11 mai 2014

Grille FOX [Prédiction Finale]

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 FO a fait ses choix pour la saison 2014/2015 en commandant les dramas GOTHAM, RED BAND SOCIETY et EMPIRE. Ainsi que les comédies déjà commandées MULANEY, THE LAST MAN ON EARTH et WEIRD LONERS. Et les (mini-)séries déjà commandées WAYWARD PINES, GRACEPOINT, HIEROGLYPH et BACKSTROM

 

 Grille d'automne 

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- Sleepy Hollow / Gotham : Ce duo est d'une telle évidence qu'il serait plus que surprenant que FOX ne le tente pas. Pourquoi pas l'inverse ? Parce que je pense que la CW programmera The Flash le lundi à 20h et DC Comics ne voudra donc pas que ses deux productions soient face à face. Cela dit, si iZombie est programée à 21h, le poblème est toujours le même... 

- Carré du mardi : Oui, malgré le flop du carré cette saison, je le reconduirais toute la saison prochaine. Je pense que comme NBC la saison dernière, il est préférable que FOX se concentre dans un premier temps sur tous les autres soirs de la semaine, également en difficultés, avant de s'y attaquer. Etaler les comédies sur toute la semaine n'est pas une solution non plus. Alors iui, les scores seront désatreux. Après la saison 1 de 16 épisodes de Mulaney et la saison 3 de 15 épisodes de The Mindy Project, place à deux nouveautés : The Last Man On Earth et Weird Loners

- Le duo Red Band Society/Gracepoint : Deux séries qui devraient avoir les faveurs des critiques ensemble, un soir où tout est à refaire après l'annulation de X-Factor. Elles jouent toutes les deux sur l'émotion, l'une de façon plus légère que l'autre. Il faut les marketer ensemble et croiser les doigts pour que le public y soit sensible. Associer Red Band à Glee serait un flop assuré, tandis que Bones avec Gracepoint aurait davantage de sens...

- Utopia : une grande inconnue à l'heure actuelle. Cette émission de télé-réalité événement devrait commencer dès la fin du mois d'août. Il serait raisonnable de penser qu'elle pourrait occuper deux heures par semaine dans la grille, mais ne le sentant pas du tout personnellement, je l'ai réduite à une heure par semaine, façon Survivor, dans une case où il n'y a aucune concurrence du même genre. 

- Bones : La prochaine saison devant être normalement la dernière, lui donner une trop grande exposition pourrait poser problème pour la saison suivante. Il faut s'en servir de façon utile sans la mettre trop en avant. Elle a longtemps été programmée le jeudi 20h. Pourquoi pas un retour dans sa case originelle ? La série n'a fait qu'être trimbalée dans la grille et a toujours réussi à ne pas trop perdre de plumes... Elle pourrait s'achever à la fin de l'hiver alors que le retour d'American Idol occupera au moins deux cases (on peut supposer que FOX réudira sa présence à l'antenne après l'échec de cette année). 

- Glee : 24 épisodes ont été commandés. 24 scores qui tourneront donc autour des 2,5 millions de téléspectateurs. Des scores dignes de la CW. Je ne vois que le vendredi pour la laisser terminer sa vie là où elle ne dérangera personne et continuera de rapporter en produits dérivés et téléchargements musicaux. Lui associer une émission de télé-réalité qui fait le job est plus raisonnable que de lui coller des comédies ou de nouveaux dramas, qui échoueraient automatiquement.

- Hieroglyph / Wayward Pines : Un duo pas entièrement convaincant mais qui pourrait reprendre le flambeau à l'hiver lorsque Red Band Society et Gracepoint auront terminé leurs saisons. 

- Empire : Même si American Idol n'est clairement plus un lead-in de choix, autant diffuser le soap musical à ses côtés au printemps. De toute façon, cette série va galérer quelque soit sa case. 

- Backstrom : Après l'arrêt de Bones, l'autre série de Hart Hanson peut être lancée le même soir. La concurrence va être rude pour elle, clairement. Mais il n'y a pas tellement de meilleurs solutions...

 

Grille d'hiver 

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Grille de printemps

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07 mai 2014

FOX Pilotes 2014/2015 [Bilan & Prédictions]

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TOP DRAMAS

61074943-bis

1. RED BAND SOCIETY

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2. EMPIRE

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3. GOTHAM

Déjà commandées : WAYWARD PINES44030376-bis) / BACKSTROM /

HIEROGLYPH ( 44030376-bis) / GRACEPOINT

 

    Les upfronts de FOX vont être un peu différents cette année, comme l'a été sa saison des pilotes, puisque Kevin Reilly, le dirigeant de la chaîne, a annoncé que ce modèle était mort, qu'ils allaient fonctionner différemment en développant de nouveaux projets et en passant des commandes tout au long de l'année. Une année charnière en somme pour FOX qui sort d'une saison catastrophique et qui se retrouvera cet automne sans X-Factor, qui occupait au moins trois heures d'antenne par semaine. Sans nouvelles prcises à l'heure actuelle du nouveau programme de télé-réalité Utopia (un sorte de Ferme du fin du monde), difficile d'imaginer ce à quoi sa grille va ressembler mais, dans un premier temps, cela devrait se traduire par plus de séries, souvent limitées, comme l'attestent les commandes de Backstrom (13 épisodes), Wayward Pines (10 épisodes), Hieroglyph (13 épisodes) et Gracepoint, remake américain de Broadchurch (10 épisodes). 

   FOX a quand même commandé quelques pilotes, dont The Middleman, produit et réalisé par Ben Affleck, mais repoussé en attendant qu'il soit disponible. Les trois qui ont été choisis sont bons, mais Red Band Society est sans conteste le meilleur. Et je ne suis pas le seul à le dire. Cette adaptation américaine de la série espagnole Les Bracelets Rouges est une petite merveille feel-good et bouleversante, qui renouvelle le genre de la série médicale et qui mériterait de connaître un bel engouement populaire. Production ABC Studios, pourquoi ABC ne l'a pas gardé pour elle ? Grand mystère. Les scénaristes se battent en tout cas déjà pour la rejoindre. Mais attention, pas plus de 13 épisodes par saison ! Empire, dans un tout autre style, celui du soap hip/hop sombre -tout un programme- va certainement avoir plus de mal à convaincre mais son script intelligent et sa musique devraient pouvoir plaire même aux plus sceptiques. De là en faire un grand succès, probablement pas. Je pense qu'elle sera conservée pour la mi-saison. Quant à Gotham, elle est d'ores et déjà très attendue, elle figure déjà sur le site officiel de la chaîne, bref c'est comme si elle était déjà sur la grille de rentrée ! (Elle a été commandée depuis l'écriture de l'article) Mais rien ne garantit un carton, on a vu ce qui s'est passé avec Agents Of SHIELD pour ABC... 

