Grille ABC [Prédiction Finale]
ABC a fait ses choix pour la saison 2014/2015 en commandant les dramas HOW TO GET AWAY WITH MURDER, AMERICAN CRIME, FOREVER, THE WHISPERS, AGENT CARTER et SECRETS & LIES. Ainsi que les comédies #SELFIE, BLACK-ISH, GALAVANT, MANHATTAN LOVE STORY, FRESH OFF THE BOAT et CRISTELA. Avaient déjà été commandées THE CLUB et THE ASTRONAUT WIVES CLUB.
Grille d'automne
- Resurrection : Même si on ne connaît pas encore le nombre exact d'épisodes commandés pour la saison 2, il me paraît probable qu'il ne s'agisse pas de 22 mais de seulement 13 voire même un peu moins. Cela permettrait de lancer à la mi-saison The Whispers dans la même case, qui s'associerait assez bien à Once Upon A Time. Et c'est à mon avis la seule case où la série fantastique a une petite chance de fonctionner !
- How To Get Away With Murder : La série aurait évidemment pu être lancée le jeudi soir, au cours d'une soirée 100% Shondaland, mais si ABC a vraiment confiance en le potentiel de la série -et c'est honnêtement la seule des commandes qui en a vraiment un sur le long terme- il faut absolument frapper fort. Agents Of SHIELD n'est pas un bon lead-in, mais sur les 18/49 ans, le public est sans doute compatible.
- Secrets & Lies : Par essence, cette série est une mini. Oui, elle est très eventuellement renouvelable sous forme anthologique, mais cela reste peu probable. Et elle risque de toute façon d'être le flop de la rentrée d'ABC. Une chance qu'il n'y ait -normalement- que 10 épisodes. Peut-être même que la chaîne ira jusqu'au bout sans la déprogrammer. Un duo avec How To Get Away With Murder fait sens, pour le mélange meurtre et soap même si les deux approches sont très différentes.
- Forever : Le jeudi 20h n'est pas un cadeau pour Forever. C'est certain. Mais ABC ne la produit pas. C'est un procedural à la Castle, avec un (gros) élément fantastique, mais porté sur ses personnages, sur l'humour et sur la romance aussi. Longtemps FOX avait Bones dans cette case, dans le même genre. Et ça lui réussissait bien. Il n'y a pas d'autres cop-shows chez la concurrence à cette heure-ci actuellement -ça ne devrait pas changer sauf si Bones revient là- et ABC n'avait encore jamais tenter une série policière dans cette case si je m'abuse. Alors pourquoi pas !
- American Crime : Très difficile de caser ce show "câblé". Pourquoi ne pas attendre les Oscars et en faire une forte promotion pendant la cérémonie ? Le créateur John Ridley en est l'un des derniers gagnants pour 12 Years A Slave. Et ça a plutôt réussi à Resurrection cette année en plus... Je la proposais en remplacement de Secrets & Lies le mardi 22h.
- Agent Carter : Il a déjà été annoncé que la série Marvel servirait de pont entre les deux parties de saison d'Agents Of SHIELD. Je ne suis pas certain qu'elle soit très adaptée au 20h, donc je la proposerais plutôt à 21h ou 22h à cette période. Elle pourrait être précédée par un duo de comédies non proposées à la rentrée. Pourquoi pas Galavant et #Selfie ?
- The Club et The Astonaut Wives Club sont conservées pour la mi-saison, voire pour l'été, selon les besoins.
- The Goldbergs : Il est grand temps qu'ABC consolide son mercredi soir alors que Modern Family perd de plus en plus en puissance. Et la comédie 80s se retrouveraient enfin là où elle aurait toujours dû être !
- Black-ish : Pour poursuivre la thématique familiale, c'est à elle qu'il faut confier le post-Modern Family ! Et donc surtout pas #Selfie ! Fresh Off The Boat pourrait aussi se glisser là, mais j'ai le sentiment qu'ABC la conservera en joker. 20th Century FOX Television lui a un peu forcer la main pour la prendre. Si ABC tient à nouveau à mettre une autre comédie vers la fin de la saison dans cette case, Manhattan Love Story pourrait éventuellement faire l'affaire. Mais vraiment éventuellement hein...
- Cristela : Unique multi-camera commandée par ABC malgré des Saint Francis, The Winklers et Keep It Together a priori plus prometteuses et plus compatibles, Cristela doit hériter du post Last Man Standing quand même. Surtout ne pas mélanger encore une fois multi et single ! C'est pas gagné...
>> Je ne crois pas qu'ABC relèvera la tête cette année. Ce n'est pas qu'elle n'a pas fait les bonnes commandes de séries -même si Sea Of Fire aurait mérité de faire partie du lot pour plein de raisons- c'est surtout qu'elle a un gros problème de cases disponibles. Bouger de place des séries qui s'en sortent à peine correctement n'a pas de sens. Et bouger des hits qui souffriraient sans doute pas mal d'un déplacement serait trop risqué. Pour le moment, la chaîne est dans une impasse. Rising Star pourrait la sauver, si elle faisait un carton cet été. Mais s'autorise-t-on à y croire ?
Grille d'hiver
Grille de printemps
ABC Pilotes 2014/2015 [Bilan & Prédictions]
TOP DRAMAS
1. HOW TO GET AWAY WITH MURDER
2. AMERICAN CRIME
3. SEA OF FIRE
4. EXPOSED
5. FOREVER
6. DANGEROUS LIAISONS 7. CLEMENTINE
8. SECRETS & LIES (US)
9. WARRIORS 10. AGATHA
11. THE WHISPERS
Déjà commandées : THE CLUB / ASTRONAUT WIVES CLUB
Après une saison catastrophique où aucun nouveau hit n'est né, les meilleurs mais pourtant médiocres résultats étant ceux d'Agents Of SHIELD qui n'a pas été l'événement attendu, et Resurrection in extremis, les dirigeants d'ABC avaient clairement la pression pour dénicher les bons projets et les bons castings associés. Et côté drama, du point de vue strict des scripts, ils ont réussi leur pari. Deux des plus efficaces et intelligents de la saison -et là je ne parle pas qu'en mon nom, c'est un consensus- reviennent à ABC. How To Get Away With Murder, produite par Shonda Rhimes, est une évidence qui se devait d'obtenir une place automatique dans la grille d'automne. Et ce devrait bien être le cas. American Crime, par le scénariste de l'oscarisé 12 Years A Slave, en est une autre qui a cependant un lourd handicap : elle est si sombre et si "câblée" qu'elle ne peut pas bénéficier d'une commande classique. Pour moi, c'est clairement une mini-série (renouvelable en cas de succès mais avec une nouvelle affaire et une nouvelle distribution à la American Horror Story) avec un nombre d'épisodes limité, compris entre 8 et 13, et diffusée de préférence à la mi-saison.
