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Des News En Séries, Le Blog

10 mars 2014

Odyssey [Pilot Script]

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ODYSSEY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Peter Horton (Grey's Anatomy, Thirtysomething), Nora Kay Foster & Adam Armus (Xena, Heroes, The Following). Pour NBC, Universal Television, Fabrik Entertainment & Red Arrow Entertainment. 75 pages.

Une femme soldat poursuivie par un groupe terroriste au beau milieu de l'Afrique, un ancien procureur devenu l'avocat désenchanté d'une grande compagnie qui baigne dans des affaires louches et un jeune activiste politique en pleine rébellion contre le sytème et ses propres origines, ainsi que leurs familles, sont victimes d'une conspiration militaire internationale sans précédent...

Avec Peter Facinelli (Nurse Jackie, Damages, Six Feet Under, Twilight), Anna Friel (Pushing Daisies, Neverland, Limitless), Treat Williams (Everwood, Brothers & Sisters, Chicago Fire), Adewale Akinnuoye-Agbaje (Oz, Lost, Hunted), Daniela Pineda (The Originals), Jake Robinson (The Carrie Diaries), Nate Mooney (The Riches, Philadephia), Elena Kampouris... 

 

   American Crime, Coercion... et maintenant Odyssey : les networks ont visiblement l'intention de marcher sur les plates-bandes des chaînes câblées la saison prochaine. Si toutefois ces pilotes deviennent des séries. C'est une bonne nouvelle, assurément. Mais c'est aussi très inquiétant. Les dernières séries de networks qui avaient l'allure de séries du câble ont tout simplement obtenu des audiences du câble ! On peut remonter à il y a quelques années avec Lone Star sur FOX, mais on peut aussi penser à Hannibal, plus proche de nous, toujours vivante, mais en sursis pendant combien de temps encore ? C'est une impasse dont il semble très difficile de se sortir. Peut-être qu'Odyssey réussira là où les autres ont échoué. Elle le mériterait, c'est certain. Mais en l'état, c'est une série de Showtime (et le script contenant 75 pages au lieu des 60 habituelles et aucun découpage en actes tend à prouver qu'il a été écrit pour le câble). Instinctivement, on va la comparer à Homeland... Elle partage en effet avec elle bien des points communs, dans la narration mais aussi dans l'ambition. Elle prend en revanche moins de temps pour brosser le portrait de ses héros. Ils sont instantanément plongés dans l'action, quelle qu'elle soit, et ils arrêtent de respirer comme nous devant eux. C'est à mon sens le gros défaut de ce pilote, le seule peut-être. Beaucoup de mouvements et peu de repos. Pas d'introspection. Pas le temps. Cela ne nous empêche cependant pas de nous attacher petit à petit aux personnages et nous passionner pour leurs combats respectifs. Ce qui est essentiel vu la complexité à laquelle l'ensemble de ces intrigues nous expose.

   Au début du pilote, c'est le parcours de la soldate Odette Ballard qui nous est tracé et de manière extrêmement efficace. Je ne suis pas fan de tout ce qui touche à la guerre de près ou de loin en fiction, mais je me suis surpris à me laisser prendre au jeu ici. Pour le coup, plus on avance, plus on se retrouve dans une atmosphère qui rappelle les voyages en Afghanistan de Carrie Mathison. Sauf qu'elle a l'air saine d'esprit. Je pense qu'Anna Friel va étonner dans ce rôle. Elle est très loin de Pushing Daisies évidemment, mais aussi d'à peu près tout ce qu'elle a fait d'autre. C'est vraiment un très beau rôle. Par contre, il arrive un moment où elle doit se couper les cheveux très court pour se faire passer pour un garçon. Ca m'a rendu un peu triste, j'avoue. En même temps, je ne sais pas comment elle pouvait avoir des cheveux longs au départ en étant militaire. Un détail. Si par moment le pilote devenait trop chargé à mon goût, quitte à me faire décrocher un peu, ce sont toujours ses scènes qui m'ont remis dans le bain. Elle passe du Mali à la Tunisie, elle manque de se faire exploser la tête, puis elle se fait emprisonner, elle parvient à s'enfuir, elle se retrouve dans le désert, puis sur l'océan... C'est un sacré périple qui nous attend ! Et ça ne fait que commencer... J'en profite pour dire à ce propos que le pilote devrait être impressionnant puisque tout est tourné en décors naturels, et pas seulement aux Etats-Unis. Au Maroc aussi. Il va coûter cher. Ce qui veut dire deux choses : 1/ Une commande en série est encore plus probable vu l'argent investi dans le pilote 2/ Il sera financièrement impossible de tenir sur ce rythme si la saison contient plus de 13 épisodes. 

   Les deux autres principaux personnages ne sont pas moins intéressants mais disons que leurs univers sont un peu moins dépaysants. Encore que. Peter Drucker, l'avocat (qui n'a aucun lien de parenté avec Michel à ma connaissance - Mouarf mouarf), est davantage celui qui pourrait faire penser à Carrie Mathison dans le caractère tant sa détermination à découvrir la vérité le rend dingue, quitte à mettre sa chère famille qu'il aime tant au second plan. Si les scénaristes ont besoin d'intrigues pour combler certains épisodes, ils puiseront certainement de ce coté-là. Il a une fille adolescente qui a tout à fait le potentiel pour devenir la nouvelle Dana. Ce personnage qui cristallise toutes les détestations. Mais on n'en est pas là. Elle est plutôt discrète dans ce pilote, pendant que sa mère est très passive. "L'enquête", si on peut appeler ça comme ça, de Peter est en tout cas pleine de rebondissements. Certains sont inattendus, d'autres très classiques (la camionnette qui écrase LE témoin clé et que l'on voit arriver à des kilomètres), mais ça fonctionne très bien. Les protagonistes se multiplient dans cette partie de l'histoire, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension. Il faut s'accrocher mais on en sera certainement récompensé. Du côté du troisième héros, le plus jeune, un certain Harrison Wolcott, c'est là que les choses se gâtent un peu. Juste un peu. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour ce personnage. On ne comprend pas son combat en réalité. Du moins, on comprend qu'il n'est pas fondé sur des bases très solides. On ne questionne pas sa sincérité pour autant, mais sa naïveté pourrait devenir handicapante. Pour le moment, c'est un post-ado en rébellion, un chien fou qui a certes mis le doigt sur quelque chose d'énorme mais qui n'a pas les outils et les contacts nécessaires pour changer le monde comme il le voudrait. Son combat semble un peu perdu d'avance... 

   Odyssey pourrait bien devenir le drama le plus ambitieux et exigeant qu'un network n'ait jamais produit ! Il pourrait faire date ! Ce qui ne veut pas dire que ce pilote est parfait, mais il donne beaucoup, il passionne. Est-ce que NBC osera aller jusqu'au bout ? Telle est la question. Mais cette potentielle série mérite d'ores et déjà toute notre attention. 

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9 mars 2014

More Time With Family [Pilot Script]

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MORE TIME WITH FAMILY

Comédie (Multi-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Josh Goldsmith (Un gars du Queen, 'til Death, Last Man Standing), Cathy Yuspa (Un gars du Queen, 'til Death, Ce que veulent les femmes) & Tom Papa. Produit par Ben Affleck & Matt Damon. Réalisé par James Burrows (Will & Grace, Cheers, The Millers, Mike & Molly...). Pour CBS, 20th Century FOX Television, 3 Arts & Pearl Street Films. 50 pages.

Un père de famille qui passe son temps sur les routes décide de quitter son boulot et reprendre en main le restaurant de ses parents afin de passer plus de temps auprès de sa femme et de ses trois enfants...

Avec Tom Papa, Alyson Hannigan (Buffy, How I Met Your Mother), Joe Pantoliano (Les Soprano, Memento)... (casting en cours)

 

   L'obession de CBS avec les sitcoms se déroulant en partie dans des diners/restaurants commence à se voir. Après 2 Broke Girs, Mom et d'une certaine manière Mike & Molly -leur appartement est un festin géant- voici donc More Time With Family. Peut-on faire une comédie familiale plus basique et clichée que celle-ci ? Je ne crois pas. Elle n'est pas mauvaise pour autant, même si je n'ai pas beaucoup ri à la lecture de ce script puisqu'il faut attendre un petit moment avant que ça ne décolle enfin, mais ça me désole un peu que l'on en soit encore là. Je ne suis pas contre des sitcoms à l'ancienne -j'adore Hot In Cleveland par exemple- mais à condition qu'il y ait un petit quelque chose dans les dynamiques qui soit nouveau/original. Trois femmes d'âge mur très superficielles qui se retrouvent obligée de vivre avec une grabataire un peu méchante, c'est original ! Un père de famille qui se retrouve du jour au lendemain à devoir gérer sa femme, ses enfants et ses parents, c'est déjà vu 1000 fois. Il est vrai, en revanche, que CBS n'a pas beaucoup de sitcoms familiales à l'antenne. Mais The Millers et Mike & Molly suffisent amplement, non ? Et puis c'est pas comme si ABC en avait déjà 40 et NBC tentait d'avoir les siennes aussi, avec bien peu de succès, certes.

   Je ne connais pas le travail de Tom Papa, l'acteur de stand-up choisi pour incarner ce père de famille un peu dépassé, d'origine italienne, mais son personnage m'a fait penser à Raymond d'une certaine manière. Raymond de Tout le monde aime Raymond. Ray Romano. Ce fut un grand succès de CBS pendant longtemps. Peut-être que la chaîne aimerait renouer avec cela, d'autant qu'elle a fait appel à l'écriture aux créateurs d'Un gars du Queen, autre sitcom familiale un peu culte de la chaîne. C'était à l'époque pré-Mon Oncle Charlie. Si on peut reconnaître une qualité à cette dernière, c'est d'avoir ouvert la voie à des comédies un peu différentes. Mais alors pourquoi vouloir revenir en arrière de la sorte ? Toutes les situations, toutes les blagues, sont éculées. On les connait par coeur. Ce papa et cette maman (Alyson Hannigan va donc passer de jeune maman dans How I Met Your Mother à maman d'enfants de 5 à 14 ans ici) n'ont rien qui les distinguent de tous ceux que l'on connait déjà. La seule scène où je me suis dis qu'ils étaient mignons, c'est dans le "tag", lorsque le générique défile sur une dernière blagounette. Cela arrive quand même un peu tard. La relation du papa avec ses enfants est mignonnette aussi, oui. Tout est souvent mignon, tendre. C'est ce qui sauve le pilote. Parce que ce n'est pas super drôle, voire pas du tout à certains moments. Les seuls qui parviennent à remonter le niveau de drôlerie à chaque fois qu'ils interviennent, c'est les grands-parents ! C'est souvent le cas d'ailleurs. Je pense encore une fois à Tout le monde aime Raymond. Puis lé héros a un pote bien lourd. A croire que c'est obligatoire pour que le téléspectateur bien beauf s'y retrouve quoiqu'il arrive. 