    Pour récapituler, FOX a commandé : RED BAND SOCIETY, EMPIRE et GOTHAM.

 

TOP COMEDIES

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1. CABOT COLLEGE

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2. DEAD BOSS (US)

3. FATRICK

4. SOBER COMPANION

61039229-bis

5. NO PLACE LIKE HOME (aka HERE'S YOUR DAMN FAMILY)

 Déjà commandées : WEIRD LONERS (44030377) / MULANEY / THE LAST MAN ON EARTH

 

   La FOX n'a jamais été très douée pour imposer ses comédies, elle a touché du doigt le succès avec les débuts de New Girl, mais son carré du mardi est désormais aussi ridicule que celui de NBC le jeudi. Même Brooklyn Nine-Nine, très appréciée de la critique, est au plus bas. The Mindy Project a été renouvelée malgré ses fidèles très peu nombreux et Dads est sur le point d'obtenir une saison 2 (pour faire plaisir à Seth MacFarlane sans doute) ! 5 pilotes ont été commandés, 5 comédies qui pourront potentiellement relever le niveau. Il est vrai que FOX a fait de bons choix dans l'ensemble...

   Mais Fatrick, selon les dernières rumeurs, ne devrait pas voir le jour au grand dam des fans de Marcia Cross qui attendaient son retour avec impatience. Le premier pilote n'a pas plu et le second n'aurait pas suffisamment convaincu. Le concept était casse-gueule, il faut bien l'avouer. Tenir toute une série sur deux espaces temporels différents n'est pas aisé. Dead Boss (US) avec sa distribution très alléchante et Sober Companion sont bien mieux parties pour décrocher le sésame mais je ne pense pas qu'elles atterriront toutes les deux sur la grille de rentrée. Quant aux deux multi-camera commandées, il semblerait que No Place Like Home n'ait pas plu -ce qui ne me surprend pas tant j'ai trouvé le script inintéressant- tandis que Cabot College a été très appréciée, ce qui ne me surprend pas non plus tant c'est moderne, original et fun

   Par ailleurs, FOX a commandé six épisodes de Mulaney, développée à l'origine par NBC l'an dernier; six épisodes également de Weird Loners; et The Last Man On Earth pour la mi-saison, sans nombre d'épisodes spécifié pour le moment. Elle a donc de quoi renouveller sa grille tout au long de la saison et remplacer ses échecs...

 

 Et voici une grille imaginaire, qui vaut ce qu'elle vaut (j'attends vos commentaires) :

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06 mai 2014

Weird Loners [Pilot Script]

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WEIRD LONERS

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Michael J. Weithorn (Sacrée famille, Un Gars du Queen, The Goldbergs). Produit par Jake Kasdan (Bad Teacher, Freaks & Geeks, New Girl, Ben & Kate). 6 épisodes commandés. Pour FOX & 20th Century FOX Television. 37 pages.

Caryn, Sotch, Zara et Eric ne le savent pas encore, mais ils vont devenir les meilleurs amis du monde. Un lien improbable mais très fort va se créer entre eux lorsque le destin, par d'heureux hasards, va décider de les réunir. Ces phobiques de l'engagement, incapables de mener une vie sociale équilibrée, vont alors découvrir qu'ils sont bien plus épanouis quand ils sont ensemble. Le moment est venu de se serrer les coudes et de vivre enfin vraiment...

Avec Becki Newton (Ugly Betty, How I Met Your Mother), Zachary Knighton (FlashForward, Happy Endings, Parenthood), Nate Torrence (Studio 60, Mr Sunshine, Hello Ladies, Super Fun Night), Meera Rohit Kumbhani...

 

   J'ai ri, mais vraiment ri, au moins trois fois en lisant ce script. C'est rare (particulièrement cette saison). J'ai lu une première fois les lignes en question, qui m'ont fait sourire, et en y repensant deux lignes plus loin, j'ai ri. J'espère que devant le véritable pilote je ne rirais pas en décalé. Ce serait dommage. Pourtant, je n'irai pas jusqu'à dire que Weird Loners est un gros coup de coeur. Je blâme pour cela le fait que c'est l'énième comédie sur une bande de potes plus ou moins losers, qui risque d'avoir du mal à se distinguer des autres passé le premier épisode. La structure de celui-ci fait qu'on se laisse prendre au jeu avec beaucoup de plaisir. Ce qui m'inquiète, c'est l'après. Ce sera quoi un épisode "classique" de Weird Loners ? Je n'en sais rien, donc je suis méfiant. Et c'est peut-être aussi ce qu'ont ressenti les dirigeants de la FOX, emballés par le script mais soucieux pour la suite. Ce qui donne une commande bâtarde de six épisodes. Si par hasard les autres n'étaient pas réussis, elle aura vite fait d'en faire son nouveau Goodwin Games (décalée à l'été malgré un très bon pilote) ou son Us And Them (un pilote suffisamment bon pour commander la série, mais des épisodes suivants apparemment trop mauvais pour ne serait-ce que tenter le coup... du coup les 7 tournés ne seront jamais diffusés !). Et ce serait moche pour Becki Newton, maudite depuis Love Bites

   Je note d'abord deux choses importantes : 1/ les personnages du script sont un peu plus âgés que les acteurs et actrices qui ont été choisis, ce qui change mine de rien un tout petit peu le concept de départ : s'intéresser à des personnages ayant tout juste atteint la quarantaine qui se retrouvent seuls du jour au lendemain et qui se réunissent pour vaincre l'adversité ! FOX n'a pas pu s'empêcher de rajeunir les héros afin de coller davantage au public recherché. 2/ Weird Loners a clairement été écrit dans l'idée de le vendre à une chaîne câblée (FX ?) : les "fuck" et les grossieretés sont nombreuses et impossibles à garder pour FOX -et parfois, elles sont essentielles à la drôlerie de la chose- et certaines situations à caractère sexuelle très explicites ne passeront pas non plus. Bref, la version édulcorée par le network sera sans doute un peu moins bonne que ce qui était prévu à l'origine. Et c'est un mal qui vaut très souvent pour les autres chaînes. On s'étonne souvent de la nullité de certaines séries, on se demande comment elles ont pu être commandées... une partie de la réponse est là : elles ont été nazifiées par le network

