04 avril 2014

How To Get Away With Murder [Pilot Script]

20443686

HOW TO GET AWAY WITH MURDER

Drama // 42 minutes

61074943-bis

Ecrit par Peter Nowalk (Grey's Anatomy). Produit par Shonda Rhimes & Betsy Beers (Grey's Anatomy, Scandal, Private Practice). Pour ABC, ABC Studios, Shondaland Productions. 64 pages.

Une nuit d'hiver, alors que la fête bat son plein sur le campus de la prestigieuse université de Philadelphie, à quelques kilomètres de là, dans les bois, quatre brillants étudiants en droit terrorisés s'apprêtent à brûler un cadavre. Leur vie en sera à jamais bouleversée... Quatre mois plus tôt, Michaela, Wes, Laurel, Patrick et une soixantaine de leurs camarades font la rencontre de leur charismatique et intransigeante professeure spécialisée en criminologie : Annalise DeWitt. Une poignée d'entre eux seulement aura la chance d'intégrer sa firme d'avocats. Mais pour travailler à ses côtés, il faut être prêt à tout. Absolument tout...

Avec Viola Davis (La couleur des sentiments, Prisoners, Doute, United States Of Tata), Alfred Enoch (Harry Potter), Jack Falahee (Twisted), Aja Nomi King (Black Box, Emily Owens), Karla SouzaCharlie Weber (Buffy, Underemployed)Liza Weil (Gilmore Girls, Scandal), Matt McGorry (Orange is the new black), Katie Findlay (The Killing US, The Carrie Diaries), Tom Verica (Mes plus belles années, The Nine), Billy Brown (Dexter, Sons Of Anarchy, The Following), Michael Gaston (Damages, Unforgettable, Jericho)...

 

   American Crime, Madame Secretary, Red Band Society et désormais How To Get Away With Murder. La saison 2014/2015 comprend au moins quatre scripts de dramas de haut vol. Et je dois dire que j'appréhendais beaucoup la lecture de ce dernier car j'en attendais énormément. C'est souvent ce qui arrive lors de la saison des pilotes. On s'attache à des projets à cause d'un nom de créateur, de producteur, de réalisateur, d'acteur ou d'actrice, à cause d'un pitch... Dans le cas de HTGAWM (autant tout de suite nous habituer au hashtag dont nous allons abuser dans quelques mois), c'est à peu près pour toutes ces raisons à la fois. Vous me connaissez, je suis dingue du travail de Shonda Rhimes et ses collaborateurs (Haters gonna hate), j'adore Viola Davis (et Matt McGorry, Charlie Weber, Liza Weil et Tom Verica me plaisent) et le synopsis du pilote m'attirait énormément. Après le premier acte, je me suis dit "Bon, ça va, ça a l'air bien". A la fin du deuxième "voire vraiment bien". A la fin du troisième "voire vraiment très bien". Et à la fin du pilote, j'étais conquis et convaincu que non seulement ABC ne pouvait pas passer à côté mais qu'en plus on allait être nombreux à adorer. J'aimerais ne pas trop m'emballer pour ne pas créer chez vous des attentes démesurées, mais je ne vous promets rien... A vous de savoir raison garder !

   Pour décrire HTGAWM, il me faudrait des heures. C'est un drama intéressant pour plein de raisons mais en premier lieu parce qu'il est hybride, à la croisée de différents genres, et il parvient, en tout cas dans ce pilote, a être efficace et pertinent partout. C'est d'abord une série judiciaire. Pas dans le style de David E. Kelley, parce qu'il n'y a pas de fantaisie particulière. Pas tout à fait dans le style de The Good Wife, parce qu'elle est intouchable, imbattable, au firmament. Dans son propre style en fait. Elle réinvente le genre à sa façon et là je vais faire une comparaison qui risque d'en faire fuir quelques uns mais tant pis : elle est à la série d'avocats ce que Scandal est à la série politique. Elle n'a pas l'ambition ni la prétention de nous instruire sur le système judiciaire américain. Elle n'a pas l'intention de nous éblouir avec de grandes plaidoiries et une certaine forme d'idéalisme. Ce qu'elle veut c'est nous divertir sans tomber dans la facilité, c'est utiliser le judiciaire pour nous raconter autre chose. Il ya dans ce premier épisode un "cas", le premier que les étudiants sont invités à résoudre en compagnie d'Annalise DeWitt afin de s'attirer ses faveurs. Il y en aura sûrement dans chaque épisode, apportant donc un élément procédural à la série, mais peut-être pas pour très longtemps. A la manière de Scandal justement qui a tendance à n'être plus que 100% feuilletonnante, au plus grand bonheur de la plupart de ses téléspectateurs. Mais j'ai quand même une pensée pour les autres, qui existent. Elle est policière également, d'une certaine manière. Elle en prend parfois l'allure en tout cas.

   Mais HTGAWM c'est aussi une dramédie sur de jeunes adultes en quête d'aventure et d'identité. Pour l'aventure, je pense qu'ils vont être servis. Rien que dans ce pilote, ils sont amenés à voir et faire beaucoup de choses, et pas toujours de leur plein gré. Ils sont d'ores et déjà tous soumis à divers conflits moraux et doivent prendre des décisions difficiles, souvent graves, qui auront une incidence irrémédiable sur la suite de leur carrière et le reste de leur vie. Et c'est là que l'on retrouve un peu de Grey's Anatomy. L'atmosphère est clairement plus tendue qu'au Seattle Grace, et Annalise DeWitt est un nazi d'un autre genre que Miranda Bailey, mais ils ont la même fraîcheur que Meredith, Cristina et les autres à leurs débuts. Et je crois que la production a réuni un casting de quasi inconnus dont on n'a pas fini de parler (et qui est comme toujours chez Shondaland : diversifié !). Il y aussi une compétition entre eux qui ne fait que commencer, où tous les coups sont permis ! Là aussi, d'une certaine manière, ils ont le pouvoir de sauver des vies. Mais surtout d'en détruire. Beaucoup de pression repose sur leurs épaules de toutes parts, et dans ces cas-là vous savez ce qu'on fait dans les séries de Shonda Rhimes pour décompresser : on baise et on tombe amoureux. Plusieurs histoires se dessinent voire commencent dans ce pilote, même si ce n'est pas le propos premier. Entre élèves, entre profs et élèves. Parfois au vu et su de tous. Parfois en secret. C'est très excitant et les possibilités sont multiples étant donné qu'il y a beaucoup de personnages. Mais étonnamment pas trop. C'était une de mes craintes initiales. Ils n'ont pas tous le même temps d'antenne mais ils sont tous bien introduits.

   Vous faire un listing complet des protagonistes n'aurait pas grand intérêt, alors je vais faire un focus sur ceux qui m'ont le plus marqué. Wes, l'outsider un peu rebelle et mystérieux dont on ne comprend presque pas comment il a atterri là. Intriguant et séduisant. Patrick, prétentieux, gosse de riche sans doute, a les dents qui rayent le parquet et sait user de ses charmes pour parvenir à ses fins. Gay, ou bi. En tout cas très ouvert sexuellement. Son petit jeu n'en sera que plus passionnant à suivre. Michaela, la fille qui a des principes, un peu coincée mais pleine de ressources. Le genre de personnage qui paye pas de mine au début mais qui impressionne de plus en plus. Laurel, dont j'aurais un peu de mal à définir la personnalité à ce stade. Curieuse, passionnée, à 200% tout le temps. Un peu plus légère que la moyenne aussi. "Douchebag" alias Asher est peu présent mais ses quelques apparitions laissent entendre qu'il y a beaucoup à dire sur lui en temps voulu. Frank et Bonnie, les deux principaux collaborateurs d'Annalise qui, comme elle, semblent avoir une dizaine de squelettes dans leurs placards... Bref. Et donc Annalise elle-même. Viola Davis a tout ce qu'il faut dans ce script pour faire des merveilles. Et elle en fera puisque son talent est immense. Ce personnage est fascinant, bien plus qu'un Joe Carroll de The Following par exemple. Je ne sous-entends pas que c'est une serial killeuse, hein ! Elle a l'énergie et la conviction d'Olivia Pope, les faiblesses d'Addison Montgomery et la dangerosité que l'on n'a connu dans aucune autre des héroïnes de Shondaland jusqu'à aujourd'hui. A la fin du pilote, elle reste un mystère pour tout le monde. Et ça, ça rend très très impatient de voir un deuxième épisode, toute une saison même. 