   More Time With Family a beau être produite par Ben Affleck et Matt Damon -juste des noms posés sur un générique sans doute- elle n'apporte rien de neuf ou de moderne au monde de la sitcom familiale. Elle aurait pu voir le jour il y a 10 ou 20 ans, on n'aurait pas vu la différence. CBS nous a habitués à mieux dernièrement !

8 mars 2014

American Crime [Pilot Script]

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AMERICAN CRIME

Drama // 42 minutes

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Ecrit, produit et réalisé par John Ridley (12 Years A Slave, Les Rois du désert, New York 911). Pour ABC, ABC Studios & Stearns Castle. 60 pages.

L'étude d'un crime odieux, soupçonné d'être raciste, de l'enquête et du procès qui en découlent, aussi bien du point de vue des familles des victimes que de celui des accusés...

Avec Timothy Hutton (Leverage, Kidnapped, The Ghost Writer), Felicity Huffman (Desperate Housewives, Sports Night), Benito Martinez (The Shield, Sons Of Anarchy, Million Dollar Baby), Richard Cabral (SouthLAnd), Elvis Noslasco (Old Boy), Penelope Ann Miller (Mistresses, The Artist), Johnny Ortiz (Ali), Caitlin Gerard (Zach Stone is gonna be famous), W. Earl Brown (Mary à tout prix, Scream, Vanilla Sky), Brent Anderson... 

 

   Avec un titre très générique qui fait irrémédiablement penser à "American Horror Story", il me paraît évident qu'ABC aimerait faire de cette nouvelle série une franchise anthologique qui aurait pour ambition d'explorer en une douzaine d'épisodes maximum chaque année des crimes "exemplaires", renvoyant aux différents mythes américains et aux problèmatiques sociales modernes de ce vaste pays. C'est un projet ambitieux, risqué, très câblé dans l'esprit, qu'il sera très compliqué d'imposer sur un network, qui plus est un network qui n'est pas connu pour ses séries policières (hormis Castle) ou même judiciaires (The Practice et Boston Justice commencent à dater). Mais c'est tout à l'honneur de la chaîne de vouloir se diversifier et avec John Ridley à la tête de cette première saison, le monsieur qui vient d'obtenir un Oscar pour l'excellent 12 Years A Slave, elle devrait au moins être assurée d'un accueil critique élogieux. A noter qu'il a développé cette série de son côté, depuis quatre ans, avant de la présenter aux différentes chaînes. Inutile de préciser qu'il s'agit d'un programme fait pour une case tardive de 22h, du moins si ABC laisse le pilote tel qu'il est écrit : sombre, violent, désespéré.

   Au début du script, lorsque le scénariste présente deux des personnages principaux, il insiste beaucoup sur le fait que ce sont des hommes "normaux". Un homme blanc normal de la classe moyenne qui mène une existence simple comme des millions d'Américains. Jusqu'à ce qu'il apprenne le meurtre de son fils. Un jeune homme normal aussi. Du moins en apparence. On découvre ainsi au fur et à mesure son histoire, celle de sa famille, de son divorce, de son ex-femme (incarnée par Felicity Huffman), de ses deux enfants. Mais tout a basculé. Plus rien n'est normal. Tout devient colère et souffrance. On sent sur ses épaules tout le poids de la culpabilité, ce que Barb, son ex donc, encourage vivement à coup de remarques acerbes. Ces deux héros amers sont complexes, éloignés des personnages un peu lisses que la télévision a tendance à nous servir à coup de stéréotypes et ils ont le potentiel de transmettre énormément d'émotions, ce à quoi les deux acteurs choisis devraient parvenir sans mal. A l'opposé d'eux, derrière un miroir inversé, on suit l'existence d'un autre homme "normal", mais dans une autre normalité. Celle d'un latino américain, veuf, qui habite dans un quartier difficile, qui n'a pas beaucoup d'argent mais suffisamment pour vivre dignement et assurer à ses deux enfants une éducation, tout en leur transmettant des valeurs en lesquels il croit, celles qui lui ont permis de réussir son intégration aux Etats-Unis. Mais tout va basculer pour lui aussi lorsque son fils, qu'il pensait éloigné de toute forme de délinquance, est soupçonné du fameux meurtre. Le parallèle entre ces destins est d'une grande richesse et devrait continuer à être pertinent dans la suite des événements, au cours du procès notamment. Le plus intéressant dans tout cela c'est que le crime raciste n'a pas été perpétué par un homme blanc sur un homme de couleur mais par un homme de couleur sur un homme blanc. C'est presque un contre pied à ce à quoi on pouvait s'attendre, par habitude. 

   Sous une forme qui n'est pas sans rappeler The Killing, le pilote nous entraîne ainsi d'un quartier à un autre, d'une maison à une autre, d'une ambiance à une autre, aux côtés de personnages qui ont tous une importance dans la mécanique de l'enquête mais qui ne sont jamais passifs. Le principal détective chargé de l'affaire montre à quelques reprises qu'il ne se contente pas seulement de faire son job. Il fait preuve d'empathie, il conseille la famille des victimes (car il y en a en réalité deux, mais je ne vais pas tout vous raconter afin de vous laisser quelques surprises). Je ne pense pas que l'on s'attachera pour autant à un moment donné à sa vie personnelle, mais ça ne manque pas. C'est même mieux ainsi. Il y a une récurrence dans la mise en scène, notamment via des plans de la ville pris depuis des fenêtres, submergés par des voix radiophoniques correspondant à des bulletins d'information ou à des débats sur le meurtre. Une manière d'inscrire le fait divers dans l'actualité, de préparer probablement les futurs retentissements médiatiques aussi. A plusieurs reprises, le pilote bascule dans le glauque à travers un couple interracial de drogués. La jeune fille se fait tabasser par un groupe de femmes blacks dans les toilettes d'un bar miteux. Elle est sur le point de se prostituer à un autre moment. Ce sont des personnages auxquels on a du mal à s'attacher jusqu'à une scène qui nous montre combien ils s'aiment, combien le garçon tient à elle. Combien c'est beaucoup plus compliqué entre eux qu'on ne l'imaginait. 

   American Crime pourrait bien se révéler être un petit chef d'oeuvre comme la télévision de network en offre rarement. Ce pilote annonce une série cinématographique, ambitieuse, riche, exigeante, peut-être même bouleversante, qui n'a pas nécessairement des choses à dire très nouvelles ni très originales, mais qui le fait efficacement et sans concession. ABC n'est certainement pas l'écrin qui la mettra le plus en valeur mais j'espère qu'elle saura au moins lui donner sa chance.

6 mars 2014

Ellen More Or Less [Pilot Script]

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ELLEN MORE OR LESS

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par J.J. Philbin (New Girl, Newport Beach). Produit par Jason Katims (Friday Night Lights, Parenthood, About A Boy). Réalisé par Peyton Reed (La Rupture, Yes Man, New Girl). Pour NBC, Universal Television & True Jack Productions. 39 pages.

Ellen, une ancienne obèse trentenaire qui vient tout juste de perdre ses kilos en trop, découvre enfin la "vraie" vie et les relations amoureuses. Pleine d’espoir, prête à mordre la vie à pleines dents, elle se rend rapidement compte qu’être mince ne résoudra pas tous ses problèmes…


Avec Stacey McGunnigle, Joshua Gomez (Chuck), Chris Diamantaopoulos (Episodes, Up All Night)... (casting en cours)

  Tiens. NBC n’a pas vu Super Fun Night apparemment, et n’est pas au courant que cette comédie n’a pas marché chez sa concurrente ABC. Non parce que pour commander un pilote d’Ellen More Or Less, il faut vraiment ignorer son existence. Sur plusieurs points les deux séries se distinguent –le simple fait qu’Ellen ne soit plus obèse là où Kimmie l’est encore et ne cherche d’ailleurs pas à ne plus l’être- mais le genre d’humour comme le fond sont très proches. Et si je ne doute pas que Stacey McGunnigle est une débutante avec  beaucoup de talent, il faut bien avouer qu’elle a peu de chances d’être aussi bonne que Rebel Wilson ! Bref, Ellen More Or Less part avec pas mal de handicaps  et son script ne m’a pas impressionné.


   J’ai ri au début. Un peu. J’ai ri au milieu. Vite fait. Et j’ai ri à la fin. Timidement. Une manière très schématique de vous dire que ce pilote n’est pas à jeter. Il y a de bons moments, quelques répliques qui font mouche et il s’en dégage, globalement quelque chose de sympathique. MAIS, il y a un grand MAIS. Les passages où je n’ai pas ri, qui sont donc quand même conséquents, sont d’un ennui considérable. Le scénariste part parfois dans des délires qu’il semble être le seul à comprendre. Des digressions qui gâchent tout, cassent le rythme et qui ont même tendance à rendre l’héroïne irritante car ils correspondent souvent à des quasi-monologues de la jeune femme face à des interlocuteurs aussi circonspects que nous.


   Et en parlant d’eux, je ne suis pas fan globalement de la galerie de personnages secondaires, qui sont tous des collègues d’Ellen puisque –ah oui, j’ai oublié de le préciser et c’est pourtant un vrai problème- il s’agit essentiellement d’une comédie de bureau ! On ne suit pas Ellen jusque chez elle. Il y a quand même une scène qui se déroule chez sa désagréable mère. Le terrain de jeu du personnage gagnerait à être plus vaste. Sinon, le risque de tourner en rond est maximal ! Le petit début d’amourette entre Ellen et un supérieur hiérarchique fait irrémédiablement penser à celle que Kimmie entretient avec Richard dans Super Fun Night, d’autant qu’une jeune femme se met évidemment en travers de leur chemin. Et puis Ellen passe les ¾ du pilote à se ridiculiser bien malgré à elle face à tout le monde. Si ça marche parfois, ça laisse quand même un sentiment général de gêne. On n’a pas de la peine pour elle, mais de la pitié. A l’actrice d’éventuellement transformer ça en donnant vie à Ellen… La touche émotion de Jason Katims, ici en qualité de producteur, je ne l’ai pas du tout ressentie.


