Desperate Housewives [8x 08]
Suspicion Song // 9 290 000 tlsp.
Souvent, Desperate Housewives a bien mal porté son nom. Nos héroïnes ont connu plus d'une galère au cours des sept saisons précédentes, dont certaines particulièrement graves, mais elles ont toujours su garder un certain entrain, de l'optimisme... un goût de vivre. En cette dernière année et plus paticulièrement depuis quelques épisodes, la titre de la série retrouve ses lettres de noblesse. Elles sont bel et bien desespérées les copines de Wisteria Lane, toutes à des degrés différents. C'est dans ces moments-là, plus que dans ceux où elles nous divertissent, que l'on se rend compte à quel point elles risquent de nous manquer...
Bree est entrée dans une spirale infernale depuis qu'elle a pris les choses en main pour dissimuler les traces du grand secret. Elle a menti à ses amies, plusieurs fois, et voilà qu'elles se retournent désormais contre elle. Gaby lui reste cependant fidèle et glisse même au détour d'une conversation une émouvante confession : elle la considère comme son "roc". Est-ce une bonne idée de la faire replonger dans l'alcool ? Dans l'absolu, j'aurais bien répondu que oui. Mais Carlos étant lui-même en plein dedans, l'effet de déjà vu est décuplé. C'est autrement plus intéressant quand ça touche notre Bree mais quand même... Et puis l'an passé, Andrew aussi nous avait fait le coup lui aussi. Les scénaristes manquent vraiment d'inspiration. C'est ça qui est le plus désespérant en fin de compte. En parallèle, l'intrigue fil-rouge avance encore légèrement grâce au détective Chuck, devenu bon gré mal gré un "bon" méchant. Il s'amuse beaucoup avec Bree, il joue à lui faire peur, il parvient réellement à la déstabiliser. Sa démonstration dans la galerie d'art face à une assistance médusée et une Susan paniquée était réussie. Ce qu'il faudrait pour que les auteurs ne décoivent pas, c'est que les filles lui réservent le même sort qu'à Alejandro. Bree en est capable. Mais les autres, certainement pas. C'est la seule perspective vraiment réjouissante... Maintenant, je pense qu'ils vont s'arranger pour que Chuck périsse d'une manière ou d'une autre sans que les filles soient responsables et ce sera réglé. C'est la méthode Cherry. Testée mais pas approuvée depuis des années !
L'arc de Susan et ses oeuvres d'art est donc interminable mais elle a été pimentée cette fois par la présence de l'acteur Leslie Jordan, que j'A-DO-RE. Il joue systématiquement le même rôle, que ce soit dans Will & Grace ou Hidden Palms, mais c'est comme ça qu'il m'éclate ! Ses joutes verbales avec Teri Hatcher me donnaient envie d'applaudir et de sautiller sur mon lit. Chose que j'ai plus ou moins fait d'ailleurs, en y ajoutant quelques gloussements. Il faudrait tout de même remercier Miguel Ferrer pour sa venue, lui envoyer son petit chèque et lui faire promettre de ne jamais revenir. Je crois qu'on l'a assez vu ! Remarque, c'est peut-être lui le cinglé qui fait du chantage aux filles. C'est l'une des pistes les moins probables mais ne l'écartons pas, on ne sait jamais ! C'est peut-être le fils caché d'Alejandro. Je sais pas... Chez les Solis, Eva Longoria profite de la moindre occasion qui se présente à elle pour cabotiner à fond. Ses scènes au bureau de Carlos n'étaient pas extraordinairement drôles et l'intrigue était ultra-prévisible de a à z. On aurait pu aisément s'en passer. Avec Bree, Lynette est celle qui sombre le plus actuellement. La nouvelle claque qu'elle vient de se prendre va-t-elle la faire réagir et lui permettre de passer à autre chose ? Ce serait le moment de lui offrir des intrigues différentes en attendant la reformation du couple. Les auteurs ont parfaitement su gérer ce divorce jusqu'à maintenant mais il ne faudrait pas non plus que ce soit la seule et unique intrigue de Lynette cette année ! En attendant, le regard de Felicity Huffman lors de son dernier face à face avec Tom était... wouah... déchirant. Elle a beau être la femme la plus agaçante du coin, j'ai eu très envie de la serrer dans mes bras pour la réconforter. Pas vous ?
// Bilan // Si Desperate Housewives ne parvient pas à maintenir la tension initiée lors de l'épisode précédent, elle réussit néanmoins à garder une certaine consistance, celle dont elle manque tant habituellement. La satisfaction est donc loin d'être totale mais le plaisir est bien présent.
