06 avril 2013

Betrayal [Pilot Script]

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BETRAYAL 

Drama // 42 minutes

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Ecrit par David Zabel (Urgences, Detroit 1-8-7). Adapté de la série hollandaise Overspel. Réalisé par Patty Jenkins (Monster, The Killing US). Pour ABC Studios. 61 pages.

Sara Hayward, une photographe au succès grandissant, et Jack McCutchen, l'avocat d'une puissante famille, tombent éperdument amoureux l'un de l'autre après un coup de foudre aussi inattendu que dévastateur. Victimes du temps et de la routine, leurs mariages respectifs partent un peu plus en lambeaux chaque jour. Lorsque le frère de la femme de Jack est accusé de meurtre et que ce dernier doit se charger de sa défense, c'est le mari de Sara, un Procureur à la recherche de l'Affaire qui lui permettra enfin de sortir de l'ombre, qui s'empare du dossier. Leur histoire bascule alors dans une spirale infernale aux conséquences cataclysmiques...

Avec Hannah Ware (Boss, Shame), Stuart Townsend (XIII, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires), Chris Johnson (Vampire Diaries, Againt The Wall), Henry Thomas (E.T., Gangs Of New York), James Cromwell (American Horror Story, Six Feet Under, La Ligne Verte), Wendy Moniz (Damages, Le Protecteur), Helena Mattson (666 Park Avenue), Elizabeth McLaughlin, Braeden Lemasters...

 

   Ah ces talentueux scénaristes venus du Nord de l'Europe... Qu'ils soient à l'origine de The Killing, de Borgen, de Real Humans ou de bien d'autres excellentes séries, ils donnent toujours de sacrées leçons de maîtrise aux Américains (je n'ose parler de nous, Français...). Bien sûr, ils ne doivent pas tout à fait répondre aux mêmes types d'exigences et, mine de rien, ça aide beaucoup. Ils sont plus libres dans le format, plus libres dans le ton, sur ce qu'ils peuvent dire ou ne pas dire, ce qu'ils peuvent montrer ou ne pas montrer... ils sont plus libres à tout point de vue et peuvent ainsi se permettre de raconter des histoires en prenant davantage leur temps, sans la pression systématique du cliffhanger à l'approche de la prochaine page publicitaire. Par conséquent, la subtilité n'est plus à craindre. Le réalisme est ainsi accentué. Et cela aboutit sur une oeuvre plus approfondie. Un cercle vertueux en somme. Ma conscience professionnelle m'a poussé à regarder le pilote d'Overspel ("Adultère"), la série dont Betrayal est adaptée. Si je n'ai pas été particulièrement impressionné par l'ambiance et la réalisation, ni vraiment par le jeu des acteurs -mais c'est sans doute à cause de la barrière de la langue- j'ai compris le potentiel que les dirigeants d'ABC avaient pu voir en cette histoire à la fois simple et complexe, intime et publique, qui peut donner lieu à un feuilleton intelligent et passionnant. Oui mais... Betrayal n'est pas une série de network. C'est une série du câble. C'est du Showtime. Et c'est un problème.

   Le script que j'ai lu correspond à la 5ème version après annotations de la chaîne. J'ignore ce qui a été retiré et je n'ai, à vrai dire, même pas de pistes. Peut-être de simples détails. Si l'on ne peut pas parler de copier-coller exact par rapport au premier épisode de la série danoise (ou du moins ses 50 premières minutes puisqu'il dure, lui, en réalité 1h30), il y a quand même très peu de choses qui changent en dehors de l'ouverture, moins énigmatique mais beaucoup plus accrocheuse. Spoiler alert: dans l'original, un homme grave sur un disque une pièce à conviction correspondant à des conversations téléphoniques enregistrées à l'insu des protagonistes; dans la version américaine, Sara gît sur le sol, inanimée, le visage en sang, avant de basculer six mois plus tôt. Ce qui m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à la saison 5 de Damages et à la série plus généralement. Sans doute ce mélange de thriller, de soap et de série judiciaire. Betrayal, c'est exactement ça. C'est excitant, et c'est en même temps très sobre. Les personnages, le couple central tout particulièrement, sont sans cesse dans la retenu, dans la peur... jusqu'à ce qu'ils explosent dans les 15 dernières minutes. Que ce soit à travers un -supposé- coup de sang qui a abouti sur un meurtre pour les uns, ou sur la concrétisation torride d'une tension sexuelle devenue trop puissante pour être ignorée pour les autres. Des trahisons en somme.

   C'est à partir de ce moment-là que le pilote cesse d'être dans l'exposition un peu ennuyeuse à la longue -surtout quand on connait déjà le pitch- pour embrasser sa destinée, bien plus ambitieuse que le simple récit d'un adultère au fond très banal, mais tout de même raconté avec beaucoup de pudeur et de sincérité, engendrant une certaine fascination et une émotion, surtout si l'alchimie entre les deux acteurs est impeccable. Et elle se doit de l'être pour que la série fonctionne. Les portraits de chacun sont brossés avec pertinence, en évitant de tomber dans les clichés. Il y en a quand même un peu, surtout sur l'aspect romantique de la chose, ou sur le côté "tous pourris" des puissants. On va dire que ça fait partie du genre. Le scénariste joue aussi beaucoup sur le mystère. Bon nombre d'éléments ne sont pas explicités. Par exemple, le frère de la femme de Jack, celui qui est accusé du meurtre et qui est joué par Henry Thomas, est clairement perturbé. Mais est-ce dû à une maladie, à un choc émotionnel passé ? Il y a plein de petites pierres qui sont jetées, pour être mieux abordées plus tard. 

