Pilotes Mix [Eté 2013 - Partie 1]
MISTRESSES - ABC
Les amours d'un groupe d'amies d'une trentaine d'années, qui se sont connues à l'université mais dont les vies ont pris peu à peu des chemins différents. Impliquées dans des histoires complexes, parfois secrètes et souvent scandaleuses, elles bravent les tempêtes ensemble...
Créé par K.J. Steinberg (Gossip Girl, The Nine). Avec Alyssa Milano (Madame est servie, Melrose Place, Charmed), Yunjin Kim (Lost), Rochelle Aytes (Forgotten), Jes Macallan, Jason George (Grey's Anatomy, Sunset Beach), Shannyn Sossamon...
On le sait désormais : lorsque le nom d'Alyssa Milano apparaît au casting d'une nouvelle série, il faut fuir. Loin. Et pourtant, on a tellement de sympathie pour elle qu'on l'aime toujours, quand même, et qu'on lui laisse une chance, au cas où. Dans Mistresses, son nouveau chef d'oeuvre, elle est censée être en quelque sorte la madame tout le monde du show. Celle à laquelle la téléspectatrice "de base" d'ABC, qui vient de se coller deux heures de Bachelorette, a le plus de chance de s'identifier. Malheureusement, on découvre très vite qu'elle est avocate, que son mari est un apollon aux faux airs de Simon Baker -sans le charme- et qu'elle est irrémédiablement attirée par un collègue, qui n'est autre que Jason George, qui restera encore et toujours le Michael de Sunset Beach. On nous l'a tellement vendu comme une bête de sexe irrésistible depuis tant d'années dans tout un tas de séries qu'il ne fait plus aucun effet à personne. Pas même à Alyssa Milano pusqu'il n'y aucune alchimie entre elle et lui. La ménagère annoncée n'en est donc pas une et si la chaîne comptait sur l'effet 50 Shades Of Grey pour faire vibrer celles qui sont derrière leur écran, c'est raté ! On ne peut que noter l'effort de proposer un contenu plus osé que la moyenne sur les networks, mais les scènes de sexe n'en restent pas moins aseptisées, pas excitantes une seconde, dignes des téléfilms érotiques des dimanche soirs de M6 à la grande époque... Toujours le même constat lorsqu'une série de ce type débarque : où est passé l'héritage de Sex & The City, nom d'une pipe !? Et je ne parle pas là de la forme, mais bien du fond.
Deux des quatres héroïnes de Mistresses passent leur temps à se mordre les doigts d'avoir cédé à leurs pulsions, que ce soit avec un collègue ou un patient, ce qui entraîne diverses séances de flagellation et de pleurnicheries. Dommage pour Yunjin Kim, radieuse mais dans le même registre que dans Lost, avec Sun, le personnage qui l'a révélée aux Etats-Unis. La troisième est une femme qui a été trompée et qui porte donc sur ses amis un jugement biaisé. Elle gâche la fête. Quant à la quatrième, elle est célibataire et adepte des promotions canapé, elle est la Samantha Jones de la série, sans l'expérience et sans le pouvoir. Elle est plus agaçante qu'autre chose, peut-être parce que son interprète ne dégage pas grand chose, à part de la putasserie de bas étage. De plus, son intrigue lesbienne avance à pas d'escargots, comme si les scénaristes n'osaient pas. A moins qu'ils ne souhaitent soigner cette histoire plus que n'importe quelle autre ? Au bout de trois épisodes, dont un qui n'en parle pas du tout, on perd patience. On pourrait avoir de la sympathie pour ces quatre femmes, elles pourraient nous bouleverser si seulement elles ne nageaient pas toutes dans le luxe et la volupté, si leurs problèmes ne paraissaient finalement pas si dérisoires. Et puis Mistresses ne manque pas que de réalisme : elle manque aussi d'humour. Si bien qu'elle ne parvient pas non plus à être fun. C'est pourtant tout ce qu'on lui demandait au départ. Au bout du compte, on a envie de découvrir la version anglaise, si ce n'est pas déjà fait, mais certainement pas de continuer cette adaptation sans âme.
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DEVIOUS MAIDS - LIFETIME
Quatre femmes de ménage d'origine latine travaillent pour de riches familles au coeur de luxueuses villas de Beverly Hills. Lorsque l'une de leurs amies est tuée dans des circonstances mystérieuses, elles s'interrogent sur leurs rêves et leurs espoirs déçus, sur leurs patrons, tous plus névrosés les uns que les autres, et sur leur avenir...
Créé par Marc Cherry (Desperate Housewives). Avec Ana Ortiz (Ugly Betty), Judy Reyes (Scrubs), Roselyn Sanchez (FBI:Portés Disparus), Dania Ramirez (Heroes), Susan Lucci (All My Children), Drew Van Acker (Pretty Little Liars)...
Après avoir visionné le pilote de Devious Maids je me suis sérieusement demandé pourquoi ABC ne lui avait pas donné sa chance (rappelons que le pilote a été tourné pour elle à la base). N'était-ce pas le produit parfait pour reprendre la case sinistrée post-Ugly Betty du jeudi 20h ? Elle aurait certainement été plus à sa place que Last Resort et Zero Hour en tout état de cause ! Et elle aurait également davantage mérité d'être retenue que Mistresses ! En gros, j'aurais fait l'inverse à la place des dirigeants de la chaîne : j'aurais envoyé Mistresses chez Lifetime en duo avec l'affreuse The Client List et j'aurais gardé Devious Maids, que ce soit dans l'année ou pour l'été. Cela étant dit, le nouveau soap de Marc Cherry est loin d'être indispensable. Si Desperate Housewives n'avait jamais existé, il aurait pu paraître presque innovant. Mais Desperate Housewives a bien existé, trop existé même, et reprendre la même formule avec moins de conviction et de panache donne sans surprise quelque chose qui a un gros air de déjà vu, à peine sauvé par son très beau casting et ses quelques éclairs de génie.
Tout commence par un mystère et une piscine ensanglantée, qui ne sont pas sans rappeler Melrose Place et The L Word, entre autres. On nage dans la même ambiance friquée. Savoir qui a tué la femme de ménage et pourquoi nous désintéresse très rapidement et cela ne devrait pas s'arranger dans les épisodes suivants. Mais ce qui sauvera peut-être cette intrigue fil rouge c'est qu'elle n'aura pas à se déployer sur 24 épisodes mais sur moitié moins. Marc Cherry nous a prouvé 7 fois qu'il n'en était pas capable après tout... De manière générale, ce ne sont pas les héroïnes qui nous donnent envie de rester, car elles sont franchement transparentes. Elles n'ont pas l'humour de Gaby, ni la perversité de Bree, et encore moins l'énergie de Lynette et la... drôlerie ? folie ? de Susan. On s'attache surtout à Marisol, parce que c'est le personnage le plus développé pour le moment et qu'on a de la sympathie pour Ana Ortiz. Non, la force de Devious Maids réside plutôt du côté des employeurs ! On retrouve grâce à eux la "patte Cherry", la caricature, le cynisme, le vernis qui craque... On les connaît ses coups de griffe, ils ne nous surprennent plus, mais ils s'attaquent là directement à Hollywood, ses acteurs et ses actrices à l'égo surdimensionné (coucou Nicolette Sheridan ?) et ses millionnaires névrosés. Eux ils nous font marrer. Susan Lucci en fait des caisses, par exemple, mais elle le fait bien. Et on croise ainsi plein de têtes familières que l'on prend plaisir à retrouver (Grant Show, Brett Cullen, Tom Irwin, Mariana Klaveno, Valerie Mahaffey...). Mention spéciale à Melinda Page Hamilton, ancienne nonne cinglée, rivale de Gaby, dans la saison 2 de Desperate Housewives, qui excelle ici en maître d'hôtel autoritaire. On rit de bon coeur et on s'imagine finalement assez bien passer quelques semaines en compagnie de ces gens qui vivent dans un autre monde. Devious Maids n'a capturé qu'un tiers de la magie de son aînée à ses débuts, mais cet été, on devrait pouvoir s'en contenter au bord de la piscine, entre deux séances de bronzage.