La tendance actuelle étant à la noirceur, ABC n'a commandé quasiment que des pilotes très sombres (plus facilement diffusable à 22h). C'est le cas de ceux précédemment cités, mais aussi de Sea Of Fire, un soap, certes, la spécialité de la chaîne, mais un soap avec une dépiction de la sexualité des ados très crue, pas franchement adaptée à un network. Et c'est visiblement ce qui pourrait lui coûter la vie puisque de pilote très en vu il est passé à un statut incertain ces derniers jours. Et si c'est pour édulcorer la série, il est peut-être préférable d'en rester là (je l'écris en tremblant)... Le cas Exposed est encore différent. Au-delà du fait que ses chances étaient dès le départ amoindries car il ne s'agit pas d'une production ABC Studios contrairement à presque tous les autres pilotes, elle est surtout trop ambitieuse et potentiellement trop complexe à la fois pour séduire très largement mais aussi pour tenir sur 22 épisodes par an et plusieurs saisons. Et c'est triste à dire. Quand les networks tentent de faire du câble -ce qui est tout à leur honneur- ils se retrouvent face à des dilemmes. ABC peut difficilemment tenter et American Crime et Exposed. La première a un net avantage (pour le créateur, Felicity Huffman...)
Viennent ensuite un certain nombre de projets qui se valent plus ou moins, qui ont des défauts, du potentiel aussi et qui jouent dans la même cour. Forever possède un excellent script et pourrait selon moi être un digne successeur de Castle. Même type d'ambiance et d'humour. Mais c'est une série policière avec un élément de science-fiction. C'est aussi le cas de Clementine, bien fichue, fraîche, mais dont le concept plus feuilletonnant serait certainement plus difficile à vendre. La première a donc mes faveurs. En plus, c'est une production Warner Bros. Television et ABC ne peut pas se permettre de ne commander que des séries maison. Agatha, quant à elle, est un procedural très classique, avec une distribution sans intérêt particulier, qui aurait davantage sa place sur Lifetime que sur ABC. Sa simplicité jouera peut-être en sa faveur, mais c'est le flop assuré à mon avis ! Une sorte de Killer Women bis.
Secrets & Lies démarre sur un meurtre, comme American Crime et How To Get Away With Murder, et n'est selon moi pas une grande réussite, mais par contrat, si ABC ne la prend pas, elle devrait payer une pénalité. Ce qui en fait donc une sérieuse prétendante. Cela dit, il s'agirait d'une commande de 10 épisodes. Elle peut faire office de remplacement de mi-saison décent. Dangerous Liaisons possède une belle distribution (Melissa George, Katie Holmes) et un script intéressant, mais je ne la vois obtenir une commande. Une intuition... Warriors est une surprise, dans le sens où j'en avais lu beaucoup de bien avant de m'attaquer au script, et j'ai été très déçu. Mais la chaîne cherchant forcément une potentielle remplaçante de Grey's Anatomy à terme, je la vois bien lui donner sa chance. Reste enfin The Whispers (anciennement The Visitors) qui ressemble de près et de loin à une petite cata audimatique mais j'ai depuis la lecture le pressentiment qu'ABC va la prendre quand même. Pour des raisons qui m'échappent.
Pour récapituler, je prédis (et espère plus ou moins) les commandes de : HOW TO GET AWAY WITH MURDER, AMERICAN CRIME, FOREVER, SECRETS & LIES (US), WARRIORS, THE WHISPERS. Sans compter THE CLUB et ASTRONAUT WIVES CLUB, déjà commandées sans passer par la case pilote. Je reste indécis sur SEA OF FIRE.
TOP COMEDIES
1. #SELFIE
2. FRESH OFF THE BOAT
3. GALAVANT
4. BAMBI COTTAGES
5. KEEP IT TOGETHER
6. MY THOUGHTS EXACTLY 7. DAMAGED GOODS
8. THE WINKLERS
9. CRISTELA 10. SAINT FRANCIS
11. BLACK-ISH 12. AN AMERICAN EDUCATION
Non lu : IRREVERSIBLE (basé essentiellement sur de l'improvisation)
Côté comédie, seule The Goldbergs a su tirer son épingle du jeu la saison passée -comme elle le méritait- tandis que sa compagne du mardi soir Trophy Wife n'a jamais réussi à convaincre malgré des qualités indéniables. Sa non-diffusion aux côtés de Modern Family -pourtant une évidence- en est à mon avis la principale responsable. Back In The Game a très vite disparu des grilles malgré des scores pas si honteux, Super Fun Night a déçu après un démarrage correct jusqu'à se retirer très discrètement en cours de route et Mixology a malheureusement échoué là où Happy Endings et Don't Trust The B**** ont également péri avant elle. Pour le coup, ABC avait des projets solides, mais le public les a boudés.
De manière générale, je n'ai pas été hyper séduit par les propositions de cette nouvelle saison et #Selfie, sur laquelle je n'aurais pas du tout misé à la base, est au final le script qui m'a le plus convaincu et fait franchement rire. Elle ne me semble en revanche pas très adaptée à ABC... Galavant est la plus originale -la plus coûteuse aussi apparemment- et forcément la plus casse gueule. Clairement, ce serait bête de ne pas la tenter. Mais je vois davantage une diffusion à la mi-saison et puisqu'il s'agit de contes de fée, autant carrément la proposer pendant la pause de Once Upon A Time, dans la même case. Le format pose tout de même problème puisque c'est du 22 minutes. Deux épisodes à la suite ? Un truc que les networks ne font que très rarement, mais pourquoi pas ! Fresh Off The Boat et Bambi Cottages seraient de parfaites compagnes pour The Goldbergs (située dans 80s) : ce sont deux comédies familiales tournées vers le passé, les années 90 pour l'une, les années 70 pour l'autre. La première aurait tendance à avoir mes faveurs parce qu'elle met en avant la communauté asiatique, plus que sous-représentée à la télévision. Irreversible, dont je n'ai pas lu le pilote puisqu'il n'y a pas véritablement de script étant donné que le projet est basé essentiellement sur de l'impro, me semble commandée d'office grâce à la présence de David Schwimmer au casting. Damaged Goods n'a pas sa place sur ABC, en plus de n'être qu'à moitié convaincante, et Black-ish m'a fortement déplu. My Thoughts Exactly est un vrai point d'interrogation. Je dirais que son originalité risque de lui faire défaut. An American Education est un des plus mauvais scripts que j'ai lu cette saison. Non merci.
Après avoir fait le tour des single-camera, voyons voir ce qui se trame du côté des multi, un genre peu représenté sur ABC à l'heure actuelle à l'exception de Last Man Standing qui a urgemment besoin d'une compagne compatible. Saint Francis et The Winklers ont clairement été imaginées pour ça. Et si j'ai un penchant pour le casting de la seconde (Judith Light ! Henry Winkler !), je dois reconnaitre que Saint Francis, bien qu'elle me déplaise un peu, est plus adaptée et saura attirer un public un peu plus jeune que sa concurrente. Mais vient le cas Keep It Together, produite par une star du moment chez les jeunes, Kevin Hart -lequel sera récurrent- qui semblerait très bien partie pour être commandée. Dans quelle case ? Le duo avec Last Man Standing me paraît un peu hasardeux sur le papier... Enfin, Cristela, dont ABC ne voulait pas vraiment à la base, n'ira à mon avis pas plus loin que le pilote. ABC signera peut-être un talent deal avec Cristela Alonso en revanche. Et puis du côté des studios producteurs, la chaîne ne peut pas tout offrir à 20th Century FOX (derrière LMS, Keep It et Cristela).
Pour récapituler, je prédis les commandes de : #SELFIE, KEEP IT TOGETHER, FRESH OFF THE BOAT, GALAVANT et IRREVERSIBLE.