   Le post-générique du pilote nous présente chacun des 4 héros un à un, dans leurs environnement naturel. Caryn d'abord, le personnage central, le ciment de la future bande, qui largue un homme qu'elle a rencontré quelques jours plus tôt sur une croisière pour célibataires car, une fois de plus, elle a le sentiment que ce n'est pas le bon. Dans sa tête, le bon, c'est Ryan Gosling. C'est son idéal et elle ne veut personne qui ne s'en approche pas au moins un peu. Et comme elle n'est elle-même pas Scarlet Johansonn, c'est compliqué... Les dialogues au téléphone avec sa mère juive, désemparée de n'avoir toujours pas marié sa fille, sont très drôles. Puis il y a Sotch, qui se fait virer du resto où il travaille parce qu'il a... couché avec la femme du patron ! Il ne peut pas s'en empêcher. Il les fait toutes craquer avec son charme ravageur mais il commence à en avoir un peu marre de ne pas réussir à se poser... plus de deux jours avec la même fille ! Ensuite, nous avons Zara, une artiste torturée mais très libre d'esprit, qui n'a aucune intention de se ranger. Elle est un peu bitch et jette les hommes comme des kleenex. Bisexuelle, elle a en plus l'embarras du choix. Et comme elle est absolument magnifique... bah Ryan Gosling elle l'a eu dans son lit... et elle l'a trompé avec un autre ! Caryn est ahurie d'apprendre une telle chose. Enfin, voici Eric, censé être le plus jeune du groupe, qui n'a pas de vie sociale depuis que sa mère est morte et qu'il s'occupe H-24 de son vieux père. Mais ce dernier meurt alors qu'ils regardent un match de foot. Une nouvelle vie s'ouvre tout à coup à lui.

   Eric est le cousin de Sotch. Et Caryn est la voisine d'Eric. Et Eric rencontre au hasard de ses déambulations dans New York Zara. Et il la présente à Caryn, qui vient tout juste de virer sa junkie de coloc'. Donc Zara prend sa place. Et voilà, notre bande est réunie à la fin du pilote. Si tout cet enchaînement se déroule sous nos yeux avec une certaine prévisibilité, tous les rebondissements sont vraiment amusants et nous permettent de ne jamais décrocher, bien au contraire. Ils nous font rire et on s'attache à eux sans même s'en rendre compte. A la fin, on a vraiment très envie de les retrouver au plus vite. Et ça, c'est magique ! Quand un pilote a réussi ça, alors c'est l'essentiel. 

   Weird Loners a le potentiel de devenir une comédie de potes très drôle et attachante, et elle déjà très en phase avec son temps. Mais quand on voit ce qu'était et ce qu'est devenu New Girl sur FOX, on ne peut que calmer ses ardeurs... et attendre de voir ! 

   

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05 mai 2014

Hieroglyph [Pilot Script]

 

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HIEROGLYPH

Drama // 42 minutes

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"The Book Of Thresholds" Pilote écrit par Travis Beacham (Le choc des titans, Pacific Rim). Réalisé par Miguel Sapochnik (Repo Men, Dr House, Mind Games). Produit par Anna Fricke (Dawson, Everwood, Being Human US), Katherine Pope & Peter Chernin (Terra Nova, Touch). 13 épisodes commandés. Pour FOX, 20th Century FOX Television & Chernin Entertainment. 72 pages.

Au coeur de l'Egypte Ancienne, Ambrose, voleur notoire, est libéré de prison afin de servir le Pharaon. L'attendent alors intrigues de palais, séduisantes concubines, bas-fonds criminels et sorciers divins...

 Avec Reece Ritchie, Condola Rashad (Smash), John Rhys-Davies (Sliders, Indiana Jones, Le seigneur des anneaux), Caroline Ford, Kelsey Chow (Les Frères Scott), Max Brown (Les Tudors, Beauty And The Beast), Antony Bunsee (Hollyoaks)...

 

   Le script de Hieroglyph, l'une des nouvelles séries de FOX commandée sans passer par la case pilote, me faisait un peu peur. L'Egypte Ancienne ne m'attire pas le moins du monde, ni les séries de ce type, mélant intrigues amoureuses et aventures. Il faut dire que dans le genre, on a surtout vu des co-productions bas de gamme jusqu'ici. Je pense à Sinbad par exemple, ou toutes ces séries que M6 diffusait à une période (Sydney Fox...). Hieroglyph a l'avantage d'être plus soignée que celles-ci, avec des dialogues efficaces, plein d'humour, et des scènes d'action prometteuses. Parce que c'est la FOX à une heure de grande écoute, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de sexe, mais il y en a suffisamment pour que la série ne passe pas à côté de son sujet. Le sexe fait partie intégrante de cet univers, et surtout les manipulations et les chantages qu'il engendre. Et, bonne surprise, les personnages féminins sont peut-être encore plus intrigants et puissants que le hommes. Je n'irai pas jusqu'à dire que Hieroglyph est féministe, mais ce n'est pas votre bon vieux film d'aventure façon années 80 où les femmes ne sont là que pour servir le héros... 

   La réussite du projet va dépendre d'un facteur essentiel : le budget qui lui sera alloué ! Même si ce pilote ne demande pas une débauche d'effets-spéciaux en dehors de nuages menaçants prenant des formes inquiétantes, il nécessite une grandiloquence dans les décors et les costumes. Et si FOX a l'intention d'user et d'abuser de fonds verts, elle a plutôt intérêt à le faire mieux que Once Upon A Time chez sa concurrente ABC. On est dans le même type de problèmatique : on peut très vite basculer dans le kitsch et le cheap ! La série perdrait alors en intérêt. Ce type de programme doit émerveiller. Le palace du Pharaon doit être impressionnant. Les vues de la mer et de la ville doivent être grandioses. Les hommes doivent être beaux, charmants, et les femmes superbes. Leurs bijoux et leurs armes doivent briller. Leurs quelques vêtements doivent être élégants. Attention de pas tomber dans le bling bling... Bref, l'équipe de production a du pain sur la planche. Et le réalisateur aussi.

   Tant que leur boulot portera ses fruits, celui des scénaristes sera plus tranquille. Car, au fond, on ne demande pas à Hieroglyph de faire du Lost. Ce premier épisode laisse penser qu'il y aura une "enquête" à chaque fois, pouvant prendre plusieurs formes différentes (recherche d'objet volé, de personne disparue...), et une petite mythologie, chacun des protagonistes cachant quelque chose. Hieroglyph prend souvent les traits d'un soap, multipliant les partenaires potentiels et les possibilités. Le héros a déjà au moins deux femmes à ses pieds, dont la soeur du Pharaon. L'autre est une dangereuse sorcière dont il est amoureux depuis fort longtemps. La fin de l'épisode promet, sous forme de cliffhanger, la chute du Pharaon, sous les flammes du Palais. Quelques autres images -des flashs du héros alors sous l'emprise d'une force invisible- nous laissent quelques indices sur la suite des événements et sur la trajectoire que va prendre la saison. 

