Grey's Anatomy [8x 08]
Heart-Shaped Box // 9 520 000 tlsp.
Parfois, j'aimerais bien avoir moi aussi, comme Cristina dans cet épisode, un "heart-in-a-box" pour m'aider à faire des choix, prendre des décisions. Tout serait beaucoup plus simple. C'est bête comme une si petite intrigue anecdotique et amusante peut toucher autant ! Il n'y avait de toute façon que ça, des intrigues touchantes dans cet épisode. Tout m'a plu, tout m'a ému. Tout était très bien écrit. A commencer par ce vent de nostalgie apporté par la maman de George, dont le problème de santé n'aura été qu'un prétexte pour rappeler à notre bon souvenir ces personnages mythiques qui nous ont quittés (Izzie, O'Malley), qui ne nous manquent pas nécessairement, qui ne manquent pas vraiment à la série non plus, mais qui font partie de son histoire et qu'il est bon de ne pas oublier. Le regard embué de larmes de Meredith m'a fait un petit pincement au coeur. La panique de Callie m'a, au contraire, fait beaucoup rire, ainsi que son coming out un peu plus tard. Et que dire de cette conclusion lacrymale ? Parfaite. Même Alex a eu quelques mots mignons à l'égard de George... Je ne me suis pas mis à regretter "l'ancien" Grey's Anatomy pour autant car, pour moi, il n'existe pas. La série est toujours la même, les héros aussi. Ils ont juste évolué, grandi, mûri... La vie quoi ! "George Is Dead, Izzie's Gone and we're all different !" C'était l'occasion de constater aussi que les plus récentes recrues du Seatte Grace (Arizona, Teddy, Jackson, April) se sont parfaitement intégrées, certains plus rapidement que d'autres. Bref, j'aime toujours autant cette série, vous l'aurez compris. Contrairement aux récents propos de Paul Lee, le président d'ABC, je n'espère pas qu'elle dure encore dix ans mais quelques années supplémentaires, deux ou trois, ce serait bien. Tant que l'on évite le syndrôme Urgences où plus rien dans les dernières saisons ne rattachait le show à ses débuts...
Outre Mama O'Malley, cet épisode recevait en guest-star l'excellente Alfre Woodward (aka l'affreuse Betty Applewhite de Desperate, entre autres) dans le rôle d'une auteure de romans à succès qui tient absolument à finir d'écrire son prochain livre, par respect pour ses lecteurs, avant de passer sur la table d'opération et possiblement d'y perdre la vie. L'intrigue ne se contentait pas d'être une réflexion intéressante sur ce métier -que l'on peut élargir aux scénaristes de série, et donc plus précisément à une introspection de Shonda Rhimes elle-même- mais elle servait aussi de miroir à l'indécision chronique de Lexie, incapable de choisir celui avec qui elle aimerait finir sa vie, tiraillée entre sa raison et son coeur, comme l'héroïne du roman de la patiente. C'est finalement Jackson qui choisit pour elle. Lui aussi confronté à un dilemme, il décide de faire passer enfin sa carrière avant ses amours. Il choisit Mark. Le double language des deux médecins, quasi homo-érotique, était très drôle. Ils auraient quand même pu se faire un petit câlin à la fin (suivi d'une bonne tape dans le dos pour déculpabiliser bien sûr !). Teddy et Henry avaient réussi à trouver le bonheur, lui même avait trouver la force et le courage de faire des projets (mais pourquoi vouloir s'emmerder avec 10 ans d'étude ???) et patatrac badaboum : la maladie revient frapper violemment à sa porte. Le début d'un grand arc probablement, qui nous amènera peut-être jusqu'à la fin de la saison... Ne le tuez pas siouplé, ne le tuez pas. Pas lui ! A part ça, ça faisait longtemps que la bande-son ne m'avait pas autant emballé (avec du Feist notamment).
// Bilan // Heart-Shaped Box a fait battre mon coeur drôlement fort. Grey's Anatomy est toujours vivante.
American Horror Story [1x 04 & 1x 05]
Halloween (Part. 1 & 2) // 2 850 000 tlsp.
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Et si American Horror Story n'était qu'une complexe histoire de fantômes ? Halloween était en tous cas l'occasion parfaite pour que ceux-ci sortent de leurs placards et effraient encore un peu plus les Harmon, désormais habitués aux apparitions et aux tentatives de meurtres. Ne dit-on pas que l'on s'habitue à tout ? Les premiers à faire leur creep show ont été Chad (Zachary Quinto) et Patrick (Teddy Sears), le couple gay qui a précédé nos héros dans la demeure, au cours d'une scène inaugurale plus faible que les précédentes mais qui faisait directement écho aux problèmes de Ben et Vivien : c'est l'adultère qui les a déchirés eux aussi. Et c'est le Rubber Man qui les a massacrés. J'ai l'intuition -sans doute fausse- que c'est ce dernier le seul véritable être humain vivant dans cette maison en dehors de Ben, Vivien et Violet. Il n'est en tous cas "pas comme les autres". Son identité est d'ailleurs peut-être la dernière chose qui nous sera révélée...
