et du compositeur de la bande-originale. J'ai du mal à avoir de l'empathie pour les héros. Ils ne dégagent rien. En plus, nous avoir collé David Morissey dans le rôle principal, l'interprète du fameux Gouverneur de The Walking Dead, je trouve ça facile. L'acteur est bon mais je n'ai pas l'impression que ce rôle soit adapté à lui. AMC voulait juste le reprendre (pas que pour des raisons artistiques) et c'est tombé sur Line Of Sight.
Honnêtement, je ne comprends pas ce que AMC a pu trouver de spécial et de différent à ce script. Je ne vois pas comment la suite ne pourrait pas se transformer en gros pétard mouillé en plus. Hormis éventuellement les moyens et l'esthétique, je ne détecte pas ce qui peut différencier Line Of Sight d'un show de SyFy, par exemple. Peut-être que la suite sera plus ambitieuse ? Après tout, AMC s'est basée sur un pitch allant au-delà du pilote, j'imagine. Ma curiosité est indéniablement piquée. La fin m'a laissé avec des tas de questions. Mais est-ce vraiment bon signe ? Pour sa première incursion dans la science-fiction, AMC aurait pu trouver plus original et plus intriguant...
A VENIR : HIGH MOON, HAPPYLAND, HIEROGLYPH, FATRICK, TIN MAN...
Halt & Catch Fire [Pilot Script]
HALT & CATCH FIRE
Drama // 52 minutes
"Breaking Big Blue" Pilote écrit par Christopher Cantwell & Christopher C. Rodgers. Produit par Mark Johnson (Breaking Bad, Rectify) & Melissa Bernstein (Breaking Bad, Rectify). Réalisé par Juan José Campanella (Dans ses yeux, Dr House). Pour AMC Studios & Gran Via Productions. 63 pages.
Au cœur des années 80, au Texas, un visionnaire, un ingénieur et une prodige spécialisés dans la micro-informatique confrontent leurs inventions et innovations aux géants de l'époque. Leurs relations sont alors mises à rude épreuve, entre convoitises, jalousies et crises d'égo...
Avec Lee Pace (Pushing Daisies, Twilight, Le Hobbit, The Fall, Lincoln), Scoot McNairy (Bones, Cogan, Argo, 12 Years A Slave), Mackenzie Rio Davis, Kerry Bishé (Scrubs, Argo, Sex & The City le film), Toby Huss (La caravane de l'étrange), David Wilson Barnes, Maggie Elizabeth Jones (Ben & Kate)...
Joe MacMillian. Retenez ce nom. Je suis prêt à parier que dans quelques années il sera presque aussi connu que celui de Don Draper. Je ne suis pas un grand adepte de Mad Men et je n'ai de son fameux héros qu'une image lointaine, basée sur quelques lectures, quelques analyses, quelques images, mais j'ai le sentiment que ce Joe MacMilian est une sorte d'alter ego de Don Draper, une vingtaine d'années plus tard. Ils n'évoluent pas dans le même monde, ni le même milieu, mais leurs failles semblent être les mêmes. Ce sont deux hommes dotés d'une grande intelligence, pourris par l'ambition, la soif d'argent et de pouvoir, rongés par un tempérament autodestructeur. Ils sont aussi admirables que détestables. Des personnages fascinants. Il ne fait aucun doute que la prestation de Lee Pace dans ce rôle sera à la hauteur de celle de Jon Hamm, laquelle lui a permis de remporter de nombreuses récompenses. Qui sait ? En 2015, le grand gagnant des Emmy Awards, ce sera peut-être lui. Je l'imagine très facilement nommé en tout cas. Peut-être même que Halt & Catch Fire sera en lice dans la catégorie "Meilleur drama", aux côtés de Mad Men justement et sa dernière saison très attendue. Une chose est sûre, AMC a mis la main sur une pépite, originale, ambitieuse et étonnante ! A lire le pitch pourtant, il n'y a rien d'extrêmement bandant là-dedans. Et pourtant...
Ce qui m'a frappé d'abord à la lecture de ce script c'est sa fraîcheur. Il est écrit par deux petits mecs débutants, qui ont visiblement un talent fou et qui, grâce à ces 63 pages, sont sur le point de voir leur vie changer. La résonance avec le destin des héros de Halt & Catch Fire est amusante. J'espère toutefois que pour en arriver là, ils n'ont pas eu recours, eux, à des méthodes peu reluisantes à base de plagiat et d'espionnage industriel. Car le point de départ de la série, c'est ça. Du plagiat, justifié par Joe MacMillian par le fait que c'est ainsi que le monde de l'informatique à l'ére d'IBM fonctionne. Est-ce encore le cas aujourd'hui ? Cette série se déroule certes dans le passé, lequel n'est pas si lointain, mais son propos sonne très actuel. On parle d'une époque où internet n'existait pas encore. Ou le PC n'en était qu'à ses balbutiements. Ou tout était à créer, inventer, imaginer. Et c'est exactement ce que nos héros et leurs contemporains ont fait. Pour en arriver jusqu'aux iPhone, aux tablettes, à Facebook, Twitter... à ce monde ultra-connecté qui est le nôtre. Il y a quelque chose de tout à fait étourdissant dans ce pilote. A la fois dans ce qu'il décrit et dans tout ce qui en a découlé. Impossible d'ailleurs de ne pas penser à Masters Of Sex. Le parallèle peut paraître saugrenu mais il ne l'est pas tant que ça. Il n'y a pas véritablement d'étude des moeurs ici, mais il s'agit aussi d'un drama qui raconte les débuts d'une aventure extraordinaire qui a changé nos vies quotidiennes. L'objet du désir n'est juste pas le même. Notons au passage que Halt est une création pure. Elle n'est pas basée, en tout cas officiellement, sur des personnags existants.
La majeure partie de ce premier épisode consiste à dévoiler petit à petit le plan tout à fait brillant de MacMillian et de constituer son équipe. Si lui est expert dans la vente -un trentenaire audacieux, prêt à tout, notamment à se mettre constamment en danger ainsi que ceux pour qui il travaille ou qui travaillent pour lui- il s'adjoint les services d'un ingénieur désabusé, qui a fait de mauvais choix et qui se retrouve dans une situation précaire avec une femme et deux enfants à charge, et une étudiante surdouée, charmante de surcroit, au tempérament bien trempé, qui accepte de quitter l'université avant d'obtenir son diplôme pour se lancer dans l'aventure de sa vie. Trois cerveaux puissants. On sent déjà les conflits poindre, qu'ils soient d'ordre professionnels ou personnels. Tout est lié. Oserais-je ajouté les conflits d'ordre amoureux ? Il ne faudrait pas que la série nous fasse du mauvais Nip/Tuck avec un trio voire un quatuor amoureux compliqué et insoluble. Mais il y aura forcément un peu de cet ingrédient là aussi. Tout est construit de manière à créer des rivalités et des trahisons. Entre celui qui est incapable d'accepter un "non" et celui qui refuse qu'on lui donne un ordre quelconque... les problèmes ne font que commencer ! Et j'ajouterai que les deux personnages nous sont présentés dans leur première scène respective par 1/ une tentative de suicide 2/ une méga baston. Ca va chier.
Halt & Catch Fire ne fera peut-être pas long feu -on se souvient de Rubicon sur AMC déjà, brillante, bien que très difficile d'accès, éteinte après une seule saison- mais elle marquera les esprits de ceux qui l'auront vue et elle sera forcément considérée par les experts de la profession comme une grande. Avec une telle histoire et de tels personnages, même la pire des réalisations ne pourrait altérer la qualité du scénario de ce pilote et toutes les belles perspectives qu'il laisse entrevoir. Qu'on ne connaisse rien à la micro-informatique n'est pas un problème : la série ne s'adresse pas particulièrement aux geeks, mais à tous les amateurs de télévision intelligente qui ne se contente pas de divertir. Elle est de celles qui ravivent l'étincelle.