   Hieroglyph s'annonce comme un divertissement familial de bonne facture, suffisamment imprévisible dans son déroulement pour accrocher le public au-delà du pilote. On ne peut pas dire que ce soit un projet original en soi, mais il faut bien avouer qu'il n'y a actuellement rien de comparable à la télévision. C'est assez ambitieux. On pourrait éventuellement rapprocher la série de Sleepy Hollow, également sur FOX. Elles formeraient d'ailleurs un duo intéressant...

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13 avril 2014

Sober Companion [Pilot Script]

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SOBER COMPANION

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Erit par David S. Rosenthal (Gilmore Girls, 90210, The Middle) & Jennie Snyder Urman (Emily Owens, 90210, Jane The Virgin). Pour FOX & CBS Television Studios. 58 pages. 

Robert Lang, un avocat charmant, deux fois divorcé, est aussi un alcoolique notoire. Lorsque le tribunal lui assigne un compagnon de sobriété 24/24, son monde est mis sans dessus dessous. Très peu conventionnel, Jeremy prend alors le contôle de sa vie... 

Avec Justin Long (New Girl, Mom, Die Hard 4, Dodgeball), Nick Frost (Shaun Of The Dead, Paul, Hot Fuzz), Ally Maki (10 Things I Hate About You), Dorian Brown (Wilfred), Mallory MahoneyPete Davidson, Mouzam Makkaar...

 

   Les comédies "Odd Couple" sont vraiment reines cette saison : The Odd Couple, bien sûr, mais aussi The Pro, The Mason Twins, Lifesaver, et bien d'autres. En voici encore un exemple, plutôt réussi, cette fois pour FOX. Sober Companion a un avantage indéniable par rapport aux autres : elle repose sur un duo plus atypique que la moyenne, un peu en dehors des clichés habituels, parce que Robert est hors de contrôle et va loin dans l'auto-destruction et parce que Jeremy est très surprenant tant il est spécial. Oserais-je dire... Sheldonesque ?

   Les fans de The Big Bang Theory pourraient y trouver leur compte (et c'est peut-être à cause de cette proximité que CBS qui produit n'a pas gardé ce projet pour elle). Jeremy est geek, et son addicition passée était justement celle au shopping... au shopping de goodies, de jeux vidéos, de coffrets DVD... La cave de ses parents dans laquelle il habite en est remplie. La dernière scène du pilote, très très drôle, se déroule au sein d'un jeu vidéo de plateforme, où Jeremy est le héros et Robert, la princesse en danger ! Mais l'aspect geek très à la mode s'arrête là et Jeremy ne se résume pas à cela. Il a d'excellentes répliques tout du long et c'est sur ses épaules que le pilote repose. Depuis ses venues dans New Girl et Mom, sans compter sa présence continue dans Earl il y a bien lontemps, on espérait que Justin Long obtienne SA comédie, d'autant que le cinéma n'a pas tellement su le servir. C'est désormais chose faite. Il devrait avoir toute la matière nécessaire pour faire des merveilles ! En plus, il est charmant. Un charme étrange, certes, mais ravageur.

   Face à lui, il est vrai que Robert est moins marrant. En fait, il l'est quand il est bourré. C'est à dire dans l'ouverture de l'épisode et lors d'une rechute un peu plus tard. Le reste du temps, il subit les facéties de Jeremy. Sa force à lui, c'est sa famille : sa première ex-femme, dont il est encore amoureux mais qui a retrouvé l'amour auprès d'un danseur de ballet qui passe son temps en collant et qui a un énorme paquet pour le narguer; et sa petite fille de 9 ans, JoanJett (quel prénom fun, en référence à la chanteuse de rock), très mûre pour son âge, à la Manny de Modern Family. Ils apportent drôlerie et émotion à l'univers de Robert. Quant à sa deuxième ex-femme, elle représente la tentation, ne menant pas une vie très saine, et comme il l'héberge encore chez lui... la tentation est souvent sous ses yeux... en train de faire du yoga, ou bitcher avec ses copines. Elle est très fraîche. Sans les femmes de sa vie et sans alcool, Robert n'est pas hyper intéressant. Je connais mal Nick Frost, mais j'ai cru comprendre que le monsieur avait ses fans. J'ai du ma à l'imaginer dans ce rôle, mais pourquoi pas ? Entre le script et le casting, les descriptions physiques ne sont pas les mêmes : Jeremy est censé être petit et gros, "à la Zach Galifianakis"; et Robert, beau, charismatique, à la "Robert Downey Jr.". Justin Long et Nick Frost ne sont ni l'un ni l'autre. Mais ça peut quand même très bien marcher comme ça...

    Sober Companion est peut-être la plus faible single-camera dont FOX a commandé un pilote -je préfère Fatrick et Dead Boss- mais elle s'en sort quand même plutôt bien, avec drôlerie, malice et fraîcheur. Comme les autres, je ne lui prédis pas forcément un avenir radieux en cas de commande en série -FOX oblige- mais elle mériterait de connaître son petit succès...

 

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23 mars 2014

Gotham [Pilot Script]

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GOTHAM

Drama // 42 minutes

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Ecrit et produit par Bruno Heller (Mentalist, Rome). Réalisé par Danny Cannon (Les Experts, Alcatraz, The Tomorrow People). D'après DC Comics. Pour FOX, DC Comics, Warner Bros. Television & Primrose Hill Productions. 60 pages.

Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec "loi" et "ordre". Mais que sait-on de son histoire, de son ascension, lui le simple rookie devenu commissaire principal ? Qu'est-ce que cela coûte de s'élever au sein d'une institution corrompue et qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ? Et comment est née l'amitié improbable entre le jeune flic et l'héritier des Wayne, le futur Batman ?

Avec Benjamin McKenzie (Newport Beach, SouthLAnd), Donal Logue (Parents à tout prix, Life, Sons Of Anarchy, Terriers), David Mazouz (Touch), Jada Pinkett-Smith (Collatéral, Ali, Hawthorne, Campus Show), Erin Richards (Breaking In), Drew Powell (Mentalist, SouthLAnd), Zabryna Guevara (Burn Notice), Camren BicondovaRobin Taylor, Sean Pertwee...

 

   Gotham constitue l'un des pilotes les plus chauds de cette saison. Il sera certainement l'un des plus chers, l'un des plus beaux visuellement, l'un des plus attendus au tournant aussi... et sa commande en série ne semble qu'être une formalité. D'un point de vue tout à fait personnel, c'est aussi l'un de ceux que j'attends le moins puisque les Dark Knight & co ne m'intéressent pas le moins du monde, pas plus que tout l'univers DC Comics. J'avais par exemple trouvé le pilote d'Arrow très bien fichu mais je n'ai ressenti aucun désir d'aller plus loin. J'ai donc lu ce script de 60 pages sans grande envie, mais aussi sans appréhension et sans attente. Et peut-être que c'est le meilleur moyen de ne pas être déçu. Alors je demande par avance aux puristes de ne pas m'en vouloir, mais il ne s'agit pas ici de la critique d'un expert du l'univers de Batman, seulement celle d'un (futur) téléspectateur lambda qui s'est laissé embarquer par une histoire dont il ne connaissait que quelques vagues détails avant de se lancer. Et qui aura peut-être envie d'en savoir plus...

