Grey's Anatomy [6x 10]
Holidaze // 14 o7o ooo tlsp.
C'est Thanksgiving, et Noel, et le Jour de l'An avant l'heure, cette semaine dans Grey's Anatomy ! Pourquoi ? Parce que la série ne reviendra que le 14 Janvier. Belle idée donc que de caser ces trois fêtes en 42 minutes. Cela donne presque envie d'y être ! Pour l'occasion, la neige et les bons sentiments qui l'accompagne sont de sortie. Les musiques niaises aussi. Elles sont omniprésentes mais elles participent à l'ambiance. Et puis un Silent Night interprété par Sara Ramirez, c'est quand même la classe ! (Saviez-vous que l'actrice avait remporté un Tony Award en 2005 ?). L'épisode se concentre autour de quatres intrigues principales, parfaitement menées !
Bonté divine ! La première des quatre intrigues est presque surprenante puisqu'elle est dédiée à Bailey, que les scénaristes n'avaient pas tellement gâtée ces derniers temps. Elle a encore pleuré, bien entendu, mais elle a surtout été plus émouvante que jamais (non, ce n'est pas vrai, elle a déjà été au moins aussi émouvante). Son père vient lui rendre une visite surprise à Seattle car il a entendu dire qu'elle avait demandé le divorce et ça, il ne peut l'accepter. Le fait qu'elle ne l'ait pas mis au courant combiné au fait qu'il trouve aberrant qu'elle puisse privilégier sa carrière à sa vie de famille, va créer une belle engueulade en plein repas de noël. Une fois de plus, Chandra Wilson a offert une prestation bouleversante. Même si je sais bien que ce ne sont que des rumeurs, le départ définitif de Bailey pour Los Angeles me paraît de plus en plus logique. Elle est dans une impasse. Elle a besoin de changer d'air, de prendre du temps pour elle et ce n'est certainement pas au Seattle Grace qu'elle pourra le faire...
La seconde intrigue phare de l'épisode est celle qui unit le nouveau triangle amoureux composé de Cristina, Owen et Teddy. Je les aime beaucoup tous les trois et mon coeur balance au moins autant que les leurs. D'un coté, j'ai toujours bien aimé le couple formé par Cristina et Owen, d'autant que Sandra Oh et Kevin McKidd possèdent une belle alchimie. Le problème, c'est que je ne vois pas bien où leur histoire peur les mener. Maintenant qu'ils ont vaincu leurs difficultés, ils sont moins intéressants. D'un autre coté, on a eu la preuve dans cet épisode que Owen et Teddy avaient aussi quelque chose de très fort qui les liait et en fan de Kim Raver, je ne peux pas me résoudre à son éventuel départ. Il faut donc que Teddy réussisse à faire changer d'avis Owen. Je les veux ensemble, pendant que Cristina fricotera avec Jackson !
La troisième storyline est très innatendue puisque Mark découvre qu'il a une fille de dix-huit ans. Rien que ça ! C'est le genre de révélations peu crédibles dont je ne suis pas friand mais ici, ça passe étonnamment bien. Et puis ce n'est tellement pas étonnant de la part de Mark... Le problème dans tout ça, c'est qu'on nous impose cette fille sans véritablement nous la présenter. Elle a l'air idiote mais pas méchante. C'est tout ce que l'on peut en dire pour le moment. Et elle est enceinte aussi. Autant dire que le décor du prochain crossover Grey's Anatomy/Private Practice prévu pour Janvier est planté. Au milieu de tout ça, Lexie semble dépassée par les événements mais on ne lui offre pas tellement le temps de s'exprimer. C'est un peu dommage mais compréhensible vu le format de l'épisode. On y reviendra.
La quatrième et dernière intrigue de l'épisode est la suite directe du cliffhanger de l'épisode précédent, à savoir que le Chief est devenu un alcoolique notoire. L'expertise de Thatcher vient le confirmer à Meredith, qui ne semble pas avoir régler toutes ses "Daddy Issues" d'ailleurs. En réalité, l'histoire est presque plus centrée sur Meredith qui a du mal à accepter la vérité en face que sur Richard qui s'enfonce petit à petit. C'est là l'intérêt véritable de cette histoire. La porte de sortie est maintenant toute trouvée pour Richard, et son successeur aussi. Derek se fait très discret depuis qu'il a été "renvoyé" de l'hôpital mais il saura sortir de l'ombre le moment venu. J'ai hâte qu'on en arrive là mais je crains que les scénaristes ne fassent encore traîner les choses...
A ces quatres intrigues principales viennent se greffer des cas médicaux plus ou moins passionnants qui se terminent bien pour rester dans la thématique des fêtes de fin d'année et du bonheur qui est censé tous nous envahir.
// Bilan // J'aurai adoré que cet épisode de fin d'année soit un huit-clos chez Meredith avec tous les personnages qui affrontent leurs problèmes en même temps et ensemble. Au lieu de ça, les scénaristes ont opté pour une narration plus classique mais avec une petite touche d'originalité qui fait toute la différence. La première partie de la saison 6 de Grey's s'achève et je suis ravi de vous annoncer que la série tient toujours la route qualitativement parlant. A priori, elle a encore de belles années devant elle ! Avec beaucoup d'avance, Joyeux Noël à tous !
Pigalle, la nuit [Saison 1]
De quoi ça parle ?
