08 juillet 2012

Skins [Saisons 5 & 6]

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Saison 5 // 780 000 tlsp. en moyenne

Franky 44030377 // Rich 44030377 // Mini 44030376_bis // Liv 44030376 // Nick 44030376 // Alo 44030376_bis // Grace 44030376_bis // Everyone 44030376

_____________ 

Saison 6 // 650 000 tlsp. en moyenne

Everyone 44030376_bis // Rich 44030376 // Alex 44030376 // Franky 44030376 // Mini 61039229_bis // Alo 44030376 // Liv 44030377 // Mini and Franky 44030376_bis // Finale 44030376_bis

 


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   Le plus gros défaut de cette troisième génération de Skins est de passer derrière les deux premières, d'autant qu'absolument rien ne la rattache à Tony, Cassie, Maxxie, Cook, Effy, Freddy et les autres. Les producteurs ont décidé de repartir à zéro et, pour mettre toutes les chances de leur coté, ils ont créé un nouveau personnage fascinant, différent, unique même : Franky. C'est autour d'elle que les saisons 5 et 6 s'articulent. Elle est à remercier pour la qualité de la première des deux saisons, la tirant systématiquement vers le haut; mais elle est à blâmer, en partie, pour la déception qu'est la deuxième, la quête identitaire du personnage prenant une tournure invraisemblable. Très touchante au départ, bouleversante même, elle est devenue peu à peu nombriliste et ses hésitations interminables l'ont rendu irritante, tête à claque. La placer au centre d'un triangle amoureux improbable en saison 6 n'a clairement rien arrangé : la rivalité entre les deux frères était suffisamment intéressante en l'état, y mêler Franky n'avait aucun intérêt, un simple cliché de séries pour ados dont Skins pouvait largement se passer. Ses supposés sentiments pour Nick n'ont jamais été crédibles et sa romance avec Matty n'a été intriguante qu'à ses balbutiements, notamment grâce à la mise en scène et au fait que Matty était mystérieux, au moins aussi fascinant que Franky. Dès qu'on a appris à le découvrir, il a vraiment perdu de son aura. Et le jeu de Sebastien de Souza a été globalement médiocre. Surtout face à celui de Dakota Blue Richards, qui est promise à un bel avenir. Pas seulement grâce à sa beauté atypique mais avant tout grâce à son jeu, fait de multiples nuances. J'espère qu'on la reverra. Si certains acteurs de la première génération se sont particulièrement bien débrouillés par la suite, ceux de la deuxième se sont faits plus discrets. Et il n'étaient pourtant pas moins bons. Cette troisième génération a aussi été soutenue par de bons acteurs, dans l'ensemble; ce sont les personnages qui étaient moins intéressants, en gros.

