22 mars 2014

Red Zone [Pilot Script]

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RED ZONE

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Nikki Toscano (Revenge, Detroit 1-8-7). Produit par Kerry Ehrin (Bates Motel, Friday Night Lights, Parenthood).  Réalisé par James Foley (House Of Cards). Pour CBS, Universal Television & CBS Television Studios. 62 pages.

Holden Weller, un ancien agent de la CIA brillant, doit reprendre du service bien malgré lui lorsqu'un acte terroriste meurtrier est perpétué dans un musée de Washington D.C. Il doit alors enquêter sur une nouvelle génération de terroristes qui vivent au sein même de la petite communauté où il est le coach de l'équipe du lycée. Sa mission est de découvrir comment ils sont recrutés, comment ils opèrent, quelles sont leurs motivations et revendications, et de les arrêter avant qu'ils ne commettent, à nouveau, l'irréparable, le tout dans le plus grand secret...

Avec Anthony LaPaglia (FBI: Portés Disparus, Empire Records, Le Client), Kim Dickens (Friday Night Lights, Treme, Deadwood), Aimee Garcia (Dexter, Trauma), Graham Rogers (Revolution), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome), Kevin Rahm (Desperate Housewives, Mad Men, Amy), Shanley Caswell (The Conjuring), Sepideh MoafiDavid Castro...

 

   Le premier pitch officiel de Red Zone laissait présager qu'il s'agirait d'un procédural centré sur des affaires terroristes, évidemment dérivé du succès de Homeland. Comme vous pouvez le constater par vous-même avec le synopsis que j'ai écrit juste au-dessus, ce n'en est pas un. C'est complètement feuilletonnant. En revanche, la filiation avec Homeland est bel et bien évidente. Comme pour Coercion chez NBC et Identity chez la CW, il est intéressant de noter qu'au complot terroriste sur le sol américain est ajoutée une dimension familiale. C'est ce qui rend ces trois projets plus adaptés aux networks, avec tout de même la sensation qu'on est dans des séries plus proches de l'offre câblée. Un bon compromis qui mériterait de porter ses fruits. Mais avant cela, il va falloir que la malédiction qui frappe Anthony LaPaglia cesse. Deux saisons déjà qu'il essaye de revenir à la télé : d'abord dans le soap Americana pour ABC (Lire la critique), puis dans le thriller familial Boomerang (Lire la critique). Jamais deux échecs sans trois ?

   Le premier acte de Red Zone est très perturbant car on se retrouve face à quelque chose d'inattendu dans ce type de série, mais en même temps de familier. Tout commence un soir de match dans le stade du lycée de la ville de Vienna dans l'état de Virginie. L'ambiance est très Friday Night Light-sienne. Je n'ai pas été surpris de découvrir après coup que la productrice du show avait justement travaillé dessus. C'est exactement ça. On a une foule en délire, un coach très concentré et très paternel avec ses joueurs, dont un visiblement en difficulté. L'idée est clairement de présenter les liens forts qui unissent les personnages et l'ensemble de la communauté, ainsi que quelques premiers signes de dysfonctionnements, avant d'entrer dans le vif du sujet. En soi, c'est osé et pas network-friendly. Il aurait été plus efficace de nous envoyer une explosion dans la tronche dès les premières secondes. Elle arrive, mais un peu plus tard. Juste avant le générique, au bout d'une petite dizaine de minutes. Tout est dans le dosage. Et sans vouloir trop insister sur la ressemblance avec la série de Jason Katims, on a tout de même une configuration familiale similaire avec un coach, sa femme et leur fille unique adolescente, point d'entrée vers tous les ados du lycée et leurs parents. Les personnages principaux, ce sont bien tout ceux-là et non des agents de la CIA. Il y en a bien sûr, mais presque au second plan. Cela évoluera sans doute un peu dans les épisodes suivants en cas de commande. Mais que les choses soient claires : les bureaux de Langley ne sont pas le lieu principal de l'action. C'est bien la petite ville, le lycée, le stade de foot, les foyers des uns et des autres. Comme dans un soap. Red Zone est en partie un soap. 

   Un certain nombre d'habitants ont des secrets. Des gros secrets. Plus le pilote avance, plus on se rend compte que cette ville n'a rien de typique en réalité, sous ses airs communs. On parle d'abord d'adultère soupçonné, de rivalités, de petits mensonges, de mini trahisons. Puis on passe à la vitesse supérieure en nous sortant les grands mensonges et les grandes trahisons. Il y a a un véritable réseau terroriste à Vienna et ses alentours, en grande partie constitué d'adolescents qui paraissent "normaux", sans histoires. C'est tellement choquant que ça en devient presque ridicule. Red Zone ne fait pas dans la dentelle et ne semble pas très préoccupée par l'idée de paraître crédible. Honnêtement, une histoire comme celle-là n'existe pas dans le monde réel. Pas sous cette forme. C'est impossible. Et puis je dois dire que les personnages qui s'appellent Reza Moussaf ou Amir Fassad paraissent tout de suite suspects. Et ça ne rate pas. Ils sont bien impliqués dans toute l'affaire. Prendre le contrepied n'aurait pas fait de mal, ou tout du moins la jouer plus subtile. Ce qui m'inquiète aussi, c'est qu'en dehors des deux rôles principaux, la production n'a pas mis la main sur une distribution super prometteuse. On peut toujours être surpris mais Aimee Garcia en agent de la CIA alors qu'elle a un charisme d'huître ? Graham Rogers, le petit blond agaçant de la saison 1 de Revolution, en terroriste en herbe ? Kevin Rahm, le voisin gay too much de Desperate Housewives en analyste ? Bon, il se débrouille peut-être très bien dans Mad Men... Je suis quand même très réservé. Et puis pour terminer dans les points négatifs : on ne va pas pouvoir nous sortir trois, quatre, cinq saisons de 22 épisodes avec une telle série ! 

   Avec Red Zone, CBS s'aventure du côté de Homeland et s'éloigne à nouveau de ses racines procédurales (cf Hostages) avec tout ce que cela peut comporter comme risques. La chaîne va certainement être très exigeante sur la qualité du rendu final ainsi que son potentiel sur le moyen terme. C'est à mon avis là que ça va clocher. Mais en soi, ce pilote est accrocheur et prometteur.

 

 

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20 mars 2014

Dead Boss (US) [Pilot Script]

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DEAD BOSS (US)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Patricia Breen (Suburgatory, Frasier, Big Love). Adapté de la série anglaise Dead Boss. Produit par Sharon Horgan (Pulling, Free Agents). Réalisé par Barry Sonnenfeld (Men in Black, La Famille Addams, Pushing Daisies). Pour FOX, Warner Bros. Television & Kapital Entertainment. 36 pages.

Helen Stephens est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son patron. Le seul hic, c'est qu'Helen est innocente. Du coup, elle est persuadée que son petit séjour en prison ne va pas durer. Sauf qu'autour d'elle, personne ne semble très pressé de la voir sortir : son avocat est incompétent, sa soeur est une épave qui cherche à vivre sa vie... Au final, à l'intérieur de la prison, on se remue plus pour elle qu'à l'extérieur...

Avec Jane Krakowski (Ally McBeal, 30 Rock), Justine Lupe (Harry's Law, Frances Ha), Amy Sedaris (Sex & The City, Alpha House), Ravi Patel (The New Normal), Cedric Yarbrough (Reno 911!), David Cross (Arrested Development), Rachel Dratch (Saturday Night Live)...