   Le pilote d’Ellen More Or Less est honorable, mais il montre déjà les limites de la potentielle série qu’elle pourrait devenir. Entre le goût de déjà vu, la faiblesse de la galerie de personnages secondaires et une héroïne en roue libre qui en fait des tonnes -à défaut de peser encore une tonne- tout semble indiquer que NBC a tout intérêt à passer son tour. Perso, sur le même thème, je choisis Fatrick, l'autre ancien gros de la saison des pilotes !

5 mars 2014

Red Band Society [Pilot Script]

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RED BAND SOCIETY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Margaret Nagle (Boardwalk Empire). Adapté de la série espagnole Polseres Vermeless (Les Bracelets Rouges) créé par Albert Espinosa.  Produit par Steven Spielberg, Darryl Frank & Justin Falvey (United States Of Tara, Under The Dome, Smash). Pour FOX, ABC Studios, Amblin Television & Filmax International. 60 pages.

Des enfants et des adolescents se lient d'amitié dans un hôpital où ils sont tous patients. Ensemble, ils tentent de fuir la triste réalité pour se créer leur propre monde avec leurs propres codes, tandis que le personnel soignant fait de son mieux pour leur apporter un peu de bonheur au quotidien. Charlie, dans le coma depuis plusieurs mois, assiste quant à lui, impuissant, à l'agitation qui l'entoure. Il ne voit rien, mais il entend tout...

Avec Octavia Spencer (La couleur des sentiments, Mom, Ugy Betty), Griffin Gluck (Private Practice, Back In The Game), Dave Annable (Brothers & Sisters, 666 Park Avenue), Charlie Rowe (Neverland, Good Morning England), Zoe Levin (Trust), Rebecca Rittenhouse... (casting en cours)

 

   Deuxième gros coup de cœur cette saison après Madam Secretary : le pilote de Red Band Society. Certes, c’est un remake, tout le mérite ne revient donc pas à la scénariste qui a adapté la série espagnole à succès pour la marché américain ni à la FOX qui s’est laissée séduire par ce projet assez différent de ce qu’elle a l’habitude de proposer, mais ce n’en est pas moins une belle idée parfaitement exécutée. Non, si je devais pointer du doigt quelqu’un, c’est le président d’ABC, Paul Lee, qui a jugé que ce programme développé en interne l’an passé ne convenait pas à sa chaîne et l’a donc proposé à d’autres. En lead-in de Grey’s Anatomy par exemple, elle aurait été à sa place. Je ne dis pas que ça aurait marché mais ça méritait d’être tenté ! J’ai bien conscience que le pitch ne fait pas forcément envie, en grande partie parce qu’on s’imagine tous en lisant ces quelques lignes une série médicale larmoyante et sans grand avenir, mais c’est une erreur. Une très grosse erreur !

   D’abord, peut-on vraiment parler de série médicale ? Pas tout à fait, pas au sens qu’on l’entend habituellement. L’action se déroule dans un hôpital et s’intéresse aux jeunes patients, puis au corps médical dans une moindre mesure, mais il ne s’agit pas de nous montrer des opérations qui tournent mal, de nous balancer des mots très compliqués que l’on ne comprend pas, de faire coucher les médecins et les infirmières les uns avec les autres, et tous les classiques du genre qui ont fait leur temps après les emblématiques et inépuisables Urgences et Grey’s Anatomy. L’aspect purement médical est secondaire. On nous explique évidemment ce qui a amené ces enfants dans cet hôpital (cancers, anorexie, accident grave…), mais en se concentrant avant tout sur tout ce qui n’est pas lié à leurs traitements. Tous les à-côtés. Tous les moments d’évasion. Tous les rires. Tous les premiers émois amoureux. Toutes les petites contrariétés du quotidien, les angoisses, les disputes, les espoirs, les rêves. La série ne sombre jamais dans le pathos –sauf peut-être quand des musiques tristounettes prennent place (souvent)- mais les dialogues et les situations privilégient toujours l’humour et la légèreté. Red Band Society ne passe pas pour autant à côté de l’émotion, bien au contraire. Le fait que les héros soient des enfants apporte automatiquement une tendresse particulière et la voix-off du petit garçon dans le coma –en plus incarner par l’excellent Mason de Private Practice (ceux qui savent comprennent)- permet de lier l’ensemble avec agilité et pertinence. On s’attache à eux avec une incroyable facilité, sans jamais forcer les forces, subtilement. Et ce ne sont pas des enfants qui se comportent comme des adultes, même si la maladie les a souvent forcés à grandir plus vite que les autres et ainsi faire preuve d’un peu plus de maturité.

  On aurait pu craindre une série claustrophobique, se déroulant entre quatre murs blancs, mais là encore, il n’en est rien. Bien sûr, l’essentiel se passe dans les chambres des patients et dans leurs lieux de vie communs, mais la scène d’intro par exemple a lieu dans le désert, une autre sur le toit de l’hôpital, face aux lumières scintillantes de la ville, et encore une autre dans le grand hall principal plein de vie où tous les âges, toutes les couches sociales, toutes les origines, se mélangent. On y fait d’ailleurs la rencontre d’un personnage de vieillard très émouvant qui offre un contrepoids intéressant à la fougue des petits jeunes. Du côté du personnel, trois héros sont principalement mis en avant : un jeune médecin au grand cœur, brillant, un peu cliché sans doute ; une infirmière mal embouchée mais très drôle, qui devrait offrir de grands moments –elle est surnommée « la nazi » par les enfants, comme une certaine Miranda Bailey que les fans de Grey’s Anatomy connaissent bien- en plus incarnée par la génialissime Octavia Spencer ;  et une infirmière débutante, fragile, potentiellement émouvante, que l’on a envie de connaître davantage. Je ne vais pas décrire les enfants un par un, mais sachez qu’il y a une petite bitch à la répartie extraordinaire; un ado qui a les hormones en ébullition ; un petit mexicain sur le point de se faire amputer ; une anorexique toute mignonne qui fait battre le cœur de plusieurs jeunes mâles… et il y a encore beaucoup à apprendre sur chacun d’entre eux une fois le pilote passé.

  Il n’est pas facile de renouveler le genre de la série médicale, comme l’ont prouvé les quelques échecs successifs récents, mais Red Band Society met tout en œuvre pour offrir un spectacle aussi amusant que touchant dans un univers propice à raconter de très jolies histoires. C’est une série qui donne le sourire, qui met la larme à l’œil, c’est feel-good, simple, authentique, et c’est une proposition finalement assez rare à la télévision de nos jours dans le format drama. Un petit bijou duquel FOX, j'espère, saura prendre soin.

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3 mars 2014

An American Education [Pilot Script]

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AN AMERICAN EDUCATION

Comédie (Single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Alex Gregory & Peter Huyck (Frasier, King Of The Hill). D'après une histoire de Jack Whitehall & Ben Cavey. Adapté de la série anglaise Bad Education. Pour ABC, ABC Studios & Tiger Aspect Productions. 33 pages.

Alfie Wickers, un jeune prof originaire d'Angleterre aux méthodes d'éducation peu conventionnelles et à l'humour très particulier, s'est fait une place de choix dans le coeur de ses élèves. Mais dans cette école publique de San Diego, sa hiérarchie n'est pas fan de ses excentricités, surtout quand il décide de mettre les bouchées doubles pour conquérir le coeur de la nouvelle prof de chimie...

Avec Jack Whitehall (Bad Education, Fresh Meat), Brittany Snow (American Dreams, Harry's Law, Hairspray, Pitch Perfect), Rosie Perez (Lipstick Jungle, Délire Express), Phil Morris (Smallville, Melrose Place), Devin Ratray (Maman, j'ai raté l'avion)...

 

   Paul Lee persiste et signe ! Le président d'ABC -qui n'a pas eu des résultats très probants depuis son arrivée, il faut bien le dire- s'entête chaque année à commander plusieurs adaptations américaines de comédies anglaises à succès. Ou pas à succès d'ailleurs. Parce qu'il est lui-même anglais. Mais pour un The Office, combien de remakes ratés depuis des décennies ? Beaucoup. Heureusement, la plupart de ses commandes de pilotes ne se transforment pas en commandes de séries. L'an dernier, le script de Spy US était une petite purge (Lire ICI). Celui de Only Fools And Horses US n'était pas meilleure. Et puis il y a eu Family Tools (adapté de White Van Man) qui a vu le jour et qui était extrêmement mauvais. J'avais regardé le pilote anglais pour comparer et je n'avais vraiment pas compris où il avait vu un quelconque potentiel pour une version US. J'ai fait la même chose cette saison avec Bad Education : j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout du pilote. Une suite de gags/sketchs moyennement drôles, voire pas drôles du tout parfois, avec un héros insupportable. Pour An American Education, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : le pilote est beaucoup plus structuré, mais le héros est toujours là, joué par le même acteur, et s'il est un peu moins agaçant sur le papier, je suis sûr qu'à l'image ce sera encore atroce.

