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Des News En Séries, Le Blog
1 mars 2013

The Selection [Pilot Script]

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THE SELECTION (2.0)

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Drama // 42 minutes

Ecrit par Elizabeth Craft & Sarah Fain (Angel, The Shield, Vampire Diaries). Adapté du roman éponyme de Kiera Cass. Pour Warner Bros. Television et The CW Television Network. 63 pages.

300 ans dans le futur, les Etats-Unis n'existent plus et ont été remplacés par une monarchie répartie en 25 provinces. Une jeune femme pauvre, America Singer, est désignée par le sort lors d'une loterie pour participer à une compétition dans le but de devenir la prochaine reine d'une nation déchirée par la guerre, dont un groupe de rebels a survécu. Elle se retrouve alors face à 24 autres candidates, sans le moindre désir de se battre pour ravir le coeur du prince Maxon, un dragueur invétéré : elle est déjà éperdument amoureuse d'un garçon, Aspen, bien décidé à l'aider à s'évader de sa nouvelle prison dorée... 

Avec Yael Grobglas, Michael Malarkey, Lucien Laviscount, Anthony Head (Buffy, Merlin), Sean Patrick Thomas (Ringer), Peta Sergeant... (casting en cours)

 

    The Selection 2.0, c'est dès le premier acte, je cite : "Prince Maxon fucks the breath out of Lucy (...) as he does her from behind" Vous avez bien lu. Bien entendu, une fois porté à l'écran, cette scène inaugurale, qui ne prend pas de pincettes pour nous faire comprendre que le "Bachelor" est un baiseur invétéré, sera largement édulcorée. Mais des séquences comme celle-là, ce pilote nous en promet quelques autres. Visiblement inspirées par les frasques du Prince Harry, les scénaristes ont offert au personnage un passage où il organise une "pool party" avec ses prétendantes. C'est donc un défilé de lingerie pendant qu'il manie sa queue... de billard, avec une dextérité sans pareil. Bref, Maxon Shreave c'est le Damon Salvatore de The Selection. Il a un sens de l'humour aiguisé, il préfére porter peu de vêtements et il se donne des grands airs de mauvais garçon alors, qu'au fond, il a évidemment un petit coeur fragile qui bat trop fort. C'est sans aucun doute l'un des plus gros atouts de la série. Et si je dis "série" et non "pilote", c'est parce qu'il ne fait aucun doute pour moi après avoir lu ce script que The Selection fera l'événement à la rentrée 2013 sur la CW. Enfin elle essaiera en tout cas... 

   On ne connait pas vraiment les raisons qui ont poussé la chaîne à ne pas la commander lors de sa première version tournée en 2012 -le casting et la réal doivent être en partie responsables- mais le fait que le nouveau pilote soit filmé en Hongrie, chose extrêmement rare voire unique pour une série américaine de network, prouve qu'elle a décidé de mettre le paquet au niveau du décor, en ne se contentant pas de fonds verts canadiens à la Once Upon A Time. Avec son luxueux château et les grands espaces qui l'entourent, The Selection fait clairement preuve d'ambition et méritait bien ça. Est-ce que l'histoire est à la hauteur de tout le foin que je suis en train d'en faire ? Non. Ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Mais le script est on ne peut plus efficace et équilibré. Il fait la part belle à la romance, mais pas que : les coups de pute entre les candidates façon télé-réalité sont là, les secrets prometteurs de certaines aussi, les rebelles apportent de l'action, du complot en veux-tu en voilà et de belles perspectives d'avenir, et America a tout de l'héroïne attachante typique. Là où le projet n'a pas beaucoup de mérite, c'est qu'il a piqué la moitié de son pitch de départ à Hunger Games (l'annonce de la sélection, le triangle amoureux central, le retour à la paysannerie...) et qu'il cherche aussi vaguement à dénoncer les travers de notre société, qui les ont conduit à sa perte dans cette histoire. Mais il s'en distingue suffisamment pour ne pas parler de plagiat ou de copie. Et il arrive au moment où on n'a pas encore été envahi par les dystopies sur le grand et le petit écran, mais ça ne saurait tarder. La CW tient là un hit en puissance, comme The Vampire Diaries et Arrow précédemment...

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25 février 2013

Resurrection [Pilot Script]

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RESURRECTION (aka FOREVER aka THE RETURNED)

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Drama // 42 minutes

Ecrit par Aaron Zelman (Damages, The Killing US). Adapté du roman éponyme à paraître de Jason Mott. Pour Brillstein Entertainment, Plan B & ABC Studios. 57 pages.

Le petit Jacob, un américain de 8 ans, est retrouvé au beau milieu d'un champ en Chine. Un agent du service de l'immigration est chargé de le ramener dans le village d'Aurora où il a grandi. Lorsqu'il frappe à la porte de la maison familiale, ses parents n'en croient pas leurs yeux : leur fils est mort bien des années plus tôt et celui qui se présente à eux lui ressemble pourtant comme deux gouttes d'eau, comme s'il n'avait jamais vieilli. Rapidement, les Garland et leur entourge découvrent que le phénomène est mondial. S'agit-il d'un miracle ou le signe annonciateur de l'apocalypse ?

Avec Omar Epps (Dr House), Kurtwood Smith (That 70s Show), Frances Fisher (Titanic), Matt Craven (NCIS, Justified), Samaire Arsmtrong (Newport Beach, Dirty Sexy Money), Nicholas Gonzales (Newport Beach, Melrose Place 2.0), Mark  HildrethDevin Kelley... 

 

   Alors, The Returned, plagiat éhonté de nos Revenants Français ? On s'est légitimement posé la question en découvrant le projet, dont le pitch de base n'est pas sans rappeler celui de la création de Fabrice Gobert pour Canal +. La réponse est... non ! J'ignore si l'auteur du livre dont ce scénario est adapté a vu ou non la série, mais une chose est sûre : il n'en a pas gardé le meilleur ! On est clairement plus proche des prometteurs 4400, devenus rapidement décevants, qu'autre chose... 

   Oubliez d'abord l'ambiance intimiste, confinée voire claustrophobique du petit village montagneux à la Twin Peaks. The Returned se déroule essentiellement dans une bourgade américaine de taille moyenne, entourée de grands espaces, mais qui est assez peu décrite par l'auteur. Elle ne semble donc pas être un personnage en soi. Le réalisateur, Charles McDougall (Sex & The City, Desperate Housewives, Big Love) a toute la liberté pour rendre cet endroit plus mystérieux et plus fascinant qu'il ne l'est sur le papier. Et j'aurai tendance à lui faire confiance. Pas de lac articiel ni de barrage impressionnant, mais des champs, une forêt, une rivière et un petit pont de bois. Un endroit qui respire la simplicité en somme, la joie de vivre. En apparence ? Sans doute. Il s'y est évidemment déroulé des événements tragiques, qui nous sont dévoilés par petits morceaux au fur et à mesure du pilote. Comment est mort le petit garçon ? Etait-il tout seul ? A-t-on cherché à l'aider ? Ce que je regrette, et je préfère en parler tout de suite, c'est que l'on ne s'intéresse dans ce premier épisode qu'à un seul revenant : Jacob Garland. Il n'en existe pas encore d'autres à notre connaissance. J'ai peur que l'on s'achemine vers une formule facile un épisode = un nouveau revenant. En attendant, le petit garçon fait évidemment énormément penser à Victor. Lui aussi est muet au départ, mais comme il ne faut pas perdre de temps, il retrouve rapidement l'usage de la parole jusqu'à se confesser en fin d'épisode. La grande scène de retrouvailles n'est pas aussi réussie et subtile (et drôle quelque part !) que celle de Camille et ses parents dans Les Revenants. Mais si les acteurs sont bons, elle pourrait être larmoyante à souhait. De manière générale, il se dégage de toute façon une grande mélancolie de ce script. C'est sans doute ce qui le rend spécial. La série sera-t-elle tout aussi spéciale ?

    On perd en authenticité et en caractère lorsque l'on se penche sur les autres personnages, plus caricaturaux. Martin Bellamy, l'agent du service de l'immigration, semble faire office de héros. Il est un peu l'homme ordinaire qui se retrouve confronté, bien malgré lui, à des phénomènes extraordinaires. On nous dit que c'est le hasard qui l'a amené jusqu'à Aurora -le nom de la ville va d'ailleurs changer puisqu'elle porte le même que la ville où une tuerie a eu lieu récemment- mais je suis à peu près sûr que l'on découvrira quelques temps plus tard que tout a été calculé, qu'il a été "choisi". D'ailleurs, sa patronne, Catherine Willis, ne semble pas nette. Fait intéressant et pas si anecdotique que ça : Bellamy est black. Après Scandal (et Deception plus pour très longtemps), cela fait du bien de voir que la télévision américaine fait quelques efforts pour ne pas rester majoritairement "blanche". D'ailleurs, The Returned frappe fort aussi du côté de la moyenne d'âge de ses personnages puisque la moitié d'entre eux ont plus de 50 ans ! Le shérif de la ville, on ne peut plus classique d'ailleurs, a la cinquantaine; les parents de Jacob, la soixantaine; et personne n'a moins de 30 ans ! Il y a aussi un prêtre, d'une quarantaine d'années, qui vient nous bourrer de sous-texte religieux bien peu subtiles dont on se serait volontiers passé. Mais il est louche, alors ça donne de l'espoir pour la suite. Le premier rôle féminin pourrait être attachant. Gail fait partie de la famille Garland, elle a perdu sa mère quand elle était plus jeune. Une mère qui reviendra sans doute la hanter... Elle se rapproche évidemment de Martin au cours de ce premier épisode. Ils finiront ensemble... Vous l'aurez compris, bon nombre de choses sont prévisibles dans les relations entre les personnages. C'est dommage, d'autant que l'aspect mystérieux n'est pas assez accentué à mon goût. Il y a toutefois un personnage étrange et chauve, qui fait furieusement penser à un Observer, pour ajouter un peu de piquant à tout ça ! 

   Le script du pilote de The Returned souffre évidemment grandement de la comparaison avec Les Revenants. Il n'est pas aussi délicat, aussi fascinant, aussi singulier. C'est d'ailleurs la première fois qu'une série française, sur un thème équivalent, fait mieux qu'une série américaine ! C'est historique. Mais en se débarrassant de ces comparaisons, il est évident qu'au même titre que S.H.I.EL.D. ou Gothica, ABC tient là un projet différent, prometteur, qui mérite bien plus de voir le jour qu'un énième cop-show classique ou qu'un soap sans ambition. 