 

   Comme j'aime le faire à chaque fois que je suis confronté au script d'un remake, je regarde le pilote de la série originale. Et souvent, je ne comprends même pas pourquoi les chaînes US ont jugé bon de commander l'adaptation d'un programme très moyen à la base (cf Bad Education chez ABC cette année). Dans le cas de Dead Boss, je comprends. Le pilote de la série britannique est très efficace et Sharon Horgan, la créatrice et actrice principale, est vraiment excellente. On se demande d'ailleurs pourquoi elle n'a toujours pas traversé l'Altantique ! Cela dit, ce n'est pas faute d'avoir essayé. C'est le quatrième projet qu'elle développe aux Etats-Unis. Les trois précédents ont été commandés en pilote mais ne sont pas allés plus loin (Bad Mom, Pulling et Bad Management, toutes chez ABC). Peut-être que ce sera la bonne cette fois, et c'est à espérer !

   Pas mal de choses ont été modifiées pour la version US, des choses qui ne relèvent d'ailleurs pas de la transposition culturelle. Le point de départ est le même mais tout le reste est différent. Le petit-ami de l'héroïne a par exemple été remplacé par sa soeur. Un choix plus payant sur le pilote et probablement sur le long terme aussi. Elle est très creepy cette soeurette mais amusante : elle n'en a strictement rien à faire de sa soeur. Pire : ça l'arrange bien qu'elle soit en prison ! De cette manière, elle récupère son job, son appartement, son chien et son voisin mignon. Par sa faute, la seule preuve qui pouvait l'innocenter part en fumée. Le personnage de l'avocat est tordant tant il est à l'Ouest et inutile. On nage en plein délire et c'est ça qui est bon ! Si je devais faire une petite comparaison, je dirais que l'on est dans un univers à la Greg Garcia, le papa de My Name Is Earl et Raising Hope. C'est moins coloré -encore qu'avec Barry Sonnenfeld aux commandes, le pilote devrait être très soigné visuellement- mais l'esprit est à peu près le même : on est face à des personnages tous plus stupides les uns que les autres, grotesques, mais qui parviennent à devenir attachants presque comme par magie. 

   La série se déroule parallèlement dans deux principaux décors : l'entreprise où Helen travaillait, en compagnie de collègues étranges (celui qui était amoureux transi, celle qui lui en voulait à mort d'avoir monté récemment dans la hiérarchie...), et la prison pour femmes remplie elle aussi de personnages singuliers, caricaturaux forcément, mais drôles (la compagne de cellule, amoureuse  d'elle; la méchante badass qui fait régner la loi avec son gang et qui a pris Helen en grippe parce qu'elle a osé la défier...). Par moment, on ne peut s'empêcher de penser à un Orange is the new black déjanté (alors que l'excellente série de Netflix l'est aussi en quelque sorte mais on ne peut pas la réduire à cela). Et je n'ai pas encore parlé de l'héroïne plus en profondeur : le rôle va forcément aller à ravir à Jane Krakowski ! Elle a un côté ingénue sans en faire une débile, elle est un peu superficielle aussi mais pas trop, et elle est profondément optimiste. Les dialogues sont parfois un peu trop faibles à mon goût, mais l'actrice va forcément transcender tout ça grâce à son don comique. Elle devrait également parfaitement maîtriser la voix-off lorsque Helen écrit son journal intime en prison. Là pour le coup c'est vraiment bien écrit et drôle.

   Dead Boss est un remake qui fonctionne sur le papier, sans être hilarant, et qui bénéficie d'une solide distribution, a priori à la hauteur. J'espère que FOX lui trouvera une place dans sa grille déjà bien remplie. Mais entre elle et Fatrick, mon coeur balance...

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18 mars 2014

Forever [Pilot Script]

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FOREVER

Drama // 42 minutes 

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Ecrit et produit par Matthew Miller (Chuck, Las Vegas, 666 Park Avenue). Co-produit par Dan Lin (Lego 1 & 2, Sherlock Holmes 1,2,3). Pour ABC, Warner Bros. Television & Lin Pictures. 59 pages.

Le Dr Henry Morgan, un médecin légiste discret mais brillant, étudie la mort pour une raison bien précise : il est immortel. Depuis deux siècles, il parcourt le monde et cherche un remède à sa condition qu'il considère comme une malédiction, aidé par un son meilleur ami, un vieux chauffeur de taxi roublard. Après un accident de métro au cours duquel il a (encore) perdu la vie, il fait la rencontre de la détective Jo Martinez, une veuve au caractère bien trempé avec qui il ne va pas tarder à faire équipe pour résoudre d'épineuses affaires criminelles...

Avec Ioan Gruffudd (Les 4 Fantastiques, Titanic, Ringer), Alana de la Garza (New York Police Judiciaire, Los Angeles Police Judiciaire), Judd Hirsch (Damages, Taxi, Numb3rs, Independance Day), Joel David Moore (Avatar, Bones, Médium), Barbara Eve Harris (Prison Break, Les Experts), Donnie Keschawarz (Damages, 24, Les Soprano, Homeland)...

 

    Il y avait -et il y a toujours- Castle et Beckett, il y aura peut-être bientôt Morgan et Martinez. Avec Forever, ABC semble avoir trouvé le successeur de Castle, même si cette dernière a certainement encore quelques années supplémentaires à vivre. La série est en tout cas exactement dans le même esprit, avec cet équilibre parfait entre polar, comédie et romance, qui a également fait le succès de Bones. On a d'ailleurs droit ici aussi à des scènes de dissection bien dégueulasses que Brennan n'aurait pas reniées ! Et puis il y a cette dimension fantastique supplémentaire, suffisamment bien amenée pour paraître presque naturelle. A travers une voix-off, le héros explique sa malédiction et ce qui l'a amené jusqu'à New York. Les textes ont tendance à se répéter à la longue, martelant toujours les mêmes idées comme si le téléspectateur était stupide mais c'est ainsi que les pilotes de network fonctionnent, afin que celui qui arrive en cours de route puisse comprendre bien tout comme il faut ce qu'il découvre, et reste. Et quand on propose un programme de ce type, très grand public, c'est un mal nécessaire. Mais c'est dit avec suffisamment d'humour et de second degré pour faire sourire et se laisser porter.

   Le pilote est émaillé de quelques flashbacks plus ou moins longs, se déroulant à différentes époques -et plus particulièrement les années 50- qui nous dévoilent une petite partie du mystère qui entoure Henry Morgan. Ca m'a fait un peu penser à ceux de Vampire Diaries. Ou ceux du pilote d'Arrow. Prenez-le comme vous voulez, mais sous ma plume, c'est plutôt positif. Un peu plus et il s'appellait Harry Morgan notre héros dites, comme le papa de Dexter. Je viens juste de m'en rendre compte. Bref. La scène d'ouverture -un accident de métro- est plutôt marquante. Avec Warner Bros. aux commandes, on devrait avoir quelque chose de léché en plus et non des fonds verts de piétre qualité. Une bonne raison de se réjouir. Il y a ensuite un passage se déroulant à la fin du 19ème siècle, sur un navire en train de couler et notre héros se noyant au plus profond des eaux. Qu'est-ce qu'il l'a amené jusque là ? La réponse viendra certainement dans un futur épisode. Le pilote pose des bases et lance plein de boués, qui seront attrapées en temps et en heure. Bien entendu, Harry a perdu son grand amour, Abigail, il y a bien longtemps. Et il y a peu de chance que ce soit de mort naturelle. Une réponse nous est toutefois gracieusement donnée dans ce premier épisode, quant à la véritable identité de son meilleur ami, Abe. Et je dois dire que ça m'a beaucoup plu, d'autant que je ne l'avais pas du tout vu venir. C'est touchant. Au fil des pages, une petite mythologie se dessine et sur deux siècles, il y a des tas de choses à imaginer. Les scénaristes auront de quoi se renouveler. C'est une belle perspective. 