   Ce pilote n'est pas un copier/coller de l'original même si les fondamentaux restent : personnages et enjeux. Les blagues ne sont donc pas les mêmes, certaines sont bonnes, d'autres moins, mais elles sont globalement moins graveuleuses. Sauf une, dans l'intro d'ailleurs, qui m'a fait sourire. C'est la principale adjointe qui s'adresse au héros : "Wickers, my dad used to have a saying about weak people like you: “All fart and no crap.” Well, when Rita Gomez -me- she follows through" / "You must spend a fortune on underwear". Voilà, c'est pas fin, je vous avais prévenu. Il y a beaucoup (trop) de comique de situation où Wickers fait le pitre pour impressionner ses élèves et l'élue de son coeur. Cela ne va pas assez loin pour être embarrassant, mais déjà trop pour que ce soit drôle. L'humour à l'anglaise dans un contexte américain, ça passe ou ça casse. Là, ça casse grave. En plus, l'intrigue du pilote m'a rappelé les pires heures de Glee -laquelle est d'ailleurs citée à plusieurs reprises- puisqu'en gros, Wickers s'est mis en tête de sauver les cours de musique, menacés de disparaître parce que la principale adjointe estime que l'argent de l'école doit être dépensé dans des activités plus utiles, sportives par exemple, pour gagner en notoriété dans l'état de Californie. Ca ne vous rappelle rien ? Si. Bah Wickers est forcément plus drôle que Mr Shue, et Rita Gomez est naturellement moins hilarante que Sue Sylvester. Quant aux élèves, ils interviennent finalement assez peu et n'apportent rien de particulier. En plus, il y a un autre prof lourdingue, dans un autre style. Ca fait vraiment beaucoup de boulets pour une si petite série. La prof de chimie, incarnée par Brittany Snow que j'adore, est mignonnette mais elle ne sert pas à grand chose. Et on a fait le tour de cette bande pas attachante, qui  ne donne même pas envie de lui laisser le temps de faire ses preuves. C'est vraiment le genre de pilote que les gens quittent au fur et à mesure, sans aller jusqu'au bout tant tout est prévisible. 

   Dès son pilote, An American Education passe à côté de son sujet. L'analyse des différences culturelles entre les américains et les anglais s'arrête à une blague sur Harry Potter. Sans caricaturer. Le reste est tout au plus amusant de temps à autres, mais guère passionnant. Et on flaire déjà que la série va suivre une formule hebdomadaire des plus lassantes. Alors même avec une bonne distribution, un bon réalisateur et un peu d'imagination, je ne vois aucun avenir à ce projet. En plus, ABC ne saurait pas vraiment quoi en faire ! J'espère que Paul Lee a déjà acheté son billet de retour à Jack Whitehall. 

2 mars 2014

Identity [Pilot Script]

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IDENTITY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Corinne Brinkerhoff (The Good Wife, Boston Justice, Elementary). Produit par Roberto Orci & Alex Kurtzman (Fringe, Hawaii 5-0, Star Trek, Sleepy Hollow). Réalisé par Gary Fleder (Beauty And The Beast, Homefront). Pour CW, CBS Television Studios, K.O. Paper Products & Scripted World. 

Mia Lawrence, une jeune juriste brillante, est gravement malade : elle a besoin d'une transplantation de rein de toute urgence.  C'est ainsi qu'elle apprend qu'elle est liée par le sang à la riche famille Grant, très puissante au Texas, dont le fils, son frère, est son seul espoir de don d'organe. La CIA l'approche alors afin d'infiltrer leur demeure et enquêter sur leur rôle dans une affaire de terrorisme. Sa loyauté et son sens de l'éthique vont être mis à rude épreuve face à ces étrangers qui peuvent lui sauver la vie, mais qu'elle doit détruire en perçant à jour tous leurs secrets...

Avec Ahna O'Reilly (La couleur des sentiments, Fruitvale Station), Matt Barr (Harper's Island, Hellcats), Stephen Hagan, Patricia Wettig (Brothers & Sisters, Prison Break, Alias)... (casting en cours)

 

   Lorsque le pitch d'une série est aussi difficile à résumer que celui d'Identity, c'est qu'il y a un problème quelque part. Je n'ai pas le recul nécessaire pour dire si oui ou non il paraît invraisemblable à travers ces quelques lignes, mais je peux vous assurer qu'en lisant le script, j'ai souvent roulé des yeux. Ce n'est pas que l'histoire n'est pas bonne, ni qu'elle n'est pas prenante, c'est que tout va beaucoup trop vite pour que l'on parvienne à y croire et se laisser embarquer totalement. Les raccourcis qui sont pris au départ pour amener l'héroïne jusque dans sa nouvelle famille ne sont pas faciles à avaler. Il faut savoir qu'à l'origine, tout ce que la jeune femme sait c'est que sa mère n'a jamais voulu lui dire qui était son père. Elle est morte aujourd'hui et a emporté ce secret avec elle. En l'espace de deux scènes à tout casser, Mia trouve son identité. Comme ça. Juste en fouillant dans de vieux cartons remplis de souvenirs. Plus tard, ce qui m'a choqué, ce sont les gadgets et les astuces que la CIA filent à Mia pour enquêter dans la maison des Grant, notamment des boucles d'oreilles munies de caméras activées lorsqu'elle prononce la phrase "It's interesting". C'est too much. Je ne doute pas que ça existe et que ça marche, mais est-ce vraiment le genre de méthodes qu'utilise la très sérieuse CIA ? Non. Certainement pas. On est dans le cliché du film d'action que je déteste. Et si clairement Identity fait partie de cette vague des séries qui surfent sur le succès de Homeland, elle en est le parent très très pauvre. Evidemment , pour la CW, c'est du haut niveau en revanche. Mais ce n'est pas totalement inédit non plus : il flotte là comme l'ombre de Nikita

   Même si Mia n'a rien d'un agent secret à la base, elle se débrouille très bien très vite. Rien que dans la scène d'introduction -qui est un horrible flashforward histoire de donner envie de continuer malgré l'indigence des 10 premières minutes- elle s'enfuit d'un taxi roulant à vive allure en pétant l'une des vitres avec son talon aiguille. Sydney Bristow n'a qu'à bien se tenir ! Bref, elle est badass. On aime bien au fond, mais c'est tellement improbable. Sans oublier qu'elle est censée être à l'article de la mort. Alors pour compenser, elle s'évanouit après toutes ses émotions. Sa rencontre avec les Grant est assez classique : elle est mal accueillie au départ puis réussit par se faire aimer par son frère. Le meilleur ami de celui-ci tombe sous son charme et réciproquement. Ce qui est très mal puisqu'elle a déjà un fiancé qui l'attend sagement à New York et qui est la caricature de l'homme parfait : beau, gentil, intelligent, extrêmement compréhensif. Le nouvel élu de son coeur en revanche est un charmeur, bad boy, qui n'a pas fini de la faire souffrir ! Car dans l'affaire de terrorisme -ne n'oublions pas- il joue un rôle important. Et puis il y a la matriarche Grant -puisque le papa est mort (ou pas)- qui est une vilaine femme très suspicieuse, persuadée que Mia n'est là que pour récupérer un max de fric. Ce qu'elle serait d'ailleurs légitimement en droit de faire mais elle est bien trop bonne -pour l'instant en tout cas- pour ça. Oh et puis il y a Dee Dee, la bonne, qui est amusante. Et je crois qu'il n'y a qu'elle qui m'a fait esquisser un sourire dans ce pilote. Les personnages ne font pas franchement preuve d'humour.

   Mais alors pourquoi deux étoiles à ce pilote ? Je ne viens que d'en dire du mal ! Parce que Identity a du potentiel sur le long terme, ce qui n'était pas forcément gagné à la lecture du pitch. Parce que l'héroïne est attachante, bien qu'assez basique. Parce qu'il faut encourager la CW quand elle cherche à sortir de sa zone de comfort. Pas de monstres ici. Pas de surnaturel. Pas même de romances à outrance. Parce que du point de vue strict du divertissement pur, ce pilote remplit bien sa fonction. On aurait simplement aimé que les choses soient plus intelligemment amenées. C'était peut-être trop en demander. Et puis parce que j'ai lu Jane The Virgin. Et à côté, Identity est naturellement un chef d'oeuvre. 

1 mars 2014

Cabot College [Pilot Script]

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CABOT COLLEGE

Comédie (multi-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Matt Hubbard (30 Rock, Parks And Recreation). Produit par Tina Fey (30 Rock). Réalisé par Pam Fryman (How I Met Your Mother). Pour Universal Television, 3 Arts Entertainment & Little Stranger. 55 pages.

Pour la première fois de son histoire, une école privée réputée, jusque là réservée aux filles, accepte des garçons. L'accueil fait aux pionniers est pour le moins hostile, mais les deux camps comprennent vite qu'ils ont beaucoup à apprendre les uns des autres et tout à y gagner...

Avec Bonnie Dennison (New York 911), Margaret Cho (Drop Dead Diva), Brandon Jones (Pretty Little Liars, The Fosters), Ely Henry (Suburgatory, Twisted), Asif Ali, Fortune Feimster, Jack Cuttmore-Scott...

 

   Je ne retire pas ce que j’ai dit dans ma critique de Here's your damn family : FOX ne sait plus faire de bonnes sitcoms multi-caméra. Cabot College semble toutefois être l’exception qui confirme mes dires. Peut-être parce que la chaîne a fait confiance à Tina Fey et sa team, made in NBC, pour monter ce projet original. On ne peut pas dire que ça leur ait particulièrement réussi avec The Mindy Project –sympathique et tout ce que vous voulez mais certainement pas une valeur sûre- mais il faut toutefois être optimiste et lui souhaiter le meilleur, parce qu'il le vaut bien.

   Par certains aspects, Cabot College peut faire penser à Glee, mais en ne gardant que le fun, pas les leçons de morale. Le meilleur donc. D'ailleurs, le pilote commence par une reprise de Roar de Katy Perry par la chorale de l'école. Ce n'est pas une série musicale pour autant, je vous rassure. Tous les personnages sont de bonnes grosses caricatures, mais plutôt de celles qui amusent, non qui agacent. Du coté des filles, on a donc droit à la doyenne de l'université frustrée sexuellement, légèrement hystérique -et son assistante de 80 ans à se pisser dessus- mais aussi la lesbienne peu sûre d'elle, très bonhomme, la féministe légèrement ridicule, à deux doigts de tomber amoureuse... et c'est à peu près tout en réalité ! L'histoire est surtout racontée du point de vue des garçons, les filles se retrouvent donc naturellement en retrait. Et c'est un excellent choix qui facilite l'immersion. On débarque dans cette université au même titre que les héros. Ils sont 4, ils ne sont pas tous drôles, mais ils ont du potentiel. Charlie est le dominant, le séducteur, le prédateur, le rigolo de service. Si l'acteur qui l'interprète est doué et sait mettre des nuances et une touche de second degré dans son jeu, on pourrait éviter la catastrophe du personnage lourd et insupportable. Si et seulement si. Max est le petit geek, puceau, dont le but premier va évidemment être de se faire dépuceler. Mais pas n'importe comment et pas avec n'importe qui. Il rencontre heureusement une jeune fille, comme lui, fan de Doctor Who. Gerald, c'est mon chouchou. Il est Amish, naïf, tout cute. Et l'acteur qui l'interprète avait d'ailleurs déjà joué un Amish dans un épisode hilarant et muy caliente de 2 Broke Girls ! Enfin, Arjan est l'étranger de la bande, un Albanais qui parle un anglais approximatif et qui ne s'attendait pas à un tel clash culturel. Une belle brochette en somme, qui fonctionne super bien sur le papier. Les répliques sont bonnes, un peu référencées mais pas à outrance. Il y a de la vanne, un peu de WTF? et du comique de situation aussi. Du gros potentiel à tous les niveaux quoi !

