Music Mix [Octobre-Novembre-Décembre 2009 / Part.2]
Tous les titres en gras sont en écoute dans le lecteur Deezer de la colonne de gauche
LADY GAGA // THE FAME MONSTER
Il y a eu deux phénomènes musicaux cette année : Susan Boyle et Lady Gaga. Deux styles radicalement différents. La mamie anglaise m'inspire une certaine sympathie, mais c'est la cinglée des dancefloors qui l'emporte haut-la-main ! Elle élève l'excentricité au rang d'art. Même si l'on aimerait que sa musique soit aussi barrée que sa personnalité et ses tenues, elle offre de la dance pop de qualité et aligne logiquement les tubes. The Fame était un peu faible, en dehors des gros tubes justement, cet album-supplément lui en apporte encore un peu plus ! Les huit nouveaux titres sont excellents, on a même droit à Speechless, qui nous permet de découvrir une autre Gaga, émouvante. Le duo avec Beyoncé est dispensable tant on a l'impression de l'avoir déjà entendu mais il n'est pas désagréable. Contrairement à un Mika déjà mort artistiquement, j'ai l'impression que Lady Gaga est là pour un moment. Et tant mieux ! Elle a du talent, une belle voix, un univers, elle soigne chacune de ses prestations : elle a tout d'une grande ! Il ne lui manque plus qu'un peu d'expérience. Comme on ne sait toujours pas, un an après, qui elle est vraiment et quel est son vrai visage, on a sans doute encore beaucoup à découvrir...
Le Meilleur : Bad Romance, Monster, Dance In The Dark, Alejandro.
Le "Pire" : Telephone.
NELLY FURTADO // MI PLAN
Attendue au tournant après le succès planètaire de Loose, Nelly Furtado a opté pour une voie surprenante mais qui ne m'étonne pas d'elle. Elle a délaissé les sons enivrants de la team Timbaland pour revenir à ses racines et offrir un album de chansons en espagnol, qui manquent un peu de caractère, c'est vrai, mais qui sont authentiques. Même si j'ai adoré la Nelly de la période Loose, je retrouve avec Mi Plan celle dont je suis tombé amoureux il y a quelques années. Plus sincère mais toujours solaire. Bien que cet album soit sorti dans le monde entier, il s'adresse clairement à la communauté hispanique avant tout grâce à des collaborations pas très parlantes pour qui n'en fait pas partie. C'est dépaysant, les mélodies sont belles et se retiennent facilement mais rien n'est addictif. On se lasse même assez vite. Une bonne mise en bouche en attendant le prochain album anglais qui ne saurait tarder et qui, j'espère, ne sera pas bâclé. J'aimerais dans l'idéal quelque chose dans l'esprit de Folklore mais je ne me fais pas trop d'illusions. Cela restera son chef d'oeuvre !
Le Meilleur : Màs, Mi Plan, Silencio, Manos al aire, Feliz Cumpleano.
Le Pire : Fuerte, Suficiente Tiempo.
NOLWENN LEROY // LE CHESHIRE CAT ET MOI
De tous les Star Academyciens et toutes les Nouvelle Stars, Nolwenn Leroy a toujours été ma préférée. Avec ce troisième album, elle suit davantage les traces d'Elodie Frégé en proposant quelque chose de plus intimiste, sans doute trop pour rencontrer un large succès, mais qui a le mérite de lui ressembler plus que jamais. Sa voix se suffit presque à elle-même, elle n'a pas besoin de tas d'artifices pour faire passer son émotion. Les cordes, très présentes, sont superbes. Les textes sont simples mais poétiques malgré quelques maladresses. Utiliser l'imagerie d'Alice au pays des merveilles n'est pas d'une grande originalité mais ça correspond tout à fait à l'univers qu'elle s'est créée depuis son deuxième album, à la fois enfantin et excentrique. Les trois titres en anglais me donnent envie de croire que si elle le voulait et si on la laissait faire, elle pourrait se faire une petit place à l'étranger... Le gros défaut de Le Cheshire Cat et Moi, c'est qu'il manque singulièrement de tubes. Une suite de jolies petites balades mais ça ne va pas au-delà. C'était presque réussi. Mais quelle classe !
Le Meilleur : Cauchemar, Faut-il faut-il pas ?, Le Cheshire Cat, Mademoiselle de la gamelle, Textile Schizophrénie.
Le Pire : Feel Good, Valse au sommet.
