United States Of Tara [2x 01]
Yes // 1 2oo ooo tlsp.
Un an et demi que l'on était sans nouvelles de Tara Grégor, l'héroïne à l'égo destroy de Showtime. Elle m'a manqué la bougresse, plus encore que je ne l'avais imaginé. Dès le "Previously On", un beau condensé des répliques les plus percutantes de la saison 1 de United States Of Tara, j'ai compris que j'allais passer un bon moment, quoi qu'il arrive. Ce fut le cas. Vraiment.
Quelques mois ont passé depuis le précédent épisode et Tara va beaucoup mieux. Elle n'a plus reçu la visite de ses doubles depuis plusieurs semaines et elle est fin prête à jeter les vêtements qui les lui rappelent à son bon souvenir. Dès lors, on sait pertinemment qu'elle ne finira pas l'épisode dans sa peau. Plus d'égos, plus de série. En attendant, on re-découvre une Tara étonnante, moins posée qu' à l'habitude, bizarrement habitée. Et c'est là que Diablo Cody, la scénariste en chef, est très forte : à chacune de ses scènes, Tara n'est plus tout à fait elle-même, comme si ses doubles ne s'étaient plus seulement emparer de son corps mais aussi de sa personnalité initiale. On croit reconnaître la fougue et la légéreté de T. lors du dîner avec les voisins gays. On sent bien qu'Alice n'est pas loin lorsque Tara prépare concensieusement le repas, vêtue d'un tablier. Et puis dans le bar, la bière à la main, Buck est visible en transparence. Même Gimme, la serial-pisseusse, est évoquée au détour d'une conversation très amusante. Tout le monde est là. Toni Collette est au top, comme toujours. Son jeu est précis. Max vit visiblement dans la peur qu'un des doubles ne refasse surface et tente d'éviter à Tara toutes émotions fortes. Ce qu'il est touchant ce mari dévoué... Mais lorsque le voisin des Gregor se suicide (en avalant des médicaments, en se pendant et en se tirant une balle dans la tête, pour être sûr), on sent Tara prête à flancher. Ce qui finira par arriver après s'être embarquée dans une visite de sa maison, nous révélant ainsi le penchant morbide de l'héroïne. Doit-on comprendre que son mal est né après le suicide d'un proche ou même une tentative personnelle ? L'idée me séduit infiniment. Arrive alors un nouveau double, peut-être un peu trop proche de Buck dans l'attitude et pour cause : c'est une lesbienne façon camionneuse ! Prometteur...
Retrouver Tara, c'est bien. Mais retrouver ses enfants et sa soeur, c'est bien aussi. Ils sont tellement tous attachants ! Je commencerais naturellement par Marshall, mon chouchou. Son homosexualité continue d'être explorée, cette fois à travers les autres garçons "comme lui" de son lycée qui sont finalement très différents dans l'attitude. Rien d'étonnant, Marshall est un outsider fier de l'être. Difficile de savoir pour le moment ce qu'il nous réserve cette année mais le potentiel est énorme. Ses scènes avec Kate étaient nombreuses et très amusantes. Leur relation est extrêmement bien écrite et l'alchimie entre les deux acteurs ne fait aucun doute. Kate justement, qui n'a pas toujours bénéficié du meilleur en saison 1, est maintenant diplômée mais compte bien rentrer dans la vie active sans passer par la fac université. Ses parents la laissent faire, pour le moment, et elle se trouve un job où elle semble s'épanouïr. Pour combien de temps ? Là encore, difficile de dire ce que l'avenir lui réserve mais la voir heureuse quelques instants était très satisfaisant. Charmaine aussi est heureuse. Elle est toujours avec le même mec et il la demande en mariage de la manière la plus clichée qui soit (une bague dans un verre de champagne). Eh bien elle aussi est heureuse comme tout. Ca fait plaisir à voir, surtout quand on imagine que ce sera de courte durée.
// Bilan // La deuxième saison de United States Of Tara ne pouvait pas mieux commencer ! Le bonheur de retrouver les Gregson et tout particulièrement Toni Collette mis à part, l'écriture est toujours très solide avec ce qu'il faut de subtilité, et les dialogues sont des petites pépites. La dramédie la mieux roulée du moment est de retour !
Desperate Housewives [6x 18]
My Two Young Men // 1o 8oo ooo tlsp.
Lundi 1er Février 2010, bureau de Marc Cherry. Le producteur ouvre son courrier, il a reçu une lettre de Steven McPherson, le président d'ABC :
"Mon très cher Marc chéri,
Je viens de visionner avec ma petite famille le dernier épisode de Desperate Housewives et je me vois dans l'obligation de t'exprimer mon mécontentement car ce que j'ai vu n'est pas digne de ma chaîne. Qu'est-ce donc que cette intrigue sur une strip-teaseuse ? Te rends-tu compte de l'exemple que tu donnes à ma fille de 7 ans ? Je l'ai retrouvée hier soir les jambes en l'air en train de se frotter contre une rampe d'escalier ! Et pourquoi avoir intégré au casting cette perverse de Julie Benz ? Ce suppo de Satan n'a joué que dans des séries pour déséquilibrés ! Buffy contre les vampires, Dexter... Vire-là moi sur le champ ! Si tu comptais faire d'elle la nouvelle Edie, tu peux te fourrer le doigt dans le *** (Et Dieu sait que tu aimes ça...) ! Et cette Drea de Matteo, c'est pareil ! Elle est d'une vulgarité, j'en ai honte pour elle. Non mais au point où tu en es, il ne manquerait plus que tu te la joues Shonda Rhimes à vouloir me caser des goudoues partout ! Indécrottable celle-là d'ailleurs. Et au fait, j'ai décidé de proposer à Dana Delany le rôle principal d'un pilote pour la saison prochaine. Marre qu'elle gâche son talent dans ta série (et puis je peux te le dire à toi, elle me l'a fait promettre sinon elle dit tout à ma femme. Tu te souviens quand elle nous a surpris toi et moi dans ta loge, à quatre pattes sur le tapis ? Ben voilà...) Encore merci ! Alors tu vas me faire le plaisir de trouver deux-trois intrigues gentillettes à Susan et Gabrielle et arrêter de nous faire chi**. De toute façon, moi vivant, Desperate ne dépassera pas la saison 7 ! A bon entendeur...