   Betrayal fait partie de ces séries extrêmement prometteuses grâce aux thèmes qu'elle aborde et le ton qu'elle emploie pour le faire qui ne naissent pas au bon endroit et qui, par conséquent, sont vouées à l'échec avant même d'avoir commencé. On ne peut pas blâmer ABC de vouloir produire un drama de qualité, de haute volée même, c'est tout à son honneur, mais Betrayal, aussi réussie soit-elle sur le papier, manque, de par ses origines, de l'efficacité purement américaine nécessaire pour séduire un large public sur un network. Il lui manque ce que The Good Wife ou Scandal, par exemple, possédent : de l'intelligence et de la finesse, oui, mais au service du divertissement. Betrayal n'est pas divertissante. Elle est juste... excellente ?

Posté par LullabyBoy à 14:32 - - Permalien [#]
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How To Live With Your Parents (For The Rest Of Your Life) [Pilot]

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Pilot // 8 440 000 tlsp.

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What About ?

Divorcée depuis presqu'un an, Polly a du mal à subvenir aux besoins de sa fille dans la conjoncture économique actuelle. Pour limiter les dégâts, elle emménage avec Natalie chez ses parents, en se convainquant que la situation est temporaire. Se confrontent alors deux visions opposées de la vie. Face à Polly qui s'efforce d'être une mère parfaite avec des valeurs conservatrices, les parents se révèlent être un couple excentrique et "relax" à la sexualité débridée... (AlloCiné)

Who's Who ?

Créé par Claudia Lonow (Parents par accident). Réalisé par Julie Ann Robinson (The Middle, Weeds, Grey's Anatomy). Avec Sarah Chalke (Scrubs, How I Met Your Mother), Elizabeth Perkins (Weeds), Brad Garrett (Tout le monde aime Raymond, 'Til Death), Jon Dore...

So What ?

    Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures ! Et les reviews aussi, parfois. Et je ne parle même pas des titres de séries ("non mais allo quoi !?"). Alors je vais tenter de faire court. Mais la vérité, c'est que je n'ai surtout pas grand chose à dire de ce pilote. Je connaissais déjà les meilleures blagues grâce aux bandes-annonces. Admettons que ça, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à pas les regarder. Peut-être aussi que c'est parce qu'elles n'étaient pas assez nombreuses et pour le coup, je n'y suis pour rien !

   Le premier problème de How To Live With Your Parents... c'est qu'elle veut surfer sur la vague Modern Family en nous proposant un schéma familial qui n'est pas tout à fait classique, mais elle n'a pas sa finesse ni son intelligence. Elle manque de répliques vraiment fortes. Elle blablate pas mal, mais c'est à nous de trier le bon, le passable et l'inutile. C'est un peu comme avec ses personnages, ce qui correspond à son deuxième et avant-dernier problème : il n'y a que les parents de Polly qui valent vraiment le détour, en grande partie grâce à leurs interprétes, les excellents Elizabeth Perkins et Brad Garrett, qui s'en sortent très bien malgré la qualité parfois douteuse du matériel. Ils parviennent même à rendre attachants leurs personnages, ce qui n'était pas gagné d'avance. Mais Polly, en revanche, n'a que Sarah Chalke pour elle. On l'aime bien, l'ancienne de Scrubs, mais elle s'enferme toujours plus ou moins dans le même rôle et, ici, elle est un peu molle, un peu trop gentille, un peu trop... pas assez "adorkable" tiens, puisque le terme est à la mode depuis New Girl. On aimerait l'adorer, mais elle nous indiffére malheureusement, en tout cas à ce stade. La gamine est trognonne, mais elle ne vaut pas Shania de The New Normal ou la petite de Ben & Kate, pour ne citer que les enfants qui sont "nés" cette saison. Quant à l'ex... franchement, j'en ai ma claque de ce stéréotype de l'ex loser, très proche du frère loser d'ailleurs. Il est usé jusqu'à la corde, et celui-là est en plus particulièrement inintéressant. On croise aussi vite faite les collègues de Polly : ils ne valent rien. Je termine par le troisième et dernier problème de la série : elle ne va pas assez loin ! Les parents sont excentriques, mais limite pas assez. On les voudrait presque grossiers. On sait qu'Elisabeth Perkins est imbattable à ce petit jeu-là en plus... C'est trop gentil, et ce n'était pas ce que les trailers m'avaient vendu.

    En cherchant trop à plaire au plus grand nombre, sans jamais froisser personne, How To Live With Your Parents... a gâché son potentiel de fou, dû à son casting surtout. La nouvelle comédie familiale d'ABC se contente d'être sympathique, gentille, lisse. Donc un peu trop ennuyeuse pour que l'on ait envie de revenir. Un sous-The Middle. Un sous-sous-Modern Family. Rendez-nous plutôt The Neighbors !

What Chance ?

 Après un joli démarrage, la comédie dont le destin semblait perdu d'avance pourrait bien surprendre et obtenir une seconde saison, en tout cas si la chute obligatoire des prochaines semaines n'est pas trop grande. Après tout, avec un lancement tardif équivalent, dans la même cas post-Modern Family, Happy Ending et Don't Trust The B***** avaient obtenu un renouvellement les saisons précédentes. Ce serait presque embêtant vu les bons projets de la chaîne pour la saison prochaine en la matière...

How ?