   Je terminerais par l'aspect slasher movie à la "Souviens-toi l'été dernier", qui n'est pas aussi ridicule qu'il en a l'air. Le groupe de personnages qui enterre un corps, on a déjà vu ça mille fois au ciné et à la télé. Est-ce que HTGAWM réussira à en faire quelque chose de neuf ? Seul le temps le dira. Pour l'heure, on nous égrenne tout au long du pilote des bouts de flashforwards  savamment dosés, qui ne sont qu'une infime partie d'un récit bien plus large. Ils créent autant d'envie que de frustration. Combien d'épisodes, ou de saisons, vont représenter les 4 mois qui se déroulent entre le présent et ces passages ? Impossible à dire. Mais il y a de la matière pour multiplier les rebondissements. Je pense instinctivement au mystère de la première saison de Desperate Housewives (et pas aux autres !). Sachez en tout cas que l'identité de la victime est connue à la toute fin du pilote. Vous pouvez essayer de deviner, vous tomberez peut-être juste avec un peu de chance, mais la réponse reste assez surprenante. Et tout reste à découvrir...

    ABC tient avec How To Get Away With Murder un hit en puissance ! Il faudrait que la case qu'elle lui choisisse soit très inadaptée, la promotion pas du tout efficace et les astres bien mal alignés pour qu'elle ne fasse pas un carton lors du/des premier(s) épisode(s) (avec les standarts d'aujourd'hui bien entendu !). Sur la longueur, en revanche, tout dépendra de sa capacité à tenir la route, d'autant qu'il lui faudra redoubler d'effort pour rester à la hauteur après avoir mis la barre haut dès le départ... Elle décroche le titre de MA série la plus attendue de la saison prochaine. Voilà, c'est dit.

Posté par LullabyBoy à 00:38 - - Permalien [#]
Tags : , , ,


02 avril 2014

The Pro [Pilot Script]

20443688 (1)

THE PRO

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

44030376

Ecrit et produit par Alex Gregory & Pete Huyck (Frasier, King of the hill). Réalisé par Todd Holland (Malcolm, Go On, 30 Rock). Pour NBC, ABC Studios, Universal Television, Brillstein Entertainment & Dark Toy Entertainment. 35 pages.

Un ancien champion de tennis surnommé "Big Ben"', devenu prof dans un country-club après avoir perdu une partie de sa fortune, se sert de sa gouaille et de son charme pour revenir au top, mais il est stoppé net dans son ascension par son ancien meilleur ami, devenu son plus grand rivale. Il vient d'être engagé pour renforcer l'équipe, ils vont donc devoir travailler ensemble désormais...

Avec Rob Lowe (Brothers & Sisters, Parks And Recreation, A La Maison Blanche), Rob Riggle (Very Bad Trip, Very Bad Cops, Modern Family), Rebecca Romijn (Ugly Betty, Eastwick, X-Men), Rose Salazar (Parenthood), Colton Dunn (Key and Peele), Jared Gilman (Moonrise Kingdom), Andrea Savage...

 

   Le script de The Pro m'a laissé très indifférent. Est-ce parce que l'univers du tennis professionnel ne me parle pas du tout ? Est-ce parce que son histoire de départ, qui consiste à créer au fil des pages un duo d'antagonistes, m'a paru banale ? Est-ce parce que ce pilote manque tout simplement de panache ? Est-ce parce que je n'ai souri que de temps à autres grâce à quelques blagues bien senties, mais jamais ri ? C'est sans doute un peu pour toutes ces raisons. NBC voulait absolument une comédie centrée sur Rob Lowe après son départ de Parks And Recreation. J'imagine que plusieurs projets lui ont été présentés par différents studios et c'est celui de ABC Studios qui a remporté la mise. Il est certain que ce rôle d'ancien champion va comme un gant au magnifique quinquagénaire qui ne semble pas vieillir, grâce au botox ou à je ne sais quelle substance qu'on lui a injecté sur le visage. Mais vous voyez, c'est le genre de série qu'on aurait tout aussi bien pu filer à Matthew Perry. Je soupçonne même que ce soit un de ses fonds de tiroir. Comme Mr Sunshine, c'est vaguement sympathique mais pas très engageant. 

    Se rendant compte que peut-être Rob Lowe n'était pas un atout suffisant pour convaincre le public d'y jeter un oeil, NBC a choisi de lui coller Rob Riggle dans les pattes. Rob Riggle. Les américains l'adorent parait-il. Personnellement, je n'ai pas d'avis sur la question. Je sais juste qu'il n'est pas susceptible de me motiver à en voir plus. Et je dois dire que son personnage de macho prétentieux qui s'avère être un méga loser ne m'a pas donné du tout donné envie. Le héros n'est peut-être pas hyper intéressant mais il a au moins un certain capital sympathie. A la fin du pilote, les deux rivaux se réconcilient et on sous-entend qu'ils sont redevenus best buddies. A quoi va consister la suite de la série alors ? Ils vont faire les 400 coups au country club ? Ils vont continuer à se chamailler puis se réconcilier à l'infini ? Ce n'est pas comme si en l'état actuel des choses, les personnages secondaires pouvaient vraiment relever le niveau. Enfin je suis mauvaise langue. A y regarder de plus près, quand je vous disez que j'ai parfois souri, c'était toujours grâce à l'un ou l'une d'entre eux, pas grâce aux deux stars du show. La petite Jaimie, jouée par Rose Salazar (que j'adooooore et qui avait un talent deal avec ABC qui a donné lieu à ce casting), peut être une sorte d'équivalent à April de Parks And Rec, en plus souriante et plus sociable. Je mise un peu sur elle. Pas tellement sur le reste de la bande. Mais il y a une base pas si mauvaise dans le fond. Avec beaucoup de travail, ça peut devenir cool.

   Le pilote de The Pro n'est ni énervant ni excitant. Il n'est pas mauvais, mais il n'est pas bon non plus. Il est juste au milieu. Son seul espoir de se faire remarquer, c'est si l'alchimie entre le duo principal fonctionne plus encore que prévu. A partir de là, tout est possible, tout espoir d'amélioration sur les épisodes suivants est envisageable. Mais très honnêtement, ce n'est pas avec ça que NBC va remonter la pente côté comédie...

Posté par LullabyBoy à 12:21 - - Permalien [#]
Tags : , , ,

01 avril 2014

Battle Creek [Pilot Script]

20443690 (1)

 

BATTLE

BATTLE CREEK

Drama // 42 minutes 

44030377

Ecrit et produit par Vince Gilligan (Breaking Bad, X-Files) & David Shore (Dr House). Réalisé par Bryan Singer (Usual Suspects, X-Men, Dr House). 13 épisodes commandés. Pour CBS, Sony Pictures Television, CBS Television Studios, Shore Z Productions, Bad Hat Harry Productions, Gran Via Productions. 61 pages.

