Up All Night [Saison 1]
Saison 1 // 4 450 000 tlsp. en moyenne
Toutes puissantes, indépendantes et fières de l'être, les femmes d'aujourd'hui ont encore parfois beaucoup de mal à gérer leurs carrières professionnelles en parallèle de leurs vies familiales dans leurs rôles d'épouses et de mamans. Ce conflit, qui était à la base de Up All Night, appelé un temps Alpha Mom d'ailleurs, est assez rapidement passé à la trappe afin de permettre à NBC d'avoir une comédie supplémentaire racontant les coulisses de la télévision. Tout au long de sa première saison, la série a donc schizophréniquement dû passer des plateaux famboyants du talk show fictif Ava au confort de la petite maison californienne du couple star. La plupart du temps, les auteurs ont réussi ce grand écart.
Ce n'était vraiment pas gagné pourtant même si le pilote laissait entrevoir un vrai potentiel. Les passages les plus fous et hilarants de la série, on les doit donc sans conteste à Maya Rudolph alias Ava, la présentatrice diva barrée et qui n'a plus les pieds sur Terre depuis longtemps, si tant est qu'elle les ait déjà eu un jour ! La comédienne s'en est donnée à coeur joie pour notre plus grand plaisir. Elle donnait du rythme aux épisodes et un grain de folie nécessaire. Assez rapidement et malgré le talent de ses comparses, elle est devenue pour moi la raison principale pour poursuivre car, avouons-le, Up All Night a perdu en efficacité et en humour au fil du temps. Pour des raisons qui m'échappent un peu, c'est la vie au bureau de Reagan qui a pris le pas sur tout le reste. En introduisant différents personnages secondaires -la nouvelle patronne, son assistant...- et en propulsant Missy (Jennifer Hall) régulière, le message était assez clair: les couches-culottes et les petits problèmes du couple au quotidien, ça va bien deux minutes mais ça ne tient pas sur la longueur. Et avec le déplacement de la série du mercredi au jeudi, en compagnie de The Office, 30 Rock et Parks And Recreation, il y avait au fond une logique de programmation. C'est en se NBC-isant que la série a perdu à mon sens ce qui faisait tout son charme au début et il n'est pas très étonnant que les audiences n'aient cessé de baisser (même si la baisse de qualité n'est probablement pas le facteur majeur).
Le recours à de nombreuses guest-stars ne m'a pas dérangé outre-mesure mais il faut reconnaître qu'elles n'ont pas toutes été utiles, loin de là. Le passage d'Alanis Morissette ne m'a pas marqué. Will Forte et Molly Shannon auraient mérité de revenir plus souvent. Megan Mullally a fait du Megan Mullally, comme j'aime. Mais je vais finir par croire que je suis le seul. Je ne vais pas tous les citer mais il y a eu du beau monde. Le plus marquant, sans aucun doute, c'est Jason Lee. Non seulement parce qu'il a été très présent mais aussi parce qu'il formait un couple crédible et attachant avec Maya Rudolph. Ils méritaient bien leur happy ending. Christina Applegate et Will Arnett, que j'adore, ont été un peu noyés dans tout ça. Ils ont été bons mais on ne leur a pas souvent donné matière à être excellents, ce qu'ils peuvent être sans nulle doute. Comme je le disais dans ma review du pilote, on les aime quand ils s'agitent dans tous les sens, quand ils en font trop. Du coup, ils donnaient ici constamment l'impression d'être en sous-régime. Reagan et Chris ont quand même formé l'un des couples les plus mignons de la télévision cette année. Et leur re-demande en fiançailles dans le final était super émouvante ! Mais on aurait aimé qu'ils soient plus souvent drôles. Ca ne les aurait pas empêché de rester chous.
// Bilan // Si Up All Night devait être annulée -et elle le sera sûrement- je m'en remettrais facilement. Le plaisir initial à l'idée de rire devant un nouvel épisode s'est estompé à force de blagues ratées et d'une direction artistique confuse. C'est du gâchis vu le casting mais, avec un peu de chance, NBC lui trouvera des remplaçantes plus convaincantes la saison prochaine...
