08 octobre 2011

American Horror Story [Pilot]

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Pilot // 3 200 000 tlsp.

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 What About ?

La famille Harmon, composée d'un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s'installe dans un manoir... hanté, après l'adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs...

Who's Who ?

Créée par Ryan Murphy (Popular, Nip/Tuck, Glee) et Brad Falchuck (Glee, Nip/Tuck). Avec Dylan McDermott (The Practice, Big Shots, Dark Blue), Connie Britton (Friday Night Lights), Jessica Lange (King Kong, Frances, Tootsie), Denis O'Hare (True Blood, The Good Wife), Frances Conroy (Six Feet Under), Alexandra Breckenridge (Dirt), Evan Peters (Kick-Ass), Taissa Farmiga...

So What ?

    Le sucre acidulé ne dégouline plus de la bouche de Ryan Murphy, le créateur de Glee. Quelle est donc cette substance sombre et rance mais familière qui suinte de son esprit malade ? American Horror Story vous pénétre par tous les pores, vous met tout les sens en éveil, vous fascine et ne vous lâche plus. La question n'est finalement pas de savoir s'il s'agit d'une bonne série, car c'est indéniablement le cas -elle est originale, dérangeante, marquante et bouleversante à sa manière, ce que la quasi-totalité des dramas d'aujourd'hui ne sont pas- mais plutôt pendant combien de temps et jusqu'à quel degré êtes-vous capable de résister à son ambiance foutraque et angoissante, coincé entre son manoir glauque et ses héros cafardeux, parfois sinistres. Il y a les téléspectateurs qui aiment se faire bousculer, pousser dans leurs retranchements, qui acceptent de faire sonder leur noirceur et leur part de perversion -je fais partie de ceux-là- et qui apprécieront donc la série à sa juste valeur, uniquement pour ce qu'elle est, jusque dans ses maladresses, et puis les autres, plus fragiles, plus cartésiens, plus prudes, qui ne verront dans cette tentative qu'un vain besoin d'effrayer et de choquer. 

   A moins d'être terrorisé à la vue de la moindre goutte de sang, du premier squelette venu ou du trisomique du coin, il ne me semble pas que l'on puisse être horrifié une seule seconde par cette Story qui suggère bien plus qu'elle ne montre. Décrite comme un thriller psychosexuel, une définition qui lui sied effectivement bien, la série privilégie toujours l'ambiance, quitte à user d'effets de style peu convaincants. Le style vieux film avec la bande qui saute, par exemple, n'est pas une grande réussite. La réalisation de Ryan Murphy est proche de celle de Nip/Tuck lors de ses heures les plus glorieuses (j'ai pensé inévitablement au Découpeur en voyant arriver cette silhouette toute de latex vêtue) et un excellent travail a été fait au niveau de la bande-son tant dans les morceaux choisis que dans les compositions originales. Les sons étranges et sourds, mettalliques, se confondent aux chuchottements et aux gémissements qui bruissent de toutes parts dans la maison des fantasmes et des phobies.

   La distribution est absolument impeccable, du plus petit au plus grand rôle. Dylan McDermott, après des années de perdition, retrouve enfin un personnage d'envergure, dont les consultations, proches de celles de Troy et McNamara, risquent de nous réserver parmi les scènes les plus profondes et introspectives de la série. Le patient du premier épisode, dangereux et amené à rester dans les parages, est ahurissant. Sa vision de la vie, qui consiste à la réduire à la mort, témoigne d'une réalité d'aujourd'hui qui rappelle la tuerie de Colombine, entre autres. Passera-t-il à l'acte ? C'est d'ailleurs dingue comme les passages se déroulant au lycée sont à l'opposé, au moins dans la forme, de Glee. On est dans un tout autre monde, alors que les problèmes rencontrés par ce garçon ou par la fille du héros, sont les mêmes que ceux de la chorale de McKinley. De toute façon, tous les personnages d'American Horror Story, sans exception, de la voisine psychotique (exceptionnelle Jessica Lange) à la gouvernante provocante (étonnantes Frances Conroy et Alexandra Breckenridge) en passant par le serial-killer brûlé vif (toujours parfait Denis O'Hare), sont d'une force incroyable. Vivien Harmon, la mère de famille, obtient probablement la palme du personnage le plus habité grâce à la performance sans fausse note de Connie Britton. La scène de dispute est un des moments les plus intenses à la télévision cette année.