A VENIR : TURN, LINE OF SIGHT, HAPPYLAND, THE BLACK BOX, HIEROGLYPH, HIGH MOON, FATRICK, TIN MAN...
The Walking Dead [3x 01 > 3x 08]
Seed // Sick // Walk With Me // Killer Within // Say The Word // Hounded // When The Dead Come Knocking // Made To Suffer
10 870 000 tlsp. // 9 550 000 tlsp. // 10 510 000 tlsp. // 9 270 000 tlsp. // 10 370 000 tlsp. // 9 210 000 tlsp. // 10 430 000 tlsp. // 10 480 000 tlsp.
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L'époque où The Walking Dead était surrestimée et où son succès, insolent, était immérité, est révolue. Depuis le départ de Frank Darabont au milieu de la saison 2, ce n'est plus tout à fait la même série et ses audiences se sont envolées. Rarement un gros départ sur un show de cet envergure n'aura été si positif. Glen Mazzara, son remplaçant, a su trouver le ton juste et le rythme parfait pour raconter cette histoire de survivants et de zombies, où l'homme est un loup pour l'homme. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il ne fera plus partie de l'équipe dès la saison 4, car AMC est un loup pour les showrunners. Les dialogues sont encore trop peu soignés à mon goût, mais ils sont en même temps moins nombreux. Une manière efficace de régler le problème. Et les séquences de massacre m'ennuient encore parfois car elles se ressemblent toutes, ce qui n'empêche pas la réalisation d'être inspirée, voire virtuose, et ultra-référencée. Mais si je n'y trouve pas mon compte, c'est parce que les zombies ne m'intéressent pas le moins du monde. Je ne suis pas venu pour ça. Les amateurs de "walkers" en ont pour leur argent, et c'est la moindre des choses puisque c'était la promesse de départ, et à peu près tout ce qu'elle réussissait au début d'ailleurs. Et c'est tout ce que je reprocherai à cette première partie de saison 3, passionnante et on ne peut plus divertissante ! Plus profonde aussi, à mesure que la douleur et le désespoir s'accentuent...
Ce qui a réussi en premier lieu à ces huit épisodes, c'est le changement de décor. La ferme où l'on étouffait, malgré les grands espaces qui l'entouraient, a été troquée contre une prison sale et abandonnée, qu'il a d'abord fallu désinfester avant de se l'approprier. Le symbole est fort : nos héros sont prisonniers du Monde, où qu'ils aillent, mais c'est dans cet endroit clos, entouré de barbelés, qu'ils sont les plus libres. A cet endroit, qui devient peu à peu familier et curieusement rassurant, s'ajoute quelques virées sur les routes et dans les villages alentours, toujours très (at)tendues, qui permettent à plusieurs protagonistes de se frôler, sans jamais se découvrir ou se retrouver. Puis on nous invite à explorer un deuxième univers parallèle, qui paraitrait presque paradisiaque à côté, celui du petit village colonial de Woodbury où l'ordre règne grâce à l'autorité suprême, l'intrigant Gouverneur, qui n'aura de cesse de fasciner. Le troisième épisode, qui lui est entièrement dévolu, est absolument parfait. La saison trouve ainsi son équilibre entre ces deux décors opposés, et ces deux groupes amenés, à terme, à violemment s'affronter. La pression monte d'épisode en épisode, au fur et à mesure que les enjeux se font plus précis, et Made To Suffer, le mid-season finale, est le point d'orgue qui annonce une suite encore plus terrifiante et impitoyable maintenant que la guerre froide entre les deux camps a laissé place à une bataille sans merci.
De nouvelles pertes viennent endeuillées nos survivants, après celle de Shane, inévitable, et celle de Dale, regrettable. Mais l'on constate que le concept de la série est plus fort que les personnages -ce qui n'est pas très étonnant vu le temps qu'ils ont mis à devenir attachants- puisque personne ne manque vraiment une fois qu'ils disparaissent. Dans le cas de T.Dog, ce n'est pas du tout une surprise. On se demandait déjà comment il avait pu arriver jusque là ! Il a été inexistant pendant les deux premières saisons, et les auteurs n'ont même pas jugé bon de lui offrir une belle sortie. Il meurt, et personne ne semble s'en soucier. Il faut dire qu'il a mal choisi son moment... La presque perte de Hershel était troublante, car on ne s'attendait pas à tant vouloir qu'il reste en vie. La disparition momentanée de Carole m'a agréablement inquiété. Depuis qu'elle n'est plus une veuve éplorée ou une mère dépressive, elle a gagné toute ma sympathie. Et puis on lui doit indirectement le plus gros fou rire -enfin le seul- de ce début de saison : lorsqu'on lui dit qu'elle ressemble à une lesbienne, parce qu'elle a les cheveux courts ! Ah ah. Bien évidemment, la seule mort qui nous a véritablement importé, c'est celle de Lori. Elle était aussi inattendue que choquante ! Tout à coup, la série nous a enfin offert de vrais grands moments d'émotion. Beaucoup de téléspectateurs détestaient Lori -sentiment que je n'ai jamais vraiment partagé- mais tous ont été touchés par sa mort, preuve qu'elle n'était pas si dispensable. On ne regrettera pas le jeu approximatif de Sarah Wayne Callies en revanche. Ce décès est en tout cas la meilleure chose qui pouvait arriver à Rick et Carl d'un point de vue scénaristique. Ils ont beaucoup évolué depuis le début de la série, mais cet événement traumatique les changera à jamais. Et, pour l'heure, cela est synonyme de folie pour Rick, qui bascule à pieds joints dedans grâce à un Andrew Lincoln étonnamment bon; et de maturité pour Carl, qui n'a plus d'autre choix que de grandir en vitesse accélérée. Ses agissements dans le 8ème épisode sont d'ailleurs impressionnants et permettent d'introduire très efficacement un nouveau groupe de personnages emmené par un certain Tyreese, bien connu des lecteurs du comic-book, qui fait forte impression dès son arrivée.
Outre ce dernier, que l'on apprendra à connaître dans la deuxième partie de la saison, le casting s'est élargi et bonnifié grâce à Michonne. Cette put*** de bad ass de Michonne ! Pour le coup, ses scènes de massacre à elle je les ai adorées. Les tronches qu'elle tire à longueur de temps sont merveilleuses. C'est quand elle est seule d'ailleurs qu'elle est la plus convaincante. Dès qu'Andrea est dans les parages, ça se gâte un peu. Pourtant, j'adore Andrea depuis le début et je continue de la soutenir malgré ses choix hasardeux mais néanmoins compréhensibles, mais elle aussi je la préfère seule, ou avec le Gouverneur, mais pas associée à Michonne. Je ne sais pas ce qui s'est passé les concernant, leur duo semblait prometteur, mais ça n'a pas fonctionné. Partie remise ? Et le Gouverneur, donc. Avant de le découvrir, j'avais lu un peu partout qu'il s'agissait d'un personnage plus détestable que détestable, absolument atroce, donc j'ai forcément été déçu de découvrir un homme charmeur, clairement malsain, certes, mais pas en surface. Je m'attendais à tout moment à ce qu'une séquence affreuse dévoile son vrai visage, mais les auteurs ont préféré une approche disons... progressive. Ca commence par des aquariums remplis de têtes vivantes, puis par son goût prononcé pour les combats humains Vs. zombies, afin d'amuser son peuple en délire et assouvrir ses plus bas instincts; il a même failli violer Maggie et j'ai presque été déçu qu'il ne passe pas à l'acte; mais ce n'est que lorsque que l'on découvre son secret que tout fait sens, et ce n'est que lorsque Michonne massacre sa petite fille, passée de l'autre côté du monde, que l'on comprend que c'est à partir de maintenant qu'il va devenir plus détestable que détestable, et absolument atroce. Et c'est diablement excitant ! J'ai trouvé ça très malin et très fin de la part des auteurs de nous le faire découvrir de cette manière. Et j'ai été sincèrement ému par sa dernière scène avec sa fille. Elle était bouleversante. Je la garderai toujours en tête, je pense, quoiqu'il fasse par la suite. Pas que cela doive l'excuser de quoi que ce soit, bien entendu... David Morrissey est un excellent acteur, et il a ici toute la largesse qu'il lui faut pour s'exprimer. On regrettera quand même son peu de ressemblance avec le véritable Gouverneur des Comics, mais maintenant qu'il a perdu un oeil, la transformation peut commencer.