   Et puis il y a l'enquête du jour et tous les tics habituels des séries policières classiques qui vont avec. Je déteste ça donc j'ai soupiré lors de ces passages, fort heureusement peu nombreux. Je n'ai pas du tout aimé le dénouement d'ailleurs. Plus précisément les motivations du meurtrier. J'ai trouvé ça con, vraiment très con. Mais je me fais la même réflexion à chaque fois que je tombe sur un Esprits Criminels ou autres alors ce n'est pas vraiment un indice sur ce que Forever a dans le ventre de ce point de vue. On va dire qu'il n'y a rien de nouveau. On retrouve un peu de Sherlock Holmes / Elementary chez Henry Morgan dans le sens où il fait des déductions incroyables avec rien, sous prétexte que sa longue expérience de vie fait qu'il sait repérer les signes. Vous pouvez être sûr que si je vivais deux siècles, je serai toujours aussi nul au jeu de devinettes ! Le concept a ses limites. C'est un peu ridicule. Mais bon Casle qui comprend tout parce qu'il a écrit trois romans policiers dans sa vie, c'est pas tellement plus crédible. Pourquoi je cherche à défendre Forever au bout du compte ? Parce que je pense qu'elle a vraiment le potentiel de fonctionner, de plaire et de vivre longtemps, très longtemps. Mais peut-être pas éternellement quand même ! Je ne vous ai pas encore touché un mot sur la complicité entre Henry et Jo, mais elle est évidente, attendue, tout ce qu'il y a de vu et revu. Mais ça plaît toujours, non ? Le parallèle intéressant -sans être d'une incroyable finesse on en conviendra tous- c'est d'opposer un immortel à une veuve. Ils ont deux expériences très différentes de la mort et, au fond, il n'y a que lui qui peut la soigner de son infinie tristesse : il ne mourra jamais. Enfin, sachez que si Jo ignore tout de son "don", il y a quelqu'un quelque part qui sait tout et qui le harcèle anonymement pour le lui faire savoir. Quelqu'un qui clame aussi être immortel mais qui reconnaît être mauvais. On l'a notre fil rouge !

   Forever possède les défauts et les qualités du genre auquel elle appartient, la série policière. Mais grâce à son héros immortel qui a vécu mille et une vies, elle a le potentiel de raconter beaucoup d'histoires dans des ambiances très différentes, d'être plusieurs séries dans la même série. On peut déjà s'imaginer des épisodes spéciaux, d'autres chargés en réponses mythologiques (du côté des fins de saisons), même si l'ensemble sera certainement assez classique, répondant à une formule bien rodée. Le nouveau Castle, c'est lui !

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17 mars 2014

How I Met Your Dad [Pilot Script]

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HOW I MET YOUR DAD

Comédie (hybride) // 22 minutes

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Ecrit par Craig Thomas & Carter Bays (How I Met Your Mother, The Goodwin Games) & Emily Spivey (Up All Night, Saturday Night Live). Réalisé par Pamela Fryman (How I Met Your Mother, Frasier). Pour CBS, 20th Century FOX Television, Bays-Thomas Productions. 48 pages.

Sally se remémore ses jeunes années, lorsqu'elle était déjà une divorcée, de nouveau célibataire. Elle raconte à ses enfants avec nostalgie et un sens extrême de la précision ses moments d'égarements et de troubles, ses rencontres et sa recherche effrénée du Grand Amour, ainsi que les facéties de sa bande d'amis...

Avec Greta Gerwig (Frances Ha, Greenberg, Sex Friends), Drew Tarver, Krysta Rodriguez (Smash), Nick d'Agosto (Masters Of Sex, Heroes), Andrew Santino (Mixology)...

 

MAJ !

   "And that Kid is the story of How I met your Uncle Frank" ! Ils l'ont fait ! Alors que le tournage du pilote de How I Met Your Dad à New York est imminent, CBS, la production et les scénaristes ont finalement décidé de ne pas faire de Frank le père des enfants de Sally. Très modestement, je pense qu'ils ont lu mon cri de désespoir. Ce n'est plus lui le "dad", mais l'oncle, comme Robin était annoncée comme la tante des enfants de Ted dès le pilote de How I Met Your Mother. Et c'est mille fois mieux comme ça, même si l'on aurait préféré qu'ils trouvent un twist plus novateur. Du coup, je change le nombre d'étoiles : elles passent de 2 à 2,5.

   Le casting est désormais au complet. Je suis déçu par le choix de Krysta Rodriguez pour le rôle de Juliet, étant donné que je détestais son personnage dans Smash, mais on va lui donner le bénéfice du doute. Andrew Santino n'est vraiment pas le meilleur élement de Mixology, mais dans un rôle totalement opposé ici, pourquoi pas ? Et j'ai par contre un gros faible pour Nick d'Agosto, charmant et excellent dans Masters Of Sex (dont il ne sera plus que récurrent en saison 2 malheureusement). Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression que ce spin-off est sur la bonne voie, qu'il verra le jour. Et je suis vraiment curieux de le découvrir. Il est possible qu'il soit réussi. Oui oui !

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   Le voilà, le spin-off de How I Met Your Mother. Inévitable après le succès de la série mère, toujours au top dans les audiences au bout de neuf ans. On a souvent reproché à CBS de trop tirer sur la corde, et il est indéniable que les dernières saisons de la sitcom étaient bien moins bonnes que les premières. Elle s'est d'ailleurs transformée peu à peu en dramédie, ses moments d'émotion devenant plus forts que ses moments de délire. Mais force est de constater qu'on est resté jusqu'au bout malgré ses hauts et ses nombreux bas. On quittera la petite bande le 31 mars prochain avec soulagement mais tristesse et nostalgie aussi. Elle a su en partie combler l'absence de Friends. Rien que pour ça, elle a bien du mérite. L'idée même de nous relancer dans une aventure qui pourrait éventuellement durer à nouveau une petite dizaine d'années nous effraie forcément. On est même assez nombreux à la rejeter totalement. Mais on sait aussi très bien que l'on répondra présent à la rentrée pour découvrir How I Met Your Dad si elle est bel et bien commandée. Ne serait-ce que par curiosité. Bref, CBS aurait bien tort de s'en priver...

   Point de lien quelconque avec How I Met Your Mother dans How I Met Your Dad. Non, les enfants de Ted n'apparaissent pas, pas de clin d'oeil non plus à la petite bande. Et même le MacLaren ne semble pas au rendez-vous. Parmi les principaux décors, il y a bien un bar. Mais il ne porte pas de nom dans le script. Peut-être que ça changera. C'est presque à se demander pourquoi ça se passe aussi à New York. Tant qu'à faire, ils auraient pu choisir une autre ville. Au bout du compte, parler de spin-off est presque une erreur. Le même concept est en tout cas décliné. Et encore. Pas tout à fait. Mais j'y reviendrai plus tard, kids. Comme on pouvait s'y attendre, le pilote commence donc sur un plan de New York la nuit puis la voix de la narratrice annonce : "Kids, this is the story of how I met your dad. The story starts in 2014, when I was 27 years old (...)". On découvre au passage qu'elle est devenue une cuisinière surbookée, respectée, renommée, médaillée, même consacrée "Woman of the year". Tout l'inverse de ce qu'elle est à 27 ans : une fille perdue, bordélique, excentrique. On se prend assez rapidement de sympathie pour elle. Peut-être parce que j'ai eu le sentiment que cette héroïne se rapprochait un peu de Robin Scherbatzky quelque part. Plutôt malin de la part des créateurs, ils doivent bien savoir que c'est elle la chouchoute du public. C'est elle qui nous manquera le plus. Ah... Cobie Smulders... Cela dit, en courtisant et en réussisant à avoir Greta Gerwig pour le rôle de Sally, ils ont au moins réussi leur pari de miser sur une actrice peu connue par le grand public mais au potentiel énorme. Tous ceux qui l'ont vue dans un de ses films le savent : cette fille vaut de l'or ! Bref, mes réserves concernant la sitcom ne viennent pas tellement de son héroïne.