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THE FOSTERS - ABC FAMILY
Un couple de lesbiennes -l'une est policière, l'autre enseignante dans une école privée- sont les heureuses mamans de trois enfants : un fils biologique et des jumeaux adoptés, une fille et un garçon. Leur équilibre familial est bousculé lorsqu'elles accueillent une adolescente rebelle au sein de leur foyer...
Créé par Brad Bedeweg & Peter Paige (Queer As Folk). Produit par Jennifer Lopez. Avec Teri Polo (Mon Beau-Père et Moi, A La Maison Blanche), Sherri Saum (Sunset Beach, Rescue Me), Jake T. Austin (Les Sorciers de Waverly Place), David Lambert (Aaron Stone)...
Secret Life Of The American Teenager touchant à sa fin, ABC Family avait besoin de continuer à transmettre ses valeurs positives à travers une nouvelle série et c'est The Fosters qu'elle a choisi. Cette fois, elle a pris un écrin aux allures un peu plus modernes puisqu'à la tête de cette nouvelle famille en quête de perfection on retrouve un couple de femmes. Il convient de se réjouir de cette audace, d'autant que l'une est blanche, l'autre noire et qu'elles élèvent, entre autres, des jumeaux hispaniques ! Grâce à Modern Family ou The New Normal, les téléspectateurs ont pu s'habituer à voir des couples d'hommes mais les lesbiennes n'avaient pas encore trouvé leurs équivalents. C'est chose faite. Teri Polo et Sherri Saum forment un duo convaincant au milieu de cet intéressant melting-pot qui fait plaisir à voir. Et je crois qu'une fois que l'on a dit ça, on a expliqué pourquoi on était si indulgent avec The Fosters. Car, pour être honnête, la série n'a pas grand chose à envier à 7 à la maison. Je ne parle pas des sermonts religieux, car il n'y en a pas -en tout cas dans les deux premiers épisodes- mais de cette manière si polissée de traiter de sujets aussi sérieux que la drogue ou la maltraitance. C'est bien gentil. Bien propre. Plein de bons sentiments. Mais c'est charmant aussi. On a envie de se laisser porter car on sent de la sincérité, une envie de bien faire tout en faisant passer un message de tolérance. The Fosters, c'est un refuge télévisuel où les téléspectateurs peuvent sentir un peu de chaleur humaine. Et Dieu sait qu'on en avait besoin !
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TWISTED - ABC FAMILY
Danny Ryder retourne dans sa ville natale après avoir passé 5 ans en prison pour le meurtre de sa tante lorsqu'il avait 11 ans. Reconnaissant sa culpabilité, il refuse toutefois catégoriquement d'expliquer ce qui l'a poussé à agir ainsi, déclenchant une tempête médiatique. Rejeté par ses pairs, il reprendra contact avec ses anciens meilleurs amis, Jo et Lacey, ayant encore du mal à avancer dans leurs vies après le meurtre. De plus, lorsqu'un étudiant est assassiné, tout le monde soupçonne Danny...
Créé par Adam Milch (Greek). Avec Avan Jogia (Victorious), Maddie Hasson (The Finder), Kylie Bunbury, Denise Richards (Sexcrimes, Starship Troopers), Grey Damon (The Secret Circle, Friday Night Lights)...
A côté de The Fosters, Twisted passerait presque pour Dexter ! Mais ne nous y trompons pas, sous ses allures de thriller, cette autre nouveauté d'ABC Family n'est finalement qu'une série pour ados de plus, avec ce petit twist d'originalité qui lui permet de sortir du lot... pour le moment ! Je vois effectivement mal comment le show pourrait tenir sur la longueur si le héros se révèle, comme on s'en doute tous, non pas un meurtrier mais un petit garçon devenu un homme qui protége avec une conviction incroyable un secret familial sans doute pas très original. Pretty Little Liars, l'autre série d'ABC Family à être passé du côté obscur de la force, possèdait dès le départ une histoire avec plus d'ampleur et de potentiel, ce qui l'a amené là où elle en est aujourd'hui : 4 saisons et un spin-off à venir, Ravenswood.
S'il n'y avait pas ce personnage principal ambigü et charismatique, brillamment incarné par Avan Jogia -dont le physique loin des stéréotypes étonnerait presque- on s'ennuierait ferme. Parents comme enfants n'inspirent pas grand chose et leurs interprètes ne brillent pas franchement. Les deux anciennes meilleures amies devenues rivales manquent de caractère. Et je ne parle même pas des gens transparents qui les entourent. Non, il faut toujours en revenir à Danny pour se sentir un tant soit peu touché et concerné par ce qui se passe. Mais au-delà du héros lui-même, qui intrigue, c'est l'effet qu'il fait sur les autres qui intéresse. Il suscite crainte et dégoût mais il attire aussi. Le goût du danger, l'attrait du mystère. Il pourrait être un vampire, ou un loup-garou, ce serait la même chose. Mais justement, dans cet univers télévisuel peuplé de monstres, c'est refraîchissant d'avoir affaire à un humain de chair et de sang. Ensuite, il est vrai que le discours sur la différence et sur l'acceptation est inéxorablement le même et qu'on le connait par coeur. Twisted mériterait d'être plus fun et mieux fournie dans sa galerie de personnages secondaires afin de pouvoir jouer dans la même cour que Vampire Diaries ou Teen Wolf.
Bunheads [1x 02 > 1x 10]
Saison 1, épisodes 2 à 10 // 1 350 000 tlsp.
Chers lecteurs, puis-je vous demander un petit effort supplémentaire avant de vous lancer dans la lecture de cette critique ? Ce serait de lire ou relire la review que j'avais faite cet été du pilote de Bunheads. Pas parce que je la trouve formidable, simplement parce que j'y ai dit beaucoup de choses que je ne répéterai pas, par flemme, par manque de temps et parce que je n'en vois pas tellement l'intérêt. Merci d'avance ! Ca se passe ICI.
A vrai dire, mon avis n'a pas tellement changé depuis le pilote. Je n'ai pas senti une grande évolution, et les défauts sont à peu près toujours les mêmes, mais Bunheads se vit presque plus comme une expérience qu'autre chose. On n'est pas dans de l'underground, bien sûr; on ne parle pas d'un objet télévisuel non identifié non plus; mais elle relève d'une écriture différente de ce dont est habitué, que ce soit sur ABC Family ou ailleurs. Les débuts sont d'ailleurs assez compliqués car on ne sait pas du tout on l'a va, la créatrice ne semble pas le savoir non plus, et on nous embarque dans une aventure pas du tout balisée, où nous n'avons aucun point de repère. Comme l'héroïne finalement, qui découvre petit à petit cette ville et ses habitants étranges. On se doute bien qu'elle va se mettre à enseigner dans l'école de danse de Paradise, mais cela se met en place progressivement, sur plusieurs épisodes. Comme dans la vie finalement : on prend souvent du temps avant de trouver sa voie et prendre des décisions. En cela, la parcours de Michelle est intéressant, et a matière à l'être encore davantage par la suite. On remarque soit dit en passant que ses histoires de coeur, comme celles de ses élèves, ne sont pas au centre de tout, ce qui est assez osé dans une série de cette chaîne, qui s'adresse en premier lieu aux adolescentes. Toute cette première partie de saison (puisque les épisodes qui commenceront en janvier correspondront à la suite de la saison 1 et non à une saison 2) parlent aussi du deuil. Celui de Michelle à l'égard de son mari, à qui elle ne sera pas restée unie longtemps, mais qui aura indéniablement changer sa vie; et celui d'une mère à l'égard de son fils. Le tout sans jamais verser dans le larmoyant. Le 10ème épisode est néanmoins assez triste, mais permet de franchir une étape importante dans l'acceptation de cette mort, de cette absence.