Cette saison a aussi marqué le retour de Merle sur le devant de la scène, en bras droit du Gouverneur. Pour le coup, tout est à gerber chez lui, et c'est un personnage que l'on prend un pied fou à détester. Pour autant, je trouve presque dommage d'avoir achevé cette première partie sur son affrontement avec son frère. Certes, c'est quelque chose que l'on attendait depuis un moment et on était loin d'imaginer que ça se passerait de la sorte, devant la clameur de la foule et face à une Andrea horrifiée, mais je ne trouve pas cela assez fort. On n'avait de toute façon pas besoin d'un cliffhanger énorme pour revenir, mais ce n'est pas le climax que j'espérais. Qu va gagner ? Daryl ou Merle ? Dans The Walking Dead, tout est possible alors je préfère éviter de faire un pronostic. Mais il est certain que sur le long terme, Daryl sera plus intéressant que Merle. D'autant qu'une histoire semble se tramer entre Carole et lui. Ce serait dommage de ne pas l'exploiter. Il reste si peu d'amour dans cette série... Maggie et Glenn sont toujours trop mignons, mais un couple plus âgé serait le bienvenue aussi. Et oui, je ne suis pas venu pour les zombies, mais je suis venu pour la psychologie de personnages plongés dans un univers post-apocalyptique. L'amour est un sentiment qui a plus que jamais sa place dans la série.
// Bilan // En l'espace de deux demi-saisons, The Walking Dead s'est muée en une très grande série et ses audiences correspondent désormais à sa qualité. Je suis le premier à être surpris par le plaisir que j'ai pris à suivre ces huit premiers épisodes, qui sont toujours passés à une vitesse hallucinante. La suite s'annonce tout aussi excellente !
Breaking Bad [5x 05 & 5x 06]
Dead Freight // Buyout
2 480 000 tlsp. // 2 810 000 tlsp.
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Dead Freight. Breaking Bad a pris l'habitude de nous délivrer au moins un chef d'oeuvre par saison et mon petit doigt me dit que, celui-là, ils y ont réfléchi pendant des semaines et des semaines, à s'en donner des migraines ! L'idée de Jesse était brillante et elle avait quelque chose d'innocent extrêmement touchant, qui collait parfaitement au personnage. Le détournement d'un train ! Un braquage à grande vitesse ! Wouah. C'est presque comme un fantasme de gamin un peu dérangé qui fonctionne, contre toutes attentes. Pinkman, dont le nom sonne comme une douceur, voulait trouver un moyen de les sortir d'affaire en ne tuant personne. Parce qu'il en a franchement assez de ces corps qui s'entassent et on le comprend. Il l'a trouvé et Walt a mis le plan à exécution avec brio. Les auteurs ne se sont pas privés de nous donner tous les détails, pour bien nous faire comprendre qu'ils sont allés très loin dans le délire mais en restant crédible jusqu'au bout; et le réalisateur a fait en sorte de magnifier le tout avec des plans époustouflants. Le désert américain est définitivement un endroit merveilleux quand la fiction décide de s'y plonger. Breaking Bad a pris, plus que jamais, des allures de western. C'était fantastique. Rien que pour tout ça, on se souviendra longtemps de cet épisode, comme de 4 Days Out, de Fly...
Mais le cliffhanger s'est chargé d'enfoncer le clou avec force ! Je ne l'ai pas du tout vu venir et j'avais même complètement zappé, à ce stade, la scène d'ouverture avec le gamin, sa moto et son affreuse mygale. Ce n'est pas la première fois qu'un enfant est en danger de mort dans la série, c'est même un récurrence intéressante, mais c'est la première fois que le massacre est aussi rapide et aussi violent. Qu'est-ce qui est passé par la tête de ce Todd dont on ne sait fichtre rien ? Voulait-il impressionner Walt ? N'a-t-il tout simplement pas réfléchi et tirer par automatisme ? Là encore, la réaction immédiate de Jesse est poignante...
Buyout. ... et elle est analysée comme il se doit dans l'épisode suivant. Jesse a de nombreuses faiblesses mais la plus importante est sans aucun doute son rapport à l'enfance et aux enfants en général. Sans doute parce qu'au fond, malgré tout ce qu'il a vu et vécu, il en est encore un grand. Déjà, lors de la saison 1, il n'avait pas hésité à se sacrifier pour sauver la peau de son petit frère face à ses parents. Petit frère que l'on a jamais revu d'ailleurs, bizarrement. Cela ne m'étonnerait guère que les derniers événements ne préfigurent un retour, même furtif. Jesse a également protégé en saison 2 l'enfant des toxicomanes chez qui il s'était retrouvé et qui se sont entretués. En saison 3, souvenez-vous, il y a eu l'intrigue du frère de sa petite amie, tué par le camp adverse sans vergogne. Enfin, en saison 4, il y a bien évidemment eu l'affaire de l'empoisonnement du fils de sa copine... Bref, c'est l'enfant de trop. Jesse ne peut pas continuer comme ça, il en a parfaitement conscience, mais je ne m'attendais pas pour autant à ce qu'il demande à cesser toute collaboration avec Walt sur le champ. Pour Mike, dont la faiblesse est la famille en général, la sienne en particulier, on est un peu moins surpris. On se doutait que ça ne collerait pas longtemps avec Walt. Le coup du "Fuck You" avec les enquêteurs se voyait venir des kilomètres à la ronde sinon. Et puisque je suis dans les déceptions, je n'ai pas du tout aimé non plus "Waltgyver", qui réussit en deux-trois tours de magie à se libérer. Je ne suis même pas sûr que ce soit vraiment possible, ce qu'il a fait. Ca contraste bien avec le braquage de l'épisode précédent en tout cas ! C'est d'un tout autre niveau et c'était pourtant une problèmatique nettement plus simple à résoudre à la base... Bon et puis on a connu Mike plus précautionneux et malin.
Pendant ce temps-là, les problèmes conjugaux des White commencent doucement mais sûrement à nous courir sur le haricot. Les auteurs se débrouillent quand même bien pour combler en attendant de prendre enfin une décision. La scène où Walt dévoile à Jesse ses motivations était assez troublante. On n'a pas l'habitude de voir le héros se confier de la sorte. Et être sincère par la même occasion. Son discours ne m'a pas convaincu pour autant mais c'était bien essayé. Au fond, comme tout bon mythomane, Walt croit probablement ce qu'il dit, il ne fait plus la différence entre la réalité et ses mensonges... Et puis Skyler qui essaye de se confier à Marie, c'était émouvant aussi. Mais on savait qu'elle n'irait pas au bout de ses confessions, ou alors ce serait la fin de la série. Enfin, le dîner Walt/Skyler/Jesse était tragiquement comique. Je n'ai pas adoré cette scène mais, pendant un court instant, je me suis plu à imaginer un duo Skyler/Jesse cherchant à faire tomber Walt. C'était amusant mais pas très réaliste. C'est pourtant ce qu'il leur faudrait à tous les deux ! A part ça, je n'ai pas évoqué les complaintes de Walt Jr. parce qu'elles ont peiné à m'intéresser. C'est un des rares "fils" de série qui n'était pas trop agaçant jusqu'ici et ce serait bien qu'il garde ce statut jusqu'au bout, quitte à le faire taire à nouveau comme, globalement, dans les quatre saisons précédentes, à deux-trois scènes -très réussies d'ailleurs- près.