Et voici une grille imaginaire, qui vaut ce qu'elle vaut (j'attends vos commentaires) :
NB: Une commande de 8-13 épisodes pour Resurrection, remplacée à la mi-saison par The Whispers. Galavant pendant la pause de Once Upon A Time avec deux épisodes par semaine de 20h à 21h. Agent Carter pendant la pause d'Agents Of SHIELD (mais pour une commande courte de 6-10 épisodes). Pause dans la diffusion de Castle, avec possiblement Secrets & Lies à sa place pendant 10 semaines à la suite du Bachelor. The Club pourrait prendre la place de Nashville en fin de saison. Je garderais Astronaut Wives Club pour l'été. Je proposerais American Crime sous forme de mini-série de 8-10 épisodes. Enfin, en cas de succès de Rising Star cet été, le retour de l'émission à la mi-saison (hiver ou printemps) pourrait tout bouleverser...
Cristela [Pilot Script]
CRISTELA
Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Cristela Alonzo & Kevin Hench (Last Man Standing). Co-produit par Shawn Levy (La Nuit au musée, Les Stagiaires, Real Steel, Crazy Night...), Marty Adelstein (Last Man Standing, Prison Break, Teen Wolf) & Becky Clements (Last Man Standing). Pour ABC, 20th Century FOX Television & 21 Laps-Adelstein Productions. 45 pages.
Les tribulations d'une jeune latino-américaine qui vit avec sa mère, sa soeur, le petit-ami de celle-ci et leurs deux enfants, tout en suivant des études de droit. Elle vient de décrocher un stage dans une firme réputée grâce à une bourse scolaire et découvre ainsi un tout nouvel univers..
Avec Cristela Alonso, Roxana Ortega, Carlos Ponce (7 à la maison Lipstick Jungle), Terri Hoyos (Cold Case), Andrew Leeds (Bones, NCIS Los Angeles), Sarah Halford...
Ceux qui suivent assidûment le "Primetime Pilot Panic" du site Deadline le savent : Cristela ferait figure de favori parmi les pilotes d'ABC en course du côté des comédies. Une surprise car, à l'origine, la chaîne ne l'avait même pas commandé ! Elle avait acheté le projet avec "penalty" (donc en acceptant de verser une somme d'argent aux producteurs en cas de non-commande en pilote) mais avait décidé de ne pas poursuivre l'aventure au moment des décisions. Qu'à cela ne tienne, 20th Century FOX Television qui y croyait à fond s'est servi de l'amende payée (aux alentours de 500 000$) pour tourner un pilote sur le plateau de Last Man Standing (qu'ils produisent aussi pour ABC). Face au résultat très convaincant, elle a même testé l'épisode sur un panel avec un résultat au-delà même de leurs espérances : l'héroïne aurait encore plus séduit que Zooey Deschanel dans le pilote de New Girl ou Robin Williams dans celui de The Crazy Ones, autres productions maison récentes. Même s'il faut toujours se méfier de ce genre d'annonces, il n'en reste pas moins que Cristela est devenue tout à un coup une potentielle nouvelle comédie pour ABC. L'histoire est belle, encourageante, surtout pour une scénariste et comédienne de stand-up débutante comme Cristela Alonso. Rien que pour ça, j'aurais voulu adorer le script mais...
... mais il est un peu juste. On sent bien que c'est un premier essai, avec les défauts que cela suppose. Un premier essai réussi, ou plutôt prometteur, mais pas tout à fait abouti. Ce qui lui manque à mon sens, c'est la création d'un univers, d'un monde bien à lui. Il y a l'héroïne, il y a sa famille, il y a ses collègues, il y a de bonnes répliques, mais il n'y a pas d'histoire ! Je veux dire par là que ça ne raconte pas grand chose. A ce stade en tout cas. C'est semi-autobiographique apparemment. Et ça se sent. C'est très communautaire en plus. La culture hispanique est hyper présente, je suis du coup passé à côté de pas mal de références. Il y avait déjà de ça dans Ugly Betty, mais de façon plus modérée. C'était un peu plus universel. D'ailleurs, la preuve, c'est qu'il y a quelques phrases en espagnol même pas traduites (je doute qu'elles le soient à l'écran) et même si j'ai compris parce que je le parle un peu, je trouve ça limite pour une série sur un network, censée s'adresser à tous. Franchement, même sans ça, je trouve qu'elle ne serait pas à sa place sur ABC. Sur ABC Family, à la limite oui ! Du coup, la chaîne aurait enfin une sitcom sympa, pas trop idiote, mais sur sa grande soeur, casée entre The Middle et Modern Family ? Nope. Je n'y crois pas. Et puis on sent que c'est cheap, qu'il n'y a deux décors. On ne peut pas trop les blâmer là-dessus. En cas de commande, elle bénéficiera certainement d'un budget plus conséquent. Mais ça n'aide certainement pas à donner de l'envergure à la série. Alors oui, Cristela est un petit bout de femme potentiellement attachant et sa famille est amusante, quoiqu'on nage d'un cliché à l'autre, des hommes machos à la maman qui préférerait que sa fille soit femme de ménage ou caissière plutôt qu'étudiante, parce qu'elle a besoin d'argent tout de suite maintenant. J'aime davantage la partie "bureau" avec ses collègues stagiaires, une blonde fille du patron totalement décérébrée et un gentil garçon avec beaucoup d'humour potentiel amoureux de l'héroïne.
Cristela est une sitcom low-cost qui a du chien et du charme, mais sans doute pas suffisamment pour devenir un succès populaire. Elle est trop segmentante. Il y a sûrement quelque chose à faire avec Cristela Alonso, mais pas ça.
Keep It Together [Pilot Script]
KEEP IT TOGETHER
Comédie (Multi-camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Garrett Donovan, Neil Goldman (Les Griffin, Scrubs, Community) & Kevin Hart (Think Like A Man, About Last Night). Pour ABC & 20th Century FOX Television. 55 pages.
Est-ce qu'un homme et une femme peuvent vraiment être amis... après avoir divorcé ? C'est à cette question que se retrouvent confrontés Derek et Lorraine, rencontrés au lycée, parents de deux enfants et séparés depuis quelques mois pour le meilleur et surtout pour le pire. Même s'ils ont chacun trouvé une personne avec qui refaire leur vie, leurs scènes de ménage n'ont jamais cessé et maintenant qu'ils sont voisins il va leur falloir trouver enfin un terrain d'entente...
Avec Romany Malco (Weeds, No Ordinary Family), Bresha Webb (Urgences, Grey's Anatomy), Jayson Blair (The New Normal), Jeffrey Ross, Corinne Massiah (Mistresses US) et la participation de Kevin Hart.
Depuis la fin de Ma Famille d'abord (My Wife And Kids) en 2005, déjà sur ABC, les sitcoms centrées sur des afro-américains ont disparu des networks, à une ou deux tentatives ratées près (notamment Brothers qui a tenu deux semaines sur FOX). Certes, ce n'est pas comme s'il en a existé beaucoup en dehors du mythique Cosby Show. Ce constant est déplorable, à la fois de se dire que si le public black veut regarder une comédie qui lui ressemble il faut forcément qu'il se tourne vers une chaîne spécialisée, mais aussi qu'un public qui n'est pas black ne regardera pas une série qui l'est à 95%. Je ne pense pas que Ma Famille d'abord qui passe en boucle sur W9 depuis plusieurs années ne soit regardée que par un public black ! Bref, ABC a développé deux comédies pouvant prétendre à réparer cette injustice : Black-ish, une single-camera dont je n'ai pas tellement aimé le script (lire la critique), et Keep It Together, une multi-camera bien plus sympathique.