On est dans un univers très très proche de celui de Gilmore Girls, et la série séduit par son charme avant tout, bien plus que par la qualité de ses intrigues ou l'intérêt de ses personnages. Elle plait par sa façon de parler du quotidien avec une extrême légéreté et une douce-folie, à laquelle tout le monde ne peut pas adhérer d'ailleurs. C'est typiquement le genre de série que l'on aime ou que l'on déteste. Tourner tout un épisode autour d'une fuite, ce n'est pas commun par exemple. Tout comme proposer une longue scène dans la file d'attente d'un café. Elle est bavarde, très bavarde, et je suppose que ça en a fait fuir plus d'un. Si le délire était poussé jusqu'au bout, visuellement notamment, on se retrouverait presque face à une série de Bryan Fuller. Je regrette parfois que le budget soit si faible et que les décors soient en carton. Quand bien même, le souhait d'Amy Sherman-Palladino, la créatrice et productrice, est certainement plus de briller par ses dialogues soignés, référencés et piquants, et ses portraits gentiment caricaturaux mais amenés à évoluer, que par tout autre considération plus ou moins artistique. C'est un esprit libre et c'est ce qui transpire de tout son travail. C'est aussi son plus gros défaut malheureusement : on a souvent l'impression que tous les personnages, malgré leurs spécificités, sont fondés dans le même moule. Ils sont tous très énergiques, même si Michelle les surpasse tous. Ils manient tous la langue avec beaucoup de facilité, ils parlent constamment à une vitesse ahurissante et, quelque soit leur âge, ils ont tous des tas de références. Cela en devient embarrasant par moment, même si je n'ai pas d'exemple précis en tête (j'aurais dû les noter !). On a dû mal à croire que des ados de 14 ans qui puissent avoir une telle culture cinématographique, qui plus est dans petit ville où chaque virée au cinéma se transforme en événement ! Cela n'empêche pas chacun d'entre eux d'être attachant et, ma foi, c'est sans doute là l'essentiel. Malgré une volonté clairement affichée de traiter chaque danseuse sur un pied d'égalité, ce sont toujours Sasha et Boo qui sortent du lot, en étant d'ailleurs très opposées. Ginny et Melanie sont peut-être tout simplement plus communes, mais loin d'être désagréables. Et elles sont toutes plus intelligentes et profondes que les adolescentes classiques de la télévision, pas une n'est tête à claques, et ça fait vraiment du bien.
Michelle et Fanny font figure de modèles pour elles, mais elles ont aussi beaucoup à apprendre de ces jeunes filles, et bien sûr à apprendre l'une de l'autre. Les premiers épisodes sont surtout centrés sur leur relation et leurs échanges, toujours vifs et tordants, mais il fallait clairement aller plus loin rapidement et ne pas en faire de simples machines à vannes. Les séquences plus tournées vers l'émotion qu'elles partagent sont aussi réussies que leurs joutes verbales. Sutton Foster et Kelly Bishop prennent un plaisir non dissimulé à jouer ensemble. Elles nous embarquent facilement. Les seuls moments où l'on pourrait s'ennuyer, ce sont ceux des numéros de danse. Ils ne sont pas si nombreux et pas systématiques, et quelque part nécessaires aussi pour respirer un peu, mais disons que je les zapperais volontiers. Et puis il y a une dernière chose dont je voulais parler, plus polémique. On se souvient que Shonda Rhimes, Mme Grey's Anatomy, avait vivement critiqué sa consoeur pour ne pas avoir davantage de minorités dans Bunheads. Honnêtement, je ne l'avais pas remarqué avant qu'elle en parle, et si elle ne l'avait pas fait, j'aurais certainement mis du temps avant de m'en rendre compte. Mais elle marque un point : tout le monde est blanc à Paradise. Ou presque. Une afro-américaine au moins parmi les quatre jeunes héroïnes (ou une latina, ou une asiatique...) n'aurait pas fait de mal, ne serait-ce que pour toutes les jeunes télespectratices puissent se sentir plus facilement concernées et représentées. Les personnalités de chacune devraient suffire, et leurs couleurs de peau importent peu, mais quand même... Et là où je deviens peut-être parano, c'est que j'ai eu l'impression que Palladino a ensuite pris un malin plaisir à intégrer quelques visages moins clairs pour les faire souffrir. Je pense surtout à cette jeune danseuse métisse qui s'en prend systématiquement plein la tronche par Fanny ! Je veux dire : elle aurait pu être blanche, comme toutes les autres, mais non elle est noire ! Le débat pourrait durer des heures et je ne tiens pas particulièrement à me lancer, mais j'espère que dans la suite de la série, une plus grande diversité sera favorisée.
// Bilan // Bunheads est une série drôlement atypique, dans sa structure et son écriture, qui ne prend jamais ses téléspectateurs pour des débiles, qui ne verse pas dans le sirupeux, qui respire la fraîcheur et qui gagne en profondeur à l'issu de sa première salve d'épisodes. Elle gagne à être connue !
Baby Daddy [Pilot]
Pilot // 1 650 000 tlsp.
What About ?
Ben, une vingtaine d'années, découvre à sa grande surprise qu'il est papa lorsque son ex petite-amie dépose leur progéniture devant sa porte. Le jeune homme décide alors d'élever l'enfant avec l'aide de sa mère, de son frère, de son meilleur ami et d'une amie très proche, amoureuse de lui en secret...
Who's Who ?
Sitcom créée par Dan Berensten (Sabrina l'apprentie sorcière, The Nine Lives Of Chloe King). Avec Jean-Luc Bilodeau (Kyle XY), Derek Theler (90210), Chelsea Kane (Les Frères Scott, Jonas), Melissa Peterman (Reba), Tahj Mowry (Kim Possible)...
So What ?
Autant ABC Family est capable de nous sortir de temps en temps quelques perles en matière de dramédies, citons au hasard -ou pas- Bunheads (et ma critique que vous pouvez lire ICI), autant du coté des comédies, il y a encore du progrès à faire. Melissa & Joey ? Un remake non assumé de Madame est servie tout juste regardable. State Of Georgia ? Euh... Je m'étonne moi-même de me souvenir encore du titre. Baby Daddy ? Dans la même lignée ! Ce n'est pas que ce n'est pas mignon, parce que ça l'est quand on est sensible aux bébés, aux jeunes hommes et aux jeunes hommes qui tiennent des bébés dans leurs (gros) bras, c'est juste que c'est inoffensif, sans la moindre originalité et exaspérant de rires enregistrés. Puisque la comparaison est inévitable vu la proximité des deux points de départ, autant en parler dès maintenant : c'est un sous sous sous Raising Hope. Prenez toutes les qualités de la comédie de la FOX et inversez-les : vous obtiendrez Baby Daddy !
Et puis soyons francs, y'a-t-il un seul acteur dans la troupe qui a la comédie dans le sang ? Jean-Luc Bilodeau, que je ne connaissais pas, est plus convaincant dans les moments de tendresse avec sa petite fille que lorsqu'il tente d'être drôle. Derek Theler est beaucoup trop grand par rapport aux autres, ce qui m'a obnubilé pendant tout le visionnage (on s'occupe comme on peut). A part ça, il joue bien le benêt mais le personnage en question, d'un classique, n'a su que me faire décrocher un sourire ou deux. Je n'ai rien à dire sur le petit sidekick. Il est pile dans son rôle, exactement là où on l'attend. On se retrouve donc face à un trio de héros tout ce qu'il y a de plus banal dans la comédie américaine. Coté femmes, la petite blonde, dont le seul fait d'arme est d'avoir été grosse dans sa jeunesse, s'inscrit dans le groupe comme Penny dans The Big Bang Theory. Elle est l'objet de convoitise des deux frères et on se demande franchement pourquoi car elle n'a rien d'exceptionnel à offrir visiblement : pas de personnalité forte, pas d'humour particulier, elle n'est même pas super jolie... Elle n'existe pas en fait. La mère est un peu tout l'inverse : quand elle est là, on l'entend et on la voit. Elle a une sacrée personnalité, la langue bien pendue, beaucoup d'humour, une pointe d'hystérie... Elle tire la série vers le haut même si le risque qu'elle devienne gonflante est à son maximum. Au-delà des personnages eux-mêmes, les situations dans lesquelles ils se trouvent sont tout à fait habituelles dès lors qu'un bébé entre en jeu dans une fiction. On n'échappe pas, par exemple, aux blagues sur les petits vomis sur l'épaule et les gros cacas dans la couche. Bon et puis l'attitude de la mère de l'enfant, qu'on ne voit malheureusement jamais pour faciliter la mise en place, frôle la folie : elle abandonne son bébé au pas de la porte de son père pour finalement lui signaler qu'elle veut le faire adopter. C'est totalement absurde. Pourquoi lui "donner" pour lui retirer aussitôt ? Mais ne rentrons pas trop dans les détails, ça n'a pas grande importance.
