The List [Pilot Script]
THE LIST
Drama // 42 minutes
Créé par Paul Zbyszewski (Lost, Hawaii 5-0). Produit et réalisé par Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland, Gangster Squad). Pour 20th Century FOX Television. 62 pages.
L'US Marshal Dan Soto, dévoré par de multiples troubles obsessionnels qui lui ont coûté son mariage et qui ont failli le faire renvoyer, travaille pour la Protection Fédérale des Témoins. Lorsque plusieurs membres qui n'ont apparemment aucun lien entre eux se font tuer, il est obligé de se rendre à l'évidence : la liste pourtant top-secrète de leurs véritables identités et leurs nouveaux lieux de vie est entre les mains d'une organisation criminelle qu'il faut à tout prix stopper avant que le système ne s'écroule...
Avec Michael Peña (The Shield, La défense Lincoln), Richard T. Jones (Amy, Hawaii 5-0, Terminator; les chroniques de Sarah Connor), Jessica Szohr (Gossip Girl, Piranha 3D), Gary Cole (Desperate Housewives, The Good Wife, A la Maison Blanche), Tamsin Egerton (Camelot), Hilarie Burton (Les Frères Scott, White Collar)...
Le relatif succès de The Following ne pouvait pas laisser la FOX indifférente. Il fallait qu'elle développe au moins un projet dans la même veine, qui puisse être compatible avec la série de Kevin Williamson et qui soit capable de séduire un aussi large public. Elle a choisi de faire confiance à The List pour accomplir cette lourde tâche et à la lecture du script, je me dis qu'elle ne s'est pas trompée. En revanche, elle ne peut pas compter sur Kevin Bacon et James Purefoy cette fois. C'est peut-être ce qui la perdra...
Il n'y a pas tant de similitudes que cela entre le pitch des deux séries mais elles fonctionnent un peu de la même manière, si ce n'est que l'ennemi avance masqué dans The List. Du moins jusque dans les dernières minutes du pilote. On ne sait pas quel est son but précis, mais on peut parler d'une nouvelle forme de terrorisme d'une certaine manière... Il possède lui aussi quelques disciples, dont un homme d'affaires puissant et une jeune blondinette super bad ass et super sexy nommée Delilah, qui dirige en général les opérations tout en se prélassant sur une plage, une margharita à la main, ou dans une suite luxueuse, peu vêtue. Elle est assez fascinante. Elle m'a fait penser à la tueuse de Believe, d'ailleurs. C'est un rôle exigeant. Pour preuve, l'actrice qui devait l'interpréter au départ -Charity Wakefield (Mockingbird Lane)- a été remerciée en cours de route par Tamsin Egerton. Hilarie Burton, quant à elle -je sais qu'il y a des fans dans la salle- écope d'un rôle moins intéressant a priori : celui de l'ex-femme du héros. On la voit peu mais elle fait l'objet d'un cliffhanger qui devrait lui permettre de prendre de l'ampleur par la suite. Et pour terminer sur les rôles féminins, je ne sais pas ce qui a pris à la production d'aller chercher Jessica Szohr pour incarner l'un des deux agents du FBI ! Elle est trop jeune et trop... mauvaise pour être crédible ! Je ne peux pas croire qu'ils n'aient pas réussi à trouver mieux. Je suis à peu près sûr que si la série n'est pas retenue, ce sera en partie à cause du manque de charisme de son casting. A part Gary Cole qui sera sûrement très bon, comme toujours...
Venons-en au héros, appelé Dan Shaker dans le script mais transformé en Dan Soto lorsque qu'un acteur latino a été casté pour l'incarner. Ce qui est d'ailleurs une belle initiative si ce n'est que, du coup, la FOX mettrait d'office en concurrence The List et Gang Related, un autre pilote dont la star est hispanique ! Quand on y réfléchit, ça en dit long sur la représentation actuelle des minorités sur les networks : il y a encore beaucoup de boulot ! Mais passons. Je dois dire que je me suis attaché à ce US Marshal. Ses obsessions le rendent fragile et permettent à la fois d'expliquer son côté borderline mais aussi la force et l'obstination dont il fait preuve pour protéger ses "témoins", qui ne sont par ailleurs pas que des oies blanches contrairement à ce que l'on pourrait imaginer. Alors en gros, ses obsessions, c'est de se passer en boucle la même chanson dans sa voiture pendant des heures et des heures -ce qui fait que ce pilote est très musical et varié dans la sélection des morceaux- ou de repeindre les murs de son appartemment tous les mois ou encore de boire des litres de boissons énergisantes tous les jours (le sol de sa voiture est jonché de canettes vides). Un autre genre d'alcoolisme. Il porte même par superstition -parce qu'il y a ça aussi- le même t-shirt chaque jour. Bref, il est pas net et c'est à la fois touchant, amusant et inquiétant. Je ne connais pas du tout Michael Peña, son interprète, mais il ne m'inspire malheureusement pas beaucoup. Il faudrait que je m'enlève Kevin Bacon de la tête peut-être... Ce premier épisode est truffé de scènes d'action qui devraient être à couper le souffle si le réalisateur se débrouille bien, dont une dans le noir particulièrement saisissante sur le papier. C'est violent, parfois même très violent. On se dirige clairement vers une série feuilletonnante, comme peut l'être The Following. Elle manque de subtilité pour que l'on puisse la considérer comme une série digne du câble, mais elle a toutes les cartes en main pour devenir hautement divertissante.
The List est dans la plus pure tradition de la FOX, à ranger du côté de 24, Prison Break ou The Following, ce genre de dramas feuilletonnants bien burnés que l'on ne retrouve pas vraiment sur les autres chaînes. Si elle avait été encore plus couillue, elle aurait presque eu sa place sur FX. Je ne me lamenterais pas si la série n'est pas commandée, mais je trouverais dommage de ne pas lui laisser une chance de faire ses preuves.
