Parks And Recreation [Saison 4]
Saison 4 // 3 730 000 tlsp.
Lors de ses trois premières saisons -même si la première est globalement à oublier- Parks And Recreation était une comédie sympathique, amusante, servie par de bons interprétes et on n'avait pas grand chose à lui reprocher. Elle me plaisait, mais je ne ressentais aucune urgence de la retrouver. C'est pour ça que, comme avec 30 Rock, je ne regarde les nouvelles saisons que pendant l'été (et aussi parce qu'il faut bien avoir de quoi faire pendant cette période creuse). Mais cette saison 4, plus ambitieuse que les précédentes -mais pas nécessairement plus drôle- m'a donné envie d'attaquer la saison 5 dès la rentrée (même si je ne le ferai sûrement pas). Toute la saison ou presque s'est articulée autour d'un fil rouge important : la candidature de Leslie Knope au poste de Maire de la ville de Pawnee. On sort donc de la mécanique désormais bien huilée du show pour une aventure plus intéressante d'un point de vue satirique, puisqu'il s'agit de décortiquer le système politique américain à un degré plus élevé que précédemment; du point de vue de l'héroïne aussi, qui s'était fait un peu envahir par les personnages secondaires en saison 3; et du point de vue du groupe aussi puisque la fine équipe est plus soudée que jamais et contamment réunie. C'était aussi l'occasion de faire intervenir quelques guest-stars de choix.
La première partie de la saison, avant que la campagne ne commence officiellement, est plus classique dans la forme avec une place plus importante accordée à Ron, par exemple, qui doit se dépétrer de "Tammy One" interprétée par l'excellente Patricia Clarkson. C'était très drôle, dans un style différent de "Tammy Two", moins hystérique disons. Les deux apparitions de Megan Mullally étaient évidemment délicieuses et le fait d'apparaitre dans plein d'autres comédies du moment (Happy Endings, Up All Night, Breaking In) n'a pas entâché sa venue. Lors de la campagne, Ron se fait plus discret, un peu trop même. Mais dans un sens, c'est logique. Il faut bien que quelqu'un travaille encore au sein du département. Et puis ce n'est pas un homme de terrain. Tom, quant à lui, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable cette année. Il a un peu gâché les premiers épisodes, ses délires d'auto-entrepeneur avec Jean-Ralphio n'ayant pas tenu toutes leurs promesses et devenant lourdingues à la longue. Par la suite, il a surtout été associé à Ann. Les auteurs, qui ne savaient pas vraiment quoi faire de l'un comme de l'autre, ont peut-être trouvé ainsi la bonne solution : les mettre en couple. Mais un couple disons... bizarre. Ann n'est pas vraiment consentante. Et c'est là tout l'intérêt. Il est par contre toujours écrit sur le front d'Ann "Accessoire" et je pense que ce sera comme ça jusqu'à la fin de la série maintenant. On s'y est habitué et on aime bien Rashida Jones alors... Comme lors de la saison précédente, Andy et April ont été quasi-systématiquement associés. C'est une chance pour le premier, qui avait dû mal à exister au départ mais qui a toujours su faire sourire par sa bêtise congénitale, et c'est un peu dommage pour la seconde, qui est encore plus drôle quand elle est sans lui ! D'ailleurs, son association avec Chris en fin de saison était particulièrement savoureuse. Chris, justement, qui est un personnage encore tout frais en comparaison des autres, est paradoxalement l'un de ceux qui a le plus mal vieilli en l'espace de deux saisons seulement. Ses obsessions de perfection et de positivisme constant sont vite devenues lourdes. Heureusement, les scénaristes ont eu la bonne idée de le bousculer en l'emmenant quasiment sur le terrain de la dépression après ses différentes déceptions amoureuses. Son stock de blagues a ainsi pu être renouvelé.