On a vu pire comédie la saison passée que Baby Daddy. Doit-on s'habituer pour autant à la médiocrité et, du coup, réagir positivement à tout ce qui est à peine moyen mais forcément mieux ? Des dernières tentatives en matière de comédies d'ABC Family, c'est en tout cas la moins mauvaise. Et c'est tout ce que je veux bien lui accorder.
How ?
Bunheads [Pilot]
Pilot // Diffusion le 11 Juin sur ABC Family
What About ?
La reconversion d'une danseuse de Las Vegas qui, après s'être mariée à une connaissance lors d'une nuit de folie, devient professeur de danse dans une école tenue par sa nouvelle belle-mère au coeur d'une petite bourgade côtière très calme nommée Paradise...
Who's Who ?
Drama créé et produit par Amy Sherman-Palladino (Gilmore Girls, The Return Of Jezebel James). Avec Sutton Foster (Annie, Les Misérables, Young Frankenstein, Shrek The Musical, Flight Of The Conchords...), Kelly Bishop (Gilmore Girls, Mercy), Alan Ruck (Spin City, Persons Unknown), Emma Dumont, Kaytlin Jenkins, Bailey Buntain, Julia Goldani Telles...
So What ?
Une fois l'an, ABC Family lance une bonne série (sur deux ou trois, remarque, c'est pas si mal). En 2009, c'était 10 Things I Hate About You, qui pourrit sur mon disque dur depuis lors. En 2010, c'était Huge. Et je la regrette encore. En 2011, c'était Switched At Birth, et je n'ai pas trouvé la motivation -et le temps surtout- pour poursuivre. En 2012, ce sera Baby Daddy. Oops, Bunheads. Je ressors sincèrement charmé de ce pilote pourtant bourré de défauts, certainement parce qu'à la base, je n'en attendais strictement rien. Bien sûr, le nom de la créatrice, Amy Sherman-Palladino, ne m'est pas étranger mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'il m'est familier. J'ai vu la première saison de Gilmore Girls sur France 2 et une partie de la deuxième, je ne sais plus très bien comment, et c'est tout. J'avais pourtant beaucoup aimé mais elle fait partie de mes rendez-vous manqués. Chaque sériephile en possède quelques uns, c'est ainsi. J'en ai tout de même vu suffisamment pour me rendre compte, et très vite, que Bunheads partageait de nombreux points communs avec Gilmore Girls. Trop ?
Avouons qu'en caricaturant, on pourrait aisément dire qu'Amy Sherman-Palladino s'est contentée de transposer ce qui a fait le succès et la réussite de sa création phare dans le milieu de la danse. La ville de Paradise ressemble à s'y méprendre à Stars Hollow, en tout cas dans l'idée. C'est la petite ville typique où tout le monde se connaît et où aucun secret ne peut survivre bien longtemps. On se sent du coup tout de suite comme chez nous, comme si l'on retournait à la maison. Cette émotion-là est si rare qu'elle est précieuse. Si Bunheads ne parvient pas à convaincre sur le long terme, on pourra toujours lui reconnaître cela. Et puis, avec un peu d'imagination, on peut la voir comme une sorte de spin-off de Gilmore Girls, centré sur une lointaine cousine de Lorelaï Gilmore, non ? Ce n'est pas très difficile en même temps : Michelle Simms, l'héroïne de la série, est semblable à la brave mère de Rory. Elle partage avec elle un même goût pour la folie douce, les erreurs successives et les monologues consistants et pertinents. Une denrée rare sur ABC Family. Cela dit, avec tout le respect que j'ai pour la carrière de Sutton Foster, essentiellement sur les planches de Broadway, je lui trouve un certain manque de grâce, aussi bien quand elle joue que quand elle danse. Je lui donne le bénéfice du doute sur ce dernier point puisqu'il s'agissait de la voir exécuter une "dog dance". Il y a plus glamour et sensuel. En revanche, elle possède un timing comique qui a fait ses preuves dès l'intro du pilote et qui devrait faire encore des merveilles par la suite. Je dirais même qu'elle n'a rien à envier à Lauren Graham ! Mais ne nous emballons point trop. Face à Sutton Foster, la créatrice a eu la bonne et logique idée -puisqu'elle vient elle aussi de Broadway- de mettre la main sur Kelly Bishop, sortie pour l'occasion de sa retraite post-Gilmore Girls, parsemée çà et là de quelques apparitions dans Mercy ou The Good Wife. Là encore, l'ombre d'Emily Gilmore n'est vraiment pas loin mais on fait assez vite la paix avec ces sentiments de redite. Depuis quand peut-on se permettre de cracher sur des portraits de personnages qui ne sont pas caricaturaux et instantanément attachants ? J'aurais aimé que le rôle du "mari" de Michelle soit tenu par un acteur plus charismatique -même s'il y a bien pire qu'Alan Ruck- mais de toute façon, on n'est pas forcément amené à le revoir vu le cliffhanger. Et j'adore les pilotes qui s'achèvent sur un cliffhanger.
Bien que la scène inaugurale de la série soit très efficace en terme de rythme et d'humour, les événements qui s'enchaînent juste après sont difficiles à avaler. Tout va très vite et la situation prend alors des allures grand guignolesques peu rassurantes. Il faut savoir fermer les yeux parfois sur ce genre de détails pour mieux se laisser porter ensuite. L'un des plus gros défis pour la scénariste sur ce premier épisode était d'introduire le monde de la danse avec le plus de naturel possible. Le pari est réussi, même si je sais d'avance que ce n'est pas cette partie-là de Bunheads qui m'intéressera le plus. L'avantage, c'est qu'elle est portée par des gamines a priori intéressantes, lesquelles sont incarnées par de jeunes actrices débutantes, toutes fraîches et ravies d'être là. Elles sont chacunes dans leurs rôles : la boulotte marrante (ma préférée, même si sa ressemblance avec Megan Hilty de Smash mais avec 20 ans de moins me perturbe), la bitch, la rebelle et la timide vraiment pas sûre d'elle. Je ne peux pas dire qu'elles m'emballent plus que ça pour l'heure, mais elles ont toutes du potentiel, et bien plus, par exemple, que leurs équivalents gymnastes de Make It or Break It. Elles forment un petit groupe de filles spirituelles pour Michelle et pour Fanny aussi. Il aura quand même fallu quatre personnages pour remplacer dignement Rory ! Sur le long terme, je ne sais vraiment pas si Bunheads peut tenir la route mais la richesse de ses personnages secondaires, donc les habitants de Paradise, sera cruciale, sans compter les potentiels futurs amoureux de Michelle.
Bunheads avait tout sur la papier pour n'être qu'une énième série sirupeuse et ennuyeuse, consacrée à des danseuses, typique du style ABC Family, alors qu'elle est au contraire intelligente, amusante et charmante, à l'image de sa créatrice. On se sent bien devant ce premier épisode et flatté d'être convié à suivre la nouvelle vie de Michelle, une héroïne déjà très attachante. En espérant qu'elle ne rejoigne pas trop vite le paradis des séries...