Keep It Together a déjà l'avantage de ne pas se contenter d'être une sitcom familiale classique avec le papa, la maman et les enfants réunis sous le même toit (on connaît ça par coeur, c'est très bien mais on a tout fait et tout vu), elle est une sitcom familiale basée un schéma moderne de famille recomposée. Le père d'un côté, avec sa nouvelle petite amie, ancienne mannequin qui aimerait qu'on l'aime pour autre chose que ses belles courbes, et ses deux potes toujours fourrés chez lui, l'un étant le meilleur ami éternel célibataire aux curieux conseils et l'autre un queutard un peu débile (incarné par Kevin Hart, le co-créateur de la série, inspirée de sa propre vie, et accessoirement roi du box-office américain en ce moment); la mère de l'autre côté de la rue, avec son nouveau petit ami, un grand gamin blanc (il faut bien le préciser) de 25 ans mais qui fait encore plus jeune que son âge et différents voisins que l'on ne voit pas mais que l'on entend tout commenter comme un running-gag. Leurs deux enfants, un petit garçon et une jeune fille, passent d'une maison à l'autre d'une semaine à l'autre. Un joyeux bordel assez enthousiasmant qui vaut avant tout pour les joutes verbales de l'ancien couple, qui s'en envoient plein la tronche mais qui restent en même temps très complices, se connaissant l'un et l'autre par coeur. J'adore quand Lorraine parle d'elle à la troisième personne. Hilarant ! Je suis plus mitigé sur les interventions des personnages secondaires, plus faibles mais pas honteuses dans l'ensemble. Disons qu'un seul pote de Derek aurait suffit, et en même temps, on sent bien que le deuxième a été ajouté à la dernière minute afin que Kevin Hart puisse participer à la série dans une capacité moindre. Il ne sera sans doute pas régulier en cas de commande. Je regrette un peu que les enfants n'aient pas grand chose à jouer à ce stade, c'est toujours bien d'avoir des enfants qui ne sont pas des accessoires dans une comédie. Ca viendra certainement ensuite.
Keep It Together est une sitcom qui fonctionne parce qu'elle joue la carte de la simplicité, en utilisant les bonnes vieilles recettes qui ont fait le succès du genre, sans chercher à s'inventer un fond contrairement à sa concurrente Black-ish. Comme toujours, la clé de sa réussite tiendra à la distribution et à l'alchimie entre ses deux stars, et ça, le script ne peut jamais le garantir...
Secrets & Lies US [Pilot Script]
SECRETS & LIES (US)
Drama // 42 minutes
Ecrit par Barbie Kligman (Vampire Diaries, Private Practice). Adapté de la série australienne Secrets & Lies créée par Stephen M. Irwin. Réalisé par Charles McDougall (Desperate Housewives, Resurrection, Sex & The City, The Good Wife). Produit par Aaron Kaplan (Terra Nova, GCB, The Neighbors). Pour ABC, ABC Studios, Kapital Entertainment & Hoodlum. 51 page.
Au petit matin, Ben Garner, un père de famille ordinaire en train de faire son footing dans la forêt, tombe sur le corps mort d'un petit garçon qui n'est autre que le fils de sa voisine. La police le suspecte immédiatemment d'être le meurtrier, d'autant qu'une preuve l'accable, tandis que les médias s'en mêlent, le rendant coupable aux yeux des habitants de son quartier. Il n'a alors pas d'autre choix que d'enquêter lui-même afin de retrouver le vrai tueur et de prouver ainsi son innocence...
Avec Ryan Phillippe (Sexe Intentions, Souviens-toi... l'été dernier, L'Affaire Lincoln, Damages), KaDee Strickland (Private Practice), Juliette Lewis (Un été à Osage County, Tueurs nés, Une nuit en enfer), Charles S. Dutton (Gothika, Longmire), Clifton Collins Jr. (The Event, Star Trek, Pacific Rim), Natalie Martinez (Under The Dome), Indiana Evans (H2O), Steven Brand...
On déplore souvent le fait que les américains tiennent absolument à faire des remakes de séries anglaises plutôt que de diffuser telle quelle l'originale alors qu'il n'y a même pas la barrière de la langue. On avance souvent l'argument de... la barrière de l'accent, ou bien l'incapacité des américains à se projeter dans une histoire se déroulant ailleurs que dans leur pays. C'est la même chose avec les séries australiennes, même si elles sont moins souvent copiées. En attendant la version US de The Slap sur NBC en 2015, voici Secrets & Lies, le remake américain de la série australienne du même nom diffusée tout récemment, après qu'ABC en ait elle-même commandé sa version ! J'ai tenté une expérience : lire le script et regarder en parallèle l'épisode. Eh bien il n'y a quasiment aucune différence entre les deux !
Il est vrai que les australiens ont un accent fort. Mais de là à être incompréhensibles, non. Le quartier dans lequel le héros de la série australienne et sa famille vivent ressemble à s'y méprendre à une banlieue américaine moyenne, moins enchanteresque que Wisteria Lane, certes, disons plus sauvage, mais tout à fait équivalente. Non, à la limite, ABC a peut-être eu la prétention de se dire qu'avec la même base ils allaient pouvoir faire quelque chose de mieux. Parce que pour tout dire, le pilote made in Australia n'est pas très réussi (et il paraît que la suite est mauvaise). La réalisation est assez banale pour commencer. ABC a engagé de son côté l'un des meilleurs, Charles MacDougall, au CV impressionnant, qui a tout récemment fait des merveilles visuelles sur le pilote de Resurrection. On peut donc s'attendre à une image plus léchée et, peut-être, un pilote qui dégagera un peu plus d'émotion. Et cela est indiscutablement lié à la distribution. Celle de la version australienne n'est pas extraordinaire. Et je ne les juge pas sur leur filmographie, je ne les connais pas, en dehors du héros, Martin Henderson, parce qu'il a joué dans Off The Map il y a quelques années. C'est juste que je ne les ai pas trouvés bons, ou pas bien dirigés. ABC nous propose pour sa part le magnifique Ryan Phillippe, l'excellente KaDee Strickland, la toujours étonnante Juliette Lewis (ici à conre-emploi dans le rôle de la flic) ou encore Charles S. Dutton et Clifton Collins Jr. C'est tout de suite plus prometteur !