// Bilan // A coté de Dead Freight, un bijou qui peut d'ores et déjà être couronné comme le meilleur épisode de l'année toutes séries confondues, Buyout ne pouvait pas faire le poids, encore moins avec des idées aussi bancales. Mais il sera vite oublié car ce qu'il annonce est bien plus important...
Breaking Bad [5x 01]
Live Free Or Die (Season Premiere) // 2 900 000 tlsp.
"We're done when I say we're done !" Et Vince Gilligan, le mastermind de Breaking Bad, a décidé, d'un commun accord avec AMC, qu'il ne restait plus que 16 épisodes à lui et son équipe pour conclure cette oeuvre incroyable, d'une grande richesse. Les huits premiers épisodes sont proposés cet été, et les huits derniers à l'été 2013. Pour sûr, ce système très frustrant se traduira soit par une déception constante, avec cette impression que l'étau se resserre mais que rien n'avance vraiment alors que chaque minute compte; soit par un changement de rythme flagrant où l'on aura du mal à reconnaitre la série que l'on a tant aimé, qui ne s'est jamais privée de se perdre en conjectures et en longueurs pour nous déstabiliser, pour faire monter la pression subrepticement et bien entendu pour apporter toute la profondeur nécessaire aux personnages. Je sais, je suis un peu pessimiste. Mais après la déception toute relative qu'était la saison 4, je ne me sens pas vraiment confiant et, malheureusement, ce Season Premiere ne m'a pas vraiment rassuré. Pourtant, il était tout à fait classique, dans l'esprit des précédents.
Tout a commencé par un flashforward faisant écho à la scène d'ouverture de la série et mettant en lumière, à nouveau, combien Walter White a changé, combien Heisenberg et lui ne font définitivement plus qu'un. Cela se joue dans l'attitude et le jeu de Bryan Cranston, toujours impeccable, mais aussi dans les détails comme ce bon gros petit déjeuner bien gras, aux tranches de bacon imposantes, qui n'a rien à voir avec le veggie bacon qu'il avait commandé le jour de ses 50 ans, le jour où... tout a commencé. La suite ne nous étonne pas vraiment, sans doute parce que l'on s'attend forcément à quelque chose de ce genre : il retrouve ce personnage, Lawson, croisé une fois auparavant, incarné par Jim Beaver; ils s'échangent une enveloppe pleine de gros sous et Walt sort du Denny's, part en direction de sa voiture, ouvre son coffre et dévoile une panoplie digne d'un criminel de grande envergure, avec armes et faux papiers d'identité. On ne sait pas très bien à quel moment du futur la scène se déroule mais notre anti-héros a des cheveux, plutôt longs, donc six bons mois, au moins, ont dû passer depuis les événements du présent... Je n'ai pas trouvé cette introduction mauvaise, vraiment pas, mais elle ne m'a pas surpris et j'avais envie de l'être. Evidemment, elle donne envie de savoir ce qui s'est passé pour qu'il en arrive là mais, de toute façon, à ce stade, personne ne peut abandonner la série, si ?
Si l'épisode est si "classique", ce n'est pas seulement en raison de l'entrée en matière, c'est aussi et surtout parce que, comme toutes les précédentes ouvertures de saison, il s'agit pour Walt et Jesse de réparer à court terme les dernières erreurs comises. Ici, si la mort de Fring est une victoire sans pareil pour eux, elle s'accompagne évidemment de quelques imprévus. J'ai un peu de mal à comprendre comment Gus a pu laisser traîner des vidéos aussi incriminantes sur l'ordinateur de son activité professionnelle de façade, mais admettons : le statagème pour littéralement détruire tout ce qui pourrait relier nos protagonistes principaux à cet homme est malin, presque invraisemblable -et Mike est là pour le rappeler- mais tout à fait dans l'esprit de la série et de Walt. On oublie trop souvent qu'il est chimiste. Les auteurs ne pouvaient pas trouver une meilleure idée ! La mise en scène au moment du passage à l'acte était brillante. Tout comme celle où Hank explore l'ancien labo de la fine équipe, totalement saccagé. On aurait cru à un astronaute marchant sur une nouvelle planète. Et je suis à peu près sûr que c'était bien l'effet recherché. Ma déception vient justement de la trop grande discrétion de Hank, qui passe vraiment trop souvent au second plan depuis quelques temps. Marie n'est pas apparue du tout d'ailleurs, mais c'est un peu moins dérangeant.
Parmi les scènes marquantes de Live Free Or Die, je retiendrais Mike en robe de chambre en train de nourrir des poules. C'était amusant et ça correspondait bien au personnage : très parternel. Un sentiment que l'on a pu retrouver quelques secondes plus tard, lorsqu'il lance ce "Ah, Jesse..." qui en dit long sur ce qu'il pense du jeune homme, du style : "je t'adore mais tu es décidemment indécrottable, tu feras les mêmes conneries à l'infini". Et il a raison. Tous les passages où Walt tient à montrer sa supériorité et l'emprise qu'il a désormais sur les gens étaient fascinants : Saul s'est presque fait pipi dessus et notre pauvre Skyler s'est mise à réaliser jusqu'où il était capable d'aller, jusqu'où elle s'est elle-même laissée embarquer. Elle réalise le poids de ses actes en en découvrant les conséquences, notamment sur Ted. Anna Gunn était parfaite à ce moment-là. Parfaite. Je ne sais pas si une grande saison l'attend, j'ai comme un doute vu la situation dans laquelle elle se trouve -effrayée, choquée, immobile- mais ce dont on est certain maintenant c'est que son mariage n'y survivra pas. Il y avait comme des lueurs d'espoir la saison passée, il n'y en a plus. La spirale infernale est plus que jamais enclenchée. On se demande même si Walt ne serait pas prêt à la tuer, s'il le fallait. Oui, il en est arrivé là. Et ce serait d'une telle ironie que ça ne m'étonnerait guère : il a commencé par vouloir sauver sa famille, puis il l'a détruit peu à peu. Pourquoi ne pas la supprimer carrément maintenant ? C'est la suite logique !
// Bilan // Même si à la fin du visionnage de ce Season Premiere, j'ai ressenti une pointe de déception, triste de n'avoir pas été surpris ou happé comme je l'aurais souhaité par l'action, Breaking Bad revient en force et annonce une conclusion magistrale, à la hauteur de sa réputation.
The Killing (US) [Saison 2]
Saison 2 // 1 570 000 tlsp.
Jusqu'au bout, la version américaine de The Killing aura été incomprise et maltraitée par la presse américaine, ainsi que par les sériephiles ultra-connectés que nous sommes devenus. Je suis à peu près sûr que sans Twitter et l'animosité que cet outil formidable peut parfois propager à une vitesse hallucinante et dans le monde entier, la polémique n'aurait pas duré et la saison 2 n'aurait pas été condamnée avant même d'avoir commencé. Je pense aussi que les journalistes ont un gros problème avec Veena Sud, la créatrice et productrice de la série. Elle s'en est pris vraiment plein la tronche depuis un an et cet acharnement me semble plus qu'exagéré. Alors peut-être que c'est une femme détestable et qu'elle ne mérite que ça, hein. Mais son travail, lui, ne vaut pas une telle déferlante de haine à mon humble avis. On est quand même arrivé à un point où dans les interviews de plein de producteurs, les journalistes leur posent une question comprenant l'expression "The Killing effect" au sujet de leurs fins de saisons. C'est proprement hallucinant ! Le grand crime de la série aura donc été d'achever sa première saison sur un cliffhanger alors qu'on nous avait soi-disant promis une résolution à son terme, ce qui est totalement faux ! Un pur fantasme qui est devenu une réalité à force d'être répété partout. Et quand bien même, je ne vois pas depuis quand une saison doit absolument se terminer sur une résolution. La machine médiatique peut être redoutable quand elle est en marche... Mais en prenant un peu de hauteur sur cette incroyable injustice -qui a dû être violente pour toute l'équipe, des scénaristes aux acteurs, lesquels sont en plus excellents- que vaut vraiment cette saison 2 ?