Dans le commissariat sous-équipé de Battle Creek dans le Michigan, le détective Russ Agnew n'a pas bonne réputation. On dit qu'il est méchant, insensible. Personne ne veut faire équipe avec lui. Personne jusqu'à ce que Milton Chamberlain, un agent du FBI qui vient tout juste de débarquer pour prêter main forte à l'équipe de bras cassés, le choisisse, lui, comme partenaire. Leurs visions très différentes de la vie ne vont pas faciliter leur entente, mais leur complémentarité ne peut qu'être un atout pour nettoyer efficacement les rues de la petite ville...

Avec Josh Duhamel (Las Vegas, Transformers), Dean Winters (Oz, Rescue Me, 30 Rock), Kal Penn (Dr House, How I Met Your Mother, 24), Janet McTeer (Damages, The White Queen), Aubrey Dollar (Dawson, Point Pleasant, 666 Park Avenue), Damon Herriman (Justified), Edward Fordham Jr....

 

    Cet automne -normalement- CBS va créer l'événement avec une de ses nouvelles séries policières, Battle Creek. Pas parce qu'elle s'annonce hyper originale, jamais vu, avec une distribution de fou, mais parce qu'il s'agit de la première création post-Breaking Bad de Vince Gilligan. Et accessoirement la première série post-Dr House de David Shore. La plupart du temps, à moins de s'appeler J.J. Abrams, un nom ne suffit pas à rameuter les foules à la télévision. Ni même deux. Mais là, un an après la fin de Breaking Bad, devenue quasiment un phénomène de société au cours de sa dernière saison, et quelques semaines avant le lancement du spin-off Better Call Saul sur AMC, le monsieur est celui que toutes les chaînes s'arrachent. Il est bien évidemment attendu au tournant. Mais il va falloir d'ores et déjà remettre les pendules à l'heure...

   Vince Gilligan est bien le créateur de ce show. En vérité, il l'a écrit il y a 10 ans, déjà pour CBS. Un pilote avait été commandé mais la distribution parfaite n'avait pas été trouvée à temps donc la commande avait été annulée et la série abandonnée. Mais Nina Tassler, alors directrice du département drama de la chaîne et aujourd'hui directrice de la chaîne tout court, s'en est souvenue lorsque Sony Pictures, qui a un contrat exclusif avec Gilligan, l'a démarchée pour développer d'éventuels nouveaux projets avec lui. Elle a donc proposé qu'il remette au goût du jour son script de Battle Creek qui lui avait fait forte impression à l'époque et que David Shore vienne lui prêter main forte et joue le rôle de showrunner en cas de commande en série. Entre temps, Sony s'est dit qu'elle avait de quoi faire monter les enchères puisque AMC, Netflix et d'autres pouvaient être potentiellement intéressés. D'où la commande par CBS de 13 épisodes sans passer par la case pilote ! Tout ça pour vous dire que si l'histoire du projet est compliquée et passionnante, elle est surtout importante quand vient le moment de juger ce que le script de ce pilote vaut.

   Même si des modifications ont été apportées, Battle Creek n'en reste pas moins une série de Vince Gilligan pré-Breaking Bad, qui ne bénéficie donc pas vraiment de sa plus récente expérience, extrêmement riche. Certes, quand il bossait sur X-Files, c'était déjà loin d'être un manche... J'ai trouvé ce premier épisode réussi, efficace, promettant une série policière à la fois classique et différente. Classique car elle est clairement pensée pour CBS. Le CBS des Experts, de FBI: Portés Disparus ou d'Esprits Criminels. Et il est vrai que si elle avait aboutie à ce moment-là, elle aurait été différente. Mais dans un paysage en cours de renouvellement, peuplé de The Good Wife ou de Person Of Interest, elle dénote par son manque d'ambition apparent. Rien ne laisse présager que le feuilletonnant prendra le pas sur le procédural en cours de route. Les héros et le probable développement de leur amitié nourrie de jalousie peut constituer un fil rouge, de même que des pans de leurs vies personnelles peuvent tout à fait être dévoilés au fur et à mesure, mais en l'état, c'est une série policière dont la seule véritable originalité pour CBS est le fait qu'elle se déroule dans une petite ville et non à Los Angeles ou New York, qui plus est pauvre, remplie de dealers et de drogués, donc pas charmante du tout. En revanche, si le commissariat est délabré à la base, l'agent du FBI vient très vite apporter grâce à son équipe des touches de high-tech chères aux Experts et ses consoeurs. Le téléspectateur moyen de CBS n'est au final que très peu bousculé. Le seul truc qui peut éventuellement le déstabiliser c'est l'humour. Battle Creek se veut sombre dans ses décors et les cas qu'elle traite, mais légère dans ses dialogues et son jeu d'opposition good cop/bad cop, qui mériterait d'ailleurs d'être nuancé mais un indice en début d'épisode laisse penser que ce sera le cas. Comprendre par là que Milton Chamberlain n'est peut-être pas si "good" que ça...

   Vince Gilligan est quand même malin, y'a pas à dire. Il sait très à qui il s'adresse et a donc écrit en conséquence, rien que pour les ménagères, un personnage de héros très loin de Walter White et son air de monsieur tout le monde. Jugez plutôt. Milton est présenté de la sorte : "Milt is Brad Pitt, only taller. He's George Clooney, only more aw-shucks charming." Josh Duhamel a clairement le physique de l'emploi ! A-t-il en revanche un jeu suffisamment solide pour nuancer, un jour peut-être ? Pas certain. Mais on ne le lui demande pas pour l'heure. Le détective Russ Agnew est donc évidemment beaucoup plus rugueux, rustre même. On imagine parfaitement Dean Winters l'incarner. C'est un peu sa spécialité ! Et que les fanas de triangles amoureux soient rassurés : il y en a bien un qui se dessine ! Une certaine Holly, que Russ aime beaucoup depuis longtemps, est toute bouleversée par l'arrivée de Milton -les premiers mots qu'elle lui adresse d'ailleurs en bafouillant étant "Hello. You... you're very handsome"- et réciproquement. Sinon, le chef du commissariat est une femme, ce qui n'était visiblement pas le cas dans la première version, et ça c'est plutôt cool. Surtout qu'elle est jouée par la géniale Janet McTeer. Le rôle de Kal Penn est plus anecdotique. Un sidekick plus ou moins amusant, qui fait surtout pitié. Ca devrait bien lui aller. Je ne dis pas qu'il fait pitié, hein ! Juste qu'il a l'habitude d'être plus ou moins amusant. Et souvent plus que moins. Bref. En dehors de ces considérations, sachez simplement que l'enquête de ce premier épisode est rythmée mais un peu facile et qu'elle n'inaugure rien de très excitant de ce coté-là... En même temps, je me dis qu'après avoir attrapé sept ou huit bad guys, si cette ville est si petite qu'on le dit, il va bien falloir feuilletonner avec ceux qu'il restera...

    Il ne faut surtout pas attendre de Battle Creek qu'elle soit du niveau de Breaking Bad. Sur ce front-là, autant être clair tout de suite : même en faisant tous les efforts possibles, elle ne le sera jamais ! Ce qu'elle peut devenir en revanche, en faisant preuve d'un peu plus d'ambition par la suite que sur ce pilote, c'est une série policière énergique avec des héros attachants, façon buddy movie, des enquêtes bouclées efficaces et des éléments feuilletonnants intéressants. Battle Creek pourrait réconcilier les allergiques aux séries policières avec le genre. Elle aura 13 épisodes pour convaincre et elle n'a pas intérêt à se rater !