Les quelques différences dans l'intrigue à ce stade ne relèvent que de l'anecdotique. L'enquêteur principal est ici une femme, pas un homme. Bon. Quelques courts flashbacks de moments passés joyeux avec la famille de Ben et l'enfant ont été insérés, histoire de soulever une plus grande émotion dans nos petits coeurs. C'est peut-être facile mais ça fonctionne indéniablement mieux. Et puis il y a deux-trois scène qui ont changé d'ordre mais ça n'aucune importance. Le cliffhanger -assez réussi mais sûrement très trompeur- est le même. Si bien que le résultat final sera peut-être meilleur que le pilote original pour toutes les raisons énoncées au paragraphe précédent, mais les faiblesses des intrigues sont toujours les mêmes. Pour les énoncer rapidement : le cliché de la presse qui condamne Ben avant d'avoir une quelconque preuve et qui l'assaille de questions idiotes du style "Did you kill the boy?" (Euuuuuhhhh ? Comme si il allait répondre oui !), ça ne passe vraiment pas, c'est ridicule; les voisins qui, de la même manière, le considèrent directement comme le coupable, peignent en rouge un "Killer" sur les jolies barrières blanches de son jardin et lui jettent limite des pierres sur son passage, ça me gave, c'est d'une subtilité proche de zéro et ça va beaucoup trop vite; l'enquêtrice super intelligente mais aimable comme une porte de prison; la femme du héros qui questionne déjà la culpabilité de son mari... tout ça n'est vraiment pas écrit avec grand talent. L'affaire manque d'ampleur, de mystères... Oh et puis on va le dire parce qu'on le pensera tous : Secrets & Lies passe encore plus mal après la brillante Broadchurch et son histoire pas si lointaine. Pour peu que le Secrets & Lies US soit diffusé après Gracepoint (le Broadchurch US)...
Secrets & Lies US va très certainement voir le jour, ne serait-ce que parce qu'ABC devra payer une "amende" si elle ne commande pas la saison -c'est ce que la signature du projet stipulait- mais il va falloir que ses scénaristes redoublent d'effort pour rendre la série bien meilleure par la suite, plus riche, plus mystérieuse, plus touchante... En l'état, elle n'a rien de spécial, rien qui soit inédit, rien qui puisse nous bouleverser. Pas grand chose à offrir en somme.
Agatha [Pilot Script]
AGATHA
Drama // 42 minutes
Ecrit par Tom Donaghy (The Whole Truth). Réalisé par Jace Alexander (New York Police Judiciaire, Rescue Me, Underemployed). Produit par Mark Gordon (Esprits Criminels, Grey's Anatomy, Army Wives). Pour ABC, ABC Studios, The Mark Gordon Company & Stearns Castle.
Agatha McAuliffe, une ancienne délinquante qui a passé trois années en prison, est devenue une criminologue réputée. Appelée à la rescousse à Philadephie pour aider à résoudre une affaire de disparition mystérieuse, elle doit alors faire équipe avec un détective qui n'est autre que son père, avec lequel elle n'a plus de relation depuis 15 ans. Leurs chemins se sont séparés lorsque la jeune soeur d'Agatha a disparu pour ne jamais être retrouvée. Aujourd'hui, le père et la fille ont suffisamment de preuves et d'indices pour réouvrir l'enquête...
Avec Bojana Novakovic (Satisfaction, Rake), Clancy Brown (Les Evadés, Starship Troopers, Sleepy Hollow), Erik Palladino (Urgences, Over There, 666 Park Avenue), Daniel Henney (Hawaii 5-0, Three Rivers), Aaron Ashmore (Smallville, Warehouse 13), Meta Golding (Esprits Criminels, Hunger Games, The Tomorrow People), Christian Keyes (Let's Stay Together), Jee Young Han...
Clairement, ABC regrette amèrement d'avoir annulé Body Of Proof à l'issue de la troisième saison. Ce n'est pas pour rien qu'il a été envisagé un temps de relancer la série. Au cours d'une saison tout à fait catastrophique pour la chaîne, ses scores, s'ils n'avaient pas baissé, auraient été un petit motif de satisfaction. Le pilote d'Agatha a clairement été pris non pas pour sa qualité, qui laisse à désirer, mais pour sa capacité à être une digne remplaçante de Body Of Proof, qui n'était elle-même pas un chef d'euvre. Mais l'atout de la série médico-policière, c'était indéniablement Dana Delany qui sortait à l'époque de Desperate Housewives et d'un guest remarqué dans Castle. Agatha est, elle, incarnée par un visage inconnu du public américain, au milieu d'une distribution de seconds coûteaux (loin de moi l'idée de réduire le talent de Clancy Brown, mais bon... ce n'est pas un nom qui attire). ABC a réussi à rassembler de beaux castings cette saison des pilotes, celui d'Agatha est l'un des moins attractifs. Normal, c'est l'un des moins bons aussi !
On peut trouver à Agatha McAullife des faux airs de Megan Hunt : elles n'ont pas tout à fait le même âge, mais la même classe -madame voyage avec un sac Vuitton, et le scénariste le précise à plusieurs reprises, comme si c'était d'une importance capitale- et peu ou prou la même personnalité : brillantes, battantes, autoritaires... et gentiment torturées. L'héroîne de BOP n'avait pas fait de prison, mais elle avait elle avait commis une grave erreur qui avait coûté la vie à un patient et elle en ressentait encore la culpabilité chaque jour, sans compter l'échec de son mariage et les répercussions sur sa fille. C'est encore plus compliqué pour Agatha : elle se sent responsable de la disparition de sa soeur et elle regrette d'avoir viré délinquante (des vols notamment). Une source de honte même si elle a choisi d'être franche et ne cacher son passé à personne. L'aspect familial de la série est d'une banalité affligeante. C'est du téléfilm de début d'après-midi. Les rapports entre le père et sa fille évoluent évidemment au cours du pilote. Ils se disent ce qu'ils ont chacun sur le coeur et au bout du compte, ils sont plus ou moins réconciliés. Il y a le frère d'Agatha au milieu (gay qui ne s'assume pas) qui joue l'arbitre et tout ce petit monde va désormais vivre sous le même toit puisque l'héroïne déménage évidemment à Philadelphie pour rester auprès des siens (BOP se déroulait dans cette même ville). Le fil rouge de la série sur la soeur a de l'importance mais il ne présage de rien de bon, et de surtout rien que l'on n'a pas déjà vu 1000 fois. L'enquête du jour est elle aussi assez affligeante dans son dénouement. Agatha, telle Megan Hunt, est à l'affût du moindre détail, plus comportementaliste que criminologue au final, très Mentalist quoi. C'est tout à fait barbant... et en même temps quand on voit que Unforgettable plaît -surtout en France à vrai dire- je comprends qu'ABC puisse se dire "Et pourquoi pas ?". Mais moi, je n'y crois pas.
Agatha a tout de la série policière classique, rangée, ennuyeuse, des élements procéduraux aux parties plus centrées sur les personnages, notamment le fil rouge qui est censé nous tenir en haleine plusieurs années, dans le meilleur des cas. Une proposition sans grand intérêt en somme. Je ne serais guère surpris qu'elle soit choisie cependant...
Damaged Goods [Pilot Script]
DAMAGED GOODS
Comédie (Single-Camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Lauren Iungerich (Awkward.). Réalisé par Declan Lowney (Moone Boy, Father Ted, Little Britain). Pour ABC & Warner Bros. Television.
Avocate brillante, Nicole est promue partenaire de son cabinet, au grand dam de son fiancé qui pensait que le poste était pour lui. Humilié, il la quitte, laissant la jeune femme estomaquée face à la réalité de cette ère post-féminisme pleine de possibilités mais terriblement cruelle. En compagnie de ses amis les plus proches, qui trimballent eux-mêmes leurs casseroles en amour, elle est bien décidée à "tout" avoir...