Pour vous prouver ma bonne foi, je vais vous avouer franchement que j'ai eu très peur en cours de saison de basculer du coté des haineux. Le doute n'a duré que trois épisodes, tout au plus, mais je me suis vraiment demandé si on ne nous prenait pas pour des buses à un moment donné. Il y a eu un ventre mou où l'enquête n'avançait plus du tout, où plus aucune piste sérieuse n'était envisagée et où on se disait que huit épisodes auraient été bien suffisants pour boucler l'affaire une bonne fois pour toutes. Mais, comme je l'avais dit dans mon bilan de la saison 1, tout l'intérêt de la série repose sur deux choses essentielles : ses personnages, tous intéressants et intrigants à leur façon, et son sens du réalisme. C'est ce qui l'a sauvée même quand elle était au creux de la vague. Clairement, cette enquête aurait pu être résolue par les Experts en 42 minutes. Ils auraient trouvé un poil de cul de Rosie Larsen dans les dents de son voisin et on aurait tous pu aller nous coucher sereins, satisfaits par le travail efficacement accompli par ces super-héros des temps modernes. The Killing ne mange pas de ce poil là : Linden et Holder ne sont pas des génies, loin de là, ils font régulièrement des erreurs, ils font parfois fausse route malgré leurs intimes convictions, ils sont têtus et bornés -surtout Linden- mais ils la vivent leur investigation, nuit et jour. Obsessionnellement. Au point même où Sarah en devient presque folle. C'est d'ailleurs "amusant" de faire le parallèle entre son parcours et celui de Carrie (Claire Danes) dans Homeland, même si l'une sombre totalement alors que l'autre peut compter sur son co-équipier pour la faire garder les pieds sur Terre. Ce qui m'a le plus lassé et irrité, en fin de compte, c'est le surlignage au feutre jaune fluo de l'aspect "mauvaise mère" de Linden, toujours obligée de trimballer son fils d'un motel à un autre, incapable de lui promettre la sécurité et le confort dont il a besoin. C'était déjà bien assez présent en saison 1 pour ne pas insister à nouveau dessus en saison 2. En plus, l'occasion d'approfondir un peu plus la vie personnelle de Holder a été manquée, de ce fait. Le season finale nous promettait pourtant davantage de ce coté-là. Mais ce qu'on a gagné dans cette deuxième salve, c'est une réelle complicité et dynamique de duo. Je tiens en tout cas une dernière fois à redire toute mon admiration pour Mireille Enos -et ses pulls désormais célèbres- et pour Joel Kinnaman -que le cinéma cherche déjà à nous voler- parce que leurs performances, au diapason, ont été remarquables de bout en bout.
A nouveau, le deuil des Larsen a été traité de manière très sobre mais différemment : Mitch a fui ses responsabilités, abandonnant mari et enfants pendant de longs jours. On aurait pu la détester pour ça mais comment lui en vouloir ? C'était sa manière à elle de dompter son chagrin, loin du regard des siens. Elle est revenue un peu plus forte. J'aurais aimé que ses errances nous soient montrées davantage, cela dit. Sa rencontre avec un sosie de sa fille n'était pas des plus subtiles, mais la prestation de Michelle Forbes a su balayer toutes les faiblesses. Stan, quant à lui, nous a entraîné dans des règlements de compte familiaux pas toujours passionnants et trop obscurs, mais lorsqu'il était avec ses enfants ou avec Terry, il se dégageait une intensité dramatique incomparable. L'une des toutes dernières scènes, lorsque les Larsen découvrent tous ensemble la vidéo réalisée par Rosie sur sa vie, ses rêves et ses espoirs, son amour pour eux, est l'une des plus émouvantes que j'ai vu cette année toutes séries confondues. Devant un moment de télévision comme celui-là, je ne regrette pas une seule seconde d'avoir passé 26 heures de ma vie à moi devant The Killing. D'autant que la résolution du meurtre m'a amplement satisfait. Je n'avais pas vraiment fait de pronostics en amont mais je n'aurais certainement pas parié sur ce coupable-là. Sur le moment et encore aujourd'hui en y réfléchissant, je ne vois rien qui pourrait être incohérent dans toute cette histoire. Les auteurs se sont très bien débrouillés. L'aveu de Terry était déchirant. La mise en image du flashback retraçant cet instant fatidique où tout a basculé -surtout le corps de Rosie dans le coffre de la voiture- était brillamment réalisée, de même que l'introduction du final nous montrant les dernières minutes de Rosie dans la demeure familiale. On ne l'avait finalement jamais vue aussi... vivante. Et elle rayonnait. Katie Findlay, son interprète, a de l'avenir.
C'est lors de l'exploration du casino et de l'introduction de la réserve indienne à l'épisode 7 que la saison et surtout l'enquête ont vraiment commencé à décoller. L'aspect addictif de The Killing est alors revenu à 100% pour ne plus nous quitter jusqu'à la fin. Donc au moins la moitié de la saison aura été archi prenante ! Pas si mal pour une série qui n'était plus censée que nous décevoir ! Certes, les indiens ont été présentés comme de véritables ordures, ce qui m'a légèrement gêné dans le fond, mais c'était une excellente idée que de s'intéresser à cette communauté, si rare en fiction. J'ai tout de suite pensé à Big Love et Juniper Creek, et j'ai eu un gros pincement au coeur. Me manque... La grosse faiblesse de la saison 1 était sans nul doute l'association, parfois peu naturelle, de la sphère politique à l'affaire. Cette fois, elle a su trouver sa place de manière admirable. Les déboires de Darren Richmond à l'hôpital étaient un peu ennuyeux mais, lorsqu'il a repris sa campagne, d'abord sans grande conviction puis finalement avec vigueur, c'était brillant. Gwen et Jamie ont su trouver la place qu'ils méritaient depuis le début dans le récit, même si je ne suis pas totalement fan de la transformation de Jamie en psychopathe, un peu trop soapienne sur les bords, mais pas si soudaine puisque les épisodes précédents avaient su installer un climat de méfiance à son égard. On sentait que quelque chose clochait mais moi, ce que je pensais, c'est qu'il était carrément tombé amoureux de Richmond. Ce qui est de toute façon sous-jacent. Ses actes ne pouvaient être que motivés par l'admiration et l'amour, ou en tout cas une certaine forme d'amour, dévastatrice et dangereuse. Je n'ai pas détaillé le cas Gwen mais je me suis découvert une affection pour ce personnage qui m'avait laissé indifférent à la base. Tous les protagonistes ont donc gagné en profondeur. La série n'en est ressortie que plus riche et forte.