Posté par LullabyBoy à 12:48 - - Permalien [#]
Tags : , , , , ,

31 mars 2014

Fresh Off The Boat [Pilot Script]

20443686

FRESH OFF THE BOAT (aka FAR EAST ORLANDO)

Comédie (Single-camera) // 22 minutes

44030377

Ecrit par Nahnatchka Khan (Don't Trust The Bitch in Apartment 23, Fatrick). D'après le livre d'Eddie Huang. Produit par Jack Kasdan (New Girl, Ben & Kate, Bad Teacher). Pour ABC & 20th Century FOX Television. 

Le quotidien d'une famille chinoise issue de la première génération d'immigrants Taïwanais aux Etats-Unis dans les années 90, lorsqu'ils quittent le Chinatown de Washington D.C. pour Orlando en Floride. Tandis qu'Eddie, un ado dopé au hip-hop et à la culture américaine, tente de trouver sa place dans son collège où il est le seul asiatique, son père a bien du mal à attirer des clients dans son restaurant et sa mère à s'habituer à ses nouvelles voisines...

Avec Hudson Yang, Constance Wu, Randall Park (Veep), Paul Scheer (The League), Forrest WheelerRachel Cannon (Underemployed), Ian Chen...

 

   L'an dernier à la même époque, je ne tarissais pas d'éloges sur le script du pilote de The Goldbergs (à l'époque intitulé How The Hell Am I Normal?), à la fois tendre, amusant et authentique. Et le résultat final a été à peu près à la hauteur de mes attentes, tout comme les quelques épisodes suivants que j'ai vus. D'ailleurs, il s'agit à ce jour de la seule nouvelle comédie lancée par ABC qui ait réussi à s'installer et trouver son (petit) lot de fidèles. Je suis sûr qu'elle a un bel avenir devant elle, à la manière de la discrète mais vaillante The Middle. Trophy Wife a eu moins de chance, mais qualitativement, elle est pourtant loin d'avoir démérité (tandis que Super Fun Night s'est transformée en déception assez rapidement et que Mixology méritait mieux). Fresh Off The Boat s'inscrit dans la lignée de The Goldbergs (et The Middle), en troquant les années 80 contre les années 90.

   Tout comme Fatrick, l'autre pilote de la créatrice de Don't Trust The B**** en compétition cette année (mais chez FOX), la seule véritable déception qu'a pu me procurer Fresh Off The Boat c'est un relatif manque d'audace. J'aurais aimé que certaines blagues soient un peu plus osées. Il y a quand même deux-trois insinuations grivoises qui m'ont plu, mais on va dire que tout cela reste très familial, très gentil, très Disney. Et ce n'est pas vraiment un reproche en fait. Je crois qu'ABC est ici dans son rôle, dans ce que le public attend d'elle, et on ne peut pas lui reprocher de commander ce type de pilotes/séries. Quand elle ose des choses un peu plus en marges, du type The Neighbors ou justement Don't Trust The B****, elle se vautre. Finalemement, celle qui s'en sort le mieux en étant pas trop consensuelle c'est Suburgatory. Et encore. Elle a perdu de son mordant au fil du temps et elle n'est plus très loin de l'annulation ! Bref, avec tout ça je ne parle toujours pas précisément de Fresh Off The Boat.

    Au-delà du fait que ce pilote est rythmé, très souvent drôle et évite toujours de tomber dans la niaiserie de justesse, il met tout de même en avant un clash culturel extrêmement intéressant et rarement montré à la télévision. La population américaine originaire d'Asie est silencieuse. On la voit peu, on l'entend peu, elle est pourtant bien là. A bien moindre échelle, c'est comme à Paris où tous ces chinois/japonais vivent mais "n'existent pas" car on ne leur donne jamais la parole et, à vrai dire, ils n'ont pas l'air de la demander non plus. Dans un sens, ça veut certainement dire que leur intégration se passe bien et c'est tant mieux. Celle de la famille Huang n'en est qu'à ses balbutiements dans ce pilote, elle se fait très en douceur et il ne fait aucun doute qu'elle finira par réussir, mais pour l'heure elle est très amusante à suivre, aussi bien du côté des enfants, où c'est finalement assez banal -le weirdo habituel- que de celui des parents, qui l'est déjà un peu moins. Il faut dire qu'avoir choisi la Floride pour situer la série ajoute une dimension un peu surréaliste à l'histoire. Parce que les habitants de la Floride sont eux-mêmes hors-normes, "bigger than life". Je pense surtout aux nouvelles amies de la mère, des Real Housewives avant l'heure, obsédées par faire du roller toute la journée pour garder la forme, tout en commentant le dernier épisode de Melrose Place ! On devrait vraiment se marrer avec elles... La maman elle-même est le personnage le plus drôle -tiens tiens, comme dans The Goldbergs- tandis que le papa, un peu mou du genou, met plus de temps à convaincre. La grand-mère, malgré son silence, est très prometteuse. 

   Fresh Off The Boat a toutes les cartes en main pour devenir le The Goldbergs de la saison prochaine : la petite comédie fort sympathique et attachante qui ne mobilise pas les foules mais qui a de l'amour et de l'humour à revendre. Et il en faut des comme elle !

Posté par LullabyBoy à 12:25 - - Permalien [#]
Tags : ,

29 mars 2014

Constantine [Pilot Script]

20443688 (2)

 

413958

CONSTANTINE

Drama // 42 minutes

44030376

Ecrit et produit par Daniel Cerone (Dexter, Charmed, Mentalist) & David S. Goyer (FlashForward, Batman Begins, Man Of Steel, Da Vinci's Demons...). Adapté de DC Comics. Réalisé par Neil Marshall (Doomsday, The Descent). Pour NBC, Warner Bros. Television & DC Comics. 62 pages.

Les aventures de John Constantine, extralucide anticonformiste et torturé,  à la poursuite des anges et des démons qui hantent les rues de New York. Accompagné de Liv Parson, une jeune femme dont il a bien connu le père et qui a hérité de son don pour voir les morts, il essaye de faire régner la paix là où le mal veut s'installer...

Avec Matt Ryan (Collision, Torchwood, Criminal Minds: Suspect Behaviour), Lucy Griffiths (True Blood, Collision, Robin Hood), Harold Perrineau (Lost, Oz, Sons Of Anarchy), Charles Halford...

 

   Après Gotham et avant iZombie, je me suis attaqué à Constantine, l'un des trois pilotes DC Comics de la saison. Ce n'est pas prendre beaucoup de risques que de dire qu'ils ont de grandes chances de tous être à l'antenne la saison prochaine. Warner Bros. va en tout cas tout mettre en oeuvre pour faire fructifier son catalogue, qui est à sa réponse à l'invasion Marvel attendue sur ABC et Netflix. Et le premier objectif clair est de mettre un maximum de moyens -pour un budget télévisuel- afin que ces séries soient irréprochables visuellement, qu'elles en jettent, et c'est presque la première qualité requise quand on s'attaque à un genre comme celui-là. Tel qu'il est écrit, le pilote de Constantine possède déjà une empreinte forte. Les scénaristes ont une vision bien précise de ce qu'ils veulent. Beaucoup de détails et d'indications sont donc données au réalisateur. Il y a des plans intéressants, des points de vue originaux. Sur tout ça, vraiment, je suis conquis et très curieux de voir si le résultat sera à la hauteur de l'ambition. Sur le fond, en revanche, je suis moins emballé.