How ?
Jane By Design [Pilot]
Pilot // 1 600 000 tlsp.
What About ?
A 16 ans, Jane se fait embaucher dans une entreprise suite à un malentendu. Il lui faut alors jongler entre sa vie de lycéenne, les cours et son nouvel emploi d'assistante pour un haut cadre dans le monde impitoyable de la mode. Elle touche son rêve du bout des doigts mais son mensonge lui portera forcément préjudice un jour...
Who's Who ?
Créée par April Blair (Bienvenue à Monte Carlo). Avec Erica Dasher (The Lake), Andie MacDowell (Quatre mariages et un enterrement, Short Cuts, Un jour sans fin...), India de Beaufort (Les frères Scott), Nick Roux (Lemonade Mouth), Matthew Atkinson, David Clayton Rogers...
So What ?
ABC Family, si tu tenais tant à avoir ton Ugly Betty à toi, il y avait peut-être moyen de commander une saison 5 de la série avec America Ferrera, quitte à faire des coupes budgétaires pour ne pas avoir à augmenter ton coût de grille. D'autant que depuis la saison 3, Betty avait bien plus sa place sur la petite soeur familiale d'ABC tant les bons sentiments l'avait bouffée, au détriment de son aspect soap déjanté. J'ai l'impression que Jane By Design est ainsi née de cette frustration : il fallait à la chaîne une série dans le même esprit. Mais avec moins de moyens, moins d'idées, moins de bons acteurs (voire pas du tout) et quelques contraintes inhérentes à la chaîne -tout le monde il est (trop) beau- on se retrouve avec du sous-sous-sous Ugly Betty, un produit bien fade qui ne tient même pas la route. Même le pilote The Lying Game était plus réussi. Il donnait en tous cas davantage envie de voir la suite ! Là, sincèrement... Je sais juste que quelques scènes des prochains épisodes ont été tournées à Paris et je suis curieux de voir ce que ça va donner (comme quoi, elle a pas un budget totalement ridicule non plus). Le générique est sympa sinon, je regrette presque de ne plus être amené à le revoir.
Le problème ne vient pas tellement du pitch de départ, il n'est en tous cas pas plus invraisemblable que ceux de Switched At Birth ou tout un tas de téléfilms made in Disney, mais plutôt des personnages, tous plus inintéressants les uns que les autres. L'héroïne est mignonne, mais son histoire -père mort, mère partie, frère au chômage- est pénible à découvrir et pas touchante une seule seconde. C'est tellement facile. La jeune fille est sympathique, c'est indéniable, mais elle ressemble tellement à toutes les autres qu'au bout de huit séries fondues dans le même moule -et je suis gentil sur le nombre- on est incapable de s'y attacher. Son meilleur pote -qui est forcément amoureux d'elle en secret- ressemble également à tous les meilleurs potes de toutes les héroïnes de toutes les autres séries. Quoiqu'il arbore sur la tête une crête Vivelle Dop du plus bel effet. Je ne crois pas en avoir vu ailleurs. Super ! Bon et puis il y a la Wilhelmina de Jane By Design ou le "Diable" du Diable s'habille en Prada du pauvre, incarnée par Andie MacDowell. L'actrice cherche désespèrement à revenir depuis plusieurs années. Elle avait tente un "soap gothique" intitulé Prince of Motor City pour ABC mais la série n'avait pas été commandée. Puis elle devait rejoindre Lone Star en récurrente mais la série a été annulée avant qu'elle n'arrive. Vraiment pas de chance. Elle s'est donc rabattue sur Bienvenue à Monte Carlo avec Selena Gomez, Katie Cassidy et Leighton Meester, ce qui l'a amenée sur Jane By Design puisque la créatrice est la même. Triste carrière que la sienne aujourd'hui. Elle apparaît dans ce premier épisode uniquement par webcam, un choix assez étrange mais original, pour le coup. On a surtout l'impression que l'actrice voulait juste tourner de chez elle mais bon, ça ne va pas pouvoir durer. Je vous épargne la liste complète des personnages, ils sont tout plus caricaturaux et inspides les uns que les autres. Notons tout de même que le styliste n'est pas gay, évidemment, et que Jane craque pour lui, bien entendu, mais son assistant, lui, l'est, et à fond s'il vous plait ! Brrrrr...
Jane By Design est bien trop formatée pour intéresser autre chose que son public cible -les fillettes de 12 à 16 ans passionnées de mode, enfin qui achétent des fringues à Pimkie tous les samedis après-midi quoi- en témoigne la bande-son omniprésente qui ne sert qu'à couvrir des dialogues sans intérêt prononcés par des personnages ennuyeux à propos d'histoires superficielles. Et c'est bien dommage car dans ABC Family, il y a "Family".
How ?
The Lying Game [Pilot]
Pilot // 1 390 000 tlsp.
What About ?
Deux jumelles séparées à la naissance, qui viennent d'apprendre l'existence l'une de l'autre, vivent dans deux milieux opposés et dans deux villes différentes. Lorsque la plus aisée disparaît, l'autre prend sa place et part à sa recherche. Elle découvre alors les nombreux secrets de sa soeur...
Who's Who ?
Créée par Charles Pratt Jr. (Santa Barbara, Melrose Place, All My Children, Desperate Housewives) et adapté des romans de Sara Shepard. Avec Alexandra Chando (As The World Turns), Kirsten Prout (Kyle XY), Blair Redford (Les feux de l'amour, Passions, Switched At Birth, 90210), Allie Gonino (10 Things I hate About You), Andy Buckley (The Office)...
So What ?
Je ne voudrais pas tomber dans le préjugé facile (et faux) sur les soaps qui seraient "bas de gamme" avec de mauvais acteurs, de mauvais scénaristes et de mauvais réalisateurs mais, quand on scrute un peu le parcours de l'équipe créative de The Lying Game et de sa (jeune) distribution, on se rend compte que nombre d'entre eux viennent de là et ça peut expliquer, en partie, pourquoi la série est aussi ratée ! Alors que Pretty Little Liars est considérée, à juste titre, comme un guilty-pleasure, avec tout ce que cela peut impliquer de négatif ET surtout de positif, sa soeur spirituelle n'est rien que guilty. Pour le plaisir, on repassera donc... ou pas !
Dire que les acteurs ne sont pas convaincants serait presque trop gentil. Ils ne sont pas bons, vraiment pas bons. Alexandra Chando, qui incarne les deux héroïnes, est peut-être la plus douée du lot. Elle ressemble pas mal à Nina Dobrev... de dos, mais elle ne lui arrive pas à la cheville ! Elle interpréte les deux soeurs jumelles de la même manière, en mettant très rapidement de coté les nuances qu'il était possible et fortement conseillé d'appliquer à son jeu. Ou alors elle a voulu effacer les traits si grossiers de leurs portraits tracés par l'auteur. Le reste de la troupe propose des prestations soit insipides, soit affligeantes, mais les répliques sont tellement pauvres qu'il n'y avait de toute façon pas grand chose à en tirer. Les personnages secondaires sont des caricatures mais pas des caricatures second degré que l'on prend plaisir à voir évoluer. Juste des caricatures, sans relief, sans humour, sans émotion. Le boyfriend good looking et donc prétentieux; le bad boy(friend), la rivale au regard noir, la meilleure amie écervélée (x2), les parents dépassés... Tout y passe: un festival. Que reste-t-il au milieu de toute cette médiocrité ? Des décors plaisants (enfin les passages où l'on entrevoit la ville de Phoenix, rarement utilisée en fiction et d'autant plus dans une série pour ados), de la musique pop (mais choisir Teenage Dream de Katy Perry est d'une facilité déconcertante), et un mystère fil-rouge (un peu brouillon et laborieux à se mettre en place) qui donnerait presque envie, à lui tout seul, de voir la suite. Oui je l'avoue, j'ai eu envie de savoir qui était vraiment Sutton au bout du compte. Malgré ma curiosité -qui me perdra un jour définitivement- je n'irai pourtant pas plus loin. ABC Family, qui commençait à trouver une vraie crédibilité à mes yeux après Greek, Huge et la bonne surprise Switched At Birth, a fait une erreur cette fois-ci. The Lying Game ne méritait pas une commande en série et la sentence du public est d'ailleurs tout de suite tombée : 1,3 millions pour un lancement, même en plein mois d'août, c'est médiocre.