// Bilan // Que ce soit pour sa première ou sa deuxième saison, The Killing US mérite toutes les louanges du monde. Elle possèdait un casting parfait, qui a su rendre attachants des personnages qui n'auraient pas dû l'être. Elle a eu l'audace et la capacité de bousculer le genre de la série policière avec un concept simple mais efficace, entraînant une certaine forme d'addiction. Merci aux Danois bien sûr, on ne les oublie pas. Ils sont pour beaucoup dans la réussite de la série, mais les Américains peuvent aussi se vanter d'avoir su l'adapter avec respect. Pourquoi je parle au passé ? Parce que la polémique a tué The Killing et qu'une saison 3 est très peu probable. Cette perspective est loin de m'horrifier cela dit : je trouve la fin de la saison 2 parfaite. Je ne suis pas sûr q'u'il y ait quoi que ce soit à ajouter, même si Linden et Holder, pour sûr, vont me manquer. Quoiqu'il arrive, je garderai en mémoire une douce mélancolie, pleine de gouttes de pluie, à l'égard de la série dans les années à venir. Car plus qu'une enquête, des personnages ou des rebondissements, The Killing c'était une atmosphère unique.
The Walking Dead [2x 08 > 2x 13]
Nebraska // TriggerFinger // 18 Miles Out // Judge, Jury, Executioner // Better Angels // Beside The Dying Fire
Deuxième partie de saison 2 pour The Walking Dead et deuxième hausse de qualité à la clé. C'est bien simple : du jour où Frank Darabont a été viré de l'équipe, la série n'en est devenue que meilleure ! C'est cruel de penser cela mais c'est une évidence qui n'a fait que se confirmer épisode après épisode. On ne saura certainement jamais vraiment ce qui s'est tramé en coulisses -si ce n'est qu'il y a eu des querelles d'ordre budgétaire entre le monsieur et AMC et ce n'était probablement pas l'unique raison de la discorde- mais il semblerait que les nouveaux responsables, aidés de Robert Kirkman, toujours fidèle au poste, ont su apporter à ce show de zombie ce qui lui avait terriblement manqué jusqu'ici : une âme.
Après avoir marqué énormément de points face à Rick en première partie de saison, Shane est devenu LE personnage à abattre. Il fallait qu'il meurt pour que la série puisse enfin avancer après avoir fait un surplace effarant et pour que Rick puisse enfin s'affirmer comme le véritable chef de la bande de rescapés. Shane était constamment en travers de son chemin. Il remettait en cause toutes ses décisions. Il voulait être kalif à la place du kalif. On pouvait légitimement comprendre ses craintes face à un supposé héros mou du genoux, aussi persuasif qu'un âne et aussi peu charismatique qu'une huître mais, en s'évertuant à agir comme son exact opposé, il en devenait bien plus dangereux et franchement insupportable. Plutôt que de le tuer, il y avait toutefois une alternative à mon sens plus intéressante : faire passer Shane dans le camp ennemi (car on a bien compris qu'il y en avait un et qu'il serait au centre de la saison 3). Mais les auteurs ont certainement préféré rester plus proche des comics dont la série est adaptée et c'est sans doute mieux comme ça.
Après la mort extrêmement choquante de Sophia, la barre était bien trop haute pour que l'on soit à nouveau stupéfaits, d'autant que cette fois-ci, on l'avait largement vu venir, mais la mort de Shane a quand même fait son effet. Il a été achevé par le petit Carl et non par Rick. Ce n'est pas rien. En général, je ne suis pas très fan des enfants dans ce type de série parce qu'ils deviennent rapidement têtes à claque mais je n'ai pas encore eu ce ressentiment envers Carl. Bien sûr, sur le coup, quand il s'amuse à torturer un pauvre zombie sans défense, on se dit qu'il n'est vraiment pas malin. Puis en y réfléchissant bien, on se dit qu'il agit exactement comme le ferait 50% des gamins, ceux qui sont plutôt du genre intrépides. Il repousse les limites, il joue à se faire peur... C'est humain ! On l'a tous fait à plus ou moins grande échelle. Mais je reconnais que les coups de fil anonymes que l'on passait à 8 ans un mercredi après-midi pluvieux étaient nettement moins dangereux ! Je ne sais pas ce qu'il va advenir de Carl mais son évolution risque d'être passionnante à suivre. Tout comme celle de Rick l'a été au cours des derniers épisodes. Plus Shane devenait fou, plus les décisions et les paroles du héros faisaient sens. On avait presque envie de l'encourager à persévérer. L'affinement du personnage, par chance, s'est accompagné d'une évidente amélioriation du jeu d'Andrew Lincoln, qui laissait franchement à désirer auparavant. On ne peut pas tellement en dire autant de sa compagne, Sarah Wayne Callies, mais pour des raisons que j'ignore, je ne lui en veux pas. Ca vient peut-être du fait qu'on ne lui donne ici vraiment pas matière à briller...
Au cours de ces derniers épisodes, les intrigues ont été ressérées, quitte à ce qu'il n'y en ait plus qu'une seule véritable. Certains personnages ont sciemment été mis de coté, ce qui a permis de moins s'éparpiller. On pourrait ainsi regretter l'absence quasi systématique de T-Dog, qui aurait pu crever à n'importe quel moment sans que cela ne suscite la moindre émotion aussi bien à l'intérieur de la série que de l'autre coté du téléviseur. Mais il n'est pas le seul : les 3/4 des membres de la famille d'Hershel ne servaient qu'à préparer les repas et occuper l'espace. Il y a toutefois eu un passage très intéressant sur l'une de ses filles qui voulait mettre fin à ses jours. Le parallèle avec la situation d'Andrea m'a plu et, pour une fois, il s'est dit des choses profondes, les dialogues étaient bons et l'émotion était là. Andrea elle-même s'est faite relativement discréte. Quoiqu'il arrive, c'est pourtant son sort à elle qui nous importe le plus. On aimait bien le sage Dale et son caca nerveux avant sa mort était plus que justifié -il s'est dit, là encore, des choses passionnantes, qui avaient une véritable résonance avec l'actualité- mais est-ce que sa mort nous a vraiment bouleversifiés ? Pas vraiment. Elle avait le mérite d'être surprenante en tout cas. Il faut croire qu'il n'y avait pas la place pour deux séniors ! La petite romance entre Glenn et Maggie en est restée au stade de "mignonne". C'est à dire que c'est toujours sympa de voir que des gens arrivent encore à avoir des moments de bonheur, même courts, dans ce monde de souffrance. Oh et puis il y a Carol. Elle a cessé de pleurnicher maintenant et elle gagne en intérêt. Je ne pense pas qu'elle survivra encore bien longtemps mais elle ne me dérange pas. Un peu comme Daryl et sa grosse Harley. Il est là, il a son utilité de temps à autres, mais on se passerait de lui tout aussi bien. J'ai envie de croire que la saison 3 se focalisera davantage sur ces personnages maintenant que Shane n'est plus. Il monopolisait l'attention.
Les trois ou quatre derniers épisodes étaient vraiment bons et ressemblaient à peu près à ce que j'attendais de la série à la base. Mais j'ai été déçu par le cliffhanger en revanche. Les auteurs ont du mal à s'adresser à la fois aux initiés des comics et aux téléspectateurs fidèles ou occasionnels, forcément plus nombreux. Pour moi, le plan de fin sur la prison, il s'adresse aux fans mais exclut les autres. Franchement, si je n'avais pas su qu'une majeure partie de la saison 3 allait se dérouler dans une prison, je n'aurais probablement pas deviné que c'en était une sur le plan large final. Pas mal d'américains ont dû se demander ce que c'était que ce cliff obscur. En revanche, je suis assez fan de l'introduction du personnage de Michonne, totalement inattendue. Elle m'a fait forte impression et m'a troublé. Hâte de découvrir véritablement ce personnage apparemment adoré.. et heureux de quitter cette fichue ferme pour de bon !
// Bilan // Les débuts de The Walking Dead auront été laborieux mais après une saison et demi de quête identitaire matinée d'ennui profond, la série phénomène semble avoir enfin trouvé sa voie. On peut même dire qu'elle mérite maintenant ses audiences hallucinantes ! Certains -gros- problèmes subsistent, comme la faiblesse du casting, mais j'ai de grands espoirs pour la saison 3. Elle s'annonce épique !