     Cabot College fait partie de ces comédies multi-camera bien fichues et très tournées 18/49 ans que l'on voudrait voir naître sur CBS et uniquement sur CBS, car elle est la seule à encore avoir des succès dans le genre. Elle ne jurerait pas aux côtés de The Big Bang Theory ou 2 Broke Girls. Sur FOX, ce sera plus compliqué. Mais espérons au moins qu'on lui donne sa chance ! Sans parler de coup de coeur, car il en aurait fallu un peu plus, ce pilote m'a séduit par sa capacité à rassembler grâce non pas à un type d'humour mais à plusieurs types d'humour réunis, qui se marient bien. 

27 février 2014

The Mysteries Of Laura [Pilot Script]

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THE MYSTERIES OF LAURA

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jeff Rake (The $treet, Miss Match). Produit et réalisé par McG (Chuck, The OC, Supernatural). Adapté de la série espagnole Los misterios de Laura. Pour Warner Bros. Television, Greg Berlanti Productions & Kapital Entertainment. 62 pages.

Laura Diamond, détective d'exception à l'esprit délicieusement dérourant, n'est pas du genre à se laisser malmener, que ce soit par son co-équipier ou par les suspects de ses enquêtes. Toujours à 200 à l'heure, elle doit aussi faire face au chaos constant de sa vie personnelle : maman de jumeaux très turbulents, elle est en pleine instance de divorce et son futur ex-mari, un grand gamin, ne lui facilite jamais la tâche...

Avec Debra Messing (Will & Grace, Ned & Stacey, Smash), Laz Alonso (Breakout Kings, Avatar), Josh Lucas (The Firm, Hulk)... (casting en cours)

 

    Au cas où vous vous poseriez la question : non, Laura ne cache aucun secret, aucun grand mystère. Le titre de la série fait uniquement réfèrence à ses enquêtes et les questionnements qu'elles impliquent. Point donc de fil rouge qui s'annonce, si ce n'est son divorce et la tention sexuelle palpable entre elle et son co-équipier de longue date. The Mysteries Of Laura est une série policière concoctée pour la ménagère de moins de 50 ans, avec exactement tous les ingrédients qu'elle attend. Ou que l'on suppose qu'elle attend. On ne sent pas derrière ce projet une quelconque ambition artistique mais plutôt une commande, sentiment renforcé par le fait qu'il s'agisse du remake d'une série espagnole qui cartonne. Vous imaginez bien : une flic qui est aussi une mère, c'est un concept super original. On se demande du coup pourquoi NBC n'a pas tenté d'adapter Julie Lescaut y'a 20 ans ? Aucun scénariste américain n'avait sans doute pensé à ça. Remarque, c'est honnête de la part de la chaîne. Elle aurait pu voler le concept et ne rien adapter officiellement. Personne ne se serait rendu compte de rien ! Cela étant dit, je n'ai pas envie de tirer sur l'ambulance. La série part avec un sérieux handicap -un pitch on ne peut plus basique et pas excitant le moins du monde- mais le pilote est agréable à lire. Il est lumineux, positif. Il s'en dégage une belle énergie. Notons cependant qu'il va devoir être légèrement modifié...

    Debra Messing ayant été castée dans le rôle titre, la production n'aura plus lieu à Los Angeles, ville où se déroule l'action, mais à New York, ville de coeur de l'actrice qui refuse de passer de la Côte Est à la Côte Ouest, d'autant qu'elle a une petite carrière du côté de Broadway. Les caprices commencent ! Mais il est impossible de faire passer New York pour Los Angeles donc je suppose que l'histoire se déroulera désormais dans la Grosse Pomme. Et ça change quand même pas mal l'ambiance, très solaire. Il y a par exemple une scène très amusante où l'enquête force Laura et Billy -le fameux co-équipier- a faire un tour du côté de la piscine d'un country-club, avec port du bikini et du boxer obligatoire ! C'est adaptable à New York, mais alors il faut que ça se passe pendant l'été, ou en intérieur. Et c'est déjà moins sympa. Il y a plein de petites choses comme ça qui vont devoir changer. Mais en gagnant Debra Messing -que j'imagine tout à fait dans la peau du personnage même si c'est triste de la voir jouer une représentante de l'ordre, de rentrer dans le rang, on en conviendra tous- le pilote n'a pas tout perdu ! Son gros pouvoir de séduction à elle, c'est l'humour. Et Laura est vraiment  une femme très drôle ! Elle a de supers répliques, certaines sont même un peu osées et j'espère que NBC ne cherchera pas à les couper. A un suspect qui ne veut pas obéir aux ordres, elle répond : "How about you either go back inside for questioning, or we’ll be happy to swing by your house, pick up whatever items you need, and you can prep all night long in lockup with the gangbangers and the meth heads. It’s very safe. We provide condoms." Et Billy ajoute : "Actually, we're out of condoms". Le duo fonctionne à merveille et on rit beaucoup ! Qu'on se le dise : The Mysteries Of Laura est super fun.

   De ce fait, l'enquête du jour est traitée sur un ton essentiellement comique, avec des vannes constantes, du second degré, quelques gimmicks sont même installés. De temps en temps, Laura reprend son sérieux, mais ça ne dure pas longtemps et son optimisme ne la quitte jamais. Sa grande bouche non plus ! Certains trouveront sans doute que l'ensemble est du coup trop léger. Il est vrai que le problème qui se pose en fin de compte, c'est que pour que l'on s'intéresse vraiment au cas du jour, il faudrait que l'on y trouve une émotion quelconque, un attachement. Or, on se fiche encore plus que dans n'importe quelle autre série policière du meurtre et du couplable ! Le scénariste est notre complice : il nous fait clairement comprendre que lui n'en a rien à faire non plus. Ce qui l'intéresse, c'est de nous divertir avec son humour et toutes les scènes qui ne concernent pas l'enquête et qui sont heureusement nombreuses et je dirais même majoritaires. Du coup, la mécanique est simplissime et même si le dénouement surprend fortement, on subit l'enquête, on ne la vit pas. Les séquences familiales marchent par contre très bien même si elles risquent vite de tourner en rond. Il va falloir agrandir le monde de Laura, qui se résume à ses enfants et son ex-mari. On ne peut pas en tirer 22 épisodes. Pas même 13 convaincants. 

   The Mysteries Of Laura est une dramédie policière presque trop légère, qui possède un gros capital sympathie et qui est capable de faire passer un bon moment de façon hebdomadaire, mais qui ne fait preuve d'aucune originalité, d'aucune ambition, hormis celle de faire rire. Elle aurait pu naître il y a 10, 15, 20 ans. Peut-être offrira-t-elle un bonheur simple à ses potentiels futurs fans. Ce ne serait pas honteux.

26 février 2014

Taxi-22 [Pilot Script]

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TAXI 22

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecit par Tad Quill (Scrubs, Bent, Perfect Couples). Adapté de la série canadienne Taxi 0-22. Produit par James Gandolfini. Pour CBS Television Studios & Attaboy Films. 36 pages.

Les tribulations personnelles et professionnelles d'un chauffeur de taxi new-yorkais qui n'a pas sa langue dans sa poche. Il ne laisse jamais ses clients lui marcher sur les pieds mais, en famille, il devient un tout autre homme : il laisse son vieux père faire et dire n'importe quoi; il cherche à comprendre son fils, homosexuel et son opposé total; et il est toujours amoureux de sa femme qui l'a quitté il y a plusieurs mois déjà et qui tente de refaire sa vie...

(casting en cours)

 

   Après avoir été développée plusieurs fois sous le regard bienveillant de feu-James Gandolfini, producteur exécutif du projet, d’abord pour HBO puis finalement pour CBS, cette version américaine de la série québécoise est sur le point de voir le jour et je crois qu’il faut s’en réjouir. Non pas que le script m’ait époustouflé, mais Taxi 22 est plutôt originale et offre un regard neuf et moderne sur le père de famille moyen.

   On a l’habitude dans les comédies, et surtout dans les sitcoms pour être plus précis, que la figure paternelle soit aimante, mais surtout un peu rustre, vieux jeu, trop protecteur. Le portrait manque souvent de nuance, de finesse. Parce qu’il est question de faire rire avant tout sans doute. Dans Taxi 22, le scénariste prend le temps de présenter son héros qui, face à des situations inhabituelles, auxquelles il n’était pas forcément préparé, doit improviser en faisant preuve d’ouverture d’esprit, sans perdre pour autant son humour et tout ce qui fait son charme, son franc-parler en premier lieu. Ce qui est assez frappant avec ce Willy c’est qu’il est hyper attachant en très peu de temps bien qu’il aligne les bourdes. Il a un côté Larry (et son nombril). Il fait aussi un peu penser à Louie. Il est très « câblé » en fait, Willy. Ce n’est pas pour rien qu’il intéressait HBO à la base. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de penser qu’il aurait été bien plus à sa place là-bas que sur CBS. Qu’est-ce que la chaîne peut bien en faire ?

   Le fait que Willy soit chauffeur de taxi a son importance, mais pas autant que je ne l’avais imaginé au départ. Ce qui m’a un peu déçu sur le moment. L’épisode commence dans son véhicule, où on le voit enchaîner les monologues très drôles face à des clients incrédules ou indifférents. Et là on se rappelle tous de cette fois où un chauffeur de taxi sympathique a décidé de nous faire la conversation pendant tout le trajet, évoquant tour à tour météo, politique, cinéma… le tout s’accompagnant toujours d’un petit côté réac’. C’est toujours embarrassant. C’est plus amusant à regarder de l’extérieur j’ai l’impression ! Le reste de l’épisode se déroule en dehors du taxi, même si l’un des objectifs de Willy est d’obtenir enfin le médaillon qui fera de lui un taxi New Yorkais licencié (comme 13000 autres) et non « clandestin » (comme 37000 autres !). Les scènes avec son fils et le copain de son fils sont franchement drôles, et celles avec son ex-femme –si toutefois il décide de signer les papiers de divorce- sont tendres, un peu mélancoliques aussi. C’est ainsi que Willy montre plusieurs facettes de sa personnalité, qu’il a riche. Ce pilote n’est pas parfait –il oublie un peu de faire des personnages secondaires autre chose que des faire-valoir- mais il dégage définitivement une good vibe.

