Ringer [1x 03]
Par UglyFrenchBoy
If You Ever Want A French Lesson // 1 980 000 tlsp.
Entre l'hommage à l'atmosphère « film noir » et le soap, Ringer pouvait déconcerter au cours de ses deux premiers épisodes. Désormais, les « craintes » de voir CW insuffler ses recettes éculées dans le projet de CBS se confirment. Malgré des personnages plus âgés que la moyenne de ses téléspectateurs, le network continue de distiller les éléments visuels marquants de ses shows ciblant les plus jeunes, comme Gossip Girl et 90210. La venue de Bridget pour les essayages de robes en est le parfait exemple. Au cours du précédent épisode, la reconstitution grotesque en studio du loft de Siobhan, son éclairage peu naturel et une « nouvelle » image aux couleurs plus chaudes et contrastées, voire presque saturées, marquaient une rupture. L’effet « glow » (semi-private joke) est lui aussi un peu plus accentué. Dans ma précédente critique, j’avais même évoqué le presque halo autour de Gemma lors d’une scène digne des Feux de l’amour où Tara Summers n’était pas sans rappeler Michelle Stafford. Ironie du sort, cette dernière fait une brève apparition dans ce nouvel épisode. Un clin d’œil au célèbre soap ? En attendant, Ringer peine à trouver une identité visuelle. Si la forme palliait dans un premier temps les faiblesses d’écriture, il est désormais temps de s’intéresser au fond…
Tandis que les personnages secondaires restent fidèles à ce que l’on attend d’eux, Bodaway Macawi machiavélique, Jaime Murray manipulatrice et provocante sous les traits d’Olivia Charles et Juliet… insignifiante, l’évolution de Bridget Kelly constitue le point fort de la série. Son adaptation dans un milieu qui lui est totalement étranger est progressive. Dès le pilote, elle est contrainte de développer un sens de l’observation aiguisé. Désormais, elle sait poser les bonnes questions à ses interlocuteurs et, par chance, son statut de femme enceinte excuse ses confusions. Surtout, pour la première fois, Bridget n’est plus passive. Il aura fallu attendre ce troisième épisode pour que Sarah Michelle Gellar insuffle à son personnage une certaine force de caractère. Je faisais partie de ceux qui s’attendaient à ce que Bridget se transforme en Buffy à la moindre menace. Plus besoin d’une force physique exceptionnelle ou de combats chorégraphiés, notre héroïne s’affirme enfin et utilise un agent du FBI en guise d’assurance face à son corbeau.
En parallèle, elle semble s’avouer des sentiments pour Andrew. Une relation qui, moralement, est presque dérangeante. Prendre la place de sa sœur supposée morte est une chose, mais vivre également sa vie de couple et la sauver alors que celle-ci semblait atteindre un point de non-retour (un cabinet d’avocat a été chargé d’effectuer les premières démarches en vue d’un divorce) en est une autre. La fin de l’épisode et la scène illustrée par le « Glory Box » de Portishead illustre parfaitement les intentions de Bridget qui ne se contente plus de rattraper toutes les erreurs de Siobhan. En témoigne l’évocateur « I guess I'm just trying to look at things with a new appreciation ». Et si l’on en faisait de même avec Ringer ?
// Bilan // Si tant est que l'on puisse faire abstraction de sa forme, Ringer commence à offrir matière à s'intéresser à son fond. Les personnages secondaires restent anecdotiques et archétypaux à ce stade, mais le double rôle de l'héroïne gagne en épaisseur. Ce troisième épisode soulève davantage de questions et promet ainsi de susciter notre intérêt pour encore quelques temps.
How To Be A Gentleman [Pilot]
Pilot // 8 980 000 tlsp.
What About ?