   Je crois pouvoir dire -même si je n'en suis pas tout à fait sûr- que ce script est de qualité, en ce sens qu'il est parfaitement accessible pour quiconque ne connaît rien ou presque à l'histoire originelle du Commissaire Gordon et de Batman. Je ne me suis jamais senti perdu, ni mis de côté. J'ai tout compris ! Youpi. Mais je suppose que ça peut être a contrario un problème pour les fans : ils connaissent déjà cette histoire par coeur et ne seront surpris par aucun des rebondissements. A moins que le scénariste n'ait pris quelques libertés que j'ignore ? De toute façon, je ne pense pas que cette série s'adresse véritablement à eux, en tout cas dans un premier temps. Ils seront forcément déçus. Mais alors à qui la série s'adresse-t-elle ? Un destin à la Agents of SHIELD est tout à fait possible : des puristes déçus mais persévérants et des curieux déçus et déserteurs. Cela fait beaucoup de deçus. Mais si les acteurs sont aussi convaincants que prévu et que la réalisation est au top, il se peut que les gens soient un peu plus patients avec Gotham qu'avec la série Marvel (pas encore morte, certes, mais pas en grande forme).

   Ce que je peux vous dire, c'est que ce premier épisode inaugre une série procédurale, qui aura évidemment de grandes lignes feuilletonnantes de par ses héros et leurs histoires personnelles et communes. Faire appel à Bruno Heller, qui a géré ce type de narration pendant 6 ans dans Mentalist, fait sens. Il faut quand même espérer que la mythologie de Gordon et ses confrères avance un peu à chaque épisode et non trois ou quatre fois par saison. Dans le pilote, c'est l'affaire du meurtre des parents de Bruce Wayne qui doit être résolue, et vite, et elle l'est au bout d'une trentaine de minutes, un peu trop facilement, jusqu'à ce que l'on apprenne, sans grande surprise, que tout ça n'est que magouille au pays des gangsters, un complot pour faire accuser un innocent qui implique et arrange beaucoup beaucoup de monde au sein de Gotham Les premières trahisons donnent une idée du "tous pourris" qui transpire de cette ville d'acier, froide et implacable, mythique. Les scènes d'action se succèdent de façon équilibrée, essentiellement des courses-poursuites à pied ou en voiture.

   On fait la rencontre des différents joueurs au fur et à mesure, de manière relativement naturelle. Rien ne semble trop forcé. Catwoman ouvre le pilote et le ferme, comme une spectatrice omnisciente de la douleur de Bruce Wayne et de la bravoure de James Gordon. Elle est perchée sur les toits et observe. On est presque frustré qu'elle n'entre pas davantage en action. Un bon point donc. On a envie de la retrouver et de l'apprivoiser. Le Pingouin ne fait pas un entrée flamboyante, mais il parvient à montrer lors d'une scène sa parfaite cruauté. Le reste du temps, il est un animal apeuré, pris au piège. Et pour vous prouver que je ne suis pas totalement largué, mon cerveau a fait "tilt" lorsque Gordon a croisé la route d'une toute petite fille rousse, prénommée Ivy, au cours de son enquête. Là, j'ai compris qu'il s'agissait de la future empoisonneuse. Juste une pierre lancée pour le futur.

   Et puis il y a les deux personnages centraux que sont Harvey Bullock, le co-équipier de Gordon, et Fish Mooney, l'intriguante patronne d'un bar sexy avant tout chef de gang. Ces deux-là se connaissent bien, ont sans doute vécu une histoire amoureuse par le passé, et sont très indulgents l'un envers l'autre alors qu'ils sont censés faire partie de deux camps opposés. C'est là que se glisse un peu de facilité : Bullock laissant toujours le champ libre à Mooney, elle peut continuer de faire régner la terreur en toute quiétude. Mais Bullock reste néanmoins un personnage intéressant. Contrairement à Gordon, qui est héroïque, il n'est ni blanc ni noir. Il a des principes, mais il n'hésite pas à s'en défaire quand la situation le demande. Ce que je regrette un peu dans ce pilote, c'est que le lien entre le jeune détective et son mentor est trop froid. J'aurais voulu plus d'humour. Tout est trop sérieux dans Gotham.

   Gotham part a priori sur de bonnes bases. Le pilote s'annonce convaincant, sans être flamboyant, et la série a clairement pour objectif de plaire à un public le plus large possible, quitte à frustrer les fans. Mais un show se déroulant dans l'univers de Batman sans s'intéresser vraiment à ce personnage peut-il passionner les foules ? Quoiqu'il en soit, FOX tient peut-être là ce qui ressemble le plus à un hit... 

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20 mars 2014

Dead Boss (US) [Pilot Script]

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DEAD BOSS (US)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Patricia Breen (Suburgatory, Frasier, Big Love). Adapté de la série anglaise Dead Boss. Produit par Sharon Horgan (Pulling, Free Agents). Réalisé par Barry Sonnenfeld (Men in Black, La Famille Addams, Pushing Daisies). Pour FOX, Warner Bros. Television & Kapital Entertainment. 36 pages.

Helen Stephens est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son patron. Le seul hic, c'est qu'Helen est innocente. Du coup, elle est persuadée que son petit séjour en prison ne va pas durer. Sauf qu'autour d'elle, personne ne semble très pressé de la voir sortir : son avocat est incompétent, sa soeur est une épave qui cherche à vivre sa vie... Au final, à l'intérieur de la prison, on se remue plus pour elle qu'à l'extérieur...

Avec Jane Krakowski (Ally McBeal, 30 Rock), Justine Lupe (Harry's Law, Frances Ha), Amy Sedaris (Sex & The City, Alpha House), Ravi Patel (The New Normal), Cedric Yarbrough (Reno 911!), David Cross (Arrested Development), Rachel Dratch (Saturday Night Live)...

 

   Comme j'aime le faire à chaque fois que je suis confronté au script d'un remake, je regarde le pilote de la série originale. Et souvent, je ne comprends même pas pourquoi les chaînes US ont jugé bon de commander l'adaptation d'un programme très moyen à la base (cf Bad Education chez ABC cette année). Dans le cas de Dead Boss, je comprends. Le pilote de la série britannique est très efficace et Sharon Horgan, la créatrice et actrice principale, est vraiment excellente. On se demande d'ailleurs pourquoi elle n'a toujours pas traversé l'Altantique ! Cela dit, ce n'est pas faute d'avoir essayé. C'est le quatrième projet qu'elle développe aux Etats-Unis. Les trois précédents ont été commandés en pilote mais ne sont pas allés plus loin (Bad Mom, Pulling et Bad Management, toutes chez ABC). Peut-être que ce sera la bonne cette fois, et c'est à espérer !