L'autre ajout le plus récent est bien évidemment Ben qui, grâce à sa relation tumultueuse avec Leslie, a pu trouver sa place rapidement dans l'équipe et en prendre une de plus en plus grande. C'est un personnage super attachant et je trouve Adam Scott vraiment bon. Il fonctionne parfaitement en duo avec Amy Poelher. Les ambitions de Leslie associées aux lois au sein des instutions leur ont mis pas mal de bâtons dans les roues en début de saison -et d'autres, encore plus grands, sont à prévoir en saison 5- et ça a donné lieu à plein d'excellentes scènes et surtout à un épisode formidable : The Trial of Leslie Knope. Le retour de Dave (Louis C.K.) le temps d'un épisode pour mettre son grain de sel était en revanche un peu décevant. J'avais d'excellents souvenirs du duo qu'il formait avec Leslie en saison 2 et je n'ai pas retrouvé la même alchimie. En tout cas, après ces problèmes en tout genre et une campagne au cours de laquelle Ben a été un soutien très important, Leslie semble avoir trouvé l'homme de sa vie et c'est très réjouissant. La Leslie seule et aigrie avait fait son temps !
L'épisode le plus marquant et le mieux écrit cette saison est sans aucun doute The Debate, le 20ème, un passage obligé pour Leslie qui a clairement été un tournant dans sa campagne. Une majeure partie de la drôlerie qui s'en est dégagée venait non pas d'elle mais de ses opposants et plus particulièrement de son opposant principal, Bobby Newport, la caricature du jeune homme riche que l'héritage familial force à se présenter, même s'il n'en a pas vraiment envie et qu'il n'en a surtout pas du tout les capacités. On pourrait éventuellement voir une analogie avec les Bush père et fils. Sous la caricature, Parks And Recreation n'est jamais très loin de la réalité semble-t-il. Paul Rudd était un très bon choix pour interpréter ce personnage et il a été utilisé au mieux. Dans le rôle de sa directrice de campagne, Kathryn Hahn n'a pas démérité. Après ses venues dans Hung, Girls, The Newsroom et son rôle dans la très courte Free Agents, elle a su prouver qu'elle valait mieux que Preuve à l'appui, la série qui l'a fait connaitre (et qui était sympatoche au demeurant). Je l'aurais bien vu rester plus longtemps dans Parks, surtout que les auteurs auraient pu construire un truc autour d'elle et Chris, mais ce n'était pas très logique vis à vis de son métier. On aura peut-être l'occasion de la revoir quand même... Sur l'issue de la campagne et l'élection de Leslie, disons que je suis satisfait. Je m'y attendais, comme tout le monde je suppose. Si elle avait perdu, la série aurait obligatoirement dû régresser en saison 5, à moins de trouver une idée géniale. Et le personnage de Leslie par la même occasion. Sa victoire va permettre de passer au cran supérieur et renouveler l'intérêt des auteurs et des téléspectateurs.
Un dernier tout petit paragraphe pour dire combien je suis fou amoureux de Donna et Jerry, qui ne me déçoivent absolument jamais. Chacune de leur réplique -ou même absence de réplique parfois- me fait mourir de rire. Là où certains font des blagues qui tombent parfois à l'eau, eux réussissent toujours leur coup ! Et les auteurs sont absolument cruels avec Jerry : on adore ça.
// Bilan // Lors de la prochaine cérémonie des Emmy Awards, Parks And Recreation ne figurera pas parmi la liste des nommés dans la catégorie des meilleures comédies de l'année (alors que plusieurs acteurs et guests apparaissent eux dans d'autres catégories, et heureusement d'ailleurs !). Laissez-moi vous dire que c'est une honte ! Préférer dinstinguer Veep, qui réussit moins bien que Parks sur un thème proche, ou The Big Bang Theory (Non mais ?), relève de l'incompétence et d'un manque flagrant d'humour de la part des votants. Et je le dis avec d'autant plus de fermeté que cette saison 4 n'était pas que drôle, elle était aussi intelligente et ambitieuse.