En fait, The Lying Game, c'est ce que la CW aurait fait de Ringer (la nouvelle série avec Sarah Michelle Gellar qui débute à la rentrée et dont le pitch est très très proche) si CBS n'avait pas été à l'origine du projet en cherchant donc à s'adresser à un public plus large que celui, très restreint, des 15/24 ans. Résultat des courses : ça ne ressemblera ni à ce que fait CBS, ni à ce que fait la CW -mais vraiment tant mieux- pendant que ABC Family s'amuse à faire du CW tout craché à travers The Lying Game. Tous les rôles sont inversés, tout le monde se ment et le thème des séries en question est donc, quelque part, drôlement bien respecté ! Et si chacun reprenait tranquillement sa place ?
Switched At Birth [Pilot]
This Is Not A Pipe (Series Premiere) // 3 300 000 tlsp.
What About ?
Deux adolescentes découvrent qu’elles ont été échangées à la naissance. L'une vit dans un quartier pauvre avec sa mère célibataire tandis que l'autre a grandi dans une famille aisée en compagnie de ses deux parents et de son frère...
Who's Who ?
Créée par Lizzy Weiss (Cashmere Mafia). Avec Vanessa Marano (Dexter), Katie Leclerc, Lea Thompson, D.W. Moffett (Hidden Palms, Friday Night Lights), Constance Marie (George Lopez, Demain à la une), Lucas Grabeel (Smallville)...
So What ?
Avec Greek, la trop courte Huge et aujourd'hui Switched At Birth, ABC Family a su prouver qu'elle valait mieux que l'idée ultra-conservatrice que l'on se fait d'elle. Même Pretty Little Liars n'est pas entièrement à jeter. Reste le point noir Secret Life. Cette nouveauté réussit là où Huge avait échoué : obtenir une certaine profondeur dans la peinture réaliste de l'adolescence, tout en gardant les ingrédients qui ont fait la renommée de la chaîne familiale. Les acteurs et les actrices sont beaux, la richesse des uns fait partie intégrante du show, la pauvreté factice des autres également. Les parents sont bons, même quand ils ne donnent pas cette impression au premier abord. Ils sont aimants. Et les héroïnes sont attachantes, parce qu'elles sont plus intelligentes que la moyenne, souvent drôles, douées d'ironie et lumineuses. Les téléspectateurs de la chaîne ne sont donc pas bousculés dans leurs habitudes, mais l'histoire qu'on leur raconte est sans doute un peu mieux écrite que d'habitude.
Le point de départ de la série est assez original. En tous cas, ça n'avait encore jamais été fait. Pour des raisons d'efficacité, les scénaristes ne prennent malheureusement pas le temps de rendre la situation crédible. Tout se passe très vite et les deux enfants échangés et leurs familles respectives se rencontrent au bout de seulement 5 minutes d'épisode. A aucun moment un recours en justice n'est évoqué, contre l'hôpital et le personnel de l'époque. Dans un pays procédurier comme les Etats-Unis, c'est particulièrement étonnant ! Personne ne pense non plus à faire appel à un psy, alors qu'ils en ont clairement tous besoin. On pourrait également se plaindre de cette opposition riche/pauvre vue et revue, d'autant que la jeune fille élevée dans le luxe est devenue une rebelle (façon ABC Family ou CW) et la jeune fille élevée dans les quartiers malfamés est brillante... oui mais elle est sourde. Et mine de rien, ça change tout. D'abord parce que c'est assez osé de proposer une série avec une handicapée dans l'un des deux rôles principaux. L'effort est à saluer. Ensuite parce que cela implique qu'elle est "différente", tout comme son "opposée" mais pour d'autres raisons. C'est cela qui les rapproche et c'est cela qui rend le discours sur l'adolescence plus universel. Tous les adolescents, pour une raison ou pour une autre, se sentent différents. Les questions que se posent ces jeunes filles peuvent s'appliquer à toutes celles et tous ceux qui regardent la série. Pas besoin d'avoir été échangé à la naissance pour cela. Qui suis-je ? Que vais-je devenir ? Qui aurais-je pu être si... ? On rejoint finalement le propos de Huge mais via un chemin plus facile d'accès. Daphne est très rapidement attachante, elle respire la joie de vivre malgré sa surdité et l'annonce de la nouvelle. Elle est l'héroïne parfaite. Elle est adorable. Katie Leclerc est une belle révélation. Puis j'adore la voir exécuter le langage des signes. C'est sans doute la plus belle langue qui soit ! Bay est moins enthousiasmante dès le départ mais elle est drôle et Vanessa Marano parvient à ne pas la rendre trop énervante malgré un comportement cliché de fille pourrie-gâtée, qui cache simplement une souffrance. La fin du pilote donne indéniablement envie de voir la suite. Comment va se passer la cohabitation ? Daphne et Bay vont-elles devenir amies ? Quid de leurs vies amoureuses ? Pas de gros suspense à l'horizon, pas de terrible secret, mais une jolie petite série simple, feel-good, comme on en a trop peu.
Melissa & Joey [Pilot & 1x 02]
Pilot & Moving On // 2 2oo ooo tlsp.
What About ?
Ancienne rebelle d'une famille de politiciens, Mel finit contre tout attente par embrasser, elle aussi, la voie de la politique. Sa vie change du tout au tout lorsqu'à la suite d'un scandale, sa soeur atterrit en prison tandis que son beau-frère prend la fuite. Mel doit alors prendre en charge sa nièce Lennox et son neveu Ryder. Parce qu'elle ne peut s'occuper d'eux à temps complet, elle engage Joe, un demandeur d'emploi qui va devenir la "nounou" de la famille...
Who's Who ?
Créée par Bob Young (Dinosaurs, Mes Deux Papas, Drôle de Vie) et David Kendall (iCarly, Quoi de neuf docteur ?).
Avec Melissa Joan Hart (Sabrina l'apprentie sorcière) dans le rôle de Melissa, Joey Lawrence (Petite Fleur) dans le rôle de Joey, Nick Robinson dans le rôle de Ryder, Tracey Fairaway dans le rôle de Lennox et Elizabeth Ho dans le rôle de Rhonda.
So What ?
Après l'échec récent de 10 Things I Hate About You, ABC Family tente à nouveau de lancer une sitcom de son cru. Pour se faire, elle a fait appel à des habitués du genre : des scénaristes qui ont officié dans de nombreuses sitcoms des années 80 voire 90 à destination des adolescents et deux stars de l'époque. Ca me fait un peu penser à la stratégie de la CW avec Life Unexpected mais dans le domaine du drama pour ados. Sauf que c'est moins réussi. Beaucoup moins. Le genre de la sitcom a beaucoup évolué et pas plus tard que la saison passée, on a eu droit à quelques beaux bijous. Melissa & Joey, à coté, avec ses rires enregistrés, ses décors en carton pâte et ses acteurs approximatifs, c'est juste pas possible. C'est ultra ringard. Le public de la chaîne, qui est abreuvé à longueur de journées de rediffusions de Sabrina justement, ou Parents à tout prix ou Ma Famille d'abord, doit forcément y trouver son compte mais on est en 2010 les gars, quoi... Là où Hot In Cleveland avait une excuse (la nostalgie, Betty White), Melissa & Joey n'en a pas !