NORAH JONES // THE FALL
J'ai toujours été attiré par la musique de Norah Jones sans jamais en tomber follement amoureux. Peut-être parce que son premier album, hormis quelques titres, était super chiant, et que j'ai suivi la carrière des suivants de loin. Je suis complètement passé à coté du précédent album par exemple. Je ne saurais dire si The Fall est meilleur mais ce qui le différencie, c'est un glissement de plus en plus prononcé du jazz à la folk. Les riffs de guitare ont été préférés au piano et débutent chaque morceau. On peut dire que musicalement tout se ressemble, mais il s'en dégage une atmosphère toujours très apesante et de plus en plus sensuelle ! Certaines paroles m'ont d'ailleurs presque étonné pour du Norah Jones. Elle se lâche et je ne vais pas m'en plaindre. L'ensemble est également plus enjoué, plus positif finalement. Sa voix a beau être superbe, il n'y aucune prise de risques de ce coté-là. Peu de variations qui contribuent à plomber un peu l'ambiance.
Le Meilleur : Chasing Pirates, Young Blood, I Would'nt Need You, Even Tough.
Le Pire : Back To Manhatten, Man Of The Hour, Stuck.
RIHANNA // RATED R
Pas facile pour Rihanna de faire suite à l'album de tous les succès, Good Girl Gone Bad. Elle a voulu ne pas refaire la même chose, elle a eu raison. Mais ce qu'elle a essayé de faire n'est pas à la hauteur des espérances. Elle a laissé tomber les sons R'n'B pour quelque chose de plus rock et a abandonné les propos de minette pour parler de ses douleurs, les mêmes qui ont été exposées dans la presse à scandales pendant de longs mois. J'aurai voulu un album dans l'esprit de Disturbia, torturé mais dansant et efficace. Torturé, Rated R l'est. Dansant et efficace, pas tellement malgré quelques exceptions notables. Trop de balades peu inspirées, une voix trop imparfaite, des mélodies pauvres... Les défauts sont nombreux. Mais parmi les qualités, on peut dire qu'une certaine sincérité se dégage de tout ça, un peu d'émotion aussi. Peut-être que la énième réédition dans un an avec dix titres supplémentaires vaudra le coup ! En attendant, on devra se contenter de l'excellente esthétique de ses clips, plus forts que les chansons elles-mêmes. Tout cela ne m'empêche de considérer Rihanna différemment de la plupart de ses consoeurs. Elle a le truc en plus qui lui permettra peut-être de durer...
Le Meilleur : Stupid In Love, Cold Case Love, Rude Boy, Wait Your Turn, Te Amo.
Le Pire : The Last Song, Rockstar 101, G4L, Hard.
SHAKIRA // SHE WOLF
Depuis son premier album en partie en anglais, qui était aussi son premier succès planêtaire, Laundry Service, Shakira n'arrive pas à retrouver grâce à mes yeux. Je la trouve de moins en moins naturelle, de moins en moins intéressante. Elle perd à chaque nouvel album ce qui faisait son charme et ce qui la différenciait des autres. Le son du premier single She Wolf était pourtant prometteur mais tout le reste est terriblement décevant, pas inspiré du tout et la production laisse souvent à désirer. Ce n'est pas aussi propre et recherché que ce que peut faire Timbaland par exemple, pour comparer ce qui est comparable. Elle essaye tant bien que mal de garder une touche latino mais c'est plus factice qu'autre chose, l'impression qu'elle se sent obligée de toujours caser un petit quelque chose qui sonne musique du monde, histoire de. Puis le mélange hispaniquo-arabisant-bollywoodien n'est pas très convaincant, en plus d'être lourd. Quant à sa voix, je ne la supporte en plus. Elle n'est pas agréable à l'oreille, surtout en anglais à vrai dire. Ressortent deux-trois titres moyens, dont on se contente faute de mieux. Absence totale de balade à la Underneath Your Clothes, grave erreur. Je ne dirai rien sur ses prestations télé, qui se limitent à un mouvement de bassin et un secouage de seins. Shakira, ce n'est plus pour moi.
Le Meilleur : She Wolf, Men In This Town, Did It Again.
Le Pire : Gypsy, Why Wait, Spy (peux pas m'empêcher de trouver ses digressions nasales ridicules).
Dollhouse [2x 09 & 2x 10]
Stop Loss // The Attic
2 13o ooo tlsp. // 2 o6o ooo tlsp.
