Desperate Housewives [8x 05]
The Art Of Making Art // 9 220 000 tlsp.
Si la dernière saison de Desperate Housewives s'annonçait logiquement comme un événement, on s'en éloigne de plus en plus ! A qui la faute ? Je ne parle pas seulement des audiences, qui ne sont que le résultat mérité de saisons décevantes les unes après les autres, mais surtout de ce que l'on nous propose. ABC est responsable de ne pas avoir assez promu la série cette année, préférant miser sur ses nouveautés et donc sur l'avenir (peut-on vraiment l'en blâmer ?), mais c'est bel et bien à l'équipe de scénaristes que revient la plus grande faute : rien dans les trois derniers épisodes ne correspond à ce que l'on est en droit d'attendre d'une dernière saison. Les intrigues bouche-trou s'enchaînent et le fil-rouge n'est évoqué qu'en fin d'épisode, le temps d'un cliffhanger qui fait son effet mais qui n'aboutit -pour l'heure- sur rien. En effet, pas de Chuck dans cet épisode et il y a des chances pour que Ben ne soit même pas présent dans le prochain pour faire suite à sa "terrible" menace. Je n'ai rien contre l'idée mais please, ne faites pas de lui le grand méchant de la saison ! C'est vraiment trop facile à chaque fois de créer un nouveau voisin psychopathe... Oh on ne pourra pas dire que la série se trahie cette année en tous cas !
Le recyclage d'intrigues continue en toute impunité : Carlos plonge dans l'alcoolisme tandis que Gaby est bien trop occupée à se faire masser et dépenser son argent pour s'en rendre compte. Je déplore une fois de plus l'incapacité du personnage à évoluer, ou plutôt sa capacité à revenir en arrière après toute évolution. Quant au mal qui ronge Carlos : déjà fait et plutôt correctement en plus. Bree va-t-elle devenir le sponsor de Carlos aux alcooliques anonymes ? Cela nous fera peut-être une intéraction intéressante le temps d'un épisode... La suite de l'intrigue de Gaby autour du conseil des parents d'élèves était beaucoup moins drôle que la semaine dernière. On l'aime parce qu'elle est insouciante, inconsciente, prétentieuse, bitchy et souvent tordante mais elle dépasse les bornes parfois et c'était le cas ici : c'était trop, c'était embarrassant, ce n'était pas drôle. Les nouvelles péripéties de Susan dans son cours de dessin l'étaient davantage même si ses rires face au modèle nu en début d'épisode étaient plus ridicules qu'autre chose. Quand elle commence à se mettre à poil à tout bout de champ, on rigole d'avantage. Oui, dis comme ça, c'est un peu triste. C'était quand même drôle de la voir faire sa pudique au départ alors qu'elle faisait le ménage en petite tenue il y a même pas une saison de ça. Miguel Ferrer, qui joue son prof, est très inexpressif. A moins qu'il ne s'ennuie juste profondément. Et on le comprend !
Bree et Renee se préparent-elles à nous faire un remake de leur bataille pour Keith avec Ben ? Cela y ressemble fortement en tous cas. Ce sera a priori toujours plus sympa à regarder que cette actroce histoire de soupe populaire faisant passer Bree pour une profonde idiote. Sérieusement ? Elle vaut mieux que ça... La petite morale à la fin ne m'a pas du tout plu soi dit en passant. Les Anges du Bonheur c'est pas ici ! Du coté de Lynette, grosse déception : j'attendais avec impatience qu'elle se tourne vers d'autres hommes, qu'on la voit enfin dans une autre configuration même si c'est voué à ne pas durer mais les scénaristes ont préféré s'engager sur la route la plus facile et la plus prévisible. Elle ne se sent pas prête et coupe finalement court à ses galipettes, avec un homme qui ne paraissait de toute façon pas très intéressant. J'aurais préféré qu'elle aille jusqu'au bout puis qu'elle regrette. J'aurais trouvé ça un peu plus osé... D'autant qu'à coté d'elle, Tom passe maintenant pour un monstre ! C'est quand même elle la bouffeuse de couilles à la base. Je veux dire par là -je sens que je ne suis pas clair- qu'elle est en grande partie responsable de l'échec de leur mariage à cause de son attitude castratrice. Ne la faisons pas non plus passer pour une sainte maintenant et évitons les clichés hommes/femmes sur la période post-divorce !
// Bilan // Susan mise à part, les héroïnes de Desperate parviennent souvent à sauver des intrigues moyennes ou mauvaises grâce au talent des actrices et/ou grâce à la force de frappe des personnages, mais, dans cet épisode, ce sont les personnages qui ne sont pas à la hauteur des intrigues -pourtant moyennes ou mauvaises- et pas dignes de ce qu'ils sont habituellement. C'est triste et ça intervient à un moment où la série n'a vraiment pas besoin de ça ! Rendez-nous nos héroïnes !
American Horror Story [1x 02 & 1x 03]
Home Invasion // Murder House
2 460 000 tlsp. // 2 580 000 tlsp.