   La palme du plus mauvais personnage aurait pu revenir à Mini, la Gossip Girl de la bande, mais c'était avant qu'Alex n'arrive en saison 6. Intégrer un petit nouveau en cours de route n'était pas chose aisée, surtout quand il se trouve qu'il est gay : ça donne inévitablement l'impression qu'il a été ajouté pour remplir un quota, plus particulièrement pour satisfaire les fans qui se plaignaient d'un manque de représentation homosexuelle dans cette génération. Mais, franchement, quand on voit le résultat, on se dit qu'il aurait mieux fallu s'abstenir parce que l'image qu'il renvoit de cette communauté est déplorable. Il est antipathique au possible et n'apporte absolument rien, pas même à Liv, le seul autre personnage auquel il est vraiment associé. Mais le remplissage de quota est double avec lui figurez-vous : il est mignon, il a un joli petit corps, il le montre à plusieurs reprises. Soyons réalistes : si cette génération a moins attiré en terme d'audiences, précipitant la fin de la série, c'est aussi parce que les mecs ne faisaient pas rêver les jeunes filles en fleur. Et c'est important, quoiqu'on en dise. Mais revenons-en à Mini, il y a nettement plus de choses à dire la concernant. Son hostilité envers Franky dans la saison 5 était si forte qu'elle en devenait ridicule. Si bien que les scénaristes ont voulu rectifier le tir en les transformant en BFF dans la saison 6. Leur amitié a fini par devenir touchante, à force de nous l'imposer, mais elle n'a jamais paru réel. Mini, elle-même, n'est pas réelle. Elle est une sorte d'hybride entre les héroïnes des séries américaines pour ados du moment et les héroïnes classiques de Skins. Cela donne un monstre qui ne sait jamais sur quel pied danser, et nous non plus en suivant ses aventures. Malgré tous les efforts qui ont été faits pour la rendre plus vraie en deuxième année, malgré son intrigue grossesse inédite dans la série, jusqu'au bout je ne suis pas parvenu à m'attacher à elle. Son histoire avec Alo n'était qu'une très pâle copie des romances précédentes de Skins, emblèmatiques. Le mec idiot et/ou geek qui sort avec la plus belle fille du lycée : un fantasme qui n'arrive quasiment jamais dans la vie et que la série a essayé tant bien que mal de raconter à nouveau. En dehors de Mini, essentiellement en saison 5 donc, Alo n'était pas un personnage inintéressant. Deux ans plus tard, je me souviens encore assez bien de son centric, qui était d'ailleurs particulièrement bien réalisé. Et puis il m'a souvent fait rire, même s'il arrivait toujours un moment où il allait trop loin et devenait lourd. Cette génération avait de toute façon besoin d'un personnage comme lui, les autres étant trop graves. Il a apporté un peu d'unité à un groupe, qui en manquait terriblement en saison 1 à cause de la reine mère Mini qui divisait tout le monde pour mieux régner. Il n'y avait plus d'unité en saison 2, en tout cas du coté des filles de la bande, mais pour une raison bien précise et contre cela, Alo ne pouvait rien faire, pas même détendre l'atmopshère... 

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   Le premier épisode de la saison 6 a offert un changement de décor bienvenu. Pour la première fois dans Skins, on a quitté Bristol pour... le Maroc ! Pas la peine de se poser des questions sur le pourquoi du comment du financement de ce voyage, rien ne sera expliqué. Visuellement, c'est l'occasion pour le réalisateur de se lâcher face à de beaux paysages très éloignés de ce que la campagne anglaise peut offrir habituellement. Si sur la forme l'épisode est réussi, sur le fond c'est un peu n'importe quoi. Franky s'amourache d'une sacrée ordure, que l'on aura le malheur de revoir plus tard dans la saison au cours d'un épisode particulièrement violent mais un peu raté, justement consacré à notre héroïne. Il y est même question d'un viol, ou en tout cas de quelque chose qui s'en rapproche. Un élément assez dérangeant qui aurait mérité d'être davantage développé. Evidemment, l'alcool coule à flot au Maroc, la drogue est partout, du Skins pur jus dont on s'est lassé au fil des années et sur lequel les scénaristes insistent vraiment trop dans les premiers épisodes. Cette représentation de la jeunesse anglaise me laisse toujours très circonspect et songeur. D'ailleurs, la saison 6 aura battu des records au niveau des litres de vomi dégorgés par nos ados. C'est un flot continu, presqu'un gimmick d'un épisode à l'autre. Il faut avoir le coeur bien accroché pour regarder Skins... L'accident à la fin du premier épisode change le cours des choses puisque Grace, le personnage le plus mignon, le plus attendrissant, finit par mourir à l'épisode suivant. C'est devenu une coutume : chaque génération subit une perte. Mais les deux premières fois, c'était vers la fin, voire à la toute fin. Ici, c'est au milieu et ça change forcément toutes les dynamiques. C'est pour cette raison bien précise que l'idée était bonne, même si, du coup, la danseuse à l'éternel sourire aux lèvres nous a drôlement manqué et a fait passer son amoureux, Rich, au second plan. Leur histoire était trop belle et trop simple pour Skins. Il fallait que la fatalité vienne tout casser. L'attitude très digne de Rich dans son deuil était exemplaire. Son regard en direction du ciel et donc de Gracie à la fin du dernier épisode riche de sens. Elle veillera pour toujours sur lui, et sur eux. L'annonce de la mort de la jeune fille est le passage le plus émouvant de la saison, et probablement de cette génération. Ses diverses apparitions fantômatiques étaient toujours poignantes même si trop faciles, comme toujours avec ce procédé quelle que soit la série.