   Pas mal de choses ont été modifiées pour la version US, des choses qui ne relèvent d'ailleurs pas de la transposition culturelle. Le point de départ est le même mais tout le reste est différent. Le petit-ami de l'héroïne a par exemple été remplacé par sa soeur. Un choix plus payant sur le pilote et probablement sur le long terme aussi. Elle est très creepy cette soeurette mais amusante : elle n'en a strictement rien à faire de sa soeur. Pire : ça l'arrange bien qu'elle soit en prison ! De cette manière, elle récupère son job, son appartement, son chien et son voisin mignon. Par sa faute, la seule preuve qui pouvait l'innocenter part en fumée. Le personnage de l'avocat est tordant tant il est à l'Ouest et inutile. On nage en plein délire et c'est ça qui est bon ! Si je devais faire une petite comparaison, je dirais que l'on est dans un univers à la Greg Garcia, le papa de My Name Is Earl et Raising Hope. C'est moins coloré -encore qu'avec Barry Sonnenfeld aux commandes, le pilote devrait être très soigné visuellement- mais l'esprit est à peu près le même : on est face à des personnages tous plus stupides les uns que les autres, grotesques, mais qui parviennent à devenir attachants presque comme par magie. 

   La série se déroule parallèlement dans deux principaux décors : l'entreprise où Helen travaillait, en compagnie de collègues étranges (celui qui était amoureux transi, celle qui lui en voulait à mort d'avoir monté récemment dans la hiérarchie...), et la prison pour femmes remplie elle aussi de personnages singuliers, caricaturaux forcément, mais drôles (la compagne de cellule, amoureuse  d'elle; la méchante badass qui fait régner la loi avec son gang et qui a pris Helen en grippe parce qu'elle a osé la défier...). Par moment, on ne peut s'empêcher de penser à un Orange is the new black déjanté (alors que l'excellente série de Netflix l'est aussi en quelque sorte mais on ne peut pas la réduire à cela). Et je n'ai pas encore parlé de l'héroïne plus en profondeur : le rôle va forcément aller à ravir à Jane Krakowski ! Elle a un côté ingénue sans en faire une débile, elle est un peu superficielle aussi mais pas trop, et elle est profondément optimiste. Les dialogues sont parfois un peu trop faibles à mon goût, mais l'actrice va forcément transcender tout ça grâce à son don comique. Elle devrait également parfaitement maîtriser la voix-off lorsque Helen écrit son journal intime en prison. Là pour le coup c'est vraiment bien écrit et drôle.

   Dead Boss est un remake qui fonctionne sur le papier, sans être hilarant, et qui bénéficie d'une solide distribution, a priori à la hauteur. J'espère que FOX lui trouvera une place dans sa grille déjà bien remplie. Mais entre elle et Fatrick, mon coeur balance...

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13 mars 2014

Empire [Pilot Script]

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EMPIRE

Drama // 42 minutes

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Ecrit, produit et réalisé par Lee Daniels (Precious, Paperboy, Le Majordome). Co-créé et co-produit par Danny Strong (Game Change, Le Majordome, Hunger Games : la révolte). Co-produit par Timbaland. Pour FOX, 20th Century FOX Television & Imagine Television. 64 pages.

Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop, est devenu en l'espace d'une vingtaine d'années l'un des plus riches producteurs de disques Américains. Atteint d'une grave maladie, ses jours sont comptés. Il ne lui reste donc plus beaucoup de temps pour désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais soudés, tandis que le troisième est un homme d'affaire prêt à tout pour obtenir la position qu'il croit lui revenir de droit. Alors que la famille est sur le point de se déchirer, Cookie, la matriarche, en prison depuis 20 ans, retourne parmi les siens et sème encore un peu plus le touble. Elle a des comptes à régler et une vengeance à assouvir...

Avec Terrence Howard (Iron Man, Prisoners, Los Angeles Police Judiciaire), Taraji P. Henson (Person Of Interest, Boston Justice), Jussie Smollett, Bryshere Y. Gray, Trai Byer (90210), Malik Yoba (Rasta Rockett, Alphas), Kaitlin Doubleday (Cavemen), Grace Gealey et la participation de Gabourey Sidibé (Precious, The Big C).

 

   La télévision ne sait plus comment réinventer le soap. Et ça se comprend : le meilleur a déjà été fait, de Dynastie à Dallas en passant par Côte Ouest et Melrose Place. L'an dernier, NBC misait sur le classique mais prometteur Hatfields & McCoys, qui n'a pas été commandé en série. ABC tentait Venice, un sous Newport Beach déjà vu all over again. Pas de commande en série non plus. Pendant ce temps-là, Revenge essaye d'être un bon soap depuis trois ans mais n'y parvient pas, Nashville se soapise toujours un peu plus avec une relative aisance et Dallas, la nouvelle version, est bien loin devant ses concurrentes, éternelle. Les networks n'abandonnent pas l'idée de trouver LE bon projet. On a déjà parlé de Sea Of Fire chez ABC, de Salvation chez NBC, deux belles propositions, et voici Empire, qui se débrouille très bien et avec encore plus d'originalité que les deux autres. Si les trois venaient à être validés, on pourrait parler d'une tentative de renaissance du genre et ça ferait du bien...

   La première originalité évidente d'Empire, c'est qu'elle s'attaque à un univers peu visité à la télévision : celui du hip-hop. Starz va tenter le coup avec Power, produit par 50 Cent, mais il ne s'agit pas d'un soap à proprement parlé. Là, on est en plein dedans, avec les ingrédients habituels : des coups bas, des trahisons, des vengeances, du chantage, du sexe, du meurtre, le tout en famille, parce que c'est toujours plus rigolo comme ça. Et le monde de la musique n'est pas qu'un prétexte, une toile de fond. Il fait partie intégrante de la série. Des numéros musicaux sont d'ailleurs prévus (trois environ dans ce pilote), assurés côté production par l'équipe de Timbaland (un peu has-been mais néanmoins experte). Différentes problématiques sont abordées, comme la difficulté d'être riche ET noir dans ce pays où ce n'est pas la norme, d'être rappeur ET gay dans un milieu encore plus homophobe que n'importe quel autre, d'être une ancienne gloire qui tente de rester dans le coup, d'être un débutant avec un nom célèbre mais qui doit quand même faire ses preuves comme n'importe quel autre, de faire partie d'une famille d'artiste sans en être un soi-même... Ce pilote fourmille de pistes intéressantes pour la suite et va au-delà du simple guilty-pleasure qui consiste à empiler les rebondissements. Empire aurait pu naître sur FX au fond, elle y aurait eu sa place. Elle dégage une grosse énergie masculine -hip hop oblige- elle s'appuie sur peu de personnages féminins mais celles qui sont là sont bien là : elles sont fortes et elles savent exactement comment se faire entendre, sans forcément utiliser leurs charmes pour cela. Et puis il y a quand même du sexe pas très network-friendly, l'un des frères ayant recours aux services d'une prostituée aux seins énormes, avec qui il converse tout en lui suçant les têtons. Pendant ce temps, elle lui carresse la tête en lui demandant : "Tell me I’m your mama!". C'est weird.