Prime Suspect [Pilot]
Pilot // 6 050 000 tlsp.
What About ?
Dans l'univers majoritairement masculin de la police, l'inspecteur Jane Timoney sait se faire respecter. Ultra déterminée, sans concession et peu encline à l'expansivité, elle traque le crime et ne lâche jamais sa proie.
Who's Who ?
Créée par Alexandra Cunningham (Desperate Housewives, Fastlane). Co-produite par Peter Berg (Friday Night Ligths). Avec Maria Bello (Payback, History Of Violence, Urgences...), Brian F. O'Byrne (Brotherhood, Flash Forward), Kirk Acevedo (Oz, Fringe), Kenny Johnson (Sons Of Anarchy, The Shield), Peter Gerety (Mercy, The Wire, Brothers & Sisters), Tim Griffin (Grey's Anatomy), Aidan Quinn (Weeds, Légendes d'automne), Damon Gupton...
So What ?
Prime Suspect, voyez-vous, c'est un peu l'anti-Rizzoli & Isles. Tout comme Maria Bello, voyez-vous, c'est un peu l'anti-Angie Harmon. On a le droit d'aimer les deux, cela dit, tant que l'on est capable de reconnaître que l'une est plus qualitative que l'autre. Adaptée de la série anglaise du même nom, vieille de 20 ans, Prime Suspect aurait très bien pu voir le jour il y a quelques années sur le câble, genre sur FX. La série originale, c'était un peu le Damages de la police en fait, avec Helen Mirren à la place de Glenn Close. Cette version américaine arrive donc tardivement, pas vraiment sur la bonne chaîne et son propos -la place d'une femme au sein d'un commissariat machiste- parait quelque peu dépassé. Mais après tout, que sait-on de la situation aujourd'hui ? A-t-elle tant évolué que ça ? Est-ce que ce n'est pas la télévision qui déforme la réalité ? Ma foi, ce pilote me fait m'interroger et ça, c'est déjà un bon début !
Je l'avoue, j'aime quand une série est colorée, que ses personnages sont beaux, glamours, que ses décors sont soignés. C'est ma superficialité qui s'exprime. C'est la part de rêve dont j'ai besoin pour survivre. Mais, de plus en plus, j'aime quand une série ose me salir un peu, m'éclabousser. J'aime quand elle me fait perdre mes repères. A ce petit jeu-là, Prime Suspect est très forte : on ne peut pas faire moins féminine que son héroïne, on ne peut pas faire moins sympathiques que ses collègues et on ne peut pas faire moins gris et déprimant que son New York. Tout ce que je déteste en somme. Et pourtant, je crois j'ai réussi à tolérer ce pilote, à ne pas voir le temps passer et je crois même qu'au fond, je l'ai apprécié. Oh, pas au point de continuer. Faut pas déconner ! Mais je suis prêt à reconnaître qu'il s'agit d'une bonne série policière, probablement pas à la hauteur du drama original puisqu'elle semble emprunter un chemin plus classique, mais qui a parfaitement sa place à la télévision en tout cas. L'enquête du pilote n'est pas des plus originales mais qu'importe : c'est tout sauf ce qui nous intéresse. Le rapport entre les personnages est bien plus passionnant à décrypter. J'ai eu très peur que les collègues de Timoney soient insupportables mais, heureusement, passé la scène d'introduction, ils font preuve d'un peu plus de nuances. Je me vois mal passer une heure chaque semaine en leur compagnie cela dit, alors que je crois pouvoir me plaire aux cotés de Jane. Voilà une femme forte qui inspire le respect. Maria Bello est parfaite, le rôle était fait pour elle (et non pour Maura Tierney qui était pressentie à la base et que je n'aime pas). On ressent son aggressivité, sa violence contenue; sa capacité à user d'humour aussi et de cynisme en toutes situations. On n'aimerait pas l'avoir comme amie mais elle tranche avec les héroïnes que l'on a l'habitude de côtoyer. Elle n'a qu'un gros défaut : son affreux chapeau !
Prime Suspect est une série policière différente, plus nerveuse et radicale que l'ensemble de la production actuelle sur les networks, qui offre un terrain de jeu fertil à Maria Bello. Ce n'est pas un univers dans lequel j'aime être abandonné, d'où mon absence de désir d'y retourner, mais on peut regretter que le public n'y soit pas plus sensible. Elle méritait de fonctionner, plus qu'Unforgettable par exemple...
What Chance ?
