30 décembre 2011

Misfits [Saison 3]

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Ep.1 44030377 // Ep.2 44030377 // Ep.3 44030376_bis // Ep.4 44030376_bis // Ep.5 44030376 // Ep.6 44030376_bis // Ep.7 44030377 // Ep. 8 44030376


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    Mais que fait la police bon sang ? Nos Misfits tuent depuis trois saisons leurs probation workers successifs, sans compter de nombreuses autres victimes collatérales de leur so fucked-up life, et aucune enquête de police n'est ouverte ? Tous ces gens meurent (dont une bande de cheerleaders - "Kill The Cheerleaders, Save The World!") et personne ne s'en soucie ? Vous voyez, c'est le genre de questions qu'il ne faut pas se poser devant cette comédie fantastique toujours aussi divertissante et différente mais qui manque de crédibilité dès qu'il s'agit de parler du monde réel. Alors que le sujet des parents, de la famille et des amis avaient été évoqués lors de la première saison -et de manière plutôt pertinente d'ailleurs, à la Skins- et très furtivement en saison 2 via Nathan et son frère sorti de nulle part, les héros n'évoluent maintenant plus que dans leur bulle et toujours du coté du community center. Comme si rien d'autre n'existait. C'est perturbant mais je comprends ce désir de les mettre à part et surtout de les réunir ensemble. Ils ne peuvent plus que compter les uns sur les autres et le reste du monde ne semble pas pouvoir les comprendre. Alors quoi bon ? Autant explorer l'essentiel. Et puis avec si peu d'épisodes de toute façon, inutile de se perdre en digressions. Les auteurs s'en sont tout de même permis une de taille : l'épisode 4, dans lequel la bande voyage dans le temps afin de tuer Hitler ! Cet ambitieux projet a parfaitement tenu la route, même si on se demande bien au bout du compte quel était vraiment l'intérêt ? 

   En saison 3, les cartes sont redistribuées pour les Misfits : ils doivent désormais avancer sans Nathan (disparu au cours d'un webisode à Las Vegas assez pitoyable) et avec des pouvoirs différents. L'idée n'était pas mauvaise afin de casser la routine mais les nouveaux pouvoirs ont parfois peiné à se révéler pertinent. Je pense notamment à celui de Kelly, qui était un bon ressort comique au départ, qui a vraiment été utilisé une fois (dans l'épisode Hitler justement) puis qui n'a plus eu aucun intérêt. Le pouvoir du petit nouveau, Rudy, en est-il d'ailleurs vraiment un ? Se dédoubler, OK, ça peut servir (et ça a servi) mais c'est tout de même plus une malédiction qu'autre chose. En même temps, en regardant bien, c'est un peu le cas de tous les pouvoirs... Rudy donc. Le pire était à craindre : comment les scénaristes allaient-ils réussir à remplacer le bienaimé Nathan ? La réponse est finalement assez simple : en créant un personnage possédant le même humour gras et sans limite ! On ne peut pas dire que Rudy et Nathan soient des clônes pour autant mais cela ne se joue pas à grand chose. C'est là que le pouvoir du nouveau revient sur le tapis : à travers son alter-ego, il dévoile une autre partie de lui, plus tendre et touchante, qui contrebalance bien avec les airs de débile-obsédé qu'il se donne à longueur de temps. On peut donc dire que le pari est réussi ! Joe Gilgun est d'ailleurs très convaincant. 