Parks And Recreation [Saison 3]
Saison 3 // 5 100 000 tlsp. en moyenne
Après une première salve courte, très moyenne mais prometteuse, Parks And Recreation nous avait offert une deuxième saison bien meilleure mais encore trop inégale (Lire la critique). La saison 3 m'a définitivement réconcilié avec la série, j'ai d'ailleurs englouti les 16 épisodes en deux voyages en train. Elle n'est pas devenue parfaite pour autant mais elle est désormais plus équilibrée, sans mauvais épisodes, malgré une nette différence de qualité entre les premiers et les suivants. L'organisation du fameux Harvest Festival occupe les intrigues du début de la saison 3 et ce n'est probablement pas ce que les scénaristes ont trouvé de mieux à faire. L'événement, qui a enfin lieu dans l'épisode 7, est cependant à la hauteur des attentes avec tout ce qu'il faut d'extravagance et de grand n'importe quoi. La suite est beaucoup plus réussie, que ce soit l'épisode du Camping, presque aussi bon que celui de la chasse l'an passé, le mariage très distingué d'Andy et April (totalement inattendu et fou) ou celui centré sur une peinture de Jerry. Le final lui-même, consacré à la mort du poney-mascotte de Pawnee Li'l Sebastian, était franchement réussi, les quelques cliffhangers mis à part.
Cette saison 3 n'a pas été la saison de Leslie Knope, qui était absolument géniale et partout en saison 2. Les auteurs ont bien fait de se pencher davantage sur les autres personnages et notamment sur Ann qui ne donne plus l'impression d'avoir été posée là sans raison. Le départ de Mark lui a été salutaire mais encore plus l'arrivée de Chris. J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage à son arrivée, sans doute parce que Rob Lowe prenait ses marques dans un univers qui ne lui ressemble pas du tout, mais il n'a vraiment convaincu par la suite et il est un excellent ajout à la saison. Autant dire que si Mark revient un jour et que Chris est toujours là, il va paraître encore plus fade ! Ce qui est génial avec Chris finalement, c'est qu'il n'entre pas dans un cliché de personnage comme on en a vu des tas ailleurs (contrairement à un Tom ou un Jerry par exemple, que j'apprécie malgré tout). Il est étonnant, invraisemblable, terriblement agaçant dans le fond aussi mais c'est tout ce qui fait son charme. Ben est un personnage carrément moins original et pas forcément drôle mais il devient super attachant au fil du temps, sans même que l'on s'en rende compte. La prestation d'Adam Scott y est pour beaucoup. Il n'a pas le même charme que Rob Lowe, ce sont deux types d'hommes tout à fait différents, mais ils se complètent bien, leur duo fonctionne et la série avait vraiment besoin d'eux. Du coup, Tom est aussi en retrait alors qu'il était très présent auparavant et c'est pile ce qu'il fallait car il n'était plus très loin de devenir insupportable. Le show dans le show de Tom, ça va bien deux minutes mais c'est lourd, lourd, lourd. Il est un peu ce que Tracy Jordan est à 30 Rock, mais en plus drôle.
Au risque de paraître à l'Ouest, ce n'est que cette saison que je me suis vraiment rendu compte de l'intérêt du personnage de Ron. Avant, il était là mais il ne me procurait pas grand chose. Maintenant, je guette chacune de ses apparitions avec impatience. Ses histoires avec les Tammy m'éclate et j'ai adoré les apparitions de Megan Mullally. Je comprends que les producteurs préférent ne pas l'user en ne la faisant pas revenir trop souvent mais quand elle est là, bon sang, quel bonheur ! Et tant pis si l'actrice ce contente de jouer toujours le même rôle, plus ou moins. C'est comme ça qu'on l'aime. Tammy number two résussira-t-elle à être à la hauteur ? Permettez-moi d'en douter... Je suis toujours très fan d'April même si je regrette un peu parfois qu'elle soit désormais systématiquement associée à Andy. Leur duo fonctionne à merveille donc j'essaye de ne pas trop m'en offusquer. Mais quand même... Bon et puis on a beau voir Donna que deux ou trois minutes par épisode mais dès qu'elle ouvre la bouche -ce qui est finalement assez rare- elle me fait crever de rire. On ne peut pas dire que les guest-stars se soient bousculés au portillon cette année mais la comédie n'a heureusement pas besoin de ça pour garder de l'intérêt.