Grey's Anatomy [9x 21]
Sleeping Monster // 8 240 000 tlsp.
Le concept du Sleeping Monster, très bien expliqué par Bailey en voix-off, est probablement ce que je retiendrais de cet épisode moyen, pas à la hauteur des enjeux exposés à l'épisode précédent. Ils trouvent une résolution bien trop rapide à mon goût, qui entraîne certes des répercussions psychologiques sur quelques personnages, mais qui oublie de donner de l'envergure à cette fin de saison. Comme un virus qui s'insinue lentement sous votre peau jusqu'au au plus profond de votre chair, certains sentiments vous envahissent et finissent par vous paralyser. C'est ce qu'expérimente Miranda Bailey tout au long de ces 42 minutes et certainement au-delà. Au fur et à mesure qu'elle doit revenir avec précision sur les opérations qui ont coûté la vie à deux de ses patients, qu'elle doit justifier le moindre de ses gestes, le doute s'installe dans son esprit alors qu'elle est pourtant une chirurgienne irréprochable et que c'est probablement la seule chose dont elle est consciente et fière. Quand il s'agit de son physique, de ses amours et de son rôle de mère, elle est bien moins sûre d'elle et ça on le sait depuis longtemps. Comme d'habitude, la composition de Chandra Wilson est impeccable. Les prix qu'elle a remportés pour ce rôle sont loin maintenant, mais il est toujours bon de lui offrir régulièrement le matériel dramatique qu'elle mérite. Elle a tenu l'épisode à bout de bras et je me demande, maintenant, ce que l'avenir lui réserve. N'y aurait-il pas de la démission dans l'air ? Ce que je regrette, c'est que l'affaire n'ait pas pris d'ampleur. Tout portait à le croire, du père de famille -marié à une Katherine Heigl de 60 ans- qui s'était rendu compte du petit manége de la "CDC" à la jeune patiente future journaliste -sosie de Jennie Garth pré-Beverly Hills- qui a passé Callie et Arizona sur le grill. On ne peut pas vraiment parler de montée en pression à ce niveau-là, mais je m'attendais quand même à ce que ça débouche sur quelque chose de grave. Et je suppose que le communiqué de presse censé être envoyé à la fin n'y changera rien. Les faits seront oublié au prochain épisode. Il n'en restera plus que les conséquences. Et encore. Sur Bailey uniquement...
Chez Alex Karev, c'est le sentiment amoureux qui l'envahit et c'est quelque chose auquel il n'est toujours pas habitué car il a tout simplement rarement aimé. Et quand il a osé, il a toujours été déçu. J'appelle ça le karma, mais c'est un autre débat... Cette histoire n'avance pas assez rapidement. On l'étire trop en longueur. On sait bien que son rival va vite disparaître de toute manière. D'abord parce que son interprète Charles Michael Davis sera l'un des Originals de la CW, ensuite parce que c'est typiquement le genre de personnage qui ne reste pas longtemps, comme la dernière petite amie d'Alex, les prétendants de Bailey et tous ces autres que l'on a oublié. Il n'y aura peut-être pas beaucoup de happy end quand la saison s'achèvera, mais j'en prédis un pour le couple Alex/Jo. Par ailleurs, je constate que la jeune femme ne tient pas du tout ses promesses. Depuis qu'elle en est réduite à être un intérêt amoureux, il ne lui arrive plus rien d'autre. Pendant ce temps-là, Leah fait son trou et elle ressemble de plus en plus à Meredith. Je ne vois qu'une solution pour la rendre intéressante : qu'elle se révèle être une psychopathe schizophrène qui idolâtre l'héroïne au point de vouloir la tuer -et lui voler son bébé- pour prendre sa place ! Allez je déconne... Quoique ! On a bien eu un truc du genre dans Private Practice après tout...
April, c'est les remords qui la ronge et comme toujours dans ces cas-là, elle s'épanche auprès de Jackson. Qui n'en a rien à faire obviously ! Vous comprenez, depuis qu'il gère l'hôpital, il a autre chose à faire que d'écouter ses jérémiades. Ou alors il en a juste marre... un peu comme nous quoi ! Le retour et les excuses (?!) de Matthew le gentil ambulancier viennent heureusement mettre un terme à notre douleur... temporairement j'imagine. La April va se marier pour les mauvaises raisons dans peu de temps. On le sait, on le sent. Dernière "contaminée" de la semaine : Cristina. Elle a compris qu'elle était en train de perdre Owen peu à peu. Son désir d'enfant a été ravivé comme jamais par son petit patient et cette fois, même s'il n'a encore rien exprimé à ce sujet, il n'en démordra. Et elle, on lui fait confiance pour ne pas céder. Si elle imagine déjà la fin de leur histoire, c'est parce qu'elle sait pertinemment qu'elle ne changera pas d'avis. Sa décision est irrévocable. Enfin j'espère que je ne suis pas en train de m'en convaincre tout seul. Rassurez-moi ! En tout cas, ça c'est émouvant. Assister consciemment à la fin de son histoire d'amour, c'est affreux. La dernière scène partagée par Cristina et Alex était mignonne. Et ça nous changeait de celle, devenue traditionnelle, de Meredith et Derek dans le lit conjugal qui s'aiment si fort. Parce que l'amour c'est beau. Les enfants c'est le bonheur. Et les maisons en fond vert, ça coûte pas cher.
// Bilan // Grey's Anatomy se refuse encore à donner de l'ampleur à ses intrigues et préfère rester en surface. Shonda Rhimes a beau annoncer un final surprenant et explosif, il n'y a aucun signe avant-coureur de cela à ce stade.