   Chaque personnage a vécu ce deuil différemment. Mini avec froideur, mais forcément avec beaucoup de tristesse à l'intérieur. Liv avec rage et incompréhension. C'est cette différence qui a longtemps séparé les deux jeunes femmes. Liv a d'ailleurs été très absente de cette saison 6, du moins au début. On sentait bien que les auteurs ne savaient pas quoi raconter sur elle. Heureusement, ils n'ont pas cherché à lui coller une histoire d'amour, comme à tous les autres. C'est l'amitié qui était son thème à elle. Et c'était mieux comme ça. Au final, c'est elle qui a offert l'un des meilleurs épisodes de la saison. La grosse engueulade finale était glaçante, le point d'orgue de la saison. Il fallait en arriver là avant de tout reconstruire et de se diriger, étonnamment dans Skins, vers un happy-end total. Enfin le passage par la case prison de Matty ne peut pas être considéré comme tel mais disons que la bonne morale triomphe à la fin. Sur fond de ballade pop, la troisième génération de Skins fait donc ses adieux dans l'émotion, avec une touche de poésie qui a trop souvent manqué ces deux dernières années dans la série. Franky a pu faire la paix avec elle-même en "retrouvant" sa mère. Un peu facile, comme conclusion tout de même. Mais c'était poignant. Mini et Alo vont débuter une nouvele vie, sans doute chaotique, avec un enfant à élever. Rich est promis à un bel avenir scolaire. Il s'est battu pour que Grace puisse être fier de lui. Alex s'en va, et on s'en fout. Liv... elle a retrouvé sa meilleure amie. Et c'est tout ce que l'on peut en dire. 

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// Bilan //  Avec ses parents toujours aussi absents et incompétents, ses drames à répétition, ses personnages torturés plus que de raison, Skins n'a pas failli à sa réputation pour ses saisons 5 et 6. Mais on aurait aimé que cette troisième et dernière génération nous offre autre chose, qui reste dans l'esprit de la série bien sûr mais qui soit légèrement différent aussi. Quelque chose d'un peu moins glauque peut être et surtout, quelque chose de moins caricatural. La série donne maintenant trop souvent l'impression de se parodier elle-même. Elle a clairement atteint ses limites. Il était temps d'arrêter. La saison 7, la dernière, devrait revenir sur les trois générations pour leur offrir une (nouvelle) conclusion. Est-ce bien nécessaire ? Je dirais surtout que ça l'est pour la deuxième, qui a connu une fin abrupte, très décevante et frustrante. Pour les autres, ça reste à prouver... Quoiqu'il arrive, Skins restera l'un des plus beaux dramas jamais écrit sur l'adolescence.

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15 juillet 2010

[Skins] Interview de Luke Pasqualino

Le sympathique et charmant Freddie de Skins revient en quelques mots sur la première génération de la série, la deuxième (la sienne) et sur l'avenir... Interview (légèrement expéditive) réalisée lors du 50ème Festival de Monte-Carlo.