The Walking Dead [2x 02 > 2x 07]
Bloodletting // Save The Last One // Cherokee Rose // Chupacabra // Secrets // Pretty Much Dead Already
6 320 000 tlsp. en moyenne
Après 7 épisodes et des audiences qui ne faiblissent quasiment pas, il faut se rendre à l’évidence : le phénomène The Walking Dead, qu’il soit justifié ou non, est toujours solide et apparait presque comme une anomalie dans un paysage télévisuel américain qui réserve ces derniers temps peu de surprises sur ses succès et ses échecs. La bonne nouvelle, à mes yeux, c’est que la série mérite davantage sa réussite depuis le début de cette saison 2. Les scénaristes –les nouveaux- ont jeté les vieux brouillons pour se concentrer sur une grosse intrigue, pleine de ramifications plus ou moins intéressantes, qui connait quelques longueurs, certes, mais qui tient bien plus en haleine que les précédentes, où les personnages étaient souvent séparés et n’évoluaient jamais.
Dans un contexte comme celui de The Walking Dead, les enfants sont les êtres humains les plus en danger. Problème : à la télévision, en général, les enfants sont aussi les personnages les plus rapidement agaçants et têtes à claque. Ce n’est pas le cas du fils de Rick, d’ailleurs presque plus charismatique que son père, même quand il passe trois épisodes allongé sur un lit les yeux fermés. L’avantage d’être sur AMC et dans une telle série, c’est que la possibilité que les auteurs intentent à la vie d’un enfant est possible (alors que sur les networks, c’est tout bonnement impensable). Il y avait donc une possibilité, même infime, que le petit y passe. Ce ne fut pas le cas mais l’inquiétude était là, bien présente. Donc l’émotion aussi. La saison 1 en manquait beaucoup. L’amélioration est indéniable. Le cas de Sophia est un peu plus complexe : la petite ne pouvait pas être énervante puisqu’on ne la voyait pas mais assister aux crises de larmes à répétition de sa mère, même si elles étaient tout à fait légitimes, devenait lourd de chez lourd. Pas plombant-touchant. Juste plombant-plombant. Cette storyline n’avançait pas mais permettait quelques allers-retours ragoutants dans la forêt à la rencontre de quelques zombies en décomposition bien avancée. Le « retour » de Merle m’a profondément saoulé mais, heureusement, ça n’a duré qu’un épisode. Le temps d’occuper Daryl et de combler. Toute cette attente a finalement été récompensée à la fin de l’épisode 7, qui n’était pas juste bouleversante et inattendue : elle était d’une puissance incroyable ! Je n’imaginais pas The Walking Dead capable de me mettre une telle claque ! Elle a marqué énormément de points pour moi à ce moment-là mais, effet pervers, j’attends maintenant beaucoup de la suite et des répercussions sur le groupe à grande échelle. Car il doit se passer quelque chose maintenant. Les personnages doivent sortir changés voire traumatisés de cette expérience. Et il va vite falloir régler la question de rester ou non à la ferme.
Comme le Season Premiere le laissait supposer, Shane a pris beaucoup plus d’importance dans le groupe –alors qu’à ce stade, il est mort dans la BD- et, malgré ses airs de grosse brute décérébrée, il s’est révélé à nous comme un personnage bien plus complexe que cela. Les événements l’ont poussé dans ses derniers retranchements. A plusieurs reprises, il a dévoilé une force de caractère que l’on ne pouvait pas lui soupçonner, parfois noyée dans ses impulsions idiotes. De quoi ridiculiser encore un peu plus Rick, même si celui-ci semble décidé à reprendre les choses en main. Shane n’est pas un « gentil » ni un « méchant ». Rick n’est qu’un « gentil » qui veut se donner des airs de « méchant » et qui manque grandement de crédibilité. Son geste envers Sophia pourrait faire basculer les choses, à moins que ce ne soit qu’un « éclair de génie ». A ses cotés, Lori est toujours aussi perdue et Sarah Wayne Callies fait du mieux qu’elle peut avec ce qu’on lui donne. Comme pisser la nuit tombée dans un coin de forêt abandonné en guide de cliffhanger. J’exagère un peu, mais l’idée était un poil ridicule. La voilà enceinte maintenant, avec les questions que cela implique sur le futur de cet enfant qui va naître dans un monde apocalyptique. L’avortement est évoqué aussi, mais Lori est apparemment plus arriérée qu’on l’imaginait : elle pense que la pilule du lendemain peut la « sauver ». Euh non, ma pauvre… Le problème de The Walking Dead, c’est qu’elle approfondit rarement ses thématiques. Les personnages (se) parlent peu. Il ne ressort donc pas grand-chose de leurs dilemmes. C’est frustrant et c’est ce qui empêche la série d’être plus qu’un divertissement plus ou moins efficace alors que je suis certain que la BD amène vers une réflexion plus poussée.
La majeure partie de cette première moitié de saison se déroule dans un décor unique, où tous les personnages sont réunis, accompagnés de quelques nouveaux. C’était le meilleur moyen de resserrer les liens entre eux ou, dans certains cas, de les éloigner encore un peu plus. On a constamment l’impression de faire du surplace car il ne se passe souvent pas grand-chose de majeur à part quelques attaques de zombies (une pensée pour ces scènes dégueulasses avec le bibendum du puit de la réserve d’eau…) mais la série y gagne quand même beaucoup à mon avis, et tant pis si l’on s’ennuie un peu parfois. La relation amoureuse qui naît entre Glenn et Maggie (Lauren Cohan bien meilleure que dans The Vampire Diaries) est mignonne et dénote entre deux engueulades soapesques de Lori et Shane par exemple. La gaucherie et l’honnêteté sans failles de Glenn apportent même un peu de comédie à la série alors qu’elle a toujours tendance à se prendre trop au sérieux. Les réactions du vieux Hershel sont vraiment intéressantes, ainsi que son « secret ». Il n’a pas été super bien exploité et, là encore, pas assez approfondi, mais il a su faire son effet. Dale, malgré ses prises de bec avec Shane qui auraient pu lui coûter la vie, T-Dog, Daryl et Andrea sont très en retrait à l’heure actuelle mais ce n’est probablement que partie remise…
// Bilan // Et si, finalement, The Walking Dead était en passe de devenir une bonne série, à la hauteur de sa réputation ?
The Walking Dead [2x 01]
What Lies Ahead (Season Premiere) // 7 300 000 tlsp.
Un phénomène, par principe, se doit d'être surprenant. On ne s'attendait pas à ce que la saga Twilight fasse un tel carton lors de la sortie du premier film. On ne s'attendait pas non plus à ce que tous les enfants de France adoptent les tamagotchi pendant quoi... deux mois ? On ne s'attendait pas au succès phénomènal des boys band à l'époque, ni au revival incroyable des stars des années 80 qui remplissent désormais des stades... bref, my point is : AMC la première et les médias américains en général ne pouvaient pas prévoir non plus que The Walking Dead se transformerait en phénomène télévisuel ! L'exploit réalisé par la première saison n'était apparemment pas suffisant, il a fallu que ce Season Premiere établisse un record ! Bien des phénomènes sont inexplicables mais celui-là alors... je ne cherche même plus à percer son mystère !