   On prend plaisir à suivre ses premières tribulations qui consistent en grande partie à réaliser que son mariage est un gros raté, que son mari, lui-même, sans être un gros raté n'est vraiment pas fait pour elle. Au sujet de celui-ci, prénommé Gavin, on ne comprend pas bien s'il fait partie du casting régulier de la série ou s'il reviendra juste de temps en temps. Je penche pour la deuxième solution. L'épisode fonctionne comme du HIMYM classique : de courts flashbacks dans tous les sens, sur l'enfance, sur l'adolescence ou le très récent passé de Sally; une ribambelle de photos dévoilant une soirée mémorable de Sally et sa meilleure amie, Juliet... Tout ces petits trucs auxquels on est habitués maintenant. Rien de nouveau à l'horizon du point de vue de la narration et de la structure. Personne ne s'attendait à une quelconque révolution de toute façon. Mais là où, pour moi, une grosse grosse erreur est commise, et elle a certainement dû soulever beaucoup de débats chez les scénaristes, chez CBS aussi je suppose : l'identité du fameux "Dad" nous est révélée en guise de cliffhanger. Oui, vous avez bien lu. En fait, dans ce premier épisode, Juliet tient absolument à ce que Sally couche avec un homme le justifiant ainsi : "Breakups are like kidnappings: The first forty eight hours are crucial. You gotta blow up the bridge behind you! And the only way to do it is by doing it...with a dude. Fast. Nail it and bail it". Elle lui présente donc un informaticien super geek qu'elle vient de relooker -parce que sa passion, c'est la mode- et ils ne couchent évidemment pas ensemble parce que ça ne se passe pas très bien; elle lui demande qu'ils restent amis et il intègre ainsi la bande... et la narratrice nous annonce au final en 2044 que le père de ses enfants, en fait, c'est lui ! Voilà, voilà. Donc la réponse à "How I Met Your Dad" est donnée dans le pilote ! A quoi bon en faire toute une série alors ? Je ne comprends pas le pourquoi du comment de ce choix. J'ai même relu plusieurs fois pour être bien sûr que j'avais tout compris. Mais oui, je vous le confirme. C'est très clair ! D'autant qu'il est précisé que les enfants ressemblent vaguement à Frank, le fameux "Dad". Hum. Seule explication possible : ils voulaient prendre le contrepied de la fin du pilote de HIMYM où l'on apprend que Robin n'est PAS la mère des enfants de Ted. Mouais.

   Bon. Au-delà de ça, j'ai pris plutôt plaisir à lire ce script parce que le reste fonctionne. La mécanique est super bien huilée et les personnages sont immédiatement sympathiques et changent pas mal de nos chers Barney, Lily, Marshall... Laissez-moi vous les présenter plus en détails. Nous avons donc Frank, je ne reviendrais pas là-dessus. Je n'en suis pas très fan. Mais aussi Juliet. Dans la première scène où on la découvre, elle est déguisée en Crystal Carrington de Dynasty. Elle vient de signer un contrat pour un site internet qui va révolutionner le monde, selon la narratrice. On ne sait pas bien si elle est sérieuse quand elle dit ça. Et s'il fallait vraiment faire une comparaison, alors oui, Juliet est la Barney de HIMYD. Elle est délurée, elle ne pense qu'à faire la fête le jour et surtout la nuit, elle boit comme un trou, elle enchaîne les mecs... et elle a définitivement les meilleures répliques de ce pilote ! Côté casting, j'imagine très bien Becki Newton dans le rôle. Puisqu'elle a déjà bossé à deux reprises avec les créateurs, ce ne serait pas super étonnant ! C'est en tout cas comme ça que je me la suis représentée en lisant. Puis il y a deux autres personnages masculins... qui forment un couple ! Le premier, Danny, est le frère de Sally. Il est très sérieux, coincé même, il a 120 ans dans sa tête, il est obsédé par la propreté. Bref, il vit mal l'arrivée de sa soeur chez lui le temps qu'elle trouve un appartement. Et un job. Elle est tout son contraire ! L'objectif va donc être de le dévergonder. Son mari, Todd, est beaucoup plus chaleureux, vivant, facétieux et il était le meilleur pote de Sally à la fac. C'est elle qui les a fait se rencontrer et, curieusement, ça a marché. Ils sont sur le point d'accueillir un petit bébé dans leur foyer. SPOILER ALERT! La maman se rétracte au dernier moment et le garde pour elle. Moment d'émotion à la clé. Qui ne fonctionnera probablement pas trop puisque ça arrive trop tôt, avant que l'on soit vraiment attachés à eux. Ils auraient dû attendre quelques épisodes à mon avis. Les dynamiques des duos de personnages sont efficaces (Sally et Juliet / Sally et Todd / Sally et Danny / Danny et Todd), impossible en revanche de se prononcer sur la dynamique de groupe étant donné qu'ils ne sont tous ensemble qu'à la toute fin ! Et de toute façon, l'alchimie entre les acteurs y sera pour beaucoup dans la réussite ou non de l'entreprise, comme toujours avec les sitcoms. Reste à voir ce qu'ils vont faire de Frank. Rappelons que Robin, au début, était aussi une pièce rapportée.

   How I Met Your Dad débute avec un poids immense sur les épaules, un héritage lourd à porter à bien des égards, et s'en tire finalement plutôt pas mal sur ce seul pilote. Le groupe constitué est différent et prometteur. Trop tôt pour dire qu'il est attachant, mais on a franchement envie de les suivre. Sally est une héroïne de prime abord plus attirante que Ted, mais pas nécessairement plus intéressante en revanche. Définitivement, ce spin-off est plus girly, plus gay-friendly aussi, et j'ai comme le sentiment qu'une partie du public de HIMYM ne va pas s'y retrouver. Mais il fallait bien se démarquer de l'originale d'une manière ou d'une autre. Reste cet énorme problème de la quête du père, immédiatement ruinée. LA mauvaise idée qui risque bien de tout faire capoter...

16 mars 2014

Tin Man [Pilot Script]

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TIN MAN

Drama // 42 minutes

44030376-bis

Ecrit par Ehren Krugen (Scream 3, The Ring 1 & 2, Transformers 2,3,4,5). Produit par John Glenn (L'oeil du mal). Réalisé par D.J. Caruso (Paranoïak, Numéro Quatre). Pour NBC, Universal Television & John Glenn Entertainment. 55 pages.

Dans un futur proche où les robots sont partout dans la société à différents postes, l'un d'entre eux, Adam Sentry, le premier prototype d'une génération plus vraie que nature, est accusé du meurtre de son créateur, Charles Vale. Une avocate commise d'office -humaine- se charge de sa défense à sa demande. Une conspiration semble être marche. Les robots seraient-ils en train de se révolter contre l'humanité ?