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20 juin 2010

Skins [Saisons 3 & 4]

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   Series 3. Cassie (Ah... Cassie !), Tony, Michelle, Sid, Chris, Maxxie, Jal, Anwar... Tous ces personnages de Skins première génération font partie du passé. De la bande, bien qu'elles aient toujours été à part, il ne reste qu'Effy et sa meilleure-amie Pandora. Je sais que beaucoup de téléspectateurs très attachés aux anciens n'ont pas souhaité découvrir la deuxième génération et ils ont eu tort à mon humble avis. Si les personnages sont évidemment essentiels à la série, c'est son concept qui prime. Celui d'entrer dans le quotidien pas tout rose d'adolescents paumés de Bristol qui s'aiment, se détestent, se déchirent, seuls ou à plusieurs. Et franchement, Freddie, Naomi, Emily, Katie, Thomas, Effy et Pandora ne sont pas moins intéressants que leurs prédécesseurs. On pouvait craindre qu'ils en soient de pâles-copies mais pas du tout. Même en s'essayant au petit jeu des comparaisons, je ne vois que JJ qui pourrait être une sorte de Sid bis, en plus timbré car il a de réels problèmes mentaux. Tous les autres se démarquent beaucoup de leurs aînés et c'est encore plus vrai en saison 4. Mais j'y reviendrais.

   Si je n'ai pas encore évoqué Cook, c'est parce qu'il méritait à lui tout seul un paragraphe. Si la saison 3 de Skins est la moins bonne de toutes, c'est en grande partie à cause de lui. Il a littéralement saccagé les premiers épisodes par sa simple présence, on ne peut plus envahissante. Les scénaristes ont réussi à construire un monstre, tout bêtement. Je crois, de mémoire de sériphile, que je n'ai jamais autant detesté un personnage. Je l'ai maudis ! Non seulement c'est un porc absolument dégueulasse qui m'a donné envie de gerber à plusieurs reprises (je fais encore des cauchemars suite à l'épisode où il bouffe un énorme gâteau à lui tout seul avec les mains - petite nature, je sais), mais en plus il est un idiot fini qui passe son temps à gâcher la vie de ceux qui l'entourent et qui en retire visiblement un certain plaisir. Puisque je suis seul et malheureux, je vais faire en sorte que vous finissiez comme moi au bout du compte. Voilà sa devise. Et il aura bien réussi son coup ! Les premières intrigues autour de son rival, dont j'ai oublié le nom -une petite frappe ridicule entourée de molosses tous plus stupides et incompétents les uns que les autres- auront été douloureuses. Non seulement c'était ridicule mais en plus ce n'était pas drôle une seule seconde, juste pathétique. Cook a également apporté des scènes immondes à base de rots et de pets qui n'avaient pas leur place dans une série aussi subtile que Skins. Encore, un pet, une fois, je ne dis pas. Mais quand ça devient une blague récurrente... Je pense notamment au professeur pétomane en début de saison. Non mais franchement ? Ce sont les enfants des scénaristes qui avaient pris les commandes ? En flirtant avec Pandora un temps, il a rendu le personnage insupportable (alors qu'elle avait un énorme potentiel comique), et je n'ai jamais compris l'attirance d'Effy pour lui.

   Ceci étant dit, tout n'était pas mauvais dans la saison 3, loin de là. Les autres personnages, tant qu'ils n'étaient pas avec Cook, étaient intéressants et souvent attachants. Ma préférence va clairement pour le couple Naomi/Emily qui nous a offert de grands moments d'émotion. Je repense à leur escapade à vélo dans la campagne (la saison a d'ailleurs été plus bucolique que les deux premières et j'aime ça) ou à leur déclaration d'amour lors du bal du lycée. L'homosexualité avait déjà été traitée sous un angle différent en saison 1 (et plus original finalement - l'amitié difficile entre Anwar/Maxxie) mais ici, outre le fait que ce soit des filles, ce qui est plus rare à la télévision que les couples d'hommes, leur histoire d'amour devient rapidement une histoire d'amour comme une autre mais dont les bases sont très anciennes et particulièrement solides. Du triangle amoureux Freddie/Effy/Cook, je préfère ne retenir que les deux derniers membres qui ont mis un peu de temps à être convaincants jusqu'à un baiser dans un lac qui me fait encore frissonner. On se serait cru dans Dawson, mais avec une réalisation plus inspirée. C'était drôlement beau. Leur nuit dans les bois, malgré l'étrangeté attirante de cet épisode un peu spécial, avait son charme aussi. Le maillon faible reste Freddie, un peu trop gentil et mou, qui ne faisait pas le poids face à la fascinante Effy ! Au milieu de tout ça, JJ a su être émouvant, Katie irritante quand elle n'était pas transparente, Thomas sous-exploité malgré le thème original qu'il portait -l'immigration- et Pandora... décevante tant je fondais d'espoir sur sa folie. Inutile de dire qu'une fois de plus, les parents dans la série, et les adultes dans leur ensemble, étaient exagérément fucked-up. Comme pour souligner si grossièrement que si leurs enfants en sont arrivés là, c'est à cause d'eux. Oui, mais pas seulement ! Je préfère ne pas évoquer le père de Cook qui a foutu en l'air le final mais qui a permis d'apporter un tant soit peu d'humanité à son putain de fils. Trop tard.      