Les carottes sont déjà cuites pour Timoney mais elle a l'avantage d'avoir le soutien de sa chaîne, NBC, qui n'a de toute façon pas grand chose d'autre à mettre à l'antenne actuellement. Je ne sais pas si ça aurait changé grand chose mais je l'aurais plus vue le mercredi soir en duo avec New York Unité Spéciale plutôt qu'après le carré sitcoms du jeudi, où elle n'a franchement rien à faire ! C'était plus une case pour Harry's Law...
How ?
Grey's Anatomy [8x 09]
Dark Was The Night // 11 290 000 tlsp.
Fini le ton léger et comique de ce début de saison 8 : les choses sérieuses peuvent enfin commencer au Seattle Grace à l'aube de la trève hivernale qui va nous priver de la série pendant quelques semaines. Le ton est donné dès la scène d'ouverture grâce aux paroles de Meredith qui laissent peu de place à l'espoir et à l'optimisme. "Dark Was The Night" nous annonce le titre. En effet, la nuit s'est abbatue avec violence sur nos héros. Il leur faudra certainement un peu de temps avant de revoir la lumière du jour. Grey est donc la première à voir ce qu'il lui restait de joie s'enfuir : Zola ne sera pas sa fille, les services sociaux en ont décidé autrement, sans même entendre ce qu'elle et Derek avaient à dire. J'avais déjà imaginé la scène au tribunal avec un discours déchirant des deux fututs parents. Je pensais sincèrement que ça se passerait comme ça. Le verdict est donc d'autant plus surprenant. Mais Derek veut encore se battre. Il arrivera sans doute à ses fins avec beaucoup de persévérance. Les scénaristes auraient pu s'arrêter là mais ils ont décidé d'en faire baver notre héroïne jusqu'au bout : la voilà en compagnie de Karev -déjà une grosse punition en soi- dans une ambulance en panne avec un bébé à sauver et une pluie torrentielle à braver. L'occasion parfaite pour les confronter à leurs propres culpabilités et certainement, au bout du chemin, les faire faire la paix (même si Meredith soutient qu'elle ne lui en veut plus). Un bon petit accident vient faire monter la pression d'un cran. La scène du choc était superbement réalisée, tout en ralenti. Je trouve dommage de ne pas s'être arrêté là pour cette fois. Le cliffhanger était beaucoup moins réussi : oui, il y a d'autres blessés mais on s'en doutait, non ?
L'autre gros morceau de l'épisode fait directement suite à la fin de l'épisode précédent : un Henry en mauvaise posture, épaulé par une Teddy effrayée. Je me sens obligé de me citer. J'avais dit à ce sujet dans ma dernière review : "Le début d'un grand arc probablement, qui nous amènera peut-être jusqu'à la fin de la saison..." Je ne pouvais pas plus me tromper ! Au moment, je crois, où personne ne s'y attendait, Henry est mort. Comme ça. Même Cristina n'a rien pu faire pour le sauver. Il se trouve qu'elle ignorait que c'était lui suite à tout un stratagème initié par Teddy elle-même. Cette configuration était exceptionnelle, extrêmement bien trouvée ! Elle va évidemment créer un conflit fort et sans doute bouleversante entre Teddy et son élève, mais elle va aussi menacer l'amitié de Teddy et Owen, lequel connait là certainement la plus grosse crise de son début de règne en tant que chief. Honnêtement, j'étais à fond derrière lui jusqu'à ce qu'il mente à Teddy. C'est une chose de mentir "par omission" dirons-nous. D'éluder la question pour ne pas avoir à dire la triste vérité. Mais c'en est une autre d'assurer que tout va bien, que les organes vitaux d'Henry sont en parfait état de marche alors que plus rien ne fonctionne, que son coeur ne bat même plus. Il a dépassé la ligne jaune et ça, elle va avoir beaucoup de mal à lui pardonner. Qu'est-ce que ça coutait à Owen franchement de rester tranquille en salle de repos à boire un café en attendant que Teddy finisse son opération pour lui annoncer la nouvelle ? Bref, je suis encore sous le choc tant je n'étais pas préparé à perdre ce personnage aussi vite. A coté de ces deux intrigues, celle de l'erreur médicale de Jackson et Callie passerait presque pour une bluette. Elle n'était pas aussi forte mais elle était néanmoins intéressante.
// Bilan // Il va donc falloir attendre plus d'un mois et demi pour assister à une scène qui s'annonce atroce et lacrymale à souhait, sans compter la suite des autres intrigues tout aussi prenantes. La mission de cet épisode de Grey's Anatomy est donc parfaitement réussie ! Il était bon pendant et il restera bon après, jusqu'au prochain... que l'on espère encore meilleur !