Alcatraz [1x 02]
Ernest Cobb // 10 050 000 tlsp.
Je comprends complètement pourquoi la FOX a choisi de diffuser le deuxième épisode d'Alcatraz, indépendant pourtant, à la suite du premier. Ils se complètent parfaitement. Le pilote ne donnait pas une vision très précise de ce que la série allait nous offrir semaine après semaine, même si l'aspect procédural semblait inévitable. Ernest Cobb se présente ainsi comme un épisode "classique", dont les suivants reprendront plus ou moins le même schéma, et je dois dire que s'ils sont tous aussi efficaces que celui-ci, je ne bouderai certainement pas mon plaisir. On se rapproche bel et bien, comme prévu, de ce qu'offrait Fringe à ses débuts et de ce que propose Person Of Interest en parallèle cette saison. C'est la version Abramsienne du cop show de papy et mamy et je peux dire sans honte que ça me plait !
Le "disparu retrouvé" du jour est assez différent du premier, Jack Sylvane, dans le sens où on ne cherche pas vraiment à créer une empathie à son égard. Ses actions sont impardonnables, quelque soient ses motivations peu claires et pas franchement convaincantes : tuer des jeunes filles de 16 ans parce que sa mère lui a caché qu'il avait une demi-soeur de cet âge ? Moi pas comprendre l'aspect psychologique de la chose. Le voir tirer aussi précisément et froidement parmi la foule avait quelque chose de glaçant et de franchement flippant. Ne vous moquez pas de moi. Je regarde tellement peu de cop shows que je suis facilement impressionnable ! Je suppose que Esprits Criminels, NCIS et leurs consoeurs ont régulièrement affaire à des meurtriers de ce type... Lorsqu'il tire sur Lucy, avouons quand même que c'est totalement inattendu ! On ne pouvait pas prévoir qu'un des personnages principaux serait touché si rapidement. C'était parfait que ça se porte sur elle en tous cas puisque c'est au final un peu "son épisode" après avoir été extrêmement discréte dans le pilote. La série n'oublie pas de nous offrir un cliffhanger mythologique du plus bel effet : Lucy a vécu elle aussi dans les années 50 et n'a pa vieilli depuis. Si votre curiosité n'avait pas été piquée jusqu'ici, je suppose que là, pour le coup, ça a fonctionné ! A ce propos, je suis assez fan des flashbacks de cet épisode. L'ambiance de la prison de l'époque, ce rocher battu par la pluie continuellement, ce vent qui siffle, ces lumières du phare qui ne cessent de tourner... Tout cela suffit à rendre ces passages intéressants, même s'il ne s'y passe rien de formidable. On a quand même pu apprendre à connaître un peu mieux Warden Edwin James, le directeur d'Alcatraz, qui n'était apparu qu'en photo dans le pilote. Il est aussi inquiétant que ses prisonniers...
La dynamique entre Rebecca et "Doc" est plus réussie également, même si les scénaristes ont du mal à être convaincants quand il s'agit de crédibiliser sa présence sur le terrain pendant les enquêtes. Il pourrait limite rester dans sa boutique, ça ne changerait pas grand chose. Mais ce serait dommage de se passer de ce ressort comique qui permet de temps en temps de détendre l'atmosphère. Rebecca s'avère plus attachante dans ce deuxième opus, notamment quand elle craque après le tir sur Lucy et face au silence d'Emerson Hauser, bien décidé à ne lui donner aucune explication sur ce qui se passe et ce que lui sait. Ce serait quand même pas mal qu'il ne tarde pas trop à lui donner quelques indices. Pas juste parce qu'on a envie de savoir. Simplement pour que sa motivation à elle pour continuer ses enquêtes soit compréhensible.
// Bilan // Alcatraz semble posséder des bases solides pour offrir chaque semaine un divertissement de qualité. Sera-t-elle capable d'aller au-delà en se servant habilement de sa mythologie encore floue ? Réponse dans les prochains épisodes. Mais le temps de convaincre un public peu friand d'intrigues trop feuilletonnantes, il est sans doute préfèrable d'y aller mollo de ce coté-là...