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   Series 4. Les scénaristes de Skins se sont certainement rendus compte qu'ils avaient égratigné leur petit bijou en saison 3. A bien des égards, la saison 4 est meilleure. C'est même de mon point de vue la meilleure de toute la série jusqu'ici. Ils ont pris un malin plaisir à retourner la situation en approfondissant les personnages, en les poussant dans leurs derniers retranchements et en les faisant automatiquement évoluer de manière spectaculaire dans certains cas. Le fait est que les personnages les moins intéressants de la saison précédente sont devenus très attachants et ceux qui l'étaient déjà le sont restés, et plus encore. La seule qui n'a pas eu cette chance, c'est Pandora. Non seulement elle n'a pas eu de centric mais en plus elle s'est réduite à sa relation mouvementée avec Thomas qui n'avait ni queue ni tête. Au final, elle reste un grand mystère. Véritable folle ou fausse idiote ? Elle n'a pas gagné en humour non plus, hormis dans une scène du final où elle se met à chanter. Mais tout ce qu'elle entreprend pour faire rire Effy semble tellement forcé que ça ne touche pas. Paradoxalement, c'est un des rares personnages qui bénéficie d'une vraie conclusion puisqu'elle s'envole -hors-caméra- pour Harvard avec Thomas. Mais Cassie et Sid sont déjà passés par là et de façon magistrale. Les scénaristes n'ont même pas essayé de faire mieux. Ils ont eu raison. Thomas, sans Pandora, a gagné en importance au sein du groupe. Son centric, qui ouvrait la saison, était pas mal, surtout au sujet de sa culpabilité vis à vis de la suicidée.

   Il a eu son paragraphe pour la saison 3, il aura son paragraphe pour la saison 4 ! Mais le contenu va être un peu différent car je l'avoue sans honte et même avec plaisir : j'ai enfin apprécié Cook ! Débarrassé des caca-pipi-prouts auxquels il nous avait habitué, il a évolué de manière spectaculaire et a su se montrer à plusieurs reprises intelligent. Oui oui ! Il a beaucoup mûri, il a fait plein de conneries aussi, mais il a su reconnaître ses torts, prendre ses responsabilités et la fin du dernier épisode -ô combien décevant- le réhabilite définitivement. Il est peut-être en cavale, il a peut-être foutu sa vie en l'air mais il a appris à ne plus gâcher celle des autres et il a même réussi parfois à les aider, au moins autant qu'ils l'ont aidé quand il en avait besoin. Et il a vengé son meilleure-amie. Ce n'était pas forcément la meilleure solution mais c'était la sienne. Bravo donc aux scénaristes qui ont fait du très bon boulot de ce coté-là. Mais du coté d'Effy et Freddie aussi ! Ce dernier n'a plus été transparent du tout. Il aurait mérité une meilleure fin. Sa mort vient bâcler tout le beau travail accompli et il n'a même pas droit à de véritables adieux. Quant à Effy, elle n'a pas perdu de la fascination incroyable qu'elle exerce à la fois sur les autres personnages et sur les téléspectateurs. Kaya Scodelario a été magistrale. J'ai adoré son centric ainsi que celui de Freddie qu'elle a vampirisé. Il a fallu attendre sa descente aux enfers pour qu'elle se dévoile enfin. Les mots me manquent pour dire combien j'aime cette héroïne qui est le personnage le plus riche de la série, peut-être aussi parce qu'il est présent depuis le début. Mais, là encore, je regrette que l'arrivée du Dr Foster ait tout gâché. La série s'est alors transformée en série Z. Plus de poésie, plus de moments de grâce. Juste une réalité trop cruelle pour être vraie. J'espère qu'Effy apparaîtra en saison 5 pour conclure dignement le grand personnage qu'elle a été. Il y a une logique qui voudrait qu'elle soit encore là de toute façon... Croisons les doigts !