    Le personnage du père est absolument détestable, et de plus en plus au fur et à mesure. Il manipule tout le monde sans scrupules, c'est lui qui a fait envoyer sa femme en prison par exemple. Mais c'est aussi un meurtrier : il a tué par le passé et il tue dans ce pilote à nouveau. La mère est absolument géniale. Chacune de ses scènes est jouissive. Elle a un humour décapant. Elle a aussi quelques séquences très émouvantes. Les trois frères sont quant à eux suffisamment différents pour qu'on ne les confonde pas  mais c'est Jamal, le plus jeune, qui sort indéniablement du lot et qui a le plus de temps d'antenne. C'est lui qui est gay, en couple, et c'est un petit génie de la musique. Le seul frein pour que sa carrière décolle, c'est son père. Lui préfère miser sur son autre frère, Hakeem, qui est hétéro, pas aussi talentueux mais qui se débrouille bien. Papa Lucious est homophobe de chez homophobe et interdit à son fils de faire un coming-out public. Il y a deux scènes de flashback lorsque Jamal était enfant qui sont absolument bouleversantes et tout à fait horribles à la fois. Le troisième frère est à peu près aussi mauvais que son père mais il est en cours d'apprentissage. Sa femme, une pimbêche aux dents très longues, promet d'être LA bitch que l'on va adorer détester. Je suis déçu par le rôle réservé à Gabourey Sidibé. Elle joue l'assistante de Lucious. Elle est certes amusante mais elle a quatre lignes de dialogue dans deux scènes de 20 secondes... Au bout du compte, le seul truc qui m'a posé problème dans ce pilote, c'est le "language afro-américain" qui sonne toujours un peu faux, en tout cas à l'écrit, à coup de "yo", "nigga", "brotha", "bro", "bitch" à chaque fin de phrase. C'est cliché mais c'est en même temps une réalité. Un faux problème donc je suppose. 

   Empire promet d'être un beau soap, efficace ET intelligent. Un Nashville du hip-hop en quelques sortes avec un point de départ un peu plus fort. Trop segmentant pour devenir un hit, sans doute, mais de trop bonne facture pour être ignoré, surtout vu les forces en puissance : deux des scénaristes/réalisateurs les plus en vus du moment !

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05 mars 2014

Red Band Society [Pilot Script]

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RED BAND SOCIETY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Margaret Nagle (Boardwalk Empire). Adapté de la série espagnole Polseres Vermeless (Les Bracelets Rouges) créé par Albert Espinosa.  Produit par Steven Spielberg, Darryl Frank & Justin Falvey (United States Of Tara, Under The Dome, Smash). Pour FOX, ABC Studios, Amblin Television & Filmax International. 60 pages.

Des enfants et des adolescents se lient d'amitié dans un hôpital où ils sont tous patients. Ensemble, ils tentent de fuir la triste réalité pour se créer leur propre monde avec leurs propres codes, tandis que le personnel soignant fait de son mieux pour leur apporter un peu de bonheur au quotidien. Charlie, dans le coma depuis plusieurs mois, assiste quant à lui, impuissant, à l'agitation qui l'entoure. Il ne voit rien, mais il entend tout...

Avec Octavia Spencer (La couleur des sentiments, Mom, Ugy Betty), Griffin Gluck (Private Practice, Back In The Game), Dave Annable (Brothers & Sisters, 666 Park Avenue), Charlie Rowe (Neverland, Good Morning England), Zoe Levin (Trust), Rebecca Rittenhouse... (casting en cours)

 

   Deuxième gros coup de cœur cette saison après Madam Secretary : le pilote de Red Band Society. Certes, c’est un remake, tout le mérite ne revient donc pas à la scénariste qui a adapté la série espagnole à succès pour la marché américain ni à la FOX qui s’est laissée séduire par ce projet assez différent de ce qu’elle a l’habitude de proposer, mais ce n’en est pas moins une belle idée parfaitement exécutée. Non, si je devais pointer du doigt quelqu’un, c’est le président d’ABC, Paul Lee, qui a jugé que ce programme développé en interne l’an passé ne convenait pas à sa chaîne et l’a donc proposé à d’autres. En lead-in de Grey’s Anatomy par exemple, elle aurait été à sa place. Je ne dis pas que ça aurait marché mais ça méritait d’être tenté ! J’ai bien conscience que le pitch ne fait pas forcément envie, en grande partie parce qu’on s’imagine tous en lisant ces quelques lignes une série médicale larmoyante et sans grand avenir, mais c’est une erreur. Une très grosse erreur !

   D’abord, peut-on vraiment parler de série médicale ? Pas tout à fait, pas au sens qu’on l’entend habituellement. L’action se déroule dans un hôpital et s’intéresse aux jeunes patients, puis au corps médical dans une moindre mesure, mais il ne s’agit pas de nous montrer des opérations qui tournent mal, de nous balancer des mots très compliqués que l’on ne comprend pas, de faire coucher les médecins et les infirmières les uns avec les autres, et tous les classiques du genre qui ont fait leur temps après les emblématiques et inépuisables Urgences et Grey’s Anatomy. L’aspect purement médical est secondaire. On nous explique évidemment ce qui a amené ces enfants dans cet hôpital (cancers, anorexie, accident grave…), mais en se concentrant avant tout sur tout ce qui n’est pas lié à leurs traitements. Tous les à-côtés. Tous les moments d’évasion. Tous les rires. Tous les premiers émois amoureux. Toutes les petites contrariétés du quotidien, les angoisses, les disputes, les espoirs, les rêves. La série ne sombre jamais dans le pathos –sauf peut-être quand des musiques tristounettes prennent place (souvent)- mais les dialogues et les situations privilégient toujours l’humour et la légèreté. Red Band Society ne passe pas pour autant à côté de l’émotion, bien au contraire. Le fait que les héros soient des enfants apporte automatiquement une tendresse particulière et la voix-off du petit garçon dans le coma –en plus incarner par l’excellent Mason de Private Practice (ceux qui savent comprennent)- permet de lier l’ensemble avec agilité et pertinence. On s’attache à eux avec une incroyable facilité, sans jamais forcer les forces, subtilement. Et ce ne sont pas des enfants qui se comportent comme des adultes, même si la maladie les a souvent forcés à grandir plus vite que les autres et ainsi faire preuve d’un peu plus de maturité.