Avec Anna Camp (True Blood, The Hit Girls, La couleur des sentiments, The Good Wife), Justin Hartley (Smallville, Revenge), Ben Lawson (The Deep End, Neighbours), Steve Talley, Jennifer Aspen (GCB, Rodney, La Vie à Cinq), Kellee Stewart (My Boys, The Soul Man), Kyle Jones...
Ceux qui connaissent et aiment Awkward., la petite comédie de MTV, savent qu'elle est unique en son genre, capable de mixer des éléments burlesques et loufoques à des réflexions plus profondes sur l'adolescence, le tout avec aisance, humour et légèreté. Même si la série a récemment montré ses limites, elle n'en reste pas moins rafraîchissante. Et tout cela, on le doit grandement à sa créatrice, Lauren Iungerich, qui est arrivée de nulle part et est devenue en l'espace de trois ans quelqu'un qui compte pour la télévision. Warner Bros. a signé avec un elle un contrat de développement exclusif et MTV a tenté à deux reprises de lancer une nouvelle série de son cru, sans y parvenir. Dumb Girls puis Hot Mess ne sont pas allées plus loin que le pilote. C'est finalement sur ABC que pourrait naître sa deuxième série, la plus adulte Damaged Goods.
La première particularité de Damaged Goods, c'est qu'elle est très très écrite. Ainsi, sa qualité première réside non pas dans ses situations, ses personnages ou ses éventuels gimmicks, mais dans ses dialogues. Il y a là quelques jolis trésors d'humour et d'inventivité qui compensent un certain manque d'originalité dans les bases posées. La toute première séquence est un flashback très court où Nicole ado sort déprimée de son bal de promo parce que les garçons ne s'intéressent pas à elle. Elle n'est pas assez jolie et trop intelligente pour eux. "They all find me annoying because I’m an intellectual. Sometimes, I just want to be objectified. Like Amy Olson (off his confusion). She has good bangs." A son père alors de la rassurer en lui disant qu'en vieillissant la roue tournera. Elle ne sera pas forcément plus jolie mais elle triomphera auprès des hommes grâce à son intelligence. 15 ans plus tard, les derniers événements de sa vie amoureuse prouvent tout le contraire... La scène suivante est celle où elle obtient la promotion "à la place de" Tim, son mec. Et les dialogues qui précédent et qui suivent ce moment fatidique sont excellents, très énergiques. Une énergie constante pendant tout le pilote, que j'imagine la réalisation ne fera qu'accentuer. C'est une des marques de fabrique d'Awkward d'ailleurs. Rapidement, les plaintes de l'héroïne deviennent cependant un peu lourdes. Pas parce qu'elles sont débiles ou injustifiées, mais parce qu'on les connaît par coeur. Damaged Goods a toutefois le mérite de soulever de vraies questions sur de vrais problèmes que notre génération rencontre, et d'offrir une véritable réflexion au-delà des délires. La conclusion du pilote est d'ailleurs très féministe et fait beaucoup penser à la fin de la saison 3 d'Awkward.
Comme dans Awkward, certains personnages sont "larger than life", ils ne sont pas réels donc difficilement attachants, ils en font des tonnes en ayant des réactions démesurées, frôlant parfois l'hystérie, mais c'est apparemment le prix à payer pour obtenir quelque chose de vraiment drôle. Les potes qui entourent Nicole sont donc très peu développés à ce stade, suffisamment pour que l'on cerne, en gros, leurs problèmes à eux, mais il a été clairement décidé que le focus dans ce pilote c'était elle et que les autres trouveraient leur place et leurs intrigues dans un deuxième temps, en cas de commande. Et ça me va. C'est toujours mieux que de vouloir caser une tonne d'informations sur 6 personnages différentes en 22 minutes. Concernant le ton même de la série, je dois dire que j'ai été surpris par certaines blagues. Par exemple, une copine de Nicole avoue qu'elle a dit à tout le monde que Tom et elle aimaient se mettre des petites fessées. Jusque là... Mais agacée par les réactions outrées de ses camarades, elle déclaire "Did I cross a line? Cuz I’m just trying to keep things light. I mean, it's not like you fisted her!" Oui, quand même. Et il y a aussi une histoire de capotes et de MST croquignolette plus attendue dans Girls sur HBO que dans n'importe quelle série d'ABC ! Je crains que ce ne soit un problème au moment où il faudra décider de la commander ou non...
Damaged Goods est une comédie fraîche et énergique ultra-générationnelle, une sorte de grande soeur d'Awkward, qui aurait davantage sa place sur une chaîne du câble que sur ABC afin de s'exprimer avec le plus de liberté possible. Je vois mal comment elle pourrait séduire le public large que la chaîne recherche. A la manière d'un Happy Endings ou un Super Fun Night, dans des styles tout de même différents, elle est condamnée à l'échec car elle s'adresse à une cible limitée correspondant aux 18-34 ans...
Saint Francis [Pilot Script]
SAINT FRANCIS
Comédie (Multi-camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Christopher Moynihan (Man Up!, 100 questions). Réalisé par James Burrows (Friends, Will & Grace, Cheers, Frasier, 2 Broke Girls). Pour ABC, ABC Studios & Tagline Television. 55 pages.
Francis Quinlan, flic et père de famille à Long Island, est aussi vieux jeu que sa soeur de 29 ans, Heather, est moderne. Ils passent leur temps à se chamailler et lorsqu'elle annonce qu'elle est enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, Francis voit rouge, rien ne va plus ! Et ce n'est pas leur frère, Tommy, un fainéant invétéré, ni leur mère, Janice, une bigote autoritaire, qui risquent d'arranger les choses...
Avec Michael Imperioli (Les Soprano, Les Affranchis, Detroit 1-8-7), Paget Brewster (Esprits Criminels), Spencer Grammer (Greek), Henry Simmons (Man Up!, New York Police Blues, Ravenswood), Sharon Gless (Queer As Folk US, Cagney & Lacey, Burn Notice), Mary Mouser (Body Of Proof), Jeremy Luke (Mob City)...
Après avoir abandonné un peu n'importe comment Malibu Country et après avoir associé l'excellente The Neighbors à la ringarde mais glorieuse Last Man Standing, ABC est à la recherche de la sitcom multi-camera parfaite pour accompagner Tim Allen le vendredi soir. Je vous ai déjà parlé de The Winklers, une sérieuse concurrente bien sympathique, et voici une autre option -il y en a trois- imaginée par un monsieur qui a déjà deux flops successifs à son actif. Comme dans l'un d'entre eux, Man Up!, il est en partie question de virilité en danger, de l'homme d'hier, rustre, versus non pas l'homme d'aujourd'hui, mais la femme d'aujourd'hui, indépendante et fière de l'être. Un frère et une soeur très différents qui doivent composer, bon gré mal gré, avec leurs sautes d'humeur respectives et leurs deux conceptions opposées de la vie. Ma foi, tout ça n'est ni très excitant, ni très moderne.