   Petit JJ est devenu grand ! Coincé entre deux grands épisodes, son centric a peiné à être aussi passionnant mais il n'était pas mauvais du tout. Il était même très drôle par moments (les passages où il chante avec sa mère dans la voiture). Le personnage a su se démarquer de Sid mais pas autant qu'il aurait fallu. Disons que le coup du mec complexé et coincé qui sort de sa coquille grâce à une jolie fille, on connaissait déjà. Y ajouter un bébé pour compliquer les choses n'était pas suffisant. Katie, assez étonnamment, a bénéficié d'un des épisodes les plus poignants de la saison. Très loin de la bitch de la saison 3, elle a su se montrer humaine et touchante. Pour se faire, les scénaristes y sont quand même allés très fort et ne l'ont pas épargnée ! Cela dit, des jumelles, c'est encore Emily qui l'emporte haut-la-main à travers sa relation avec l'excellente Naomi. Elles nous ont offerts à nouveau des scènes bouleversantes. Je repense aux larmes de Naomi sur le toit de l'immeuble. Et je repense aussi à sa déclaration d'amour finale qui est l'une des plus belles que j'ai entendu ! Elles vont me manquer toutes les deux mais j'aime imaginer leurs lendemains heureux. La saison se termine de manière très abrupte, sans offrir de conclusion satisfaisante aux personnages clés et c'est très frustrant. Comme s'il manquait un épisode. Je ne vais pas si l'on reviendra dessus en saison 5 mais il y a plutôt intérêt ! D'ailleurs, le passage de relais pour la 3ème génération n'est même pas fait ! On imagine que ça passera par Karen, la soeur de Freddie, mais ce n'est pas explicité. Depuis le début, elle donnait l'impression de n'être là que pour ça de toute façon. Dans l'idéal, je la vois bien faire le deuil de son frère en compagnie d'une Effy qu'elle apprendra à découvrir après l'avoir detesté. Le tout accompagné de sa bande d'amis à elle bien entendu. Ca va être dur de faire aussi bien que les deux premières générations sans occasionner des redites mais je suis confiant. C'est de l'ordre du possible... D'ici là, les Etats-Unis puis le Canada auront remaké la série. A quand une version française ? On en aurait bien besoin tiens...   

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21 mai 2008

Skins [Saison 2]

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La première saison de Skins m'avait plutôt plu mais quelques détails m'avaient un peu gâché le plaisir. La saison 2 n'est pas exempte de défauts mais j'ai réussi à passer outre cette fois, pour me concentrer sur tout ce que la série a de bon à offrir. A commencer par une esthétique de plus en plus affirmée. La réalisation s'attarde souvent sur les visages des personnages en gros plan et cela créé une intimité supplémentaire entre eux et le télespectateur. Et puis il y a toujours une utilisation de la musique assez formidable qui transforme parfois une scène anodine en scène culte. De manière générale, la saison a été forte en émotions en nous offrant régulièrement des moments d'une grande intensité. Celui qui me vient en premier à l'esprit est l'escapade New Yorkaise de Cassie. C'était de toute beauté. Tant les images de la ville que les quelques dialogues et regards des protagonistes. La fin, sur la chanson d'Adele, Hometown Glory était magnifique. Elle m'a beaucoup marquée. Un peu à la manière de certaines scènes cultes de Dawson, autre grande série pour ados (l'ultime ?). Il y aurait beaucoup d'autres passages à citer dont un grand nombre extraits du season finale, plutôt réussi. Avec la mort d'un des personnages principaux, il ne pouvait en être autrement.

