The Mason Twins [Pilot Script]
THE MASON TWINS
Comédie (Single-camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Casey Wilson (Happy Endings) & June Diane Raphaël (Meilleures Ennemies). Co-produit par Stacy Traub (Glee, Ce que j'aime chez toi). Pour NBC & ABC Studios. 36 pages.
Deux jumelles se retrouvent après avoir été séparées durant 15 ans. Lorsque la vie de citadine parfaite de l'une s'écroule, l'autre la recueille chez elle, dans la petite ville où elles ont grandi et qu'elle n'a jamais osé quitter. Elles ont toutes les deux passé la trentaine, mais elles n'ont pas franchement mûri. Il est en temps qu'elles s'entraident, pour le meilleur et pour le pire...
Avec Erinn Hayes (Children's Hospital, Guys With Kids, Worst Week), June Diane Raphaël (New Girl), Todd Grinnell (Desperate Housewives), Windell Middlebrooks (Body Of Proof, Scrubs), Bret Ernst...
Cette saison, plusieurs studios internes aux chaînes ont réussi à vendre l'un de leurs projets à un autre network, et c'est particulièrement vrai pour ABC Studios qui en a placé plusieurs chez NBC et CBS. Une stratégie financière pas forcément payante pour nous téléspectateurs car ce sont souvent les scripts qui ont le moins convaincu la chaîne mère qui atterrissent chez la concurrence. L'argument, c'est de dire qu'ils ne correspondent pas à ce qu'elles recherchent pour leurs propres grilles mais qu'elles ont du potentiel pour les autres. C'est sûrement vrai, en partie. Mais dans le cas de The Mason Twins, production ABC Studios qui se retrouve chez NBC, c'est faux. ABC aurait très bien pu la diffuser sur son antenne ! Elle sonne plus comme une comédie qui aurait été proposée il y a quelques années, du type Samantha Who?, mais elle n'aurait pas juré non plus. Non, la vérité c'est que ce pilote est moyen en l'état.
Le concept de départ, plutôt sympathique, très girly, aurait pu déboucher sur quelque chose de cool. Et les deux actrices principales, deux stars de la comédie en herbe, devraient pouvoir en faire quelque chose de regardable. Il se pourrait même que si commande en série il y a, The Mason Twins devienne vraiment agréable à suivre. Il y a du potentiel. Mais tout ce que ce pilote propose, c'est une présentation des héroïnes un peu trop appuyée sur des clichés éculés, une mise en place lourde -on sait très bien que Lizzie va rester vivre avec sa soeur Pender au final, sinon il n'y a pas de série- et un univers pas assez marqué, surtout que les personnages secondaires ne sont pas loin d'être inexistants. Le personnage de Lizzie a clairement été écrit pour Casey Wilson par Casey Wilson, mais pour des raisons que j'ignore, elle a préféré jouer dans le pilote de son compagnon, Marry Me, à peu près d'égale qualité (j'en parle ICI). Du coup, je ne sais pas si Erinn Hayes parviendra à faire ce que Casey Wilson est capable de faire avec un personnage très proche de celui qu'elle interprétait dans Happy Endings, mimiques comprises. En tout cas, c'est du Casey Wilson pur jus, avec tout ce que cela comporte de délires et de cabotinage. Pender est une héroïne un peu plus intéressante mais pas si atypique : c'est la fausse blonde idiote mais touchante qui se révèle ne pas être si idiote que ça mais toujours aussi touchante ! Et à la fin du pilote, elle a retrouvé sa couleur d'origine et un morceau de son cerveau d'origine aussi. Certaines de ses réflexions m'ont bien fait marrer. Plus que celles de Lizzie, un peu trop sérieuse et casseusse d'ambiance parfois. La complicité des actrices pourrait rendre tout ça meilleur. Le seul personnage secondaire un tant soit peu intéressant est l'ancien meilleur ami (gay) de Lizzie, désormais handicapé, qui lui en veut de l'avoir abandonné mais qui est prêt à lui pardonner tant il s'ennuie dans cette ville. Touchant, là aussi. C'est vrai qu'au bout du compte, malgré l'absence de subtilité dans les rapports des uns avec les autres, il en ressort quelque chose d'attendrissant qui laisse supposer que l'on pourrait aisément s'attacher à eux sur la longueur.
The Mason Twins est une comédie girlie un peu trop gentillette et facile, qui ne me paraît pas vraiment convenir aux standarts de NBC. Quoiqu'après tout, About A Boy s'en sort plutôt bien sur le même créneau. Elle était toutefois d'emblée un peu plus convaincante... Je ne mise pas beaucoup dessus en somme !
Red Zone [Pilot Script]
RED ZONE
Drama // 42 minutes
Ecrit par Nikki Toscano (Revenge, Detroit 1-8-7). Produit par Kerry Ehrin (Bates Motel, Friday Night Lights, Parenthood). Réalisé par James Foley (House Of Cards). Pour CBS, Universal Television & CBS Television Studios. 62 pages.
Holden Weller, un ancien agent de la CIA brillant, doit reprendre du service bien malgré lui lorsqu'un acte terroriste meurtrier est perpétué dans un musée de Washington D.C. Il doit alors enquêter sur une nouvelle génération de terroristes qui vivent au sein même de la petite communauté où il est le coach de l'équipe du lycée. Sa mission est de découvrir comment ils sont recrutés, comment ils opèrent, quelles sont leurs motivations et revendications, et de les arrêter avant qu'ils ne commettent, à nouveau, l'irréparable, le tout dans le plus grand secret...