Andrew Carlson, chroniqueur dans un journal, est un homme bon, poli et gentil, expert des bonnes manières, bourré de principes, donc quelque peu inadapté au monde moderne. Lorsque son rédacteur en chef lui demande de rendre ses articles plus sexy, il engage une vieille connaissance de l'époque du lycée, Bert Lansing, héritier d'un club de fitness, pour lui apprendre à devenir un "vrai" mec...
Who's Who ?
Créée par David Hornsby (Philadelphia). Avec David Hornsby, Kevin Dillon (Entourage), Dave Foley, Mary Lynn Rajskub (24), Rhys Darby (Flight Of The Conchords), Nancy Lenehan (Worst Week)...
So What ?
Je pensais qu'avec Whitney, on avait touché le fond cette année an matière de comédie. Et je le pense toujours d'ailleurs. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'est que How To Be A Gentleman soit aussi mauvaise. Pour aller encore plus loin, je crois me sentir capable de m'infliger un deuxème épisode de la sitcom de NBC. En revanche, il ne me reste pas assez de force pour donner une deuxième chance à celle de CBS.
Sa médiocrité est d'autant plus embarrassante que les comédiens de Gentleman possèdent une certaine réputation. Je ne suis pas fan du tout d'Entourage mais il parait que Kevin Dillon y est excellent dans le rôle de Johnny Drama, considéré comme culte par certains. Je ne suis pas non plus sensible à l'humour de Philadelphia mais c'est de là que vient le créateur et acteur principal de cette nouveauté. Ils forment un duo mal assorti absolument grotesque. A la limite, Andrew réussit à être amusant dans l'intro -originale- et de temps à autre. Mais alors Bert... C'est le type de personnage que je déteste à la base de toute façon et Kevin Dillon a l'air très à l'aise dans le rôle, comme s'il était vraiment comme ça dans la vie. Mais j'ignore à quel moment il fallait rire à ses interventions, même si le vrai-faux public a tenté de me guider. Les gags le concernant étaient d'une pauvreté abyssale. A la limite, les personnages secondaires réussissent mieux leurs tentatives mais s'ils restent globalement inoffensifs. Je suis assez fan de la mère, Nancy Lenehan étant excellente. Mais elle avait mieux à faire dans Worst Week. Je connais mal Mary Lynn Rajskub mais j'ai une certaine tendresse pour elle. Après avoir fait des guests dans Raising Hope et Modern Family, je trouve ça triste qu'elle se retrouve là-dedans. On ne lui a vraiment rien proposé de mieux ? J'ai du mal à le croire. Avec le peu de matériel offert, elle parvient tout de même à tirer le pilote vers le haut. Quant à Rhys Darby, il est naturellement drôle. Son étrange charisme, sa voix et ses expressions faciales font tout. Les scénaristes se sont reposés sur cela et n'ont pas cherché à lui donner, en plus, de bonnes répliques. Dommage. Et si je ne parle finalement que du casting dans ma critique, c'est parce qu'il n'y a vraiment rien d'autre à dire.
How To Be A Gentleman est une tromperie de bout en bout : le titre est mensonger, puisque ce n'est pas le gentleman qui inculque les bonnes manières au beauf de service mais le beauf de service qui apprend au gentleman comment gagner en virilité; le casting est enthousiasmant sur le papier mais totalement décevant à l'écran; et le propos... c'est la grande tendance de cette année dans les comédies -quand elles ne sont pas emmenées par des femmes- qui consiste à décrypter l'homme moderne, écrasé par les femmes, qui tente de trouver sa nouvelle place dans la société en bombant du torse, en prétendant qu'il a la plus grosse et en se ridiculisant au bout du compte. Même l'homme des carvernes semblait plus évolué... un propos dépassé et machiste en somme.
What Chance ?
Aucune. Avec un lancement encore plus raté que celui de Shit My Dad Says l'an dernier, la sitcom est déjà condamnée. Tant mieux : il faut libérer ces bons acteurs. Ils méritent mieux que ça... Rules Of Engagement va-t-elle encore revenir à la rescousse ?
How ?