Dans ma review de la saison 1, je remettais un peu en question le fameux réalisme de la série. Je dois dire que mon point de vue n'a pas tellement évolué de ce coté là. On nous a encore dégoté quelques scènes totalement irréalistes, je pense notamment au vol du cercueil. Certes, c'était marrant à voir mais il y avait quelque chose d'un peu gênant là-dedans, outre le fait que jamais personne ne ferait ça (enfin je crois). Le réalisme et l'irréalisme se côtoient constamment et j'ai parfois un peu de mal avec ça. Je pense que la série n'a pas besoin de cela pour être drôle. Mais peu importe, je m'y suis habitué et ça me gêne moins maintenant. L'autre élément qui aurait pû être génant mais qui ne l'a finalement pas été, c''est le syndrôme "Tout le monde couche avec tout le monde". Ca a été fait intelligemment et au final, chacun a retrouvé le bon chemin. Je regrette toutefois la période traînée de Cassie. Ca ne collait absolument pas avec le personnage, j'en suis venu à ne plus l'apprécier alors que c'était ma chouchoute en saison 1. Heureusement, tout est rentré dans l'ordre et la Cassie que j'aime a fait un retour fracassant, tout en émotion et en "Oh, well ...", comme d'habitude.  Maxxie a enfin été mis en avant en début de saison, avant de redevenir quasiment un figurant. J'ai beaucoup aimé son épisode, le premier de la saison. Cela nous a permis de le cerner enfin. Sa relation amoureuse est traitée par dessus la jambe malheureusement. Jal, qui avait été très sous-exploité en saison 1, a pris sa revanche à travers une storyline très réaliste et très bien narrée. Par contre, une scène-clé ne nous a pas été montrée, celle où elle annonce son secret à son petit-ami (vous remarquerez que j'ai fait tout pour spoiler le moins possible !). Le pauvre Anwar a été très peu présent, à part pour faire l'idiot de temps à autres. Un peu dommage même si le personnage n'a jamais eu un fort potentiel.

Misérabilisme ? Vous avez dit misérabilisme ? Il faut bien avouer qu'en l'espace de dix petits épisodes, les personnages de Skins ont vécu de nombreux drames. Les morts, les accidents, les ruptures ... Tout cela a été très bien géré mais ça manquait parfois de légéreté. Un épisode un peu délire, à la façon de celui du voyage scolaire en saison 1, n'aurait pas été de refus. De toute façon, le problème des séries anglaises est toujours les même : des saisons beaucoup trop courtes ! 5-6 épisodes de plus aurait été parfait. Le choix de ne pas reprendre les même personnages pour la prochaine saison me paraît une bonne idée, je crois qu'il est arrivé assez de malheurs à la petite bande. Evidemment, c'est difficile de les quitter. Certains manqueront. Puis ça va être difficile de faire un second groupe aussi intéressant, sans que l'on ait le sentiment d'avoir des clônes des premiers. Intéressante l'idée que le lien se fasse par le personnage d'Effy. Vivement la saison 3 !

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27 avril 2008

Skins [Saison 1]

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On entend beaucoup parler actuellement de Skins, cette petite série anglaise pour ados que diffuse Canal + depuis peu. N'étant pas un grand fana des séries anglaises de manière générale (Torchwood, Life on Mars et consoeurs me laissent de marbre) je n'avais pas fait l'effort d''y jeter un oeil. Puis tout ce buzz m'a donné envie de me faire ma propre opinion. J'ai dévoré en 3 jours les 9 épisodes de la 1ère saison. La série mérite-t-elle vraiment tout ce buzz ?