Avec Anthony LaPaglia (FBI: Portés Disparus, Empire Records, Le Client), Kim Dickens (Friday Night Lights, Treme, Deadwood), Aimee Garcia (Dexter, Trauma), Graham Rogers (Revolution), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome), Kevin Rahm (Desperate Housewives, Mad Men, Amy), Shanley Caswell (The Conjuring), Sepideh Moafi, David Castro...
Le premier pitch officiel de Red Zone laissait présager qu'il s'agirait d'un procédural centré sur des affaires terroristes, évidemment dérivé du succès de Homeland. Comme vous pouvez le constater par vous-même avec le synopsis que j'ai écrit juste au-dessus, ce n'en est pas un. C'est complètement feuilletonnant. En revanche, la filiation avec Homeland est bel et bien évidente. Comme pour Coercion chez NBC et Identity chez la CW, il est intéressant de noter qu'au complot terroriste sur le sol américain est ajoutée une dimension familiale. C'est ce qui rend ces trois projets plus adaptés aux networks, avec tout de même la sensation qu'on est dans des séries plus proches de l'offre câblée. Un bon compromis qui mériterait de porter ses fruits. Mais avant cela, il va falloir que la malédiction qui frappe Anthony LaPaglia cesse. Deux saisons déjà qu'il essaye de revenir à la télé : d'abord dans le soap Americana pour ABC (Lire la critique), puis dans le thriller familial Boomerang (Lire la critique). Jamais deux échecs sans trois ?
Le premier acte de Red Zone est très perturbant car on se retrouve face à quelque chose d'inattendu dans ce type de série, mais en même temps de familier. Tout commence un soir de match dans le stade du lycée de la ville de Vienna dans l'état de Virginie. L'ambiance est très Friday Night Light-sienne. Je n'ai pas été surpris de découvrir après coup que la productrice du show avait justement travaillé dessus. C'est exactement ça. On a une foule en délire, un coach très concentré et très paternel avec ses joueurs, dont un visiblement en difficulté. L'idée est clairement de présenter les liens forts qui unissent les personnages et l'ensemble de la communauté, ainsi que quelques premiers signes de dysfonctionnements, avant d'entrer dans le vif du sujet. En soi, c'est osé et pas network-friendly. Il aurait été plus efficace de nous envoyer une explosion dans la tronche dès les premières secondes. Elle arrive, mais un peu plus tard. Juste avant le générique, au bout d'une petite dizaine de minutes. Tout est dans le dosage. Et sans vouloir trop insister sur la ressemblance avec la série de Jason Katims, on a tout de même une configuration familiale similaire avec un coach, sa femme et leur fille unique adolescente, point d'entrée vers tous les ados du lycée et leurs parents. Les personnages principaux, ce sont bien tout ceux-là et non des agents de la CIA. Il y en a bien sûr, mais presque au second plan. Cela évoluera sans doute un peu dans les épisodes suivants en cas de commande. Mais que les choses soient claires : les bureaux de Langley ne sont pas le lieu principal de l'action. C'est bien la petite ville, le lycée, le stade de foot, les foyers des uns et des autres. Comme dans un soap. Red Zone est en partie un soap.
Un certain nombre d'habitants ont des secrets. Des gros secrets. Plus le pilote avance, plus on se rend compte que cette ville n'a rien de typique en réalité, sous ses airs communs. On parle d'abord d'adultère soupçonné, de rivalités, de petits mensonges, de mini trahisons. Puis on passe à la vitesse supérieure en nous sortant les grands mensonges et les grandes trahisons. Il y a a un véritable réseau terroriste à Vienna et ses alentours, en grande partie constitué d'adolescents qui paraissent "normaux", sans histoires. C'est tellement choquant que ça en devient presque ridicule. Red Zone ne fait pas dans la dentelle et ne semble pas très préoccupée par l'idée de paraître crédible. Honnêtement, une histoire comme celle-là n'existe pas dans le monde réel. Pas sous cette forme. C'est impossible. Et puis je dois dire que les personnages qui s'appellent Reza Moussaf ou Amir Fassad paraissent tout de suite suspects. Et ça ne rate pas. Ils sont bien impliqués dans toute l'affaire. Prendre le contrepied n'aurait pas fait de mal, ou tout du moins la jouer plus subtile. Ce qui m'inquiète aussi, c'est qu'en dehors des deux rôles principaux, la production n'a pas mis la main sur une distribution super prometteuse. On peut toujours être surpris mais Aimee Garcia en agent de la CIA alors qu'elle a un charisme d'huître ? Graham Rogers, le petit blond agaçant de la saison 1 de Revolution, en terroriste en herbe ? Kevin Rahm, le voisin gay too much de Desperate Housewives en analyste ? Bon, il se débrouille peut-être très bien dans Mad Men... Je suis quand même très réservé. Et puis pour terminer dans les points négatifs : on ne va pas pouvoir nous sortir trois, quatre, cinq saisons de 22 épisodes avec une telle série !
Avec Red Zone, CBS s'aventure du côté de Homeland et s'éloigne à nouveau de ses racines procédurales (cf Hostages) avec tout ce que cela peut comporter comme risques. La chaîne va certainement être très exigeante sur la qualité du rendu final ainsi que son potentiel sur le moyen terme. C'est à mon avis là que ça va clocher. Mais en soi, ce pilote est accrocheur et prometteur.