 

Ah, au fait, si vous êtes passé à côté des Revenants (je ne vous félicite pas), ma review garantie 100% sans spoilers vous donnera peut-être envie de leur donner une chance. Ca se passe par ICI.

23 février 2013

Venice / Westside [Pilot Script]

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VENICE / WESTSIDE

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Drama // 42 minutes

Ecrit par Byron Balasco (FBI: Portés Disparus, FlashForward). Produit par McG (Newport Beach, Fastlane, Chuck) et Ilene Chaiken (The L Word). Pour Warner Bros. Television. 61 pages.

A Venice Beach, en Californie, deux familles rivales, qui ont fait fortune ensemble, se sont livré une bataille sans merci pendant plus d'une décénnie pour prendre le contrôle du quartier. Lorsqu'en sortant de prison, Chris Carver retrouve les siens, il tombe nez à nez avec Sophie Nance, son amie d'enfance, qui n'est autre que la fille de celui qui les a ruinés. En entamant une relation amoureuse contre l'avis de tous, ils déterrent la hache de guerre. Dès lors, rien ne va plus sous le soleil...

Avec Jennifer Beals (The L Word, Lie To Me, The Chicago Code), Odette Annable (Dr House, Breaking In), Bruce Greenwood (The River)... (casting en cours)

 

   Si ABC cherchait la compagne idéale pour Revenge, elle l'a certainement trouvée en Venice. Le décor est à peu de choses près le même : de belles et grandes maisons qui longent l'océan, des plages à perte de vue, les bureaux design d'une  entreprise familiale, un restaurant un peu plus modeste... Au fond, que l'on soit dans les Hamptons ou à Venice Beach, sur la côte Est ou sur la côte Ouest, les problèmes des riches et des moins riches sont toujours les mêmes. Ils veulent de l'argent, toujours plus d'argent, soit parce qu'ils n'en ont jamais assez, soit parce qu'ils n'en ont plus, soit parce qu'ils n'en ont jamais vraiment eu. Venice commence comme un soap. Comme n'importe quel autre soap. On pense à Newport Beach, parce que le héros, Chris, a un petit côté Ryan Atwood; et que Sophie est certainement une Marissa en puissance, si toutefois Marissa avait su faire du surf comme une pro. Car oui, le surf prend une place importante dans la série avec quelques séquences clipées que l'on redoute d'avance pour leur potentiel aspect on ne peut plus cliché.

   La galerie de personnages est sans surprise : il y a le papa super méchant, accompagné du fils super méchant en plein apprentissage; le papa mort tué par les méchants, et sa veuve esseulée qui a deux-trois choses à se reprocher; la petite amie bitchy, le frère rebelle, la soeur innocente, l'oncle embarrassant qui ne passera pas la saison... et je pourrais continuer comme ça un petit moment. Tout comme Americana l'an passé (lire la review du script), il s'agit d'un pilote tout sauf original, qui se contente d'aligner les codes du genre et les rebondissements classiques, en prenant pour référence l'histoire de Roméo et Juliette, sans bien sûr en garder l'aspect le plus intéressant : le tragique. Même avec un casting quatre étoiles, en supposant que la chaîne parvienne à attirer de grands noms, la série ne pourra pas faire oublier sa bien maigre ambition de départ. Rien de ce qui est mis en place ne donne particulièrement envie de voir la suite. Mais si le pilote est bien réalisé et si les acteurs ne sont pas mauvais, on tient peut-être là un divertissement honorable. On penche toutefois a priori plus du côté de Deception que de Revenge, laquelle n'est pourtant pas exempte de défauts ! Et quand on voit les résultats réalisés par cette dernière récemment, on se dit qu'ABC a plutôt intérêt à miser sur un autre cheval...

21 février 2013

Super Clyde [Pilot Script]

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SUPER CLYDE

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Greg Garcia (My Name is Earl, Raising Hope). Pour CBS Television Studios. 40 pages. 

 Clyde, le doux mais névrosé employé d'un fast-food, décide de devenir un super-héros lorsqu'il hérite de 100 000 dollars de son oncle excentrique qui vient de mourir. Il veut mettre cet argent au profit du bien et espère par la même occasion soigner son problème d'anxiété et son agoraphobie. Mais il doit aussi s'occuper de son grand frère et de sa grande soeur, encore plus immatures que lui... 

Avec Rupert Grint (Happy Potter), Justine Lupe (Harry's Law), Tyler Labine (Invasion, Reaper),  Stephen Fry, ... (casting en cours)

 

   Mesdames, messieurs, Greg Garcia did it again ! Si vous avez aimé Earl et que vous êtes dingue de Raising Hope, il y a à peu près 0 chance pour que Super Clyde ne vous plaise pas. Le scénariste applique la même recette de loufoquerie et de tendresse que dans ses deux autres oeuvres. On pourrait presque les voir comme une trilogie d'ailleurs, mais ne nous avançons pas trop ! Ce pilote est quand même destiné à CBS... et au-delà du fait que les places sont chères sur le network, cette série n'a rien à y faire ! C'est très bien que la chaîne cherche à de diversifier, mais y'a-t-il vraiment une chance pour qu'elle ose préférer ce projet, forcément plus coûteux et ambitieux, à une énième sitcom de Chuck Lorre (Oui, je pense à toi Mom) ? 

   Si Clyde est bien le héros de cette comédie, ne nous y trompons pas : il y est surtout question d'une famille "larger than life", de deux frères et une soeur, qui n'ont plus de parents, ni d'oncle, certes, mais qui savent occuper l'espace ! Leur passé nous est d'abord raconté sous forme de flashbacks, lesquels sont introduits malicieusement par des vignettes façon comics, puisque Clyde en est évidemment un lecteur assidu. Comme Garcia sait si bien les écrire, ils sont le fruit d'un savant mélange de nostalgie douce-amère et de blagues potaches, qui nous font instantanément adhérer aux personnages. Leur bêtise et leur naïveté les rend touchants. Ce pourrait être des cousins des Chance. Ils évoluent dans le même univers, celui qui n'appartient qu'à l'auteur. Randoph, l'ancien homme à tout faire de l'oncle, vit désormais avec eux et apporte aussi sa touche d'excentricité, ainsi qu'un peu d'ironie. La formule de la série se déploie à deux niveaux : d'un côté Clyde, qui se lance des missions pour aider son prochain, mais qui se fourre du coup illico presto dans les ennuis (ici, la femme qu'il est censé aider le prend pour un stalker); et de l'autre sa soeur Faith, une ancienne obèse qui cherche à se venger de ses anciens camarades d'école à l'aide d'une petite liste qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Earl... Entre les deux, il y a Duke, le grand frère, qui assure les pitreries et qui cultive un sens prononcé pour le mauvais gôut; et l'intérêt amoureux de Clyde, une certaine Jolene, assez peu présente mais so sweet

   Super Clyde a tout de la comédie attachante feel-good. Le seul reproche qu'on peut lui faire finalement, c'est de ne pas être si originale que ça dans son originalité !

18 février 2013

Mixology [Pilot Script]

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MIXOLOGY

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Comédie // 22 minutes.

 Ecrit par Jon Lucas & Scott Moore (Very Bad Trip). Pour ABC Studios. 32 pages.

Dans un bar branché de Manhattan, le Mix, cinq filles et cinq garçons qui ne se connaissent pas encore tous, qu'ils soient clients ou employés, sont à la recherche de l'amour, pour un soir ou pour toujours...

Avec Mercedes Masöhn (666 Park Avenue), Kate Simses, Blake Lee, Andrew Santino...

 

   Encore une comédie sur un groupe d'amis dans la vingtaine/trentaine ? Oui ! Mais Mixology cherche dès le départ à se distinguer avec un concept fort puisque chaque épisode se déroule au cours d'une même soirée, dans le même bar (vive les économies budgétaires !). L'intérêt de ce premier épisode, et sans doute des suivants si elle est commandée, c'est que les héros ne se connaissent pas tous. On assiste, en direct, à la création de leur amitié et, pourquoi pas, à la formation de couples. Ils évoluent dans un premier temps par petits groupes, qui se croisent grâce à une narration à la How I Met Your Mother avec flashforwards de quelques minutes et flashbacks allant de quelques minutes à quelques années. De cette manière, le lecteur (futur téléspectateur) ne s'ennuie jamais. Le rythme est très soutenu et donne une impression d'effervescence constante. 

   D'un côté nous avons Jessica et Janey, deux soeurs, l'une étant une jeune célibataire un peu naïve et l'autre une mère de famille divorcée qui cherche le nouvel homme de sa vie sur internet. Ce soir-là, justement, elle s'apprête à rencontrer en vrai l'un d'entre eux, Ron, dont elle connait finalement peu de chose, si ce n'est qu'il lui a envoyé... une photo de sa bite (décrite comme "très veineuse" par Janey, un peu choquée) ! Le ton de la série est très décomplexé. J'ai parfois pensé à Don't Trust The B****, au moins pour cet aspect-là. Puis il y a Bruce, Cal et Tom, trois potes très différents "en chasse". Le premier est décrit comme laid et du genre embarrassant, le second comme mignon, doux, mais pas très fûté, et le troisième comme un beau garçon qui n'en a pas conscience et qui ne se met donc pas en valeur. Avec eux, on tombe dans le cliché inévitable du groupe de mecs un peu lourdingues, mais certaines de leurs répliques sont vraiment bonnes. Et puis... ils parlent de Sex & The City ! Ensuite il y a Kacey et Dominic, une serveuse et le barman en chef, surnommé le "Mixologist", dont, malgré leur 20 ans d'écart environ, émane une véritable tension sexuelle. Sauf que l'on assiste ici à leur rupture. Une rupture pas très classique : Kacey largue Dominic et Dominic prétend en être soulagé parce qu'il s'apprêtait à en faire autant... On assiste à une autre rupture en flashback, celle de Tom et d'une certaine Laura. Elle est plus classique pour le coup, mais étonnamment émouvante. A plusieurs reprises, ces morceaux de passé ajoutent très efficacement une douceur à la série bienvenue et apportent beaucoup aux personnages, tout de suite plus attendrissants. Nous avons également Maya et Liv, deux amies et colocataires qui deviennent les cibles des garçons. En particulier Maya, dont Tom s'entiche. Leurs scènes sont vraiment drôles et enlevées. Les Ross et Rachel de la série, ce sont eux ! Petit bémol sur les personnages : pas de gay ou de lesbienne (déclaré en tout cas). Je sais bien qu'il ne faut pas que ce soit une obligation, mais dans une série qui cherche à montrer le mécanisme des moeurs modernes, ça manque un peu.