Même si l'idée est clairement de faire évoluer le héros vers une plus grande ouverture d'esprit, il passe la quasi-totalité du pilote à grogner sur tout le monde et distiller ses idées conservatrices bien déprimantes. Cela dit, c'est aussi ce qui se passe dans Last Man Standing. Saint Francis a parfaitement ses chances de plaire à ces téléspectateurs-là et c'est le but. Moi ça me fait toujours un pincement au coeur, surtout venant de la part d'ABC qui est très ouverte et qui fait évoluer à sa manière les mentalités avec des séries aux castings diversifiés et contenant des personnages homosexuels de premier plan et pas clichés (la plupart du temps). Ce que j'aurais adoré par exemple, c'est que la soeur soit lesbienne (comme son autre frère le soupçonne et le répète à longueur de temps, comme si ça ne pouvait qu'être une bonne blague et surtout pas la réalité). Mais non. Et bien qu'elle prétende être célibataire et avoir été inséminée artificiellement -ce qui aurait été un peu osé- la vérité dévoilée en guise de cliffhanger est tout autre : elle est en fait secrètement en couple avec le meilleur ami de son frère et c'est apparemment un problème. Bon, certes, il est noir, mais je ne crois pas qu'ils iront jusqu'à expliquer que le souci vient de là. Quoique tout est possible après tout... Bref, Saint Francis véhicule, qu'elle le veuille ou non, des idées d'un autre âge qui ne mériteraient pas d'être mise en avant de la sorte. Et je m'en fiche un peu qu'au bout de 5 saisons, le héros évolue enfin et ne soit plus si conservateur que ça...
En s'éloignant de cet aspect très repoussant -et je ne vous ai même pas parlé du tâcle envoyé discrétos à Obama- il faut reconnaître que les vannes fonctionnent bien, que Francis fait preuve de beaucoup d'humour, que Sharon Gless, dans le rôle de la mère/grand-mère, a tout ce qu'il faut pour être hilarante, être LE personnage dont on attend chacune des répliques, que Heather est forcément attachante puisqu'elle est un peu la seule représentante de la modernité, que la femme de Francis, Stephanie, est amusante même si elle a le cul entre deux chaises, coincée entre son désir de défendre les positions de sa belle-soeur et rester la gentille femme de son mari qui ne le contredit jamais trop longtemps et qui n'oublie pas de lui préparer de bons petits plats quand il rentre du boulot... oui, je n'arrive jamais à être totalement positif même sur ce qui devrait l'être car le fond de ce pilote me dérange.
Saint Francis plaira forcément à une frange très conservatrice de la population américaine si elle est commandée, ce qui en fait de facto la parfaite compagne pour Last Man Standing le vendredi soir. Et ça me fait un peu mal de le dire. Et ça me fera mal qu'elle soit commandée aussi. Mais on va dire qu'il y a pire. Qu'il ne faut pas trop prendre au sérieux une sitcom de ce genre. Que tout ça n'est pas bien grave... Mais quand même !!!
Dangerous Liaisons [Pilot Script]
DANGEROUS LIAISONS
Drama // 42 minutes
Ecrit et produit par Richard LaGravenese (P.S.: I love You, Sur la route de Madison, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, Ma vie avec Liberace). Réalisé par Taylor Hackford (L'échange, Ray, L'associé du Diable, Dolores Claiborne). Librement adapté des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Pour ABC Studios. 59 pages.
Philip Fitzgerald Julien et Margot Worth Cole, deux inséparables amis, anciens amants, obsédés par le pouvoir, la luxure et l'argent, maîtrisent l'art de la manipulation à la perfection. Après l'avoir exercé l'un sans l'autre pendant de trop longues années, ces deux figures de l'élite new-yorkaise unissent leurs forces à nouveau afin de séduire puis détruire ceux qui ne trouvent pas ou plus grâce à leurs yeux, pour la beauté du geste et l'amour du jeu...
Avec Rufus Sewell (Eleventh Hour, Les Piliers de la Terre), Melissa George (Alias, En Analyse, The Slap US, Hunted, Mullholland Drive), Katie Holmes (Dawson, Les Kennedy, Phone Game, Batman Begins), Oded Fehr (La Momie, Resident Evil, Sleeper Cell), Britne Olford (Skins US, Ravenswood, American Horror Story), Elliott Knight (Sinbad), Daphne Rubin Vega (Smash), Kelly Bishop (Gilmore Girls, Bunheads), Michael Gill (House Of Cards)...
Entre John Ridley (American Crime), Charles Randolph (Exposed) et Richard LaGravanese (Dangerous Liaisons), ABC a fait confiance cette année à des grands noms du cinéma pour renaître de ses cendres. Sans vouloir être oiseau de mauvais augure, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure solution. Il faut avouer qu'ils ont tous fait des propositions intéressantes, exigeantes et ambitieuses, mais qui ne seront pas forcément couronnées de succès. Là où How To Get Away With Murder, Sea Of Fire ou Forever parviennent à être de qualité tout en restant très accessibles, Dangerous Liaisons, comme American Crime et Exposed, a été pensée comme une série du câble, mais découpée comme une série de network. Ce qui donne un résultat... bâtard, ni adapté à l'un ni adapté à l'autre.
Le pilote de Dangerous Liaisons m'a fait le même effet que les 40 premières minutes d'un film trop long. Il avance lentement, très peu bavard dans un premier temps mais contemplatif. Ce qui ne me dérange nullement au cinéma, ou avec une série de HBO. Un peu plus quand il s'agit d'ABC. Parce que la chaîne ne peut tout simplement pas se le permettre. Les gens s'ennuient vite et zappent plus vite que leur ombre. C'est triste mais c'est ainsi. Richard LaGravanese installe les deux héros dans un univers luxueux, glacé, glaçant... sexy. Oui mais dans les limites offertes par ABC. Forcément. Et quand on s'attaque aux Liaisons Dangereuses, on a envie que ça transpire, que ça suinte et que ça saigne... tout en subtilité bien sûr. Mais ici, faute de pouvoir aller plus loin, on reste aux sous-entendus, aux regards appuyés, aux joues qui rougissent. On est dans la retenue, ce qui renforce l'aspect très froid que le pilote dégage. Ca changera peut-être par la suite. Disons que ce pilote se place avant même les préléminaires. Tout commence avec Philip Julien, dans une suite de l'hôtel qui lui appartient. Il parle à une jeune femme, allongée sur le lit. On ne distingue pas son visage. Jusqu'à ce que l'on découvre... qu'elle est morte. Mais Philip ne l'a pas tuée. C'eut été plus fun. De son côté, Margot Cole s'ennuie à mourir dans un dîner mondain qu'elle a organisé. Elle rêve que les convives s'entretuent, dans un fantasme graphique où ils s'attaquent avec leurs coûteaux et leurs fourchettes. Ca c'est fun. Puis elle décide de tromper l'ennui en invitant le jeune et beau serveur dans la cave, pour qu'il goûte son nectar. C'est encore plus fun. Et maintenant que les présentations sont faites, les choses sérieuses peuvent commencer. Enfin pas tout à fait.