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Que vous fassiez partie de ceux qui ont aimé le pilote d'American Horror Story (On en parle ICI) ou de ceux qui ont détesté (on en parle LÀ), vous n'êtes pas restés impassibles et indifférents face à cet objet téléphagique et je crois que le deuxième épisode, avec un peu de bonne foi, pourrait réconcilier tout le monde. Certains tiques de réalisation du premier épisode disparaissent tandis que d'autres se font plus discrets. La forme semble passer au second plan afin de laisser une place plus ample à l'histoire qui, ça se confirme, est bien plus complexe qu'on aurait pu l'imaginer. Alors que Ben Harmon est en déplacement professionnel à Boston officiellement -officieusement il est en compagnie de son ancienne étudiante et maîtresse qui lui annonce qu'elle est enceinte de lui- Vivien et Violet sont livrées à elles-mêmes dans la "Murder House", comme elle est surnommée. Sur fond de haine de la fille pour sa mère, essentiellement basée sur une incompréhension qui sera finalement levée puis digérée, un nouveau drame traumatisant et sanglant va survenir.
Un groupe de cinglés, dont une patiente de Ben, souhaite reproduire l'un des nombreux meurtres qui a tâché les murs de la demeure, lequel nous a été exposé avec brio en ouverture de l'épisode. Nos deux héroïnes se retrouvent ainsi victimes des pervers qui les brutalisent, les déguisent, les attachent et comptent bien les tuer. La tension est palpable et n'a rien à voir avec celle du pilote dans le sens où elle ne se concentre que sur une peur, essentielle : celle de mourir. Pas de fantômes, de monstres ou de violeurs en combi latex. Moi qui suis très effrayé par l'idée même du cambriolage -pour l'avoir vécu mais de manière soft- je me suis vraiment senti angoissé face à leur détresse. La peur ne les a cependant pas empêchées de rester forte et de se battre jusqu'au bout. C'est finalement l'inquiétant petit ami de Violet qui les délivrera du Mal, mais aussi le gâteau empoisonné de leur bienveillante voisine, de plus en plus flippante. Jessica Lange signe une perfomance à nouveau incroyable, qu'elle se comporte en cougar vénéneuse ou en bourreau (elle enferme tout de même sa fille trisomique dans une salle remplie de miroirs qui la rendent folle). J'ai trouvé cet épisode plus "sobre", si tant est que la série puisse l'être, plus classique aussi mais diablement efficace sans perdre en fascination.
Le troisième épisode laisse momentanément tomber l'horreur pour user davantage d'humour -avec l'agent immobilière notamment- et approfondir certains personnages en dévoilant des morceaux de leur tragique passé. Il s'ouvre ainsi sur l'assassinat du mari infidèle de Constance, lequel l'a trompée avec Moira, la gouvernante perverse. Celle que voit Ben est donc bien la version jeune de la vieille femme rousse. Ce n'est pas simplement une vue de son esprit, un fantasme. On constate d'ailleurs que les autres hommes semblent la voir comme lui la voit (le détective par exemple). Moira est bel et bien morte ce jour-là, tuée d'une balle dans la tête par Constance (qui explique son oeil de verre au passage), mais ni son corps ni son âme ne sont capables de quitter les lieux. Elle donne l'impression d'être prisonnière mais l'on ignore véritablement de qui, de quoi... De Constance ?
L'ex de Ben débarque à Los Angeles mais ne fera pas long feu, tuée par Larry Harvey. Je suis moins fan des absences du héros, de ses réveils dans le jardin et de la compagnie de cet homme totalement ravagé, toujours là "au bon moment". Alors qu'en revanche, je trouve toujours Vivien absolument passionnante à suivre dans le moindre de ses faits et gestes. Peut-être parce que Connie Britton est bien meilleure que Dylan McDermott ? Peut-être parce qu'elle est la "sainte" de l'histoire jusqu'ici. N'a-t-elle pas elle aussi des choses à se reprocher, des démons qui la hantent autre que le traumatisme de sa fausse couche ? Le bébé qui grandit en elle la fait déjà souffrir et littéralement saigner. Va-t-elle enfanter le Diable ? Cet épisode explicite également l'histoire du manoir, de la date de sa construction (1922) à ses premiers propriétaires (un scientifique fou, sa femme dévouée mais tout aussi folle...), avec une valse de guest-stars à la clé parmi lesquelles Eric Close (FBI: Portés Disparus) et Matt Ross (Big Love). La prestation de Frances Conroy dans cet épisode était particulièrement impressionnante et son duo avec Jessica Lange est extraordinaire.
// Bilan // Avec ses épisodes 2 et 3, American Horror Story calme le jeu, abandonne la fureur des premiers instants, accrocheurs ou répulsifs selon les téléspectateurs, pour raconter une véritable histoire, mystérieuse, complexe et passionnante, aux protagonistes tous plus fascinants les uns que les autres, sans mettre de coté pour autant son ambiance si singulière. Quelques premières réponses nous parviennent mais nous en font poser des milliers d'autres. L'addiction est en marche !