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   Deux autres "nouveaux" personnages ont permi à cette 3ème saison de changer la donne, à commencer par la version fémine de Curtis puisque son pouvoir, tel Ranma 1/2 pour les connaisseurs, est de se changer en femme ! L'idée a été super bien exploitée au départ et, d'ailleurs, Melanie est devenue bien plus intéressante que Curtis, qui a toujours été le maillon faible des Misfits. Chapeau aux casteurs pour avoir trouvé cette excellente actrice qui ressemble énormément Nathan Stewart-Jarrett. Mais la tournure des événements a été telle que le personnage a été tué dans l'oeuf, de même que sa grossesse. Ca ne m'aurait pas particulièrement dérangé que Curtis disparaisse advitam eternam personnellement ! Et puis après tout, il aurait très bien pu réapparaitre une fois le bébé né ! Je pensais que les scénaristes iraient au bout de leur idée mais c'était sans doute trop de chamboulements et ça voulait dire aussi qu'il fallait aussi prévoir une intrigue sur le long terme. On sait que ce n'est pas leur fort ! Du coté du dealer de pouvoirs, Seth, il a fallu être très patient puisque c'était en quelque sorte un fil rouge tendu sur toute la saison -il y en avait au moins un !- mais qui se résumait plus à l'évolution de sa relation avec Kelly qu'à autre chose. Notre patience n'a même pas été récompensée puisque l'histoire sur son ex était tout à fait prévisible (même si elle a donné lieu à un épisode zombie de qualité et qui renouait un peu avec le gore de la première saison) et on a finalement rien appris de plus sur ce qui l'a poussé à dealer les pouvoirs en premier lieu. Certes, son ex est en partie la réponse, mais je ne pensais pas qu'il allait falloir se contenter de ça ! J'imaginais quelque chose de plus grand derrière, une organisation secréte... quelque chose d'un peu plus ambitieux quoi ! 

   Et puis il y a le couple maudit, Simon-Alisha, qui n'a vraiment pas été épargné ! La colère des fans de la série gronde depuis la diffusion du final et la mort des deux personnages (enfin je résume hein...). Il fallait oser tuer les deux favoris du public, surtout après avoir perdu la saison précédente LE préféré de tous les préférés. Je ne comprends pas ce qui leur est passé par la tête. Si c'est l'envie d'éviter à tous prix le happy-end, je les pardonne. Encore que. Je crains que ce ne soit que momentané et que dans la saison 4, ou plus tard, une issue heureuse pour le couple vienne tout effacer car, basiquement, tout est possible dans Misfits grâce aux pouvoirs des uns et des autres. Si le but était de renouveler le casting de manière moins brutale que ne peut le faire Skins par exemple, je leur en veux car il ne me semble pas que ce soit nécessaire ici. Et surtout pas en gardant les personnages les plus faibles qui plus est ! J'aime bien Kelly, mais elle n'apporte pas grand chose. De même que Curtis. Alors Rudy a beau être sympathique, ça ne va pas me suffir ! Et puis Simon quoi... Autant je peux me faire à l'idée de perdre mini-Rihanna, même si je l'aimais beaucoup, autant perdre Simon, c'est beaucoup plus grave. En clair, ils ont merdé ! Ils sont capables, je pense, de s'en sortir quand même mais je doute que les meilleures années de Misfits soient à venir...

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// Bilan // Tout portait à croire que cette 3ème saison de Misfits allait avoir beaucoup plus de mal à convaincre que les précédentes entre le retrait du créateur de la série -qui a quand même signé 6 des 8 épisodes !- et le départ de Robert Sheehan/Nathan. Pourtant, la casse a été plus que limitée et on peut dire que ces nouvelles aventures ont été à peine moins bonnes. L'humour continue d'être l'atout principal de la série, de même que certains de ses personnages; l'aspect un peu trop "formula" de la saison 2 s'est estompé pour laisser place à plus d'éléments feuilletonnants; mais Misfits a pourtant perdu en ambition, paradoxalement, et a aussi clairement perdu beaucoup de points lors de son final, osé mais décevant, révoltant et même bancal. La saison 4 part avec une énorme balle de pied. Bon courage pour l'extirper !


29 août 2011

Misfits [Saison 2]

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Saison 2 // 1 410 000 tlsp. en moyenne

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    La saison 1 de Misfits m'avait emballé (Lire la critique), la saison 2 m'a fait le même effet... enfin presque ! La série anglaise n'a perdu aucune de ses qualités premières : elle est toujours un mélange savamment dosé de Skins rencontre Heroes; elle possède toujours une identité visuelle très marquée, salie, sombre mais belle, et une bande-son moderne et éclectique; elle est toujours animée par une galerie de personnages drôles et attachants au répliques crues, vulgaires mais réalistes; et elle offre toujours beaucoup avec peu de moyens. Mais elle a cependant évolué de manière assez surprenante malgré son succès : sans abandonner, bien heureusement, ses nombreux éléments feuilletonnants, elle a adopté un format plus classique avec, en l'occurence, une nemesis par épisode. On se retrouve donc tour à tour face à une attardée mentale shapeshifter tombée folle -et le terme n'est pas assez fort- amoureuse de Simon, qui veut tuer tous ceux qui l'entoure; un geek ultime qui se comporte comme s'il était dans l'un de ses jeux-vidéos ultra-violents, qui veut évidemment tuer tous ceux qui sont sur son passage; un crazy tatoueur qui se prend pour Cupidon, et qui veut tous les tuer quand ils découvrent ses manigances; un Jesus Christ du pauvre qui veut absorber tous les pouvoirs des autres Misfits; ou encore le plus mal loti des Misfits, avide de célébrité, qui veut tuer tous les autres juste parce qu'ils sont plus forts que lui ! Bref, tout cela n'a pas pas empêché la série de garder toute son originalité, bien que son goût pour le gore se soit estompé. 