    Je ne sais franchement pas ce que ABC peut faire de Mixology, si ce n'est l'associer à Happy Endings si celle-ci bénéficait miraculeusement d'une saison 4, mais il était clairement impossible de passer à côté de ce script intelligent, amusant et touchant. Il pourrait se transformer en une comédie d'amis réussie, très loin des échecs de ces dernières années en la matière (Perfect Couples, Friends With Benefits, Mixed Signals et j'en passe). Add it to your mix, ABC ! 

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17 février 2013

Looking [Pilot Script]

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LOOKING (aka LORIMER)

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Dramédie // 26 minutes

Ecrit par Michael Lannan David Marshall Grant (Brothers & Sisters, Smash). Produit par Sarah Condon (Bored To Death). Pour HBO. 35 pages.

Patrick, Dom et Agustin, trois homosexuels trentenaires, tentent de se faire une place au soleil à San Francisco. Le premier cherche désespérement l'homme de sa vie, alors que les propositions ne manquent pas,; le deuxième enchaîne les conquêtes, mais ne s'en satisfait plus; et le dernier s'apprête à emménager avec son copain, bien qu'il ne soit pas tout à fait sûr de lui...

Avec Jonathan Groff (Glee), Frankie Alvarez et Murray Bartlett.

 

   Je me suis lancé dans la lecture de Lorimer (titre provisoire) avec l'espoir -sans doute trop ambitieux- que ce soit GAYS, la version homo de GIRLS. Après tout, son créateur, un débutant remarqué grâce à un court-métrage dont la série est adaptée, aurait pu être le nouveau Lena Dunham ! A priori, il ne le sera pas, que la série voit le jour ou non. Il a sûrement beaucoup de talent, mais à en juger sur ce premier script, il n'a pas la même finesse que la nouvelle papesse de HBO, ni le même sens du réalisme. Cela dit, les deux séries iraient potentiellement très bien ensemble. Elles s'adressent plus ou moins à la même génération et s'intéressent à un petit groupe d'amis auquel on pourrait facilement s'attacher au bout de quelques épisodes.

   Mais les héros sont beaux. Trop beaux. Les personnages secondaires aussi. Normalement, aucun d'entre eux ne nous collera sa petite bite sous le nez pendant 26 minutes chaque semaine. Alors que les seins dégoûtants de Lena, on les connait déjà par coeur ! Et c'est curieusement... attirant ? Lorimer est osée parce que faire une série rien qu'avec des homos, même sur le câble, ça l'est par essence, encore aujourd'hui. Il y en aurait eu d'autres sinon. On n'en a plus eu depuis Queer As Folk, terminée il y a huit ans; et The L Word, achevée il y en a 4 ! Et si ces séries ont marqué, c'est plus par leur singularité que par leur excellence. Dans les deux cas, en caricaturant un peu, c'était des soaps, sauf que les gens qui couchaient ensemble étaient du même sexe. Cela ne les a pas empêché d'aborder des sujets graves, mais c'était rarement fait avec une grande subtilité. Lorimer est dans le même esprit, voire plus superficielle encore car son format de 26 minutes risque de l'empêcher d'aller au fond des choses. Si Patrick est un personnage qui parait d'emblée intéressant et profond, ses deux comparses ne semblent là que pour le divertir, et nous par la même occasion. L'ensemble manque d'émotion. On attend ce moment où l'on va sortir de la caricature, une fois les personnalités de chacun posées, mais il n'arrive pas. Les soirées branchées s'enchaînent, puis les réveils ensoleillés... nul doute que leur vie nous fera un peu rêver, mais sauront-ils nous toucher ? Et puis l'auteur veut absolument ancrer la série dans la modernité, ce qui n'est pas une mauvaise chose à la base, sauf que ça se voit trop. Facebook, Twitter, Grindr... et d'autres trucs que je ne connaissais même pas sont cités. C'est un peu lourd. 

   Malheureusement, Lorimer ne sera pas LA voix ni même UNE voix d'une génération de gays. Elle possède son charme et pourrait être tout à fait plaisante, mais elle n'a ni l'allure ni la finesse d'une série de HBO sur le papier. Je mise beaucoup sur la réalisation, qui pourrait beaucoup lui apporter. Sur les interprètes aussi, même si le choix de Jonathan Groff pour incarner Patrick me laisse circonspect. Mais rien que pour le symbole, elle mérite d'exister. 

24 novembre 2012

Red Widow [Pilot Script]

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Ecrit par Melissa Rosenberg (Twilight). Adapté de la série néérlandaise Penoza. Pour ABC Studios et Endemol USA. 64 pages.

Marta Walraven voit sa vie bouleversée lorsque son époux, un parrain de la drogue, est assassiné par un rival. Cette femme au foyer de la banlieue de San Francisco se découvre une ténacité qu'elle ne pensait pas avoir. Décidée à tout faire pour garder sa famille unie et venger la mort de son mari, elle rejoint les affaires familiales, aux côtés de son père et de son frère. Alors qu'elle s'immerge dans le sombre milieu du crime organisé, Marta va mettre à l'épreuve sa propre force, ses ressources et sa détermination comme jamais elle ne l'avait fait auparavant.

Avec Radha Mitchell (Neverland, Silent Hill, Phone Game...), Lee Tergesen (Code Lisa, Oz, Desperate Housewives), Luke Goss (Blade, Hellboy II), Jaime Ray Newman (Veronica Mars, Eastwick, Eureka), Goran Visnjic (Urgences, Pan Am), Suleka Mathew (Men In Trees, Hawthorne), Sterling Beaumon (Lost), Erin Moriarty (One Life To Live), Clifton Collins Jr. (The Event), Anson Mount (Hell On Wheels, Crossroads), Wil Traval (Underbelly)...

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Selon UglyFrenchBoy

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   Quels sont les clichés que l’on peut avoir sur la Russie ou la communauté russe ? La vodka, l’argent ou encore la mafia vous viennent rapidement à l’esprit ? Prenez ces éléments, agrémentez-les à une intrigue assez classique et vous obtiendrez Red widow. Le récit se situe dans la baie de San Francisco, un lieu ô combien original pour un drama. Cette situation géographique pourrait être justifiée pour des raisons, notamment, sociologiques, mais il n’en est rien : il semblerait (selon Wikipedia tout du moins) que la région n’a que très peu de personnes d’origine russe et encore moins de Colombiens, puisqu’il est question évidemment de méchants Colombiens... Je ne sais pas quelles communautés sont impliquées dans la fiction originale aux Pays-Bas, mais le travail d’adaptation par Melissa Rosenberg aurait pu nous dispenser de cet aspect.

   Passons ce détail. Nous avons donc d’un côté les « gentils mafieux », formant une « Bratva » aux yeux d’un flic un tantinet raciste, et les « méchants mafieux », des Colombiens. Non, Penoza n’a rien à voir avec un téléfilm avec Steven Seagal. Bien sûr, les membres de la famille russe ne sont pas tous des anges, l’un d’eux purge même une peine de prison, mais l’ensemble reste manichéen. Finalement, même si la fortune de la famille de l’héroïne vient de l’argent sale, ils veulent simplement vivre heureux et en sécurité sans faire de mal à autrui. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’héroïne souhaite que son mari (un Américain, donc aux intentions plus louables que sa belle-famille ?) quitte ce business pour commencer une nouvelle vie avec ses enfants. Mais il est trop tard...

   Inutile de crier au spoiler : le père meurt. Telle est la prémisse de la série. L’accident survient à la fin de deux actes assez denses qui présentent tant bien que mal les différents personnages et leur environnement. En dehors de Marta, aucun d’entre eux n’arrive à prendre vie, cantonné, dans le meilleur des cas, au statut de faire-valoir. En d’autres termes, si le téléspectateur n’est pas dans l’empathie pour l’héroïne incarnée par Radha Mitchell, je vois difficilement comment il peut suivre semaine après semaine la série. Je souhaite bonne chance à l’actrice pour arriver à tirer son épingle du jeu avec un script aux enjeux mal définis. Certes, le but est de mettre en scène une femme déterminée. Mais déterminée à quoi ? Sa naïveté lui vaut d’entrer dans un engrenage sans qu’elle n’en prenne vraiment conscience. Quête de vérité ? Vengeance ? Volonté de tourner la page ? Pas de réponse claire et précise à l’issue du pilote. Une chose est certaine, Marta est plus maternelle et terre-à-terre que Nancy Botwin et moins friquée et sociopathe qu’Amanda Clarke. Qui est-elle réellement ? Tel sera le seul et maigre enjeu des prochains épisodes.

_________

 

Selon Moi

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   Vous vous souvenez de Missing ? Non, vous l'avez déjà oubliée ? Ce ne serait pas étonnant. Red Widow, par bien des aspects (son format proche de la mini-série notamment), m'y fait penser... en pire. Une chose est sûre : après l'échec de la série avec Ashley Judd, qui était efficace à défaut d'être subtile, je ne comprends pas bien comment ABC a pu s'engager dans ce projet. Ca ne marchera pas. Je n'ai strictement aucun doute là-dessus, peu importe la case qui lui est reservée d'ailleurs, que ce soit le jeudi 20h comme Missing, le dimanche 22h après Revenge -même s'il y a là aussi une idée de vengeance- ou le mardi 22h. Comme de plus en plus de nouveautés qui débarquent sur les networks, son plus gros défaut est de partir d'une idée sombre, ambitieuse, qui sonne très "câble", pour accoucher d'un produit pas super éloigné des téléfilms Lifetime tant les bons sentiments viennent tout plomber constamment.