   Ce qui me dérange principalement, c'est que ce premier épisode ne définit pas de véritables enjeux, que ce soit pour les personnages et leur cheminement, ou concernant une mythologie plus vaste. Je ne doute pas que l'objectif est que la série devienne au fur et à mesure de plus en plus feuilletonnante, de la même manière que Fringe, Person Of Interest ou The Blacklist opérent ou ont opéré,  mais avant d'en arriver là il va falloir se contenter de suivre des héros passer leur temps à courir après des fantômes et des démons, qui prennent parfois des apparences humaines diverses et variées, ou qui restent sous forme de fumée, de souffle glacé ou d'ombre inquiétante. C'est un peu ennuyeux. Et si ça l'est déjà là, ça le sera encore plus au cours d'un deuxième, troisième ou quatrième épisode. Le pilote a au moins l'avantage de nous prendre par surprise de temps en temps puisque l'on ne connaît encore rien de cet univers et de ses personnages. Il m'a plus rendu inquiet pour la suite qu'autre chose. Ce n'est pas très bon signe, et en même temps j'extrapole peut-être un peu trop. Il fallait bien que je trompe l'ennui d'une manière ou d'une autre.

   John Constantine n'est pas le genre de personnage que j'aime en général. Il transforme tout début d'émotion en cynisme. C'est agaçant. L'héroïne le lui fait d'ailleurs remarquer, mais elle, même si elle ne veut pas encore l'avouer, ça la titille dans le bas ventre tout ce mystère. Alors quand il consent à lui révéler un bout du secret de sa naissance, elle est forcément toute attendrie, toute chose. L'histoire d'amour qui se dessine entre eux est d'un classique à pleurer. Un duo à la Bones/Castle/Mentalist de plus. Ce qui n'est pas rassurant, c'est qu'il y a très peu de protagonistes secondaires réguliers à l'heure actuelle. Harold Perrineau joue une sorte d'ange dark qui aide divinement Constantine dans ses "enquêtes". Lesquelles consistent donc à empêcher des démons de s'emparer d'âmes innocentes. Cela ne va quand même pas bien loin et ne promet pas du tout d'être répétitif ! Et puis il y a Chas, une sorte de bras droit que l'on suppose immortel, qui ne dit pas un mot ou presque. Un personnage intéressant, c'est la "lake house" qui sert de QG au héros. Un lieu mystique hyper protégé où les forces du mal ne peuvent pas entrer. Le seul endroit sûr où ils peuvent se poser et penser. Et probablement un jour baiser. Une scène importante se déroule en ce lieu. L'héroïne assiste à travers un miroir à un moment de vie passé de son papa qu'elle n'a jamais connu. Il est celui qui a pacifié cette maison. C'est là qu'elle le découvre pour la première fois. Emouvant. Enfin, j'ai cru comprendre que dans les comics, Constantine fumait beaucoup beaucoup et beaucoup de fans étaient inquiets quant à son addicition dans les séries. Eh bien elle a logiquement disparu. On ne le voit en tout cas pas fumer. Ce n'est pas possible. Mais est-ce si grave que ça ? 

   Constantine est un programme de 22h coûteux qui manque d'ambition scénaristique pour l'heure mais qui pourrait ravir les amateurs de divertissement fantastique un peu plus noir que ce à quoi les networks nous habituent -en dehors de Hannibal- et un cran au-dessus de Grimm. Elles formeraient d'ailleurs un duo cohérent le vendredi soir, mais NBC peut-elle se permettre de diffuser un programme cher dans une case aussi peu exposée ?

Posté par LullabyBoy à 12:34 - - Permalien [#]
Tags : , , , , ,


27 mars 2014

Save The Date [Pilot Script]

20443690 (1)

SAVE THE DATE

Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit et produit par Jeff & Jackie Filgo (That '70s Show, Une soirée d'enfer). Réalisé par Pamela Fryman (How I Met Your Mother, Frasier). Pour CBS, CBS Television Studios & ABC Studios. 34 pages.

Katie, 35 ans, fraîchement célibataire après avoir été larguée au moment précis où elle pensait être demandée en mariage, noie son chagrin un soir dans l'alcool jusqu'à faire une bêtise : elle réserve la plus belle salle de mariage de Seattle pour le 17 mai 2016. Aucun remboursement de son avance n'étant possible, il lui faut donc trouver l'homme de sa vie à temps !

Avec Maggie Lawson (Pysch, Back In The Game), Michelle Trachtenberg (Buffy, Gossip Girl, Weeds, Mercy), Tom Bennett (Family Tree), Jay R. Ferguson (Mad Men, Surface, Sleeper Cell), Brian Howe (Arrête-moi si tu peux, Gran Torino, Justified), Julie White (Transformers, Go On)...

 

   Quand j'ai lu le pitch de cette comédie, j'ai ri. Mais j'ai ri ! Si vous saviez. Vous aussi peut-être ? Il y a de quoi ! On a rarement lu une idée de départ aussi ridicule. En cherchant bien, on doit pouvoir trouver pire. Genre Cavemen. Mais ça n'arrive pas si souvent. Et heureusement. La CW avait mis la barre haut avec Jane The Virgin. CBS a réussi à faire pire. En association avec ABC, qui produit. Voilà ce que ça donne quand deux networks très opposés font un enfant. Mais trêve de plaisanterie. Je sais que vous êtes des lecteurs observateurs. Vous n'avez donc pas raté les deux étoiles et demi ci-dessus. Non, ce n'est pas une erreur. Je m'attendais à en balancer 0,5, voire 1, ou qui sait 1,5 dans le meilleur des cas ? Et sans les voir venir, des sourires se sont esquissés sur mon visage au fil des pages, qui se sont parfois transformés en petits rires. Et voilà qu'à la fin du premier acte, désorienté, je me suis rendu compte que je prenais un certain plaisir à lire ce Save The Date.

   Il faut quand même que je vous explique. Même si cette histoire d'ivresse et de réservation de salle est bel et bien écrite noir sur blanc et est assumée, d'une part elle n'intervient pas en début d'épisode -ce qui évite d'insister lourdement dessus tout le reste du pilote- mais au milieu, et même après, les scénaristes ont le bon goût de ne pas en faire tout un plat. Au fond, c'est un simple prétexte, un gadget, qui permet de donner un but à l'héroïne et une échéance aux scénaristes. C'est exactement la même chose que la cagnotte de 2 Broke Girls ou le récit de Ted dans How I Met Your Mother en réalité. Et je soupçonne très fortement CBS de la considérer comme un potentiel successeur de cette dernière, au même titre que le spin-off How I Met Your Dad. D'ailleurs, sur le papier, les deux se valent. Mais disons qu'ici le casting est légèrement moins intéressant a priori. Je suppose qu'il n'en restera qu'une au final. Ou aucune.


   Katie est un personnage très frais, très attrayant, gentiment barré sans que ça aille trop loin. Elle m’a plu. Un peu comme si Ted avait été une jolie femme et avait possédé un vrai grain de folie. L’obsession de l’héroïne pour le mariage, surtout en début d’épisode, est relativement agaçante en revanche. Mais elle a quelques répliques qui font bien passer le tout. Elle prend conscience du ridicule de la chose et de l’anti-féminisme total qu’elle véhicule. C’est l’inverse pour sa sœur, qui est demandée en mariage le jour où Katie se fait larguer. Elle accepte sans conviction, avant de péter un plomb d’excitation. Elle et son mari forment un couple mignon, mais qui n’apportera sans doute pas grand-chose de plus que Lily et Marshall. Katie finit le pilote en se mettant en collocation avec le meilleur ami du mec de sa sœur. Ted et Robin, anyone ? Là où Save The Date se détache finalement bien de HIMYM c’est grâce aux parents de Katie, très présents, très drôles, dans le même style que ceux d’Eric dans That ‘70s Show. Ils se taquinent, ils se chauffent… Il est grognon, elle est facétieuse. C’est tordant.