La saison 1 de The Walking Dead ne m'avait pas tellement plu. Ses zombies m'avaient même laissé sur ma faim. Ennuyeuse, laborieuse, maladroite, lunatique, vaine... Autant d'adjectifs qui m'ont permis de la décrire au fil des cinq premiers épisodes. Puis le final a réussi à piquer ma curiosité, à me frustrer même. Je n'étais cependant pas certain de poursuivre l'aventure mais face à l'ampleur qu'a pris la série pendant son absence, j'ai eu envie de voir ce premier épisode de la saison 2. Juste comme ça. Maintenant, j'ai envie de voir la suite. Pas que je l'ai trouvé formidable mais, pour la première fois, les auteurs sont parvenus à proposer quelque chose d'efficace et de prenant, pas seulement sur 10 minutes mais tout du long. Peut-être parce que les anciens ont été virés et que les nouveaux ont de meilleures idées ? Le pré-générique m'a surpris dans le mauvais sens. Je m'attendais à un coup de poing équivalent à celui de pilote, il n'en a rien été. C'était une séquence presque banale, qui permettait simplement de replacer le contexte de ce nouveau départ là où le "Previously On" suffisait bien. En revanche, les scènes qui ont suivi le générique -dont je ne suis toujours pas fan- étaient scotchantes ! La tension était bien plus que palpable. Un tour de force d'autant plus grand qu'on se fiche un peu du sort de ces personnages auxquels on a bien du mal à s'attacher.
Il n'y en a qu'une que je ne veux surtout pas voir mourir mais qui est, comble de l'ironie, la suicidaire de la bande : Andrea. Il s'agit, à l'heure actuelle, du seul personnage qui soit vraiment bien écrit et incarné. Laurie Holden dominait largement ses compagnons lors de la première saison et j'ai bien l'impression que ça ne changera pas. Sa dispute avec le vieux sage Dale était extrêmement poignante. La partie soap avec Shane et Lori était à peu près tout l'inverse de ça : lourde et inappropriée. Je comprends bien le désir de la production de toucher aussi les femmes mais je pense qu'elles ont tout autant envie que les hommes de voir des zombies se faire exploser, que ce soit au tournevis, à la hache ou à l'arbalête. C'est un peu pour cela que l'on est tous là, non ? La saison 1 n'avait pourtant rien promis de plus... On notera qu'en ce début de saison 2, les morts-vivants sont drôlement alertes et fringants. Ils pouraient se mettre à parler que ça ne nous étonnerait même pas ! Mais ils ont en même temps perdu un sens essentiel pour eux : l'odorat. Lorsque toute la fine équipe est planquée sous les carcasses de voitures, ils ne sentent rien. La chaîr était pourtant drôlement fraîche dans le coin ! Cela gâche un peu le plaisir mais il faut tenter d'en faire abstraction tant bien que mal... Il y a plein d'autres facilités tout au long de l'épisode. Je tiens également à souveler un autre gros problème : Rick Grimes et Andrew Lincoln donc est probablement le personnage le moins charismatique de The Walking Dead ! Même Shane, à sa façon, l'est plus que lui. C'est dramatique pour un héros. Rick se fait évidemment voler la vedette par Andrea mais aussi par un outsider, Daryl, qui n'était pas supportable par le passé si mes souvenirs sont bons mais qui, là, m'est apparu sous un jour plus flatteur. Il va vite falloir faire quelque chose, c'est très embarrassant !
// Bilan // Une longue scène de tension très réussie malgré ses approximations + du défonçage de zombies en règle + la géniale Andrea + un cliffhanger surprenant et saisissant = un bon départ pour la saison 2 de The Walking Dead. Mais, parce qu'il y a toujours un "mais" : des personnages globalement toujours aussi insipides, héros compris + des longueurs et des dialogues peu inspirés + une absence de direction pour la suite et une deuxième partie d'épisode moins réussie = un bon départ qui aurait bien pu être bien meilleur et qui ne rassure en rien sur ce qu'est capable d'offrir la série cette année !
Breaking Bad [4x 09 & 4x 10]
Bug // Salud
1 890 000 tlsp. // 1 800 000 tlsp.
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C'est sur une goutte de sang que s'ouvre l'épisode Bug, sous la forme d'un bref flashforward à mon sens bien inutile, comme dans 90% des cas (la bagarre n'aurait pas été moins intense si elle avait été surprenante, au contraire même). Mais cela a le mérite de rappeler les premières saisons, lorsque ce système était quasi-systématiquement utilisé par les scénaristes de Breaking Bad. On pouvait très bien imaginer qu'il s'agissait non pas de l'annonce d'un combat pour Walt mais du retour en force de son cancer. Jusqu'au bout, je m'étais fait à cette idée pour m'éviter d'être déçu. Il n'était finalement pas du tout question de sa maladie (ce que l'on pourrait d'ailleurs déploré dans d'autres circonstances mais on a trop attendu que la saison décolle pour se plaindre !). Bien qu'il soit au centre de l'attention dans les premières secondes de l'épisode, Walt se fait à nouveau voler la vedette par Hank ! Il est toujours obsédé -à juste titre- par Gus, il est même sur la piste de l'entrepôt désormais. Mais il est tout seul à y croire, et Walt tente comme il peut de lui mettre des bâtons dans les roues. Etonnamment, lorsque son beau-frère lui demande de se calmer, il ne bronche pas et s'exécute. Il semble en fait évident que les auteurs attendent d'être plus proches de la fin de la saison pour le faire entrer en scène. Une question de timing. Ils auraient pu trouver meilleure excuse, mais notre attente sera certainement récompensée. Pendant ce temps-là, Gus teste la confiance de Jesse en l'invitant chez lui, comme il l'avait fait avec Walt la saison dernière. La scène est longue et intense. De l'art... Puis de son coté, la vie de Skyler qui redevenait presque paisible est bouleversée par le retour de Ted. Il n'est jamais loin celui-là. Ce personnage n'a rien de particulièrement enthousiasmant mais les réactions qu'il provoque chez Skyler sont toujours intéressantes. Ici, elle assure surtout le quota comédie de l'épisode et cela lui va très bien. Les scénaristes devraient se servir d'elle à cet effet plus souvent...
Dans Salud, ce n'est pas que la tension est montée d'un cran : elle a carrément explosé ! Pas dans les scènes avec Skyler et Ted, prenantes, certes, mais les plus faibles de l'épisode quand même. Bonne idée toutefois de se servir de Saul. Pas non plus dans celle entre Walt et son fils, qui est magnifiquement interprétée, qui m'a fait frissonner et qui explique beaucoup, mine de rien, sur ce qui a poussé notre héros à agir comme il le fait depuis le premier épisode. Non, c'est bien entendu à Jesse, Gus et Mike qu'il faut faire confiance en la matière. Si le plan de l'empoisonnement s'avère au bout du compte assez prévisible, la mise en scène suffit à faire douter et à faire trembler en même temps que les protagonistes. On a beau savoir comment les choses risquent de tourner, rien ne dit qu'ils vont tous sortir vivants de ce stratagème ô combien risqué. J'ai bien cru que Gus allait y rester, et en même temps, j'ai beaucoup de mal maintenant à imaginer la série sans lui. Alors j'ai pensé à Mike, qui n'est pas indispensable même si je l'aime beaucoup. Mais je pense qu'il y a encore des choses à dire sur lui, peut-être moins sur Gus dont on connaît un peu le passé maintenant. A mon avis, Gus et/ou Hank mourront en fin de saison. Des fois je me dis que Marie ferait un bon dommage collatéral mais aucun élément ne semble être mis en place actuellement pour en arriver à cette conclusion. Et puis j'imagine davantage Marie veuve...
// Bilan // Que de satisfactions au cours de ces deux épisodes : un Hank brillant, un Gus impressionnant par son sang froid, sa maîtrise et son obstination, un Walt au bord de la dépression mais bavard, un Walt Jr. qui n'aura jamais eu meilleure scène (quoique la fois où son père l'a copieusement insulté...), une Skyler inventive et plus borderline que jamais, un Jesse de plus en plus charismatique et doué... et du suspense, de la tension, de l'émotion... Tout y est. Breaking Bad a son plus haut niveau retrouve ainsi toutes ses lettres de noblesse.