   Le héros de Taxi 22 est peut-être le seul chauffeur de taxi avec lequel on aimerait passer des heures. Parce qu’il est drôle, parfois malgré lui. Parce qu’il est sympa. Parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. Parce qu’il est ouvert. Parce qu’il essaye de devenir une meilleure personne qu’il ne l’est déjà. CBS fonce probablement droit dans le mur avec lui, mais ce serait sympa de lui donner le feu vert...

25 février 2014

The Whispers [Pilot Script]

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THE WHISPERS (aka THE VISITORS)

Drama // 42 minutes

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Pilote "X Marks The Spot" écrit par Soo Hugh (Under The Dome, Zero Hour). Adapté de la nouvelle de Ray Bradbury Zero Hour. Produit par Steven Spielberg, Justin Falvey & Darryl Frank (Under The Dome, Falling Skies, The River, Terra Nova). Réalisé par Mark Romanek (Never Let Me Go, Photo Obsession). Pour ABC, ABC Studios, Amblin Television & Grady Girl Productions. 60 pages.

Alors qu'un vaisseau spatial a été retrouvé au beau milieu du désert du Sahara, à des milliers de kilomètres de là, dans les environs de Washington D.C., plusieurs enfants semblent comme possédés par une force invisible qui les pousse à commettre des actes meurtriers sur leur entourage. Deux agents du FBI sont alors chargés de mener l'enquête, ignorant que la course contre une invasion extra-terrestre vient de commencer... 

Avec Lily Rabe (American Horror Story), Milo Ventimiglia (Heroes, Gilmore Girls, Choosen), Barry Sloane (Revenge, Hollyoaks), Derek Webster (Damages, Harry's Law), Brianna Brown (Devious Maids), Catalina Denis (The Assets), Kyle Harrison Breitkopf... 

 

   Il fut un temps où, en manque de X-Files, je surveillais de près tous les projets qui avaient pour toile de fond une invasion extraterrestre ou une grande conspiration. Nombre d'entre eux n'ont pas vu le jour. Mais certains ont réussi à se frayer un chemin jusqu'à l'antenne. Il en est ressorti des choses intéressantes mais pas transcendantes, je pense essentiellement à Surface, Threshold et, dans une moindre mesure, Invasion. Toutes les trois la même année. Celle qui a suivi l'arrivée tonitruante de Lost sur les écrans. Toutes les chaînes voulaient leur série mystérieuse. Et ABC cherchait une compagne cohérente pour son hit. Aucune n'a marché. Puis on a eu toute cette vague de séries high-concept à la FlashForward, The Nine, Day Break... qui n'avaient pas de rapport avec les aliens mais en lesquelles on fondait beaucoup d'espoir et qui nous ont systématiquement déçus, hormis la bonne surprise -éphémère- que fut Prison Break. On pourrait également parler de Heroes. Mais par pitié, ne le faisons pas. Je ne me suis pas encore remis de l'information de son retour en 2015. Le revival cauchemardesque de V est une des pires choses qui soient arrivées à la télévision. J'en pleure encore parfois la nuit, dans le noir. La seule qui a su se distinguer et remettre sur le devant de la scène les aliens avec fraîcheur et modernité, c'est The Event. Prometteuse, elle s'est vite transformée elle aussi en déception mais il y avait de l'idée, de l'ambition... Plus récemment, Falling Skies a fait ce qu'elle a pu. Elle est toujours en vie. Il faut croire qu'elle ne s'est pas si mal débrouillée que ça. Voilà maintenant The Visitors. Malgré le titre, rassurez-vous, elle n'a pas grand chose à voir avec V. Dans ce pilote en tout cas, il n'y a pas de reptiles mangeurs de rats. Mais pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent non plus !

   Je ne le sentais pas ce projet. Vraiment pas. Et à défaut de m'avoir convaincu, il a au moins réussi à me tenir en haleine le temps de la lecture. Il faut dire que le scénariste a bien découpé ses scènes, usé et abusé de l'"overlaping", c'est à dire des séquences qui se chevauchent, évitant les temps morts. Un peu à la manière de The Following pour prendre un exemple récent. Mais, pour faire une comparaison culinaire -comme ça, parce que j'en ai envie- The Visitors c'est une table bien dressée, une jolie présentation des mets, c'est appétissant, mais quand on commence à goûter, nos papilles ne s'animent pas. Les ingrédients utilisés ne sont pas frais, ils manquent de saveur, de piquant. Je soupçonne les serveurs d'être en plus hyper maladroits. Milo Ventimiglia, à la limite, on a envie de le pardonner. Mais Barry Sloane ? Derek Webster ? Ils ont le charisme d'une huître. Et perso, j'aime pas les huîtres. Je vais arrêter les métaphores, elles sont franchement ridicules mais il fallait bien se mettre au niveau. Pas que je trouve ce script totalement mauvais au fond. Il est juste d'une grande paresse et l'excitation ne monte jamais vraiment. Si, peut-être au moment où l'on découvre le vaisseau spatial. Mais si ABC fait encore appel aux équipes de V et de Once Upon A Time pour les effets-spéciaux, on est dans la mouise. Rien que d'y penser, ça a cassé le peu d'enthousiasme que j'avais. A bien y regarder, il ne se passe pas grand chose dans ce pilote. La mise en place est efficace mais désespérement vide. Les enjeux ne sont que vaguement définis. La dernière scène nous annonce que le 2 décembre, le Président des Etats-Unis ne sera plus des nôtres. Problème : on ne l'a pas rencontré avant celle-ci. Alors certes, c'est le "Leader of the free world", mais on s'en fiche un peu de lui. De lui et de tous les autres en fait.

   S'il y a bien une chose que rate ce premier épisode -parmi plusieurs possibilités hein- c'est la présentation de ses personnages. Ils sont tous d'un basique à pleurer. Le duo d'agents du FBI est insignifiant. Evidemment, ils ne s'entendent pas et ne sont d'accord sur rien. La belle affaire ! Ils ne dégagent aucune émotion. Pourtant, l'héroïne avait de quoi faire. Elle a un enfant sourd et muet, un mari décédé dans un accident d'avion il y a trois mois et des collègues qui la regardent tous avec pitié. Lily Rabe est excellente, mais elle n'y a rien à faire d'intéressant avec une base si pauvre. Le personnage de Barry Sloane passe son temps quant à lui à s'exclamer. Lui non plus n'a pas de personnalité. Il n'existe pas. Il sert juste à introduire les mystères, face à un fond vert. Et puis il y a tous ces personnages d'enfants. Pitié. Déjà qu'un seul gamin creepy en général c'est lourd et ridicule, mais il y en a au moins 4 ici ! La séquence inaugurale, si elle est bien réalisée, peut éventuellement faire son petit effet -elle sonne très film d'horreur- mais les autres ne sont que des redites moins inspirées. Reste le personnage de Milo Ventimiglia, le seul qui a un peu de potentiel mais essentiellement parce que l'on ne sait pas qui il est vraiment, ou plutôt ce qu'il est devenu. Et lui non plus. Il n'a pas de mémoire. Il ne connaît pas son nom. On soupçonne assez rapidement sa véritable identité. Pas de surprise, il est bien celui que l'on pense. Et maintenant. On fait quoi de tout ça ? Bah sûrement pas grand chose... 

   The Visitors est un énième thriller fantastique produit par Spielberg qui n'a pas d'âme, ni d'originalité, et certainement pas d'avenir. On se laisse prendre au jeu sur le moment, parce que c'est rythmé, bien agencé, mystérieux, puis plus on avance plus on sent le coup foireux arriver. Cette histoire n'a pas le potentiel suffisant, l'envergure nécessaire, pour maintenir l'intérêt sur la longueur et surprendre. Ses héros désincarnés ne sont pas attachants. Il reste bien peu de choses auxquelles se raccrocher. ABC n'a vraiment pas de temps à perdre avec ça. Mais je sens qu'elle va pourtant lui donner sa chance, certainement pour la mi-saison 2015. Et on va tous tomber dans le panneau, se coltiner 3 ou 4 épisodes sans intérêt, peut-être même une saison complète, avant de se dire qu'il est grand temps d'arrêter les frais et se concentrer sur les bonnes séries qui méritent toute notre attention. J'espère me tromper...

24 février 2014

One Big Happy [Pilot Script]

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ONE BIG HAPPY

Comédie (multi-caméra) // 22 minutes

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Ecrit par Liz Feldman (2 Broke Girls, Hot In Cleveland). Produit par Ellen De Generes. Réalisé par Scott Ellis (2 Broke Girls, Weeds, Frasier). Pour NBC, Warner Bros. Television & A Very Good Production. 54 pages.

Lizzy est lesbienne. Luke est hétéro. Ils sont amis depuis l'enfance. Ils vivent dans le même appartement. Et ils ont décidé de faire un bébé ensemble. Tout aurait pu être très simple, oui mais voilà : les tentatives d'inséminations artificielles échouent les unes après les autres et Luke vient de trouver l'amour de sa vie, Prudence, une anglaise sur le point d'être déportée... 

Avec Nick Zano (Ce que j'aime chez toi, 2 Broke Girls, Cougar Town), Elisha Cuthbert (24, Happy Endings)... (casting en cours)

 

   Quand vous lisez le pitch de One Big Happy, vous comprenez immédiatement comment le pilote risque de se terminer : Lizzy finit par tomber enceinte et Luke et Prudence se marient. Si c'est ce que vous aviez imaginé, comme moi, alors SPOILER ALERT! je vous confirme que c'est bel et bien ce qui arrive. Pas de surprise de ce coté-là. Pas de surprise ailleurs non plus. La force de cette sitcom n'est absolument pas dans sa capacité à surprendre, mais dans sa capacité à faire rire. Et entre nous, c'est bien tout ce qui compte. Alors bien entendu, elle ne plaira pas à tout le monde. Parce que c'est une sitcom multi-caméra en premier lieu. Parce qu'elle a un humour qui fonctionne essentiellement sur la vanne (on tourne à six par minutes). Parce que si vous n'aimez pas des séries comme 2 Broke Girls -elle est signée par l'une de ses principales scénaristes- Hot In Cleveland ou Mom, alors vous ne devriez pas y trouver votre compte. Moi, ça me plait énormément. C'est tout ce que j'aime. Et il y a une histoire de gaz et une autre de pipi. Avis aux amateurs.