   Ainsi, la fameuse "Red Widow" ne se montre pas particulièrement attachante dans ce pilote car elle se contente de subir. Seule la prestation de Radha Mitchell pourra donner de l'envergure au personnage, mais elle a du boulot. En réalité, lorsque l'on connaît le pitch de la série, on sait déjà ce qui va se passer dans tout l'épisode. La mise en place est un peu trop longue à mon goût. Il aurait fallu commencer directement sur la mort du père, quitte à revenir en arrière plus tard (dans le pilote ou dans la saison). Du coup, impossible de savoir à quoi vont vraiment ressembler les autres épisodes. L'exposition se termine à la dernière minute. Et après ? Marta va devoir remplir une nouvelle mission pour la pègre locale à chaque épisode ? Le grand patron va à chaque fois lui assurer que c'est la dernière, et mentira en fait comme un arracheur de dents ? Je m'ennuie déjà rien que d'y penser... On ne peut pas dire que les personnages secondaires, les enfants notamment, soient particulièrement prometteurs. On s'inscrit dans un schéma familial tout ce qu'il y a de plus classique, bien que ce soit des criminels. Red Widow peut parfois faire penser à Scoundrels aussi, une série d'été d'ABC avec Virginia Madsen, mais la différence principale était ce que cette dernière s'axait principalement sur l'humour, même si ce n'était pas très drôle au final. Ici, on se prend vraiment trop au sérieux, et en même temps on n'y croit pas du tout tant tout est caricatural, jusqu'aux noms des "méchants". Le seul espoir que j'ai vient de San Francisco. Je ne suis pas sûr que la série soit tournée là-bas, mais l'atmosphère des docks, pas si courante dans les séries finalement, lui permettra peut-être de se démarquer visuellement.  Bref, ce n'est pas avec Red Widow qu'ABC va relever la tête à la mi-saison. On suppose que ce ne sera pas non plus avec Mistresses. En gros : on mise tout sur Zero Hour (voir la critique) !

 

La bande-annonce : 



14 septembre 2012

Zero Hour [Pilot Script]

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Ecrit par Paul Scheuring (Prison Break). Pour ABC Studios et Di Bonaventura Pictures. 62 pages.

En tant qu'éditeur du magazine "Modern Skeptic", Hank Foley consacre sa vie a débusquer des indices, élucider des mythes et même révéler au grand jour des complots. Mais lorsque sa jeune épouse est kidnappée pour d'obscure raisons, il s'embarque dans l'une des plus mystérieuses aventures de l'histoire de l'humanité. Une carte au trésor cachée dans une vieille horloge qu'elle détenait pourrait mener à une découverte cataclysmique. Hank doit déchiffrer les énigmes, les symboles et autres secrets que renferment cette carte, avant que les réponses ne tombent entre de mauvaises mains. Avec l'aide de deux jeunes associés et d'un agent du FBI, il s'engage dans une véritable course contre la montre pour retrouver sa femme et sauver l'humanité d'une gigantesque conspiration. (AlloCiné)

Avec Anthony Edwards (Urgences, Top Gun, Zodiac), Scott Michael Foster (Greek, The River, Californication), Michael Nyqvist (Millénium, le film, Mission : Impossible - Protocole fantôme), Carmen Ejogo (Kidnapped, Chaos)Addison Timlin (Californication, Cahmere Mafia), Jacinda Barrett...

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Selon moi

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    Lors de la saison des pilotes et même une fois la série commandée par ABC, j'ai totalement snobé Zero Hour, dont le seul atout me semblait être le grand retour d'Anthony Edwards à la télévision. Et ce n'est pas nécessairement dans un projet annoncé dans l'esprit du Da Vinci Code que j'avais envie de le retrouver. Mais j'aurais dû me douter qu'il n'avait pas accepté de se lancer là-dedans au hasard, surtout après avoir refusé pendant si longtemps tout ce qu'on lui proposait depuis son départ d'Urgences. Le script de Zero Hour est extrêmement ambitieux et original. C'est sans doute ce qui l'a attiré. On n'a encore jamais vu de série dans cette veine. En revanche, il y a certainement eu quelques mini-séries s'en approchant. D'ailleurs, on imagine mal  Zero Hour durer 100 ans, mais trois ou quatre saisons de 13 épisodes, ça me semble tout à fait faisable. Dans l'ideal bien entendu...

    Dès la fin du pilote, le héros a deux buts bien précis : retrouver sa femme disparue, ce qui est clairement la partie la moins inspirée et qui ne peut pas tenir advitam eternam, et mettre la main sur les 12 horloges appartenant aux 12 apôtres afin d'éviter rien de moins que la fin du monde. Et là, pour le coup, on se régale à grands coups de flashbacks mystérieux et inquiétants à l'époque de la seconde guerre mondiale, en compagnie des nazis; de répliques grandiloquentes de vieux sages; de voyages aux quatre coins du globe (à Chicago, au coeur de la cathédrâle de Strasbourg, dans la forêt Bavaroise...); et le surnaturel n'est jamais loin. Par moment, j'ai même pensé à X-Files. C'est pour dire. De là à soupçonner que les extra-terrestres ne sont pas loin...

   Le script n'est pas dénué d'humour, lequel est surtout apporté par les deux petits jeunes qui servent de bras droits au héros et, accessoiremment, d'enfants spirituels. Je connais assez mal les acteurs choisis pour les interpréter mais c'est sur eux que repose tout l'intérêt que le jeune public pourrait porter à la série. D'ailleurs, on peut dire qu'elle s'adresse à tout le monde : les ménagères, les hommes et les plus de 49 ans peuvent tout à fait y trouver leur compte. J'ai plus de réserve sur les 18/34 ans. En théorie, elle a donc toutes les chances de marcher. Mais dans les faits, tout dépendra de sa case horaire à la mi-saison, de la promotion menée par ABC et des critiques (pour le moment, les retours sont plutôt bons mais ils sont peu nombreux). La bande-annonce révèle malheureusement absolument tous les twists du pilote... 

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Selon UglyFrenchBoy

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   Lire le script de Zero hour, c’est un peu se retrouver face à une version condensée d’un livre de Dan Brown, teintée de quelques références StephenKingsiennes. Suspense et Histoire s’allient donc au cours de cette chasse au trésor, le terme lui-même est employé, réfuté puis assumé par les principaux personnages. Ce pilote bénéficie d’un rythme efficace, même si déséquilibré, le premier acte étant deux fois plus long que le deuxième sur le papier. Reste un enjeu de taille pour le passage à l’écran compte tenu de la multitude de lieux et d’environnement très différents (une paroisse, une plaine enneigée, des scènes d’avion, la région Bavaroise...)

   Au-delà des réminiscences du Da vinci code et consorts, Zero hour puise aussi légèrement son inspiration dans la bande-dessinée d’aventures, façon Tintin. Il est question ici de journalistes pour Modern Skeptic, une revue traitant du paranormal avec, à la tête de la rédaction, Hank, un héros blasé proche du cynisme. Dans le cadre de son activité professionnelle, il peut compter sur l’aide de deux rédacteurs, dont la fraicheur lui permet d’apprécier encore son métier. Le trio est complémentaire: Hank considère ses deux employés comme ses enfants et partage son savoir et toute son expérience. Et quand la femme de celui-ci est enlevée par un terroriste, le héros incarné par Anthony Edward peut compter sur l’aide des deux jeunes rédacteurs, a fortiori quand l’événement semble lié à une quête historique obscure.

   Les codes des grands films d’aventures sont utilisés à bon escient, même si l’humour, devenu inhérent au genre ces dernières années, manque en dehors des participations du personnage d’Arron, que l’on devine parfaitement interprété par Scott Michael Foster. Zero hour se prend au sérieux donc et s’embarque dans une mythologie à base d’horloges et d’apôtres. Le pilote ne s’attarde pas vraiment sur des théories théologiques, sans doute cela aura lieu au fil des épisodes suivants, mais se consacre sur l’action. Paul T. Scheuring sait jouer sur la suspicion et soigne ses dialogues. La dynamique entre Arron et Rachel est d’ailleurs l’un des points forts de ce pilote.

   Seul cet élément permet à Zero hour de se distinguer du téléfilm type proposé par les chaînes françaises en période de fêtes de fin d’année, avec son intrigue montée comme un jeu de piste et un scénario par moment un peu mécanique...

1 septembre 2012

Scruples [Pilot Script]

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Ecrit par Bob Brush (Les années coup de coeur, Demain à la une) et Mel Harris. Adapté du roman de Judith Krantz. Produit par Tony Krantz et Natalie Portman. Pour Warner Bros. Television et ABC. 57 pages. 

Au début des années 80, le parcours de trois jeunes ambitieux dans le milieu de la mode, qui allient leurs forces pour survivre dans un monde où le pouvoir, le sexe et la vengeance sont rois. Billy Ikehorn vient de perdre son mari, un riche millionnaire âgé, et utilise l'argent qu'il lui a légué pour lancer sa boutique de luxe à Beverly Hills. Valentine O'Neill, une styliste débutante française, la rejoint, accompagnée de Spider Elliott, un photographe qu'elle a rencontré à New York et pour qui elle a développé des sentiments...

Avec Claire Forlani (Rencontre avec Joe Black, Camelot), Karine Vanasse (Pan Am), Chad Michael Murray (Les Frères Scott), Gary Cole (The Good Wife, Desperate Housewves), Boris Kodjoe (Undercovers), Jessica McNamee (Je te promets - The Vow), Gilles Marini (Brothers & Sisters), Aiden Turnen (All My Children), Mimi Rogers (X-Files, Austin Powers)... et la voix de Lindsay Wagner (Super Jaimie, Scruples).

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Selon moi

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   Je n'ai pas lu le roman de Judith Krantz, ni vu la mini-série qui l'a adapté dans les années 80 avec Lindsay Wagner, Barry Bostwick et notre nationale Marie-France Pisier, j'ai donc découvert l'univers de Scruples au fil des pages de ce script et j'ignore franchement s'il est respectueux de matériau de base. Ce que je sais, en revanche, c'est qu'ABC n'a probablement rien raté en ne transformant pas l'essai en série. Le casting un peu bas de gamme n'a rien dû arranger. On notera toutefois que le rôle de la narratrice, car il y a une voix-off imposante dans la série, est justement tenu par Lindsay Wagner. Un clin d'oeil sympathique. Au-delà de ça... disons que je n'ai pas détesté ce que j'ai lu. Mais je n'ai pas adoré non plus !

   La principale qualité de Scruples, justement, c'est de raconter une histoire. C'est bête à dire mais il y a plein de séries qui ne racontent rien. L'histoire d'une ascension, l'histoire d'une autre époque, d'un autre Hollywood, l'histoire d'une nostalgie, l'histoire de gens talentueux, promis à un bel avenir mais qui doivent suer sang et eau pour y arriver. La voix-off se charge de donner un souffle épique à un récit qui manque un peu de rythme et de surprise. Elle commente l'action et la met surtout en perspective en donnant quelques indices sur ce qui arrivera plus tard, au-delà du pilote. Elle fait des promesses, en quelque sorte. Du coup, on a vraiment le sentiment que l'essentiel n'est pas là. Que ce qui compte vraiment arrivera plus tard. Evidemment, quand on lit le script et que l'on sait déjà qu'il n'y aura pas de "plus tard", l'effort parait particulièrement vain. Ca partait d'un bon sentiment en tout cas... Le pilote nous introduit efficacement aux différents protagonistes et parvient assez rapidement à nous faire adhérer au duo Valentine/Spider. J'imaginais très bien Karine Vanasse et Chad Michael Murray se donner la réplique avec panache. D'ailleurs, je ne porte pas particulièrement le monsieur dans mon coeur mais il aurait sans doute été plus efficace que Mike Vogel dans Pan Am. Ca n'aurait sans doute rien chang2 au destin de la série. Quoique plus de jeunes filles s'y seraient peut-être intérEssées. D'ailleurs, dans Scruples comme auparavant dans Dawson et Les Frères Scott, il se retrouve à poil au bout de 10 minutes.