//
A croire que c'est à la demande de Joss Whedon que les derniers épisodes en date de Dollhouse ont été diffusés par deux. A chaque fois, ils se répondent et se complètent parfaitement. Pourtant, ce n'est qu'une envie de la FOX de s'en débarrasser au plus vite. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la réplique suivante d'Echo : "Maybe in 2010. Who knows for how long we've been off the air ?" Stop Loss était un épisode décevant qui n'a que pour seul intérêt de construire les bases de The Attic, qui est lui énorme ! Mais je vais quand même en parler un peu.
Après avoir centré un épisode sur Sierra il y a quelques temps, les scénaristes ont eu la bonne idée d'en dédier un à Victor, ou devrais-je dire Anthony. Malheureusement, très vite, la grande histoire de la série le rattrappe et la petite sienne est mise au second plan. De toute façon, le background qu'on lui invente n'est pas très intéressant. Victor est un personnage que j'adore quand il se glisse dans la peau d'un psy barré, qu'il se retrouve par inadvertance coincé dans le corps d'une jeune fille en chaleur ou qu'il tente une imitation très réussie de Topher, mais quand il est lui même, il n'est qu'un simple soldat traumatisé. On en a vu d'autres ces dernières années et ça commence à me gonfler. De plus, il se réduit toujours à son amour pour Sierra, tout comme Sierra se réduit à son amour pour lui. Ils sont super mignons ensemble, très attachants, cela m'a fait de la peine de les voir séparés, mais c'est un peu dommage d'en revenir toujours à cela. En dehors de Victor, il est toujours agaçant de voir combien Echo fait ce qu'elle veut maintenant. Le fait qu'elle puisse accéder à n'importe quellles de ses empreintes est plus une facilité scénaristique qu'autre chose. Cela permet de faire avancer les choses considérablement et de la sortir de toutes les situations difficiles en un clin d'oeil. A coté de ça, Adelle reste un personnage profondément antipathique. Pas parce qu'elle est soudainement devenue méchante, juste parce que l'on n'a pas su nous justifier habilement tout ce revirement de situation, qui s'annule d'ailleurs à l'épisode suivant. Cela constitue à la fois un rebondissement énorme et une quasi-incohérence...
Le second épisode commence là où le précédent s'est arrêté : Echo et tous ses amis sont envoyés dans The Attic, cet endroit dont on a souvent entendu parler mais qui restait un mystère. En général, quand on nous fait miroiter quelque chose d'énorme, le résultat n'est pas à la hauteur des espérances. On en attend trop. Curieusement, je n'ai pas ressenti la moindre déception en découvrant ce qu'était vraiment ce lieu. J'étais à mille lieux d'imaginer ce croisement entre Matrix et Eternal Sunshine Of The Spotless Mind. Le concept était super casse-gueule mais il a été parfaitement expliqué et pas une seconde de l'épisode n'était ennuyeuse ou à jeter : prenant du début à la fin ! Je serais même presque tenté de dire qu'aucun personnage n'a été énervant et/ou inutile. Pourtant, à bien y réfléchir, Boyd n'a pas fait grand chose. Mais c'est le seul ! Nous avons donc d'un coté Echo, Sierra et Victor, rejoints par le zombie Dominic, qui doivent faire face à leur pire peur. Et de l'autre, Topher et son assistante qui doivent trouver un moyen de redonner vie à Ballard. Missions réussies dans les deux cas, non sans mal. La première va permettre, si j'ai bien tout compris, d'éviter les événements d'Epitaph One (mais je crois que je n'ai pas tout compris !), et la deuxième nous laisse avec une interrogation : qu'a du sacrifier de Ballard Topher pour qu'il "ressuscite" ? C'est devenu une doll, ok, mais il y a vraisemblablement autre chose. Il ne peut pas avoir perdu son intelligence en tous cas. Elle n'a jamais existé. Quant à Adelle, après ses déboires alcooliques, elle reprend du poil de la bête et compte bien faire tomber Ranssom de l'intérieur avec sa petite armée fraîchement formée. Parfaitement excitant !
// Bilan // Que ça fait du bien de sentir que les scénaristes de Dollhouse se lâchent complètement maintenant que la pression de l'audience n'existe plus (a-t-elle jamais existé ?) ! Chaque épisode nous offre sa tonne de rebondissements, avec plus ou moins d'efficacité, et le deuxième de cette salve était tout simplement le meilleur de la série, au-dessus même d'Epitaph One. Un régal qui nous ferait presque regretter la fin imminente de la série. Qui l'eut cru ?
// Bonus // Coup de coeur pour le titre qui illustre la fin de The Attic : il s'agit de "No, I Don't Remember" d'Anna Ternheim.