Pour la petite histoire, j'ai regardé les 10 premières minutes du pilote avec désarroi, avant de visionner les 10 minutes suivantes en accéléré. Et puis j'ai trouvé que ce n'était pas correct alors je me suis infligé le second épisode afin de pouvoir vous exposer exactement les raisons qui font que cette série n'est pas drôle et ne m'a pas décroché un seul petit sourire. D'abord parce que le duo formé par Melissa Joan Hart et Joey Lawrence ne fonctionne pas. Il n'y pas d'alchimie et surtout, ils sont mauvais. Il n'y a d'ailleurs pas de hasard : si on leur a fait garder leur prénom dans la série, c'est parce qu'il était médiocres au point de ne pas comprendre qu'on les appelle par un autre prénom que le leur. J'exagère. Et puis Melissa n'est pas si mauvaise. Son hystérie est juste insupportable dans le pilote mais elle se calme dans le second. Quant au fait qu'elle soit politicienne... hum hum. Elle n'est pas crédible mais de toute façon, elle aurait pu être meneuse de revue ou dame-pipi, le résultat aurait été le même. L'éventuelle insolence dûe à son métier est inexistante. On n'est pas dans Parks And Recreation. Et son neveu et sa nièce, dont la mère est quand même en prison, ne sont pas plus pertubés que ça. Ils sont juste inintéressants et un peu idiots sur les bords. Bon et puis Joey Lawrence, c'est une catastrophe. Ne le connaissant pas, j'avais vraiment l'impression que c'était genre un candidat d'une émission de télé-réalité à qui l'on avait offert un rôle dans la série. Même pas. Il en a fait d'autres avant. Les scénaristes auraient pu au moins utiliser sa plastique qui a l'air irréprochable (bien qu'il soit un peu petit) mais même pas. A quoi sert-il alors bon sang ? Définitivement à rien. Tiens, il est sortie avec Katherine Heigl... Une raison de plus de le détester tiens !
Melissa & Joey est un mix de Madame est servie et Charles s'en charge qui se veut moderne mais qui ne l'est pas l'ombre d'une seconde malgré un schéma "familial" original. Ca passera peut-être auprès d'un public peu exigeant, sur un malentendu, mais c'est certainement l'une des séries les plus dispensables et les moins drôles de l'année !
// Bande-Annonce //
No Ordinary Family [Pilot]
Pilot // Diffusion le 28 Septembre
What About ?
Les Powell ressemblent à la famille américaine typique... enfin jusqu'à leur avion se crash au beau milieu de l'Amazonie dans une eau verte et fluorescente. Après ça, disons qu'ils sont un peu moins typiques !
Jim est un policier frustré, artiste contrarié, et sa femme, Stephanie, est une brillante scientifique. Bien qu'ils soient toujours amoureux l'un de l'autre, la passion n'est plus, la routine s'est installée. Tout cela va changer lorsque Stéphanie emmène Jim et leurs enfants adolescents avec elle dans une de ses recherches en Amazonie et que leur avion se crash. Ils réussissent à s'échapper de la carcasse mais leur pilote n'a pas cette chance. Alors qu'ils reviennent à leur vie d'avant, ils se rendent compte petit à petit qu'ils ne sont plus tout à fait les mêmes. Jim se découvre une force spectaculaire, Stephanie peut se déplacer à une vitesse folle, Daphne peut entendre les pensées des gens qui l'entourent, même celles de son petit-ami de 16 ans, et le petit dernier, JJ, se voit doter d'une grande intelligence. Rapidement, les Powell comprennent que tous les pouvoirs du monde ne pourront pas arranger leurs problèmes personnels, juste faciliter leur quotidien...
Who's Who ?
Série créée par Greg Berlanti (Everwood, Brothers & Sisters, Dirty Sexy Money, Eli Stone) et Jon Harmon Feldman (Dawson, American Dreams, Tru Calling) pour ABC.
Michael Chiklis (The Shield) dans le rôle de Jim Powell, Julie Benz (Buffy, Dexter, Desperate Housewives) dans le rôle de Stephanie Powell, Kay Panabaker (Les Experts) dans le rôle de Daphne Powell, Jimmy Bennett dans le rôle de JJ Powell, Autumn Reeser (The OC) dans le rôle de Katie Andrews, Romany Malco (Weeds) dans le rôle de George St. Cloud et Stephen Collins (7 à la maison) dans le rôle de Dayton King. Christine Chang, Tate Donovan (Damages) et Tom Amandes (Everwood) en guest-stars.
So What ?
C'est la rentrée avant l'heure chez ABC et sur DNES ! No Ordinary Family ouvre donc le bal des reviews des pilotes de la rentrée et je ne pouvais rêver meilleure entrée en matière. Je rappelle qu'il s'agit de la série que vous, lecteurs, avez nommé la plus attendue de la rentrée suite à la session 2010 de Coming Next. Et j'étais plutôt d'accord avec ce choix. Après avoir vu le pilote, je crois que l'on peut dire qu'on ne s'est pas trompé et qu'on a misé sur le bon cheval. Il y aura sans doute de bien meilleurs pilotes (mais pas tant) et la série va être diffusée dans une case particulièrement difficile (face à NCIS et Glee), mais elle a le mérite d'offrir un premier épisode efficace, voire un peu trop...
Le premier sentiment qui m'a traversé l'esprit à la fin des 44 minutes de ce pilote, c'est que je n'avais pas vu le temps passer, que mon envie de voir la suite était intacte, mais que je n'avais rien découvert de plus. On a tellement parlé de la série et on en a vu tellement d'images dans les bandes-annonces qu'il n'y avait quasiment aucune surprise à se mettre sous la dent. Tout s'est déroulé à peu près comme prévu, hormis quelques retouches dû à la disparion des personnages interprétés par Christina Chang et Tate Donovan. Le pilote original se terminait par la ré-apparition de son personnage (de pilote) et un gros plan sur son visage laissant entendre que tout ce qui était arrivé aux Powell n'était pas innocent et qu'il ne faisait pas partie des "gentils" dans l'affaire. Rien de tout ça finalement : on se retrouve avec une simple scène familiale que 7 à la maison n'aurait pas renié, avec petite partie de football improvisée, au ralenti, et toute la mièvrerie qui va avec. Un choix très ABC en somme. C'est dommage de gâcher la fête ainsi mais le reste étant plus que potable, ça passe.
Ma grosse déception vient des 10 premières minutes du pilote où tout se passe très très vite. Le crash a lieu dès la 2ème minute ! Je ne m'attendais pas à ça. C'est trop précipité. L'idée est clairement d'accrocher le public tout de suite et ça pourrait être payant. Mais quelle frustration ! L'accident n'est pas impressionnant du tout, les effets-spéciaux sont très approximatifs, manque de budget oblige j'imagine, et on se retrouve déjà à Los Angeles ! Pas le temps de s'inquiéter pour eux (d'autant qu'on mise à ce moment-là sur l'humour pour dédramatiser) et pas le temps de profiter du talent de Tate Donovan qui ne ré-apparaîtra plus. On enchaîne directement avec la présentation des personnages, qui durera tout le long de pilote, de la situation familiale et de la découverte des pouvoirs. Oui, il y a beaucoup de choses à caser dans ce pilote et c'est à la fois sa force et sa faiblesse. On n'a pas le temps de s'ennuyer mais prendre son temps, c'est quand même mieux pour s'attacher aux personnages. Le maître-mot reste pourtant l'efficacité et la présentation de Jim, interprété par un Michael Chiklis à l'aise, qui donne vraiment l'impression de s'amuser, en est le meilleur exemple. Il nous est rapidement sympathique, tout autant que son collègue joué par Romany Malco que l'on prend plaisir à revoir. Leur duo fonctionne bien. L'humour utilisé n'est ni tordant ni révolutionnaire mais on s'amuse avec eux. Jim finit par devenir touchant quand on se rend compte que ce pouvoir le rend heureux et lui apporte l'assurance et la force dont il a toujours eu besoin. Pas seulement physiquement mais pscyhologiquement aussi. C'est également à travers Jim que l'on introduit ce que j'oserais appeler un fil rouge mais qui n'y ressemble pas encore tout à fait. Disons que dans ces bas-monde, s'il peut y avoir des super-héros, forcément, il y a aussi des super-méchants ! Quoi de plus logique ? On peut se plaindre que ce n'est pas surprenant mais je ne vois pas ce qu'ils auraient pu faire d'autre hein. A priori, le but ne sera pas de sauver le monde. Ouf. On a assez donné avec Heroes.