Ce qui ne devait être qu'un simple voyage d'affaires à Paris se transforme en enfer pour Thomas, un français qui vit à Londres et qui, dans un club de strip-tease, reconnaît sous les traits d'une danseuse sa soeur Emma. Elle s'évanouit dans la nature avant même qu'il ne puisse lui parler. Parti à sa recherche, il va s'enfoncer dans les méandres d'un Pigalle sulfureux et violent dont nul ne peut sortir indemne...
Alors ?
Oubliez tous vos préjugés : Pigalle, La Nuit réussit là où toutes les autres séries françaises ont toujours échoué. De mémoire de sériphage, je n'ai jamais ressenti une telle implication et un tel plaisir face à une série française. Je dois avouer que je ne me suis pas vraiment penché sur les créations de Canal Plus, d'abord parce que je ne possède tout simplement pas la chaîne, ensuite parce qu'un univers comme celui d'Engrenages ou de Braquo ne m'a jamais attiré, à tort ou à raison. Dans Pigalle, pas de flics. L'intrigue au coeur de la série (la disparition d'une strip-teaseuse) aurait pu amener une enquête policière classique mais les scénaristes, Hervé Hadmar et Marc Herpoux (Les Oubliées), ont choisi d'emprunter un sentier beaucoup moins emprunté et beaucoup plus sombre...
Avez-vous déjà vu une série française avec une ambiance soignée, à la fois fascinante et inquiétante ? Probablement pas. Pigalle, La Nuit s'ancre d'abord dans la réalité d'un quartier, qui en fait même son personnage central, comme un monstre qui avale inéxorablement ses proies, des âmes les plus naîves aux âmes les plus tourmentées. Le réalisateur a choisi de tourner la série dans l'effervescence véritable du quartier, allant jusqu'à filmer ses personnages au milieu de la foule de touristes et de badauds. L'impression de réalisme est parfaitement saisissante. A travers un personnage dont on sait peu de choses (même arrivé à l'épisode six), plusieurs scènes oniriques absolument superbes offrent un autre point de vue sur Pigalle, plus fantasque, plus mystérieux, plus fascinant encore. Elles m'ont fait penser dans l'esprit à Eyes Wide Shut de Kubrick. Le travail sur les couleurs est très réussi, même si le quartier offre naturellement une certaine diversité de ce point de vue grâce aux néons rouges et bleus des sex-shops.
Avez-vous déjà vu une série française véritablement passionnante, qui vous ferait tuer père et mère pour voir l'épisode suivant tout de suite ? Probablement pas. Grâce à ses multiples intrigues et ses nombreux personnages, Pigalle réussit à maintenir l'intérêt tout au long des huit épisodes qui composent sa 1ère saison, sans temps mort (quoique l'épisode 3 a ses faiblesses) et sans prévisibilité. On se lie rapidement aux personnages, certains ne se dévoilent que petit à petit tandis que d'autres sont très présents au départ puis savent s'effacer le moment venu. Le suspense est toujours au rendez-vous et certaines scènes sont extrêmement prenantes, deux m'ont d'ailleurs pas mal marqué quand j'y repense. Une d'elles se passe en dehors de Pigalle, dans une forêt... Je n'en dis pas plus mais c'est quelque chose ! Et puis je me dois de le caser quelque part : pour ceux qui s'attendent à voir une série où il y a beaucoup de sexe, je vous arrête tout de suite : ce n'est pas le propos de la série, et quand bien même il y a quelques scènes chaudes, elles ne sont jamais vulgaires ni gratuites.
Avez-vous déjà vu une série françaises où tous les acteurs sont impeccables et où tous les dialogues sonnent justes ? Probablement pas non plus. Le casting est impressionnant sur le papier car des acteurs comme Jalil Lespert, Simon Abkarian ou Catherine Mouchet sont rares à la télévision et n'ont plus rien à prouver de leur talent. Mais d'autres acteurs moins connus ou débutants livrent des prestations parfaites. Je pense en particulier à Sara Martins dont le personnage, Fleur, est devenue peu à peu mon préféré; ou encore à Armelle Deutsch, peu présente du fait de son rôle (celui de la disparue) mais qui fascine par sa beauté et son mystère à chacune de ses apparitions. Il n'y a pas vraiment de seconds rôles car la plupart des personnages sortent à un moment donné de l'ombre. Ils cachent tous des secrets et des souffrances et leurs coeurs battent au rythme de celui du quartier, jusqu'à ce que d'ailleurs certains cessent de battre...
Verdict ?
Pigalle, La Nuit fait partie de ces quelques rares séries qui donnent de l'espoir en la fiction française, en alliant le fond et la forme. Ses créateurs ont tout compris et ne cherchent jamais à copier les américains même si l'on sent comme une inspiration Twin Peaksienne au loin. L'atmosphère unique et fascinante est là, les intrigues passionnantes et complexes sont là aussi et les acteurs donnent le meilleur d'eux-même en campant des personnages inédits à la télévision française, qui peuvent être les pires salauds et être attachants et qui peuvent multiplier les erreurs mais en qui on a envie d'accorder notre confiance quand même. Je pourrais parler pendant des heures de cette série qu'il serait un crime de ne pas regarder, que ce soit en direct sur Canal Plus à partir de ce soir ou plus tard en DVD. J'espère vous avoir convaincu...
// Bonus // Je vous invite à découvrir la série en images et à travers quelques extraits d'interviews dans l'émission Tueurs En Séries d'AlloCiné de cette semaine !