Avec Patrick Heusinger (Gossip Girl, Royal Pains), Kristen Connolly (La cabane dans les bois, House Of Cards), Vondie Curtis-Hall (Roméo+Juliette, Chicago Hope), Tim Chiou, Shaun Toub (Homeland), Kathleen York (Desperate Housewives, The Client List), Kara Killmer... 

 

    On a cru l'an passé la mode des robots enclenchée, mais aucun projet tournant autour du sujet n'est passé à la vitesse supérieure à l'exception d'Almost Human, un semi-échec (que j'avais plus ou moins prédis dans ma critique du pilote) qui a préféré privilégier le procédural à la mythologie, au grand dam de ceux, comme moi, qui espéraient un nouveau Fringe. Pendant ce temps-là, très bizarrement, aucune version US de la suédoise Real Humans n'est -officiellement- en développement. Pourtant, son petit côté Desperate Housewives aurait dû séduire les Américains ! Pour la saison 2014/2015, il n'y a à nouveau qu'un seul projet dans cet esprit -en dehors d'Extant, attendue sur CBS cet été (la review)- Tin Man pour NBC. Ses chances d'être commandée en série me paraissent assez fines. La série s'annonce coûteuse et pas hyper grand public. Mais elle a ce que Almost Human n'avait pas : une mythologie, la promesse de feuilletonnant et un aspect procédural très léger. Le grand luxe.

   L'univers dans lequel Tin Man nous plonge n'est pas si différent du nôtre, à l'exception de ces lignées de robots qui sont partout et qui jouent un véritable rôle dans la société, tel des esclaves non-humains. Il y a ceux, comme le héros, qui nous ressemblent à s'y méprendre, ce qui va provoquer quelques couacs en début de pilote. Les policiers ignorant qu'Adam est un robot, ils le traitent juridiquement comme un citoyen. Quand ils découvrent qu'il a une jauge de batterie clignotante sous sa chemise, les ennuies commencent pour tout le monde. A-t-il droit à un procès ? Si oui, en quel honneur ? La loi n'a évidemment rien prévu pour ça puisque jamais un robot n'aurait dû tuer qui que ce soit. Cela soulève de questions éthiques intéressantes, à mettre en parallèle avec le passé -quand les noirs n'avaient pas le droit de vote par exemple, ni aucun autre droit d'ailleurs- mais aussi le présent et un probable futur. Ce qui se déroule ici semble en effet crédible, même si on en est encore loin. Il y a d'autres types de robots : les "True Companions", des jeunes femmes qui n'ont aucun autre but que de donner du plaisir à leur employeur -des putes inépuisables quoi, tant que vous rechargez leur batterie- les "Ultra Legals", des mi-secrétaires mi-avocats qui gérent toute la paperasse des tribunaux grâce aux codes civils intégrés dans leur intelligence artificielle, les "Blue Collars", la première génération de robots qui a vieilli et qui sert maintenant de coursiers, routiers... ou encore les "Fridays", des cyborgs au visage humain dont la fonction n'est pas précisée, et les "Spiders", des serviteurs multi-tâches. Le scénariste a ainsi imaginé un univers riche qui ne demande qu'à être exploité.

   Le défaut du pilote, c'est qu'il ne donne vraiment pas d'idée sur ce à quoi vont ressembler les épisodes suivants. Pire que cela, il ne donne pas le sentiment que la série a possiblement 4 ou 5 saisons sous le capot. En dehors des deux personnages principaux, on dirait que tous les autres ne sont que de passage. Sur le long terme, si les scénaristes doivent se débrouiller avec eux, ça va être compliqué. Les deux flics n'ont pas grand chose à faire ici, quoique l'un des deux est au centre de la scène d'ouverture et au centre de la scène de fermeture, un pseudo cliffhanger qui rate ses effets. Pourquoi ? On a un peu de mal à le comprendre à ce stade. L'ennemi étant invisible dans ce pilote, il y a au moins l'envie de connaître son identité qui pourrait pousser le téléspectateur à revenir mais le scénariste ménage un peu trop ses effets à mon goût. Il donne trop peu. Au final, on sent vaguement qu'un truc énorme se prépare. On aurait préféré en avoir le coeur net.

   Tin Man coûterait sans doute trop cher pour une chaîne comme SyFy, mais c'est pourtant là-bas qu'elle semble davantage avoir sa place. Ce pilote est intriguant, intelligent, relativement efficace en tant qu'unité, mais il donne pas l'impression d'être la première pièce d'une grande oeuvre. Tout au plus le bon premier épisode d'une mini-série qui en compterait six.

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14 mars 2014

Lifesaver [Pilot Script]

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LIFESAVER

Comédie (multi-caméra) // 22 minutes

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Ecrit par Wil Calhoun (Ce que j'aime chez toi, Whitney). Produit par Peter Traugott (Samantha Who?, Do No Harm). Pour NBC, TBD Entertainment & Universal Television. Pour 55 pages. 

 Un médecin malade se fait sauver la vie par un cousin lointain, qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. Celui-ci accepte généreusement de lui donner un rein. Il ne lui demande rien en contrepartie, mais il va très vite se révéler envahissant et embarrassant. Et il est désormais impossible de le mettre à la porte...

Avec Christian Borle (Smash), Jonathan Ryland (The Syndicate), Linsday Price (Beverly Hills, Lipstick Jungle), Harriet Sansom Harris (Desperate Housewives), Chris Butler (The Good Wife)...

 

   Je suis confus. Je ne comprends pas. Ai-je perdu tout sens de l’humour ? Comment se fait-il que ce script qui ne m’a strictement pas fait rire une seule fois et vaguement fait sourire deux ou trois fois ait pu obtenir une commande de pilote de la part de NBC ? On sait la chaîne désespérée coté comédie mais de là à prendre tout et n'importe quoi... Le scénariste et le producteur les ont menacés, le couteau sous la gorge ? Je ne vois que ça.

   Rien qu'en lisant le pitch, on comprend que l'on n'a pas affaire à un chef d'oeuvre. Le point de départ est extrêmement limité et n'est qu'un prétexte à réunir un "Odd Couple" (expression consacrée, liée à la sitcom culte du même nom dont Matthew Perry prépare un remake pour CBS) soit deux personnages totalement opposés que le destin a mis sur le même chemin. Un bon exemple récent, c'est 2 Broke Girls. Et ça marche du tonnerre ! Je ne vois pas comment Lifesaver pourrait fonctionner. Et vu la pauvreté de la distribution assemblée par NBC, rien ne semble pouvoir la sauver. J'ai rien contre Christian Borle. C'est un bon acteur. Mais il ne transpire pas le génie comique, il n'a pas un charisme de dingue, il ne peut même pas se rattraper sur le physique et pardon de dire ça : il est gay et ça se voit ! Alors peut-être qu'il exagérait le trait dans Smash. Mais là, je le vois mal se faire passer pour un hétéro en restant crédible. Avec Linsday Price en plus ? Elle va ressembler à une BFF, c'est tout. Il est encore tant de faire des modifs dans le scénario remarque ! Le seul truc cool, c'est Harriet Sansom Harris dans le rôle de la mère du héros. Vous la connaissez, c'est l'inénarrable et machiavélique Felicia Tilman de Desperate ! Elle peut amplement faire le job et relever le niveau. De là à faire des miracles, non. Impossible. Je n'ai pas d'avis sur Jonathan Ryland, l'autre moitié du "couple étrange", mais son personnage est INSUPPORTABLE. Il dit de la merde, il fait de la merde, il est lourd de chez lourd et pas amusant un seul instant ! Attachant ? Même pas ! Et comme il a en face de lui un mec hyper coincé tout aussi agaçant mais dans un autre style, il y a comme un choc de la lourdeur qui rend le pilote totalement indigeste. Il y a tout un gag autour d'une voiture qu'il leur faut chercher à la fourrière parce qu'une montre de très grande valeur sentimentale y est cachée. Sérieusement ? Ca c'est l'intrigue d'un mauvais épisode perdu quelque part au cours d'une saison moyenne. C'est pas l'intrigue d'un pilote ! Enfin bref, tout ou presque est à jeter.