   Je suis plus suspicieux sur le choix de Claire Forlani dans le rôle principal. Je ne doute pas de son charisme mais le rôle méritait certainement d'être attribué à un visage plus connu des téléspectateurs. En tout cas, Billy est un personnage intéressant, dont on ne sait jamais vraiment si elle a un bon ou un mauvais fond. Les sous-entendus sur l'homosexualité de son mari sont d'ailleurs savoureux. Ce n'est jamais dit clairement, sans doute parce que l'époque ne le permet pas, et c'est intéressant. Malheureusement, au-delà de ça, les conflits entre Billy et les avocats de son mari sont assez ennuyeux à suivre. Sur le long terme, je ne vois pas ce qui aurait pu en ressortir de bien. Sans doute du soap pas très inspiré. La mode sert finalement plus de décor qu'autre chose, mais c'est bizarrement que le sujet est abordé de manière plus frontale que Scruples est plus prometteuse. Le personnage d'Harriet Toppington, une Anna Wintour avant l'heure, tenu par Mimi Rogers -que je suppose parfaite pour ce rôle-, annonçait de bons moments de bitchiness. L'apparition de Gilles Marini dans les dernières secondes, dans un rôle très mystérieux, offrait un cliffhanger intriguant...

   Si je devais comparer Scruples à Americana (lire la critique du script), qui était sa concurrente principale lors de la saison des pilotes, je dirais qu'il se dégage de la première une atmosphère beaucoup plus travaillée, plus classe et plus sexy, quelque chose d'un peu moins facile et d'un peu moins classique aussi mais, en terme d'efficacité instantanée, c'est la deuxième qui s'en sort le mieux. Dans les deux cas, on ne peut pas dire que l'on perde grand chose, si ce n'est un retour de Karine Vanasse à la télévision et ça, c'est triste.

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Selon UglyFrenchBoy

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   Juger Scruples sur le seul script, sans prendre en compte le casting, les producteurs engagés et le livre (ne parlons pas de la mini série) dont ce projet est issu est un exercice difficile. On ignore si le travail d'adaptation de l'ouvrage est fidèle ou, à l'inverse, si des pans entiers du roman ont été recopiés. Par exemple, « In L.A., a wound to the ego never heals. The only cure is revenge » vient-il de la plume de Judith Krantz ou des scénaristes Bob Brush & Mel Harris ? Quel que soit le mérite de ces derniers, ce pilote est plutôt réussi.

   Le schéma narratif est faussement complexe : le récit se situe à la fin des années 70 et s'autorise quelques flashbacks, mais les scènes sont introduites, commentées et parfois conclues par une narratrice dans le présent, autrement dit à notre époque. Avec son recul, celle-ci, ou plutôt Maggie, puisqu'il s'agit d'un personnage secondaire, accompagne le lecteur/téléspectateur. Un procédé peu révolutionnaire mais efficace. Il permet, notamment, d'aborder l'évolution du rapport à la célébrité et, dans une moindre mesure, celui à l'argent. En d'autres termes, à thématique égale, Scruples est un peu la version intelligente d'Americana. Ce dernier est, disons, plus académique et va droit au but en reprenant à la lettre tous les codes du genre.

   À la différence de sa concurrente lors de la saison des pilotes, Scruples peut compter sur un scénario qui soigne le portrait de son héroïne. La présentation de Billy Winthrop Ikehorn est dense et complexe. On ne sait pas vraiment si on peut s'autoriser à ressentir de l'empathie pour elle. Son rapport au deuil est intéressant. Elle n'est pas du genre à être une veuve éplorée, au risque de paraître insensible et arriviste, mais a été une femme aimante et fidèle. Cette ambivalence est particulièrement bien explorée à travers le regard de ses interlocuteurs : croqueuse de diamants pour certains, femme d'affaires émérite et dévouée pour d'autres. Bien sûr, Billy a ses failles, mais elles ne sont pas explorées et devaient faire l'objet des prochains épisodes au vu des événements du dernier acte. Une chose est certaine : incarner Billy nécessite beaucoup de charisme. L'actrice choisie doit littéralement crever l'écran. Je ne suis pas spécialement convaincu du choix de Claire Forlani. J'espère qu'un jour des extraits paraitront sur la toile pour se faire une idée plus précise.

   Ce pilote ne se résume pas qu'à Billy Winthrop Ikehorn, même si elle occupe la majorité des scènes. Les autres protagonistes ne méritent pas spécialement d'être cités, à l'exception du duo Spider et Valentine, respectivement interprétés par Chad Michael Murray et Karine Vanasse. Isolés, les deux personnages sont, sur le papier, joués par les bonnes personnes. Le problème étant que pour leurs scènes communes, une véritable alchimie est nécessaire. La dynamique de leur relation est un des points forts de ce pilote (« Look at us. One unemployed, one unemployable. We're... » « ... hopeless » « deplorable » « ridiculous » « Did we mention drunk ? »). Peut-être même pour cette seule raison, le pilote aurait eu le mérite d'être vu. Est-ce un argument suffisant pour avoir la légitimité d'occuper l'antenne d'ABC ? Peut-être pas...

26 août 2012

Arrow [Pilot Script]

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Imaginé par Greg Berlanti (Everwood, Brothers & Sisters, Green Lantern) et Marc Guggenheim (Eli Stone, FlashForward), d'après les personnages des comic books 'Green Arrow'. Ecrit par Marc Guggenheim et Andrew Kreisberg (Eli Stone, Fringe, Vampire Diaries) pour Warner Bros. Television, Berlanti Television et The CW. 60 pages. 

Les nouvelles aventures de Green Arrow/Oliver Queen, combattant ultra efficace et surtout archer au talent fou, qui appartient notamment à la Justice League. Disparu en mer avec son père et sa petite amie, il est retrouvé vivant 5 ans plus tard sur une île près des côtes Chinoises mais il a changé : il est fort, courageux et déterminé à débarrasser Starling City de ses malfrats...

Avec Stephen Amell (Private Practice, Hung), Katie Cassidy (Supernatural, Harper's Island Melrose Place Nouvelle Génération), Willa Holland (Newport Beach), Susanna Thompson (Deuxième Chance), David Ramsey (Dexter), Paul Blackthorne (The River, Lipstick Jungle), Colin Donnell (Pan Am), Colin Salmon...

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Selon UglyFrenchBoy 

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   À l'instar de Bruce Wayne ou Tony Stark, Oliver Queen est richissime. Comme pour ses parents éloignés, un événement inattendu va bouleverser son quotidien, en l'occurrence un accident en mer. Événement dont les causes seront bien évidemment développées au fil de la saison et dont la conséquence n'est autre que la naissance d'un super-héros. Sur grand écran, la trilogie de Christopher Nolan abordait le sujet avec une certaine noirceur et un premier degré affirmé, tandis que les aventures de Iron Man, elles, faisaient clairement le choix de la dérision. Lors de son pilote, Arrow semble vouloir lorgner du côté de l'un, sans vraiment aller jusqu'au bout de sa démarche, tout en évitant de ressembler à l'autre. Résultat, le script va droit au but sans vraiment laisser entrevoir les intentions. Sur quel tableau va jouer le nouveau héros de la CW ? Difficile de se prononcer à l'issue de ce pilote très introductif.

   Les récentes images et les bonus disponibles sur internet laissent entrevoir une volonté des producteurs de s'appliquer sur la forme. Qu'en est-il du fond ? Ces dernières années, les adaptations de comic-books ont offert des relectures promptes à la réflexion, que ce soit sur le pouvoir (The Dark Knight), la responsabilité (Spider-Man) ou encore la solitude (Superman Returns), tout en bénéficiant d'une dimension allégorique. Sur le papier, Arrow semble loin de ces ambitions, même si, pour une introduction, il est difficile d'insuffler de tels éléments. La faute est-elle à incomber au duo Greg Berlanti et Marc Guggenheim ? On ne peut qu'être déçu du résultat compte tenu de ces deux noms attachés au projet. Les deux hommes remplissent leur cahier des charges, ne manquant pas plusieurs scènes shirtless du héros, une première scène d'action dès la fin du deuxième acte ou encore des références culturelles utilisées parcimonieusement, entre Lost et Twilight.

   Sans pour autant être une excuse, il ne fait nul doute que Berlanti et Guggenheim devaient bénéficier de peu de liberté pour cette adaptation de la mythologie dont tous les aspects doivent être validés par DC Entertainment et Warner Bros. Television. C'est l'inconvénient de s'attaquer à une marque existante. Malgré l'absence du « supplément d'âme », Arrow est à surveiller de près, le véritable test de ce genre de fiction se réalisant sur la longueur...

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Selon moi

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   Le script d'Arrow est le premier que je lis à destination de la CW. Et je suppose que la chaîne n'en reçoit pas d'aussi bons tous les jours, ou alors ses dirigeants n'ont vraiment aucun goût et font des choix étranges quand on voit ce qui se retrouve à l'antenne. Okay, cette théorie est tout à fait probable. Toujours est-il que cette fois, ils n'ont pas eu à se poser beaucoup de questions : l'archer vert a tout d'une star, c'eut été de la folie que de ne pas lui donner sa chance ! Plus sombre que ses séries habituelles, plus ambitieuse aussi, Arrow est prometteuse par bien des aspects. 