Le rapport de Ryan Murphy avec les trisomiques est toujours aussi fascinant : après avoir tué la soeur de Sue dans Glee, c'est au tour d'Addie, la fille de Constance, d'y passer. Sa mort était certainement une des plus belles scènes de ce début de série, autant d'un point de vue esthétique (avec ce masque, qui rappelle les meilleures heures de Nip/Tuck) que d'un point de vue émotionnel. On notera que Constance cherche à tous prix à ramener le corps meurtri sur l'herbe du jardin des Harmon. Pour que son esprit puisse rester hanter les lieux ? L'adieu à la morgue était sans doute encore plus beau et bouleversant. Jessica Lange, mon Dieu... Jessica Lange. Frances Conroy, une fois de plus, n'est pas en reste lorsque Moira débranche sa mère, loin très loin de la "Murder House". Est-ce que cette vieille femme a elle aussi un rapport avec elle ? Y a-t-elle vécu ? Nous ne connaissons probablement pas encore tous les anciens résidents, en particulier ceux des années 40/50...
Le retour de Hayden ne m'a pas beaucoup plu et c'est pour cela que j'ai préféré le passer sous silence jusqu'ici. Je crois que vais continuer à le faire, mais non sans mentionner le fait que, grâce à elle, nous savons maintenant avec certitude que Ben est une ordure de la pire espèce qui a menti encore et encore à sa femme en la trompant allégrement encore après lui avoir affirmé que tout était terminé. Après réflexion, je pense que Larry Harvey est le produit du subconscient de Ben. Il n'existe pas. Il n'a jamais tué toute sa famille. En revanche, Ben y a souvent pensé sans jamais passer à l'acte. Et s'il finissait par en arriver là ? Il ne semble en tous cas pas prêt de s'en sortir. Il sort même de ce double épisode plus blessé que jamais. On sous-entend au détour d'une scène un peu ridicule -lorsqu'il fond en larmes pendant la consultation de Tate- qu'il a vécu une enfance difficile, violente ? Il me rappelle de plus en plus Christian Troy de Nip/Tuck sans le narcissicisme poussé à l'extrême.
Tate est, à ce jour, le personnage que je préfère dans la série. Je ne pensais pas qu'il était un fantôme lui aussi mais tout porte à croire que c'est le cas. S'est-il suicidé ? En tous cas, les envies de mass-murder qu'il confessait dans le pilote n'étaient apparemment pas que des fantasmes. Il est passé à l'acte et ses victimes (la Jenna d'Awkward, Alessandra Toressani de Caprica...) ont profité d'Halloween pour venir le hanter. Sauf que Violet était là. Elle a tout vu, tout entendu. Sera-t-elle plus maligne ses parents ? C'est tout ce qu'on lui souhaite ! Chaque réplique de Tate avait un poids incroyable, je trouve. Ce garçon fait froid dans le dos mais il est inspiré de tous ces ados qui ont vraiment existé et qui ont tué leurs "camarades" par dizaine (la tuerie de Columbine notamment) parce qu'ils souffraient de leur transparence. C'est un sujet très sensible aux Etats-Unis mais qui est pourtant peu exploité en télévision. Merci à American Horror Story de le faire, à sa manière. A noter enfin la révélation que je n'avais pas du tout vu venir : Tate est un des enfants de Constance. N'a-t-elle enfanté que des "monstres" (pardon pour Addie) ? Ce ne serait pas étonnant et c'est ce qui risque bien d'arriver à Vivien aussi. Pas très crédible d'ailleurs ce départ précipité de l'hôpital pendant une échographie alors que, clairement, le docteur a fait comprendre que quelque chose clochait avec ce bébé...
// Bilan // Les semaines passent et American Horror Story ne perd pas en intensité. Elle se permet même de donner des réponses, bien que celles-ci engendrent irrémédiablement de nouvelles questions. Si les tourments des héros ne parviennent pas à émouvoir ou passionner autant qu'il le faudrait, ceux des personnages satellites, ensentiellement des fantômes, sont bien plus fouillés, fascinants et bouleversants. Les adjectifs finissent par me manquer pour définir ce que la série me fait ressentir. Mais ce n'est pas de la peur en tous cas. De la souffrance ?