   Et si Save The Date était le « vrai » spin-off de How I Met Your Mother ? Ça se rapproche presque plus d’un plagiat, mais ça marche curieusement très bien. En aucun cas novateur, mais fichtrement efficace !

Posté par LullabyBoy à 18:26 - - Permalien [#]
Tags : , , ,

25 mars 2014

Warriors [Pilot Script]

20443686

WARRIORS

Drama // 42 minutes

44030376

Ecrit par Chris Keyser (La vie à Cinq, Les Soeurs Reed). Produit par Laurie Zaks (Castle) & Todd Lieberman (La Proposition, Fighter, Clones). Réalisé par Martin Campbell (GoldenEye, Casino Royale, Green Lantern). Pour ABC, ABC Studios & Mandeville Films. 62 pages.

Tory Sterling, psychiatre, revient aux Etats-Unis après avoir passé deux ans en Afghanistan auprès des soldats de l’armée américaine. Traumatisée mais combative, elle retrouve sa famille, ses enfants et son mari, qui ont appris à vivre sans elle, et reprend ses activités au sein de l’hôpital militaire de Washington où les médecins et les infirmières se battent au quotidien pour sauver ceux qui ont tout donné pour défendre leur patrie. Mais comment oublier les horreurs de la guerre quand on en soigne les douleurs physiques et psychiques jour après jour ?

Avec Morena Baccarin (V, Homeland, Firefly), Courtney B. Vance (FlashForward, New York Section Criminelle), Greg Grunberg (Felicity, Alias, Heroes, The Client List), Eloise Mumford (Lone Star, The River, Fifty Shades Of Grey), Justina Machado (Six Feet Under, Missing, Private Practice), Don Hany (East West 101, Serangoon Road), Linda Park (Star Trek Enterprise, Crash), Abbie Cobb (90210, Suburgatory), Toby Levins (Rogue), Steve Kazee...

 

   Alors qu’ABC peut toujours compter sur Grey’s Anatomy dix ans plus tard, la chaîne a parfaitement conscience que le Seattle Grace n’est pas éternel et que les lieux finiront bien par être désertés d’ici une à deux saisons. Il faut donc préparer sa succession. Peut-être que la meilleure solution est de ne pas lancer tout de suite de nouvelles séries médicales, attendre que le public soit en demande. Mais la tentation est forcément grande étant donné que le genre est sous-représenté en ce moment à la télé. Citez une autre série médicale actuellement à l’antenne ? Depuis l’arrêt de Private Practice, il n’y en a pas d’autres, malgré tous les essais  des uns et des autres (Off The Map, A Gifted Man, Emily Owens, Monday Mornings…). Ce n’est pas faute d’avoir tenté des approches différentes pourtant. Quant à Chicago Fire, elle n’en est pas une à proprement parlé. NBC va lancer bientôt The Night Shift, qui se situe, comme Warriors, dans un hôpital militaire. Son destin ne sera a priori pas glorieux. ABC tentera également en fin de saison la psychologique Black Box (Lire la critique) après Grey’s Anatomy, en lieu et place de Scandal. Tandis que CBS développe Only Human, avec une approche familiale, et FOX Red Band Society, du point de vue des (jeunes) patients, est-ce que la commande de Warriors fait sens ?

   A la base, j’aurais eu tendance à dire que oui. L’idée me plaisait bien et la distribution assemblée est relativement solide avec un bon équilibre entre têtes connues et débutants. Mais le script m’a laissé globalement de marbre, à mon grand désarroi. Il manque de souffle, de personnalité. Il commence mollement, là où il y avait moyen de faire quelque chose de percutant, de surprenant. Basiquement, c’est l’héroïne qui débarque à la fête d’école de sa fille après deux ans passés en Afghanistan. Les retrouvailles se font donc sous les applaudissements des parents en délire. C’est trop, mais ça met tout de suite dans le ton un peu niais et ultra patriotique de l’ensemble. De là à lâcher une larme face à des personnages qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam : non. Puis on retrouve madame avec son mari, au lit. Elle n’a pas envie. Lui n’attend que ça. C’est amusant quand on fait le parallèle entre le début de Homeland et celui de Warriors, d’autant que Morena Baccarin est impliquée dans les deux cas. On a d’un côté l’émotion sincère et la subtilité et de l’autre l’émotion forcée et la facilité. On ne devrait pas les comparer évidemment. C’est injuste. Mais ça saute tellement aux yeux ! De manière générale, l’héroïne ne m’a pas séduit… jusqu’à ce qu’on apprenne qu’elle a trompé son mari sur le front, avec celui qui est désormais son patron. Elle devient tout à coup moins lisse. Mais il faudra plus que ça pour nous la faire aimer. En plus, elle s’appelle Tory Sterling. Du coup, pendant toute la lecture, j’avais le visage de… Tori Spelling en tête ! Et c’est un visage que l’on n’aime pas avoir en tête aussi longtemps, croyez-moi.

   On ne peut pas dire que la galerie de personnages secondaires soit tellement plus réjouissante. Le point fort : tout ce petit monde habite sur la base militaire et se connaît donc très bien depuis des années. On sent cette proximité qui donne un sentiment de convivialité, de chaleur. Le point faible : ils sont tous fondus dans le même moule, ils sont brillants, courageux, ils ont un grand cœur… Ils sont méga ennuyeux quoi ! Greg Grunberg joue un handicapé qui ne peut plus exercer son métier de chirurgien comme avant depuis qu’il est en fauteuil roulant. Eloise Mumford interprète une interne amoureuse de son patron, le même qui a un passé amoureux avec Tory. Une infirmière en chef entretient une relation secrète avec une de ses collègues, qui refuse catégoriquement de faire son coming-out… tout ça ne sonne pas très neuf. C’est un sous-Grey’s Anatomy, sans l’humour et l’efficacité. Et le fait que toutes les intrigues soient liées à des soldats ou des vétérans, ce qui fait donc l’originalité du projet, risque très vite de se retourner contre lui : les cas vont tourner en rond. Ceux exposés dans le pilote ne sont pas particulièrement marquants. On les a déjà traités dans des sous-intrigues de d’autres séries, médicales ou non, Grey’s en tête avec le personnage d’Owen, ou Brothers & Sisters avec Justin après son retour d’Irak. Le seul avantage dans tout ça : les patients peuvent revenir de manière récurrente puisqu’ils habitent tous à 10 kilomètres à la ronde. Ça permet de faire du feuilletonnant  avec eux aussi bien qu’avec les médecins. Je ne vous ai pas parlé des dialogues encore. Ils sont lourds, clichés. On les a déjà entendus des milliers de fois.

   J’espère sincèrement me tromper sur Warriors, mais je suis persuadé d’au moins une chose : elle ne révolutionnera pas le genre de la série médicale ! Son sujet et sa vision très américano-américaine peut cependant séduire aux Etats-Unis. Elle fait le job. Sans étincelles et sans ambition, certes, mais elle le fait. Parfois, la simplicité paye…

Posté par LullabyBoy à 20:18 - - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

24 mars 2014

The Winklers [Pilot Script]

20443686

THE WINKLERS

Comédie (Multi-camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit, produit et réalisé par Phil Rosenthal (Tout le monde aime Raymond), co-écrit par Max Winkler (New Girl, The New Normal) & Rob Reinis. Pour ABC, 20th Century Fox Television & The Walcott Company. 54 pages.