   Mais il faut bien avouer que la principale référence de One Big Happy, et quelle référence, c'est Will & Grace ! On peut la voir comme une version inversée, puisque ce n'est pas un gay et une hétéro ici, mais une lesbienne et un hétéro. Cela ne fait pas une grande différence. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'aurait probablement jamais existé sans Will & Grace. Et Ellen. Elles ont indéniablement ouvert des voies -et des esprits- qui se sont assez vite refermées malheureusement. Rien d'étonnant que Ellen De Generes soit à la production d'ailleurs. Et que NBC soit à nouveau dans le coup. On peut aussi se dire que Modern Family et de manière moins flagrante The New Normal ont permis d'introniser les familles homoparentales dans les comédies US en prime-time. One Big Happy doit beaucoup aux autres mais trouve assez rapidement son propre style, sa propre dynamique, et son luxe c'est de ne jamais avoir à questionner ou s'excuser de sa modernité. Cette configuration familiale, aussi originale soit-elle, est présentée comme normale. Et ça fait du bien. Sans doute qu'en cas de commande en série, d'autres épisodes traiteront de la difficulté à assumer ce choix. Mais c'est important dans la présentation de ne pas en faire cas. 

   D'avoir choisi Nick Zano pour le rôle principal masculin est une grande idée. Ce mec a un potentiel énorme, comme l'ont prouvé ses passages dans Cougar Town, Happy Endings, 2 Broke Girls et Mom, il est un plaisir pour les yeux et je suis sûr qu'il sera largement à la hauteur du script. Luke est un tombeur attachant, plein de second degré, qui bosse dans un bowling mais qui cache un tempérament de geek. Son rêve : faire carrière dans l'écriture de comics. Concernant Elisha Cuthbert pour le personnage de Lizzy, je suis un peu moins emballé. J'adore la bande de Happy Endings et je suis heureux qu'ils soient tous très demandés en cette saison des pilotes, mais ce n'est clairement pas elle ma préférée. Elle a fini par être convaincante une fois la première saison passée. Espérons qu'elle le soit cette fois dès le pilote. Peut-elle interpréter avec conviction une lesbienne un peu tomboy sur les bords mais pas trop et super coincée ? Là, comme ça, j'ai dû mal à l'imaginer. Aussi parce que j'ai ses couvertures de FHM & co en tête. Mais son imitation d'Ellen De Generes dans Happy Endings était très réussie. C'est peut-être même ça qui lui a permis d'obtenir ce job. Alors... je demande à voir ! Les personnages secondaires ne sont pas encore castés, mais ils ont eux aussi leur charme. Leisha et Roy forment un couple très complice et ils sont les parents d'une petite fille de 5 ans qu'ils aiment très fort, forcément, mais qui, de leur propre aveu, leur a aussi un peu gâché la vie en naissant. Des sidekicks efficaces, mais ce ne sont pas des Jack et Karen. Quant à Prudence, la fameuse entremetteuse, elle est vraiment super drôle et les casteurs n'ont pas intérêt à se tromper en la choisissant. Perso, je prendrais Lucy Punch sans hésiter. Mais si je pouvais, je mettrais Lucy Punch partout de toute façon... Prudence est une chic fille, sous ses airs de pétasse. Elle est très ouverte, très libérée, très franche, mais aussi très amoureuse. Un amour !

   C'est un grand oui pour One Big Happy ! Ma seule tristesse, c'est qu'elle soit destinée à NBC qui a 1/ commandé 15 autres pilotes de comédie 2/ aucun véritable succès dans le genre aujourd'hui. Sur CBS, cette sitcom aurait sans doute pu facilement trouver sa place dans la grille et dans le coeur des téléspectateurs. Je ne voulais pas trop m'attacher à Luke et Lizzy mais je crois que c'est raté... 

23 février 2014

Madam Secretary [Pilot Script]

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MADAM SECRETARY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Barbara Hall (Amy, Le Monde de Joan, Homeland). Produit par Morgan Freeman. Réalisé par David Semel (Person Of Interest, Heroes, Life). Pour CBS, CBS Television Studios & Revelations Entertainment. 64 pages.

Lorsque le Secretaire d'État Américain meurt dans un mystérieux accident d'avion, le Président des Etats-Unis Conrad Dalton désigne Elizabeth Faulkner McGill, une amie de longue date, comme sa remplaçante. Chargée de la diplomatie internationale, cette femme brillante qui a fait carrière dans la CIA doit désormais jongler avec la bureaucratie, le staff mis en place par son prédécesseur qui ne lui est pas toujours favorable, la presse carnassière, les dîners officiels superficiels et sa vie de famille, quelque peu pertubée par ses nouvelles fonctions... 

Avec Tea Leoni (Une fille à scandales, Deep Impact, Jurassic Park III), Tim Daly (Private Practice, Wings, The Nine), Bebe Neuwirth (Cheers, Frasier, The Good Wife), Geoffrey Arend (Body Of Proof), Erich Bergen, Patina Miller... (casting en cours)

 

   Inutile de faire durer le suspense, vous avez vu le nombre d'étoiles plus haut : le pilote de Madam Secretary est presque parfait ! En fait non, il est parfait. Mais pour obtenir les quatre étoiles il faut offrir du plus-que-parfait. Avec le succès de Scandal, qui a en quelque sorte permis de décomplexer les scénaristes après le succès public et critique de The West Wing, il fallait s'y attendre, la télévision veut réinvestir la Maison Blanche, plusieurs projets étant développés dans ce sens : Agent X pour TNT, avec rien de moins que Sharon Stone dans le rôle de la première Vice-Présidente; Warriors, série médicale pour ABC se déroulant dans un hôpital militaire de Washington; The Brink, une comédie noire destinée à HBO se situant dans le bureau oval; un projet sans titre de CBS consacré aux nouveaux terroristes et une cellule spécialisée de la CIA pour les détecter; et donc cette chère Madam Secretary, la plus proche du pouvoir de toutes.

   Après avoir collaboré à la saison 3 de Homeland -que je suis l'une des rares personnes à avoir aimé- Barbara Hall s'et lancée un défi incroyable, qu'elle a parfaitement réussi : installer une femme à la Maison Blanche en l'espace de 42 minutes, qui soit à la fois intelligente, compétente, originale, honnête, maternelle, éblouissante... et super attachante. J'ai certainement dû oublier quelques adjectifs pour la décrire, mais je crois que vous savez l'essentiel. Ah si, j'ai oublié de vous dire un truc : elle a beaucoup d'humour aussi ! Le petit problème dans tout ça, c'est qu'elle donne le sentiment d'être parfaite. Sa présentation manque certainement de failles. Elle ne trahit personne, elle ne trompe pas son mari -elle ne couche pas avec le Président !- elle garde son calme en toutes circonstances... J'a extrêmement hâte que le vernis craque. Mais il me semble que l'écriture est suffisamment brillante et l'ambition bien assez grande pour que la quarantenaire se retrouve rapidement face à des dilemmes moraux qui la forceront à basculer, parfois, du côté des forces obscures. Pour resituer l'héroïne dans le contexte initial, celui du premier acte, sachez qu'elle a fait ses armes à la CIA, qu'elle a gardé de très bons contacts avec un certain nombre de ses anciens collègues -ce qui lui sera forcément très utile par la suite- mais aussi avec des indics et des agents non-officiels -auxquels elle fait appel dans ce pilote. Elle a quitté ses fonctions au sein de l'agence gouvernementale quelques années plus tôt pour se consacrer à sa famille et devenir professeure d'université, comme son mari, spécialisé dans la théologie (ce qui permet à la créatrice quelques digressions religieuses chères à son coeur). Elle explique en ces termes le choix de sa démission : "I bought the idea that we were in the business of eliminating terrorism. The next thing I knew we were engaged in systematic torture. What good does it do to catch the enemy if you just become the enemy?". Madam Secretary n'hésite pas à adopter un ton engagé. Pour cela aussi, elle me paraît importante. Et puis Tea Leoni. Depuis le temps qu'on attendait son retour... Elle a trouvé l'écrin parfait et je ne la vois pas être autre chose que formidable dans ce rôle.

   Contrairement à ce que le pitch officiel de la série annonce, la vie de famille d'Elizabeth -pour le moment en tout cas- n'est pas particulièrement complexe : certes, ses deux enfants -un garçon, une fille- ne sont pas très heureux de leur nouvelle condition, mais elle n'a pas des relations difficiles avec eux. Les quelques scènes familiales sont même très chaleureuses et amusantes, de vraies bouffées d'air frais, car ils ont tous beaucoup de répondant chez les McGill. Notamment le mari de 'madam", un peu lisse peut-être, mais potentiellement intéressant. Il paraît profond. Tout va dépendre de la place que les scénaristes comptent lui accorder par la suite. Mais c'est le mari de l'héroïne, je ne le vois pas rester constamment au second plan. Cela dit, le pilote nous introduit à énormément de personnages, sans compter tous ceux qui arriveront logiquement dans les épisodes suivants, je pense notamment à la femme du Président, invisible ici. Dans le staff d'Elizabeth, il y a pas mal de fortes têtes, mais je retiens surtout Nadine, sa chef de cabinet, qui va certainement devenir sa Kalinda, et Blake, son jeune et bel assistant, pour qui j'ai un excellent feeling. Un crush peut-être aussi. Une grosse rivalité s'annonce déjà entre Elizabeth et le chef de cabinet du Président, un certain Russell Jackson, un mec pas commode du tout qui semble avoir un hidden agenda. Se pourrait-il qu'il soit lié d'une manière ou d'une autre à la mort du précédent Secrétaire d'Etat ? C'est quasiment une certitude. Y'a de la magouille dans l'air et ça s'annonce passionnant à suivre. Une conspiration ? C'est sous-jacent mais c'est bien là. Et c'est souligné avec humour par le fils d'Elizabeth, un anarchiste auto-proclamé qui est persuadé que tout est conspiration, tout le temps !