   Lifesaver ? Sauve qui peut ! Je ne veux plus jamais entendre parler de ce pilote. 

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13 mars 2014

Empire [Pilot Script]

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EMPIRE

Drama // 42 minutes

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Ecrit, produit et réalisé par Lee Daniels (Precious, Paperboy, Le Majordome). Co-créé et co-produit par Danny Strong (Game Change, Le Majordome, Hunger Games : la révolte). Co-produit par Timbaland. Pour FOX, 20th Century FOX Television & Imagine Television. 64 pages.

Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop, est devenu en l'espace d'une vingtaine d'années l'un des plus riches producteurs de disques Américains. Atteint d'une grave maladie, ses jours sont comptés. Il ne lui reste donc plus beaucoup de temps pour désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais soudés, tandis que le troisième est un homme d'affaire prêt à tout pour obtenir la position qu'il croit lui revenir de droit. Alors que la famille est sur le point de se déchirer, Cookie, la matriarche, en prison depuis 20 ans, retourne parmi les siens et sème encore un peu plus le touble. Elle a des comptes à régler et une vengeance à assouvir...

Avec Terrence Howard (Iron Man, Prisoners, Los Angeles Police Judiciaire), Taraji P. Henson (Person Of Interest, Boston Justice), Jussie Smollett, Bryshere Y. Gray, Trai Byer (90210), Malik Yoba (Rasta Rockett, Alphas), Kaitlin Doubleday (Cavemen), Grace Gealey et la participation de Gabourey Sidibé (Precious, The Big C).

 

   La télévision ne sait plus comment réinventer le soap. Et ça se comprend : le meilleur a déjà été fait, de Dynastie à Dallas en passant par Côte Ouest et Melrose Place. L'an dernier, NBC misait sur le classique mais prometteur Hatfields & McCoys, qui n'a pas été commandé en série. ABC tentait Venice, un sous Newport Beach déjà vu all over again. Pas de commande en série non plus. Pendant ce temps-là, Revenge essaye d'être un bon soap depuis trois ans mais n'y parvient pas, Nashville se soapise toujours un peu plus avec une relative aisance et Dallas, la nouvelle version, est bien loin devant ses concurrentes, éternelle. Les networks n'abandonnent pas l'idée de trouver LE bon projet. On a déjà parlé de Sea Of Fire chez ABC, de Salvation chez NBC, deux belles propositions, et voici Empire, qui se débrouille très bien et avec encore plus d'originalité que les deux autres. Si les trois venaient à être validés, on pourrait parler d'une tentative de renaissance du genre et ça ferait du bien...

   La première originalité évidente d'Empire, c'est qu'elle s'attaque à un univers peu visité à la télévision : celui du hip-hop. Starz va tenter le coup avec Power, produit par 50 Cent, mais il ne s'agit pas d'un soap à proprement parlé. Là, on est en plein dedans, avec les ingrédients habituels : des coups bas, des trahisons, des vengeances, du chantage, du sexe, du meurtre, le tout en famille, parce que c'est toujours plus rigolo comme ça. Et le monde de la musique n'est pas qu'un prétexte, une toile de fond. Il fait partie intégrante de la série. Des numéros musicaux sont d'ailleurs prévus (trois environ dans ce pilote), assurés côté production par l'équipe de Timbaland (un peu has-been mais néanmoins experte). Différentes problématiques sont abordées, comme la difficulté d'être riche ET noir dans ce pays où ce n'est pas la norme, d'être rappeur ET gay dans un milieu encore plus homophobe que n'importe quel autre, d'être une ancienne gloire qui tente de rester dans le coup, d'être un débutant avec un nom célèbre mais qui doit quand même faire ses preuves comme n'importe quel autre, de faire partie d'une famille d'artiste sans en être un soi-même... Ce pilote fourmille de pistes intéressantes pour la suite et va au-delà du simple guilty-pleasure qui consiste à empiler les rebondissements. Empire aurait pu naître sur FX au fond, elle y aurait eu sa place. Elle dégage une grosse énergie masculine -hip hop oblige- elle s'appuie sur peu de personnages féminins mais celles qui sont là sont bien là : elles sont fortes et elles savent exactement comment se faire entendre, sans forcément utiliser leurs charmes pour cela. Et puis il y a quand même du sexe pas très network-friendly, l'un des frères ayant recours aux services d'une prostituée aux seins énormes, avec qui il converse tout en lui suçant les têtons. Pendant ce temps, elle lui carresse la tête en lui demandant : "Tell me I’m your mama!". C'est weird.

    Le personnage du père est absolument détestable, et de plus en plus au fur et à mesure. Il manipule tout le monde sans scrupules, c'est lui qui a fait envoyer sa femme en prison par exemple. Mais c'est aussi un meurtrier : il a tué par le passé et il tue dans ce pilote à nouveau. La mère est absolument géniale. Chacune de ses scènes est jouissive. Elle a un humour décapant. Elle a aussi quelques séquences très émouvantes. Les trois frères sont quant à eux suffisamment différents pour qu'on ne les confonde pas  mais c'est Jamal, le plus jeune, qui sort indéniablement du lot et qui a le plus de temps d'antenne. C'est lui qui est gay, en couple, et c'est un petit génie de la musique. Le seul frein pour que sa carrière décolle, c'est son père. Lui préfère miser sur son autre frère, Hakeem, qui est hétéro, pas aussi talentueux mais qui se débrouille bien. Papa Lucious est homophobe de chez homophobe et interdit à son fils de faire un coming-out public. Il y a deux scènes de flashback lorsque Jamal était enfant qui sont absolument bouleversantes et tout à fait horribles à la fois. Le troisième frère est à peu près aussi mauvais que son père mais il est en cours d'apprentissage. Sa femme, une pimbêche aux dents très longues, promet d'être LA bitch que l'on va adorer détester. Je suis déçu par le rôle réservé à Gabourey Sidibé. Elle joue l'assistante de Lucious. Elle est certes amusante mais elle a quatre lignes de dialogue dans deux scènes de 20 secondes... Au bout du compte, le seul truc qui m'a posé problème dans ce pilote, c'est le "language afro-américain" qui sonne toujours un peu faux, en tout cas à l'écrit, à coup de "yo", "nigga", "brotha", "bro", "bitch" à chaque fin de phrase. C'est cliché mais c'est en même temps une réalité. Un faux problème donc je suppose. 

   Empire promet d'être un beau soap, efficace ET intelligent. Un Nashville du hip-hop en quelques sortes avec un point de départ un peu plus fort. Trop segmentant pour devenir un hit, sans doute, mais de trop bonne facture pour être ignoré, surtout vu les forces en puissance : deux des scénaristes/réalisateurs les plus en vus du moment !

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11 mars 2014

Galavant [Pilot Script]

 

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GALAVANT

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit et produit par Dan Fogelman (The Neighbors, Cars, Raiponce, Crazy, Stupid, Love) & Alan Menken ( La petite sirène, Aladdin, La Belle et la bête, Il était une fois…). Pour ABC, ABC Studios & Rhode Island Avenue Productions. 28 pages.

