Fairly Legal [Pilot]
Pilot // 3 88o ooo tlsp.
What About ?
Kate Reed est l'une des meilleures avocates du barreau de San Francisco. Mais, révoltée par toutes les injustices du système judiciaire dont elle est le témoin , elle change de métier, quitte la cabinet de son père à la mort de ce dernier et devient l'anti-avocat par excellence : une médiatrice...
Who's Who ?
Créée par Michael Sardo. Avec Sarah Shahi (Life, The L Word), Michael Trucco (Battlestar Galactica), Virginia Wiliams, Baron Vaughn...
So What ?
Après avoir accordé une large place de son antenne à des personnages de sexe masculin (les héros de Burn Notice, Psych, Royal Pains, White Collar…), USA Network tente d’apporter une touche de féminité à ses soirées. Cet été, l’héroïne de Covert Affairs a plutôt pas mal rempli sa mission et c’est au tour de Kate Reed, l’héroïne de Fairly Legal, de mettre son grain de sel. Les séries de USA Network sont lisses mais bonnes. La petite nouvelle ne déroge pas à la règle et elle n’a que le genre auquel elle appartient –le judiciaire- pour se distinguer. Au sein même de son genre, elle a le mérite de ne pas s’intéresser en premier lieu à une avocate mais à… une médiatrice. Mais qui est une ancienne avocate, et qui est entourée d’avocats puisque son père en était un, brillant, ainsi que sa belle-mère et son ex-mari. Le bluff ne dure donc pas bien longtemps.
Une partie du pilote cherche à nous présenter de la façon la moins laborieuse et didactique possible ce qu’est vraiment une médiatrice, en quoi ce métier a une importance capitale. Il fallait bien passer par là. Le résultat est contrasté : les deux cas de médiation qui nous sont présentés ne sont pas des plus convaincants. Il y a le cas « sérieux », qui ne l’est pas tant que ça, et le cas « amusant » qui ne l’est pas tant que ça non plus, surtout sur la fin avec une conclusion facile et ridicule. Le talent de Kate ne fait aucun doute et le charme de Sarah Shahi est envoutant. Il nous aide à tenir pendant cette longue heure. Car le plus grand défaut des pilotes de USA, c’est indéniablement leur durée. Ce n’est pas faute de le répéter à chaque fois… Cela dit, le rythme est soutenu et on n’a bien souvent pas le temps de s’ennuyer. Les plans très rapprochés caméra à l’épaule sont originaux et audacieux pour une chaîne qui fond toutes ses séries dans le même moule mais je crois bien que niveau originalité, ça s’arrête là. Les personnages secondaires n’offrent rien de bien excitant, même si on apprécie la manière de les présenter, à travers les personnages du Magicien d’Oz qui s’affichent sur l’écran de portable de l’héroïne lorsqu’ils l’appellent. A la limite, l’assistant est sympathique, surtout quand il est à l’origine de quelques références pop bien choisies (Buffy notamment), mais il ne faudra certainement pas attendre beaucoup plus de lui. La belle-mère est caricaturale mais elle laisse peu à peu entrevoir à la fois sa force et ses failles. Le frère est inexistant et la figure du père est un peu trop présente à mon goût, mais sa mort étant toute fraîche, ça peut encore se comprendre. Voir Reed parler à ses cendres m’a tout de même laissé de marbre. Je n’ai pas eu envie de rire, mais l’émotion n’était pas là pour autant. On a vu ça tant de fois… Je n’aime pas du tout Michael Trucco, c’est physique, je n’ai donc pas du tout apprécié le duo d’ex qu’il forme avec Kate. Erreur de casting ! Sinon, j’ai particulièrement apprécié l’atmosphère très bien retranscrite d’un San Francisco chaleureux et coloré.