Skins, c'est l'histoire d'un groupe d'ados qui vivent à Bristol, dans le Sud de l'Angleterre. Ils sont tous issus de la classe moyenne anglaise et mènent une vie dissolue, entre alcool, drogues et sexe. Certains diront que la série est extrêmement réaliste et que c'est ce qui fait son succès. Je ne suis pas complêtement d'accord avec cela. Je connais mal la jeunesse anglaise mais je sais qu'elle est globalement un peu plus décadente que la jeunesse française. L'alcoolisme chez les jeunes est particulièrement élevé là-bas par exemple. Mais quoi qu'il en soit, il me semble que la série a une grosse tendance à exagérer cette dépravitude. Je pense notamment à la première scène du second épisode où Cassie se réveille dans une maison totalement ravagée. Les murs sont tagués, le sol est jonché de corps nus, de spaghettis dégoulinantes, de bouteilles de bière, de flaques de vomi ... Et même si cette scène est magnifique, car particulièrement bien filmée et dotée d'une belle mais triste bande-son, on a beaucoup de mal à croire que ces jeunes ont réussi à mettre un tel bordel. Ca sonne faux. Et régulièrement, la série part dans des délires de ce type. Personnellement, ça me gâche un peu le plaisir. C'est à se demander si le but n'est pas de faire du trash, pour le plaisir et pour l'audience.

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Mis à part ça, je dois dire que j'ai été plutôt conquis. Skins sort des sentiers battus et rebattus de la série pour ados habituelle. Les dialogues ne sont pas brillants de manière générale, on échappe pas aux "Fuck" à chaque phrase, mais pour le coup, c'est sûrement très réaliste ! Ces ados ne sont pas des gravures de mode, même si aucun n'est franchement laid, et ils sont tous une histoire à raconter. La petite originalité, c'est que chaque épisode est consacré à un des personnages. Du moins au début. On commence par Tony, la petite ordure qui fait craquer toutes les filles, puis Cassie, ma favorite, une anorexique en voie de guérison, elle a des mimiques très particulières, uniques, et une voix craquante ; Sid, le geek encore puceau qui fait bourdes sur bourdes et qui manque terriblement de chance (!); Michelle, la gravure de mode du lycée qui a son petit caractère; Chris, le clubber adepte de subtances illicites qui tombe amoureux de sa prof; Jal, l'intello de la bande, musicienne à ses heures perdues, la seule qui vit dans ce que l'on pourrait considérer comme le luxe; Maxxie, l'homo du groupe, artiste (danseur, dessinateur ...) et enfin Anwar, musulman pratiquant qui a du mal à gérer les obligations de sa religion. Il y aussi Effy, la soeur de Tony, que l'on voit très peu mais qui bénéficie malgré tout d'un épisode à elle, au détriment de Anwar et Maxxie qui doivent s'en partager un. Cependant, ils écopent du meilleur selon moi. Par forcément grâce à eux, même si leur storyline est intéressante (Du fait de sa religion, Anwar a du mal à accepter l'homosexualité de son ami Maxxie) mais plus par l'aspect exceptionnel de l'épisode puisqu'il a lieu pendant un voyage scolaire en Russie. C'est gentiment potache, ça se laisse regarder avec plaisir. Il y a d'autres épisodes un peu plus lourd, un peu plus dur. Le mélange prend bien. La réalisation est très soignée, très bien renforcée par la musique, il s'en dégage une certaine mélancolie.

Skins est une série atypique et attachante. On regrettera que la 1ère saison soit si courte (9 épisodes) et que certains personnages soient mis de coté, comme par exemple Maxxie qui a pourtant du potentiel. Les acteurs sont convaincants. Contrairement aux séries américaines, ce ne sont pas des adultes qui les interprétent mais de vrais ados et ça se ressent ! A découvrir.


Bande-annonce pour la sortie DVD UK :

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