Le Prince Galavant, héros des contes de fées toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin, est en guerre contre l'affreux Roi Richard qui lui a volé l'amour de sa vie, la belle Madalena. Pour la retrouver et réconquérir son coeur, il doit traverser les royaumes, les montagnes et les forêts, combattre des dragons, déjouer les pièges de son ennemi juré.. et chanter !

Avec Joshua Sasse (Rogue), Timothy Omundson (Psych, Amy), Vinnie Jones (Snatch, X-Men l’affrontement final), Mallory Jansen, Karen David, Luke Youngblood (Community), Ben Presley

 

   "Think “The Princess Bride” meets “Monty Python” meets classic Disney". Voilà comment le talentueux et facétieux scénariste Dan Folgelman, déjà heureux papa des excellents Neighbors d'ABC, présente en début de script son Galavant. Un projet unique en son genre, tellement unique qu'il est impossible d'être assuré que tout ce qui semble si prometteur sur la papier ne va pas tourner à la catastrophe à l'écran. Ce n'est pas la première fois qu'une oeuvre tente de parodier les contes de fées et ce ne serait pas la première fois que ça se transformerait en plantade totale. Mais la difficulté principale ne réside même pas là. Non, c'est que ce soit sous le format d'une série et qui plus est musicale qui est culotté ! Seul ABC, qui appartient à Disney rappelons-le, pouvait se le permettre. Mais c'est en même temps curieux d'avoir à l'antenne à la fois Once Upon A Time, qui joue sur les codes et qui mélange les oeuvres, et Galavant qui les tourne à la dérision. C'est comme si la deuxième se moquait de la première en fait ! 

   Afin de mettre toutes les chances de son côté, le créateur s'est adjoint les services du mythique Alan Menken, huit fois oscarisé pour son travail sur les bandes originales de nombreux dessins-animés, pour la direction musicale du show. Autant dire que les morceaux créés pour l'occasion ne devraient pas être dégueulasses. Le script ne contient pas les paroles, mais simplement les notes d'intention de l'auteur en quelques rimes. ABC a elle-même choisi de mettre les petits plats dans les grands en tournant le pilote dans des studios londoniens, profitant d'une taxe offerte par la ville. On ne devrait malheureusement pas échappé aux fonds verts chers à ABC Studios, mais de nombreuses scènes seront tout de même tournées en extérieur.  Bref, je tourne autour du pot car au fond je n'ai pas grand chose à dire. Est-ce que c'est drôle ? Oui. Globalement. Il y a un peu trop de flashbacks et de flashfowards à mon goût, une manière de compliquer artificiellement une histoire que l'on connaît déjà par coeur. Le plaisir ne réside de toute façon pas dans les intrigues, clichées à mort pour la bonne cause, mais dans les dialogues, les chansons et, je suppose, les performances des acteurs qui se doivent d'être excellents en tout. On leur demande beaucoup. Et puis ce script est super séduisant aussi grâce aux descriptions que le scénariste fait au lecteur, tous les petits à côté, les traits d'humour, qui n'auront malheureusement pas de retranscription à l'écran. Du type : pour présenter le personnage d'Isabella, il écrit "Think Jennifer Lawrence. Sure we can get her!" ou concernant l'arrivée fracassante du héros "And not only can Galavant defeat half an army by himself... he can SING while doing it! Here goes our opening song".

   Galavant pourrait tout aussi bien être une daube infâme qu'un petit chef d'oeuvre de comédie. C'est du 50/50. Mais vu les forces en action, l'optimisme est de mise. Reste à savoir si ABC voudra prendre le risque de la commander et surtout trouvera quoi en faire, où la placer dans sa grille... 

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10 mars 2014

Odyssey [Pilot Script]

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ODYSSEY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Peter Horton (Grey's Anatomy, Thirtysomething), Nora Kay Foster & Adam Armus (Xena, Heroes, The Following). Pour NBC, Universal Television, Fabrik Entertainment & Red Arrow Entertainment. 75 pages.

Une femme soldat poursuivie par un groupe terroriste au beau milieu de l'Afrique, un ancien procureur devenu l'avocat désenchanté d'une grande compagnie qui baigne dans des affaires louches et un jeune activiste politique en pleine rébellion contre le sytème et ses propres origines, ainsi que leurs familles, sont victimes d'une conspiration militaire internationale sans précédent...

Avec Peter Facinelli (Nurse Jackie, Damages, Six Feet Under, Twilight), Anna Friel (Pushing Daisies, Neverland, Limitless), Treat Williams (Everwood, Brothers & Sisters, Chicago Fire), Adewale Akinnuoye-Agbaje (Oz, Lost, Hunted), Daniela Pineda (The Originals), Jake Robinson (The Carrie Diaries), Nate Mooney (The Riches, Philadephia), Elena Kampouris... 

 

   American Crime, Coercion... et maintenant Odyssey : les networks ont visiblement l'intention de marcher sur les plates-bandes des chaînes câblées la saison prochaine. Si toutefois ces pilotes deviennent des séries. C'est une bonne nouvelle, assurément. Mais c'est aussi très inquiétant. Les dernières séries de networks qui avaient l'allure de séries du câble ont tout simplement obtenu des audiences du câble ! On peut remonter à il y a quelques années avec Lone Star sur FOX, mais on peut aussi penser à Hannibal, plus proche de nous, toujours vivante, mais en sursis pendant combien de temps encore ? C'est une impasse dont il semble très difficile de se sortir. Peut-être qu'Odyssey réussira là où les autres ont échoué. Elle le mériterait, c'est certain. Mais en l'état, c'est une série de Showtime (et le script contenant 75 pages au lieu des 60 habituelles et aucun découpage en actes tend à prouver qu'il a été écrit pour le câble). Instinctivement, on va la comparer à Homeland... Elle partage en effet avec elle bien des points communs, dans la narration mais aussi dans l'ambition. Elle prend en revanche moins de temps pour brosser le portrait de ses héros. Ils sont instantanément plongés dans l'action, quelle qu'elle soit, et ils arrêtent de respirer comme nous devant eux. C'est à mon sens le gros défaut de ce pilote, le seule peut-être. Beaucoup de mouvements et peu de repos. Pas d'introspection. Pas le temps. Cela ne nous empêche cependant pas de nous attacher petit à petit aux personnages et nous passionner pour leurs combats respectifs. Ce qui est essentiel vu la complexité à laquelle l'ensemble de ces intrigues nous expose.

   Au début du pilote, c'est le parcours de la soldate Odette Ballard qui nous est tracé et de manière extrêmement efficace. Je ne suis pas fan de tout ce qui touche à la guerre de près ou de loin en fiction, mais je me suis surpris à me laisser prendre au jeu ici. Pour le coup, plus on avance, plus on se retrouve dans une atmosphère qui rappelle les voyages en Afghanistan de Carrie Mathison. Sauf qu'elle a l'air saine d'esprit. Je pense qu'Anna Friel va étonner dans ce rôle. Elle est très loin de Pushing Daisies évidemment, mais aussi d'à peu près tout ce qu'elle a fait d'autre. C'est vraiment un très beau rôle. Par contre, il arrive un moment où elle doit se couper les cheveux très court pour se faire passer pour un garçon. Ca m'a rendu un peu triste, j'avoue. En même temps, je ne sais pas comment elle pouvait avoir des cheveux longs au départ en étant militaire. Un détail. Si par moment le pilote devenait trop chargé à mon goût, quitte à me faire décrocher un peu, ce sont toujours ses scènes qui m'ont remis dans le bain. Elle passe du Mali à la Tunisie, elle manque de se faire exploser la tête, puis elle se fait emprisonner, elle parvient à s'enfuir, elle se retrouve dans le désert, puis sur l'océan... C'est un sacré périple qui nous attend ! Et ça ne fait que commencer... J'en profite pour dire à ce propos que le pilote devrait être impressionnant puisque tout est tourné en décors naturels, et pas seulement aux Etats-Unis. Au Maroc aussi. Il va coûter cher. Ce qui veut dire deux choses : 1/ Une commande en série est encore plus probable vu l'argent investi dans le pilote 2/ Il sera financièrement impossible de tenir sur ce rythme si la saison contient plus de 13 épisodes. 