  On aurait pu craindre une série claustrophobique, se déroulant entre quatre murs blancs, mais là encore, il n’en est rien. Bien sûr, l’essentiel se passe dans les chambres des patients et dans leurs lieux de vie communs, mais la scène d’intro par exemple a lieu dans le désert, une autre sur le toit de l’hôpital, face aux lumières scintillantes de la ville, et encore une autre dans le grand hall principal plein de vie où tous les âges, toutes les couches sociales, toutes les origines, se mélangent. On y fait d’ailleurs la rencontre d’un personnage de vieillard très émouvant qui offre un contrepoids intéressant à la fougue des petits jeunes. Du côté du personnel, trois héros sont principalement mis en avant : un jeune médecin au grand cœur, brillant, un peu cliché sans doute ; une infirmière mal embouchée mais très drôle, qui devrait offrir de grands moments –elle est surnommée « la nazi » par les enfants, comme une certaine Miranda Bailey que les fans de Grey’s Anatomy connaissent bien- en plus incarnée par la génialissime Octavia Spencer ;  et une infirmière débutante, fragile, potentiellement émouvante, que l’on a envie de connaître davantage. Je ne vais pas décrire les enfants un par un, mais sachez qu’il y a une petite bitch à la répartie extraordinaire; un ado qui a les hormones en ébullition ; un petit mexicain sur le point de se faire amputer ; une anorexique toute mignonne qui fait battre le cœur de plusieurs jeunes mâles… et il y a encore beaucoup à apprendre sur chacun d’entre eux une fois le pilote passé.

  Il n’est pas facile de renouveler le genre de la série médicale, comme l’ont prouvé les quelques échecs successifs récents, mais Red Band Society met tout en œuvre pour offrir un spectacle aussi amusant que touchant dans un univers propice à raconter de très jolies histoires. C’est une série qui donne le sourire, qui met la larme à l’œil, c’est feel-good, simple, authentique, et c’est une proposition finalement assez rare à la télévision de nos jours dans le format drama. Un petit bijou duquel FOX, j'espère, saura prendre soin.

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01 mars 2014

Cabot College [Pilot Script]

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CABOT COLLEGE

Comédie (multi-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Matt Hubbard (30 Rock, Parks And Recreation). Produit par Tina Fey (30 Rock). Réalisé par Pam Fryman (How I Met Your Mother). Pour Universal Television, 3 Arts Entertainment & Little Stranger. 55 pages.

Pour la première fois de son histoire, une école privée réputée, jusque là réservée aux filles, accepte des garçons. L'accueil fait aux pionniers est pour le moins hostile, mais les deux camps comprennent vite qu'ils ont beaucoup à apprendre les uns des autres et tout à y gagner...

Avec Bonnie Dennison (New York 911), Margaret Cho (Drop Dead Diva), Brandon Jones (Pretty Little Liars, The Fosters), Ely Henry (Suburgatory, Twisted), Asif Ali, Fortune Feimster, Jack Cuttmore-Scott...

 

   Je ne retire pas ce que j’ai dit dans ma critique de Here's your damn family : FOX ne sait plus faire de bonnes sitcoms multi-caméra. Cabot College semble toutefois être l’exception qui confirme mes dires. Peut-être parce que la chaîne a fait confiance à Tina Fey et sa team, made in NBC, pour monter ce projet original. On ne peut pas dire que ça leur ait particulièrement réussi avec The Mindy Project –sympathique et tout ce que vous voulez mais certainement pas une valeur sûre- mais il faut toutefois être optimiste et lui souhaiter le meilleur, parce qu'il le vaut bien.

   Par certains aspects, Cabot College peut faire penser à Glee, mais en ne gardant que le fun, pas les leçons de morale. Le meilleur donc. D'ailleurs, le pilote commence par une reprise de Roar de Katy Perry par la chorale de l'école. Ce n'est pas une série musicale pour autant, je vous rassure. Tous les personnages sont de bonnes grosses caricatures, mais plutôt de celles qui amusent, non qui agacent. Du coté des filles, on a donc droit à la doyenne de l'université frustrée sexuellement, légèrement hystérique -et son assistante de 80 ans à se pisser dessus- mais aussi la lesbienne peu sûre d'elle, très bonhomme, la féministe légèrement ridicule, à deux doigts de tomber amoureuse... et c'est à peu près tout en réalité ! L'histoire est surtout racontée du point de vue des garçons, les filles se retrouvent donc naturellement en retrait. Et c'est un excellent choix qui facilite l'immersion. On débarque dans cette université au même titre que les héros. Ils sont 4, ils ne sont pas tous drôles, mais ils ont du potentiel. Charlie est le dominant, le séducteur, le prédateur, le rigolo de service. Si l'acteur qui l'interprète est doué et sait mettre des nuances et une touche de second degré dans son jeu, on pourrait éviter la catastrophe du personnage lourd et insupportable. Si et seulement si. Max est le petit geek, puceau, dont le but premier va évidemment être de se faire dépuceler. Mais pas n'importe comment et pas avec n'importe qui. Il rencontre heureusement une jeune fille, comme lui, fan de Doctor Who. Gerald, c'est mon chouchou. Il est Amish, naïf, tout cute. Et l'acteur qui l'interprète avait d'ailleurs déjà joué un Amish dans un épisode hilarant et muy caliente de 2 Broke Girls ! Enfin, Arjan est l'étranger de la bande, un Albanais qui parle un anglais approximatif et qui ne s'attendait pas à un tel clash culturel. Une belle brochette en somme, qui fonctionne super bien sur le papier. Les répliques sont bonnes, un peu référencées mais pas à outrance. Il y a de la vanne, un peu de WTF? et du comique de situation aussi. Du gros potentiel à tous les niveaux quoi !

     Cabot College fait partie de ces comédies multi-camera bien fichues et très tournées 18/49 ans que l'on voudrait voir naître sur CBS et uniquement sur CBS, car elle est la seule à encore avoir des succès dans le genre. Elle ne jurerait pas aux côtés de The Big Bang Theory ou 2 Broke Girls. Sur FOX, ce sera plus compliqué. Mais espérons au moins qu'on lui donne sa chance ! Sans parler de coup de coeur, car il en aurait fallu un peu plus, ce pilote m'a séduit par sa capacité à rassembler grâce non pas à un type d'humour mais à plusieurs types d'humour réunis, qui se marient bien. 

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