Avec sa good vibe et son héroïne haute en couleur mais pas très crédible, Fairly Legal ne révolutionnera pas les séries judiciaires ni la grille de USA Network mais elle pourrait bien, tout comme Harry’s Law, nous faire passer de bons moments. Le charme de Sarah Shahi est ravageur.
Harry's Law [Pilot]
Pilot // 11 1oo ooo tlsp.
What About ?
Harriet, une vieille avocate têtue et bornée qui vient de se faire renvoyer de son cabinet, fait la rencontre de Malcolm, un jeune homme qui a besoin d'elle pour le représenter dans une affaire criminelle. Elle décide alors de fonder son propre cabinet, avec une assistante excentrique et un jeune avocat un peu fou. Tous ensemble, ils vont prendre un nouveau départ... dans une boutique de chaussures abandonnée !
Who's Who ?
Créée par David E. Kelley. Avec Kathy Bates (Misery, Titanic, Six Feet Under, The Office), Brittany Snow (Mes Plus Belles Années, Hairspray), Nate Corddry (United States Of Tara), Aml Amleen, Beatrice Rosen, Paul McCrane...
So What ?
En grand fan devant l’éternel de David E. Kelley, j’attendais avec beaucoup d’impatience Harry’s Law. Oui, encore une série judiciaire. En même temps, c’est ce qu’il fait de mieux au regard de ses quelques échecs. C’est ce qu’on attend de lui, c’est visiblement aussi ce qu’il a envie de faire, pourquoi bouder son plaisir et le notre ? Harry’s Law est plus proche d’une version cinquantenaire d’Ally McBeal que d’un The Practice. C’est l’absurde qui prime. Les premières scènes nous plongent parfaitement dans une ambiance cartoonesque qui rappelle vaguement les délires d’E. Kelley avec les langues qui pendent, le bébé qui danse et la grenouille numérique. Les deux accidents coup sur coup et les passages à l’hôpital qui ont suivi m’ont éclaté. Bien sûr que c’est n’importe quoi mais c’est précisément ce qui est génial !
Dans ce registre, et pas seulement, Kathy Bates excelle ! C’est un plaisir de la voir évoluer dans ce Cincinnati (et non pas Boston, David s’est trahi !) de petites frappes, au beau milieu d’un magasin de chaussures abandonné, entre deux cadavres de Louboutin et de Jimmy Choo. Elle n’en fait pas des tonnes (malgré son poids) et réussit à nous faire croire en cette femme brillante qui n’a jamais vraiment eu l’occasion d’exploiter tout son talent, coincée dans une branche de la justice qui l’ennuie, et qui possède une vision plutôt originale de la vie. En assistante un brin dérangée, Brittany Snow alias Jenna ne démérite pas. Le personnage n’est pas très creusé pour le moment, c’est le moins que l’on puisse dire, mais dans le pilote elle a une fonction très particulière : elle représente les téléspectateurs. Ses réactions et les expressions sur son visage sont celles que nous avons tous. Elle ne peut clairement pas se limiter à ce rôle mais c’est une idée intéressante. Adam, incarné par Nate Corrdry, forme un duo amusant avec Harriet même si leur rivalité est somme toute assez classique. Malcolm est probablement le personnage qui m’accroche le moins, je ne vois pas en lui un grand potentiel. Mais je ne demande qu’à être convaincu puisque tout le reste me plait ! La première plaidoirie d’Harriet face au monument Paul McCrane (Romano dans Urgences), d’ailleurs trop rare, valait son pesant d’or. Là encore, il ne fallait pas chercher un quelconque réalisme mais juste du pur divertissement. Le pari est totalement réussi !
Si l’on doit comparer Harry’s Law aux œuvres judiciaires précédentes de David E. Kelley, le constat ne peut pas être positif : l’écriture est plus grossière, les dialogues plus classiques et l’ensemble manque de fond. Mais si l’on ne tient pas compte du passé, Harry’s Law est une sympathique dramédie qui promet de nous faire passer de très bons moments en compagnie d’acteurs talentueux.