Les rebondissements de ce pilote arrivent tardivement, ils ne précédent pas chaque page publicitaire. Ce qui, là encore, est tout de même problèmatique si l'on fait fi de toute considération artistique. Ne vous méprenez pas : je suis content que ce pilote ose sortir des sentiers battus pour proposer un autre rythme, une autre vision du premier épisode de série, mais il ressemble à s'y méprendre à une longue introduction qui ne décolle jamais vraiment. Se contenter de présenter les personnages, certes avec soin, et d'annoncer la problèmatique ne suffit pas. Il y a par exemple un dialogue délectable entre Philip et Margot qui s'étend sur quatre pages. Une anomalie sur un network ! Je ne doute pas que Rufus Sewell et Melissa George sauront lui rendre justice, mais le public sera-t-il en mesure de le recevoir comme il mérite de l'être ? J'en suis moins sûr. De même, il faut attendre la 37ème page du script, la 37ème bon sang, pour que le personnage interprété par Katie Holmes, Ann Walker, entre en jeu. On a à peine le temps de mesurer son importance qu'il a déjà disparu. Ceux qui, comme moi, attendent avec impatience le retour de l'actrice à la télévision risquent d'être déçus. Bien sûr, tout porte à croire qu'elle aura un rôle capital à jouer dans les épisodes suivants, mais en attendant et encore une fois, c'est la frustration qui domine. Les deux derniers actes sont toutefois plus riches et enthousiasmants que les précédents car nos nouveaux Valmont et Merteuil ne se contentent plus de théoriser sur leur pacte et d'étudier leurs futures victimes, ils mettent en place les premières étapes de leur plan, lequel est, comme espéré : tordu, immonde et obscène. On retrouve alors tout ce que l'on connaît des Liaisons Dangereuses, le roman épistolaire mythique, à commencer par la séduction de la vierge effarouchée.
Cette libre adaptation des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos est fidèle à l'oeuvre originelle, respectant son esprit malgré la transposition à notre époque. Bien plus en tout cas qu'un Revenge et le Comte de Monte Cristo. Elle m'a plu sans m'éblouir, elle m'a frustré plus qu'elle n'aurait dû, elle m'a rendu impatient de découvrir sa mise en image et la prestation des acteurs dans ces rôles exigeants, elle m'a questionné sur sa place sur ABC mais a fini par me séduire, indéniablement. J'espère que la chaîne se laissera tenter par Dangerous Liaisons car, au fond, il n'y a pas meilleur point de départ pour un soap que celui-ci...
Bambi Cottages [Pilot Script]
BAMBI COTTAGES
Comédie (Single-Camera) // 22 minutes
Ecrit par Brian Gallivan (The McCarthys, Happy Endings). Produit par Will Gluck (Easy Girl, Sexe entre amis, The Michael J. Fox Show). Pour ABC, ABC Studios, Sony Pictures Television & Olive Bridge Entertainment. 36 pages.
A l'été 1972 , Teddy Burke, un père de famille surmené, décide qu'il est grand temps de réaliser son rêve : quitter la ville pour gérer un camp de vacances du bord de mer dans le New Hampshire. Sa femme, très réticente à cette idée, finit par accepter par amour, tandis que leurs six enfants âgés de 7 à 17 ans n'ont pas d'autre choix que de les suivre et découvrent qu'ils vont devoir mettre la main à la pâte, que ça leur plaise ou non...
Avec Molly Shannon (Saturday Night Live, Kath & Kim, Enlightened), Paul F. Tompkins (The LA Complex), Connor Kalopsis, Cole Sand, Charlie Kilgore, Shiloh Nelson, Ty Parker, Tessa Albertsonin...
ABC, passée reine dans la production de comédies familiales single-camera amusantes et feel-good, poursuit sur sa lancée avec Bambi Cottages, qui fournit exactement ce que l'on attend d'elle, quitte à ne pas surprendre et ne pas apporter grand chose de nouveau à ce qui existe déjà sur l'antenne de la chaîne Disney, à savoir The Middle, Modern Family, The Goldbergs et Trophy Wife (enfin cette dernière peut-être plus très longtemps, malheureusement). Je mets Suburgatory et The Neighbors à part, parce qu'elles ont su faire preuve d'un peu plus d'originalité, laquelle n'a pas été vraiment récompensée par ailleurs. Mais dans l'esprit, on est dans la même tendance. Et on ne peut pas leur en vouloir d'assurer leurs arrières après tout. Quand ils font autre chose (Happy Endings, Don't Trust The Bitch, Mixology...), ils se plantent en beauté, malgré des séries de bonne voire excellente facture.
Bambi Cottages, c'est plus ou moins The Middle dans les années 70, sans les problèmes d'argent, troqués contre l'insouciance. Ou alors c'est le The Goldbergs des seventies, sans les tracacs du quotidien et l'univers ultra-référencé. Pour tout dire, les 2/3 du pilote seraient parfaitement transposables à notre époque. On va juste dire que se lancer dans une telle aventure -ouvrir un camp de vacances- est beaucoup plus risqué aujourd'hui qu'à cette période et ne paraîtrait pas très crédible, crise économique oblige. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'avoir grandi dans 70s pour apprécier les blagues. Un peu comme avec That '70s Show en fait. L'humour y est universel et efficace. Il se dégage de ce pilote un grand vent de liberté, accompagné d'un brin de nostalgie. C'est idéaliste, sans doute. Mais par les temps qui courent, ça fait du bien.
Teddy est un peu agaçant au départ, avec cette façon d'imposer à tous SON rêve, mais la tendresse qu'il a pour sa femme et ses enfants est suffisamment explicite pour qu'on ne lui en veuille pas. Il ne fait pas ça égoïstement mais pour offrir une meilleure vie à l'ensemble de sa famille. Comme c'est mignon. Sa femme, jouée par l'excellente Molly Shannon, n'est pas hystérique -personne ne l'est d'ailleurs, ça c'est rafraîchissant- mais très sarcastique. Petit à petit, elle se laisse prendre au jeu malgré tout. Et la complicité qu'elle a avec son mari est aussi classique que sympathique. Un couple de télévision comme on les aime. Quant aux enfants, comme dans les autres comédies de la chaîne, ils ont plutôt intérêt à être bons car ils ont beaucoup à faire. Mais je ne me fais pas trop de soucis pour ça. Les casteurs font toujours du bon boulot dans ce département. Avec six enfants, on a forcément un petit sentiment de déjà vu concernant la personnalité de chacun d'entre eux, mais le créateur a quand même réussi à ajouter des choses intéressantes. Nous avons l'aînée, Veronica, qui ne peut pas s'empêcher de se comporter comme une deuxième maman au grand dam de ses frères et soeurs; Russell, décrit comme un Darlene au masculin (référence à Roseanne); Elliott, le petit garçon de 9 ans qui ne sait pas encore qu'il est gay, ses parents non plus; Phyllis, muette pour des raisons obscures; ou encore Nathan et Wally, un peu moins présents. Il y a de quoi faire ! La majeure partie du pilote consiste à mettre en place, pas toujours très naturellement et subtilement, les dynamiques et installer la famille dans son nouvel univers, face à quelques premiers clients mécontents des prestations offertes, pas conformes à leurs attentes.
Comme son nom l'indique, Bambi Cottages est une comédie douce, mignonne, positive, qui manque peut-être un peu de mordant mais qui a parfaitement sa place sur ABC, casée entre The Middle et Modern Family par exemple. Fresh Off The Boat, sa concurrente la plus sérieuse, est plus originale et mérite davantage la place, si toutefois il n'y en a qu'une seule à prendre. Mais il y aussi Black-ish, que je n'ai pas trop aimé personnellement mais qui pourrait surprendre... Bref, la chaîne a l'embarras du choix et j'espère qu'elle fera le bon. A noter que le créateur, Brian Gallivan, est également à l'origine de The McCarthys, petit coup de coeur de la saison passée retravaillé chez CBS pour 2014 (voir la critique).