Fringe [4x 01 & 4x 02]
Neither Here Nor There (Season Premiere) // One Night In October
3 480 000 tlsp. // 3 050 000 tlsp.
"Every Answer Leads To Another Question". Une phrase familière dans l'univers de J.J. Abrams, déjà utilisée dans Lost et qui trouve aujourd'hui une résonance toute particulière dans Fringe. Après les envolées de fin de saison dernière, la série fantastique -dans tous les sens du terme- troque une forme étonnante et fascinante par ce qu'elle est capable d'offrir de plus classique. Les scénaristes ont ainsi opté pour une enquête du jour à base de shape-shifters peu passionnante qui ne trouve d'intérêt que dans les relations entre les personnages qui doivent désormais vivre, sans le savoir, sans Peter. Il a cessé d'exister, comme le cliffhanger de la fin de saison 3 l'annonçait, l'histoire a donc été réécrite sans lui. Les conséquences ne sont pas surprenantes : Olivia ressent un grand vide en elle sans être capable de l'expliquer; Walter a des hallucinations d'un homme étranger qui n'est autre que son fils et, sans son influence positive, il est incapable de sortir de son laboratoire. Astrid obtient donc temporairement un rôle plus actif dans les enquêtes. Les débuts de la série sont revisités grâce à l'arrivée dans l'équipe de l'agent Lee après avoir perdu son partenaire, comme Olivia avec l'agent Scott et plus tard avec Charlie (mais lui n'est bizarrement pas du tout évoqué). Son "innocence" permet d'introduire efficacement les différences entre le monde tel que nous le connaissions avec Peter et ce monde sans lui, qui semble plus sombre. C'est peut-être cette ambiance volontairement froide qui m'a perturbé mais c'est une belle manière de montrer combien l'absence de Peter dans la vie des uns et des autres est douloureuse, même s'ils l'ignorent. Il leur avait apporté de la joie. Cette joie n'est plus. La cohabitation entre les deux univers est peu exploitée dans ce premier épisode même si quelques scènes réussies -dont celle qui ouvre la saison- réunissent les deux Olivia, aussi différentes que complèmentaires. La participation des Observers apporte ce qu'il faut de mystère mais, après 4 saisons, on attend davantage d'eux. Sinon, le nouveau générique orangé-doré est du plus bel effet !
Dans le deuxième épisode, le second univers entre en scène à travers une collaboration étroite et pertinente entre les deux Division Fringe. Les plans d'un serial killer dans le monde 2 doivent être déjoués à l'aide de son alter-ego du monde 1, professeur en apparence beaucoup plus sain d'esprit. Il se trouve qu'en réalité, il a vécu la même enfance difficile que son "double", abusé par son père, sauf qu'il n'a pas pris le même chemin. Lui a connu l'amour et le bonheur tandis que l'autre le cherche éperdument et littéralement en fouillant le cerveau des gens heureux. Le miroir avec ce qu'a vécu Olivia quand elle était plus jeune est évident mais le petit twist c'est que maintenant que l'histoire a été réécrite, son beau-père n'a pa disparu : elle l'a tué ! La perspective de le voir revenir un jour s'éloigne donc et cela ne me plait pas trop, étant donné que j'attends ça depuis la saison 1 (l'épisode cartoon ne compte pas !). Cette différence dans l'Histoire n'en est qu'une parmi tant d'autres. Le plaisir du téléspectateur ici est de les repérer et elles sont nombreuses : Broyles numéro deux, par exemple, n'est plus mort. Bien que le cas du jour soit particulièrement touchant -John Pyper-Ferguson était d'ailleurs très bon dans le rôle de John McClennan- l'épisode ne décolle jamais vraiment, à mon grand désarroi.
// Bilan // Deux épisodes d'ouverture pour la saison 4 de Fringe un peu trop classiques à mon goût bien qu'efficaces, auxquels il manque, indéniablement, un grand quelque chose : Peter.
Terra Nova [Pilot]
Genesis (Part 1&2) // 9 220 000 tlsp.
What About ?
Les Shannon, une famille ordinaire vivant en 2149 alors que la Terre se meurt, est envoyée dans le passé, 85 millions d'années plus tôt à l'ére préhistorique. Ils rejoignent "Terra Nova", une organisation humaine à qui des scientifiques offrent une seconde chance pour reconstruire une civilisation. Mais la Terre promise et les habitants qui la peuplent, petits et géants, ne sont pas tous accueillants...
Who's Who ?