Up All Night [Pilot]
Pilot // 10 950 000 tlsp.
What About ?
Fini les soirées de débauche, entre alcool, danse et karaoké, pour Reagan et Chris. Ils sont désormais les heureux parents d'une petite Amy ! Tandis que monsieur reste à la maison pour s'occuper du nouveau né, madame tente de mener sa vie professionnelle le plus normalement possible mais c'était sans compter sa collègue et meilleure amie Ava, star d'un talk show, bien plus capricieuse et immature que n'importe quel enfant...
Who's Who ?
Créée par Emily Spivey (scénariste sur le Saturday Night Live). Avec Christina Applegate (Mariés, deux enfants, Jesse, Samantha Who?), Will Arnett (Arrested Development, Running Wilde, 30 Rock), Maya Rudolph (Saturday Night Live, Away We Go, Mes meilleures amies), Nick Cannon...
So What ?
Présenter Up All Night n'est pas une mince affaire: la qualifier de comédie pure serait mensonger étant donné qu'elle n'est vraiment drôle que pendant de courts instants, et la définir comme dramatique ne serait pas juste non plus car ce n'est pas demain la veille que l'on pleurera à chaudes larmes en la visionnant. Est-ce alors une dramédie ? Oui, mais pas dans le sens "Showtimien" du terme. Le couple star ne vend pas de la drogue, n'en prend pas non plus et n'est pas obsédé par le sexe. Ce sont des gens plutôt normaux, mais pas des parents lisses. Ils jurent devant leur enfant -qui ne comprend de toute façon rien pour le moment- et ils n'assurent pas vraiment dès qu'il s'agit de le calmer, de le nourrir ou de changer sa couche. La série se permet donc quelques irrévérences -malgré les "bip"- ça et là mais pas de quoi se relever la nuit ! Les scénaristes évitent toutefois soigneusement de nous ressortir les blagues habituelles que l'arrivée d'un bébé dans une famille provoque. C'est appréciable.
Up All Night ne fait pas preuve d'une grande originalité de manière générale mais elle propose quand même un schéma du couple un peu différent de ce dont on a l'habitude de voir : c'est la femme qui travaille et qui subvient aux besoins de la famille, tandis que c'est le mari qui reste à la maison à s'occuper du bébé, à moins qu'il ne passe plus de temps sur ses jeux vidéos. Les féministes vont a-do-rer ! Les scènes "familiales" ne sont donc pas d'une grande drôlerie mais elles parviennent sans difficulté à rendre le couple crédible et attachant. Mignon. C'est le mot ! Ils sont mignons. C'est très inattendu de la part de Christina Applegate et Will Arnett, que l'on a plus l'habitude de voir gesticuler dans tous les sens. Ils doivent être contents de s'essayer à un autre registre, plus subtil. Moi, je suis quand même un peu frustré. J'aime à la folie Christina quand elle crie et qu'elle saute partout. Il faut chercher du coté de Maya Rudolph, enfin régulière dans une série, pour trouver un peu plus d'extravagance. Son personnage me plait, elle a de bonnes répliques, mais je suis moins fan du coté "coulisses de la télévision" qui a été ajouté dans la seconde version du pilote (celui-ci donc). On a déjà 30 Rock, qui le fait très bien, pourquoi s'acharner ? Il y avait plein d'autres univers professionnels à explorer pourtant...
Up All Night n'est pas une comédie à dormir debout, mais une dramédie curieuse et attachante. Si elle a tout intérêt à gagner en efficacité dans l'humour, elle doit impérativement garder sa légéreté et son charme discret.
What Chance ?
Malgré un bon démarrage (en grande partie grâce à la promotion intensive pendant tout l'été et la diffusion après la finale d'America's Got Talent), je crains que Up All Night soit condamnée à l'échec. Sa case est loin d'être idéale -elle aurait davantage eu sa place dans le carré sitcoms du jeudi- mais elle bénéficiera peut-être de la clémence de NBC...
How ?