Jack Conner, un ouvrier en bâtiment un peu rustre, tombe amoureux de la fille d'Henry Winkler, l'acteur mythique héros de "Happy Days", et se voit dans l'obligation d'emménager avec elle dans la grande demeure familiale à Beverly Hills. Au contact de ces gens excentriques et aimants, il va découvrir la tendresse et les petites joies du quotidien...

Avec Domenick Lombardozzi (The Wire, Boardwalk Empire, Breakout Kings), Henry Winkler (Happy Days, Arrested Development, Royal Pains), Judith Light (Madame est servie, Ugly Betty, Dallas 2012), Eve Amurri Martino (Californication), Josh Sussman (Glee, Les sorciers de Waverly Place)...

 

    The Winklers est une sitcom à l'ancienne, que TV Land -foyer de Hot In Cleveland et Happily Divorced entre autres- n'aurait probablement pas refusé si on lui avait proposé. Si ABC s'est battue pour récupérer le projet développé par 20th Century FOX Television autour de Henry Winkler, c'est probablement parce que c'est sur la chaîne que l'acteur est devenu une star de la sitcom US grâce à Happy Days diffusée pendant dix ans. Il était logique qu'il retourne à la maison. L'idée est probablement de réitérer la même opération qu'avec Tim Allen, star de Papa Bricole sur ABC durant huit saisons, désormais à la tête de Last Man Standing depuis désormais trois ans, avec un succès modéré mais suffisant. L'objectif est très clairement de lui trouver la parfaite compagne pour le vendredi soir. The Winklers est la candidate parfaite. 

   Honnêtement, je ne suis pas très client de ce que j'ai lu. Je sais reconnaître les qualités de ce script, plutôt amusant dans l'ensemble, mais il est tellement mais tellement classique et oserais-je dire ringard, que je ne m'imagine pas une seule seconde en regarder plus de deux épisodes. En revanche, il renoue avec une tradition perdue depuis la fin des années 90 qui devrait convaincre un public âgé, présent devant son poste le vendredi soir, et qui a, lui aussi, le droit de rigoler un peu après tout ! Au fond, que les situations soient vues et revues et que les personnages soient des stéréotypes de sitcoms familiales n'est pas très important. Non, ce qui compte c'est que la distribution soit bonne et que leur complicité fonctionne. Et avec Henry Winkler et la géniale Judith Light, on peut au moins être assuré de cela ! Domenick Lombardozzi n'est pas connu pour ses talents comiques mais il a les épaules pour porter le projet. Quant à l'écriture, la réalisation et la production, elles ont été confiées à un vétéran qui a signé l'une des sitcoms les plus populaires EVER de la télévision américaine : Tout le monde aime Raymond. Il maîtrise son sujet et ça se sent. La configuration de The Winklers est à peu près la même puisqu'elle joue elle aussi énormément sur l'opposition entre un couple et les beaux-parents. A noter qu'un bébé est en route, ce qui devrait assurer plein d'intrigues pour l'avenir. Oui, des intrigues que l'on connaît par coeur.

    The Winklers n'est pas faite pour vous, chers lecteurs, mais elle saura sans aucun doute trouver preneur si elle venait à être commandée. Pour Judith Light, on regardera quand même quelques épisodes et qui sait, on se laissera peut-être prendre au jeu... Y'a pas d'âge pour se marrer, non ?

Posté par LullabyBoy à 20:21 - - Permalien [#]
Tags : , , , ,

23 mars 2014

Gotham [Pilot Script]

20443694 (1)

457323

GOTHAM

Drama // 42 minutes

44030377

Ecrit et produit par Bruno Heller (Mentalist, Rome). Réalisé par Danny Cannon (Les Experts, Alcatraz, The Tomorrow People). D'après DC Comics. Pour FOX, DC Comics, Warner Bros. Television & Primrose Hill Productions. 60 pages.

Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec "loi" et "ordre". Mais que sait-on de son histoire, de son ascension, lui le simple rookie devenu commissaire principal ? Qu'est-ce que cela coûte de s'élever au sein d'une institution corrompue et qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ? Et comment est née l'amitié improbable entre le jeune flic et l'héritier des Wayne, le futur Batman ?

Avec Benjamin McKenzie (Newport Beach, SouthLAnd), Donal Logue (Parents à tout prix, Life, Sons Of Anarchy, Terriers), David Mazouz (Touch), Jada Pinkett-Smith (Collatéral, Ali, Hawthorne, Campus Show), Erin Richards (Breaking In), Drew Powell (Mentalist, SouthLAnd), Zabryna Guevara (Burn Notice), Camren BicondovaRobin Taylor, Sean Pertwee...

 

   Gotham constitue l'un des pilotes les plus chauds de cette saison. Il sera certainement l'un des plus chers, l'un des plus beaux visuellement, l'un des plus attendus au tournant aussi... et sa commande en série ne semble qu'être une formalité. D'un point de vue tout à fait personnel, c'est aussi l'un de ceux que j'attends le moins puisque les Dark Knight & co ne m'intéressent pas le moins du monde, pas plus que tout l'univers DC Comics. J'avais par exemple trouvé le pilote d'Arrow très bien fichu mais je n'ai ressenti aucun désir d'aller plus loin. J'ai donc lu ce script de 60 pages sans grande envie, mais aussi sans appréhension et sans attente. Et peut-être que c'est le meilleur moyen de ne pas être déçu. Alors je demande par avance aux puristes de ne pas m'en vouloir, mais il ne s'agit pas ici de la critique d'un expert du l'univers de Batman, seulement celle d'un (futur) téléspectateur lambda qui s'est laissé embarquer par une histoire dont il ne connaissait que quelques vagues détails avant de se lancer. Et qui aura peut-être envie d'en savoir plus...

   Je crois pouvoir dire -même si je n'en suis pas tout à fait sûr- que ce script est de qualité, en ce sens qu'il est parfaitement accessible pour quiconque ne connaît rien ou presque à l'histoire originelle du Commissaire Gordon et de Batman. Je ne me suis jamais senti perdu, ni mis de côté. J'ai tout compris ! Youpi. Mais je suppose que ça peut être a contrario un problème pour les fans : ils connaissent déjà cette histoire par coeur et ne seront surpris par aucun des rebondissements. A moins que le scénariste n'ait pris quelques libertés que j'ignore ? De toute façon, je ne pense pas que cette série s'adresse véritablement à eux, en tout cas dans un premier temps. Ils seront forcément déçus. Mais alors à qui la série s'adresse-t-elle ? Un destin à la Agents of SHIELD est tout à fait possible : des puristes déçus mais persévérants et des curieux déçus et déserteurs. Cela fait beaucoup de deçus. Mais si les acteurs sont aussi convaincants que prévu et que la réalisation est au top, il se peut que les gens soient un peu plus patients avec Gotham qu'avec la série Marvel (pas encore morte, certes, mais pas en grande forme).

   Ce que je peux vous dire, c'est que ce premier épisode inaugre une série procédurale, qui aura évidemment de grandes lignes feuilletonnantes de par ses héros et leurs histoires personnelles et communes. Faire appel à Bruno Heller, qui a géré ce type de narration pendant 6 ans dans Mentalist, fait sens. Il faut quand même espérer que la mythologie de Gordon et ses confrères avance un peu à chaque épisode et non trois ou quatre fois par saison. Dans le pilote, c'est l'affaire du meurtre des parents de Bruce Wayne qui doit être résolue, et vite, et elle l'est au bout d'une trentaine de minutes, un peu trop facilement, jusqu'à ce que l'on apprenne, sans grande surprise, que tout ça n'est que magouille au pays des gangsters, un complot pour faire accuser un innocent qui implique et arrange beaucoup beaucoup de monde au sein de Gotham Les premières trahisons donnent une idée du "tous pourris" qui transpire de cette ville d'acier, froide et implacable, mythique. Les scènes d'action se succèdent de façon équilibrée, essentiellement des courses-poursuites à pied ou en voiture.