Créée par Craig Silverstein et Kelly Marcel. Produite par Steven Spielberg (E.T.,Jurassic Park, Falling Skies). Avec Jason O'Mara (Life On Mars US, Men In Trees, In Justice), Shelley Conn (Marchlands, Dead Set, Mistresses), Stephen Lang (Avatar), Christine Adams (The Whole Truth, Pushing Daisies), Landon Liboiron, Alana Mansour, Naomi Scott...
So What ?
Tout a déjà été dit sur Terra Nova -depuis deux ans en fait, depuis le lancement du projet jusqu'à sa diffusion maintes fois repoussée- et j'arrive en plus un peu après la bataille. Mais je n'ai de toute façon pas grand chose à dire sur cette nouvelle série, qui n'a que ses moyens pour seule ambition. Est-ce que les effets spéciaux sont impressionnants ? Oui ! La multitude de fonds verts est étourdissante. Au cinéma, ça n'aurait pas été suffisant mais à la télévision, ça passe vraiment bien. J'ai trouvé que les dinosaures -car oui, forcément, il y en a- étaient particulièrement réussis. Les vues aériennes de la ville fantôme au début du pilote -sans doute mon passage préféré d'ailleurs- avaient de la gueule. Les paysages de Terra Nova ressembent bien trop souvent plus à de beaux dessins qu'à des images réelles mais l'illusion est d'un niveau acceptable. Je trouverais dommage de faire la fine bouche. Cela reste du grand spectable et il est impossible de citer une série qui puisse rivaliser avec Terra Nova dans l'histoire de la télévision de ce point de vue purement visuel. Cela ne veut évidemment pas dire que la réalisation est inspirée et originale. C'est encore autre chose. Mais, indéniablement, on se fait happer dans ce nouveau monde -ancien plutôt en fait- comme les personnages lorsqu'ils traversent le champs magnétique.
Tout nous est familier dans Terra Nova puisque le récit n'a strictement rien d'innovant que ce soit dans le propos ou dans les rebondissements. Les héros, eux-mêmes, ne sont que des caricatures de personnages croisés dans tous les divertissements du genre (et les acteurs sont interchangeables). Le père est charismatique et aimant, mais ses maladresses le conduisent à se faire détester par son fils; la mère est douce et médecin, un classique de chez classique; les ados sont évidemment en crise et défient l'autorité parentale en flirtant avec de mauvaises fréquentations; le leader de l'organisation est autoritaire, inquiètant mais doué d'humour et profondément préoccupé par le bien-être de sa communauté, capable de risquer sa vie pour eux. Et puis il y a les inévitables red-shirts, à savoir tous ces personnages qui errent autout de nos héros et qui sortiront, pour certains, de l'ombre de temps à autres. Et enfin, les méchants, les Sixers -à ne pas confondre avec les Skitters de Falling Skies- qui constituent le seul élément véritablement intriguant de ce lancement plan-plan. Malheureusement, leur présence n'est que prétexte à des courses-poursuites qui en mettent plein les yeux mais qui nous laissent terriblement sur notre faim. Les épisodes suivants ont tout intérêt à explorer leur histoire. On pose également quelques questions sur le lieu en lui-même, avec des inscriptions mystérieuses sur des roches. On pense tout de suite à Lost mais il ne faut pas s'attendre ici à atteindre le même degré de profondeur et de complexité.
Terra Nova aurait été une bonne série il y a 10 ans, avant l'arrivée de Lost et d'Avatar; elle aurait été une excellente série il y a 20 ans, à l'époque de Jurassic Park. Aujourd'hui ? Elle n'est qu'une ressucée de ce que l'on a déjà vu des dizaine de fois avec une ambition financière énorme mais pas d'ambition scénaristique. Elle est un divertissement qui met avant tout l'accent sur la famille, sur ses valeurs, qui tente au passage de faire passer un message écologiste presque inéluctable de nos jours... elle est donc tiède, et prévisible, et un peu ennuyeuse. Je vais quand même lui laisser sa chance, car elle reste malgré tout unique dans le paysage audiovisuel actuel.
What Chance ?
A cause de son coût exorbitant et de ses audiences relativement modestes, Terra Nova n'est pas assurée de connaître une seconde saison. Ce qui est certain, c'est que la production ne peut pas fournir plus d'une dizaine d'épisodes par an. En faire un événement récurrent chaque rentrée avant de laisser la place à d'autres pourrait assurer sa survie. On peut tout de même regretter qu'elle ne fonctionne pas mieux : les networks, déjà frileux, risquent d'y réfléchir à deux fois avant de prendre de tels risques...
How ?