27 juillet 2011

Switched At Birth [Pilot]

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This Is Not A Pipe (Series Premiere) // 3 300 000 tlsp.

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What About ?

Deux adolescentes découvrent qu’elles ont été échangées à la naissance. L'une vit dans un quartier pauvre avec sa mère célibataire tandis que l'autre a grandi dans une famille aisée en compagnie de ses deux parents et de son frère...

Who's Who ?

Créée par Lizzy Weiss (Cashmere Mafia). Avec Vanessa Marano (Dexter), Katie Leclerc, Lea Thompson, D.W. Moffett (Hidden Palms, Friday Night Lights), Constance Marie (George Lopez, Demain à la une), Lucas Grabeel (Smallville)... 

So What ?

Avec Greek, la trop courte Huge et aujourd'hui Switched At Birth, ABC Family a su prouver qu'elle valait mieux que l'idée ultra-conservatrice que l'on se fait d'elle. Même Pretty Little Liars n'est pas entièrement à jeter. Reste le point noir Secret Life. Cette nouveauté réussit là où Huge avait échoué : obtenir une certaine profondeur dans la peinture réaliste de l'adolescence, tout en gardant les ingrédients qui ont fait la renommée de la chaîne familiale. Les acteurs et les actrices sont beaux, la richesse des uns fait partie intégrante du show, la pauvreté factice des autres également. Les parents sont bons, même quand ils ne donnent pas cette impression au premier abord. Ils sont aimants. Et les héroïnes sont attachantes, parce qu'elles sont plus intelligentes que la moyenne, souvent drôles, douées d'ironie et lumineuses. Les téléspectateurs de la chaîne ne sont donc pas bousculés dans leurs habitudes, mais l'histoire qu'on leur raconte est sans doute un peu mieux écrite que d'habitude.

Le point de départ de la série est assez original. En tous cas, ça n'avait encore jamais été fait. Pour des raisons d'efficacité, les scénaristes ne prennent malheureusement pas le temps de rendre la situation crédible. Tout se passe très vite et les deux enfants échangés et leurs familles respectives se rencontrent au bout de seulement 5 minutes d'épisode. A aucun moment un recours en justice n'est évoqué, contre l'hôpital et le personnel de l'époque. Dans un pays procédurier comme les Etats-Unis, c'est particulièrement étonnant ! Personne ne pense non plus à faire appel à un psy, alors qu'ils en ont clairement tous besoin. On pourrait également se plaindre de cette opposition riche/pauvre vue et revue, d'autant que la jeune fille élevée dans le luxe est devenue une rebelle (façon ABC Family ou CW) et la jeune fille élevée dans les quartiers malfamés est brillante... oui mais elle est sourde. Et mine de rien, ça change tout. D'abord parce que c'est assez osé de proposer une série avec une handicapée dans l'un des deux rôles principaux. L'effort est à saluer. Ensuite parce que cela implique qu'elle est "différente", tout comme son "opposée" mais pour d'autres raisons. C'est cela qui les rapproche et c'est cela qui rend le discours sur l'adolescence plus universel. Tous les adolescents, pour une raison ou pour une autre, se sentent différents. Les questions que se posent ces jeunes filles peuvent s'appliquer à toutes celles et tous ceux qui regardent la série. Pas besoin d'avoir été échangé à la naissance pour cela. Qui suis-je ? Que vais-je devenir ? Qui aurais-je pu être si... ? On rejoint finalement le propos de Huge mais via un chemin plus facile d'accès. Daphne est très rapidement attachante, elle respire la joie de vivre malgré sa surdité et l'annonce de la nouvelle. Elle est l'héroïne parfaite. Elle est adorable. Katie Leclerc est une belle révélation. Puis j'adore la voir exécuter le langage des signes. C'est sans doute la plus belle langue qui soit ! Bay est moins enthousiasmante dès le départ mais elle est drôle et Vanessa Marano parvient à ne pas la rendre trop énervante malgré un comportement cliché de fille pourrie-gâtée, qui cache simplement une souffrance. La fin du pilote donne indéniablement envie de voir la suite. Comment va se passer la cohabitation ? Daphne et Bay vont-elles devenir amies ? Quid de leurs vies amoureuses ? Pas de gros suspense à l'horizon, pas de terrible secret, mais une jolie petite série simple, feel-good, comme on en a trop peu.