   On parle beaucoup d'elle comme du "nouveau Smallville", ce qui est une comparaison logique mais extrêmement réductrice. Je n'ai suivi que de très loin l'évolution de la série pendant ses dix années d'existence et je suppose qu'elle était beaucoup plus adulte sur la fin qu'au début (mais est-elle devenue bonne ?) mais Arrow, elle, est adulte dès le départ. Tous les personnages ont dépassé la vingtaine, à l'exception de la petite soeur d'Oliver Queen, et approchent doucement de la trentaine quand ils ne l'ont pas encore dépassé. Clairement, les auteurs ne souhaitent pas uniquement s'adresser aux ados mais à un public plus large et plus exigeant, qui n'a pas ses habitudes sur la chaîne et qui peut tout aussi bien être féminin que masculin. C'est ainsi que de manière plutôt surprenante, ce n'est pas l'action qui prime dans ce script, puisque la première scène de ce type arrive tard, mais la description de ce héros, qui n'en est d'ailleurs pas un à proprement parler, ce qui le rend encore plus intéressant et attachant -ça et ses scènes en tenue d'Adam- et l'éloigne du trop gentil Clark Kent. Le pilote prend donc le temps d'installer le personnage dans son nouvel environnement et de lui offrir quelques scènes, parfois touchantes, avec les femmes de sa vie (sa mère, sa soeur, son ex). De temps à autre, des pointes d'humour viennent égayer une histoire qui n'a vraiment rien de drôle. On peut notamment compter sur le meilleur ami d'Olivier, Tommy, qui sera sans doute la caution comique du show.

    A coté de tout ça, l'aspect mythologique tente de se frayer un chemin tant bien que mal. A mon avis, les scénaristes auraient dû insister un tout petit peu plus dessus. On sent qu'ils ne sont pas tellement à l'aise avec les notions de mystère et de suspense et laissent donc assez peu d'éléments sur lesquels cogiter. Les opposants de Green Arrow, ceux qui lui veulent du mal, ne sont pas présentés avec une grande finesse, ils manquent d'envergure. Les quelques flashbacks sur la vie d'Oliver sur son île après l'accident sont assez déceptifs mais c'est apparemment là-dessus que les premiers épisodes vont se concentrer. A titre personnel, c'est quelque chose qui m'intéresse plus que tout ce qui peut bien lui arriver dans le présent. Sans doute des réminiscences de Lost (qui est d'ailleurs citée à un moment). On nous montre brièvement le fameux accident également. J'espère qu'à l'image, le rendu ne sera pas trop cheap. C'est un moment fort du pilote et décisif dans le destin du héros. Ce serait dommage de le gâcher avec un fond vert trop voyant. La fin de l'épisode comprend un petit cliffhanger tout à fait sympathique, qui donne envie de voir au moins le deuxième épisode, histoire de comprendre (parce qu'une explication s'impose). 

   Arrow n'est habituellement pas du tout mon genre de série mais le script, comme le casting (Katie Cassidy !!!) et les premières bandes-annonces, m'ont convaincu d'y jeter un oeil attentif. Il se pourrait bien qu'il s'agisse de l'une des meilleures nouveautés de la saison 2012/2013 ! Et, à coup sûr, la CW a enfin trouver un hit ! Elle n'en a plus connu depuis Vampire Diaries, il était temps...

19 août 2012

The Following [Pilot Script]

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Ecrit par Kevin Williamson (Dawson, Vampire Diaries, Scream) pour Warner Bros. Television, Outerbanks Entertainment et FOX. 59 pages.

Joe Carroll, un serial killer diabolique, utilise la technologie pour créer une secte de tueurs en séries, tous reliés les uns aux autres alors qu'ils sont dispersés aux quatre coins des Etats-Unis. L'ancien agent du FBI Ryan Hardy, qui l'a traqué et capturé par le passé, qui a même écrit un livre sur lui et qui connait la moindre de ses ruses, se voit contraint de reprendre du service...

Avec Kevin Bacon (Mystic River, Footlose, Sexcrimes), James Purefoy (Rome), Natalie Zea (Dirty Sexy Money, Justified), Shawn Ashmore (Smallville), Nico Tortorella, Annie Parisse (Rubicon), Valorie Curry, Adan Canto. Et les participations de Maggie Grace (Lost) et Billy Brown (Dexter).

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Selon moi

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J'imagine très bien les dirigeants de la FOX en train de lire le script de The Following et se dire qu'ils ont entre les mains quelque chose de grand, d'inévitable. Un "no-brainer" comme on dit. Bien sûr qu'ils se devaient d'en commander un pilote et bien sûr que le pilote allait être génial et bien sûr qu'il se transformerait en commande de série ! Je ne vois pas comment les choses auraient pu se dérouler autrement. Je ne dirai pas que The Following est unique en son genre en revanche car, par bien des aspects, on est en terrain connu, battu et rebattu. L'agent du FBI à la retraite, abîmé et meurtri par une enquête difficile, on en a déjà croisé des tas au cinéma et à la télévision. A aucun moment les réactions de Ryan Hardy ne sont étonnantes. Ses failles, on les connait par coeur. On sait de toute façon dès le départ qu'il ne pourra pas s'empêcher de reprendre du service. Malgré tout, c'est un héros dont on a envie de suivre les aventures. On veut savoir jusqu'où il est prêt à aller, ce qu'il est encore capable d'endurer et ce que son serial killer de rival lui a préparé. Et Dieu sait que Kevin Williamson ne l'épargne pas dès le premier épisode. D'ailleurs, personne n'est épargné. Et c'est ça qui est le plus fascinant !

Il y a beaucoup de souffrance dans The Following, beaucoup de violence aussi, de sang... Les scènes de meurtre, qui sont de vrais carnages, sont décrites avec beaucoup de détails et paraissent spectaculaires sur le papier, terrifiantes même. Il est par exemple question de l'extraction d'un oeil. Comme ça, sur le vif ! Est-ce que la FOX s'est laissée aller à quelques censures ? Je suppose. Kevin Williamson a poussé le bouchon très loin quand même. Tout comme Vampire Diaries d'ailleurs qui a franchi, mine de rien, certaines limites dans le gore pour la CW, souvent trop sage. C'est d'ailleurs assez étonnant que l'auteur-producteur n'ait pas directement proposé son script à une chaîne du câble. Il a pris un risque, et il a été payant jusqu'ici. Le sera-t-il quand la série sera à l'antenne ? C'est moins sûr. Assurément, c'est un show qui a un potentiel de fou, un casting de malade et une certaine aura avant même d'avoir commencé. Mais ce ne serait pas la première série avec autant d'atouts qui se vautre quand même parce qu'elle n'est pas à sa place... Toutefois, si l'effet de curiosité fonctionne, je vois mal les téléspectateurs partir en cours d'épisode : il est vraiment trop prenant pour ça. Et je ne les vois pas ne pas revenir en masse pour le second : le cliffhanger est trop efficace pour ça. Il faut toutefois s'attendre à ce que les épisodes suivants soient un peu moins feuilletonnants. Williamson, ce génie, a tout prévu : The Following a la capacité d'offrir des "cas du jour" passionnants mais ils ne pourront jamais être sans conséquence sur "la grande histoire".

Et si The Following était le Se7en que la télévision n'a jamais eu, le thriller ultime ?

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Selon UglyFrenchBoy

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Si The Following devait être un thriller sur grand écran, il serait convenu, prévisible, même désuet tant le genre a été trop souvent visité, voire totalement piétiné. L’attrait est donc sans conteste le traitement feuilletonnant pour la télévision. Le résultat fait cependant indéniablement penser à de nombreuses oeuvres cinématographiques. J’y ai vu plusieurs analogies avec 88 minutes, un film plombé par la critique mené par un Al Pacino pas vraiment au meilleur de sa forme, ou encore Zodiac, mais uniquement parr certains aspects. À l’image, la présence de Kevin Bacon ne peut qu’appuyer ce sentiment, l’acteur réalisant son premier vrai détour dans une production télévisuelle. Mais que vaut réellement The Following sur le papier ?

En terme de suspense, je ne suis pas sûr que les amateurs de la franchise CSI et autre Esprits criminels (dont je ne fais pas partie) puissent être totalement surpris. Les aller-retour dans le passé sont attendus. Le traitement des personnages, lui, est assez simpliste. Ryan Hardy, le héros, est décrit par son ennemi juré, dont la voix semble pouvoir être confondue par moment avec celle de Kevin Williamson, comme un « strong protagonist. (...) A flawed, broken man searching for redemption ». Conventionnel ? Peut-être, mais le scénariste ne semble pas s’en cacher et ces caricatures évoluent autour d’une enquête chargée de références aux oeuvres d’Edgar Allan Poe. C’est ici que la série prend son envol. L’auteur du Corbeau, connu pour être l’inventeur du roman policier, joue un rôle essentiel.

Dans l’ensemble, la lecture du script est prenante, fluide. On se retrouve happé par cette enquête. À titre personnel, je place beaucoup d’espoir dans la promesse de la série qui est, comme chacun sait, axée autour de cette secte de serial killers. Le parallèle (évident) avec Charles Manson et les membres de sa (tristement) fameuse « Famille » est prononcé. « Manson, Jim Jones, David Koresh. They were leader. They knew how to connect to people. Inspire them. But they didn’t have internet access... » Autant dire que la série devrait aborder le thème de la dévotion et explorer davantage la fascination obscène exercée par Joe Carroll sur ses disciples. Une perspective dont on ne peut que se réjouir, surtout si celle-ci est développée par le papa de Scream...

18 août 2012

Americana [Pilot Script]

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Ecrit par Michael Seitzman pour ABC Studios et ABC. 63 pages.

 La vie familiale du célèbre couturier Robert Soulter est bouleversée lorsqu'une jeune styliste pleine d'ambition fait son entrée dans l'entreprise, laquelle n'est autre que la fille de son frère. A moins que ce ne soit la sienne...

Avec Anthony LaPaglia (FBI : portés disparus), Emilie de Ravin (Lost, Roswell), Ken Olin (Brothers & Sisters, Génération pub), Ashley Greene (Twilight, Pan Am), Annabeth Gish (X-Files), Christine Adams (Terra Nova), Tiffany Hines (Nikita)...

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Selon UglyFrenchBoy

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   On aura beau le décrire de quelque manière que ce soit, Americana est le croisement entre Jane by design et Dallas, lorgnant bien évidemment davantage sur cette dernière. Si l’environnement du mannequinat et du textile n’a rien de bien original, il en est de même pour les intrigues. Le pilote laisse aisément entrevoir un  bien trop lourd cahier des charges « soapien ». A lui tout seul cet épisode est un défilé de situations convenues:  l’identité du vrai père de l’héroïne cachée à celle-ci, une famille qui se déchire autour d’un empire, une entreprise sur la pente descente autant sur le plan créatif que financier et, forcément, des coups bas et de l'infidélité.