   Les deux autres principaux personnages ne sont pas moins intéressants mais disons que leurs univers sont un peu moins dépaysants. Encore que. Peter Drucker, l'avocat (qui n'a aucun lien de parenté avec Michel à ma connaissance - Mouarf mouarf), est davantage celui qui pourrait faire penser à Carrie Mathison dans le caractère tant sa détermination à découvrir la vérité le rend dingue, quitte à mettre sa chère famille qu'il aime tant au second plan. Si les scénaristes ont besoin d'intrigues pour combler certains épisodes, ils puiseront certainement de ce coté-là. Il a une fille adolescente qui a tout à fait le potentiel pour devenir la nouvelle Dana. Ce personnage qui cristallise toutes les détestations. Mais on n'en est pas là. Elle est plutôt discrète dans ce pilote, pendant que sa mère est très passive. "L'enquête", si on peut appeler ça comme ça, de Peter est en tout cas pleine de rebondissements. Certains sont inattendus, d'autres très classiques (la camionnette qui écrase LE témoin clé et que l'on voit arriver à des kilomètres), mais ça fonctionne très bien. Les protagonistes se multiplient dans cette partie de l'histoire, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension. Il faut s'accrocher mais on en sera certainement récompensé. Du côté du troisième héros, le plus jeune, un certain Harrison Wolcott, c'est là que les choses se gâtent un peu. Juste un peu. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour ce personnage. On ne comprend pas son combat en réalité. Du moins, on comprend qu'il n'est pas fondé sur des bases très solides. On ne questionne pas sa sincérité pour autant, mais sa naïveté pourrait devenir handicapante. Pour le moment, c'est un post-ado en rébellion, un chien fou qui a certes mis le doigt sur quelque chose d'énorme mais qui n'a pas les outils et les contacts nécessaires pour changer le monde comme il le voudrait. Son combat semble un peu perdu d'avance... 

   Odyssey pourrait bien devenir le drama le plus ambitieux et exigeant qu'un network n'ait jamais produit ! Il pourrait faire date ! Ce qui ne veut pas dire que ce pilote est parfait, mais il donne beaucoup, il passionne. Est-ce que NBC osera aller jusqu'au bout ? Telle est la question. Mais cette potentielle série mérite d'ores et déjà toute notre attention. 

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09 mars 2014

More Time With Family [Pilot Script]

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MORE TIME WITH FAMILY

Comédie (Multi-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Josh Goldsmith (Un gars du Queen, 'til Death, Last Man Standing), Cathy Yuspa (Un gars du Queen, 'til Death, Ce que veulent les femmes) & Tom Papa. Produit par Ben Affleck & Matt Damon. Réalisé par James Burrows (Will & Grace, Cheers, The Millers, Mike & Molly...). Pour CBS, 20th Century FOX Television, 3 Arts & Pearl Street Films. 50 pages.

Un père de famille qui passe son temps sur les routes décide de quitter son boulot et reprendre en main le restaurant de ses parents afin de passer plus de temps auprès de sa femme et de ses trois enfants...

Avec Tom Papa, Alyson Hannigan (Buffy, How I Met Your Mother), Joe Pantoliano (Les Soprano, Memento)... (casting en cours)

 

   L'obession de CBS avec les sitcoms se déroulant en partie dans des diners/restaurants commence à se voir. Après 2 Broke Girs, Mom et d'une certaine manière Mike & Molly -leur appartement est un festin géant- voici donc More Time With Family. Peut-on faire une comédie familiale plus basique et clichée que celle-ci ? Je ne crois pas. Elle n'est pas mauvaise pour autant, même si je n'ai pas beaucoup ri à la lecture de ce script puisqu'il faut attendre un petit moment avant que ça ne décolle enfin, mais ça me désole un peu que l'on en soit encore là. Je ne suis pas contre des sitcoms à l'ancienne -j'adore Hot In Cleveland par exemple- mais à condition qu'il y ait un petit quelque chose dans les dynamiques qui soit nouveau/original. Trois femmes d'âge mur très superficielles qui se retrouvent obligée de vivre avec une grabataire un peu méchante, c'est original ! Un père de famille qui se retrouve du jour au lendemain à devoir gérer sa femme, ses enfants et ses parents, c'est déjà vu 1000 fois. Il est vrai, en revanche, que CBS n'a pas beaucoup de sitcoms familiales à l'antenne. Mais The Millers et Mike & Molly suffisent amplement, non ? Et puis c'est pas comme si ABC en avait déjà 40 et NBC tentait d'avoir les siennes aussi, avec bien peu de succès, certes.

   Je ne connais pas le travail de Tom Papa, l'acteur de stand-up choisi pour incarner ce père de famille un peu dépassé, d'origine italienne, mais son personnage m'a fait penser à Raymond d'une certaine manière. Raymond de Tout le monde aime Raymond. Ray Romano. Ce fut un grand succès de CBS pendant longtemps. Peut-être que la chaîne aimerait renouer avec cela, d'autant qu'elle a fait appel à l'écriture aux créateurs d'Un gars du Queen, autre sitcom familiale un peu culte de la chaîne. C'était à l'époque pré-Mon Oncle Charlie. Si on peut reconnaître une qualité à cette dernière, c'est d'avoir ouvert la voie à des comédies un peu différentes. Mais alors pourquoi vouloir revenir en arrière de la sorte ? Toutes les situations, toutes les blagues, sont éculées. On les connait par coeur. Ce papa et cette maman (Alyson Hannigan va donc passer de jeune maman dans How I Met Your Mother à maman d'enfants de 5 à 14 ans ici) n'ont rien qui les distinguent de tous ceux que l'on connait déjà. La seule scène où je me suis dis qu'ils étaient mignons, c'est dans le "tag", lorsque le générique défile sur une dernière blagounette. Cela arrive quand même un peu tard. La relation du papa avec ses enfants est mignonnette aussi, oui. Tout est souvent mignon, tendre. C'est ce qui sauve le pilote. Parce que ce n'est pas super drôle, voire pas du tout à certains moments. Les seuls qui parviennent à remonter le niveau de drôlerie à chaque fois qu'ils interviennent, c'est les grands-parents ! C'est souvent le cas d'ailleurs. Je pense encore une fois à Tout le monde aime Raymond. Puis lé héros a un pote bien lourd. A croire que c'est obligatoire pour que le téléspectateur bien beauf s'y retrouve quoiqu'il arrive. 

   More Time With Family a beau être produite par Ben Affleck et Matt Damon -juste des noms posés sur un générique sans doute- elle n'apporte rien de neuf ou de moderne au monde de la sitcom familiale. Elle aurait pu voir le jour il y a 10 ou 20 ans, on n'aurait pas vu la différence. CBS nous a habitués à mieux dernièrement !

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