   En attendant, dans ce premier épisode, l'héroïne est confrontée à la gestion de sa première crise, qui doit absolument rester secrète afin que l'opération ne foire pas à cause des médias. Deux jeunes hommes se retrouvent injustement emprisonnés en Syrie et vont être exécutés dans une semaine. La course contre la montre commence donc pour elle et tous ses contacts. SPOILER ALERT! Elizabeth va évidemment parvenir à les faire libérer. Ce qui est presque dommage. Ca ne m'aurait pas déplu qu'elle débute la série sur un échec. C'eut été plus audacieux et inhabituel. Voilà pourquoi pas 4 étoiles. Mais je chipote un peu. Il faut en tout cas supposer qu'une crise sera gérée à chaque épisode, les possibilités étant nombreuses et variées, en se mêlant subtilement à beaucoup de feuilletonnant et de grands arcs.

  Davantage dans l'esprit de The Good Wife -classe, sobre, intelligente- que de Scandal -soapy, addictive- Madam Secretary  DOIT absolument arriver à l'antenne tant elle s'annonce d'ores et déjà brillante. Pour le bien de la télévision. Pour le bien des networks. Pour le bien de CBS. Pour NOTRE bien surtout. Une grande série est sur le point de naître.

21 février 2014

Mission Control [Pilot Script]

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MISSION CONTROL

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Créé par David Hornsby (It's always sunny in Philadephia, How To be a gentleman). Produit par Adam McKay(Saturday Night Live, Légendes vivantes), Chris Henchy (Kenny Powers, Very Bad Cops) & Will Ferrell (Kenny Powers, The Spoils Of Babylon). Pour Universal Television & Gary Sanchez Productions. 36 pages.

En 1965, Mary, une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, doit redoubler d'effort face à l'astronaute macho, Tom, qui lui sert de partenaire pour un futur voyage en direction de la Lune. Elle peut toutefois compter sur le soutien de ses fidèles acolytes, une bande de petits génies, inadaptés socialement mais attachants...

Avec Krysten Ritter (Breaking Bad, Don't Trust The B*****), Tommy Dewey (The Mindy Project), Michael Rosenbaum (Smallville), Malcolm Barrett (Better Off Ted), Jonathan Slavin (Better Off Ted)... (casting en cours)

 

   Je ne pensais pas qu'après avoir commis l'affreuse How to be a gentleman, probablement l'une des sitcoms les moins subtiles de cette décenie qu'heureusement tout le monde a oublié, son créateur, David Hornsby, aurait droit à une seconde chance. Mais tout le monde la mérite et Mission Control fait office de très belle revanche, surtout si NBC se laisse tenter par une commande en série. Ce projet, c'est un peu Gravity rencontre Masters Of Sex. C'est un mélange étonnant, détonnant, probablement le plus original qui ait été commandé côté comédie cette saison des pilotes. On pourrait arguer que ce n'était pas difficile. Ce ne serait pas faux. Mais ça n'enlève rien à son ambition.

   Comme Bad Judge, produite par la même équipe, je me demande si un format drama n'aurait pas été plus adapté. Mais plus encore que pour Bad Judge, je ne vois pas bien pourquoi Mission Control n'a pas été développé pour FX, ou Showtime, ou pourquoi pas même HBO ! C'est drôle, certes, mais c'est avant tout intelligent. Il y a du fond. Il y a une attache historique. Ce n'est pas très grand public en somme. Miser sur l'intelligence des téléspectateurs, c'est un peu utopique mais c'est beau. Et puis NBC a dû se dire que le tout petit aspect The Big Bang Theory du projet grâce aux 4 geeks qui complètent la galerie de personnages principaux valait bien le coup de se laisser tenter. D'ailleurs, merveilleuse idée que de reformer le duo désopilant de scientifiques de la regrettée Better Off Ted dans le rôle de deux de ces personnages ! En attendant, la force de Mission Control, ce n'est pas eux mais bien le duo de héros, cette femme et cet homme, totalement opposés, qui doivent travailler ensemble et qui n'ont pas d'autres choix que de faire passer la pilule en se vannant constamment. Et ils le font très très bien. Les répliques font mouche à mesure que les personnalités se dessinent et qu'une histoire d'amour/haine apparaît en filigrane. Le petit ami de Mary, Bus, est très drôle aussi dans son genre et il travaille également avec eux. Deux autres femmes font partie de l'équipe, des secrétaires, une qui est maligne, féministe, coquine; une autre qui est idiote, soumise, arriérée. Les intéractions entre les uns et les autres fonctionnent à merveille. Pour peu que la casting consititué trouve rapidement sa cohésion, son alchimie, on peut être sûr de prendre notre pied ! Et comme je le disais déjà plus haut, Mission Control se base aussi sur quelques faits historiques et a visiblement pour ambition de se diriger petit à petit vers la date fatidique du 21 Juillet 1969 et des premiers pas d'un homme sur la Lune. Et si dans cette version alternative, cet homme était une femme ?

   Mission Control est un petit coup de coeur pour moi. Malgré quelques trous d'air au milieu, ce script est un bijou amusant et ingénieux auquel il ne manque plus que des interprètes talentueux et un réalisateur compétent pour briller au firmament de la télévision !

20 février 2014

Black-ish [Pilot Script]

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BLACK-ISH aka KEEPIN' IT REAL!

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Kenya Barris (Are we there yet?, The Game). Produit par Larry Wilmore (The Bernie Mac Show). Pour ABC, ABC Studios, Principato-Young Entertainment & Cinema Gipsy Productions...

Dre Johnson, marié, quatre enfants, vient d'être promu dans son agence de publicité. Il devrait logiquement tout avoir pour être heureux mais il ne l'est pas à cause... de sa couleur de peau ! Afro-américain, il déplore que les valeurs de son identité culturelle se soient diluées peu à peu dans la société. Sa femme, très libérale, et son père, très vieux jeu, ont bien du mal à le comprendre, sans parler de ses enfants...

Avec Anthony Anderson (New York Police Judiciaire, Treme, Guys With Kids), Laurence Fisburne (Les Experts, Matrix, Apocalypse Now)...

 

   "I'm sorry Dre. Not everything is about you being black!" lance la femme du héros au cours de l'une de leurs nombreuses disputes de ce premier épisode. Merci à elle ! Je peux vous assurer que ça soulage rudement quand elle lâche cette phrase assassine (qui ne semble pas l'être sortie du contexte). Parce que les 10 minutes qui précédent, Dre les passent à geindre encore et encore sur sa pauvre condition d'afro-américain aisé qui ne retrouve pas les repaires de son enfance et de son adolescence, quand les hommes noirs étaients des putains de pros du rap, de la danse et du sexe. Il se présente d'ailleurs ainsi : "Okay, so, I’m just your standard, regular ol’, massively well endowed, Black dude".  Il déplore qu'aujourd'hui des blancs fassent du rap et vendent des millions de disques tandis que des asiatiques dansent comme des dieux devant la Terre entière. La culture de la rue n'est plus une contre-culture. Les noirs ne sont plus à la mode. Les noirs sont des citoyens comme les autres -en tout cas dans son quartier- et lui, ce qu'il voudrait c'est que rien ne change. Bon. Franchement, n'est-ce pas horrible comme point de départ ? Outrageant même ! Ce qu'il dit n'est pas faux, mais pourquoi s'en attrister ?!

   Moi, je l'ai tout de suite trouvé antipathique le Dre. Y'a quelques moments où il est touchant, parce qu'il n'est pas non plus totalement borné, mais il est surtout agaçant 90% du temps. Typiquement le genre de personnage qui a tout pour être heureux mais qui s'évertue de tout faire toujours foirer, de chercher les complications là où il n'y en a pas...  Et je dois dire que de savoir que c'est Anthony Anderson qui allait l'interpréter n'a rien arrangé. Je ne le déteste pas, mais il a une grosse tendance à devenir lourd très vite quand il joue dans une comédie. Il en fait des caisses et là, on lui en laisse clairement toute la liberté ! Les scènes qui se déroulent sur son lieu de travail -en plus d'être des publicités géantes pour Samsung- sont embarrassantes au possible. Après une ouverture pêchue, Black-ish devient rapidement fatigante, usante. On a pitié pour les enfants et la femme du monsieur. Cette dernière, à force d'être obligée de lui tenir tête constamment et de gueuler plus fort que lui pour se faire entendre, devient saoulante aussi. Heureusement, les enfants adoucissent un peu le propos, le nuance puisqu'ils font justement partie d'une autre génération. Ils ne comprennent absolument pas où leur père veut en venir. On s'identifie forcément à eux. Le plus âgé, Andre Jr., est le plus intéressant, dans le sens où il veut faire plaisir à son père sans pour autant trahir sa personnalité. Leur relation est touchante. Le personnage le plus drôle est sans conteste le grand père qui balance régulièrement des saloperies. Problème : c'est Laurence Fisburne qui a été engagé pour l'incarner et côté comédie, il n'a pas vraiment fait ses preuves malgré sa longue carrière. J'ai vraiment du mal à l'imaginer drôle ! En plus, il est questions qu'il ne s'agisse que d'un réccurent, pas d'un régulier. Des épisodes avec lui, j'en veux déjà pas tellement, alors sans lui, n'en parlons pas ! 

   Black-ish me fait penser à toutes ces comédies centrées sur des hommes à la recherche de leur virilité perdue qui sont arrivées par paquet à l'antenne il y a quelques saisons, avec Last Man Standing pour seule représentante aujourd'hui. Sauf qu'ici, on remplace la virilité par la différence culturelle. C'est très rétrograde, même si la scénariste tente de faire passer un peu d'ironie au milieu de tout ça. Les networks manquent certainement de comédies avec un casting majoritairement afro-américain, mais si celle-ci pouvait ne pas être choisie pour remplir le quota, ce serait pas plus mal. Elle a plutôt tendance à desservir la cause qu'autre chose. Seul espoir : que dès l'épisode 2, elle devienne essentiellement familiale, laissant tomber ses amibitions moralisatrices d'un autre temps. Car les dialogues ne sont pas mauvais...

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