   La jeune et la plus vieille génération se côtoient ainsi avec son lot d’arrivistes et de corps dénudés, autant du côté de la gent féminine que masculine. La fameuse règle marketing de la scène shirtless avant la fin du deuxième acte est respectée, et plus encore. Les personnages, introduits brièvement, semblent tous servir de faire-valoir à Robert et Alice, respectivement interprétés par Anthony LaPaglia et Ashley Greene. On imagine cette dernière sans problème à l’aise dans son rôle, comme le laissent suggérer les deux extraits parus sur internet.

   Le récit s’aventure légèrement et de manière peu subtile du côté de la satire sociale. Ceux qui ont fait le choix de l’argent sont montrés sous un aspect négatif. Des archétypes, Americana en a donc tout un lot, même s’il est difficile de s’en dispenser lors d’un pilote d’un prime-time soap. Le reproche que l’on peut donc faire au projet est surtout d’avoir proposé quelque chose de très classique. Seule la dernière scène du pilote est surprenante et annonce un fort potentiel au personnage de Francesca, alias Émilie de Ravin.

    Dans l’ensemble, le résultat est commun, et les répliques n’élèvent pas Americana au-dessus de sa condition. Tout est très premier degré. Seule la tirade de Robert, façon Chief Webber dans le pilote de Grey’s Anatomy, se distingue du reste. C’est trop peu pour sortir ce pilote de sa fadeur.

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Selon Moi

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   Americana aurait pu être un super soap... dans les années 90.  Son scénariste, Michael Seitzman, en a visiblement été très friand à l'époque et, avec la résurgence du genre, il a certainement vu l'opportunité d'en créer un nouveau absolument semblable à ses aînés. C'en est même effarant à quel point ce script reprend tout ce qu'on a déjà vu 100 fois, au rebondissement près. Il aurait pu se rattraper sur l'ambiance ou sur le décor mais même pas : l'univers de la mode, parfait pour les coups bas et les coucheries, a déjà été maintes fois utilisé. Amour, gloire et beauté, ça ne vous dit rien ? 20 ans que ça dure quand même ! L'éphémère Models Inc. ? Ugly Betty (qui a eu l'intelligence de jouer à fond la carte du second degré) ? Et il y en a eu d'autres...

   Bref, Americana fait tout sauf dans l'originalité mais on sent une telle bonne volonté de la part de l'auteur qu'on ne peut décemment pas y rester insensible. Je n'ai pas été très surpris tout au long de la lecture, pas à un seul instant même, mais je n'ai pas décroché. Je suppose que le pilote une fois tourné était dans le même esprit : efficace mais déjà vu. Le casting était plutôt pas mal en plus, je suis à peu près sûr que si la série avait vu le jour, je l'aurais volontiers suivi. Mais, tout comme Revenge, je soupçonne Americana d'être trop gentillette au final, avec beaucoup trop de personnages avec un bon fond et trop peu de "vrais" vilains qu'on adore détester. Et puis elle ne faisait de toute façon pas le poids face à Nashville ou 666 Park Avenue. Sur ce coup-là, on peut affirmer qu'ABC a fait le bon choix !

12 août 2012

Nashville [Pilot Script]

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Ecrit par Callie Khouri (Thelma et Louise) pour Lionsgate Television et ABC. 57 pages.

Grandeur et décadence dans le milieu de la musique country à Nashville, aux cotés d'une star montante et d'une autre au plus haut de sa carrière...

Avec Connie Britton (Friday Night Lights, American Horror Story), Hayden Panettiere (Heroes), Eric Close (FBI : portés disparus), Robert Wisdom (Sur écoute, Prison Break, Burn Notice), Charles Esten (Enlightened), Clare BowennSam PalladioJonathan JacksonPowers Boothe...

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Selon UglyFrenchBoy

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   Après lecture du scénario de Nashville, une chose est certaine : la maman de Thelma et Louise souhaite régler ses comptes. Elle n'hésite pas à pointer du doigt l'injustice des diktats du jeunisme dans l’industrie de la musique, dont le parallèle avec celle du cinéma est aisé. Le plus beau rôle est donc sans conteste celui de Rayna, l’héroïne quadragénaire incarnée par Connie Britton. Celle-ci se retrouve être la première victime de la politique des programmateurs de radios (une réalité aux États-Unis) et des changements dans les habitudes de consommation du public. On n’hésite pas à condamner ceux qui ont le pouvoir de faire et défaire les carrières des artistes (« the younger demographic, the one that doesn’t buy records »). Le traitement est crédible.

   En revanche, quand il s’agit de décrire l’antagoniste, ici Hayden Panettiere, le regard porté sur la jeunesse est peu glorieux: la jeune fille est inexpérimentée, donc sans talent, égoïste, arriviste et n’hésite pas à utiliser son corps pour arriver à ses fins. Malheureusement, Nashville s’enfonce dans de la psychologie bas de gamme pour expliquer l’origine de ces traits de caractère, liés à son éducation et une mère n’ayant pas assuré son rôle. Heureusement, la fin du pilote laisse entrevoir beaucoup de potentiel au personnage de Scarlett. Une jeune fille qui, à l’inverse, respecte ses aînés, et est dans l’admiration tout en portant un regard un peu naïf sur le monde qui l’entoure. Les personnages « jeunes » manquent donc de nuance. Un défaut qui est souvent propre aux premiers épisodes d’un prime-time soap. Car il s’agit, contrairement à ce que Connie Britton peut penser et dire, bel et bien d’un soap. Les codes du genre sont présents et parfaitement assumés.

   L’environnement est ici inédit, il est question de la ville de Nashville, berceau de la musique country et une des capitales américaines de l’industrie du disque. Si certains lieux sont annoncés comme des reconstitutions en studio, le tournage se fera bien dans la ville-titre. De quoi donner un aspect authentique à la future série. Il n’est d’ailleurs pas uniquement question de musique, mais aussi de la politique de la ville avec une élection, vraisemblablement fil rouge de la saison. Les jeunes talents du Bluebird Cafe, les affaires politiques et les mésaventures professionnelles de Rayna, tout finit par se rejoindre, ou est sur le point de l’être de manière surprenante, à la fin du pilote. Preuve de la maîtrise d’écriture de Callie Khouri.

   À défaut de ne pas vouloir accueillir des guest-stars, comme l’assure l’un des producteurs, Nashville s’inspire de Taylor Swift pour le personnage de Scarlett et l’analogie entre Rayna James et Reba McEntire peut être faite. Quant aux chansons, elles sont à la grande majorité originales et feront l’objet d’une BO dirigée par T-Bone Burnett, lauréat d’un Oscar en 2010 pour son travail sur le film Crazy Heart, sans compter de nombreux Grammy Awards. Pour autant, les textes des premières chansons révélées s’annoncent d’un bas niveau ("I woke up this morning, with a cloud above my bed. I wish you were with me, but you’re with her instead"). Reste à entendre le résultat final...

En résumé, Nashville est un soap intelligent, que l’on devine complexe dans son futur développement. La série offre à Connie Britton l’occasion d’étinceler et, on l’espère, d’être récompensée lors des futures cérémonies après avoir été oubliée tant d’années pour sa performance dans Friday Night Lights. Malheureusement, les fameux 18/49 ans trouveront difficilement leur compte. Callie Khouri ne s’adresse pas vraiment eux, du moins pas aux plus jeunes de cette cible, et je doute que ces derniers fassent l’effort de suivre un programme qui, finalement, condamne leur suprématie.

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Selon Moi

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    Après avoir lu à de nombreuses reprises depuis quelques semaines que le pilote de Nashville était très réussi selon de nombreux journalistes américains, je ne peux pas m'empêcher d'être déçu par ce script. Pas que ce soit mauvais, loin de là, mais je me suis un peu ennuyé et j'en attendais plus. J'imagine que les performances des actrices, et surtout de Connie Britton, permettront de rendre tout ça plus profond et plus prenant. Le rôle tenu par l'ancienne de Friday Night Lights devrait lui offrir de multiples occasions de briller sur scène et hors-scène. Si toutefois elle en assure bien les performances toute seule comme une grande.  Je suis plus réservé sur le personnage incarné par Hayden Pannetiere : il va falloir plus que ce qui est dévoilé dans le pilote pour la rendre sympathique et attachante. Pour le moment, elle est juste odieuse. Si je devais faire une comparaison avec Smash -et ce ne sera pas la première ni la dernière vu la proximité des deux séries- je dirais que Juliette est une beaucoup moins bonne "méchante" qu'Ivy, mais Rayna, elle, est une bien meilleure "gentille" que Karen. On gagne de la profondeur d'un coté pour en perdre de l'autre. Peut-être que les deux shows seront complètementaires !

   Un des gros problèmes de la série à mon sens, ce sont ses personnages masculins. lls sont tous assez exaspérants sur le papier et je vois mal comment des acteurs comme Eric Close ou Robert Wisdom -je n'ai rien contre eux cependant- pourraient leur donner une épaisseur suffisante. Une sale odeur de machisme flotte dans l'air, et je n'aime pas tellement ce principe des femmes artistes d'un coté et des managers et autres hommes politiques de l'autre, qui se font la guerre à coup de décolletés et de contrats juteux. C'est sans doute une réalité de ce milieu, mais je ne suis pas certain de pouvoir m'y intéresser sur la longueur. D'ailleurs, le script de ce pilote ne donne pas l'impression que Nashville puisse durer une éternité. Il n'y a pas tant de directions que ça vers lesquelles aller. Et puis pour couronner le tout : la musique country, et surtout les paroles de ses chansons, a tendance à me faire fuir. Pour le coup, je crois que c'est beaucoup plus flagrant sur le papier qu'en vrai. Ca ne vole vraiment pas haut, pourtant certains textes nous sont présentés comme des trouvailles de génie ! J'ai du mal à croire que les jeunes qui ne s'intéressent déjà plus à Glee et pas tellement à Smash se tournent vers Nashville. Les plus de 49 ans y trouveront certainement leur compte mais les autres...

11 août 2012

Gotham [Pilot Script]

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Ecrit par Michael Green (Kings, The River) pour 20th Century Fox et ABC. 63 pages.

Après s’être heurtée à une enquête impossible à résoudre, Annie Travers, une femme flic, découvre l'existence d'un monde magique au sein de la ville de New York et se voit assigner un nouveau partenaire venant de là-bas...


Avec Megan Ketch, Barry Sloane (Hollyoaks, Holby City), Lennie James (Hung, Jericho), Brian Cox (Troie, Braveheart, la saga Jason Bourne)...