Steve McPherson.
PS: Y'a pas une clause dans le contrat de Teri Hatcher qui stipule qu'au bout de six liftings, on peut la virer ? Elle ne ressemble plus à rien la pauvre femme."
Lundi 8 Février 2010, siège d'ABC, bureau de Steve McPherson. Il reçoit un courrier en recommandé de la part de Marc Cherry :
"Mon très cher Steevy,
J'ai pris bonne note de tes remarques ô combien instructives et tiens à m'excuser pour le mal que j'ai causé à ta famille et probablement dans un grand nombre de foyers américains. Du moins ceux qui regardent encore mes vieilles mégères apprivoisées. Tu sais aussi bien que moi que si je le pouvais, j'arrêterais cette série sur le champ. Je ne supporte plus Marcia Cross. Si ça continue, je vais la gifler comme feu-Nicollette Sheridan. Mais tant que les audiences sont là... C'est pas faute d'avoir pondu des scripts médiocres. Rien n'y fait, ils sont encore plus de 10 millions à rester scotchés. Que veux-tu ? Cela dit, tu seras ravi d'apprendre que mon équipe de scénaristes et moi avons travaillé d'arrache-pieds pour que la fin de la saison soit encore plus mauvaise que celle de la précédente. Dans les grandes lignes, voici ce que j'ai prévu...
Bon déjà, comme promis et comme depuis au moins quatre ans, Susan et Gabrielle vont se chamailler pour des histoires futiles. Je me suis dis que ce serait bien de réunir leurs forces comme ça elles vont pouvoir se pourir mutuellement leurs intrigues. J'y ai quand même inséré la petite Juanita. Je l'adore cette gosse ! Elle me ressemble lorsque j'avais son âge, tu comprends... Pour Lynette, j'ai eu une super idée en me rasant les testicules ce matin ! Je vais faire revenir un de ses mioches, le grand benêt roux, tu sais, et je vais lui coller une moustache ridicule ainsi qu'une idiote de copine. Le but ? Rendre Lynette mauvaise comme tout, comme ça elle agacera les téléspectateurs. Puis comme ça fait réchauffé, c'est parfait ! Pour Bree, je suis désolé mais je crois que l'intrigue que j'ai trouvé est pas si mauvaise tout compte fait bien que réchauffée elle-aussi. Mais tu me connais, je n'ai pas pu résister aux beaux yeux de Shawn Pyfrom. J'aime quand il est colère. Il a bien grandi le bougre ! Ah si seulement... Enfin bref. Je lui ai inventé un demi-frère, fils caché de Rex, un petit psychopathe en puissance pas dégueu, et puis... bon, j'ai pas encore trouvé la suite. Ah et je fais revenir la Danielle dans une scène ou deux. Elle est tellement vilaine, ça me fait rire. Je laisse Kyle McLachlan dans son coin. Il est puni de toute façon. Depuis qu'il a réussi à rendre presque crédible la kléptomanie d'Orson, je lui en veux tu peux pas savoir... Sinon, j'en ai ma claque du mystère de la saison. Comme chaque année. J'ai engagé John Barrowman, il m'a promis une petite pipe en échange. Je pouvais pas refuser, ce genre de propositions se fait rare vois-tu. Toi même tu veux plus. Il voulait jouer un méchant. Alors je le fais étrangler une vieille. D'ailleurs, j'ai pris une ancienne infirmière d'Urgences pour la jouer. Ca me faisait marrer de la faire plus parler en deux épisodes de Desperate qu'en quinze ans d'Urgences ! Oh et je t'ai pas dis ? La Joosten m'a encore emmerdé pour que j'intègre son cancer à la série ! Ah si elle y était resté cette fois... Je t'ai réglé ça en deux coups de cuillères à pot mon vieux ! C'est pas aux vieux singes qu'on apprend à faire la grimace... Pour finir, sur tes bons conseils, je n'ai pas pu résister : la strip-teaseuse, tu te souviens ? Bah je lui fais brouter le minou de Katherine ! Comme ça, elles se barrent heureuses de Wisteria Lane et on en parle plus. T'en fais ce que tu veux maintenant !
Voilà. J'espère que ça te convient. Bonne fin de journée,
Ton Marc chéri.
PS: Mon tapis est libre, si ça te tente toujours... "
// Bilan // Tout ça pour dire que la légère brise de fraîcheur qui s'était abattue sur Wisteria Lane depuis quelques épisodes a déjà disparu. Une suite de mauvaises décisions (ne pas garder Julie Benz plus longtemps, ne pas chercher à retenir Dana Delany, se moquer de Drea De Matteo en lui inventant un mystère de pacotille...) associées à un grand manque d'inspiration chronique conduisent à un résultat médiocre, à peine sauvé par une intrigue correcte -celle de Bree- et deux-trois répliques piquantes. Cela n'augure rien de bon pour la fin de la saison...