   Contrairement à la saison 1 où, en gros, chaque épisode était plus largement consacré à l'un des héros, cette fois chaque épisode était dédié à tout le monde avec une dominante globale axée sur Nathan, Simon et Alisha, qui doivent d'ailleurs être les personnages préférés du public (il n'y a pas de hasard). Ce sont en tous cas les miens. Curtis et Kelly étaient moins présents. Les personnages passant encore plus de temps ensemble qu'en saison 1, j'ai eu le sentiment que les portraits de chacun étaient moins approfondis. On n'a pas revu leurs vies en dehors du Community Center. Cela manquait un peu. Par conséquent, ils sont peu à avoir véritablement évolué à l'exception de Simon, divisé entre celui du passé et celui du futur, et Alisha, avec qui il forme désormais un couple. Le scénariste (oui, il est tout seul) n'a pas lésiné pour rendre leur relation crédible -puisqu'elle était à la base très improbable- à coups de lentes scènes clipées, souvent sensuelles et toujours poignantes. Il y a eu de très belles trouvailles visuelles à cette occasion. Malgré sa fin tragique, le couple formé par Curtis et la petite nouvelle Nikki n'a pas su offrir la même émotion. Du coté de Nathan, pas de véritables évolutions mais toujours des problèmes familiaux avec l'apparition, le temps d'un épisode, d'un frère caché. Le reste du temps, il a simplement fait son Nathan et c'est déjà beaucoup : des jurons au kilomètre ("Twats", "Fuckers", "Wankers"...), des réflexions très en dessous de la ceinture à base de vagins larges et mouillés, de pénis turgescents, de testicules remplies à ras bord et de masturbations trop fréquentes... bref, des petites douceurs qui pourraient être infiniment lourdes mais qui passent pourtant étonnamment bien. On peut remercier pour cela Robert Sheehan, la plus grande révélation du casting ! 

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// Bilan // Misfits a su préserver au cours de sa deuxième saison son charme originel, tout en accentuant sa dimension fantastique et en ajoutant une formule un peu routinière mais pleine de surprises. Toujours plus ambitieuse et aboutie, la "petite" série anglaise est entrée dans la cour des grandes. Le pire est cependant à craindre pour la saison 3, attendue dans quelques semaines : Robert Sheehan (Nathan) a décidé de quitter la série et sera remplacé par un petit nouveau qui aura toutes les peines du monde à faire aussi bien que son prédécesseur... 

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24 décembre 2009

Misfits [Saison 1]

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   Ils sont forts ces anglais ! L'avenir des séries "pour ados" est définitivement en Grande-Bretagne. Les Gossip Girls peuvent aller se rhabiller, tout autant que les Beverly Hillsiens et les Frères Scott, plus tellement ados mais toujours aussi con-cons. Après Skins (dont je vous reparlerais très bientôt), Channel 4 a lancé il y a quelques semaines Misfits, une série pas prise de tête qui en a sous la cape...

Super-Zeroes

   Cinq ados délinquants, parce qu'ils prennent de la coke, sont pyromanes ou violents, doivent partager leurs journées autour de travaux d'intérêt général. Ils n'ont pas grand chose en commun jusqu'au moment où un violent orange leur offre des super-pouvoirs ! Il faut bien reconnaître que ce pitch sonne très cliché et qu'il ne fait pas envie. On ne peut pas s'empêcher de penser à Heroes, mais Misfits n'a rien à voir avec cette bouse infâme. Elle possède d'abord quelque chose que Peter, Claire et les autres n'ont pas et n'auront jamais : de l'humour et du second degré ! Les personnages se moquent eux-même de la situation saugrenue dans laquelle ils se retrouvent alors tout de suite, ça passe beaucoup mieux. Et puis ils sont super attachants et cela en l'espace d'un ou deux épisodes. Passons aux présentations.