   On fait la rencontre des différents joueurs au fur et à mesure, de manière relativement naturelle. Rien ne semble trop forcé. Catwoman ouvre le pilote et le ferme, comme une spectatrice omnisciente de la douleur de Bruce Wayne et de la bravoure de James Gordon. Elle est perchée sur les toits et observe. On est presque frustré qu'elle n'entre pas davantage en action. Un bon point donc. On a envie de la retrouver et de l'apprivoiser. Le Pingouin ne fait pas un entrée flamboyante, mais il parvient à montrer lors d'une scène sa parfaite cruauté. Le reste du temps, il est un animal apeuré, pris au piège. Et pour vous prouver que je ne suis pas totalement largué, mon cerveau a fait "tilt" lorsque Gordon a croisé la route d'une toute petite fille rousse, prénommée Ivy, au cours de son enquête. Là, j'ai compris qu'il s'agissait de la future empoisonneuse. Juste une pierre lancée pour le futur.

   Et puis il y a les deux personnages centraux que sont Harvey Bullock, le co-équipier de Gordon, et Fish Mooney, l'intriguante patronne d'un bar sexy avant tout chef de gang. Ces deux-là se connaissent bien, ont sans doute vécu une histoire amoureuse par le passé, et sont très indulgents l'un envers l'autre alors qu'ils sont censés faire partie de deux camps opposés. C'est là que se glisse un peu de facilité : Bullock laissant toujours le champ libre à Mooney, elle peut continuer de faire régner la terreur en toute quiétude. Mais Bullock reste néanmoins un personnage intéressant. Contrairement à Gordon, qui est héroïque, il n'est ni blanc ni noir. Il a des principes, mais il n'hésite pas à s'en défaire quand la situation le demande. Ce que je regrette un peu dans ce pilote, c'est que le lien entre le jeune détective et son mentor est trop froid. J'aurais voulu plus d'humour. Tout est trop sérieux dans Gotham.

   Gotham part a priori sur de bonnes bases. Le pilote s'annonce convaincant, sans être flamboyant, et la série a clairement pour objectif de plaire à un public le plus large possible, quitte à frustrer les fans. Mais un show se déroulant dans l'univers de Batman sans s'intéresser vraiment à ce personnage peut-il passionner les foules ? Quoiqu'il en soit, FOX tient peut-être là ce qui ressemble le plus à un hit... 

Posté par LullabyBoy à 17:35 - - Permalien [#]
Tags : , , , , ,

22 mars 2014

The Mason Twins [Pilot Script]

20443688 (2)

THE MASON TWINS

Comédie (Single-camera) // 22 minutes

44030376

Ecrit et produit par Casey Wilson (Happy Endings) & June Diane Raphaël (Meilleures Ennemies). Co-produit par Stacy Traub (Glee, Ce que j'aime chez toi). Pour NBC & ABC Studios. 36 pages.

Deux jumelles se retrouvent après avoir été séparées durant 15 ans. Lorsque la vie de citadine parfaite de l'une s'écroule, l'autre la recueille chez elle, dans la petite ville où elles ont grandi et qu'elle n'a jamais osé quitter. Elles ont toutes les deux passé la trentaine, mais elles n'ont pas franchement mûri. Il est en temps qu'elles s'entraident, pour le meilleur et pour le pire...

Avec Erinn Hayes (Children's Hospital, Guys With Kids, Worst Week), June Diane Raphaël (New Girl), Todd Grinnell (Desperate Housewives), Windell Middlebrooks (Body Of Proof, Scrubs), Bret Ernst...

 

   Cette saison, plusieurs studios internes aux chaînes ont réussi à vendre l'un de leurs projets à un autre network, et c'est particulièrement vrai pour ABC Studios qui en a placé plusieurs chez NBC et CBS. Une stratégie financière pas forcément payante pour nous téléspectateurs car ce sont souvent les scripts qui ont le moins convaincu la chaîne mère qui atterrissent chez la concurrence. L'argument, c'est de dire qu'ils ne correspondent pas à ce qu'elles recherchent pour leurs propres grilles mais qu'elles ont du potentiel pour les autres. C'est sûrement vrai, en partie. Mais dans le cas de The Mason Twins, production ABC Studios qui se retrouve chez NBC, c'est faux. ABC aurait très bien pu la diffuser sur son antenne ! Elle sonne plus comme une comédie qui aurait été proposée il y a quelques années, du type Samantha Who?, mais elle n'aurait pas juré non plus. Non, la vérité c'est que ce pilote est moyen en l'état.

   Le concept de départ, plutôt sympathique, très girly, aurait pu déboucher sur quelque chose de cool. Et les deux actrices principales, deux stars de la comédie en herbe, devraient pouvoir en faire quelque chose de regardable. Il se pourrait même que si commande en série il y a, The Mason Twins devienne vraiment agréable à suivre. Il y a du potentiel. Mais tout ce que ce pilote propose, c'est une présentation des héroïnes un peu trop appuyée sur des clichés éculés, une mise en place lourde -on sait très bien que Lizzie va rester vivre avec sa soeur Pender au final, sinon il n'y a pas de série- et un univers pas assez marqué, surtout que les personnages secondaires ne sont pas loin d'être inexistants. Le personnage de Lizzie a clairement été écrit pour Casey Wilson par Casey Wilson, mais pour des raisons que j'ignore, elle a préféré jouer dans le pilote de son compagnon, Marry Me, à peu près d'égale qualité (j'en parle ICI). Du coup, je ne sais pas si Erinn Hayes parviendra à faire ce que Casey Wilson est capable de faire avec un personnage très proche de celui qu'elle interprétait dans Happy Endings, mimiques comprises. En tout cas, c'est du Casey Wilson pur jus, avec tout ce que cela comporte de délires et de cabotinage. Pender est une héroïne un peu plus intéressante mais pas si atypique : c'est la fausse blonde idiote mais touchante qui se révèle ne pas être si idiote que ça mais toujours aussi touchante ! Et à la fin du pilote, elle a retrouvé sa couleur d'origine et un morceau de son cerveau d'origine aussi. Certaines de ses réflexions m'ont bien fait marrer. Plus que celles de Lizzie, un peu trop sérieuse et casseusse d'ambiance parfois. La complicité des actrices pourrait rendre tout ça meilleur. Le seul personnage secondaire un tant soit peu intéressant est l'ancien meilleur ami (gay) de Lizzie, désormais handicapé, qui lui en veut de l'avoir abandonné mais qui est prêt à lui pardonner tant il s'ennuie dans cette ville. Touchant, là aussi. C'est vrai qu'au bout du compte, malgré l'absence de subtilité dans les rapports des uns avec les autres, il en ressort quelque chose d'attendrissant qui laisse supposer que l'on pourrait aisément s'attacher à eux sur la longueur.

   The Mason Twins est une comédie girlie un peu trop gentillette et facile, qui ne me paraît pas vraiment convenir aux standarts de NBC. Quoiqu'après tout, About A Boy s'en sort plutôt bien sur le même créneau. Elle était toutefois d'emblée un peu plus convaincante... Je ne mise pas beaucoup dessus en somme !

Posté par LullabyBoy à 20:29 - - Permalien [#]
Tags : , , , ,