   American Horror Story, comme Nip/Tuck en son temps, repousse les limites de ce qu'il est possible de faire à la télévision américaine en osant le malsain, en déjouant le Malin. Ultra-référencée, elle est une poupée vaudou désarticulée qu'il faudra apprendre à apprivoiser avec le temps, pour qui se sent d'attaque.

How ?


Charlie's Angels [Pilot]

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Angel With A Broken Wing (Pilot) // 8 760 000 tlsp.

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What About ?

Trois filles superbes sont recrutées par l'agence Townsend pour remplir des missions qui ne sont pas sans danger...

Who's Who ?

Créée par Alfred Cough et Miles Milar (Smallville). Remake de la série des années 70. Avec Minka Kelly (Friday Night Lights, Parenthood), Rachael Taylor (Transformers, Grey's Anatomy), Annie Ilonzeh, Ramon Rodriguez...

So What ?

    "Nous ne sommes pas des flics. Nous sommes des anges." "Nous ne sommes pas les anges de la vengeance, nous sommes les anges de la justice". "Ces filles ne sont pas des saintes, ce sont des anges"... Vous en voulez encore ? Perso, j'ai eu ma dose de répliques à vous sortir les yeux de leurs orbites. Ils sont d'une facilité déconcertante -les métaphores anges/démons, paradis/enfer se multiplient tout au long du pilote et c'est horriblement lourd- et récités sans la moindre conviction. Je ne voudrais pas accabler les actrices étant donné qu'elles ne pouvaient pas, même en le voulant très fort, faire du bon travail avec un tel script et de tels dialogues, mais tout sonne absolument faux du début à la fin. On n'est pas loin de la parodie. La scène qui suit la mort de leur copine -la seule Ange qui savait à peu près jouer rend l'âme ironiquement au bout de quelques minutes- est un excellent exemple de médiocrité. Le twist que je viens d'évoquer, qui conduit à l'arrivée de Minka Kelly (qu'est-elle allée faire dans cette galère mon Dieu ?), était bien trouvé mais qui suit un minimum l'actualité des séries a compris dès l'ouverture qu'un truc clochait. Il s'agissait cependant de la seule "bonne" surprise de ce pilote. Le reste du scénario est prévisible, sans une once d'originalité et bien pire encore : sans une seconde d'efficacité ! 

   Non parce que je ne sais pas vous, mais moi, je ne m'attendais pas en regardant le pilote de Charlie's Angels a du grand art. La série originale, de ce que j'en ai vu, n'était pas un chef d'oeuvre non plus mais son aspect kitsch seyait bien à l'époque. Tout ce que j'espérais c'est que cette nouvelle version soit amusante, rythmée et donc efficace. Qu'elle fasse un effort de second degré, qu'elle mette l'accent sur l'humour. Un peu à la manière d'un Chuck quoi (même si j'ai vite lâché vu que ce n'est pas trop mon truc). Ou, exemple beaucoup plus parlant : comme la série de films sortie dans les années 2000 ! Sauf que la mignonne Minka Kelly, l'affreuse Rachael Taylor et la transparente Annie Ilonzeh n'arrivent pas à la cheville des excellentes Lucy Liu, Cameron Diaz et Drew Barrymore (qui produit quand même ce truc). Et ce ne sont pas les créateurs de Smallville qui étaient sur le coup... Le nouveau Bosley est une caricature du latino basique. Quant à Charlie... ils ont bien fait de le garder comme une "simple" voix. Cela passe beaucoup moins bien aujourd'hui qu'il y a 30 ans mais c'est la marque de fabrique de la franchise alors... Coté réalisation, les décors naturels de Miami ne suffisent pas à la rendre intéressante. Il y a quelques bonnes idées de temps en temps et on voit qu'ABC a mis les moyens mais, globalement, c'est plus ridicule qu'autre chose. 

   Charlie's Angels s'ajoute à la longue liste des remakes de séries des années 60-70 qui ont raté leur lifting. C'est qu'avec tout ça, le pilote d'Hawaii Five-O passerait presque pour un modèle de réussite. Il faut avouer que lui, malgré ses défauts, était efficace et fun. ABC s'est sentie pousser des ailes en ayant l'idée de déterrer cette vieillerie, mais ce premier épisode ne décolle jamais. Les anges se sont brûlées les ailes. Bienvenue en enfer, bitches !

What Chance ?

Comme prévu, la sauce n'a pas prise et ce dès le lancement ! Une annulation dans les prochaines semaines est plus qu'envisageable. ABC a plein de cartouches de mi-saison : ça tombe bien (Missing, The River, Scandal, Good Christian Bitches...) !

How ?

 

Posté par LullabyBoy à 01:32 - - Permalien [#]
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