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Selon UglyFrenchBoy

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   On a beaucoup parlé des deux projets issus de la Belle et la bête, l’un pour ABC, l’autre pour CW cette saison. Finalement, seul ce dernier verra le jour. En réalité, on peut considérer qu’il y en avait trois, puisque Gotham, également pour le network du groupe Disney, s’en approche énormément. On peut y voir plus ou moins une adaptation de la série de CBS à la fin des années 80 avec Linda Hamilton.

   Ici la « bête » s’appelle Boyo et la « belle », détective de profession, se prénomme Annie Travers. Le duo explore donc New York, un personnage à part entière, entre deux univers, l’un réel, l’autre plus proche d’un monde fantastique. Deux dimensions qui interagissent et à travers lesquels les deux héros vont tenter de résoudre des affaires criminelles, teintées donc de surnaturel. Bien sûr l’existence de l’un est cachée à l’autre. Le postulat est le suivant : la magie est partout autour de nous sans que l’on puisse s’en douter, mais peut s’acquérir à condition d'en respecter certaines règles. C’est visiblement la dérogation de l’une d’elles qui marque l’arrivée de l’héroïne, appelée à enquêter sur l’identité de l’être ayant décidé de se servir de la magie à des fins personnelles.

   Qui dit magie, dit forcément effets spéciaux. L’univers imaginé par Michael Green est visuellement très ambitieux, voire même beaucoup trop. Pour son pilote le projet a pu bénéficier de l’expertise du réalisateur Francis Lawrence (Je suis une légende, les clips de Circus et I’m a slave 4 u de Britney Spears). Il est évident que le budget alloué à la série n’aurait pas permis d’offrir à l’imagination du créateur un rendu fidèle et surtout convaincant au fil des épisodes. Rien que le pilote nécessite de nombreux effets spéciaux, bien plus que dans Once upon a time par exemple. Raison pour laquelle, on peut être à la fois déçu et rassuré qu’ABC ait fait le choix de ne pas donner sa chance à Gotham.

   Sur le papier, en revanche, le script est dense, particulièrement développé et écrit avec de nombreuses informations. On comprend que la direction d’acteur est un élément prépondérant et le jeu de ceux-ci doit être suffisamment convaincant, notamment pour l’héroïne. Difficile de savoir si Megan Ketch, son interprète, aurait fait l’affaire au vu de sa petite filmographie. Sa relation avec son partenaire semble assez proche de Castle, même si on comprend que Michael Green a d’autres ambitions que de ne jouer que sur la tension sexuelle entre les deux professionnels. Gotham est ainsi un procédural inspiré, la série ouvre sur une citation de Washington Irving, qui se démarque du genre grâce à une mythologie complexe qui ne demandait qu’à être explorée en profondeur. D’ailleurs, depuis la lecture du script, je ne verrai plus jamais les pigeons de la même façon...

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Selon Moi

 

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   De tous les scripts que j'ai eu la chance de lire ces dernières semaines, Gotham n'était certainement pas celui qui m'attirait le plus mais je voulais me pencher sur son cas par acquis de conscience, voir à coté de quoi nous étions passés. Pourtant, à ce jour, c'est le plus riche et le plus prometteur que j'ai lu. Le plus littéraire aussi, mais ça, ça n'a pas tellement d'importance lorsque les images prennent le relais de l'écriture. On notera quand même l'effort de l'auteur, qui aurait tout intérêt à en faire une saga littéraire. Peut-être que là, on ne lui dira pas non.

   Gotham est tout sauf une simple série policière avec une enquête du jour teintée de magie. Elle va au-delà en se créant son propre univers, doté d'une mythologie forte, potentiellement complexe, qui aurait pu séduire à la fois les fans de Fringe -Annie Travers et Olivia Dunham, même combat- et les amateurs de Castle, la dynamique du duo principal étant similaire (et la partie la moins inspirée aussi, qui reste malgré tout plaisante). C'est sans doute son ambition qui a jeté Gotham dans le précipice des séries mortes-nées. Ce pilote a sans doute couté cher. Trop cher. C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que la production a confié les rôles principaux à des acteurs débutants ou peu connus, afin de mettre un maximum d'argent dans les effets spéciaux et non dans les salaires. Mais lorsqu'ABC a dû choisir entre 666 Park Avenue et Gotham, ce qui s'est vraisemblablement passé, la différence s'est possiblement jouée sur la distribution justement, beaucoup plus attirante d'un coté que de l'autre. Honnêtement, j'ai aimé les deux scripts et à la place des dirigeants de la chaîne, j'aurais eu autant de mal à trancher mais j'en serais arrivé à la même conclusion. Cela ne change rien au fait que Gotham aurait vraiment pu trouver son public et, dans un genre pas si éloigné, ce pilote est bien plus convaincant que celui de Grimm. Partie remise ? Je l'espère.

10 août 2012

The Smart One [Pilot Script]

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Ecrit par Donald Todd (Samantha qui ?). Produit par Ellen DeGeneres. Pour Warner Bros. Television et ABC. 37 pages.

L'histoire de deux sœurs constamment en conflit : une femme brillante doit travailler pour sa sœur, une ex-reine de beauté, présentatrice météo à ses heures, devenue maire d'une grande ville. La situation est d'autant plus rageante que sa rivale est moins intelligente mais bien plus populaire. Leur mère essaye tant bien que mal de les réconcilier, en jouant constamment un double jeu...

Avec Portia de Rossi (Ally McBeal, Better Off Ted), Malin Akerman (Mon Comeback, 27 robes), Jean Smart (Samantha qui ?, Femmes d'affaires et dames de coeur), David Arquette (Scream)...
 
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Selon Moi
 
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   Avant même d'avoir lu le script de The Smart One, rien qu'en connaissant la distribution -un trio Jean Smart/Portia De Rossi/Malin Akerman c'est exceptionnel !- je savais qu'il ne faudrait pas grand chose pour que je sois conquis. Pourquoi ces actrices se seraient-elles lancées dans ce projet s'il n'avait pas été bon ? Après l'avoir lu, je suis encore plus triste à l'idée que la comédie ne voit jamais le jour. Elle le méritait vraiment. Ce n'est pas un hasard si les networks, à la base, se sont battus pour en obtenir les droits. Ce n'est pas un hasard non plus si, lorsque NBC a décidé d'abandonner le projet -à mon avis pour une raison bien précise sur laquelle je reviendrai- ABC s'est empressée de le récupérer ! Ce que je ne comprends pas et n'admets pas, c'est que la série ait pu être refusée par la chaîne de l'alphabet une fois le pilote tourné. Qu'est-ce qui a pu se passer pour qu'un aussi bon script avec d'aussi bonnes actrices -et un excellent réal, Michael Fresco, qui avait déjà officié sur ceux de Better Off Ted, Raising Hope et Suburgatory, en tous points exemplaires- ait pu déboucher sur un refus ? Pour ceux qui suivent un peu les "primetime pilot panic" du site Deadline, elle n'était même jamais mentionnée. Du coup, je pencherai pour des problèmes en coulisses, d'éventuelles mésententes entre les actrices... Quelque chose comme ça. 
 
    Rien que la première scène teaser valait le détour : on découvrait les deux héroïnes enfants/ados au cours de l'une de leurs nombreuses querelles. Elles n'étaient pas d'accord sur la manière de vendre leurs citronnades, l'une penchant pour une approche disons "marketing" élaborée et l'autre pour une approche beaucoup plus directe consistant à montrer ses seins ! Je vous laisse deviner laquelle a le mieux marché. Pendant tout le pilote, c'est la soeur intelligente qui se fait systématiquement voler la vedette par l'idiote du village, laquelle se lance en politique pour le meilleur et pour le pire. Et j'en viens à la raison pour laquelle, à mon avis, NBC a finalement décidé de ne pas aller plus loin avec The Smart One : elle était trop proche, plus dans le thème que dans la forme, de Parks And Reacreation ! Et elles n'auraient même pas fonctionné en duo. A l'inverse, ABC pouvait plus facilement l'associer à une série comme Don't Trust The B----- grâce à ce petit plus irrévérencieux qui dénote un peu. The Smart One m'a toutefois fait penser à une autre série encore : Veep, que HBO a lancé récemment. C'est plus ou moins la même idée sauf que l'une est destinée au câble, avec tous les avantages que cela comporte, et l'autre s'inscrit dans un contexte familial, plus mainstream. Peut-être que l'aspect politique aurait peiné à convaincre les téléspectateurs d'ABC, étant donné qu'il prend une place très importante dans le pilote. Mais The Smart One était une comédie intelligente et drôle qui méritait vraiment sa chance (surtout quand on voit ce qui a été pris à la place...).
 
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Selon UglyFrenchBoy
 
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   Sur le papier, The Smart One est classique. Mettre en perspective les différences entre deux soeurs, l'une intelligente, l'autre dénuée de toute forme de réflexion mais touchante dans sa volonté d'accomplir de nombreuses choses, n'est pas ce qu'il y a de plus ambitieux. L'environnement de la politique, car il est question surtout d'une élection municipale est, elle aussi, déjà vue. On retrouve donc l'ingénue à un poste à responsabilité et sa soeur, talentueuse, jalouse de ce succès non mérité. On comprend vite que les deux femmes sont complémentaires, même si incapables de s'entendre. Vient s'ajouter la matriarche dans l'équation, peu encline à prendre parti pour l'une de ses filles. En d'autres termes : tout se joue sur la dynamique du trio féminin.

   C'est là qu'on devine que la série avait finalement beaucoup de potentiel. Un pilote réalisé par Michael Fresco et écrit et produit par Donald Todd, l'homme derrière Samantha Who, ne laisse présager que du bon sur le rendu final. Surtout si on prend en compte le casting avec une Jean Smart qui excelle dans ce registre, une Portia de Rossi dont le rôle promet quelques réminiscences de son ancien personnage de Nelle Porter, et une charmante Malin Akerman, que l'on sait déjà à l'aise sous les traits de la blonde candide. A cela s'ajoute des seconds rôles prometteurs, dont la petite Bailey aux répliques particulièrement efficaces. La série méritait donc totalement sa place sur la grille de ABC. Une diffusion de paire avec Don't Trust the B---- in Apartment 23 aurait été d'ailleurs cohérente.

   Le point fort de cette comédie, c'est aussi ses flashbacks sur la relation entre les deux filles étant plus jeunes, notamment le teaser qui introduit parfaitement la personnalité des deux héroïnes. Une scène presque hilarante sur le papier qui aurait pu être culte si ABC avait donné sa chance à ce projet. Dommage. On passe à côté d'un portrait de famille désopilant et foncièrement attachant.

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