La présentation de Stephanie est sans doute un peu moins efficace mais le personnage est d'emblée moins sympathique. On nous la présente comme une working-girl qui délaisse sa famille et forcément, on peut bien être super féministe, ça nous fait un peu chier quand même. Madame a le droit de bosser, et bien, mais elle n'a pas le droit d'abandonner son mari et ses enfants. Tout comme à l'inverse, un mari absent ne suscite pas l'empathie. L'arrivée de son pouvoir va venir arranger tout ça puisqu'elle peut se retrouver partout en un rien de temps désormais ! Mais c'est trop facile, elle ne va pas devenir la mère parfaite, au four et au moulin, pour autant. Julie Benz n'a pas à rougir de sa prestation. Elle est crédible en mère de famille dépassée, elle réussit à ne pas être agaçante et c'est déjà pas mal pour un début ! On voit très peu sa collègue incarnée par Autumn Reeser mais on flaire le personnage secondaire que l'on va adorer. On ne peut pas en dire autant de son patron, joué par Stephen Collins, mais il sera certainement important. Je le vois bien responsable de tout ce qui arrive, ou en tous cas un des protagonistes du clan des "méchants". La présentation des ados est moins soignée et on ne peut pas dire qu'ils s'annoncent comme des personnages passionnants mais ils inspirent de la sympathie, surtout Daphne. Elle n'est pas dans la caricature de l'ado rebelle, elle est un peu moins que ça, et elle n'est pas transparente non plus. Elle est simple, comme les autres membres de sa famille, et il est ainsi facile de s'identifier à eux. JJ est plus en retrait pour le moment. Un mot pout terminer sur les passages d'interviews face caméra qui m'ont dérangé au début, avant que je ne m'y fasse et qu'ils soient expliqués naturellement. Ca ne ralentit pas le rythme mais ce n'est pas particulièrement utile. C'est à la mode...
Ce pilote est le portrait d'une famille ordinaire, d'un couple abîmé par la routine, à qui l'on donne une chance de se ressouder de la manière la plus improbable qui soit. Eh bien au bout du compte, ils restent ordinaires. Certes, ils sont dotés de pouvoirs et leur vie en sera à jamais bouleversée, mais ils sont toujours les mêmes au fond, les blessures ne s'effacent pas comme ça et tout le chemin reste à faire. Le ton dramédique de la série n'est pas encore totalement affirmé et de grandes inconnues sur la suite des événements deumeurent mais No Ordinary Family commence comme une série qui a le potentiel de plaire à un large public et de s'inscire dans la durée. Le destin en décidera peut-être autrement mais le produit est efficace. Il lui manque juste l'étincelle.
Huge [Pilot]
Hello, I Must Be Going (Pilot) // 2 53o ooo tlsp.
What About ?
Sept adolescents venant d'horizons différents sont envoyés dans un camp pour les aider à maigrir. C'est en perdant du poids qu'ils vont découvrir qui ils sont vraiment en faisant un premier apprentissage de la vie, à la recherche de l'amitié, de l'amour et de l'estime de soi...
Who's Who ?
La rebelle et touchante héroïne Willamina (ça ne s'invente pas) est interprétée par la multi-talentueuse Nikki Blonsky, star du film Hairspray, vue également dans un épisode d'Ugly Betty. Autour d'elle, d'autres acteurs de poids (le jeu de mot est facile mais trop tentant) : la jolie Hayley Hasselhoff, fille de David, dont c'est le premier rôle à la télévision; Ari Stidham, dont c'est le premier rôle aussi, et Raven Goodwin, Harvey Guillen et Ashley Holliday. Chez les minces représentants du corps professoral, on retrouve Gina Torres, qui est loin d'être une débutante (Alias, 24, Firefly, Angel, Hercule...), et Zander Eckhouse, qui n'est autre que le fils de James Eckhouse, le papa de Brenda et Brandon dans la première version de Beverly Hills 90210.
So What ?
Huge n'est pas une série pour ados comme les autres. Pour preuve, on la doit à Winnie Holzman, qui n'est rien de moins que la créatrice et productrice de Once & Again : Deuxième Chance et Angela, 15 ans, deux très belles séries, et sa fille Savannah Dooley, dont c'est la première série (elle n'a que 24 ans). Le talent semble avoir été transmis de la mère à la fille car on retrouve en Huge les qualités d'écriture indéniables qui font d'elle une série profonde et émouvante, à mille lieux de tout ce que l'on nous sert actuellement dans le genre, entre Gossip Girl et ses héroïnes anorexiques et toutes celles qui ont suivi en traçant le même sillon. Mais ne vous y trompez pas : les personnages de Huge, bien qu'obèses, ne sont pas pour autant des anges et ne résument pas à leurs coeurs XXL ! D'ailleurs, ils possèdent probablement beaucoup plus de secrets que les gamines de Pretty Little Liars, et des secrets potentiellement plus réalistes et intéressants à découvrir et à creuser. L'héroïne, Will, est presque une anti-héroïne au début de sa présentation. Elle deal de la bouffe dans un camp pour maigrir, refuse de se plier aux règles et ridiculise même certaines de ses petites camarades. Elle aurait pu être détestable mais elle nous montre rapidement que tout ça n'est qu'une façade, un genre qu'elle se donne, et qu'elle vaut nettement mieux que ça. En vérité, derrière son assurance se cache une fragilité et une sensibilité énormes. D'ailleurs, quand elle s'amuse à faire rétrécir le short de sa nouvelle ennemie (qui deviendra sans doute vite sa meilleure-amie), elle ne rira pas du résultat. Comme si elle avait finalement un peu honte de ses actes. Tout ça pour dire que Will a réussi à être infinement touchante en l'espace d'un épisode, et aussi très marrante car elle a une gouaille incroyable ! Nikki Blonsky est définitivement une bonne actrice. Les autres personnages sont moins appronfondis dans ce pilote mais on sent un grand potentiel en chacun d'eux, qu'il s'agisse de la Precious du camp, celle qui se fait vomir après s'être goinfrée de bonbons ou celui qui a craqué sur la belle blonde qui n'est pas si grosse que ça mais qui se sent énorme. Du coté des profs et des surveillants, on risque d'avoir de bonnes surprises comiques. On retient surtout pour le moment la prestation parfaite de Gina Torres en directrice autoritaire mais à l'écoute, certainement parce qu'elle est une ancienne grosse. Une ficelle certes facile mais qui a du sens. Cerise sur le gâteau (bien dégoulinant, Huge oblige): un petit minet qui va motiver les filles à faire du sport ! On lui lance déjà une intrigue amoureuse avec l'une d'entre elles. Ca va un peu vite, c'est vrai, mais n'oublions pas qu'on est sur ABC Family ! J'aurais aimé qu'il s'intéresse naturellement à une fille un peu plus grosse et moins jolie, histoire de vraiment casser les codes.
En gros, Huge a bien des mérites, dont celui de donner la parole à des personnages, et par extension à des acteurs, qui font partie d'une majorité forcément visible aux Etats-Unis et qui sont pourtant absents de la plupart des séries. A coté de ça, l'ambiance "camp de vacances" et les belles émotions qui ressortent dès le pilote sont autant d'éléments qui donnent envie de donner plus qu'une chance à la série ! Malgré le sujet, elle réussit à ne pas être niaise et à ne pas nous ressortir les poncifs habituels dès qu'il s'agit de parler d'obésité. Mine de rien, c'est une belle réussite ! Ah et j'allais oublier : on ne nous abreuve pas de chansons pop à la mode. Incroyable.
// Bonus //