18 juillet 2011

Happily Divorced [Pilot]

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Pilot // 2 41o ooo tlsp.

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What About ?

Une femme d'âge mûr demande le divorce lorsqu'elle découvre que son mari est gay. La voilà alors de retour dans le petit monde des rendez-vous galants et des ex envahissants...

Who's Who ?

Comédie créée et produite par Fran Drescher et Peter Marc Jacobson. Avec Fran Drescher (Une nounou d'enfer, Du coté de chez Fran), John Michael Higgins (Kath & Kim), D.W. Moffett (Friday Night Lights, Hidden Palms), Tichina Arnold (Martin, Tout le monde déteste Chris)...

So What ?

   J'aurais voulu adorer Happily Divorced, tout comme je suis fana de Hot In Cleveland, mais je crois que Fran Drescher n'est pas assez forte pour battre à elle toute seule Betty White, Valerie Bertinelli, Jane Leeves et Wendie Malick réunies ! Elle est pourtant l'unique attrait de cette nouvelle sitcom multi-caméra des plus classiques, lancée par la chaîne TV Land. La forme ne me dérange pas, le problème ne vient vraiment pas de là. L'histoire de base non plus. Elle est d'ailleurs inspirée de la vraie vie de l'actrice, qui s'est rendue compte sur le tard de l'homosexualité de son mari, ici coproducteur de la série avec qui elle est restée amie. Non, le vrai problème vient de l'écriture des dialogues. Ils ne sont pas seulement prévisibles, ils sont surtout pauvres, très pauvres. Jackpot : on ne rit pas ! Fran a beau s'en donner à coeur joie, et ça se voit, ça ne suffit clairement pas cette fois-ci. Toutes les répliques et toutes les tentatives de blagues sont liées à l'homosexualité du mari et à la bêtise de sa femme, qui ne s'en est jamais rendue compte malgré des signes plus qu'évidents. Et comme c'est partie, j'ai bien l'impression que ce ne sera pas le cas uniquement dans le pilote mais dans tous les épisodes ! Le seul point rassurant dans tout ça, c'est que John Michael Higgins n'en fait pas trop et évite de basculer dans la caricature facile. Il ne se transforme pas tout à coup en Zaza Napoli: le pire est évité !

   Happily Divorced m'a rendu nostalgique d'Une Nounou d'enfer. Ce n'était pas la sitcom du siècle mais qui regardait M6 dans les années 90 connaît forcément tous les épisodes par coeur. La petite bande était attachante, Fran Drescher en faisait des caisses mais ça passait toujours bien et puis les querelles entre C.C Babcock et Niles sont et resteront cultes. Ici, tous les personnages secondaires sont insipides. Il n'y en a que pour Fran. La même erreur avait été faite avec Du coté de chez Fran (Living With Fran en V.O.) sur la WB il y a quelques années mais cela ne leur a visiblement pas servi de leçon. Où est la mère gloutonne ? Où sont Marty et sa perruque ? Et la démarche chaloupée de Grand-Mère Yetta ? Et puis cette idiote de Val, bon sang ! Où est-elle ? Happily Divorced manque également d'enjeux. Bien sûr que dans Une nounou d'enfer l'évolution de la relation entre Fran et M. Sheffield était prévisible mais elle réussissait quand même à nous tenir en haleine. Puis il y avait une vraie folie dans tout ça, un goût assumé et largement moqué du kitsch... Bref, rien ne vaudra jamais The Nanny, il faudra se faire une raison et se repasser les vieux épisodes en boucle, même s'ils ont pris un sacré coup de vieux visuellement. L'humour, lui, est toujours aussi efficace, même après 15 visionnages.