   Nous avons d'abord Nathan, le petit couillon typique qui passe son temps à se moquer des autres, à les rabaisser et à faire des blagues foireuses, tournant souvent autour du cul. Eh bien étonnament, il n'est pas lourd. Ou alors on s'habitue. Et il sort régulièrement des énormités qui ne peuvent que faire rire. Derrière sa carapace se cache évidemment un garçon pas si sûr de lui, qui a longtemps souffert de l'absence de son père. C'est le seul du groupe à ne pas découvrir son pouvoir tout de suite. Et sans trop en révéler, la découverte sert de cliffhanger de fin de saison. Assez efficace mais que l'on sent venir trop tôt. Chez les garçons toujours, nous avons Simon qui est, je l'avoue, mon chouchou. C'est celui que je trouve le plus touchant et c'est celui qui bénéficie certainement de la personnalité la plus complexe. Au départ, c'est le geek classique, pas bien dans sa peau, rejeté par les autres, qui ne sait pas parler aux filles mais qui, comme tous les garçons de son âge, a des envies et des besoins à assouvir. Son pouvoir ? Celui de devenir invisible, mais pas vraiment à sa guise, il ne le maîtrise pas encore très bien. Et cela va lui attirer pas mal de problèmes. Est-il fou ? Est-il pervers ? La question est posée. Il est en tous cas fortement perturbé et il a du mal à se contrôler. Et puis il a un beau petit cul. Ca ne gâche rien. Le dernier mec de la bande, Curtis, aurait pu être une star de l'athlétisme et représenter les British aux JO de 2012 à Londres si l'on n'avait pas retrouvé sur lui de la coke un soir de débauche. L'orage va lui apporter le don de voyager dans le passé afin de réparer ses erreurs et parfois celles des autres. L'occasion d'ailleurs de nous offrir un épisode assez exceptionnel (le 4ème) qui nous présente les personnages tels qu'ils étaient avant avec multiples retours en arrière et course-correcting. Très casse-gueule mais vraiment réussi !

   Les représentantes des filles sont très différentes puisque l'on a d'un coté Kelly, l'anglaise typique qui parle fort (avec un accent incroyable), qui a le cuissot bien fourni et qui ne se laisse pas faire; et de l'autre Alisha, une petite bombe en puissance qui sait mener les garçons par le bout de la bite et qui, elle non plus, ne se laisse pas faire. La première obtient le pouvoir classique de lire dans les pensées et la seconde, un don très particulier et pas très utile finalement : celui de rendre les garçons fous de son corps rien qu'en les touchant, quasiment jusqu'au viol ! En gros, ce qu'elle savait déjà faire mais en pire. C'est là toute l'intelligence de la série : elle se sert du prétexte des pouvoirs surnaturels pour dresser jusqu'à l'extrême des portraits réalistes d'adolescents typiques un peu paumés. On retrouve forcément ce qui a fait la gloire de Skins mais associé à du thriller, et même à du gore parfois. L'association est inédite et absolument pas indigeste. C'est drôle, rythmé, prenant et souvent inquiétant. La bande-son est géniale, passant du La Roux à du Damien Rice avec une certaine aisance. Visuellement, ce n'est pas aussi beau et poétique que Skins, c'est plus sale, plus sombre, plus urbain et plus désespéré (qui eut cru cela possible ?) mais c'est parfaitement maîtrisé (le générique est pas mal du tout d'ailleurs).

So What ?

   La première saison de Misfits est courte (6 épisodes) et une deuxième saison a déjà été commandée. Je vous invite donc fortement à la découvrir. On a rarement vu une série aussi complète, qui allie avec intelligence des univers a priori opposés. Le fantastique sert à appuyer le ton réaliste du propos. Une façon de raconter l'adolescence autremement, avec beaucoup de justesse. Une belle surprise pour terminer l'année 2009 en beauté !

 


 

// Bonus // Le superbe trailer pour annoncer la saison 1... On regretterait presque qu'il ne s'agisse pas d'un extrait du pilote.

 

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