La saison 3 de Parks And Recreation est le résultat réussi d'une belle évolution, certainement le fruit d'une réflexion intensive des producteurs et des scénaristes qui ont bien senti qu'ils avaient un bijou entre les mains mais qu'il fallait encore le tailler avec soin pour en parfaire l'éclat. Absolument tout repose sur les personnages, bien plus que sur les situations aussi rocambolesques et absurdes soient-elles, et ils l'assument maintenant totalement, les rendant encore plus attachants. Les arcs narratifs n'ont finalement pas grande importance mais ils sont la cerise sur le gâteau qui permettent à la série d'être addictive à sa manière.
Party Down [Pilot]
Willow Canyon Homeowner’s Annual Party //
What About ?
Les déboires d'un groupe de six amis trentenaires qui ont toujours rêvé d'accéder au rêve Hollywoodien sans jamais y parvenir et qui doivent faire face à la dure réalité. Afin de gagner leurs vies, ils décident de se lancer dans le business de la restauration en tant que traiteurs. (AlloCiné)
Who's Who ?
Un casting bien fourni pour cette comédie puisque l'on y retrouve plusieurs anciens de Veronica Mars : Ken Marino, ex-Vinnie Van Lowe qui devient ici Ron Donald, le petit chef de la bande; Ryan Hansen, ex-Dick Casablancas qui interpréte ici le petit jeune de la bande; et des apparitions en guests (car il y en a dans chaque épisode) de Enrico Colantoni, ex-Keith Mars, dans le pilote, Jason Dohring, ex-Logan Echolls, et pas moins que Kristen Bell, LA Veronica, dans le season finale. Rien de plus logique, Party Down est une création de Rob Thomas ! Parmi les réguliers, on retrouve également Lizzy Caplan (The Class, Cloverfield, True Blood), Adam Scott (Tell Me You Love Me) et Jane Lynch, bientôt dans Glee ! Y'a pas à tortiller du *** pour ***** droit, ce casting est solide !
So What ?
De bons acteurs, c'est bien. Mais de bons personnages, c'est encore mieux. C'est même indispensable. Et c'est ce dont manque cruellement Party Down. C'est en tous cas l'impression que laisse ce pilote. Il y a d'un coté ceux qui agacent tout de suite : Ron Donald, juste insupportable, il parle tout le temps et la moitié de ses vannes tombent à plat; et Kyle Bradway (Ryan Hansen), qui est trop idiot pour être attachant. Il y a de l'autre coté des personnages a priori sans saveur aucune : Casey Klein (Lizzy Caplan) qui manque clairement de mordant, Henry Pollard (Adam Scott) qui est simplement transparent et Roman DeBeers (Martin Starr), juste pas drôle. Heureusement, les personnages secondaires de cet épisode valent le détour ! Le concept de la série est simple : un épisode = une soirée/fête. Ce qui veut forcément dire que selon le contexte, les épisodes seront plus ou moins réussis. Peut-être qu'il aurait fallu taper un peu plus fort pour le pilote que de se contenter d'une party bourgeoise de quartier. Ce n'est pas très original et terriblement convenu. Dans l'ensemble, ce n'est pas drôle, malgré quelques gags sympas. Puis aligner les "fuck" ne suffit plus. On a compris que le câble était un bel espace de liberté depuis le temps, ce serait bien de le prouver en passant par autre chose que les gros mots. Ou alors il faudait les varier davantage ! Le signe qui ne trompe jamais : j'ai passé mon temps à regarder ma montre. Je me suis ennuyé. Manque de rythme et d'énergie ! Bref, je n'ai pas envie d'en voir plus mais je laisserai quand même une seconde chance à la série car elle possède un certain potentiel.
// Bonus // L'épisode dans son intégralité est dispo sur YouTube, profitez-en pour vous faire votre avis !